Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!
Novembre 2008
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Dimanche 2

Là ça commence à être un peu lourds... Encore une fois j'avais programmé mon départ à 22 h, je suis parti à 22 h 18 très exactement. En fait, je n'ai aucun impératif horaire, je pourrai même partir à 23 h, mais plus je part tard plus je roule tard avec le risque d'arriver aux heures de pointe près des grandes agglomérations belges. Chaque dimanche c'est pareil, tant qu'il n'est pas 21 h 30, j'ai l'impression que ça va le faire...
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Pont de Vaux, 22h18
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Lundi 3

J'ai vraiment du mal cette nuit : je ne suis même pas à Langre et je ressent les petits signes annonciateurs de grosse fatigue... je me gratte, j'attrape ma bouteille d'eau toute les 5 minutes, je mange, je me met des claques... heureusement j'ai tout de même pensé à amener ce que j'ai de plus musclé en musique, j'arrive tant bien que mal à 4h20 de conduite, c'est la très attendue pause pipi-café-vignettebénélux-dodo. Sur ma pause de 45 min, je fait une sièste de 30 min et je dors réellement de la 25ème à la 30ème. Fort de ce repos récupérateur de 5 min je reprend la route pour West Malle, j'en ai pour 4h25 s'il n'y a pas de bouchons... Je sais pas si c'est le café que je me suis forcé à boire, l'air pur de la Lorraine ou le Génialissime CD de Doopler que j'écoute, mais ça va beaucoup mieux... (trop fort le Régis : tu crois qu'il est fatigué et hop : second souffle, il pète la forme !). Je traverse Liège vers 6h sans encombre... sans embouteilage... sans ralentissement... Bon allez je la fais ! ... sans BOUCHON ! (blague of the year 2009). J'arrive finalement à destination à 7h50, juste pour l'ouverture de l'entreprise, génial. (Je suis assez fier de moi sur le coup : 4h20 de conduite, 45min de coupure, 4h25 de conduite, arrivée juste à temps... si c'est pas de l'optimisation ça ! ça ferait même plaisir à ceux qui pondent la règlementation et qui imaginent que ça marche toujours de la sorte...) après 50 minutes de chorégraphie avec le tire-pal, je sors de la cour pour aller échouer au fond de la rue et dormir comme une masse.
Je repart le soir pour Duiven, J'ai le nom du client et de la Rue mais une fois sur place il n'y a rien qui correspond : la rue est en fait une zone, le client n'existe pas même sur les panneaux d'information... après près d'une heure de demi-tours, de tournage en rond et de petage de plombs, j'arrive devant un entrepot où l'on stocke de la viande au vu des emballages vides à l'extérieur : j'interpelle le gardien et je lui pose quelques questions dans un mélange de français-anglais-allemand-pontévallois, ça a bien l'air d'être ici que je charge, donc je décide de camper devant, on verra bien...
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Une station luxembourgeoise désertique ? c'est une blague ?

Une route belge très dangereuse
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Mardi 4

Bingo, c'est bien ici , c'est même très rapide : 15 min et je suis en route pour Apeldoorn. J'y charge du veau sur crochet, il y a des crops, des basses, des pans, des demis... tout un éventail de pièces difficile à ranger dans la semie. Après 1h de manut' qui fait de moi un sur-homme, je sors du quai, ferme les portes et me dirige vers la bascule... seulement voila, un chauffeur hollandais bloque le passage car son porteur est coincé sur une dalle en béton (vous savez les grosses pierres pour protéger les espaces verts). je sais pas ce qu'il a voulu faire, mais notre ami est passé par dessu cette pierre et cette dernière s'est coincé sous son réservoir. Bref, après 3/4 d'heure d'attente j'ai la géniale idée de mettre tout un tas de cales derrière son essieu pour que le porteur repasse par dessu la pierre, et ça marche : je suis le héro du jour! (sauf que dans mon aventure j'ai été suspecté de vol : en effet j'ai utilisé 2 palettes europes de mes coffres pour faires des cales, et quand je suis passé sur la bascule, on m'a dit MONSIEUR, PROBLEME ! car il manquait une trentaine de Kilos = poids des 2 palettes). Bref après 20 min de négociation, où personne ne comprend personne, je part enfin très en retard... heureusement je ne rencontre pas trop d'embouteillages et je traverse donc le Benelux comme un éclair... Je décide de couper à l'aire de Dijon (ce qui m'évite de refaire 45min en comptant une ramasse le lendemain, mais à mon arrivé il n'y a plus de place du tout, même en vrac à la station... je fais une marche arrière de folie pour me caser temps bien que mal dans l'entrée de l'aire, mais c'est vraiment pas top... il y a un chantier pas loin : je vais piquer 3 cones pour placer derrière ma semie, c'est toujours ça...
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Une partie du chargement : des basses de veaux, bon appétit!

