Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Mars 2007

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Jeudi 1er mars

Il est 5 :15 (heure française) lorsque l'on vient frapper à la porte de la cabine en annonçant : « DIEPPE ». Je me lève et vais boire un café avant de débarquer. Je précise tout de même qu'un café nous est offert (en plus de la cabine) à chaque traversée. Nous n'avons tout de même pas à nous plaindre !!!

A 6 :00 pétante, la porte qui est juste devant mon camion s'ouvre, j'ai juste le temps de changer de disque et me voilà en route. Je prends la direction de Loué (capitale du poulet). Je passe Rouen à 7 :00 et la circulation y est encore convenable. Puis, j'emprunte l'A28 direction Le Mans. Cette autoroute est de la pure foutaise ! On nous bassine à longueur de temps sur la sécurité mais pour cette dernière sur l'A28, vous repasserez : il est déconseillé de tomber en panne sur cette autoroute vu la largeur de la bande d'arrêt d'urgence à moins de calculer pour tomber en panne au niveau d'un refuge. Deux « viaducs » ne sont pas à 2x2 voies mais à double sens, pas mal pour une autoroute moderne !

A 9 :45, j'arrive à Loué et me présente à la réception, et là, surprise, je n'étais pas attendu avant le lendemain. J'ai 5 palettes et une presse à vider, les 5 palettes ne sont pas un problème mais pour ce qui est de la presse, il y a une grue de prévue pour vendredi matin. On m'offre un café en attendant que l'on se renseigne pour savoir s'il y a moyen d'avoir la grue aujourd'hui. Pour finir, la grue sera là en début d'après midi. Je me mets en place à l'arrière de l'usine et on me décharge mes 5 palettes en attendant, c'est toujours ça de gagner. A midi, je décroche ma semi et me rends en ville où je me fais un petit repas du tonnerre.

Je suis de retour à 13 :00 où je me réattelle à ma semi et attends de nouveau la fameuse grue. Ma seconde livraison qui était prévue à Orléans en fin de matinée est fortement compromise maintenant.

A 15 :05, la grue arrive, il lui faudra plus de temps pour s'installer que pour me retirer cette presse. A 15 :25, je suis reparti mais la livraison à Orléans est reportée à demain matin. J'ai néanmoins les 6 cartons d'échappements à vider, le client m'attendra à Olivet. J'y arrive à 18 :45 après être passé par Blois pour faire mon plein de gasoil.

Le temps de vider les 6 cartons et je me rends au centre routier d'Orléans pour faire ma coupure et où je vider dans un entrepôt voisin demain matin. Je coupe à 19 :15 et vais rattraper un peu de sommeil perdu la nuit précédente.

 

La délation n'a apparemment pas de frontière.

L'A28 et sa BAU pour mini voitures.

Je n'y ai pas vu un seul 22, c'est pourtant renommé

 

Vendredi 2 mars

C'est vendredi, je suis debout à 6 :50, douche, café dans ma cabine (je le préfère) puis je sors du centre routier à gauche, de nouveau à gauche et je suis déjà arrivé. Je dois livrer 7 palettes à …. 8 :00 et même en étant à quai avant l'heure prévue, je ne serais pas attaqué avant l'heure prévue.

A 8 :15, je me sauve de là et assez rapidement : je commence à avoir des visions ! Je vois de grosses coccinelles devant moi. Il est temps que je me repose, je file à Saint Cyr en Val au Sud d'Orléans charger 7 palettes de terreau. C'est une veine ! Hier soir, lorsque je suis arrivé au centre routier, j'ai nettoyé mon tapis de sol car lorsque j'ai vidé à Loué , la cour de l'usine n'étais pas nickel et lorsque l'on met le Webasto en marche, ça remue de la poussière. Je vous laisse imaginer également avec le terreau, je n'ai plus qu'à recommencer. Lorsque j'arrive, je suis accueilli par le patron qui me propose de faire de suite les papiers puis de me charger vite fait car il a du pain sur la planche ! A ces patrons, toujours débordés !!! Je déconne, j'apprécie, il me demande d'ouvrir un coté, et hop, c'est torché.

Je repars 20 minutes plus tard en direction de Bonneval (28) au dessus de Châteaudun. Coup de bol, j'arrive et un camion sort du quai, le cariste qui à vu le mien me fait signe de me mettre à quai. A 11 :00, je repars de là en direction du dépôt. Juste avant d'arriver à Blois, Olivier, le 2 ème exploitant de ma boite veut m'envoyer faire 2 ramasses sur Tours. Je lui réponds qu si j'y vais, je suis foutu pour rentrer ce soir à la maison. Il plane un peu, il ne savait pas que j'habitais dans le 60. Tant pis, enlèvements annulés, reviens au dépôt et mets toi à quai.

J'y arrive à l'heure du déjeuner. Je vais manger avec « les chefs !!! On discute, on papote, et puis on me trouve un boulot pour patenter : Il y a deux porteurs à passer aux mines en début d'après midi pour une « visite de carrossage ». De plus, vu que j'ai la carte chauffeur pour les tachys digitaux, ça tombe bien, je vais l'étrenner. Premier porteur à 13 :45 ; le second dans la foulée, je suis de retour au bureau à 15 :00 après être tombé sur un Inspecteur des mines comme je les aime. Il n'y a pas que des couillons chez les fonctionnaires. Celui là était super.

On m'annonce mon programme pour lundi, c'est pas mal mais le lot que j'attends ne sera pas là de bonne heure (comme d'habitude !) C'est le client n°1 mais il y a des limites. Je repars du dépôt à 19 :30, un bonne chose : lorsque je passerais Paris, ça roulera impeccablement au moins !

En cours de route, je reçois un coup de fil de mon ancien affréteur qui est sur le cul quand je lui annonce que j'ai repris la route. Et oui Francis, on peut changer d'avis parfois dans la vie.

Ce qui l'emmerde, je pense (en restant modeste), c'est que je ne l'ai pas contacté, mais comme je lui dis, la vie est faite de choix et celui que j'ai fais en décembre en est un qui me semble bon à mon avis.

Il me tiens le grappin pendant une heure au téléphone puis je passe la région parisienne sans lever le pied. J'arrive à la maison à 23 :05, ce n'est pas si mal tout compte fait même si l'amplitude de la journée n'est pas très légale. Comme m'a dit mon boss aujourd'hui, quand c'est pour prendre le ferry, elle est quelques fois grillée, on ne va pas commencer à regarder pour une heure ou deux quand tu rentres à la maison. J'aime bien quand le « hors la loi » fonctionne à double sens car j'ai connu des boites où l'on bossait comme des dingues toute la semaine et où l'on me demandait de faire une coupure le vendredi soir.

Convoi pollueur loin d'être aux normes Euro !

Il est grand temps que je rentre me reposer, je commence à avoir de drôles d'apparitions.

 

Samedi 3 mars

Repos

Dimanche 4 mars

Repos

Lundi 5 mars

Je n'ai vraiment pas à me plaindre avec mon programme de ce début de semaine (ni de ceux des autres jours d'ailleurs). Je commence ma journée tranquillement à 7 :50 et pars en direction du Shuttle par l'A16. Il fait beau et comme d'habitude sur cette autoroute, il n'y a personne. Arrivé au niveau d'Abbeville, le temps change et la pluie va maintenant m'accompagner. Je rencontre même un nuage de grêle un peu avant Boulogne sur Mer qui ne durera pas longtemps mais qui sera sévère. Ce n'est pas grave, il n'y a pas de vignes sur le Pas De Calais. A 10 :35, j'arrive au terminal du Shuttle de Coquelle et ô surprise : Prochain départ à 10 :54. Je passe les divers contrôles en express et monte directement sur la navette. Au moment de partir, petite frayeur car une citerne en M D a apparemment une drôle d'odeur. Après vérification du personnel, pas de fuite mais pas rassurant tout de même. Nous partons à l'heure, c'est bien mais ça ne fait pas trop mes affaires car je suis parti assez tôt en vue de livrer mon premier client à Ely (au dessus de Cambridge) avant 16 :00 et mon second client à Solihull (Birmingham) à 21 :30. Si ça roule bien, je serais parti de bonne heure pour rien.

