Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Décembre 2008

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Lundi 1

Allez mon vieux il n'y a pas de temps à perdre ! A 8h mon réveil sonne, à 8h28 je saute de la couchette, à 8h31 je sors du parking...
J'ai vraiment eu l'idée du siècle en décidant de dormir au péage : J'ai à peine roulé 15 min que je me retrouve coincé dans un énorme bouchon... bravo! Même programme que la semaine dernière, je dois livrer chez mon traiteur personnel William. Je vais mettre 1h15 pour m'y rendre, à ce moment là j'ai déjà perdu mes 45min d'hier... encore bravo ! Mais ça n'est pas tout : quand j'arrive il y a un Espagnol à quai qui vide complet et recharge complet... là je suis vraiment mal... Je chope mon portable pour prévenir la tour de contrôle : "si t'es pas avant 12h chez ton deuxième client ils te vident demain !"... mon stress est à son apogée...
Après avoir enfin déchargé mes 14 pal de porc je me lance donc dans une course contre la montre pour rejoindre Lagny le sec (Je part de Lagny sur Marne pour aller à Lagny le Sec...), j'arrive à ... 11h55 ! J'ouvre les portes, je me met à quai, je cours au bureau et je me jette pour la photo finish : 11h59min27s temps corrigé... c'est gagné ! En fait j'ai couru comme un dingue mais les caristes s'en tapent car ils finissent à 13h, la reception ferme à 12 pour éviter que les camions se pointent à 12h45, au moment de commencer à faire chauffer la voiture... on vide tout au tire pal-manuel et on galère bien car les palettes pèsent 800kg, sont très hautes et très instables... Avant de partir, J'ai l'autorisation de laver l'intérieur de la semie chez eux, cool c'est toujours ça de gagné !
Bon, voilà, je roule à vide et je n'ai plus qu'à rejoindre Kruishoutem en Belgique pour recharger de la volaille. J'ai le temps donc je m'arrète sur une aire dont je n'ai même pas vu le nom pour me faire à manger. C'est rare que je "cuisine" le midi mais aujourd'hui c'est la teuf, je prépare des pâtes fraiches aux Knakis...humm ! Je me rend compte trop tard que j'ai oublié ma passoir à la maison... je sort les pâtes de la casserole une à une avec ma fourchette... c'est pathétique...
En Belgique tout va très vite : à 18h30 je prend déjà la direction de Rungis. Je ne sais pas pourquoi mais ce soir sur la route je rencontre une succession de débiles profonds : des mecs qui lachent rien quand on double, des autres qui regardent la télé et ne roulent pas droit, un qui me fait une queue de poisson par la droite devant un chantier à Paris... Bref lorsque j'arrive au marché je n'en peux plus, je rechope mon bouquin d'hier, je lis 2 pages de plus et je dors...

c'est magnifique...

elle doit être bien contente la planète...

bon mettez-vous d'accord : 84? 80? 72? 115? c'est combien pour la planète ?

tiens d'ailleurs la planète se fâche !

Mardi 2

Je me réveille encore une fois avec mon bouquin sur le nez, je me rend compte qu'il fait 500 pages, c'est pas gagné...
Aujourd'hui il y a un gros programme qui m'attend : J'ai huit ramasses à faire dans Rungis... C'est vraiment pas un cadeau cette tournée, d'autant plus que depuis vendredi dernier c'est la grève des éboueurs : il y a des montagnes de déchets à tous les coins de rue, devant les quais c'est la même chose je suis obligé de reculer un peu au pif car on ne voit ni les lignes blanches ni les bordures. Rien qu'au Pavillon des viandes je me met à 4 quais différents, c'est vraiment galère car en plus les quais sont merdiques à souhait... A chaque fois je ramasse un crochet... une palette... bref un bon travail pour un utilitaire pas pour une semie ! Au final, je vais tourner en rond pendant 2h30 et gaspiller 45 min de conduite pour ces ramasses. Normalemnt j'aurai dû passer charger dans le beaujolais en descendant mais il est trop tard donc je file tout droit sur Pont de l'Isère. Lorsque j'arrive je vide ma semie, je la lave, je recharge, je mange, je me lave et je vais me coucher. Ce soir je ne sors pas mon bouquin pour lire de la page 5 à la page 8, je me met direct au lit avec un CD pour m'endormir : ça il ne faut pas faire... car au lieu de dormir, j'écoute le CD... j'avais 3h30 de sommeil potentiel il ne me reste plus que 2h30... quel âne !

grève des poubelles à Rungis

l'ombre de mon camion sous le soleil Waberer's, tout un symbole...

qui a dessiné ce parking ?

On se prosterne tous devant la splendeur du Signe Infini...

Mercredi 3

J'ai programmé tout ce qui peut sonner à 2h15, puis j'ai placé mes portables à différents endroits dans le camion afin d'être obligé de me lever pour les éteindre... qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour ne pas se louper ! J'ai une livraison à faire à Tarascon et une à Barcelone. Je trouve mon premier client sans difficultés et je me méfie car on m'a dit de me méfier : "attention c'est une vrai tête de c.. le mec !", alors j'arrive plein d'aprioris et le mec est finalement très sympa... bon, on ne parlait peut-être pas du même ? Bref, je décharge un taureau énorme (rien que ses bourses dans un sac c'était trop lourd pour moi!) et je part pour l'Espagne. Je m'arrête dormir 30 min à l'aire de L'espignan ou Lespignan (un truc qui ressemble à ça), à 12 h je suis à Barcelone. Je dois remonter sur Girone pour recharger et ça va le faire juste : j'arrive avec 9h45 de guidon. Je vais manger avec un collègue et Aurélien (Scania Aurénico), on fait un vrai repas de chasseurs, je mange pour la semaine ! Lorsque je retourne au camion mon frigo pète un peu les plombs : il se met sans cesse en dégivrage (il accélère, ralentit, réaccélère...) bref, c'est insupportable alors je l'éteind puis le réallume en le laissant en continu : il se met alors à ronronner tranquillement à l'infini... moi je tente de regarder un film puis je me met finalement moi aussi à ronronner à l'infini... Je sais pas pourquoi mais cette semaine je ne peux rien faire d'intéressant sans m'endormir !

