Vendredi 1

Je me remue à 7h, y a pas le feu, je rentre. Après mes éternels café-douche ,en route, mon chargement n'est à vider que lundi, comme que comme avec les heures j'arrivais pas à vider ! Je coupe en vrac sur un parking pourri de la RCEA avec 4h31. Avec cette connerie de numérique, je sais pas si j'arrive rentrer en 2 fois. Avec le 530 ça le fait les doigts dans le nez…faut que je m'habitue. Vers Besançon avec ma régul' à 89, je me fais atomiser par un fret aérien, qui se vante de respecter le 80…Comprenez-moi bien, je m'en cogne, il peut rouler à 200 si ça lui chante, j'ai pas le tempérament flic ! Ce qui m'énerve c'est le « green washing », nous on respecte l'environnement…comme EDF et TOTAL qui font de la pub là-dessus ! Dans le transport on est des entreprises de service, on rend un service au client, quand faut aller au mastic on y va , on se pignolle pas à 80….sur les portes. Finalement 4h20 plus tard je suis garé à mon parking, j'ai compris ,avec ce controlographe faut pas s'arrêter ! Retour à la maison et retour aux choses plus terreà terre, le lave-vaisselle est en panne…Bon week end.

Samedi 2

Dimanche 3

Lundi 4

Je démarre assez tard ce matin, je ne charge qu'à 10h. Passage à Bourogne pour changer de semi, je récupère ma caravane habituelle, un peu de fioul dans le Manitou, les papiers au bureau :la routine. Arrivé chez Waterair, le camion devant moi n'a pas fini ! C'est Christophe, petit patron de son état…bon je ne vais pas raviver la lutte des classes pour si peu ! Il a un chargement balèze ou l'art de mettre 16m de plancher dans 13m50…Je suis un gros pervers, j'aime bien quand ce sont les autres qui se font cag…pour tout rentrer. A midi et quelques, j'ai fini, en route. Une coupure à Lons, je fais quelques courses à Carrouf', un lituanien me double à la sortie de la ville. La nationale est désormais interdite en transit. Je le retrouve à Beaufort, serré pas les flics, je ne m'arrête pas pour demander des explications…J'arrive à Lyon à la mauvaise heure, mais finalement, ça passe mieux que je ne le craignais. Je termine cette petite journée au relais de Donzère, je suis à 40 min de mon premier client demain matin, ça devrait aller…

Mardi 5

Ce matin, je commence vers Bagnols sur Cèze. Le plan d'accès n'est pas clair, j'appelle le gars,ça s'arrange. Le kit comprend 2 bouts de mousse, qui servent de câles. J'explique au type que ce n'est pas de l'emballage, donc à ne pas jeter ! Là il me dit : boh je m'en fous, moi je ne fais rien ! Je regarde sa femme derrière lui qui grimace de douleur. C'est bon, j'ai compris le « cri du cœur », encore un gros feignasson, c'est bobonne qui se tape tout à la maison…Un saut de puce, je vais à Castillon du Gard. Pas bon, je sais qu'il y a un carrefour dans le bled : en semi on ne peut tourner qu' à droite…Comme par un fait exprès, c'est là que je vais ! J'appelle le client qui me dit : à ce carrefour, à gauche puis prochaine à gauche. Bon je tourne à droite et je recule( pas con le gars !) sauf que le carrefour suivant est encore plus étroit ! J'adore livrer dans le midi. Après moult manœuvres, je me sors de là. Sur l'autre chemin, il y a des branches basses, pas possible…Pas de place correcte pour vider en latéral…Putain ça me saoule ! Je finis par me garer au bord des vignes, à 1 km en gros du client. Si j'avais su , je serais venu là direct…Ensuite je monte vers Alès. Là, la piscine est derrière la maison, le mec est étonné que je ne porte pas les margelles à la main, jusqu'à la piscine, encore un qui a vu la vierge…Moi je veux bien donner un coup de main, mais tout me cogner tout seul… « bon » ça ne s'écrit pas avec un C. Après je descends vers Montpellier, la cliente est bien sympa, je range les colis à l'abri,pas de souci. Encore une rénovation dans la banlieue de Montpellier,je suis garé à 100m, facile. Je coupe à Vendargues,un collègue à les rideaux tirés, un frigo décroché à côté, je ne vais pas le réveiller…Finalement je le vois plus tard, il m'explique qu'il fait un relais ici, suite à l'arrêt précipité des transports Prim'inter…J'en sais pas plus, à suivre…

