Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Mars 2009

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Dimanche 1

salut les fiers d'être routiers! Voici un nouvel épisode des aventures palpitantes de Régis dans son camion.

16h00; Régis débarque dans la cour des Tps Asotrans à bord de sa Ferrari rouge, la semaine commence. Non, pas de départ catastrophe aujourd'hui, j'avais juste prévu de partir une heure plus tôt ne connaissant pas le programme du jour, mais finalement 16h c'est pas si mal... décollage effectif à 16h30 pour 7 clients à livrer de Milan à Parme. Je lâche les 420 chevaux assoiffés dans les rues de Bourg en Bresse, concrètement je me traine de feu-rouge en feu-rouge à la vitesse de la tortue de compétition. D'ailleurs j'en profite pour placer un coup de gueule au passage, même pas peur : il y a trop de feux rouges à Bourg en Bresse !!! oui... je sais... là vous vous dites "quel rebelle ce Régis, il n'a vraiment peur de rien!"... et je vous répondrais "oui"....

Je suis seul au monde sur l'autoroute A40 alors je me cale au fond du siège, je cale mon meilleur CD dans le lecteur, je cale le camion à 90... et c'est parti pour le show, comme le chante si bien je ne sais pas qui....

régule + attente obligatoire pour mettre les gommes sous le tunnel du Fréjus, c'est l'occasion de faire la pause café (offert en compensation de toutes ces procédures). Coté Italien il fait un temps bien pourri alors je n'ose même pas mettre un pied dehors lors de ma deuxième fraction de coupure. J'arrive dans la soirée chez mon premier client. Après 3/4 d'attente je passe à quai puis je me gare dans la rue pour dormir. Au bout de quelques instants je regrette d'avoir décidé de couper là car il y a des habitations pas si loin et le frigo se fait plus entendre que prévu... trop tard...

dernière semaine en Scania

Bourg en Bresse, une ville à vivre!

"l'autoroute des Titans"

Volvo Irlandais avec pares-boue beaucoup trop hauts

Lundi 2

Pas de pneu crevé, pas de frigo éteind, pas de message sur le pare-brise... c'est bon l'étape nocture est sans conséquence. En démarrant le camion l'ordi de bord m'indique un niveau de liquide de refroidissement trop bas. J'en ai remis au maximum il y a deux semaines, il doit y avoir une fuite quelquepart... En ouvrant la calandre je constate qu'effectivement le niveau est inquiétant... je remets de l'eau? non, je file chez Scania on ne sait jamais... ça tombe bien je connais un concessionnaire sur la route de mon deuxième client, à Lainate plus exactement, alors j'y fais halte. Je viens juste chercher 5L le liquide, je compte rester à peine 10 minutes, c'est sans compter sur Scania-Lainate! D'abords j'ai dû attendre mon tour, ensuite une charmante (mais un peu niaise) standardiste m'a fait remplir un dossier, ensuite ce dossier a été transmis au magasin... 30 minutes plus tard, tout tremblant, la bave aux lèvres, je versais le précieux liquide dans le réservoir... c'est vraiment se compliquer la vie pour pas grand-chose! Je leur ai expliqué 15 fois que j'étais pressé mais rien à faire, ils le voulaient le kilométrage du camion! et la carte grise! et mon nom de jeune fille! bref, cette étape imprévue ne m'a pas mis en avance...

Ce n'est pas chez mon deuxième client que je vais gagner du temps: il y a 3 camions devant moi. Je prends mon mal en patience et je finis par vider. Je cavale pour faire les suivants mais dans l'ensemble ça s'enchaine plutôt bien malgré quelques manoeuvres périlleuses. Je ne me perds nul part c'est déjà bien. Je suis sur la tangenziale de Parme à 18h30, il m'en reste un à faire à Medesano mais apparament il sera trop tard car personne ne répond au téléphone. Je tente. Arrivé dans le village, je m'engage dans la rue (repérée au préalable sur mon plan), c'est fino-fino, je ne peux même pas croiser une fiat 500... mon client se trouve bien là mais c'est fermé. Je me sers au max dans l'entrée de l'entreprise voisine, je coupe ici.

J'avais répéré un ristorante à l'entrée de Medesano... j'hésite un peu... allez, je me motive, marre des saladières au thon! Je prends mes ptites jambes, un peu de marche ça fait du bien. Devant la porte j'hésite encore... puis j'entre, allez rien à foutre! 1h30 plus tard je repasse la porte en ayant très bien mangé, très bien discuté avec la gérante qui à ma grande surprise parlait français... une très bonne soirée! je reviendrai si l'occasion se représente.

un tout petit Scania, une toute petite grue, 620 tous petits chevaux...

l'entrée est au fond à gauche, il n'y a qu'à se faufiler entre les arbres

l'Ecosse magnifiquement représentée en Italie

j'ai reculé là-dedans à contre-main pour une seule palette

Mardi 3

Ne sachant pas à quelle heure ça ouvre, j'ai mis le réveil à 5 heure, puis à 6, puis à 7... ils sont arrivés à 7h30... pour l'annecdote j'apprends que l'entreprise est en général ouverte jusqu'à 17h: pas de regret pour hier, 17h c'était impossible... bref, je vide et 15 min plus tard je parts pour Mantova où un collègue m'attend pour me remettre une partie de son chargement. 9h45, nous sommes finalement trois Aso à charger. Je vais passer 2h ici et partir en deuxième, direction Bourg en Bresse. Je prends la nationale jusqu'à Cremona: certaines portions sont assez hards mais je les passe à l'heure du repas c'est plus facile. Ensuite c'est l'autostrada jusqu'au Mont Blanc.