Au niveau de Perpignan

déchargement en Espagne

dégivrage du frigo

Le ciel Espagnol est mystèrieux

Jeudi 4

Réveil vers les 2h pour décollage vers les 2h30. Je remonte sur Paris avec 3 clients, mais aujourd'hui je n'ai qu'à rouler d'un point A à un point B, rien d'autre. Ca faisait vraiment longtemps que je n'avais pas passé une journée sans ouvrir les portes, ça me donne l'impression d'être un "grand routier". Sur Perpignan j'écoute vite-fait 107.7, pas de neige annoncée sur l'A75, je décide de passer par "le centre", ça change un peu. Ca change un peu mais ça monte beaucoup ! Je suis chargé lourd et après Lodève je descend sous les 40Km/h... vive la conso à se moment là...
Depuis mon départ j'ai le doigt sur la gachette pour faire de jolis photos de paysages dans le Larzac, et une fois sur place on y voit pas à 20 mètres... je suis dèg... Je passe le viaduc de Millau dans une purée opaque, on voit rien du tout ! Cette autoroute est quasi-déserte c'est impressionnant.
Il faut que je monte le plus haut possible en prévision de demain. En 10h06 je rejoins l'aire d'Orléans... non seulement je me retrouve à faire une infraction inutile pour 6min (dont 5min pour me garer sur ce labyrinthe de parking), mais en plus je ne suis vraiment pas fier d'être ici : c'est nul, le parking est pourri, le temps est pourri, il est 15h je ne sais pas où manger ça me soule... je vais faire un tour à la station, les sandwich-club sont encore plus chers qu'ailleurs (4e50 le triangle jambon-beurre), du coup j'achète juste un bout de pain... pour faire un sandwich avec ma bonne vielle boite de maquereau (sauce escabèche !), c'est la misère ma petite dame! Non, en fait j'exagère, je me motive quand même à faire un bon cassoulet au réchaud, ça me remonte le moral...

Sous les projecteurs de la Repsol

Severac le Château

c'est costaud les 4L

ralentisseur obligatoire

Vendredi 5

houlà! le réveil est tonic ce matin... 3 messages de mon boss "t'es où?", "où t'es ?" et "Mais qu'est ce que tu fous ?"... En fait hier je n'ai pas jugé utile d'appeler qui que ce soit pour dire que j'étais encore en vie... vu que je n'avais rien à faire de spécial à part rouler de là à là... bref, j'ai éteint mon portable à 19h et visiblement je n'aurai pas dû...
Je repart à 2h15 pour Vallangoujard, près de Pontoise. J'arrive à 4h45 dans ce village vraiment-vraiment étroit mais l'entreprise ouvre à 6h... cool... En plus un mec déboule à 5h55 avec un petit porteur et me demande s'il peut passer en premier car il n'a pas grand chose à livrer... bon je suis bonne patte, je le laisse passer et je perd... 20 minutes... Je reste 1h15 à quai... c'est long... trop long même car je repart en plein dans les embouteillages du matin... mon deuxième client est à Lagny le Sec, mon troisième à Gretz Armainvillier. Je récupère des emballages chez chacun d'entre eux puis je file charger de la viande à l'abattoir de Migennes. Il y a trois broutilles à charger donc ça va vite... J'ai tout juste les heures pour renter à la maison, Je laisse ma semi au péage à Mâcon pour faire un relais, mais mon collègue n'arrive pas avant 1h30... du coup je rentre chez moi, je viendrais chercher la semie plus tard... Je rentre avec un camion tout sale, je n'aime vraiment pas ça... quand je vois mes jantes qui ne brillent pas c'est un peu comme lorsque j'oublie de me brosser les dents, ça me dérange... je viendrais mettre un coup d'éponge ce weekend (sur mes jantes).

mon camion se refait une beauté devant un miroir

Vallangoujard, même une voiture ça ne croise pas...

vive le sel !

attérissage juste devant moi

Samedi 6

Dimanche 7

Je ne savais pas trop à quelle heure programmer mon départ, si possible entre 20h et 22h. J'aurai aimé partir à 20h mais bon, il ne faut pas exagérer quand même, mon premier tour de roue aura lieux à 21h55.
Je me suis bien préparé ce soir : j'ai mangé, j'ai fait mon sac, j'ai pris une douche... au moment de fermer ma porte d'entrée, j'entend une petite voix qui m'interpelle depuis le placard à balais :
_"Régis ! Régis ! emmène-nous avec toi !"
Je me précipite très surpris, j'ouvre le placard, et là je tombe sur ma collection de cartes routières, toutes en larmes... Sur le dessus il y a mes cartes d'Italie encore froissées, puis mes cartes d'Allemagne, d'Autriche, d'Angleterre et enfin d'autres cartes toutes neuves comme le Portugal ou la Grèce...
_"Hé bien les filles, ça ne va pas ce soir ?"
_"Non, on s'ennuie, tu ne nous emmènes jamais..."
_"Mais vous savez bien que je suis maintenant marié avec votre copine, la Belgique !"
_"Oui, mais tu vas finr par t'ennuyer avec elle: ses routes sont droites, plates et monotones..."
_"Vous avez sûrement raison... un jour on repartira tous ensemble, vers des routes inconnues et pourries, on se perdra à nouveau, comme avant! et sans cet enfoiré de GPS! Ce traitre qui prétend tout connaître... mais d'ici là un peu de patience... il faut que j'y aille!"
Alors j'ai quitté mon appart les larmes aux yeux, noyé dans mes pensées : "les pauv' petites... bientôt deux ans qu'elles sont dans ce carton... il faut faire quelquechose!".
Durant toute la montée sur Anvers je n'ai cessé d'y penser. Il y a bien eu Neil Young, Beck, Les Beastie Boys, les Smiths et Björk mais mon esprit était ailleurs... Même durant mes 45 min de répit à Metz je n'ai pas réussi à fermer l'oeil...