Mercredi 6

Je commence mes livraisons vers Lunel, ça me fait revenir un peu sur mes pas, mais ce pénible ne voulait être livré que le mercredi. Je monte au-dessus de Montpellier ensuite, garé au coin de la rue, cliente pas chiante, si c'était comme ça partout… ! Une rénovation à Frontignan, assez facile mais pour ressortir , je ne peux pas tourner à droite c'est trop serré à cause d'un muret en béton, à gauche c'est interdit…tant pis j'enquille à contre-sens sur 100m,pas vu pas pris ! Encore 2 clients vers Béziers, dont une maison pas finie(faut tout ranger dans le garage). Après ça je termine à Perpignan Nord. Ca a bien marché aujourd'hui, j'ai fini il est 18h. J'appelle le client de demain matin, ça répond pas. Bof j'y vais, on verra bien, c'est pas loin, à St Cyprien-Plage. Je tire la carte-chance, ils sont rentrés entre-temps ! C'est un retraité, il veut laisser les colis dehors, je lui déconseille…Bon ben aidez-moi à faire du rangement ! Putain il m'a vu venir le pépé, allez vas-y qu'on sort les transats, tout le bordel du local…Bon je ne dis rien,ça m'arrange de vider ce soir ! Je coupe à la Jonquera à 20h après avoir fait le plein de gas-oil, assez content de ma journée.

Jeudi 7

Je suis chez Waterair Barcelone à 9h30 pour l'ouverture, je sais ça fait tôt mais je suis hyper-motivé… Je pose 6 palettes,je vais à la douche et j'appelle l'exploitation. Je recharge à 9km de là, c'est ce qui est bien à Barcelone, y a du boulot ! Je me présente au gardien, il me fait mettre en place et j'attends…Waterair m'appelle pour me donner le programme de dans 2 semaines. J'ai le temps de le faire…Au bout de 45min, je retourne au bureau demander ce qui se passe, on me dit :ça charge ! Je retourne au camion, effectivement le cariste a déjà mis 2 palettes…ils l'ont fait exprès ! Dans l'heure je suis parti. Je remonte jusqu'au « village catalan »,coupure, et il me reste 4h30 à rouler. Mon objectif est de remonter au moins à Donzère, pour être tranquille demain. Finalement je m'arrête « aux Chassis » avec 4h26 de guidon,au poil,il est 20h30.

Vendredi 8

Réveil à 5h, le bistro est ouvert,café-douche comme d'hab'. Je redémarre après 9h01 de coupure.Sur les coups de 9h et demi je suis à Dijon, c'est une grosse boutique, y a un peu d'attente. On me met en place, faut ouvrir les 2 côtés, au bout d'un moment il y a 4 caristes pour vider…oh là les gars du calme ! A 11h j'appelle l'exploit', je charge aux piscines cet après m', pas le temps de faire autre chose, je rentre. Je prends le temps quand même de passer au dépôt, vider ma carte, donner la paperasse…Quand je me pointe à l'usine, Fabrice, le cariste, est en train de sortir mon bazar. Chargement sans difficulté spéciale, complet,nickel. A 18h30 je suis à la maison pour un week end ensoleillé…