J'arrive aux pieds du tunnel, je me présente au péage pour payer les 257,70 euros. Et là: le boulet du jour! Je tombe sur un mec, français, qui sort de sa cabanne pour noter mon numéro de plaque sur un papier. ensuite il prend ma carte de paiement du tunnel et la range dans son bureau. confiquée la carte! pourquoi? parce que le numéro du camion est différent! Je lui explique de vive voix que tout est normal du fait que je roule provisoirement en véhicule de location, mais rien à faire! Ce guichetier a pris un pied d'enfer à me faire ch..er en applicant à la lettre le règlement qu'il connait si bien. J'en profite pour lui expliquer que j'ai emprunté plusieur fois les tunnels avec cette carte et qu'il n'y a jamais eu de problème... mais non... lui il a décidé comme ça... alors c'est comme ça.... il ressemble à ce moment précis à un gosse qui a réussi une espièglerie dans la cour de maternelle... bref... On fait comment ?!!? (il n'y a qu'un guichet d'ouvert et derrière ça grogne)... "soit vous payez autrement soit vous redescendez..." Je lui tends alors une DKV, mais comme par hasard elle ne passe pas... alors je tends ma CB... il me la rend avec un sourire et un ticket-café-gratuit, je lui rejette son ticket-café à la figure et lui fait profiter pleinement de mes gaz d'échappement... il m'a soulé pour la semaine!

Bref, je me remets quand-même de mes émotions et me laisse couler jusqu'à l'aire de Ceignes. Je ne le savais pas mais il s'y trouve un gigantesque parking PL, je me gare joyeusement à une place bien isolée, j'ai 9h45 de volant. Devant moi, 5 mecs bravent la nuit et le froid en faisant une sorte de pique-nique improvisé sur une des tables en pierre prévues pour les touristes: ils ont de gros blousons, de gros bonnets en laine, ils se parle dans une langue imcompréhensible et font cuire je ne sais quoi à la lumière bleue d'un réchaud géant, on se croirait dans un bidon-ville, nous somme dans le Haut-Bugey, sur un parking PL.

la rocade-est de Medesano

traversée de village

le train est en gare... et nous patientons...

retour en France

Mercredi 4

Les douches de l'aire de Ceignes sont tout-confort, à noter dans mon guide-michelin des douches de france. L'immense parking ne s'est pas rempli durant la nuit, il y a moi + un transalliance + quelques étrangers... mais vraiment pas grand monde... 7h52, c'est reparti.

Je pars vider une partie du chargement à Attignat dans une entreprise où j'avais effectué une courte mission d'intérim il y a quelques années... J'y suis accueilli en grandes pompes, ça fait plaisir... J'ai quand-même dû leur rafraichir la mémoire car à l'époque j'avais les cheveux longs (un vrai rebelle) et sur le coup ils ne m'ont pas reconnu... Je file au dépôt, change de semie, met du carburant... annecdote: en revissant un bouchon de réservoir à gazole, je le serts trop fort et il se casse en morceaux... ok, il faut reconnaître que je suis une véritable force de la nature, en plus d'être un génie, un virtuose et un beau-gosse, mais quand-même! c'est quoi ce bouchon pourrave !

11h je pars pour la Bretagne. Je décide de manger vers 13h car je ne sais pas où je vais arriver ce soir. Alors je m'arrête au centre routier de Vitry en Charolais (pas le resto qui clignote au bord de la nationale, l'autre qui ne paie pas de mine mais dans lequel j'ai super bien mangé...). Pas sûr d'y retourner pour autant car le tolier m'explique que les affaires ne marchent pas fort en ce moment et que l'avenir est incertain...

Je continue mon ascension vers le nord-ouest, et, passé Vierzon, je zappe complètement la bifurc pour Romorantin! Ce n'est pas trop grave, je vais pouvoir comparer avec un passage par Orléans, à mon avis il n'y a pas trops d'écart (un petit peu plus cher d'autoroute...). Je découvre avec stupeur qu'il y a un point noir sur ce parcours : une interdiction de transiter à St-Hilaire/Morée, c'est quoi ce délire??? Mon frangin me dit "mais si, t'as pas vu, on en a beaucoup parlé sur le forum FDR!?!!" bien fait pour moi j'ai qu'à y aller plus souvent... bref je fais quoi là? je contourne par où? par Blois? par Paris? par Lyon?.... plein le luc, je passe... et d'ailleurs je ne suis pas le seul apparemment et j'espère que beaucoup d'autres continueront à passer car cette interdiction me paraît vraiment insensée... (mais je ne connais pas les motivations réelles d'une telle décision).

J'arrive sur Laval avec 9h40, je décide de stopper au péage car je connais mal les environs. J'ai bien fait de m'arrèter manger à midi car ce soir c'est petits Lu - compote.

vue du Maconnais

réunion tupperware de charolaises

la blague du jour

je dors au péage

Jeudi 5

J'arrive chez mon client juste pour l'ouverture mais il y a déjà un camion devant moi, tant pis. Pas de doute, je suis bien en bretagne ce matin : il tombe une bruine glaciale, les paysages débordent de verdure, j'ai croisé Astérix, Arthur (le chevalier pas le guignol), des menhirs, des druides, des dolmens, Ingrid Chauvin... Sur les axes que j'emprumpte ça roule vraiment bien, c'est plaisant...