La traversée est rapide et à 10 :35 (heure locale), je suis sorti du Shuttle. Juste le temps de faire mes 45 minutes de coupure (et oui, je me mets sur repos quand je traverse !), c'est quand même rapide. Une heure plus tard, je passe le Dartford tunnel, toujours pas de ralentissement, c'est vraiment tout ou rien. A 13 :15, j'arrive à Ely, et livre mes 3 palettes. Je me fais une petite pause, et repars en direction de Birmingham mais au départ, par les chemins de traverses, je n'ai pas envie de faire des détours et puis, j'aime bien la campagne. Je traverse une région qui est un peu inondée, on dit que les nappes phréatiques sont basses, mais vu l'état des champs en Angleterre, ça m'étonne un peu.

C'est un lundi tranquille car à 17 :00, je m'arrête su Coventry où je me connecte sur le forum (entre autre) jusqu'à ce que je me rende dans un Pub voisin où je connais la serveuse depuis que j'ai travaillé pour une boite de Coventry. Je mange sur place, puis après avoir passé pas mal de temps à discuter de choses et d'autres, je dois repartir, et oui, ma journée n'est malheureusement pas terminée. Je n'ai que 20 minutes de route à faire pour arriver chez Land Rover à Solihull. J'y suis à 21 :00, et à 21 :35, on me fait signe de me mettre en place, j'ouvre un coté, on me vide et on me recharge d'emballages vides sur place.

Non, je ne suis pas aux Pays Bas mais sur l'A10 près de Cambridge

Pas rassurant les parkings dans la région

Mardi 6 mars

Je me réveille ce matin sous « British temps », en effet, il pleut ! Je démarre à 7 :45 et prends la direction de Northampton où je dois livrer 7 palettes sur un chantier. Lorsque j'y arrive à 9 :15, je dois tout d'abord trouver la rue qui est indiquée sur ma CMR . Vu que c'est une citée pavillonnaire en construction, elle ne figure pas sur le plan, par chance, à l'entrée du site, il y a un gardien mais apparemment, il est là pour garder, pas pour renseigner. Il me laisse tout de même entrer mais à force de demander après le nom de la société que je dois livrer, je commence à perdre patience. J'appelle ma boite en leur demandant de filer mon n° de téléphone au client pour qu'il me rappelle. Une dizaine de minute plus tard, j'ai une charmante voix au bout du fil qui m'explique à peu près où m'adresse, mais des maisons en briques en construction, il n'y a que ça. De plus, son responsable n'est pas sur le site aujourd'hui, elle me demande de patienter et me dit qu'elle sera là dans ¼ d'heure.

Lorsqu'elle arrive, elle me demande de la suivre, en fait je ne risquais pas de trouver, il fallait chercher un peu plus profondément car de plus, c'est une autre société qui va me décharger mais après avoir terminé ce qu'ils sont en train de faire. Pour finir, c'est avec un « manitou » équipé d'un bras télescopique qu'ils me videront. Pas besoin d'ouvrir le coté, il arrivera à venir me prendre les palettes par l'arrière, les deux dernières étant tout de même au milieu de la semi. Il est tout de même 10 :50 lorsque je sors de cet endroit.

Je dois maintenant aller recharger 5 mètres de plancher à Wellingborough qui ne se trouve qu'à une vingtaine de minutes. J'arrive, c'est prêt, je fais mes papiers, je charge. C'est efficace je trouve ! Je fais alors ma pause déjeuner puis repars à 12 :30 en direction de Newhaven où mon ferry n'est qu'à … 22 :30 !

C'est pour dire si j'ai le temps. Je décide donc de jouer au touriste et de passer par le Woolwich Ferry. Le « Woolwich » sert à passer la Tamise au Sud Est de Londres et se situe entre les Dartford et Blackwall Tunnels au niveau des Docklands . Il ne faut surtout pas prendre le Woolwich lorsque l'on est pressé mais lorsque l'on a le temps, c'est à vivre au moins une fois dans sa vie. Deux « bacs » se croisent à longueur de journée en passant d'une rive à l'autre et le tout sans que ça ne vous coûte un Penny. Aujourd'hui, il n'y a qu'un ferry qui fait la rotation, ça prend donc un peu plus de temps mais ce n'est pas bien grave. Une fois traversé, j'emprunte la «  South circular road » (A205) qui est un peu le « périf » sud de Londres. C'est une ancienne route qui fait le tour de Londres et qui faisait office de périphérique quand la M25 n'était pas encore construite et que la banlieue s'arrêtait là. Je retrouve mes marques lorsque j'emprunte ce genre de route, certains ne pensent qu'à rejoindre la M25 pour aller d'un endroit à un autre aux alentours de Londres, personnellement, c'est A205 au Sud et A406 au Nord (rien à voir avec des modèles de voitures d'un constructeur Français)

Une fois sorti de Londres, je rejoins la M23 en direction de Newhaven où j'arrive à 17 :00 et profite un quelques temps d'une connexion Wifi avant d'embarquer. Un de mes collègues, Fabrice, viendra me rejoindre et ferons la traversée ensemble.

Nous débarquons à 4 :00 (heure Française) et termine ma nuit sur le port de Dieppe.

Surpris à Londres près des Docklands , la « branche presse » de notre ami Stéphane.

Le Woolwich Ferry, une autre façon de traverser la Tamise

Mercredi 7 mars

Je commence ma journée à 9 :00. Il y a certains jours où quand je dors en épisode (un coup sur le ferry puis le reste sur le port), je suis « long à la détente », mais là, j'ai la pêche. Rouen se passe bien, je devrais toujours passer à cette heure là ! J'arrive à Blois au Dépôt à 14 :30 après m'être arrêté en cours de route pour manger et faire mon plein.

Je me mets à quai et dois changer de semi, je dois prendre une « haute » car j'ai un lot d'emballages vides gerbés sur 3 de haut. Il y a un lot qui n'est pas encore arrivé, je passe mon attente à surfer depuis le bureau et une fois que j'ai récupéré mon code d'accès (impossible de me connecter), je vais faire un tour sur le forum.

Une fois ce fameux lot arrivé, on fini de me charger, je partirais du dépôt à 18 :30. Je m'arrête manger au Relais Beauceron à Thivars et repars une heure après. J'arrive à Dieppe à 23 :45 et vais faire mes papiers d'embarquement. Mon collègue Fabrice est juste devant moi mais il dort, je le laisse tranquille par contre, sur le port, c'est la chasse aux clandestins. Un frigo est garé à coté de moi et il y avait deux types planqués au niveau du porte palettes. Un simple trou de souris mais ils ont tout de même réussis à s'y glisser. Heureusement que le chien des gardiens les a reniflés. Je vais me coucher après avoir vu comme la police procédait : Ils les emmènent au poste, prennent une déposition mais vu qu'ils n'ont pas de papiers, ne savent pas où les ramener, appellent le procureur de garde qui ordonne de les relâcher. Un des policiers m'a laissé entendre que si tout allait bien pour eux, ils seraient de retour aux abords du port d'ici moins de deux heures.

Clandestins pris sous un frigo, ce ne sera pas pour cette fois.

Jeudi 8 mars

Le ferry a un peu de retard, je m'en aperçois lorsque l'on me réveille à 5 :15. Je monte à bord 10 minutes plus tard et vais me recoucher aussitôt dans une cabine en compagnie de Fabrice (dans deux couchettes séparées bien sur !). A 7 :45 (heure locale), on vient frapper à la porte : « Newhaven : 20 minutes ! » Juste le temps de prendre une douche et de boire un café et on débarque. Le temps de se manger un petit Breakfast et on quitte le port à 9 :45 direction Smethwick (banlieue de Birmingham). Mise à part des travaux à la sortie de Newhaven, c'est la pédale de droite au plancher que je ferais ma montée. Je quitte Fabrice avant Birmingham, il prend la M42 par l'Est et moi par le Sud puis la M5. J'arrive chez mon client à 13 :30, il y a un Lithuanien qui fini de charger le temps que j'ouvre le coté et que j'aille boire un thé et c'est mon tour. Le cariste me dit qu'il est écoeuré car il n'y a quasiment que des chauffeurs des pays de l'Est qui viennent charger. C'est la troisième fois que je viens, et c'est vrai, à chaque fois, il n'y a que ça. 45 minutes plus tard, lorsqu'un Hongrois arrive, je repars en direction d' Ebbw-Vale au Pays de Galles où j'ai 3 casiers de pièces auto à livrer. J'arrive à 16 :30 et dois patienter jusqu'à 17 :00 car c'est l'heure de la pause. 17 :05 ; je me sauve en direction de Bridgend , tout en bas du Pays de Galles, le long de la côte me mettre en place pour livrer à la première heure demain. J'y arrive à 18 :30. Après être allé chercher à manger en vile, je reviens et me regarde un Divx après avoir rattrapé le retard que j'avais sur mon carnet de bord.