Ce porteur a bloqué l'entrée presque 1h

Vu près d'Eindhoven
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Mercredi 5

C'est bizarre j'ai bien dormi sur mon emplacement pourri. Je doit faire une rammasse à pierreclos dans le Maconnais puis descendre au dépot au plus tôt pour repartir le soir. Je suis plutôt speed mais tout ce passe bien, sur ma route je croise plusieurs camions bien connu : Portepush, Nico72 et TitPierrot... et tous les trois je les reconnais au dernier moment (désolé les mecs !)... Je passe mon après midi dans la cour des Tps du Vivarais, j'essaie de me reposer un peu... puis j'abandonne car il n'y a pas moyen, alors je lave le camion puis je lave le Régis. Le soir je vais manger à la Mule Blanche (Tain l'Hermitage), j'y vais assez souvent, je fais un peu parti des meubles... Lancé dans des discutions de folie avec les serveuses j'en oublirai presque qu'il faut aller travailler... allez mec arrete de faire le malin, il y a une grosse nuit en perspective... J'ai vraiment bien fait de laver le camion : je n'ai même pas roulé 10 min et il est déjà sale, heureusement le Régis est encore propre! Je part pour l'Espagne avec toute une cargaison de bidoche à livrer de Nîmes à Perpignan. Mon heure de départ est trop tardive pour ce que j'ai à faire (mais je ne pouvais pas partir avant), je vais donc m'amuser cette nuit...
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Pierreclos : pas le meilleur endroit pour une croisure...
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Jeudi 6

J'essaie de tout calculer ma tournée en roulant et je stresse pas mal. En arrivant à Nîmes je doit modifier l'ordre de livraison de mes 2 clients car des palettes m'empêchent de sortir les crochets : ça commence bien ! heureusement je connais bien ces endroits et je ne perd pas de temps. Je poursuit sur Montpellier pour vider du veau - RAS, puis sur Béziers où une manoeuvre chirurgicale à contre main m'attend. Sous la pression je me met à quai d'un seul coup (trop balaise!), sous la pression j'envoie la viande à 200 Km/h sur les rails et je fais la boulette de la soirée : je fais tomber un arrière de boeuf... bien joué smarties ! Impossible de le relever tout seul, je décide donc de le sur-élever sur des cagettes en plastique pour qu'il ne reste pas en contact avec le sol. il faut dire aussi que les barres qui relient la semie au quai sont très mal adaptées et ce n'est pas la première fois que ça arrive ici... bref je trace sur Narbonne, mon client est déjà ouvert je suis donc vraiment en retard (oui, jusqu'ici je vidais seul dans des sas). je fonce sur Perpignan vider deux clients mécontent de mon heure d'arrivée mais plutôt compréhensifs pour une fois. Globalement ma tournée à été tendue mais elle s'est bien passée (hormis le bout de viande par terre) et je fini même plus tôt que je l'avais imaginé... je me laisse couler sur l'Espagne à vide, je passe faire le plein à la Joncquière puis je vais laver et charger à Girone.
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Ce soir c'est "bidoche partie" !

déchargement dans les sas

lavage avec désinfectant obligatoire
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Vendredi 7

Je fais une coupure royale, même un peu trop longue, car je livre sur St Estève en remontant et l'entreprise n'ouvre pas avant 5h00. J'assiste à un spectacle grandiose au niveau de Narbonne : le levé de soleil, un vendredi matin comme ça avec une petite musique en fond c'est plaisant... Je passe en vitesse sur Montpellier et Nîmes reprendre les crochets livrés la veille et je fonce au dépot. Là il faut tout sortir mon chargement Espagnol de la semie car ce dernier est dispatché dans différents camions... ensuite il faut laver l'intérieur (j'en profite aussi pour faire l'extérieur) et recharger le voyage qui m'est destiné : le tout sous la menace du despassement d'amplitude qui plane au dessus de ma journée. En fait, le vendredi fini par être plus stessant que les autres jours de la semaine. Je décolle enfin du dépot vers 17h30, jusqu'à Lyon j'ai bon espoir de rentrer dans les temps, mais j'arrive en pleine heure de pointe, c'est mort... Bref je mérite le bagne car je fini ma semaine avec 15h30 d'amplitude... En arrivant à Pont de Vaux je vois un chauffeur de chez Alainé en train de se garer sur MA place ! Il y a pourtant des panneaux "attention place réservée aux routiers-pousseurs de viande-et joueurs de guitare" mais il n'a pas dû les voir. je me gare plus loin, puis en discutant avec lui il me dit qu'il est juste de passage et qu'il me cède la place volontier ! trop cool le mec ! au moment où je remet mon camion sur le parking il commence à pleuvoir : Pour une fois la pluie a attendu que je m'arrête, je n'ai pas lavé pour rien ! trop cool la pluie! Bon week à tous!
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c'est beau !

c'est très beau !

c'est magnifique !
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Samedi 8 |
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Dimanche 9

Ce soir il n'y a pas de départ catastrophe à 22h30 car je dois impérativement partir entre 19h et 20h. Je m'en sors assez bien en partant à 19h20, mais pour cela j'ai dû faire quelques sacrifices : par exemple d'habitude je prépare toujours un sac de nourriture pour la semaine, là il faudra faire sans, de toutes façons je n'ai pas fait de courses ce weekend... Je part donc avec le frigo du camion vide, les placards vides mais surtout le ventre vide... au bout d'une heure mon estomac commence à gronder: faudra attendre vieux, on ne s'arrête pas avant Metz. En fait j'ai juste des Tic-Tac pour combler ma faim, alors j'en mange à foison. Arrivé à Metz, j'ai l'haleine tellement fraiche que je n'ose plus ouvrir la bouche : ça caille! Je fait mes courses à la station, c'est vraiment parce que je n'ai pas le choix. Heureusement il leur reste des Cookies saveur noix de Coco, j'en prend 3 paquets ! (oui, le Régis est friand de ces petits gateaux, donc si vous allez à l'aire de Metz, ne les touchez pas, c'est les siens !) La nuit dominicale se déroule comme à son habitude : de l'autoroute, de la musique, un petit chevreuil frôlé en Belgique... J'arrive à Anvers à 4h40 et je me jette sauvagement dans la couchette...
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j'ai échoué ici...
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Lundi 10