Je fais un crochet à Bédée pour récupérer des crochets... hahahaha. Ensuite Je file plus au sud pour recharger du porc. Bon, au sud ce n'est pas le désert aride, il y a toujours cette fichue bruine. A l'abattoir on pulvérise le chrono pour me charger: 20 min pour une semie de jambons pendus, je n'en reviens pas! je n'ai même pas eu le temps de finir d'écouter la chronique de Didier Portes. Je prends un quart d'heure pour profiter de la cantine: un menu pas vraiment rafiné, mais pour 5 euros y a pas à chipoter, c'est cool..

Me voila reparti direction Nantes puis le centre par la nationale. Je découvre les nouveaux aménagements de Cholet et Bressuire qui n'éxistaient pas du temps de mon dernier passage. Tout le monde fait les appels après Partenay, effectivement je vois du bleu au loin.... et bingo c'est pour ma pomme! 2 fois en 3 semaines, toujours sur nationale; avant je prenais énormément l'autoroute je n'y ai jamais été contrôlé. Je m'arrète, procédure classique: cmr, papiers du véhicule, carte du tachy.... Tout comme la dernière fois je suis plutôt serein, je ne vois ce qui peut m'être reproché. Tout comme la dernière fois, je reconnais que je suis tombé sur un gendarme très cool... c'est vraiment appéciable, on a bien discuté, il a trouvé quelques trucs du style: défaut de repos sur une période de 24h un jour paire avec météo défavorable et trafic fluide... bref il n'en a pas tenu compte... Je suis reparti comme j'étais arrivé : serein.

Au terme de 4h20 de conduite continue j'arrive au CR de Poitier, il me reste des heures mais pour cela je doit faire 45 min... du coup je décide de stopper là. Je ne suis pas fan de genre de méga-centre routier, d'ailleurs j'hésite à aller y manger... finalement j'y vais mais rapido...

Tps Coué (ce n'est pas une question)

la Bretagne ça vous gagne

beau specimen

sur la nationale...

Vendredi 6

3h du mat, je suis à Poitier en train de boire du candy'up parfum cacao en écoutant, pour la 72ème fois cette semaine, "Marquee Moon" de Television... et toujours le même constat: cet album est incroyablement incroyable. Par contre ce Candy'up parfum cacao l'est beaucoup moins...

Je traverse le centre de la France, avec mes jambons pendus, le trafic est plus que fluide. Je coupe 45 à Moulins, Je file prendre une douche au CR, elles ne sont pas top alors je ne traine pas... pas le choix de toutes façons elles sont à minuterie... Elles sont aussi très conviales: il y en a quatre côtes à côtes, ce sont des douches type-box avec de grandes ouvertures qui permettent aux utilisateurs de s'échanger un peu leurs eaux de bain... sympa... les bruits en tous genres sont aussi assez intéressants... bref passons!

Je suis sur le bas de la réserve, je n'ai pas l'intention de pousser le scania alors pour assurer le coup je m'arrète mettre 50L avant Mâcon. En arrivant sur Bourg il neige... un classique cet hiver... Je décroche la semie et enlève mes affaires du camion, il est temps de rendre aux Tps Pacquelet ce qui appartient aux Tps Pacquelet. La semaine prochaine je parts sur le camion d'un collègue, un Daf, ça va me rappeler ma période-Jacquemmoz mais avec un "super" devant le "space cab"...

Mais pour l'heure j'ai besoin d'aller faire des expériences avec des guitares, des symbales et des grosses caisses! Week end Bruyant en perspective...

Pause ravitaillement

au second plan, la roche de Solutré

terre bressanne

sur le parc

Samedi 7

Dimanche 8

Dimanche 8 mars 2009, journée de la femme, journée qui fait une belle jambe à Régis... Un mois pile que je suis Asotransien, pour fêter ça, je change de camion! Il ne s'agit pas encore de mon propre véhicule (encore un peu de patience), mais ce Super-Space-Cab est quand-même un niveau au dessus du Highline. C'est incroyable le volume intérieur de cette cabine! De plus, les aménagements sont vraiment bien étudiés ce qui procure un confort haut de gamme qui donne envie de tracer de la route... A 16h30 je prends la bête en main et j'attèle une semie chargée en pendu pour l'Italie. 17h, départ de Bourg en Bresse.

2 impressions à chaud:
1/ ce véhicule est très confortable sur route, surtout grace à une direction ultra-assistée (le volant se tourne avec 1 doigt), ce camion se conduit vraiment sans soucis, ainsi je suis à peine sorti de la cour que je me surprends à faire le malin en paradant le coude par la fenêtre dans Bourg...
2/ J'appréhendais la boite auto, et comme prévu je n'aime pas... une fois que le camion est lancé ça va, mais pour les démarrages et les manoeuvres ça me stresse énormément: laissez nous un point de patinage! comment être précis sans ça?!!

Je file sur Torino via le Tunnel du Fréjus. Hormis un peu d'agitation sur l'Est-Lyonnais il ne se passe pas grand chose. Je regarde le ruban se dérouler régulièrement devant mes yeux. Chaque paysage, chaque point de repère arrive au moment prévu sur ce parcour sans surprise. La nuit tente bien d'apporter son lot de sournoiseries en tous genres mais je suis en mesure de lui faire face grace à mes longues-portés dans la réhausse.... Aujourd'hui rien ne viendra enrayer mon périple transalpin.