Samedi 9

Dimanche 10

Lundi 11

Après ce week end fait de tondeuse à gazon et de balade à vélo sous le soleil, faut y aller. Les beaux jours, c'est quand même sympa. On change pas une équipe qui gagne…café à Beauchemin, gas-oil à Châlon, gamélage au camion pour finir le rosbeef d'hier. A 17h30, je suis à l'entrée de Périgueux. Pour aller chez le client, le GPS me fait prendre un chemin de terre dans les bois…J'appelle le gars, un doué ! Quand je lui dis que je suis à tel rond-point, il faut faire combien avant de tourner, 5OOm ou 2km ? Il sait pas !!! Un panneau indique le lieu-dit, j'y vais, je fais 2 à 3 bornes sur la petite route, je trouve la maison. Quand c'est vide, je lui demande si la route débouche quelque part…il sait pas !!! Je laisse le camion et je vais voir en Manitou…un châtaigner avec des branches basses, ensuite un hameau hyper étroit à 1km de là…c'est bon j'ai compris, recule Pierrot ! Le client ressort de chez lui et me dit : vous allez quand même pas reculer jusqu'à la grand' route ! Non non , un hélicoptère géant va venir soulever mon camion…Heureusement, je suis tout prêt de l'excellent relais d'Antonne, 8h56 de volant, ça ira bien pour aujourd'hui.

Mardi 12

Encore un accès puant chez mon premier client ce matin, à chaque arbre je m'arrête pour soulever les branches et pas tout arracher…Le type retape une ruine, il n'est pas du coin et ne sait pas me dire si la route débouche quelque part. Je demande au voisin, un paysan retraité, il m'explique qu'il est ukrainien, son frère…patati et patata…ta gueule, dis-moi juste où va cette putain de route ! Ce psychopathe finit par me dire, la première à gauche ! Tu parles, je vois au loin qu'au bout c'est un chemin de terre qui s'enfile dans la forêt…Allez je me démerde tout seul, je passe quand même une interdiction aux 7 tonnes, pas le choix…De là, je taille à Bergerac, le gars est pressé, il va au boulot après, ça me va ! Maintenant direction les Landes, sur la rocade de Bordeaux, un Breger a fait des modifications aérodynamiques sur son Actros. Pas de mal , que de la tôle, mais 7km500 de bouchon,dans l'autre sens…là tu dis ouf ! Casse-dalle vite fait, à 15h je suis chez une vieille chieuse qui me dit : vous poserez les tôles derrière la maison, ça dans le garage,ça comme ci,ça comme ça…oh là ! oh là ! Je lui fais comprendre, avec toute la délicatesse possible, que je ne suis pas son larbin ! Mais c'est votre travail ! Ah non, certainement pas ! Je lui range malgré tout les colis à l'abri, c'est une conasse qui a l'habitude que tout tourne comme elle veut,elle ne mérite aucun effort mais j'ai ma conscience pour moi…Un peu dégoûté, je reprends la route pour les environs de Mont de Marsan. Un type super sympa, j'ai plaisir à lui aider à tout ranger dans le garage et la cabane de jardin…s'il n'y avait pas tant de cons sur Terre, la vie serait plus douce ! Comme je ne suis pas loin, je termine la journée chez Maïté à Rion des Landes. Je m'en faisais presque une joie, bof bof, menu tout à fait ordinaire, pas de douche,voilà une grosse…réputation qui me semble bien surfaite !

Mercredi 13

Obligé de me doucher à Castets,la honte ! Les sanitaires les plus pourris du monde,on ne m'y reprendra plus. J'ai 2 rénovations vite fait dans les parages, ensuite je vais à Bayonne. Le client habite derrière un pont du chemin de fer à 3m80 ! La côte basque n'est pas faite pour les camions, à force de détours, j'y arrive quand même, le client est sympa.Encore une piscine dans l'arrière pays, pas de nom de rue…comme d'hab' ici, j'ai juste « maison Igakoak » ou quelque chose comme ça ! Le portable passe super mal, c'est la fête ! Je termine les livraisons vers Pau,client facile. Ce n'est pas logique de finir ici mais j'avais un impératif…d'autant moins logique que je recharge comme d'hab' au Pays Basque espagnol. A Hernani, il faut y être avant 20h, je me présente à la bascule à 19h50, ça passe.Ils arrêtent à 21h, je suis le dernier, ils se mettent à 2 Fen…21h je suis chargé. Le temps de fermer, il est 21h10, mon amplitude va à 21h30…Parking, il y a un resto à 300m de là, un peu de marche à pied, très bon pour la digestion !