Pont de Vaux et ses strings lumineux géants

Péage de Toul dans le paté

Dehors il gèle

Lundi 8

Ce matin les températures sont glaciales. Vers 5h je reçois un coup de fil, c'est PtiDud qui se trouve sur le même axe mais dans l'autrte sens. On discute et au moment de se croiser.... il y a un terre-plein central avec des arbres... la chance est avec nous ! Vers 7h j'arrive chez mon client. J'ai réussit pile poil à contourner les embouteillages du lundi matin mais la boite dans laquelle je livre est encore fermée. Je sais pas trop quoi faire : j'attend ? je dors ? j'attend en dormant ? après 4,5 secondes de réflexion je me gare dans un coin de la cour et je tire les rideaux... puis je me dis : "si je reste là ils vont me réveiller?"... "ho puis m..rde, j'ai les rideaux tirés, ils vont bien attendre le début d'aprem'". Je dors. 8h56, "boum! boum! boum!" je tire le rideau, sous la portiére un gars avec un sourire jusqu'aux oreilles m'indique le quai. Je baisse la fenêtre pour lui parler mais mince, comment on dit "vas te faire foutre!" en Flamand... bon, faut quand même que je me calme, il n'a pas l'air méchant, alors je lui dit "14h?!!" et il me répond "Ok!". Il y aurai eu un impératif de livraison je serais sorti mais là normalement mes collègues vident l'après midi, donc : laissez moi dormir!!!!
Je retrouve donc mon pote en début d'aprem' on décharge au chariots auto-portés, c'est marrant ce truc là on fait plein de dérapages avec... mais je ne pense pas avoir le droit d'être dessus en fait ? rien à foutre! Je reprend mes palettes europes et bizarement mon pote à disparu lorsqu'il s'agit de les mettre dans les coffres... l'enfoiré il aurai pu m'aider c'est galère tout seul...
Le soir je passe faire la traditionnelle ramasse à Kruishoutem. avant de charger je lave dans un coin de la cour recouvert de 2 cm de fiente de poulet! génial ! au début je croyais que c'était de la boue... et non Régis, c'est bien de la merde !
Ensuite je prend la route de Rungis... j'arrive à 22h37 et je me cale à ma place habituelle. C'est bizarre il y a plein de Waberer's dans le marché... il y a aussi des tas de sapins de noël de partout... Le père Noël va quand-même pas troquer ses reines pour des FH jaunes !
Ce soir, c'est soirée moutarde! En entrée "maquereau à la moutarde" et en plat "sauté de lapin aux 2 moutardes"... oui, 2 moutardes... on ne se refuse rien...

on est sur quelle planète là ?

ranger les palettes ? j'adore !

la Belgique ça fait rêver

je fais bande à part

Mardi 9

Le mardi matin à Rungis n'est jamais un grand moment de plaisir. Tout d'abord parce que je me réveille toujours à la dernière minute (attention, jamais en retard mais toujours à la limite!), Je pratique un peu moi aussi le "Just in time". Puis il y a ces quais de m..rde... c'est pas croyable comme un tel endroit, dont le poids lourds est l'acteur principal, peut recencer un tel éventail de quais merdiques : il y a les "trops sérrés", les "inaccessibles" (vous savez, ceux avec la benne à ordure posée devant), les "destructeurs" (ceux qui autorisent une marge de 2cm de chaque coté du pare-choc), les "très convoités" (un entrepôt, un quai, 19 camions qui attendent), les trop bas, les trop hauts, les trop loins, les trop toirs (oui, cette blague est très nulle).
Ce matin je ne vais pas trop me plaindre, je ne fait que 3 passages à quai. Au moment de partir, je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai voulu expérimenter une nouvelle sortie pour éviter le traditionnel bouchon de la porte de Thiais. Je me suis retrouvé complètement largué, j'ai fait 2 demis tours et j'ai perdu 15 minutes pour finalement sortir par cette fameuse porte de Thiais... pas trop fier sur le coup...
Je dois passer à Monsols, dans le Haut-Beaujolais pour ramasser de la volaille. La ramasse à Monsols, c'est le show-time de la semaine : petite route de montagne bien sinueuse, semie bien chargée, pas de temps à perdre... tous les ingrédients pour être "au taquet". Je pensais trouver un peu de neige là haut, mais rien, de la pluie tout le long. En redescendant je croise un STG dans un endroit très fin : mon rétro gauche a eu la peur de sa vie. La traversée de Lyon est cauchemardesque : après Villefranche j'ai fait "plouf-plouf" - rocade ? périph? tunnel?.... Périph ! j'aurais pas dû, je vais perdre une demie heure... J'arrive au dépôt à 19h, la journée est officiellement terminée. Ce soir il y a un invité surprise à la "Mule Blanche" : Fredo01, mon frangin ! On mange tous ensemble avec les collègues et on passe une bonne soirée.

le fantomatique pavillon des viandes

un pigeonnier pour transporter des volailles...

rally-time à Monsols

vive les panneaux d'informations

Mercredi 10

Je ne suis pas sûr de moi, mais je pense m'être endormi environ une demie heure avant l'alarme de mon réveil... Je suis donc dans le gaz ce matin. Il neige. C'est beau. J'ai sommeil. La neige ne tient pas. Dommage. J'aurais bien fait un Bonhomme. Bon allez ! le temps de penser à tout ça et j'ai déjà 10 min de retard ! Il ne faudrait quand même pas oublier que je vis en "just in time".
Descente sur Barcelone tout ce qu'il y a de plus ordinaire, si ce n'est ce pauvre frigo-man que je réveille à grand coups d'appels de phares tellement il me fait peur avec ses zig-zag... Je décharge à midi, avec trois-de-tension-man, l'homme qui décharge les semies moins vite que son ombre...
Puis je remonte sur Girone, là encore du grand classique. Lavage, Mise à quai et repas au resto du coin avant repos du guerrier bercé par la douce mélodie du Carrier Transicold.

un pont playmobyl en Espagne

bones festes

à quai en Espagne

je l'aime bien celui-là...

Jeudi 11

J'ai tellement de motivation que je part en retard ce matin... En fait c'est toujours la même chose :
_je programme une heure de réveille qui prend en compte tout un tas de choses à faire...
_je me réveille à l'heure mais ne me lève pas.
_je regarde l'heure toutes les 5 minutes et supprime une à une les fameuses choses à faire.
_je sursaute en colère car je suis en retard...
Pour aujourd'hui, il n'y aura pas de conséquense car je ramène juste la semie au dépot, et lorsque j'arrive mon collègue qui la reprend est en train de faire le plein... j'avais peur de le trouver très énervé mais non...
Je fais 2-3 bricoles, j'hésite à laver mais vu le temps pourri et glacial je passe juste un rapide coup de Karcher. Je dois me mettre en coupure pour repartir ce soir. Comme ça me gave de rester toute la journée dans la cour, je décide d'aller devant le Mc Do en solo (à 300m) pour bénéficier du rézeau wifi... Mais encore une fois que d'alle (keudalle, qu'eudal, queue d'hall, qu'eux d'al : mais comment ça s'écrit !), mon ordi ne capte rien et moi non plus je ne capte rien...