Les ruines d'un château près d'Abergavenny au Pays de Galles

Vendredi 9 mars

La grille du client où je dois vider s'ouvre à 6 :40, j'avais mis mon réveil à 6 :25, j'ai eu le temps de me faire mon café. Je me mets à quai et demande où je peux faire un brin de toilette. On me dirige vers la douche qui est superbe. Chose rare en Grande Bretagne. Lorsque je reviens au camion à 7 :15, deux manutentionnaires ont déjà bien avancé dans le boulot. Il y a environ 20 m3 de cartons en vrac et ils remettent le tout sur palettes. A ??? je repars en direction de Merriott . Je passe le Severn Bridge dans le sens Pays de Galles- Angleterre, j'aime bien le passer dans ce sens car il est gratuit ! Je descends la M5 et la Quitte à Taunton (la capitale du cidre). J'arrive à Merriott à 10 :00 et m'adresse à un type qui n'a pas l'air de comprendre ce que je lui demande. En fait, c'est un Polonais et le cariste me dira qu'ils sont une vingtaine à être payé à coup de lance pierre. Vive l'Europe me dit-il ! Comme quoi, il n'y a pas que dans le transport que l'on se sert de ces gars là. Les Anglais qui ne sont pas trop en général pour l'Europe savent bien profiter tout de même de ses quelques avantages. Je repars de Merriot vide à 10 :45 et vais recharger de l'autre coté de Taunton un complet de pommes de terre en big-bags . Lorsque j'arrive dans le village, je préfère demander mon chemin de suite car je sens le coup du petit chemin venir vite fait ! Bingo, je n'ai plus qu'à faire demi-tour, j'ai passé le seul endroit accessible pour un ensemble depuis 500 mètres. Je trouve tout de même un endroit assez rapidement pour faire demi tour. J'arrive à la ferme à 12 :00 et on m'attend. Le type qui me charge me file même un coup de main pour ouvrir les cotés. C'est sympa ; il me dit que ce n'est pas grand-chose et que ça ne le gène pas mais que par contre, après m'avoir chargé, il ne pourra pas m'aider à refermer car il part manger. Ce n'est pas bien grave, je lui dit en plaisantant que j'ai l'habitude de me taper les cotés sans aide mais que néanmoins, je le remercie. 

Environ 50 minutes plus tard, je suis chargé et prêt à repartir. Malgré mes 25 tonnes, j'ai décidé de ne pas prendre l'autoroute sinon ça me ferait remonter par la M5 sur Bristol puis en direction de Londres par la M4, je trouve que le crochet est trop long. Vu que j'adore les chemins de traverses, je prends au plus court. Je prends la A303, puis je la quitte pour couper par Salisbury où je fais un crochet d'environ 10 kilomètres pour éviter un pont à 4.20 m et rejoins la M27 à Southampton et la A 27 peu après Portsmouth jusqu'à Newhaven. Le chemin se fera sous un magnifique soleil, ponctué de quelques ralentissements au niveau de Chichester (A27) et arriverais au port de Newhaven à 18 :15. Mon collègue Fabrice est arrivé avant moi mais vu qu'il dort, je ne le dérange pas et le laisse ainsi. Ca va faire la troisième traversée cette semaine que nous partageons la même cabine sur le ferry, « ça va commencer à jaser !!! » m'a dit mon affréteur Jean Charles cette après midi au téléphone. Le ferry part à 22 :30, ça me laisse le temps d'aller faire un tour au Pub, que voulez-vous, je n'y suis pour rien, c'est le meilleur endroit pour communiquer et apprendre l'anglais !

Je reviens au camion tout de même assez rapidement et nous embarquons à l'heure prévue. Seul ombre au tableau, la compagnie de ferry qui opère sur la ligne Dieppe-Newhaven , Transmanche Ferries et qui appartenait au conseil général de la Seine Maritime vient d'être vendue à Louis Dreyfus Lines qui va apparemment effectuer quelques changements. Pour ce qui est du change, c'est déjà fait, nous changions des € uros en £ivre Sterling au taux constant de 1.60, c'en est terminé, plus de change, donc il reste la solution de changer en banque ou aux guichets automatiques de cartes de crédits, mais avec une commission supplémentaire. Il parait que ce n'est que le début de nos avantages de chauffeurs qui disparaissent, priorité aux touristes !

Pour l'instant, nous ne payons toujours pas nos cabines à bord, et le repas (qui est de bonne qualité) nous coûte 4.50 €, alors j'en profite.

Le Severn Bridge : J'adore, surtout dans ce sens, c'est gratuit

Chargement de big-bags de 25 tonnes de «  potatoes  »

Samedi 10 mars

Nous débarquons à 3 :45 (heure Française) et je vais terminer ma coupure sur le port. Je décolle à 6 :15, il fait assez froid et dès que j'arrive dans le Pays de Bray, je m'aperçois que la température y est négative (-1° ) . Vu que j'ai une semi haute, je dois contourner les ponts de Forge les Eaux et de Gournay en Bray.

J'arrive à la maison à 8 :30, je suis un peu dans le pâté pour avoir dormi en épisodes mais je m'en tamponne, j'aime mon job et de toute façon, je suis en week-end, et il y a du repos au programme.

Petit matin frisquet dans le Pays de Bray

Dimanche 11 mars

Repos

Lundi 12 mars

C'est une journée à peu près tranquille qui s'annonce. Je n'ai pas besoin de partir de bonne heure alors à 8 :30 ; j'emmène mon fils Nicolas à l'école. Ca ne m'est pas arrivé depuis le mois de décembre et ça m'a fait tout bizarre à lui aussi d'ailleurs.

Lorsque je rentre, un petit tour sur le forum et puis, à 10 :00, il faut se rendre à l'évidence qu'il faut y aller.

10 :10, je sors de chez moi, direction le parking en bas de ma rue où je décroche ma semi. J'atèle puis remonte les béquille et fais le tour de l'ensemble. Au moment où je passe à coté de la béquille de gauche, je m'aperçois qu'elle n'est pas remontée. Il me semblait que lorsque je tournais la manivelle, c'était un peu plus dur que d'habitude et que le bruit était différent mais vu que je change tout le temps de semi, je n'y ai pas prêté plus attention que cela.

Après avoir essayé de redescendre la béquille qui était ok, puis de monter la roue arrière gauche sur des planches afin de soulager cette béquille, puis de « jouer » avec une sangle, je me suis rendu compte que je perdais mon temps et qu'il fallait appeler de l'aide. J'appelle ma boite qui de son coté appelle un dépanneur qui viendra de Beauvais. Le type arrive à 11 :15 avec un C15 et un carton avec quelques outils à l'intérieur. A 12 :15, ayant enlevé que 3 boulons sur 13, il se décide à aller déjeuner et revenir à 14 :00 avec un chalumeau pour couper les boulons résistants. Du coup, je fais de même et rentre manger à la maison. A 14 :00, je suis de retour en bas de ma rue et le dépanneur arrivera à 14 :15. Une heure après, les boulons coupés, la béquille démontée et le plancher qui commençais à cramer, je peux enfin partir, du coup, j'appelle au bureau et après renseignements, Jean Charles me rappelle et me dit que le client ferme à 17 :00. Entre temps, je suis arrivé dans le village suivant le mien, et un chauffeur Hollandais s'est fait surprendre en sortant d'une usine par un motard qui arrivait comme un cinglé et ai venu se fracassé dans un mur. Je serais encore planté une bonne demie heure mais aiderais néanmoins le chauffeur Néerlandais s'expliquer auprès des Gendarmes en Anglais. Une fois reparti, je me mets à l'évidence que j'aurais mieux fait de rentrer chez moi et partir demain matin de bonne heure, ça n'aurait pas changer grand-chose mais un lundi qui commence ainsi, je m'attends au pire pour les jours à venir.