J'ai encore une fois dormi dans un endroit pourri et j'ai l'impression que plus c'est pourri mieux je dors... bizarre... J'ai à peine vidé que mon Boss m'appelle pour me donner quelques instructions concernant le rechargement : il va falloir faire vide, la boite ferme à 16h. Je file donc à Aatler, Entre Gand et Brugge et finalement il n'y a pas le feu : les palettes ne sont pas toutes prêtes... (3 fois sur 4 je stresse pour rien, c'est ma spécialité). Une heure plus tard je repart, il me reste un peu de place : coup de fil à Pont de l'Isère. Après un suspens insoutenable de 5 minutes j'ai l'instruction de tirer tout droit pour le dépot. Si tout se passe bien, d'après mes savants calculs, en 10 h de volant je devrais attérir pile poil sur Pont de Vaux. J'arrive effectivement at home vers 2h du mat' avec 9h54 de conduite : trop classe, d'autant plus que je peux me permettre une grande coupure. Ca me fait tout bizarre de rentrer en pleine semaine, ça à du arriver 2 fois cette année...
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drôle de surnom !

de la viande encore et toujours
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Mardi 11

Nous somme aujourd'hui le 11 novembre, je me réveille dans mon lit, je vois passer un défilé incessant de bennes céréalières devant mes fenêtres (petite pensée au frangin qui bosse!). Je décolle à 22 h pour le dépôt où je dois décrocher ma remorque pour prendre un complet pour Marseille à livrer au petit matin. décidément c'est plus que tranquille cette semaine : troisième complet de suite (du jamais vu!). Je descend doucement par la nationale, je fais 45 min au dépot, j'arrive vers 4h30 à Marseille où je fais une petite sieste en attendant l'ouverture...
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la traversée laborieuse de Chatillon (01)

humm....
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Mercredi 12

Une fois à quai il y 1h30 de manut' qui m'attend. Tout mon chargement est à destination de la Corse : j'y serais bien allez moi, en Corse, pourquoi je vide à Marseille ? Je reprend les emballages vides et fonce au dépôt me mettre en coupure. Le problème quand je fais des coupures au dépôt, c'est que je ne dors pas des masses car il y a toujours un collègue qui traine, un truc à faire, un repas à la Mule Blanche qui s'éternise... bref quand j'arrive à fermer l'oeil 4h c'est pas mal. J'avais prévu de repartir vers 22h, mais avec tout chamboulement engendré par le jour férié, les chargeurs sont débordés ce soir, et ma semie est toujours vide. J'enfile donc ma blouse et mes gants : c'est parti pour 1h30 de poussage de bidoche. En fait c'est pas si mal de charger soi-même son camion car on perd beaucoup moins de temps pour les livraisons : Tous les morceaux de viande se ressemblent, si j'ai chargé je n'ai pas besoin de chercher le nom des clients sur les étiquettes. Au final, j'ai 7 clients dans la semie et il y a un peu de tout : boeuf, agneaux, volaille... Je part à 23h45 direction le sud...
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un Yéti dans la nuit

Sernhac (30)

carte postale de Frontignan
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Jeudi 13

Tout d'abord je dois poser 4 palettes chez Tps Chabas à Cavaillon. J'étais venu ici il y a 4 ans mais je ne connaissais pas la nouvelle entrée avec le joli dos d'âne de 50 cm de haut : ça c'est une idée géniale ! c'est plus un dos d'âne, c'est une montagne, et pour encore plus faire ch..r, cette montagne se cale juste dans l'empatement du tracteur : lorsque je suis passé dessus, ça a effleuré les tubes sous mes carénages, grosse transpiration ! En arrivant devant les quais j'aperçois un Barbero qui ne m'est pas inconnu... oui oui, c'est bien le camion du Yéti ! Et il était là l'animal ! juste devant moi au bureau ! Comme il ne m'a pas vu entrer je ne sais pas trop comment me présenter alors je lache un stupide : "c'est bien toi Caroto" (...). Bref, on discute, on prend quelques photos, on boit pas un coup car la machine ne veut pas nous servir... et il est déjà temps de se dire au revoir... mais je suis donc en mesure de le dire aujourd'hui : ce n'est pas une légende, le Yéti existe, je l'ai vu ! Je repend la route direction St Martin de Crau puis Nîmes, Vendargues, Frontignan, et enfin Sernhac... une fois vide je rentre sur Pont de l'Isère. Le midi je Mange à Tain avec un chauffeur Allemand : Je vais donc chercher au plus profond de ma mémoire les anciens cours d'Allemand datant du collège pour amorcer un début de conversation. Bon, Je ne sais quasiment plus rien dire dans cette langue, ich spreche nicht deutsch, mais le mec est carrément content de discuter avec moi, donc moi aussi je suis content, tout le monde est content. Je joue les traducteurs pour la serveuse, je traduit donc "cassoulet" en allememand par "cassoulet", puis "fromage blanc" par "fromage blanc" et enfin "clafoutis" par "clafoutis". 15h, il est l'heure d'aller se coucher. je me reveille 3h30 plus tard, pas moyen de dormir... Ce soir encore c'est tendu sur le quai alors je vais filer un coup de main... Je me retrouve à charger ma semie avec mon boss en personne ! autant dire que ça traine pas! Je suis toujours un peu "gauche", un peu maladroit quand je charge avec mon boss je ne sais pas pourquoi... je me débrouille bien mieux tout seul... ça doit être le stresse...à trop vouloir bien faire on fait mal les choses. Je part avant 22h pour Fréjus (2 clients) puis Cannes (3 clients). Je passe un moment radiophonique extraordinaire de 22h à 23h en écoutant une White Session chez Lenoir sur Inter : j'en oublie mon téléphone qui n'en peut plus de vibrer car je lui ai interdit de sonner...
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ce quai est vraiment bas