Jeudi soir : départ pour Cannes.

j'ai doublé un cousin-80ans !

en hommage à Sweden : c'est par là l'entrée !

camion tout crado qui boit un coup

un après-midi de rêve devant le Mcdo

Vendredi 12

J'ai quatre clients à livrer sur Cannes ce matin, ce n'est pas ma tournée préférée. Je n'ai rien dormi hier et je sent que je vais le regretter. Sur la route, je met le volume sur 33 (à 30 c'est déjà corosif pour les tympans), puis je dévalle le ruban sans rencotrer personne, si ce n'est 2-3 autres exités en frigos. Ma tournée se déroule bien mais à chaque fois j'arrive chez les clients en deuxième position, donc je perd pas mal de temps. Bon... en fait ça a peu d'importance car de toutes façons je n'ai pas les heures pour rentrer chez moi... bref, j'aurai aimé faire 9 h de coupure je ne sais où dans la nature mais je suis OBLIGE de remonter au dépôt car on a besoin de la semie : je cache ma joie. sur l'A7 je croise SMX pour la 2567ème fois et il m'apprend qu'il y a un carton sur Montélimar, qu'il vaut mieux sortir à Bollène. Comme je suis un peu fino au niveau des heures, son conseil s'avèrera bien utile ! J'arrive au dépôt, je dételle, je part manger avec des collègues et je vais me coucher...
Je me réveille le soir avec ma fougue et ma motivation légendaire.Je n'attèle pas "ma" semie pour ce week-end, mais une autre qui est encore vide et sur un autre tracteur...cool.
Je me force à laver ce camion un peu trop salé à mon goût... la piste est très dangereuse car entièrement gelée... Mais comme je porte bien mon prénom, je vais bien sûr avoir droit à ma chute spectaculaire, sur les fesses et devant mon chef... quelle gloire... ne m'offrez pas de hanche en plastique à noël, mamie-Régis n'a rien de cassé!
Je finis quand même par rentrer chez moi un peu talé...J'avais tellement hâte de revoir Pont de Vaux et ses strings géants ! Bon week.

une fois à quai je suis sur la route...

une vision italienne du camion...

paysage aixois

le Luberon sous la neige

Samedi 13
Dimanche 14

Lundi 15

Non, il n'y a pas de journée de dimanche dans mon carnet de bord cette semaine. J'avais bien prévu un départ hier à 22h mais je suis finalement parti aujourd'hui à 0h20. Pourquoi ? Hé bien parce que les pizzas de la "Vielle Auberge" à Feillens sont tellement grosses qu'on a du mal à les finir, bien qu'elles soient excellentes. J'avais juste envie de passer la soirée avec mes potes vu que je n'ai qu'un client à Vilvorde et pas d'impératif de livraison... je peux partir un peu quand je veux...
Seulement voilà, si je part tard, je risque de rencontrer des embouteillages. Aujourd'hui je vais être gâté.
Tout d'abord j'ai croisé PtiDud qui amenait son container au Luxembourg. Bien évidemmet moi je ne l'ai pas vu mais lui m'a appelé et m'a prévenu que ça coinçait un max sur Bruxelle. Comme je suis dans un état second dû à un manque de sommeil extraordinnaire, je décide de ne pas m'arrêter pour ne pas "casser mon rythme" (en gros si je m'arrête, je dors 17h d'affilé). J'arrive dans le bouchon, à 15 km de Bruxelle, avec 2h45 de volant. Je me dit "ok, ça va le faire, j'ai juste un petit bout de ring à prendre, ça va passer en 4h30...". He bien NON ! J'ai mis 1h45 pour faire 10 km ! Je me suis arrêté le long de la route avec 4h32 ! à même pas 1km de mon client ! J'ai refait 45 min de coupure ! Pour rouler 10 min derrière ! La colère a donc pris le pas sur la fatigue, ras le bol de ces gens 1 par voiture qui changent de file sans arrêt, ras le bol de ce tachy numérique qui passe à 4h31 juste quand je m'arrête et qui annonce 4h32 tout tranquillement 1 min plus tard, ras le bol de cette réglementation de m..rde, ras le bol d'en avoir ras le bol : je vide chez mon client, je me fait un repas exécrable, et je dors !


Je me réveille sans réveil, je reprend la route pour Apeldoorn, je conduit 2h45 et je me remet en coupure : ça vaut le coup de rouler toute la nuit pour faire deux coupures aussi rapprochées...

aire de la Maxe

derrière

devant

avec un peu d'eau, c'est de la soupe...

Mardi 16

mardi matin, 9h30, dans le brouillard : moi, et le camion. Dehors, il fait très froid, dedans, il fait trop chaud (j'ai réglé le Basto un peu trop haut...). J'ai vraiment du mal à décoller aujourd'hui... J'hésite à faire 11h de coupure mais j'ai peur d'arriver trop tard pour charger alors je n'en fait que 10. Bien évidemment lorsque j'arrive chez mon client le gardien me dit un truc du genre "palking", j'ai foiré ma coupure pour rein... d'autant plus que je vais y rester plus d'une heure sur le palking...
Il y a quelque chose qui m'échape dans cet abattoir : il y a ici des camions italiens, hollandais, grecs...etc et tout les chauffeurs attendent dans la cabine que l'on charge leur remorque. Et puis il y a un camion français, gris, et son conducteur lui doit enfiler le scafandre réglementaire et aller pousser la bidoche avec les employés de l'abattoir... comprend pas...
Je charge dans deux abattoirs à Apeldoorn. Il faut savoir que le Hollandais travaille en musique : Aux quatres coins des quais de l'abattoir il y a des hauts-parleurs réglés à donf qui nous balance une soupe inaudible qui doit correspondre au "nrj" local. Si ça a pour vocation de motiver le Hollandais, ça a pour résultat d'énerver le Régis... c'est insupportable ! Je me suis vu pousser des veaux sur un vieux fond de dance à deux balles, autant dire que je les poussais fort ces veaux pour vite déguerpir... finalement c'est peut-être ça l'effet recherché ?
Bref, avant de partir je fais un rapide crochet par la cantine. Ce coup-ci j'abuse carrément en mangeant beaucoup trop, beaucoup trop vite et beaucoup trop mal... Dans ce genre de situation, où le repas est vraiment pas cher, j'ai un peu le même comportement que le le chat ou le chien lorsqu'on remplit sa gamelle avant de partir en weekend : je mange tout d'un coup...
Je quitte la Hollande le ventre plein, la semie à demie pleine... J'effectue ma dernière rammasse à Geel en Belgique, puis je repart pour la France. En route j'apprend que l'ami Sweden est sur le même axe, dans l'autre sens, alors on se donne RDV à Arlon pour manger ensemble : "Anthony, j'arrive à 20h30 à Arlon !"... mais en fait je vais arriver une heure trop tôt ! J'ai vraiment mal calculé mon coup sur le coup (hahaha...).... J'étais sans doute trop impatient de voir le dieu des phares jaunes... Résultat on boit juste un café et je reprend la route jusqu'à Langres.

les services autoroutiers hollandais c'est un peu "Alerte à Malibu"...

assez atypique

Pauv Sweden, les gens transportent eux-même le verre maintenant...