23h20, je mets la boite auto au point mort, je coupe les phares et j'arrête le moteur; je suis bien au chaud bloti dans la cour de mon premier client, Il ne se passe rien de plus en Italie, le dimanche est aussi soporifique des deux cotés de la frontière. Je profite de ce climat pour lire, parce que lire c'est bien, lire c'est de la balle, sa serre pour que je save mieu écrir plein de truc trop coules!

aujourd'hui je vois la vie en Daf

fin de weekend - début de semaine

vraiment bien les feux dans la réhausse!

Je fais du tourisme

Lundi 9

Haaa... enfin nous revoilà parti pour 364 journées de l'Homme!!! Faut pas déconner quand-même! La journée du Régis a elle failli bien mal commencer: les employés sont venu taper à la cabine, moi, me croyant toujours dans le scania, je me jette de la couchette du haut pour descendre.... j'a fait une chute vertigineuse de 17 mètres (environ)... elle est vraiment grande cette cabine ssc!

Manoeuvre périlleuse à froid: ça réveille... après c'est pas mal d'attente, ma guitare me manque alors je continue de me consoler avec mon bouquin... ma journée commence réellement en milieu de matinée, je parts pour Vignola livrer mon second client. Je l'ai déjà fait alors j'ai mes repères. Après un bref passage par la "pesa pubblica", je me mets dans la file d'attente pour vider: 3 camions devant moi. Je fais connaissance avec un Breton parti de chez lui depuis samedi (pas facile comme rythme de vie!), mon tour arrive enfin pour passer à quai. une bonne demie heure plus tard je retourne peser, puis je vais laver dans la même station que la dernière fois: les mec sont vraiment cool ici, ils m'accueillent direct avec le café!

Le soir venu je parts rejoindre mon collègue Pierre qui a livré non loin de là, et nous filons manger à Campogalliano. Ce repère bien connu des routiers français a beaucoup changé depuis mon dernier passage: maintenant le parking est gratuit et squaté par tout un troupeau de naufragés de la route. Il y a là des véhicules immatriculés dans des pays plus à l'Est que les pays de l'Est, beaucoup de chauffeurs mangent au porte palettes ou dans la semie, j'ai aussi vu un Grec au volant d'un Scania 141 (ça fait drôle de croiser ce camion?)... l'ambiance est assez particulière, on se croirait un peu dans une cour de prison: j'ai entendu 2 types se battre, il y a des petits rassemblements epars, on s'observe pas mal.... bref, nous allons manger dans le resto, pas cher, mais pas fréquenté pour autant... Je passe une bonne soirée avec Pierrot puis je file me mettre à quai à Reggio Emila, chargement demain matin.

c'est marqué dessus

au lavage les places sont chères

à Campo avec Pierrot

les designers se lâchent à Reggio Emilia

Mardi 10

J'ai demandé pour la douche ce matin et le cariste ma expliqué que ce n'était pas possible mais je n'ai pas compris pourquoi... alors je suis allé dans les vestiaires pour me brosser les dents et remettre ma crinière en ordre... quelle ne fût pas ma surprise de découvrir une belle douche, propre, spacieuse, en ouvrant (complètement par hasard biensûr) les 15 portes soigneusement fermées. Elle est là, elle rutile, elle me murmure "allez Régis, t'es pas une fiote, tu t'en tapes de l'autre type..." Ni une, ni deux, je vais chercher mon sac de plage, je ne compte pas rater l'occaz, d'autant plus que les caristes sont bien occupé à charger le camion... Je reviens les voir 1/2 heure plus tard, le cheveu mouillé et le dessous de bras parfumé... personne ne m'a rien dit!

Je trace la route pour Lyon, je m'arrête manger à l'autoport de Suse comme la tradition ancestrale Régissienne l'exige, et j'arrive enfin chez mon client vers 17h30. Ils me déchargent de suite, en 1h30 environ, je rentre ensuite au dépôt à vide. Je fait mon plein sous des trombes d'eau, je suis trempé jusqu'aux chaussettes car j'ai des supères chaussures perméables... alors je fais sècher mes pieds devant la sorti du Webasto, ça marche mieux que les séchoirs automatiques!

Pas envie de rentrer chez moi en voiture alors je reste dans la cour après avoir rendu visite à mon ami Ronald qui engraisse les foules à deux pas d'ici. J'ai fini mon bouquin et je n'ai plus rien à me lire sous la dent alors, n'ayant toujours pas de guitare, je décide de mater un concert sur mon PC... 5 min plus tard je dors... environ 1h30 plus tard mon ordi m'appelle au secour car sa batterie est déchargée, j'éteind tout et je monte au premier étage pour continuer ce que j'avais commencé au rez de chaussée...

et une traversée, une!

je joue les photographes

CMA a une nouvelle agence : l'autoport de Suse...