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Jeudi 14

Après 9h01 de coupure, feu. Bon pas loin, je recomplète le plein à Oiartzun. Enorme exploit pour moi, j'ai démarré sans café-douche ! Je répare cette grossière erreur avant Pau, à Mont chez Laborde. Le patron est un petit marrant, quand un chauffeur veut donner ses clefs en échange de celle de la douche, il dit à chaque fois : qu'est ce que tu veux que j'en fasse ? Je sais pas conduire …A midi je suis à Toulouse, la rocade passe tranquille à cette heure-là. Pause casse-dalle avant Narbonne, c'est long cette autoroute ! Je n'ai pas l'habitude de rester une journée entière là-dessus. Petite discut' avec Benji 3-2 quand on se croise, on prend rendez-vous pour la semaine prochaine, le téléphone c'est bien, le bistro c'est mieux ! Comme jeudi dernier je coupe aux Chassis, j'attends mon pote pour dîner. Un nouveau frigoman Buffa, il va s'acheter les sabots à poils et le porte-feuille à chaîne,un vrai kékéboubouille…bon j'arrête, il ne voudra plus me laisser la Clio bi-turbo pour rentrer à la maison.

Vendredi 15

A 8h je suis à Yenne dans le 73, seul camion dans la boutique, ça va super bien à vider. J'appelle l'exploitation, je vais recharger au Cheylas entre Chambéry et Grenoble. C'est pas loin , mais là-dedans je m'y suis déjà vu passer des heures et des heures…dans le doute, je m'arrête en chemin acheter un bout de pain pour midi. Ben ça n'a pas loupé, je me présente à 10h30 et à midi je suis encore pas à quai. Je sors de là à presque 15h, putain si j'avais su j'aurais démarré un peu plus tard ce matin ! Ca va être chaud pour rentrer. Coup de fil du chef, je récupère le 530 lundi, il est réparé, ils ont changé les injecteurs, le TGX ce n'était que du provisoire…ils veulent le mettre en frigo. A 21h je suis à la maison, j'ai cramé l'amplitude de 5 minutes seulement…je me voyais mal couper 9 heures à 5 minutes de mon parking ! Bon week end.

Samedi 16

Dimanche 17

Lundi 18

Comme tous les vieux couples nous avons eu des hauts et des bas,parfois les assiettes ont volé. Nous sommes séparés quelques temps pour faire le point…Un peu de chirurgie dans une clinique privée et à son retour j'en ai eu la certitude, entre nous c'était pas foutu ! La douleur de la séparation aura été bénéfique. Au premier coup de clef mes sentiments sont revenus. Oubliées les pannes a répétition, la galère, il ne me restait que les bons souvenirs, le gas-oil qui coule à flot dans ses veines.J'ai été infidèle avec ce TGX et son petit moteur à la con ! Ce bouilleur ; il pête ! Je transvase mes affaires et on est reparti pour bouffer du kilomètre …bon 10 bornes seulement pour vider la feraille à Belfort. D'habitude il n'y a jamais personne, là j'ai 2 camions devant moi, dont un germano-suédois qui vient vider de l'acier en frigo ! Il a un système de goulotte dans le plancher pour sangler les paquets : bizzare mais bien fichu ! Je charge aux piscines à 13h30, c'est archi-complet, il faut gerber un truc sur un autre : pas très orthodoxe, l'audit pour l'ISO c'est pas aujourd'hui ! Un petit arrêt chez MAN pour faire régler la hauteur des suspensions…je pensais que ça allait prendre 2 minutes, un coup de valise et en avant…mon cul Paul ! Au final j'ai fait une coupure de 45'. Le long de la route, le soleil me gêne. Je veux baisser le store en haut de ma porte : le logement est vide ! Je retrouve le store plus tard sur la couchette du haut ! Un hooligan l'a arraché ! J'essaie de savoir qui a mutilé mon camion…bien sûr, c'est personne, on sait pas, pis tu vois y a d'autres soucis…J'ai un goût de meurtre dans la bouche…En démontant celui côté passager qui ne sert pas, j'essaierai de bricoler ça ce week end. Je m'arrête à l'aire du Poulet de Bresse pour metttre un peu de gas-oil, un Rouillon est sur la piste, j'attends…Au bout de quelques minutes je descends voir, AS24 a démonté les pompes ! Je pouvais attendre longtemps,que le Rouillon ait fini !!! Il faisait sa coupure tranquille, comme dirait Bigard : un grand moment de solitude …Je me pose au CR de Bron à 21h30, ça suffit les conneries.