Sweden : Star de toute une génération

Mercredi 17

J'ai risqué ma vie ce matin. Comme je me suis garé tout au fond du parking pour dormir pénard, j'ai environ 19 km à faire à pied pour prendre ma douche et le chemin est entièrement verglacé ! en plus j'ai des chaussures à semelles lisses ! j'ai vraiment risqué ma vie, à un moment j'ai même fait la technique "du patin à glace" qui consiste à ne plus décoller les pieds du sol : ça marche bien mais on a l'air très con... Douche gratuite ce matin, si si ça éxiste encore ! pour marquer ma reconnaissance je vais consommer au bar : un cacao ! Malheureusement pour moi, la serveuse à mal compris et me sert un grand café... beurk... En fait c'est de ma faute un "cacao" ça ne veut rien dire, c'est un "chocolat chaud" qu'il faut demander... la serveuse me propose de l'échanger mais je préfère faire l'Homme en refusant : "nan, pas de souci, ça me dérange pas"... qu'est ce qu'on ferait pas pour faire le malin...
Je n'ai qu'à descendre au dépôt aujourd'hui... en sachant ça, je réalise que j'aurai pû rester manger avec le Suèdois hier... c'est pas de bol...
Sur la route rien à signaler, c'est tout droit, c'est plein de camions, c'est plein de travaux... Juste avant le péage de Villefranche, je suis presque à peu près sûr d'avoir peut-être, si ça se trouve, il se peut, c'est possible, il ya des chances, je crois bien, avoir vu une pomme de petite taille à bord d'un Iveco de grand taille, mais je suis pas trop sûr de moi...
Pont de l'Isère, 13h02, je part manger avec "Le basque" à "La mule", c'est "génial".
9h plus tard, je prend la direction du sud avec toute une cargaison de carcasses impatientes de finir en steaks...

départ en ligne

le pont de Valence

de la viande

Jeudi 18

J'ai 8 clients à livrer dans la nuit mais j'aime bien ce tour car c'est "sportif", pas le temps de s'ennuyer! Tout se passe bien juqu'à Montpellier où je vais me faire très peur... En essayant je mettre une plaque en tole très lourde entre le quai et la semie, j'ai mis un pied dans le vide, justement entre le quai et la semie... j'avais donc une jambe dans le vide et une jambe dans la semie, je suis tombé comme ça, j'ai fait une sorte de vrille pour me rattraper sur le coté, mais je me suis étalé comme une... comme un excrémant. bref avant de me relevé, je me suis dit "là c'est bon, tu t'es pété quelquechose...", puis je me suis relevé, j'ai fait fonctionné un peu les articulations... c'est bon, tout fonctionne ! (c'est seulement plus tard en me changeant que je vais découvrir non pas une fracture ouverte, mais un énorme ématome sous je genoux)... Oui ! en plus d'être une star du rock&roll, une star des autoroutes, une star du canton de Pont de Vaux, ton idole Régis est aussi une star de la cascade !
Je poursuis ma tournée sans problème, tout se passe à peu près comme prévu. Une fois vide, c'est bonheur total, je file tramquilou sur l'Espagne. Je fais une pause à la Joncquière, officielement pour mettre du gazole officieusement pour manger des Donuts, puis je vais charger à Girone.
Allez les gars ! Si vous vous motivez un peu j'aurai encore de l'amplitude pour ne pas couper ici !.... Apparament personne ne m'a entendu, ils ont mis 3 plombes pour me charger : obligé de passer la journée dans la cour...
Je me fous dans la couchette sans mettre de réveil... je dors... j'ouvre un oeil : 16h !... wahou, je ne pensais pas dormir autant ! il est trop tard pour manger au resto d'en bas, alors je joue les Joël Robuchon avec mon réchaud et ma boite de veau braisé, "et bon appétit biensûr !"...
L'après-midi je n'ai rien à faire, alors je ne fais rien... j'écoute de la zic, je lis, je regarde par là, puis par làbas... (c'est incroyable le temps que je peux rester à faire "rien"....)

pause à la Jonquère

un peu de viande avec ta purée ?

mmuuuunnnnn !!!

peut-être la plus jolie photo de mon camion ?...

Vendredi 19

Je finis quand-même par quitter Girone à 3h30 ce matin. Je ne prend pas ma douche avant de partir car la douche est assez naze ici, je ferai une pose-lavage à Narbonne. En remontant je dois m'arrêter livrer à Perpignan, Montpellier, Vendargue et Nîmes. Chez mon premier client je m'aperçoit que les palettes ne sont pas chargées dans le bon ordre... génial : je vais devoir aller à Vendargue avant Montpellier, ça ne m'arrange pas du tout, car ce simple crochet peut m'empêcher de rentrer ce soir si je n'ai plus d'heures. J'avertis mon affrèteur que mon programme risque d'être tendu, alors il m'enlève le passage à Nîmes, c'est toujours ça de gagner. J'arrive au dépôt vers 13h. Théoriquement je suis en attente de marchandise en provenance d'Espagne pour rentrer chez moi... concrètement je poinreaute dans la cour...tiens, ça change ? bref, le chauffeur qui me remonte ça est bizarrement injoignable. Après une enquète de 2 minutes avec l'aide de mon ami Rock&roll-Filou j'apprend que le camion vient juste de partir d'Espagne, il est 14h... Donc là le Régis il pète un cable, son amplitude va jusqu'à 18h30, il est obliger de refaire une coupure, il a un fort sentiment d'être pris en bourique... bref, je patiente un moment, je vide ma semie, je lave, il est 16h : l'heure ultime d'une dernère éventuelle solution pour rentrer chez moi avec un autre chargement... pas de solution ? ok, je me casse... J'ai la chance d'avoir pour frangin Fredo01 qui remonte du sud ce soir donc j'en profite... je laisse les clés sur le camion, je préviens juste que je trouverai une solution pour redescendre dimanche mais que là j'en peut plus de ces plans foireux. C'est la première fois que je laisse le camion au dépôt, ça me fait bizarre... Mon chef trouve quand même une idée pour me faire monter le camion dimanche, c'est toujours ça, mais pour le moment j'ai déjà l'esprit ailleurs... J'attend mon frangin à peine une heure... On part, on fait 1/2 heure de coupure à l'Intermarché de Tain, j'en profite pour acheter un costume de père-noël (c'est la fête), puis on file s'engouffrer dans un bouchon résultant d'un porte-feuilles dans le Grand Boeuf. Je ne fais pas le voyage jusqu'au bout, je descend à Lyon rejoindre des potes pour une soirée d'anthologie à base de Funk&Roll, de Père-Noël et de Thirsty Selenits... Voilà je suis enfin en Weekend, merci le frangin et vive la musique live !