t'as froid mec ?!!

un couché de lune
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Vendredi 14

Mes deux premiers clients je les vide seul et tout se passe bien. A Cannes c'est autre chose : je suis accueilli par une équipe vraiment pas sympa... le genre de types qui croient avoir les chauffeurs à leur disposition. Je vide ma semie sans ouvrir ma bouche mais je me retiens. Au final, il est 4h30, je viens de me taper 1h00 de viande, et pas un "merci", pas un "au revoir", rien... je vais donc boire un cacao à la machine pour me calmer un peu car je n'en peu plus de ces gens... il me reste un client à faire : le quai est infernal mais les gens sont très gentils, ça me rassure un peu ! une fois vide je prend le chemin du retour, je fais une pause Oasis-granola vers Brignoles et je rentre. Au dépot je me rue sur la piste de lavage, je fais l'intérieur, l'extérieur, puis je vais me laver moi, je casse la croute vite fait et je vais me coucher : il est déja 15h30. Le soir vers 20h je me retrouve devant la machine à café avec un chauffeur écossais de chez Malcom. Alors c'est reparti pour une discussion dans une autre langue ! heureusement je maîtrise nettement mieux l'anglais et on se comprend très bien. Le type me dit qu'il connaissait bien mon camion car il l'avait vu plusieur fois à Rungis... Alors moi sur le coup je suis très fier... puis ensuite il me dit qu'il n'aime vraiment pas les Volvo... donc là je suis un peu moins fier...
Pas de chargement pour la Belgique la semaine prochaine ! incroyable, je charge des rolls vides pour Migennes... à 22h30 je prend le chemin du retour, par la nationale c'est mieux... 1h30 j'entrevois Pont de Vaux, ça y est je suis en week end !
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pas facile l'accès au client

le joli camion remorque à Sébastien

Scania Davie Malcom
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Samedi 15 |
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Dimanche 16

Je vérifie une dernière fois que je n'ai rien oublié, j'éteind toutes les lumières, j'emmène les poubelles chez le voisin, c'est bon ! je peux partir ! J'arrive devant mon jouet tout de gris vétu il est déjà 22h37... je vous imagine déjà mort de rire derrière le PC mais attention : je ne suis pas en retard ! Certes j'avais bien prévu de partir à 22 h, mais j'avais jusqu'à 1h du mat pour décoller... c'est donc un demi-retard. De toutes façons je n'ai pas grand chose à faire cette nuit : juste trainer mes fesses jusqu'à Migennes. Alors on va y aller tranquille par la nationale car même si j'ai l'habitude d'être très lourd, ce soir je suis léger (on parle du camion biensûr). Hormis un brouillard plus qu'épais dans le Morvan il n'y a rien à signaler, je ne croise pas un chat, pas un camion, pas un Karibou, pas une Dame Blanche, rien, personne, j'ai l'impression de traverser des terres inhabités... (bon en même temps je traverse la Bourgogne, on en est pas loin...). A 2h15 c'est déjà finit, je campe devant l'abattoir de Migennes, dehors il y a une odeur épouvantable de mort, ça ne m'empêche pas de sauter joyeusement dans ma couchette pour rêver d'un monde meilleur où tous les camions naissent libres et égaux en droit, un monde dans lequel les porteurs, les camions-remorques et les semi-remorques se tiennent main dans la main peu importe leur origine sociale, un monde dans lequel les semies n'ont plus peur de sortir bachées, bref un monde meilleur...
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"Salut Régis, tu parts en vacances ?"

le camion à Joeystarr
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Lundi 17

Ce matin au programme il y a vidage de rolls. Avec une nuit pareille, j'ai de l'énergie à revendre, alors j'en profite pour faire 1250 pompes et pour changer 3 roues sur la semie. Puis, comme ça manque de personnel à Migennes, je me dévoue pour charger seul les 5 camions à quai... après ces quelques exercices je vide mes rolls et je lève le camp. Il y a un agréable soleil ce matin, j'en profite jusqu'à Sens où la grisaille débarque pour le reste de la journée. C'est incroyable comme l'autoroute A5 est nulle ! Ca veut dire quoi une autoroute nulle ? c'est une autoroute à 3 voies mais déserte avec rien à regarder autour... bref je n'aimerais pas la prendre tous les jours. A 18h je suis à Kruishoutem, dans un abattoir où l'on ne charge jamais avant 19h... mais aujourd'hui : miracle ! c'est déjà prêt ! J'ai à peine le temps de faire mes 45min et je suis déjà en direction de Panam. Vers 21h45 je passe Roissy-Charles de Gaule, et comme d'habitude je me fait avoir : j'arrive en plein pour la mise en place d'une zone de travaux avec déviation sur l'A3. En fait, le soir sur Paris, il y a ce petit laps de temps où les travaux se mettent en place et ne sont pas encore indiqués sur les panneaux d'information... quand tout le monde arrive dessus ça engendre parfois des embouteillages monstrueux... il m'ai arrivé de perdre plus d'une heure en pleine nuit dans ce genre de galère... mais pour aujourd'hui ce sera seulement 10 min, cool ! J'arrive à Rungis, je me gare comme d'hab près de l'ancien pavillon de la viande, c'est finit pour aujourd'hui.
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chargement du jour