Mardi 19

9h pile-poil de coupure en avant. Je commence à Lamastre en Ardèche, déjà y a pas trop de routes pour monter là-haut, mais le mardi c'est jour de marché ! Le patelin est déjà étroit mais il y a des bagnoles garées partout, des sens interdits vu que les étals sont sur la route…Le client me dit : ah oui, on aurait du vous prévenir, le mardi c'est bien le bordel… ! Je me pose en vrac à 300m de la maison, ça va, mais maintenant je suis à la bourre ! La suite est vers Aubenas, à St Julien du Serre…bled idéal pour qui aime le calme ! Je m'enquille sur une toute petite route, impossible de faire demi-tour, là quand tu y es…tu y es ! Comme dit la blague vulgaire : une olive dans le cul et tu fais 3 litres d'huile…Miracle, dans le pays , une route en T, au poil pour se retourner. Je suis à 800m du client, je n'irai pas plus loin. Après je vais à côté de Joyeuse, un autre beau port de pêche…Là c'est tellement compliqué que je vais vider avec le monteur de la piscine, il est bien sympa, ça le fait, pour parler djeun's. Je termine à St Marcel d'Ardèche, juste un pont à 3m90 dans le pays pour faire chier, un peu de marche arrière, rien quoi ! Le client est super brave, le genre de type avec lequel on se fait pote vite fait. Son voisin a un vieux Trafic plateau, on pose la piscine dessus ,je le suis en chariot avec la palette de margelles, tout bien pour pas trop se faire ch… Je coupe au Mistral à Lapalud, bonne adresse.J'ai fait 350 km pour 7h01 de volant, sympa les routes ardèchoises !

Mercredi 20

Il fallait que je démarre à 7h pile, comme je suis arrivé hier soir dans les derniers, je bloquais un paquet de camions. Ca tombe bien à 8h tapantes, je suis à St Ambroix, au-dessus d'Alès. C'est joli les environs d'Alès, en moto ! En semi c'est la plaie. Ca va pas si mal à vider finalement, je descends à Avignon ensuite. En pleine ville ! Le GPS m'envoie sous un pont à 3m80, je continue, la rue d'après c'est pire. Mon client est de l'autre côté de la voie ferrée, bon ben je fais le tour de la ville pour arriver du bon côté. La rue du client est étroite, je me gare dans une rue à cheval sur un trottoir à 300m de là. Le mari de la toute petite dame est absent, en parfait gentleman, je range les colis tout bien ! Il est déjà midi passé, je retraverse les pénibles boulevards d'Avignon pour monter à Sorgues. Là il y a un pont à 2m40, de mieux et mieux ! Le gars vient en bagnole, je le suis, on fait tout un détour,pfiouuuu ! Après ça je vais à Vedène, interdit aux PL. Tel le rebelle de la forêt, je passe ! Là le jardin est tout petit, on se paie tout à la main. Encore une à l'Isle sur la Sorgue, le mec n'est pas trop decidé à me donner un coup de main. Pour ranger les colis, lui prend les câles en mousse et la bride, en gros 100 grammes, et il me laisse le liner et le gros carton d'accessoires , j'adore cette mentalité ! J'en ai ma claque, je vais couper à Jonquières, je suis à 15 km de mon prochain client…demain. Il est 20h pile poil pour faire une 11h.