Sète à huit heure...(hahaha...)

le mont Ventoux

mon taxi pour ce soir

la bête et le bête

Samedi 20

Dimanche 21

Salut à toi lecteur assidu de mes rocambolesques aventures. Il fait froid, il neige peut-être, tu as coupé assez de bois pour la cheminée alors tu décides de te distraire un peu dans cette longue soirée hivernale, voici une semaine de régissades rien que pour toi...
(résumé des épisodes précédents : Régis à laissé son camion à Pont de l'Isère et il est rentré avec son frère vendredi soir... Ne voyant pas le camion à l'entrée du village, les Pontévallois soulevèrent des émeutes tout le weekend, en attente d'explications. Régis pris la parole sur le parvi de la mairie devant une foule acquise d'avance et tout rentra dans l'ordre...)
Pas trop le droit à l'erreur aujourd'hui car c'est mon chef d'exploitation qui me monte le camion à Mâcon-Sud. Pour être à l'heure, et je vais y être, je sacrifie tout ce qui est sacrifiable durant ma préparation. En fait, je prend juste une douche et je part en vitesse... le jean's que je porte est humide (oui, en 10h ça ne sèche pas...), je n'ai rien à manger du tout (même pas des chocos, comment je vais faire !), j'ai pas pris ma guitare, j'ai pas fait la vaisselle (depuis maintenant 2 semaines...aie!). bref, je me rend à Mâcon sud dans la joie et la bonne humeur dominicale. Je gare ma voiture au péage... je pense qu'elle va y rester plusieurs semaines, ou même plusieurs mois, avant que je trouve quelqu'un pour m'amener là... pauvre voiture, elle a déja de la mousse qui pousse sur le toit... quand je vais la revoir il y aura peut-être un buisson...
Mon chef arrive : "salut!"..."salut!", "ça va?"..."ça va...", "bon allez j'y vais salut !"..."salut". Ainsi je part pour la Belgique, il est 18h48.
Je roule une douzaine de minutes et je m'arrête direct sur l'aire de "Mâcon-La Salle" pour manger... pour cela j'ai tout juste un petit quart d'heure autorisé par la très gentille règlementation... Alors je ne mange pas, je bouffe... de toute façon ça tombe bien car ce n'est pas bon ce que je bouffe...
Mon quart d'heure a en fait duré 20 minutes... hé, ho, cool les mecs, c'est dimanche !... je reprend l'autoroute jusqu'à ma deuxième fraction de coupure à l'aire de Loisy : s'il n'y avait pas cette fichue taxe à prendre, je ne mettrais jamais les pieds dans ce genres d'endroits... 15 places de parking, 35 camions dessus!
Je poursuit mon pelrinage via le Luxembourg et son Gazole bon-marché, puis Liège et ses Tunnels par milliers. J'arrive à destination, il est 3h40, j'ouvre les portes, je me met à quai et j'attend. Je ne sais pas à quelle heure ça ouvre en fait, alors je ne sais pas trop quoi faire... à 4h00 les premiers employés arrivent, pas ceux de la reception apparament... alors j'attend sur mon siège... puis finalement je me fais réveiller par les mouvement du camion à 6h15, je suis tout habillé dans la couchette : je me souviens pas avoir décidé de me coucher ? mystère...

le cauchemar de Loisy

fatigué on voit les choses autrement

Cappelen, Gasoline' paradise

pas mal les nouvelles caissières !

Lundi 22

Il n'y a qu'un seul tire-pal ici, donc je ne sers à rien... il est 6h30 j'ai quasi-rien dormi et je me retrouve à regarder ce mec sortir mes palettes de cochon en sifflotant... Jusque là c'est très chiant, mais ce qui va suivre m'a beaucoup fait rire : Comme je le disais à l'instant, il y ce réceptionnaire qui vide mon camion... soudain un autre arrive "salut, tu vas bien?" et les deux se tapent la bise... bon, peut-être de la famille... un autre arrive encore "salut, ça va?" et là encore, la bise!... 3-4 autres mecs vont défiler comme ça, et à chaque fois ils se tapent la bise... c'est dingue ça? d'habitude dans le milieu de la viande c'est un peu plus viril que ça ! A mon avis je ne suis pas n'importe où en fait... je dois être dans le showbizz de la salaison, un endroit vachement "in" où les désosseurs sont trop "hype" avec leur cote de maille "slim"... Va savoir si derrière ses portes il n'y a pas David Guéta qui mixe entre les jambons... bref, j'ai besion de sommeil, je vais me coucher!
Je repart en début d'aprem sans manger car je me suis levé trop tard. J'arrive pile à l'heure pour vider mon second client vers Aatler. Ici on change d'ambiance : le cariste est une espèce de bestiole à barbe qui grogne un langage que je ne comprend pas... on est loin du glamour et du gel dans les cheveux de ce matin.
Une fois vide, j'ai le temps de m'arrêter faire 2-3 courses au Delhaize du coin et de manger un bon gros tas de cochonneries aux Mcdo (mon dernier repas dans une assiète remonte à jeudi dernier : veau braisé au réchaud... quelle hygiène alimentaire!). Ensuite je file à Apeldoorn comme la semaine dernière et sans doute comme la semaine prochaine... Je me cale dans un coin bien pourri de la zone industrielle et je tire les rideaux...

ouverture des rideaux... et fermeture instantanée !

ça ressemble à une toile impressionniste

Régis au pays des emballages

la scuderia Eddy Stobart

Mardi 23

J'ai fait une bonne grosse coupure de 13 h, ça fait du bien ! Je me présente à 10h à l'abattoir d'Apeldoorn, ma semie est sale, il faut que je lave ici... seulement il y a un petit problème : il y a 3 camions devant moi lorsque j'arrive sur la piste... Je prend mon mal en patience parce qu'en fait je ne suis pas plus pressé que ça, les quais sont tous occupés. En comptant le lavage, l'attente, le chargement, "les papiers", je vais rester plus de 2 heures à cet endroit, pour charger pas grand chose. 4-5 ramasses comme celle-ci et tu deviens fou, c'est sûr...
2ème Ramasse à Nijkerkerveen (à mes souhait ! merci Régis...), sénario contraire : je reste à peine 5 min et tchao ! Je fonce par la suite sur Geel pour charger du veau. Vraiment sympas les Geelois, Geeliens ou gilets : je reçoit mon premier cadeau de Noël, une bouteille de vin italien ! Bon perso j'aurai préféré une bouteille d'Oasis-Tropical mais les geste est très cool d'autant plus que le gars qui me l'a filé ça a bien insisté : "C'est pour toi! pas pour ton patron!" "T'inquiète amigo, mon patron n'y verra que du feu, je la siffle sur la route en descendant!" ... (je précise que c'est bien entendu une blague...) (parfois j'ai peur d'être incompris...) (pas facile la rédaction d'un carnet de bord...) (c'est cool d'écrire entre parenthèses) (et à part ça, ça va toi ?) (ouais t'as raison ça caille un peu...) (quoi, je suis en train d'ècrire n'importe quoi ?) ha oui, pardon je m'égare un petit peu ! donc je reprend : une fois mon cadeau de Noël en poche je roule jusqu'à Langres ou un parking désertique m'accueille à places ouvertes... j'en choisis une de luxe, avec petit arbre, terre-plein et poubelle, bref ce soir je ne me refuse rien...

abattoir d'Apeldoorn et son parking pourri

quelquepart aux Pays-Bas

photo prise à Retie le temps d'un feu rouge...