descente sous la neige

Mercredi 11

La pluie m'a bercée toute la nuit, c'est fort agréable. Réveil tranquille ce matin: roulleaux pour le camion, douche pour le chauffeur... On trie les crochets, on remet des palettes, je parts charger du porc en millieu de matinée. Je fais un bref passage chez Daf pour remmettre de l'ADB. Une fois le camion complet je reprends la route de l'Italie, toujours via le tunnel du Fréjus. Comme la tradition ancèstrale Régissienne me le ré-impose je re-mange à l'autoport de Suse... et là... c'est le drâme! exlication: ne parlant pas mieux Italien qu'Espagnol, Russe ou Suèdois, je montre ce que je souhaite manger en le désignant du doigt aux serveuses.... or, il y avait ce soir une sorte de ragout que j'ai pris pour des pâtes accompagnées avec de la viande, et j'ai choisi ça... c'était en fait un ragout avec non pas des pâtes mais des morceaux de couenne (ou un truc dans le genre: du mou, des tripes, de la panse, de l'intestin grèle.... j'en sais rien) et vraiment je n'ai pas pû manger ça! je me suis daonc contenté des 14 haricots rouges qui accompagnaient les boyaux, génial.... bref ce soir la tradition Régissienne en a pris un coup...

Je reprends la route, il me reste 3h15 à rouler. En grandes ondes j'assiste à la pathétique prestation du dernier représentant français en ligue des champions... 5-2, ça fait mal mais je m'en tape un peu car je n'ai qu'un seul club dans mon coeur: le football-club de Pont de Vaux... (rires)

Au bout de 9h30 je commence à chercher une place car c'est pas gagné vu l'heure avancée... à 9h45 j'entre dans l'aire d'Arda, je n'y crois pas trop car il y a des camions en vrac dès l'entrée... un panneau indique une zone surveillée par caméra, je ne compte pas payer pour me garer (je ne cautionne pas de tels moeurs), mais le parking est ici libre d'accès... j'entre, il reste des places et il y a même des zones réservées au frigos! je n'en reviens pas comme c'est le paradis ici! Je me gare, mon frigo résonne joyeusement sur la place qui lui est dédiée, je ferme la boutique pour aujourd'hui.

quiqui n'en veut des premiums ???

cace-dédi à mon prof de SVT, M Reynard.

sur la route du Fréjus...

...il y a de beaux paysages

Jeudi 12

Il fait un temps magnifique ce matin, on se croirait en Italie... Je parts au terme de mes 9h00 et 1 min de repos, mon premier client est à environ 1h d'ici. J'avais été mis en garde de ne pas y arriver trop tôt, mais je suis du genre stressé à toujours prévoir d'arriver en avance au cas où... On ne sait jamais, je vais peut-être mettre 3h15 à trouver le client, je vais peut-être éclater un pneu, un avion va peut-être s'écraser sur moi, l'OL va peut-être passer les huitièmes d'ici 2056... il faut toujours imaginer les plus surréalistes scénarios...

Je traverse la pampa pour accèder à mon second client, je traverse aussi Maranello et passe devant l'impressionnante usine Ferrari (désolé pas de photos j'étais trop occupé à regarder). Une fois vide, je m'adonne aux doux plaisirs du lavage pendant environ 1 heure... puis j'attend la suite du programme. 3/4 d'heures plus tard je commence à m'interroger et, en reprenant mon portable je m'aperçois que j'avais bien reçu une réponse avec adresse de rechargement et tout et tout... mais je n'avais pas entendu la sonnerie du message! quel imbécile je fais! je vais peut-être reporter moi-même mon rechargement à demain alors que j'ai speedé pour laver... Je fonce à l'adresse indiquée, je trouve direct, le réceptionnaire regarde sa montre, hésite, puis me fais rentrer: je charge ce soir mais il l'a dit lui même, je suis "fortunate" (un truc dans le genre qui veux dire chanceux j'imagine)!

Je commence donc à remonter sur le Mont Blanc, j'aurais vraiment perdu du temps à couper chez le client, j'ai hésité à m'y présenter vu l'heure tardive, mais j'ai vraiment bien fait car mon weekend s'en verra prolongé de quelques précieuses heures...

on peut même brancher les semies ici !

il fait beau en Italie

une tempête a soufflé dans la semie

le conducteur Allemand m'a aidé à porter mes crochets... je lui rend hommage...

Vendredi 13

Encore un vendredi 13, c'est génial... Je me lève sans réveil à 5h, me recouche à 5h30 et me relève à 6h30. La douche de l'autogrill est spacieuse, propre, déserte et gratuite... serait-ce l'effet vendredi-13 ? La route m'est très agréable en ce vendredi matin, il fait beau, les paysages sont magnifiques, il y peu d'attente au Mt Blanc. Alors je progresse paisiblement vers la Bresse. J'arrive au dépot en début d'après-midi, personne au gazole, personne au lavage, alors tout va très vite et j'achève ma semaine en garant le camion sans décrocher. Je rentre chez moi et je découvre que ma mère m'a fait une supère surprise... décidément, si je fais le bilan, tout est à mon avantage en ce vendredi 13! serait-ce donc vrai? moi qui ironisais sur la Française des jeux ? vite, vite, je cours chez le buraliste gratter un morpion !

fin de semaine ensoleillée

il y a même le téléphérique en haut à gauche...

Régis emmêne son Daf à la montagne

et une carte postale, une!

Samedi 14

Dimanche 15

Françaises, Français; Belges, Belges; mon Président, mon chien; M. l'avocat le plus bas d'Inter, public chéri mon amour... Bonjour ma colère! je te salue ma hargne! et mon courroux... coucou!