Jeudi 21

Aujourd'hui on est le 21 Avril, sympa l'anniv' du retour de la peste brune. Allez on garde le moral, j'ai rendez-vous avec un monteur au pied du Ventoux. On va vider une piscine qu'un collègue n'a pas pu vider la semaine dernière, accés impossible. On transvase sur son petit camion-benne.Effectivement, on fait des kilomètres sur une toute petite route,impossible de se croiser en voiture, alors en semi ! Heureusement chez les clients,il y a une ribambelle de gamins,ça va vite pour tout dépoter. Enfin vide ! Je vais recharger à 100 bornes de là, un lot sec à vider demain à Besançon, au poil ! 41 minutes pour charger un complet, à midi j'ai les papiers en route. A Lyon,l'A46 est bouchée, je passe par le périph'…je sais que c'est interdit, j'allais pas m'enquiller dans le bouchon ! Une 45' plus tard, je termine la journée au relais de Mouchard dans le Jura , pas bien loin de Besac'.

Vendredi 22

Je vide à 30 bornes, rendez-vous 8h30 …ça force pas trop ! On vide en latéral, faut ouvrir les 2 côtés, j'en ouvre qu'un et je tire les palettes avec le Manitou, le chariot embarqué n'a pas que des inconvénients. Une ramasse de l'autre côté de Besançon, 4 palettes, 5minutes, ça roule. Ensuite je dois ramasser un gros lot avant midi. Je me pointe à 10h45, tout content, un Buffa est là qui charge un complet. A midi ils arrêtent jusqu'à 13h, c'était bien la peine que je galope. Retour à Bourogne, je pose ça à quai. Je devais charger mardi une tournée pour le Sud Ouest, mais il y a eu un gros mic-mac au cause de la semaine sainte en Espagne. Du coup je raccroche une semi chargée, un peu de France et du Barcelone et Madrid, comme d'hab' quoi. Le temps de préparer tout ça, à 18h30 je suis à la casa.

Samedi 23

Dimanche 24

Lundi 25

Mardi 26

Un peu d'imprévu cette semaine ,bon ,de l'imprévu mais routinier…une tournée de piscines pour le Sud et l'Espagne. C'est une tournée de mon collègue de Lyon, j'ai fait changer les rendez-vous, 4 heures de volant d'écart : il n'y a rien qui collait ! Je commence au Nord d'Alès vers St Ambroix, un tout petit patelin interdit aux 19 tonnes. Je trouve un pauvre carrefour en croix pour faire demi-tour, ça passe. Je vide dans une ruelle, les pneus du chariot frottent contre les murs et les angles des maisons ! Ensuite je descends à Salindres chez un papy savoyard bon pied-bon œil . Sa femme me dit qu'à 85 ans il a fait du ski tout l'hiver…pêchu l'ancien, il veut absolument me faire boire un jaune. Je la joue routier professionnel pour refuser, je déteste l'anis…Je termine la journée à Poussan avec 9h50 de volant, impec'. Ca a changé de proprio ici, la cuisine a l'air d'être comme avant, les sépions aux patates toujours aussi bons.

Mercredi 27

2 livraisons dans 2 bleds proches de Béziers ce matin. Des parisiens retraités pour commencer et un type fort peu aimable ensuite. Je lui pose ça là au milieu, vite fait bien fait, j'ai pas envie de m'éterniser avec ce gars. Direction Barcelone, banlieue Nord vers Granollers. Je dois vider chez un pépinièriste, je roule sur un chemin de terre qui monte dans les collines… Je me dis que des camions doivent venir vider ou charger ; on se rassure comme on peut…Au bout d'un moment j'arrive à la maison, la bagnole de la nouvelle commerciale Waterair est là, je fais demi-tour tant bien que mal…J'ai connu plus facile. Je file à l'agence à Santa Perpetua poser quelques bricoles comme d'hab'. Je reprends l'autoroute direction Zaragoza, le téléphone sonne : tu as oublié de vider une palette de margelles ! Non, moi j'ai rien oublié, elle ne figure nulle part. C'est une palette urgente qui a été chargée à l'arrache, comme c'est pas moi qui ai chargée la semi…je ne pouvais pas deviner…demi-tour ! J'avais calculé mes heures, je pouvais aller à Alfajarin et ne pas couper demain matin. Là mon histoire s'écroule, je vais couper avant et donc être à plus de 4h30 de Madrid…Le petit grain de sable qui bloque la mécanique, ça fait chier !