Tout ça rien que pour moi !

Mercredi 24

Réveil glacial dans le Pôle Nord de l'aire de Langres, je suis toujours tout seul sur mon grand parking. Comme je n'ai rien amené à manger cette semaine, je me fais violence et décide d'aller prendre un cacao, ou plutôt un chocolat chaud, à la station. La serveuse m'explique qu'elle bosse aujourd'hui et surtout demain, le matin de Noël, pas de bol... enfin si justement des bols de cafés, de cacao... (plus lourds que ça, je connais pas...).
En descendant sur Valence je m'arrête prendre 4 palettes à Pierreclos et je gagne par la même occasion le droit de refaire 45 minutes de coupure. Je rate de peu le meilleur webmaster ardèchois, ça c'est comme d'hab', et j'arrive au dépôt juste avant 14h. Il y a du monde dans la cour aujourd'hui, c'est un peu la panique à bord pour vider et faire laver. Je m'en sors pas trop mal en redécollant à 16h, direction Pont de Vaux - City.
Comme j'ai encore 2-3 cadeaux à acheter je m'arrète vite fait à Tain l'Hermitage, mais il ne faut pas trainer, sinon je rate l'apéro ce soir! En remontant je croise d'autres retardataires des festivités mais aussi d'autres galériens qui passeront Noël derrière le volant... ça me fait toujours un peu de peine... Mais bon, y'en a aussi qui s'en tapent de Noël, pourquoi pas.
J'arrive chez moi à 19h, mince ma voiture est au péage ! bon système D, taxi-frangine vient à la rescousse pour emmener son frère manger tout plein de bonnes choses chez mômant !

un camion pris au hasard sur le parking...

sur la route...

voici The Basque qui pose pour la photo

un peu l'anarchie dans la cour aujourd'hui

Jeudi 25

"Cher père-Noël, une fois de plus tu t'es bien foutu de moi et tu ne m'a pas apporté ce que je t'avais commandé. Oui, je sais, une petite-amie ça ne passe pas dans la cheminée, mais le château-fort playmobyl je l'ai déjà !"
J'aurais pû ne pas travailler aujourd'hui, mais cela m'aurait fait rentrer samedi matin. Donc je suis parti à 22h, non 22h30 en comptant le retard, pour Venarey les Laumes, en Bougogne. En fait, je vais juste dormir làbas pour repartir "propre en heures" vendredi, rien de bien méchant... il n'empêche qu'en partant j'ai un espèce de "blues post festivités" qui m'envahit... Je roule mais je ne suis pas trop dans le coup quand-même... j'entend la musique mais je ne l'écoute pas plus que ça... je pense à 2-3 trucs mais je ne réfléchis à rien... bref c'est bizarre...
Je ne voulais pas venir dormir devant l'abattoir car ça pue et je risque d'être réveillé demain à n'importe quelle heure. Moi je voulais dormir à Semur en Auxois, si possible pas loin de la cité médiévale... parce que ça déboite... et j'aurai pû partir à l'aventure pour visiter au petit matin... Mais je n'ai pas sû où garer mon trop gros camion... donc je campe devant l'abattoir : joyeux Noêl Régis...

Tournus (on ne prononce pas le "s")

Semur en Auxois et sa cité Médiévale

Vendredi 26

"boum! boum! boum!... tu te mets au n°3 ?!!?"... bingo! ça se passe exactement comme prévu, j'ai à peine dormi 5h qu'on à déjà besoin de moi... en plus j'étais en plein rêve là, j'était en train de sauver le monde avec mon camion gris et mes bouts de viande...
j'hésite 3 secondes... puis je me fais violence : allez si je charge direct je rentre tôt ce soir! j'y vais... J'ai une petite pensée pour les bêtes que je m'apprête à charger : les pauvres... hier elles fêtaient Noël en famille et mangeaient de la dinde aux marrons... aujourd'hui elles sont pendues par une patte, les yeux dans le vide...
J'ai mis ma blouse, mon bonnet, ma capuche par dessus, mes gants, mes chaussures de sécu, j'ai pris ma "barre à taquets" : bref je suis paré pour charger la bidoche. J'attend. 5 minutes. 10 minutes. 15 minutes. Je chope le premier pélo qui passe : "bon on fait quoi là, on charge ?!!" "attend il faut d'abord qu'on finisse le Marseille..." je retourne au camion, dépité, et je noie mon malheur dans mon paquet de chocos... finalement le mec revient me chercher, ça commence. Je suis bien motiv' pour charger alors ça plaisante pas! je fais valser les morceaux à toute allure... En un peu plus de 2 heures de manut' on charge un complet de pendu...c'est bon, j'ai fait ma séance de muscu et sur le coup je suis assez fier de moi : c'est bien rangé, je n'ai pas perdu de place. (oui je me complimente et alors ?!). J'emmène tout ça à Pont de l'Isère, à 17h30 je suis à quai. Le temps de vider, de laver et de racharger des emballages, il est déja 20h. J'arrive à Pont de Vaux - Est vers 22h30, je traverse Pont de Vaux - centre vers 22h31 et je bifurque sur Pont de vaux - Sud vers 22h32... j'ai de la chance, le trafic est fluide ce soir, il n'y a pas le bouchon Habituel devant le Bar du Marché, de toute façon j'ai écouté 107.7, bison futé voyait vert sur Pont de Vaux... Allez Joyeuses Pâques les copains...

abattoir de Venarey

encore Semur, pas évidant en PL, mais ça vaut le coup d'oeil!

toujours Semur (il faut dire aussi que c'est un beau mur... hahaha)

image subliminale : mon camion apparaît sur la semie décorée...