Voilà, je me devais de commencer mon carnet de bord de cette manière étant donné que ma semaine à elle-même commencé de cette manière. Je tiens à préciser aux incultes radiophoniques qui me lisent par millions que je fais ici référence à la parodie de justice génialement mise en scène dans "Le tribunal des flangrants délires" au début des années 80, dont les réquisitoires du procureur Pierre desproges passent en boucle entre les tympans de votre héros des routes modernes qui n'en finit pas de rire en ce dimanche soir, bien calé au fond de son poste de pilotage, entre Bourg en Bresse et Orléans.

Parti à 21h, dans l'urgence (ai-je bien besoin de le préciser?), je m'affaire à rejoindre mon client au plus tôt, afin de me mettre en coupure au plus tôt, repartir demain au plus tôt, pour pouvoir recharger au plus tôt afin de revider au plus tôt et recharger au plus tôt...etc etc...

Je coupe devant chez mon client, il est déjà tard ou plutôt.. il est déjà tôt... (si vous en avez déjà marre de lire ces débilitudes passez direct à la journée de vendredi...)

ce dimanche je parts de nuit

Lundi 16

J'ai fait un truc bizarre aujourd'hui: j'ai fait un cauchemar après m'être réveillé...
Tout devait pourtant aller pour le mieux, j'ai dormi devant le grand dépôt tout moche de mon destinataire, je me suis levé près d'une heure 1/2 avant mon rendez vous, j'ai même pris le temps d'improviser un petit dèj Prince de LU - compote. Mais...mais...ce lundi matin va vite s'assombrir dès lors que j'entreprisse de me présenter à la réception...

10h30:
_"Bonjour, Tps Asotrans pour une livraison..."
_"Les livraisons c'est pas ici, c'est Rue (...)"
10h40, Rue (...):
_"Bonjour, Tps Asotrans pour une livraison..."
_"Les livraisons c'est pas ici, c'est batiment 3..."
10h45, batiment 3:
_"Bonjour, Tps Asotrans pour une livraison..."
_"Les livraisons c'est pas ici, c'est batiment 2..."
_"je viens justement du batiment 2, ce sont eux qui m'envoient ici..."
_"de toutes façons il va falloir attendre car ils sont tous en réunion et moi je je ne peux rien faire..."
_"ok, j'ai RDV à 11h30, ils seront revenus?"
_"j'peux pas vous dire..."
11h30:
_"j'peux pas vous dire..."
11h45:
_"j'peux pas vous dire..."
12h00:
_"j'peux pas vous dire..."
12h30:
_"j'peux pas vous dire..."
13h00:
_"j'peux pas vous dire..."
et enfin 13h30:
"oui Monsieur, c'est pour quoi?"

De mémoire de routiers-bressan, j'ai rarement vu pareille entgreprise où le conducteur est à peu près considéré comme ce qui porte bonheur losque l'on marche dedans du pied gauche... Nous étions une bonne dixaine, là, à attendre qu'une poignée de gens vraiment importants car "pouvant nous dire..." deigne s'interresser à notre piètre présence... vraiment, mais vraiment, mais vraiment vraiment je déteste les bases logistiques!

Donc, ma journée continue tant bien que mal, car oui messieurs-dames je n'ai pas que ça à faire, j'ai 3 ramasses au sud de Paris à livrer en foulée près de Bourg en Bresse... je vais bien entendu tout faire en urgence et en retard grâce aux incomodités de mon client matinal...

vivement demain!

on exploite du vent entre Orléans et Paris

baissée au max la semie passe juste...

depuis le poste d'observation...

Mardi 17

Regardez un peu à quel point votre Régis-international manque d'organisation : Régis se lève tôt en ce mardi matin afin de profiter d'une bonne douche; puis Régis entreprend de remettre 36 palettes europes dans les coffres de la semie; puis Régis va pousser de la viande à l'abattoir de Valence vu qu'il n'y a qu'un chargeur aujourd'hui et qu'il galère pas mal; puis Régis s'affaire à trier barrettes et crochets pour les remettre à l'expéditeur... résultat, à peine 2 heures après sa douche Régis sent la transpi, la palette europe, le porc et le crochet à viande... c'est génial...

On a bien galéré pour charger à Valence et cela me fait partir assez en retard... du coup j'arrive sur Grenoble en pleine heure de pointe, heure à laquelle le jeune cadre dynamique étale sa science de la conduite aux routiers insignifiants : je dis cela par pure aigreur consécutive à 2 doigts d'honneurs qui m'ont gracieusement été adressés alors que mes intentions étaient vraiment altruistes sur ce périph grenoblois déjà pas facile en temps normal et vraiment chaotique à 18h...

bref...je continue... mange à Suse (encore)... puis reparts jusqu'au bout de mes heures qui m'amènent sur l'aire d'Arda. J'y trouve une belle place, idéale pour faire un bon gros somme...

en direct du Kansas

les rétros aussi font leur spectacle!

un Belge à Susa

Mercredi 18

J'arrive à 11 h chez mon premier client qui m'annonce direct la couleur: "pas sûr qu'on vide tout aujourd'hui!"... hoho... pas bon du tout ça, je n'ai vraiment pas envie de passer la journée ici, d'autant plus qu'il ne me reste que deux tranches de jambon dans le camion (c'est quand-même le comble). Je pensais qu'ils finissaient à 12h ici, finalement ils vont s'activer dans ma semie jusqu'à 14h. un coup de bascule et je me sauve pour le sud de Modena...

lorsque j'arrive il y a 3 camions devant moi... bon et bien il n'y a plus qu'à choper un bon bouquin pour patienter. finalement pas trop d'attente, les camions amenaient de petites quantités, moi même je ne vais pas rester longtemps à quai. Le plus contraignant reste la remise en ordre du bordel post-déchargement: trier les crochets, les barrettes, les ficelles... descendre le tout dans les coffres...laver la semie... j'en ai pour plus d'une heure.