A 18 :30, j'arrive à Champillory ou je décide de m'arrêter à La Belle Epoque pour manger. J'aurais mangé une vulgaire conserve dans ma cabine, ça n'aurait pas été pire. On ne peut pas dire que j'y ai mal mangé, mais on ne peut pas dite non plus que j'y ai fais un festin. Je retiens tout de même l'adresse … afin de l'éviter !

A 20 :00, je sors de ce resto pour faire quelques kilomètres jusqu'à Outarville où je dois livrer mes 25 tonnes de pommes de terre demain matin.

 

Mauvais départ pour un lundi, le mécanisme d'une béquille a lâché

Je roule « à cloche pied ».

Vraiment un mauvais lundi. Sans commentaire ou du moins un seul : le chauffeur Néerlandais ne sera pas embêté.

Mardi 13 mars

J'ai pourtant tourné hier soir pour trouver une connexion Internet, mais les seules que « captaient » je ne pouvais pas me garer. Tant pis, du coup, j'ai fais une sacrée coupure et je démarre à 7 :50. A 8 :00, je suis sur la bascule de la société où je dois livrer et on m'envoie vider à quai. Le problème est que je n'essaie même pas de m'y mettre, la semi est bien trop basse pour ce quai. Je suis quitte à ouvrir les deux côtés. Tant pis, j'ai l'habitude et puis, si on commence à être fainéant pour tirer deux rideaux et enlever quelques planches, autant changer de job de suite. A 9 :15 ,je suis vide, j'ai été repeser et je prends la direction de Blois où je dois laisser la semi afin de changer les béquilles.

J'arrive au dépôt un peu avant 11 :30 le temps de donner mes papiers et d'accrocher une semi pour aller charger à Vendôme. Je sens qu'il va y avoir de l'attente sur mon disque. Je m'arrête manger à Villefrancoeur (41) au Concorde. C'est un resto qui se situe à l'Aérodrome de Blois Vendôme que je vous conseille, on y mange très bien et pour 10.50€ (sans café). A 13 :15, j'arrive à mon point de chargement à Vendôme, et ô surprise, je ne peux même pas accéder aux quais de chargements. Il y a 3 camions qui attendent déjà dans la rue. J'entrerais seulement dans la cour à 15 :30 et pourrais me mettre à quai qu'à 16 :00. Je dois normalement vider et recharger la semi pour l'Espagne afin qu'un de mes collègues descende en Espagne ce soir. A 16 :15, n'ayant toujours rien de sorti de la semi, je donne un coup de fil à ma boite qui me dit de décrocher puis de leur ramener une semi « Phone Express » (la maison mère) au dépôt.

A 17 :00, je suis de retour au dépôt et on m'annonce que je vais retourner à Vendôme afin de reprendre la semi que j'ai décroché un peu plus tôt.

Je repars à 18 :30 et lorsque j'arrive, la semi est presque vide. A 19 :45, elle est chargée (5 m de plancher) et je repars pour Blois où j'arrive à 20 :20. 15 minutes plus tard, j'ai décroché puis raccroché une semi vide et prends la direction de Vierzon. Entre Blois, Romorantin et Vierzon, les relais routiers se font rares. J'en trouve un à Mery sur Cher, juste avant Vierzon. J'y arrive à 21 :35, et lorsque je regarde les assiettes, presque tout le monde a terminé son repas ou est au dessert. Je suis néanmoins le bienvenue et si je ne fais pas un repas de communion, je peux manger tout de même. Le repas y est bien, et l'accueil chaleureux. Une heure plus tard, je suis de retour dans ma cabine où je n'ai même pas le courage de rédiger mon CDB. On verra ça demain.

Ce n'est pas fréquent mais on peut tirer des semi de la maison mère.

Mercredi 14 mars

Je m'accorde une petite « grasse matinée » car on m'a demandé d'être à mon point de chargement vers 10 :00. Je quitte Mery sur Cher à 9 :00 après le petit déjeuner. A 9 :30, j'arrive à Reuilly (36) pour charger un complet our l'Angleterre mais qui ne sera paspour moi. Ce lot est à vider vendredi à Manchester. Je repars vers 11 :00, le chargement fut rapide mais pas les documents. A 12 :30, j'arrive à Blois pour déjeuner puis je me rends au dépôt où je change de semi et prends celle qui est à moitié chargée pour moi. Je me rends au lavage, mon tracteur laisse un peu à désirer (la semi également). Une fois terminé, je passe chez Euromaster faire contrôler les pressions des pneus puis je retourne au dépôt pour compléter. A 16 :30, je quitte le dépôt où l'on m'a complété ma semi. Je suis chargé pour la GB avec 6 clients. Je monte prendre le ferry à Dieppe où je dois embarquer à 5 :00 demain matin. J'arrive à Dieppe peu avant 22 :00 et il y a encore une invasion de clandestins aux abords du port mais j'ai un cordon TIR et un cadenas et un plomb. Je le fais constater à l'arrivée sur le port et je me fais offrir une attestation en échange de cette constatation ce qui me couvre en cas de problème de l'autre coté de la Manche ! Par contre, le bar est une fois de plus fermé ce soir, ce sera une soirée « Pot Noddles  » (le Bolino Anglais) dans ma cabine. Cette histoire de bar fermé quand ça leur chante commence à me plaire sérieusement ! Je vais me coucher vers minuit, la nuit va être courte.

le collègue de Fabrice ( Bichocoman ) est en avance pour son relais (ou Fabrice en retard !).

A Chartres, les montgolfières volent bas.

Jeudi 15 mars

3 :45, je suis réveillé par le TOE Transmanche qui est à coté de moi dans les files d'attentes. A 4 :15 il coupe son moteur mais à 4 :30, je lui dis qu'il peut redémarrer car MAINTENANT nous embarquons. Je sens que ça va me mettre de bonne humeur pour la journée.

A 5 :00, nous quittons Dieppe et j'ai déjà pris ma douche et me suis recouché dans la cabine que je partage avec deux Bretons (sympas) de chez Laurent Pelliet .

Nous devions débarquer vers 8 :30 (heure locale) mais par cause de brouillard épais, nous avons du retard et ne sortirais du ferry qu'à 11 :15, et là, tous mes plans sont faussés. Je comptais tout vider aujourd'hui, mais là, c'est râpé ! Je vais terminer mes livraisons demain matin, tant pis, j'aurais pu renter à la maison vers 16 ou 17 :00 mais ce sera plus tard.

De plus, je « patauge » pour trouver mon premier client à Maidstone. J'arrive par le mauvais coté de la ville et aurais le droit à tout : routes barrées, pont limité à 2 m de large, limitation de tonnage (7.5 t) puis la cerise sur le gâteau, coincé dans une rue par une petite vielle qui ne veut pas faire marche arrière. Elle la fera au bout d'une dizaine de minutes mais aura causé une grosse pagaille dans la rue. Je trouve enfin mon client et lui livre ses 2 palettes et pense avoir perdu environ 1 heure 15' dans cette galère. Mes deux clients suivants se trouvent à l'Ouest de Londres/ Guilford et Reading. Je galère encore un peu pour accéder au second et dis me rendre à l'évidence que je ne pourrais plus faire grand chose d'autre aujourd'hui car j'ai rendez-vous à Solihull chez Land Rover à 21 :30 où je dois livrer puis recharger.

J'y arrive un peu en avance et me prendrons à l'heure (21 :45) ! Dans le lot de 21 containers que je leur ai amené, il y en avait un de vide !!!! Le réceptionnaire me demande combien j'ai réussis à tirer d'un container de boîtiers de direction. Après une séance photo, puis le rechargement, je me dirige vers Coventry où je vais faire ma coupure et espère me connecter sur Internet. Pas de bol, il y a un camion de garé à la place où j'ai déjà eu une connexion, j'essaye tout de même mais pas de bol, que des connections sécurisées.

Le Kent vu hors de autoroutes ( grrrrrrrrrrrr )

Un container vide lors de la livraison.

Vision nocturne.

Vendredi 16 mars

Après 9 heures de coupures, je démarre et prends la direction de Bedford. J'y arrive 1h30' plus tard, me fais vider les 4 palettes que j'ai pris soins de mettre à raz des portes hier soir lorsque j'ai livré à Solihull. Je me fais offrir un thé avant de repartir en direction de St Albans pour ma dernière livraison. J'arrive sur place, c'est une jardinerie et dois me faufiler sur le parking entre les voitures afin de trouver une place pour me garer et me faire vider. Je n'ai que 4 palettes mais j'ai l'impression que ça dure une éternité. Au bout de 35 minutes, un type coiffé à la Jacouille arrive et s'occupe de moi.