ça c'est une belle route !

déviation pas annoncée sur Paris...
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Mardi 18

Gros programme pour ce matin : j'ai cinq ramasses de viande à faire dans le marché et il n'y a pas de temps à perdre car le tout part en livraison ce soir dans d'autres camions. La mauvaise nouvelle c'est qu'il ne fait vraiment pas beau, ça ne va pas arranger les choses. Comme je porte des lunettes, chaques sortie pour ouvrir les portes est contraignante : j'ai sans cesse de l'eau et de la buée de dessus. Souvent je fais avec, mais je suis alors très dangereux car je ne vois rien. Je transpire beaucoup à Rungis, non pas parce que j'ai chaud, mais parce que la plupart des quais sont très sérrés et il faut toujours garder un oeil sur le camion pour ne pas se le faire accrocher. D'autant plus que bon nombre de chauffeurs s'en fichent éperduement de frotter leur camion...donc moi je stresse. J'arrive tant bien que mal à caser mes ramasses dans la semie, il y a un peu de tous (veau, boeuf, porc...), à 10h30 je suis parti. J'ai une livraison "dans la foulée" à faire à Mézériat (pas loin de chez moi). A mon arrivée il n'y a plus personne pour vider mais comme la marchandise est attendue, on me fait mettre à quai, et je me retrouve à décharger avec le directeur de l'usine. C'est pas un cadeau cette livraison : il s'agit le longes de porcs sur barrettes à dépoter une à une, il y en a 330. En une demie heure c'est fait et je prend la direction de Pont de l'Isère. Je laisse la semie pour un complet de chocolat à livrer près de Barcelone.
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la Bresse

Régis à Rungis

mon camion pose pour la photo
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Mercredi 19

J'aurai bien dormi 2 ou 3 heures de plus cette nuit mais il faut déjà repartir alors je me fais violence. J'ai 50 centimes dans la poche pour boire un cacao mais ce dernier coule sans gobelet... alors je regarde couler... puis je me casse... J'ai bien penser mettre quelquechose (mes mains, une poche, ma tête, pour ne pas laisser échapper le précieux liquide, mais trop tard...). Je roule d'une traite jusqu'à Perpignan en regardant le soleil se lever, puis je fait 45 minutes de sièste avant de repartir pour Sant Andreu de la Barca. J'arrive à 11h45, en plein dans le bordel, je dois faire bouger une camionette pour me mettre à quai. Je suis chanceux le cariste a aujourd'hui 3 de tension, d'habitude il n'a que 2, alors ça va un peu plus vite. une fois vide je remonte charger du Porc sur Girone. Coup de fil d'Alex qui lui aussi vient charger : j'arrive juste avant lui, on lave puis on charge l'un après l'autre, tout va très vite aujourd'hui. Enfin un peu de calme, on décompresse devant une bonne assiette riche en d'huile avec quand même un peu de viande et de légumes. Comme j'ai déjà roulé 9 heures, je vais me caler dans un coin de l'usine... ce sera tout pour aujourd'hui.
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je ma demande si je ne parts pas en vacances finalement ?

avec Alex en Espagne
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Jeudi 20

Réveil tonitruant à 0h45 : j'ai faillit ne pas entendre le réveil tellement mon frigo fait du bruit. J'ai tout de même réussi à dormir un peu et je suis plutôt en forme ce matin. J'attrape l'AP7 et je remonte sur la frontière, tout seul, comme un grand, une fois en France je me cale sur l'A9, il ne se passe pas grand-chose, hormis cette petite annecdote : Je déboite un camion immatriculé dans le Nord pour le dépasser. Ce dernier roule étonnament sur la gauche de sa voie, sans pour autant faire d'écart. J'avance et arrivé au niveau de la fenêtre je m'aperçois que le rideau est tiré jusqu'au montant du pare-brise... je n'ai jamais vu ça ! ce mec conduit sans son rétro... sans doute avait-il quelquechose à cacher... bref, je trace ma route, coupe 45 min à Tavel, et arrive au dépot pour une nouvelle journée plantée dans la cour : wouhou c'est génial !
Je m'étais juré de ne plus y remettre les pieds mais j'ai encore mangé au Mcdo... Chez cet enfoiré de Ronald... en fait je n'étais pas motivé pour sortir le réchaud au milieu de la cour, ça le fait moyen. En allant me coucher je réailse que je n'ai plus que 4 heures à dormir...
Le pire c'est que je ne dors même pas mes 4 heures : je me réveille tous seul, comme ça, sans raison, au bout de 2h30... c'est pas top car une longue nuit m'attend, je part pour Nice à 22h avec 3 clients (2 à Fréjus).
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aujourd'hui je boude au fond de la cours