De toutes façons il n'y a pas d'urgence, je recharge demain matin, donc je peux même prendre le temps de m'arrêter manger, au "Turismo"-Modena Nord. Le repas y est un peu cher (15 euros pour prino-secondo (entrée-plat principal)) mais...mais... je vais véritablement me caler le bide avec les trois rations de pâtes en guise de "primo"... je n'ai pas réussi à dire non! il m'est impossible de refuser LA pasta al dante... Au début le serveur avait le sourire mais ce dernier s'est vite crispé en voyant avec quelle fougue j'encaissais les assiettes...
Je parts du "Turismo" à moitié malade : demain je ne mange pas!

typiquement italien

les Thèques font aussi de la viande...

séance - lavage

Jeudi 19

Je suis entre Parme et Mantova, j'ai passé une très bonne nuit devant chez mon client, mon estomac lui n'a pas chomé et finalement je me sents beaucoup moins lourds qu'hier.

Je charge une semie de pendu. A quai je bouquine. puis en attendant les papiers je me fais offrir le café par un chauffeur italien. je ne le connaissais pas du tout et je l'ai direct baptisé "Mec le plus cool de la semaine"... après lui avoir remis son écharpe, sa couronne, sa 206 CC et ses invitations à la foire à la saucisse de Montbéliard, je reparts direction Parme puis tunnel du Fréjus, destination final: Lyon.

Il fait beau, j'ai le temps, alors j'en profite pour prendre un peu la nationale, c'est toujours ça de gagné. Malgré cela j'arrive sur Lyon assez tôt... Je m'arrête manger au "Vite", c'est pas bon du tout, même si pour "eux, c'est le goût"... bref pour "moi, c'est d'la dobe"...

Je vais ensuite me mettre en place chez mon client. La soirée va être très instructive car consacrée au visionnage inattendu d'un film retrassant l'histoire du groupe "Joy Division". bref je me couche finalement à 1h du mat des riffs de guitare plein la tête.

toute la démesure d'un des entrepôts Ikéa de Piacenza (car il y en a plusieurs...)

homo-débilitus : à plus de 90km/h avec une distance de sécurité d'environ 2 mètres.

voila où finissent pistes vertes, pistes rouges, bonhommes de neiges et jolis paysages...

belle nationale de la Maurienne

Vendredi 20

J'en suis à peine à 4 heures de sommeil lorsqu'un barbare tape au camion: j'ai encore failli tomber de la couchette... apparemment ils n'ont pas besoin de moi donc je finis ma nuit sans me faire prier...

Je me relève au petit matin, retourne chercher les documents, et commence à remettre de l'ordre dans la semie. Je parts ensuite pour Valence où je lave le tout afin de recharger dans la foulée. Café avec un ancien collègue-Vivarais puis c'est repati, au maximum par la nationale, car je ne suis pas d'humeur autoroutienne aujourd'hui. Je récupère un collègue chez Daf à St Paul de Varax puis le laisse au dépôt avant de compléter le chargement de ma semie.

Je traine à droite, à gauche, je remets du gazol, du fuel, de l'AdB, je lave... bref il y toujours de quoi s'occuper.

Finalement je rentre chez moi avec une Bressanne... pas une "fille bressanne" mais une "pizza bressanne" commandée au préalable à la "vieille Auberge" 01570 Feillens-la meilleure pizzeria du monde, de l'univers, de tous les temps...

Donc Régis est coupable, mais son avocat vous en convaincra mieux que moi.

Le Rhône a des allures de mer

vce crétin est resté comme ça près d'une demie heure... affligeant...

team asotrans sous le soleil de Bresse

Samedi 21

Dimanche 22

 

Nous sommes dimanche, il fait beau, c'est le printemps, je retrouve "mon" Daf à 16h30 et le mets au travail à 17h00. J'espère que c'est ma dernière semaine avec ce camion... ce n'est pas qu'il soit mauvais, mais j'ai tout simplement hâte d'avoir un tracteur attitré pour enfin pouvoir y ranger tout ce que j'entasse dans mon sac depuis des semaines... encore un peu de patience...

Sur la route du Mont-Blanc je me fais rejoindre aisément par mon pote Christophe dont le 580 défie les lois de la gravité en se jouant des cols les plus sévères... Rendez-vous est pris pour la régule du tunnel, à condition que je ne n'arrive pas 3 heures après biensûr...

Je suis à peine arrivé aux pieds du tunnel que les convoyeurs ouvrent l'accès aux frigos... là je me dit "cool, trop de la chance, pas une minute d'attente", puis je me mets à la suite des camions qui entrent... tous le monde passe... sauf moi! et oui mec, c'est 7 camions par escorte et pas un de plus! je descends vite voir le pilote pour lui montrer que je suis le dernier, que je suis engagé dans la file, que je suis pressé, que l'on est dimanche, que je n'ai pas que ça à faire et que son règlement est incongru... mais non, encore une fois: le règlement c'est le règlement... hé bien, c'est navrant mes amis... je retourne en marche arrière sur le parking pour 50 min d'attente dominicale pour lesquelles je suis obligé de mettre du "travail" au tachy car cela ne m'arrange pas de couper ici... bref... j'en profite pour lire un peu, ça me calme...