Une fois vide, j'appelle ma boite au cas ou mais Jean Charles me souhaite déjà un bon week-end. Je prends la direction du Shuttle, pas d'encombre sur la M25 par contre un peu de monde pour prendre le Tunnel sous la Manche.

De plus, je me tape un contrôle au Scanner ce qui me fait perdre encore dix minutes et surtout une navette.

A 15 :25, nous quittons Folkestone et à 17 :10 (heure Française) je suis sur l'A16.

Peu avant 20 :00, je suis de retour à la maison pour le week-end après une petite semaine.

J'en ai trouvé un qui ne s'en cache pas !

L'entrée de l' Euroscan au terminal de Folkestone.

Samedi 17 mars

repos

Dimanche 18 mars

repos

Lundi 19 mars

Ma Semaine commence à 5 :00 ce matin. C'est tôt mais il faut que je sois à Blois pour 11 :00 afin de passer ma visite médicale du travail.

Je pars tôt également pour pouvoir passer la région Parisienne avant que ce soit trop encombré. Lorsque je pars, il a déjà neigé un petit peu durant la nuit mais il ne reste que de la « soupe » sur la route mais dès que j'ai fais 5 kilomètres, je m'aperçois qu'il y a eu un peu plus de neige de tombé. Quand je rejoins la RN1, je vois au loin des feux de détresse ainsi que des voitures qui font demi-tour. Lorsque j'arrive à ce niveau, deux chauffeurs font la circulation (dont un d'entre eux qui a raté sa vocation et doit regretter de ne pas être entré dans la Maréchaussée) et me disent que je dois me garer car « parait-il », il y a un camion en travers dans la côte de Noailles. J'ai bien aimé le « parait-il » ! Personne n'a vérifié !!! Lorsque je demande au pseudo Gendarme de me bloquer la circulation (il sait si bien le faire) afin que je fasse demi tour pour aller prendre l'A16, il refuse. Les esprits commencent à chauffer lorsque je lui dit que s'il lui n'a pas envie de bosser quant il y a 2 centimètres de neige fondue, personnellement, il m'en faut un peu plus. Je fini tout de même par faire demi tour, son collègue étant moins borné. Un fois fait demi tour, je rencontre les « vrais » Gendarmes qui me demandent ce qu'il se passe. Je leur explique et leur dit qu'ils feraient mieux d'apporter un uniforme en rabe car un type essaye de faire leur boulot. Lorsque je lui dis ça, un des deux Gendarmes me reconnaît (ainsi que le camion), il était lundi dernier sur les lieux de l'accident qui a eu lieu quand je suis parti de chez moi et je l'ai aidé pour la traduction en anglais quand il posait des questions au chauffeur Néerlandais. Il me souhaite bonne route et s'en va voir ce qu'il se passe un peu plus haut. Pour dire si la neige gênait la circulation, les voitures roulant à 50 ou 60 km /h sur la voie de droite et n'osant pas aller sur celle de gauche, je roule dessus entre 80 et 90 km /h et n'ai aucun problème. Ce n'est que de la neige fondue qui ressemble ni plus ni moins à une route qui a connue une forte averse. Lorsque j'arrive sur l'A16, même chose, tout le monde en file indienne sur la voie de droite, et rebelote, je remets ça sur la file de gauche et me prends quelques appels de phare de la part de chauffeurs d'autoroute qui pour une fois ne connaissent que la voie de droite ! Seul, une camionnette me suivra. Arrivé au niveau de Méru, plus de neige et là, tout ceux que j'ai dépassés me repassent avec une certaine fierté. Quelques flocons voltigent encore mais ne tienne pas sur la route. Je passe la région Parisienne à temps car pas mal de conducteurs ont du craindre la neige. J'arrive tout de même à Blois en 4h20', je n'ai du perdre qu'une petite demie heure. A 11 :00, je suis à ma visite médicale et suis déclaré apte pour le travail. Ca m'arrange mais il y en a tellement qui voudrait le contraire. Peu avant midi, je suis de retour au dépôt où une semi est chargée pour moi. Je vais mangé et à 14 :00 je dois faire voir mon contrôlographe car Christine (la secrétaire) rencontre certains problèmes à lire mes disques de temps en temps. Certains temps de travail ou de mise à disposition se traduisent en périodes de repos. Le type qui m'accueille aurait mieux fait de rester au lit ce matin, ça a l'air de l'enchanter de bosser. A la vue d'un de mes disques (à la loupe tout de même), il me dit qu'il n'y a aucun problème et que ça doit venir du scanner que l'on a à la boite et que si il démonte mon tachygraphe, c'est d'office avec un numérique que je repartirai. Vu que ça ne me tente pas, je préfère en rester là et me sauve vite fait. Je prends la direction de Dieppe où le ferry part à 5 :00 demain matin. Après quelques bourrasques de grêle et de neige, j'arrive à Dieppe à 19 :30 et là : SURPRISE, le ferry ne sera pas à 5 :00 mais à 7 :00 et le bar du terminal est fermé (une fois de plus !).

Depuis que L.D.Lines (Louis Dreyfus) a racheté Transmanche au Conseil Général de la Seine Maritime, rien ne va plus et est un peu perdant. Je terminerai ma soirée à coup de jambon crudité dans ma cabine, c'est bon pour ma ligne.

Surpris pour faire une belle photo, mais bon, je l'ai quand même.

Mardi 20 mars

Il est 7 :00 quand le chauffeur Polonais qui est garé à coté de moi démarre son moteur. Je me lève et m'aperçois qu'il est 7 :00 et que le ferry ne partira pas à l'heure une fois de plus. A 7 :30, le Polonais coupe son moteur, il semble avoir compris que ce n'était pas pour tout de suite. A 7 :45, je monte à bord et vais de suite chercher ma carte pour ma cabine. Surprise, nous étions jusqu'à maintenant 2 par cabines, maintenant ce sera 4 ! Merci Monsieur Dreyfus. Je ne préfère pas penser aux traversées que l'on fera cet été quant il fera bien chaud et qu'il y aura un ou deux putois avec qui on devra partager la cabine. Pour ce matin, je m'en fous un peu, je n'y vais pas pour dormir mais simplement pour prendre une douche mais ça me fout hors de moi. A 8 :45, nous quittons Dieppe après que j'ai eu le temps de savourer mon Breakfast : Œuf au plat, bacon, saucisses, haricots, tomates, champignons, hashbrowns (croquette de pomme de terre) et toasts, tout ce qu'il y a de bon pour un régime. Avec ce que j'ai mangé hier sir, ça fait une moyenne raisonnable.

Après s'être fait secoué pendant les deux premières heures, le reste de la traversée est devenu confortable et à 13 :00, je débarque à Newhaven où la police et les services d'immigrations font la chasse aux clandestins. Après un rapide contrôle, je quitte le port et prends la direction de Londres. Au bout de

45 minutes, une voiture de la VOSA stationnée au dessus de l'A23 redémarre après mon passage, il y a du contrôle dans l'air à la bascule de Handcross . 2 minutes plus tard, bingo ! La voiture me double et m'indique par un message lumineux de la suivre. Arrivé au «  check-point  », on me demande gentiment mes disques des 2 dernières semaines, mon permis de conduire, les papiers du véhicule ainsi que mon autorisation communautaire. Une fois tout ça vérifié, on me fait avancé sur la bascule et on me pèse essieu par essieu et là, je sais que je vais avoir des problèmes au niveau du 3 ième essieu de la semi. Verdict : 8690 kg soit 690 kg de surcharge, l'inspecteur de la VOSA discutant avec moi, me dit que ce n'est pas facile de répartir les poids (tu m'étonnes) et voyant la plaque constructeur sur le châssis avec un poids maxi annoncé à 9000 kg (pas pour la Grande Bretagne me dit-il) me mettra qu'un avertissement « verbal ». Je le remercie et lui dit que la prochaine fois j'essaierai de faire de mon mieux ! Il me demande alors si je n'ai pas bientôt fini de lui raconter des bobards ! Il me rend mes papiers, me fait un ticket de contrôle et me laisse repartir. OUF !!!