Salut les cuisses !

un exemple de lieu de livraison
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Vendredi 21

Chez mon premier client j'ai faillit me retrouver coincé entre un pot de fleurs et un mur en essayant de me mettre à quai... bon il faut voir le quai aussi : vraiment pourri. Heureusement pour moi il était 2 heures du mat', personne ne m'a vu, j'avais l'air un peu bête (comme d'hab). La semie est complète en viande pendue, avec 2 palettes à l'arrière. Malgré mon déficit de sommeil, je suis carrément en forme, et je balance la viande à toute vitesse sur les rails, je ne perd pas de temps. A 5h30 je suis vide à Nice, dans la zone du Pal : il me faudra 4h28 pour rejoindre Pont de l'Isère : c'est tendu-tendu. Je remonte avec le camion remorqueur Seb qui a la gentillesse de m'attendre au niveau de Vidauban. Arrivé au dépôt c'est comme d'habitude la séance lavage de tout ce qui peut être lavé, moi y compris. Comme si je n'avais pas besoin de dormir je vais me coucher à 15h30 pour me lever à 19h30, réveillé par le dégivrage du frigo (ça fait toujours plaisir).

Si je cumule mon temps hebdomadaire de sommeil je me demande si j'arrive à une nuit "normale"... Je remonte tranquillement sur Pont de Vaux. Au niveau de Belleville j'assiste à une démonstration de débilité profonde : deux messagers se tirent la bourre et restent l'un à coté de l'autre pendant 10 min, moi je roule plus vite alors je me décale sur la voie du milieu avec mon cligno mais aucun ne lève le pied... comme c'est la fin de semaine et que je rentre chez moi je prend ça avec philosophie... j'attend... on roule comme ça jusqu'à Mâcon... puis le premier finit de doubler le deuxième, je peux enfin accélérer. En passant devant la cabine de celui qui n'a rien laché j'ai envie de le foutre au fossé, de l'insulter, de lui faire un "fuck", mais je me dit "à quoi bon... on ne va pas faire monter les enchères de connerie", alors je lève juste le pouce un peu pour dire "bravo mec, t'es un gros malin...".
Vous savez ce que c'est des vrais amis ? c'est des gens qui mettent leur voiture pour réserver ma place de parking à Pont de Vaux ! Trop sympa Jo et Bubu, grace à eux j'ai le tracteur devant ma fenêtre de salon, je vais donc pouvoir passer mon weekend à le surveiller planqué avec mon fusil, génial ! bon week end !
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levé de soleil dans le rétro

Régis et Seb à Sénas

les usines chimiques sont magnifiques la nuit
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Samedi 22 |
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Dimanche 23

Il y a des dimanches comme ça où l'on a vraiment pas envie de partir... après un week end plus que chargé (méga fête d'anniversaire pour les 30 ans de ma soeur), j'ai vraiment du mal à me motiver, d'autant plus que je dois partir tôt, avant 19h. Mon départ effectif aura lieu 3/4 d'heures plus tard, le sac à moitié vide, le linge à moitié sec... Pour accentuer l'effet dramatique : le temps est de la partie, ça sent la neige ! Je vais atteler ma semie, qui elle a passé un week end pourrrie toute seule sur son parking, il commence à tomber des flocons. Au niveau de Chalon sur Saône c'est le début de la galère car, Ô mon Dieu, il y a 1 cm de neige sur la route... 1/4 plus tard, à Beaune, c'est l'anarchie totale, la chaussée est entièrement recouverte, il neige comme une vache qui pisse, l'automobiliste commence à devenir imprévisible : il y a les inconscients qui continuent à rouler et à doubler comme des balles, il y a les prudents qui gardent leur distances et qui modèrent leur allure (j'en fait partie), il y les trops prudents qui deviennent dangereux en roulant beaucoup trop doucement, et il y a ceux qui font vraiment n'importe quoi (j'ai vu un automobiliste taper une grande marche arrière dans la bifurcation A6/A31...). L'anarchie totale de Beaune laisse place au chao absolu dans le col du Bessay : là c'est chacun pour soit. Moi j'ai de là chance, j'ai du poids sur l'essieu-moteur, je me cale sur la voie de gauche, je laisse une grande distance de sécurité et j'essaie de garder une vitesse constante. L'objectif ultime est de ne surtout pas s'arrêter auquel cas je ne pourrais pas repartir... Il y avait des véhicules échoués dans toute la monté, mais j'ai eu la chance de passer ! Au niveau de Semur en Auxois la pluie remplace la neige, je suis sauvé ! Pour me remettre de mes émotions je m'arrête à l'Aire du chevreuil, et vous savez quoi, je n'ai même pas vu de chevreuil...quelle arnaque... J'arrive à Gretz-Armaivillier à 1h30, je plante ma tente et je fais dodo.
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mon appart et sa vue imprenable

dimanche soir à Beaune

véhicules échoués dans le Bessay

j'ai glissé sur un tas de boyaux, trop cool !
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Lundi 24