Jeudi 28

Une journée bien compliquée, je suis en retard, un peu de bouchons à l'entrée de Madrid…Quand ça veut pas, ça veut pas. Je dois vider le client 8 avant le 7, le gars doit partir, il est pressé mais il y a un contre-remboursement délicat..disons. C'est en plein dans les quartiers résidentiels de Madrid, des bagnoles partout, je ne peux pas me garer…Je perds encore un peu de temps ! Je m'arrête devant un grand garage, le gardien vient me virer, je fais semblant de ne pas comprendre…Je pose la piscine du dessus sur le trottoir, je vide l'autre, ça circule dans la rue, je mets un beau bordel ! La suivante n'est pas bien loin, je suis venu dans la rue d'à côté il y a un mois ou deux, je connais le coin mais ça aide pas ! Grosse circulation sur la M30, ça avance pas et ça m'arrange pas ! Je vais en poser une à Valdemoro, Enrique me dit que les camions sont interdits demain dans la province de Madrid ! Je file à El Escorial, lointaine banlieue assez chic…J'arrive 3 ou 4 heures en retard, les gens me demandent si je veux boire un coup…bon esprit ! Je commence à remonter, je veux impérativement sortir de là pour éviter l'interdiction, je crâme un peu l'amplitude…j'allais pas rester là jusqu'à lundi !

Vendredi 29

Réveil 5h30, le resto est fermé, l'Autogrill de l'autre côté de la 4 voies est ouvert, ils sont forts ces italiens ! Je prends ma trousse de toilette et en avant un peu de marche à pieds, ça réveille. La douche est propre, 1€70, pas chère en plus. A 8h15 je suis à Soria, je charge pour un de nos clients de Belfort, 9h pétantes je pars , chargé, papiers faits et tout et tout…Du boulot comme ça, j'en veux tous les jours. Il y a un autre tour lundi matin, le cariste m'a demandé si c'est moi qui le faisais, euh…non non, c'est un peu juste avec les heures ! Au péage de Pampelune, les rouges pèsent les camions, je passe avec le cœur léger…Ca roule au Pays Basque, la N10 n'est pas trop pénible, on arrive à tenir le 80, incroyable. Je suis obligé de couper 45 avant la rocade de Bordeaux, si bien que j'attaque le contournement de la capitale du nectar glou-glou à 17h. J'essaie de jouer au plus fin en faisant le tour par Mérignac-Bruges, mais c'est pas bon non plus,ça roule mal jusqu'au pont de Tancarville local. Je termine la journée à presque 19h chez le « monseigneur va bien ? »,bonne adresse. J'ai 9h25 de volant, mais après pour becqueter…de toutes façons d'ici je rentre tranquille.

Samedi 30

Un peu avant 4h :moteur en route, casque sur la tête. Le premier bistro ouvert , c'est St Vaury. D'ailleurs hier soir aux Rassats j'étais tout seul…tu m'étonnes qu'ils hésitent à ouvrir, après on se plaint …le cercle vicieux ! Bref, café-douche en 4° vitesse, je termine par une 30 min sur la rcea juste après Digoin. Ca circule fort, plein de bagnoles, beaucoup de gens en vacances ou en week end…Ce matin il y avait une réunion à Bourogne, ça me fait un peu chier de la rater, j'aurai un compte-rendu, mais par radio-chauffeur les infos sont moins précises. A 12h45 je suis à la maison, je suis content finalement, en début de semaine je prévoyais de rentrer bien plus tard…Bon week end.