Le reste du trajet se passe bien et j'arrive chez mon premier client à Hayes à coté de l'Aéroport de Londres-Heathrow un peu avant 14 :30 juste quant un J C Fiolet s'en va, la place est libre et doit reculer au fond d'une impasse avec un virage à contre main. Si l'inverse s'était produit, je l'aurais guidé mais là, c'est la méthode du « démerde-toi ! ». Enfin, question de mentalité. Je vide mes 15 palettes rapidement et à 16 :05, reprends la direction du Nord, de Rotherham exactement. Je sais que je n'arriverai pas à vider mon deuxième client aujourd'hui, mais j'aimerais bien y arriver pas trop tard. Je roule depuis environ 45 minutes, lorsque quand je suis sur la M1, je me trouve ralenti fortement. Il y a une zone de travaux assez longue un peu plus loin, je me pense que c'est de là que ça vient mais ça me semble bizarre au bout d'un moment car on avance presque plus et c'est un peu long. Je me mets alors à l'écoute de la BBC et j'apprends qu'il y a un grave accident à la sortie de ces travaux. Il me faudra alors 1 heure et 45 minutes pour faire 10 kilomètres. Une fois ce bouchon passé, je ferais une coupure « obligatoire » de 45 minutes et arriverai à Rotherham à 21 :30

Embarquement à marée basse, ça descend fort !

Se faire arrêter par ce genre de véhicule n'est jamais bon, je m'en sors avec un « verbal warning » : OUF !

Les giboulées de mars sur la M25

Gros bouchon sur la M1 suite à un accident, « f****** Tuesday »

Mercredi 21 mars

J'ai réglé mon réveil à 7 :15, le temps de me faire un café et lorsque je tire mes rideaux, je m'aperçois que la cour de mon client me parait bien vide. Lorsque je me suis garé hier soir, j'ai vu le nom de ce client et l'inscription «  goods inwards  » (réception des marchandises), je me suis alors garé là. Lorsque je vais voir le cadenas qu'il y a sur la grille, je me rends compte qu'il y a un sacré bout de temps qu'il n'a pas été ouvert. J'appelle alors Jean Charles qui me rappellera un peu plus tard en me donnant la bonne adresse. C'est en fait de l'autre coté de Rotherham que je dois vider. Lorsque j'arrive, je me présente, un type me prends mes papiers et me dit de rester où je suis, d'ouvrir un coté et qu'il revient dans 5 minutes. Juste le temps de tirer le rideau, je me rends compte en même temps que la bonne adresse figurait bien sur les deux caisses que je dois livrer. Le type revient avec un Fen tout à fait normal mais lorsque je lui demande s'il n'en a pas un plus gros, il jette à nouveau un coup d'oeil sur le CMR et se rend compte que ça ne va pas aller. Il tente tout de même un essai mais réalise que ça ne marchera pas : Vider une caisse de 2.25 m de large et 3200 kg avec un chariot d'1.5 t, pas possible !!!

Re coup de fil à Jean Charles et dans le même temps un responsable vient me voir et me dit en me tendant une adresse que lorsqu'ils ont des choses assez lourde à décharger, il faut aller chez un transporteur à Kirkby in Ashfield (qui se trouve environ à une heure de là à coté de Nottingham). Lorsque Jean Charles me rappelle, il me dit d'aller vider mon client suivant à Bolton (Manchester) avant 13 :00 puis d'aller vider ces deux caisses dans l'après midi. J'avais un rechargement de prévu à Congleton (au Sud de Manchester), tant pis, il le donnera à un de mes collègues et me trouvera autre chose. Je quitte donc Rotherham à 9 :45, arrive à Bolton à 11 :30 et repars à 12 :00. Pour aller à Kirkby in Ashfield , je coupe par la route des chèvres (l'A628), cette route que j'adore et qui passe par les Pennines . Le temps est superbe et le paysage est magnifique, je ne me lasse pas de cette région. J'arrive à destination à 14 :15 et me présente. Dans un premier temps, on me fait patienter, puis on me fait reculer sous un hangar et on me demande de débâcher. Je commence à tirer le toit lorsqu'un type vient me voir et me demande plutôt d'ouvrir le coté. Ils vont me vider avec un chariot qui peut lever une charge de 27 tonnes et dont le contrepoids est extensible (voir photo). Je n'avais jamais vu ça, de plus, le « ronron » de son moteur est majestueux. Par contre, une ombre au tableau : j'ai l'impression que je me suis pété le nez (ou un cartilage situé sur le dessous ) , en retournant la tête, je me suis cogné le pif sur une sangle de bâche et me tords de douleurs. Ca saigne un peu, mais je n'arrive même pas à me moucher. Une fois vide, je prends la direction de Northampton où je dois recharger un complet d'échafaudages demain matin à 11 :00. J'y arrive en prenant mon temps à 17 :30. La coupure sera plus que bonne.

......

Petit chariot élévateur mais costaud (poids maxi 27 tonnes)

La M62 entre Leeds et Manchester. Au passage, on peut remarquer la hauteur de pas mal de semi en Grande Bretagne (celle-ci accroché à un Topline )

L'A628 qui traverse les Pennines de Manchester à Sheffield, je ne m'en lasse pas.

 

Jeudi 22 mars

Je mets sonner mon réveil à 9 :00 mais serais réveillé à 7 :30 par une bande de « tuners » qui bossent dans un garage voisin !!! Subaru Imprezza , Mitsubishi Evo 6 et 7, je ne vous raconte pas le bouquant, tat pis, je suis réveillé et me sors de ma couette. Vers 8 :45, je vais voir l'usine où je dois charger à 11 :00, quelque fois que ça soit prêt plus tôt. On me dit que ma commande sera prête dans ¼ d'heure. J'ouvre un coté de la semi et serai chargé assez rapidement. Entre temps, Jean Charles m'appelle et me demande si je veux bien aller compléter entre Ipswich et Northampton 4 fûts de 25 kg chacun de résine. Je suis le seul de la boite à avoir l' ADR , j'avais un peu prévu ma soirée au Meux (resto FDR) mais tant pis, le boulot avant tout. J'arrive pour charger mes 4 fûts à Manningtree et là, je rigole : Je dois charger 100kg de résine pour un client à Vineuil (41) chez qui j'expédiais entre deux et 3 containers de 21.5 t / semaine lorsque je bossais chez VOS !!! Ca change un peu. Je repars 15 minutes plus tard et prends la direction de Douvres où j'arrive à 17 :00 et prends le ferry de 18 :00 (avec 20 minutes de retard), ce sera le Seafrance Berlioz. Douche, repas puis à 21 :00, je suis coté français, A26, A1, il y avait des années que je n'avais pas fait ce chemin. L'A1 est toujours aussi impressionnante, c'est Batave's motorway  ! Je décide tout de même malgré l'heure tardive de m'arrêter au Meux (60) pour y faire ma coupure. Lorsque j'arrive, il y a encore un peu de lumière visible par la porte de coté. Manu et Valérie (les associés) sont en train de finir leur journée, je frappe et l'on m'accueille chaleureusement et la soirée se terminera dans Compiègne !!! Manu me ramènera à mon camion tard où tôt suivant comment on veut bien l'interpréter. J'ai en tout cas passé une superbe soirée et apparemment eux aussi, il y a quelques mois que l'on ne s'était pas vu.

L'A20 en arrivant sur Douvres.

Les autoroutes anglaises sont quelque peu salées en cette période.

Chargement d'échafaudages

Vendredi 23 mars

9 heures de coupure, une douche, deux tartines et café plus tard, me voilà reparti. On annonce que l'A1 est fermée pour cause d'accident mais ce qui me rassure, c'est que c'est sur la montée. J'arrive à Ste Geneviève des Bois en un temps record. A1, A3, A86, A6, A104 sans lever le pied, c'est exceptionnel. Une fois mes palettes d'échafaudages livrées, je prends la direction de Blois et m'arrête en cours de route pour une pause déjeuner à Château Gaillard. J'arrive sur Blois au alentours de 14 :30 et vais faire mon plein. Je ne sais pas ce que j'ai fais avec le pistolet, mais toujours est il qu'après une mauvaise manipulation, j'ai foutu du gasoil partout sur le réservoir et l'aile arrière. Je vais donc à la station de lavage mettre un coup de Kärcher et en profite pour y faire la cabine par le même temps.