Je vide mes 5 palettes de porcs et vu le temps que ça met, je suis très content d'en avoir que 5. Température, poids, aspect : tout est contrôlé minutieusement. J'ai même cru qu'ils allaient me demander si les cochons avaient un bon profil psychologique de leur vivant... Mon deuxième client n'est autre que mon fournisseur officiel de cassoulet, le grand chef William ! Je suis très ému de livrer là-bas, la boucle est bouclée en quelque sorte : je mange ce que je transporte ! A 11h15 je suis à quai, sur mon BL était inscrit : "livraison avant 11h30", J'apprend que la reception ferme en fait à 15h... j'aurais pû partir plus tard hier... Chez Will (oui on est intime), je suis un peu comme chez moi. D'ailleurs dans le long couloir qui mène aux bureaux il y a les photos souvenirs de moi: lorsque j'ai rentporté le titre de "mangeur de saucisse-lentille de l'année" en 2004, 2005 et 2007 (en 2006 j'ai échoué en finale). Je prend bien garde à ce que les palettes soient manipulées avec précaution lors du déchargement : je tiens à manger un repas correct le mois prochain ! Après ce pur moment de bonheur je reprend la route direction les Pays Bas. A Lille la neige recommence à tomber mais elle ne tient pas. En arrivant sur Utrech il commence a faire très froid. Il a dû beaucoup neiger ici car les paysages sont blancs. Je sors à Goor pour aller laver l'intérieur de la semie et je me rend compte qu'en dehors de l'autoroute, toutes les autres routes sont verglacées... Je roule à vide, je suis donc d'autant plus attentif car ça patine un max... je lave et je repart pour Oldenzaal. J'arrive à 20h15 avec l'espoir de pouvoir charger ce soir mais pas moyen... alors je vais me pauser dans la zone, non loin du McDo pour avoir un réseau Wifi mais pas moyen... Comme je suis bien dégouté, après avoir mangé au réchaud devant chez Ronald (je suis un provocateur), je vais marcher un peu dans la neige car c'est rigolo et en fermant les yeux j'ai l'impression d'être au ski... Je ne suis pas le seul à m'éclater ce soir dans cette zone pourri : je suis à peine remonté dans le camion que toute une famille lapin vient s'amuser dans la neige juste devant mon pare brise, je les regarde faire ça me fait trop plaisir...
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les portes du paradis

cette pulvé attend un heureux évênement !

ça souffle à Meer

il a bien changé le Prince charmant...
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Mardi 25

Mes potes les lapins doivent encore dormir au moment où je part, il faut dire qu'il ont vraiment fait la teuf hier ! Je vais faire ma première ramasse, à 1 km de mon point de départ, il y a déjà 3 camions qui attendent : ça commence fort... C'est finalement pas si critique je ne reste que 3/4 d'heure. Je vais ensuite charger du poulet à Goor. Comme je n'ai pas le droit de rentrer sur le quai je vais faire un tour à la cantine, il est 10h30, je décide après une courte hésitation d'anticiper mon repas de midi car je n'ai rien dans le ventre depuis hier soir. Pour 2,70 euro je mange 4 ailes de poulet, une soupe de poulet et 2 beignets de poulet : j'ai pas tenté le yaourt, j'avais peur de trouver des bouts de poulet dedans... 3ème ramasse à Sant-Herthogenbosh, j'arrive à 13h30, et étonnament, on me fait passer en priorité, je n'ai pas compris pourquoi? (sans doute se sont-ils dit : "vite laissez passer Rock&roll Régis la star internationale")... En tout cas ça m'arrange bien car j'arrive tôt pour ma quatrième rammasse en Belgique, je charge 3t de veaux pendus. Je me rend ensuite chez le transporteur Van Lommel pour effectuer ma dernière ramasse du jour, toujours des veaux sur crochet... Je profite d'être là bas pour faire quelques photos (leurs camions sont magnifiques), et pour prendre une douche bien méritée après toute cette viande brassée... Comme la semie n'est toujours pas pleine, mon chargement ne s'arrète pas là, mais la suite sera pour demain... là je me laisse juste couler jusqu'au Luxembourg où je met du Gazole, je me fais à manger et je passe ma nuit.
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Neige à Oldenzaal

heureusement pas sur la route...

Volvo Van Lommel !

mon camion est recouvert de sel
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Mercredi 26

Je suis malade comme un chien, toute la nuit je me suis réveillé pour tousser et me moucher... Pour remédier à cela je me fait violence en décidant de faire un truc incroyable : je vais prendre un grand chocolat chaud à la station, chose que je ne fais jamais car je suis une grosse pince et ça coûte cher. C'est vrai que c'est pas mal en fait je devrais le faire plus souvent... Je passe la frontière au petit matin, je m'attendais à beaucoup de circulation mais c'est très calme dans ce sens là, en face c'est carrément saturé. Je décide de m'arrèter à Gevrey-chambertin, au fond du parking il y a un Delta, Petite-Pomme ? Non en fait un gars qui se demande pourquoi je viens me garer au fond près de lui. Après un repas trop pas équilibré je repart pour ma dernière ramasse à Pierreclos. A mon arrivée les deux quais sont pris alors pour patienter je fais le photographe car il y a une belle vue sur le Mâconnais... 5 minutes plus tard un type genre premier de la classe déboule et me dis "je peux savoir ce que vous prennez en Photo ?" d'un ton suspicieux. Un peu surpris, je lui répond que j'ai repéré Paris Hilton et son nouveau mec dans les vignes, et qu'il y a moyen de se faire un max de blé. Ca y est ! ma semie est complète, il était temps ! je retourne donc au dépôt où je fais le train-train habituel : dans un froid glacial je lave le camion pour évacuer tout le sel qui veut à tout prix s'en prendre à mes chromes...
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vers Langres

la photo polémique

juste avant le péage de Vienne

flashé avant de faire dodo
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Jeudi 27