Samedi 27
Dimanche 28

Lundi 29

Salut à toi lectrice assidue ! Bon, autant le dire tout de suite, ton héros, Moi, n'est pas trop fier de raconter sa journée de lundi car il s'est planté sur toute la ligne. D'abord il y a eu ce départ incompréhensible à 0h15... Pourquoi incompréhensible ? parce qu'en partant 16 minutes plus tôt je gagnais "une nuit" dans mes frais de route et une prime de départ le dimanche... quand je vous dis que je ne suis pas un businessman ! Ensuite il ya eu cette monté laborieuse sur la Belgique... j'étais très fatigué et du coup j'ai fait ma coupure à Toul pour dormir 45 min... mon objectif était de passer le Luxembourg avant les embouteillages car je pensais avoir besoin de mes 10 heures pour arriver à destination... mais là encore : erreur Régis ! en 9h c'est bouclé ! cela ne vallait pas la peine de cravacher toute la nuit comme un barge... Il y a des jours comme ça où l'on est tout simplement mauvais...
Ha oui au fait, je ne l'ai pas encore annoncé mais aujourd'hui je vais en Allemagne !!! wouhou ! youpi ! génial ! ça change ! trop classe ! .... du calme..... je parcours à peine 30 km en Allemagne... Je vais à Willich très exactement, pour vider un complet d'emballages et recharger un pas-complet de viande. Avec tous mes mauvais calculs j'arrive là-bas beaucoup trop tôt, alors je décide de faire un truc de fou : je vais dormir le plus possible, d'une part pour rattraper mes 67895 heures de sommeil en retard, et d'autre part pour préparer le terrain en vue des festivités à venir. Donc je dors... de 19h... à 8h30 le lendemain ! j'ai jamais fait une nuit comme ça ! j'ai dû me réveiller 7-8 fois pour m'assurer que tout était "normal", que je n'étais pas en train de m'oublier, mais à chaque fois je replongeais avec joie dans mon oreiller : aujourd'hui j'ai le droit de dormir!

ça caille !

la traditionnelle photo sur l'aire de la Maxe

réveil d'une courte sièste au milieu des Ardennes

près de Visé

Mardi 30

Je me met à quai à 9h, je discute avec le boss de l'entreprise, je lui fais 2-3 blagues pourries, il finit par m'offrir une jolie pièce de boeuf d'environ 1kg500 ! là je me dis que je dois être vraiment trop marrant comme mec... c'est vraiment sympa ce cadeau, par contre c'est ma mère qui va être contente car moi je vois pas trop ce que je pourrais en faire de ce bout de viande ?!!? ... au micro-onde, avec une sauce bolognaise et du gruyère rapé ?... bref, je lève le camp joyeusement pour continuer ma tournée sur les Pays-bas. Pour ce faire, je dois trouver une station avec un appareil à toll-collect, pour pouvoir prendre l'autoroute, pour faire 30 km... c'est vraiment se faire ch..r pour pas grand chose ! je perds 30 min dans cette aventure et je fonce sur S-Herthogenbosh. Il fait un temps magnifique, je suis content. Je continue avec une ramasse à Geel, vous savez, chez mes potes qui m'ont offert une bouteille la semaine dernière ! Et bien figurez-vous que cette semaine j'ai droit à une boite de chocolats ! C'est vraiment trop la teuf en ce moment ! en plus n'imaginez-pas que ce sont de vulgaires chocolats quelconques, ce sont des TRUFFES au chocolat, nuance...
jusqu'ici tout ce passe plutôt bien pour moi... mais je vais vite déchanter en apprenant la surprise du jour : une ramasse inattendue à Londerzeel, entre Anvers et Bruxelle... Une semaine "normale" je m'en ficherais comme de mon premier mediator mais demain nous sommes le 31 et je n'ai pas envie de débouler pour le dessert ! Bon, je suis bien docile, et je vais charger... 1 palette ! j'espère que ça vaut le coup !
Une fois mes ramasses terminées je fonce sur la France. je fais étape à Arlon pour une douche que je paie 2 euro avec 2kg de pièces de 5 centimes (c'est la crise ma ptite dame!). Mon objectif est de perdre le moins de temps possible alors j'hésite à faire 9 h à Arlon puis finalement je reparts... et pour une fois je vais prendre une bonne décision.
En effet, entre Metz et Nancy il commence à pleuvoir, c'est assez surprenant compte tenu que la température est de -2°... Je me dis "ho..ho... ça sent pas bon du tout ce temps...mieux vaut lever le pied on ne sait jamais...". Vous savez quoi ? Régis est un sage. Effectivement il y avait de bonnes raisons de lever le pied car la pluie gelait instantanément sur le sol, sur le camion, patout en fait ! Je n'ai jamais vu ça ! une pluie verglaçante de folie ! même mes essui-glaces criaient au secour !
Sur une vingtaine de Km, je vais rouler le plus calmement du monde... Juste avant Toul j'assiste à un accident spectaculaire de semi-remorque, à environ 150 mètres devant moi, le chauffeur perd le contrôle, essaie de redresser 4-5 fois et finit sa course en travers, la cabine dans le rail de sécurité. En descandant voir si "tout va bien" je constate que l'autoroute est une véritable patinoire, même à pied c'est dangereux! Le chauffeur n'a rien, le camion est en travers mais en serrant à gauche on peut passer. Je continue mon périple le plus loin possible, car à mon avis les choses ne vont pas aller en s'améliorant. Mon objectif est de passer la barrière de péage au cas où les poids lourds n'aient pas le droit de la passer demain matin...

frontière Allemande près de Roermond

voici un temple... de la consommation

1er sur le podium

un robot pour charger la viande

Mercredi 31

J'ai bien fait de dormir là, car apparament derrère moi c'est le chao total : tout est gelé et les chasse-neige ne peuvent rien faire tant que les températures restent négatives. Alors dans le sens Sud-Nord, on "stocke" les PL au péage... Sur 107/7 une charmante animatrice "invite les camioneurs à s'arrèter sur les aires en amont pour pouvoir profiter de leurs boutiques"... bah biensûr ! le mercredi 31 décembre à 11h du matin, t'as rien de mieux à faire qu'aller manger des Pringles chez Totol, c'est bien connu !
Ca m'a quand-même fait de la peine de voir tout les galériens-Nordiques stockés le jour du réveillon... vraiment pas cool... mais pas trop de solutions non plus...
Pour perdre le moins de temps possible, ça fait 2 jours que je demande à ce qu'on me prépare une semie vide et propre au dépôt : ainsi dès que j'arrive, je dételle - je rattèle et tchao ! ... Bon, je suis plutôt du genre à ne jamais rien demander, mais lorsque je suis arrivé bien entendu il n'y avait rien pour moi... donc je ne demanderai plus jamais rien...
Je fini tant bien que mal par rentrer chez moi, TRES EN RETARD, et je parts rejoindre mes super-copains-trop-cool-que-c'est-super-bien pour un concert déguisé, prélude à une année 2009 encore plus débile que l'année 2008 !
Bonne année !!! ouaaaaiss !!!!

un joli Scania avec pilote super-sympa

le conducteur est givré, dorénavant le camion aussi...

une patinoire géante!

belle manière de finir l'année !