J'arrive au dépôt vers 15 :00 et après avoir bougé quelques semi et attendu la mienne, je repars … à 18 :45. Ce qu'il y a de bien en partant à cette heure là, c'est que la région parisienne ne bouchonne plus lorsque j'y arrive. A part un petit ralentissement au niveau du triangle de Rocquencourt quand je suis avec Patoche 62 au téléphone (ce qui me fera oublier ce bouchon), il n'y a pas grande circulation. Je passe devant le Château de St Germain en Laye pour éviter le pont à 4.15m car j'ai une semi « haute » (4.33m). A 22 :45 ; je suis arrivé à la maison pour le week-end.

Samedi 24 mars

Repos

Dimanche 25 mars

Repos

Lundi 26 mars

C'est un lundi matin tranquille que celui-là. Je ne pars qu'à 9 :00 ce matin, j'ai donc le temps de mener mon fils Nicolas à l'école avec ma femme (qui est en congé cette semaine) et de faire une petite marche jusque chez le boulanger avec elle avant de partir; ça fait du bien, c'est bon pour le moral !

Par contre, lorsque j'arrive sur le parking où je décroche ma semi, surprise : elle a été visité cette nuit ! Une porte arrière à été ouverte et deux palettes à l'arrière fouillées. Le carton est déchiré mais il ne manque rien, ce n'était que des tubes en plastique par contre le rideau à été soigneusement ouvert sur les 2/3 de sa longueur mais pas de casse non plus, reste à savoir s'il ne manque rien dans les casiers que je transporte. Je le saurai ce soir en livrant à Solihull.

Je prends la direction de Calais par l'A16 qui est déserte comme d'habitude. Aujourd'hui je ne pourrai pas prendre le Shuttle pour traverser car j'ai une semi qui fait 4.33m de hauteur, je prendrais donc la Seafrance à Calais. J'arrive sur le port à 11 :50 et embarquerais sur le Seafrance Berlioz à 12 :45. Juste le temps de manger et de discuter avec une tablée de cht'is (y zéteu deu ch'coin  !) et nous arrivons à Douvres à 75 minutes plus tard (13 :15 locale).

Mon premier client se trouve le long de la M20 à Ashford et j'y suis en 40 minutes. Le type qui me réceptionne les palettes fracturées ne me met même pas de réserve, il me dit même que si même il avait manqué quelques pièces, ce n'aurait pas été la fin du monde. Je lui file une bière pour le remercier qu'il cache sous sa veste mais qu'il accepte volontiers.

Je reprends la direction du Nord, de Coventry plus précisément via le Dartford-Tunnel , M25, M1 et M6. Ca ne roule pas trop mal, mis à part un petit ralentissement au niveau du Dartford , j'arrive à Coventry un peu avant 18 :00 où l'on me fait signe de me mettre directement à quai. C'est bien mais j'attendrai tout de même une vingtaine de minutes avant que ça ne bouge dans la semi. Je n'ai que 8 casiers de pièces auto sur 1 m/ pl , lorsqu'ils s'y mettront, ce sera bâclé en 2 minutes.

Une fois vidé, je m'accorde une petite coupure (obligatoire) puis reprends la route en direction de Solihull où j'ai rendez-vous à 21 :30. Je prends le chemin des écoliers en coupant au travers de Coventry, A444 puis A45, ça me rappelle des souvenirs plutôt que de prendre la M6 et bouchonner jusqu'à l'entrée de Birmingham.

Grrrrrrrrrrrrrrr !!!, ce soir ma fille m'envoie deux textos  : elle a dégottée un job de « placeuse » pour le concert de Deep Purple et me dit que c'était super les groupes de mon époque !!! Tu m'étonnes, j'aurais bien aimé y être.

A 21 :45, je me mets en place pour vider et recharger, pas de manquants dans les casiers ; Ouf  !, je m'en sors bien.

J'en profite pour demander un transpalette et ramener les palettes que j'aurais à livrer demain près des portes, cela m'évitera d'ouvrir le coté. Une fois rechargé, je me rends dans une zone industrielle à Minworth au Nord de Birmingham pour faire ma coupure. C'est gardé et demain matin je n'aurais pas de problème avec la circulation.

 

Il m'a été rapporté que les distances de sécurité n'on pas été respectées.

Les feux arrières à diodes sont assez fréquent en GB. Leur avantage : ça se voit bien. Leur inconvénient : c'est cher (env. 45€ pièce)

Chez Gefco Coventry

Mardi 27 mars

 

J'ai passé une bonne nuit bien tranquille et commence ma journée à 8 :45. Ce n'est pas que le programme est chargé mais j'ai deux usines JCB (les tracteurs) à livrer avec 2 points de livraison dans chaque usine. J'ai intérêt de m'armer de patience ! J'arrive à la première à Rocester à 9 :45, il y a apparemment pas mal de monde sur le parking, ça risque d'être long. Je donne mes papiers à la réception, ça ne prend qu'une petite dizaine de minutes puis retourne au camion où là, on nous appelle au micro et à ce moment on peut enter dans l'usine. A 10 :40, on m'annonce que je peux entrer, je pose mes 5 palettes au premier « store » puis une palette au second. A 10 :50, je suis sorti de là. Je me rends à Cheadle , autre usine JCB . 20 minutes de route, et j'y suis. Il y a la queue dans la rue avant le poste de garde mais c'est normalement pour un autre dépôt. Je vais voir à pied et après vérification de mes documents, on me dit que je peux entrer et … me mettre à la suite ! Il y a 8 camions devant moi. Je prends mon mal en patience et attends mon tour. Le chauffeur qui est devant moi me laissera même passer, il a une vingtaine de palettes, et moi que deux, il me dit que ça ne le dérange pas. Moi, ça m'arrange, je le remercie. A 12 :15, j'ai vidé mes deux palettes et appelle tout de même le bureau avant de prendre la route de Newhaven mais rien d'autre à recharger. Je descends par Derby puis rejoins la M1. Je ferais ma coupure au truckstop de Watling Street où je vais visiter la boutique d'accessoires. Cette boutique est aménagée dans une semi remorque à col de cygne. Les fadas des gadgets seraient malades tellement le choix est vaste. Je prends un catalogue et vais manger un bout. Après 45 minutes, je repars et arriverais à Newhaven à 19 :00. Le ferry n'étant qu'à 23 :00, ça me laisse le temps de me regarder un Divx puis d'aller manger. Un collègue (Fabrice) doit me rejoindre et on devra échanger nos semi à Dieppe. Il y a dans la sienne 3 mètre de plancher d'emballages vides (léger) que nous devrons transborder afin que je dispose d'une semi vide pour charger un complet d'emballages également chez John Deere à Orléans. Nous embarquons à l'heure et Fabrice arrive juste à temps pour embarquer. Je vais prendre ma douche et me coucher. Je dormais déjà lorsque le ferry a quitté Newhaven.

Petit matin brumeux sur l'A38

Presque plus rapide qu'une Citroën !

Là, j'avoue que je n'ai pas compris !

Mercredi 28 mars

Nous débarquons peu après 6 :00 et Fabrice me rejoint sur le port. Nous mettons nos semi cul à cul et transbordons les quelques emballages vides et changeons nos semi. A 7 :00, je mets en route en direction d'Orléans. Je passe Rouen à la mauvaise heure mais je trouve que ça ne passe pas si mal que ça. J'arrive à Fleury les Aubrais à 11 :10, il y a une semi qui se met juste à quai quand j'arrive. Une fois terminée, se sera mon tour. A 12 :30, je suis chargé complet, je me rends au bureau des expéditions pour mes papiers, 5 minutes plus tard, je suis sorti. Je vais au centre routier ou je mangerai en compagnie d'une charmante personne de Mont de Marsan et qui roule chez les Transports Guisnel mais dont j'ai malheureusement oublié le prénom !!!