Aujourd'hui je justifie mon statu de conducteur routier international en débutant ma tournée par une livraison à... suspens... suspens encore.... Bourg lès Valence !!! à environ 4 minutes 1/2 du dépot, le camion n'a même pas eu le temps de chauffer... moi non plus d'ailleurs (j'ai fait cette livraison en pyjama). heureusement pour mon client suivant c'est le dépaysement total : Saulce sur Rhone, à 20 minutes de là... Oui, aujourd'hui je fais du régional ! J'en rigole un peu mais ça ne me déplait pas une fois de temps en temps, je répète pour mon affrèteur qui lirait ça par hasard : UNE FOIS DE TEMPS EN TEMPS. En allant livrer à Grillon, j'en prend plein les yeux, d'ailleurs je me dis "c'est magnifique la Drôme", puis je regarde le CMR et je lis "Impasse Zidane 84 Grillon"... Le midi pas trop le temps de manger alors je me rend à la boulange de Pont de l'Isère (la petite pas la grosse) pour prendre un panini... il faut vraiment que je leur fasse de la pub car c'est une boulangerie "amie des routiers", elle est ouverte dès 1 ou 2 h du mat pour que les bosseurs de nuit aient leur pain au choc, c'est fort ! L'après midi je monte faire 2 ramasses de veaux au pôle de la viande stéphanois de la Talaudière. Le soir, après avoir fait tout ce que j'avais à faire, je vais noyer ma tristesse dans un grand vittel-pêche à la Mule Blanche, je traine, je fais même la fermeture, j'hésite à prendre le volant apès avoir bu autant d'eau, finalement je vais me coucher...
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à quai ici

puis là

puis là

Grignan
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Vendredi 28

Donc il va falloir que je répète car je me suis mal fait comprendre : j'aime bien faire du régional, UNE FOIS DE TEMPS EN TEMPS ! Oui, aujourd'hui votre rockstar préférée tourne encore en rond autour du dépôt : un bout de viande par ici, un bout de viande par là... un supermarché ou mes tubes touchent le dos d'âne, un quai inaccessible en semie... bref, c'est la fête au village... Cette journée va s'avérer pourrie du début à la fin : tout d'abord il ya eu mon réveil castastrophe à la limite du loupage qui craint, j'étais en train de réver à je sais pas quoi et 1 minute plus tard je sortais de la cour de l'entreprise, les yeux à peines ouverts... bref je fais une première tournée, je revient au dépôt, recharge pour une deuxième tournée... puis je rereviens au dépôt vers 11h30 préoccupé par le menu de midi, mais non, il faut aller charger à l'abbatoir de Valence... "vas-y Régis ils vont charger tout de suite !" alors moi je fais quoi? j'y vais, un peu comme le chien quand tu lui dis "vas-y, va chercher la baballe!"... et résultat je me retrouve dans l'abattoir à attendre car rien est près... c'est génial... comme personne ne se préoccupe de ma présence je fais une visite des lieux...puis je commence à avoir sérieusement faim.... c'est dingue, je suis entouré de viande et je n'ai rien à manger ! je ne vais quand même pas croquer dans une carcasse ! finalement je trouve un distributeur minable qui m'offre un sandwich minable en échange de 1,70 euro. A mon retour au dépôt, je doit m'occuper de mon voyage à ramener at home, alors je charge en vitesse... puis on me rajoute un autre client au moment ou j'allais partir... alors je redécharge pour tout recharger dans l'ordre : j'en ai marre ! Je fini par quitter les lieux, je me tape un méga bouchon à lyon et j'arrive quand même à Pont de Vaux, je n'ai même pas ma place habituelle pour me garer : cette journée aura été pourrie jusqu'au bout ! Bon week !
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tenue de camouflage

Daf Asotrans

une forêt de bouts de viande
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Samedi 29 |
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Dimanche 30

Ce soir c'est incroyable, je part avec une demie heure d'avance ! J'ai bien préparé mon sac, j'ai bien fait ma vaiselle, j'ai fait une bise à ma femme et une caresse à mon chien (pas le contraire) et je suis parti gaiement affronter les kilomêtres d'asphalte. Non... bien évidement je plaisante, je suis encore parti à l'arrache, j'ai fait une bise à mes plaques chauffantes et une caresse à mon micro-onde, puis j'ai disparu dans l'indifférence pontévalloise la plus totale... un dimanche parmi tant d'autres quoi...
Je met la machine à stresser en route lorsque je regarde mon heure de départ : demain ça va être short ! Il ne faut pas que je perde du temps... Je monte sur Paris pour deux clients à livrer avant midi. J'avais prévu de dormir chez le premier mais pour gagner 45 min je vais m'arrêter dormir au Péage de Fleurie, devant la gendarmerie, c'est une vielle habitude je dors souvent là...
Pendant le trajet c'est incroyable je n'ai aucun coup de fil : seul au monde avec quand-même mon fidèle autoradio qui me martele le crâne de rythmes endiablés... Je m'arrète à 23h30, je n'ai pas sommeil alors je lis un peu... au bout de 3 pages je m'endors...
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coupure devant la gendarmerie : je faillotte
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