A 14 :00, je repars et arrive à Blois ou je change de semi. Celle que je reprends est déjà chargée avec 5 clients en GB. Je passe voir la secrétaire, scannage de disques, papiers, bavardages et je quitte le dépôt à 16 :30. Je fais vite mon plein à l'AS24 de Blois et en profite pour passer le cordon TIR autour de la semi afin de ne pas être embêté par les clandestins à Dieppe. Le ferry est à minuit, ça me laisse le temps de manger en cours de route. J'arrive à Dieppe à 22 :20 et vais faire mes papiers d'embarquement. Lorsque je vais pour boire un café à la machine (le bar est toujours fermé), elle ne marche pas, je pense qu'elle est n panne mais un chauffeur me dit de bien regarder le prix. Depuis que la L D Lines (Louis Dreyfus) à repris la Transmanche, le caf&é est passé de 0.50€ à 0.80€ !!!!! Sacré augmentation. Je ne bois déjà pas énormément de café, mais à ce prix, je vais encore diminuer. Nous embarquons un peu avant minuit et c'est le même rituel qu'hier soir : Douche, cabine et je m'endors rapidement et dormirai plus longtemps que la veille, le débarquement est prévu à 6 :00 (heure anglaise).

Bizarre le temps entre Chartres et Orléans.

La palme de la connerie : au centre routier d'Orléans, il y a pourtant pas mal de places de libre le midi.

Presque 1 km avec l'interdiction de dépasser pour les PL avec 2 Mobylettes derrière lui, il ne sera pas inquiété ! Il y en a qui s'en tire bien tout de même.

Jeudi 29 mars

A 6 :30, je suis sur le sol anglais. Contrôles habituels à Newhaven : Police et service de l'Immigration. Je suis plus tranquille avec un cordon TIR et un cadenas. La douane ne veut pas me contrôler, elle me fait signe de passer. Je refais deux heures de coupures sur le port et prends la direction de Canterbury à 8 :30. Mon collègue Fabrice dort encore mais m'a demandé de le réveiller en partant. Vu que je n'ai que 7 tonnes dans la semi, je décide de « couper au travers » et de passer par Lewes , Royal Tunbridge Wells (si, ça éxiste ) et Maidstone. J'arrive à Canterbury à 10 :30. Je vide mes 12 palettes puis me fais une pause « bacon, saussage & egg sandwich » le tout avec un thé. Je repars à 11 :30, passe le Dartford Tunnel sans trop d'encombrement et arrive à mon deuxième client à Maldon . Je suis comme un dépanneur Carglass , je cherche le client mais ne le trouve pas. Il a le numéro de téléphone, il l'appelle et nous voila sauvé. Je vide mes trois palettes d'huile et reprends la route pour un endroit paumé entre Colchester et Ipswich. C'est sur un ancien terrain d'aviation, même le point sur un GPS se demande se qu'il fout au milieu de nulle part comme ceci. Je pose mes 12 palettes et repars en direction de Londres. J'appelle Jean Charles afin qu'il se renseigne des horaires d'ouverture du client suivant. Quant il me rappelle, je suis plus tranquille : ce client est ouvert 24/24. Je n'ai donc pas à paniquer car en plus, il m'annonce que ma semi pour le retour est déjà à moitié chargée. En effet, demain je change de semi avec un collègue (David) et serais en partie chargé pour l'Oise (à 7 km de la maison). J'arrive sur banlieue de Londres à l'heure des sorties de bureaux. A 12 puis l'A406, ça ne roule pas trop mal jusque dans la partie Nord du «  Circular  », ça coince un peu, mais je prends mon mal en patience. J'arrive pour vider mon client à Wembley à 18 :30. Je tombe sur un Français du Cher qui est resté à Londres après y être venu en week-end prolongé et y a trouvé sa femme. Je vide mes 3 palettes que j'avais ramenées près des portes au client précédent. Vu que je suis 2 rues derrière le nouveau stade de Wembley, j'en profite pour faire le tour du pâté de maison et faire quelques photos. Il est magnifique et vient d'être inauguré la semaine dernière et puis le petit coté nostalgique du nom de Wembley me fait à chaque fois penser au concert Mythique de Queen en 1986. Mais je dois repartir. Je reprends le «  North Circular Road » (A406) qui roule bien maintenant puis la M1 qui ne roule pas mal non plus. Il y a un gros carton mais dans l'autre sens, un semi qui a tenté de pousser un autre et qui a fini dans le décor et perdu son chargement de bobines. Je fais un bref calcul et me dis que si je ne perds pas de temps, je peux monter jusqu'à mon dernier point de livraison et faire ma coupure sur place. Je me fais un Burger King sur l'autoroute (plus gros que le McDo mais aussi mauvais) et me dis que je mangerais mieux demain. J'arrive à Lutherworth où je n'ai plus qu'à vider 3 palettes demain. Il est 21 :45, je me gare dans la zone industrielle, une petite rue tranquille, j'arrête mon disque et commence à m'occuper de mon CDB. A peine 10 minutes plus tard, une voiture arrive, tous gyrophares allumés et un agent de sécurité vient me voir et me demande de dégager de là. Je lui dis que je n'ai plus d'heure et que de toute façon, j'ai arrêté mon disque et que la seule solution pour me faire bouger c'est d'appeler la Police et eux à la rigueur auront le droit de me faire bouger. Il me répond alors qu'il a l'habitude de ce genre de réponse, qu'il travaille en accord avec la police locale et qu'il n'y a que deux issues à ce problème : Soit je bouge et me rends à un parking qu'il m'indique le long de l'A5 soit il me met un sabot (qu'il me montre dans son coffre d'ailleurs).

Mon choix est fait, je n'est pas envie de me « saboter » je choisis donc l'option de bouger. L'agent de sécurité me file un papier en le signant et indiquant l'heure à laquelle il me fait bouger. Je lui fais remarquer que j'aurais du mal à convaincre un flic français avec si=on torche cul ! Il n'a guère apprécier Je le suis et me retrouve sur un parking à 5 km de là le long de la route. Je me ferais secouer toute la nuit et dormirais en épisodes.

Embarquement à Dieppe de nuit

Débarquement à Newhaven (de nuit également)

Une image qui n'appartient pas au passé : un Frenchie qui dépasse un Irlandais.

 

Devant le stade de Wembley qui vient d'être refait

Vendredi 30 mars

6 :15, je me lève avant d'avoir attendu le réveil. Ca fait un bout de temps que j'étais éveillé. Je crois que c'est la première fois de ma vie de chauffeur que je passe une nuit entière au bord de la route. 6 :45, je démarre et vais me présenter pour vider mes 3 dernières palettes. A 7 :05, je ressors de là et entame la descente. Jean Charles m'a dit de commencer à descendre et qu'on s'appelait vers 8 :00. Lorsqu'il m'appelle, il m'annonce avoir trouver un complet à charger à Belvedere . C'est le bon plan, c'est juste à coté du Dartord Tunnel. J'y arrive à 9 :45, je crains le pire, c'est une base LIDL . Je dois prendre un complet de palettes europe vides pour le 45. Je me présente, on m'envoie au quai 46, je me mets à quai et le type saute sur ma semi.

Une heure plus tard, je retourne à l'accueil pour mes papiers, et là, je passerai encore une heure pour me faire un document imprimé et une photo du chargement ! Je rencontre par la même occasion, un ancien collègue de l'époque à laquelle je bossais en Angleterre : Jimmy. On est content de se retrouver, on parle du bon vieux temps et me rappelle que je lui avais servi de guide pour son premier tour en France et que l'on avait également passé un week-end ensemble à Sochaux. On échange nos téléphones et on se promet de se faire une soirée Pub ensemble sur Coventry. Lorsque je repars, j'envoie un mail à mon collègue David pour lui demander où il en est car on doit échanger nos remorques. Il me répond qu'il arrive au Dartford . Pile poil ensemble, on aurait voulu le faire, on n'y serait pas arrivé. On se file rendez vous à un service sur la M20 à Maidstone et j'y arrive 5 minutes avant lui. Après l'échange, on fait un petit bout de route ensemble mais on se sépare au niveau de Folkestone. David prend le Tunnel et moi, je continue en direction de Dover . Ma semi est trop haute pour le tunnel et lui doit encore descendre sur Blois. Je n'aurais qu'une petite heure d'attente sur le port et embarquerai à 14 :45. Un petit repas léger sur le Seafrance Nord Pas De Calais et une douche et je débarque à Calais à 17 :15.

3 heures plus tard, j'arrive à la maison, ça y est, je suis en week-end.

C'est le nouveau OUKSETIDON !!! Je plaisante, ça se trouve à Dartford .

Samedi 31 mars

repos