Je reparts et passe du coté italien une vingtaine de pages plus tard... puis effectue ma "vrai" coupure, celle qui est nécessaire, après Ivrea. J'y retrouve mon pote Christophe qui me paie le ju puis je prends la direction de Reggio. J'arrive chez mon client dans la nuit.

Lundi 23

Je vais rester à quai jusqu'à midi. J'ai la bonne surprise de voir qu'ils n'ont pas trop mis le bazar dans la semie en déchargeant: les crochets sont sur les rails, les barrettes sur les crochets, les ficelles regroupées en un tas multicolor au milieu.... c'est vraiment cool car cela me fait gagner énormément de temps, il n'y a quasiment plus qu'à laver... pour cela je file au sud de Modena et j'en profite pour rejoindre un collègue qui m'indique l'itinéraire de ma ramasse à suivre.

Direction Florence. Je passe Bologne et ses travaux bien pourraves puis c'est la célèbre portion sinueuse de l'autoroute A1 qui mène à Florence: interdiction de dépasser sur plusieurs dixaines de km avec fortes déclivités et nombreux virages... je roule à vide et pourtant je stagne à 40km/h... c'est nerveusement très difficile... d'ailleurs certains "craquent" et déboitent pour passer des files interminables de PL, mais au vu des nombreuses voitures de polizia je préfère ne pas tenter.

J'ai été prévenu, mon client n'est pas facile à à trouver, mais grâce aux bons conseils que j'ai eu je trouve du deuxième coup (j'ai juste fait un demi tour et perdu 5 minutes). Le chargement est rapide et ce n'est qu'en partant que je découvre qu'il y avait ici une belle douche bien propre, je note pour plus tard...

Je reparts pour Novara en repassant par Bologne... Mon boss m'indique qu'il aurait été préférable de passer par Gènes - un passage qui s'avère moins long en temps... je note aussi pour plus tard... je roule, je roule, je roule et je roule, les minutes passent et bien que mon point d'arrivée se rapproche progressivement, la mire "4h30" de conduite continue se rapproche encore plus rapidement et va bel et bien me contraindre à refaire 45min de coupure car il va me manquer... 10 minutes! rien d'autre à faire qu'à s'incliner encore une fois devant la toute-puissante règlementation... parfois on rêverait d'être magicien...

le Daf transpire dans le col de Ceigne

La machine infernale à Christophe

Mardi 24

J'ai dormi devant l'entreprise dans laquelle j'effectue ma deuxième ramasse. Il y a une douche, elle doit être bien car mon voisin de parking - un Irlandais - n'en sort plus et va finir par me mettre en retard! finalement lavage rapido et c'est reparti pour 3 livraisons en France.

La première se trouve près de Grenoble, je ne sais pas si ça passe en 4h30, j'essaie on verra bien... 4h20 plus tard je suis à destination, c'est juste-juste... je file ensuite sur Lyon, ma deuxième livraison ne prend qu'un gros quart d'heure... puis j'enchaine avec la dernière près de Bourg. Tout à été assez rapide, rien à signaler sauf que je n'ai pas mangé un vrai repas depuis dimanche midi. Alors ce soir ça va ch..er! Comme je vais charger à proximité, je fais escale au Miroir dans ce resto que j'affectionne tant: il ne faut pas être trop pressé mais la qualité du repas est vraiment irréprochable, des vrais légumes, du vrai pain, du vrai fromage, un vrai paysan accoudé au bar... pas de doute, je suis dans la Bresse profonde! et on y mange bien!

joli Man au lavage

le soir à Firenze

Mercredi 25

Ce matin je ne déborde pas de motivation car une tâche ingrate m'attend dans la semie: descendre 38 palettes et les ranger dans les coffres. Je repousse mon heure de réveil jusqu'à ne plus pouvoir le faire, finalement je prends 3-4 chocos en vitesse pour faire le plein d'énergie et tenir jusqu'au repas (de 22h)...
J'ai trouvé une bonne méthode pour descendre les palettes, je les mets debouts, en biais, les unes derrières les autres au cul de la semie... un peu comme des dominos, ainsi elles sont toutes à niveau pour les reprendre en bas. Oui je sais, je n'ai pas inventé la poudre, ni le fil à couper le beurre, encore moins la poudre à couper le beurre, mais ma technique fonctionne pas trop mal...

J'avais lavé la semie hier soir et j'ai gagné le droit de recommancer car en bougeant les palettes j'ai tout re-sali... 7 euros et un jet d'eau tout pourri plus tard, je me mets à quai pour un peu d'attente et beaucoup de lecture.

Je décolle en fin de matinée, je complète le chargement à Bourg, et je fonce sur spaghettiland pour 3 clients avides de viande fraiche. Je vais couper chez le premier, à Brescia. Pour ce faire j'emprumpte la rocade nord de Milan en heure de pointe - et en travaux - l'opération va me couter une heure. Mon chef en personne m'a fait le plan de ma première livraison, donc pas le droit à l'erreur! bien évidemment mon incommensurrable talent de pilotage associé à mon exceptionnelle qualité d'orientation et mon époustouflant instinct de dénicheur de clients difficiles vont me permettre de ne pas être ridicule devant mon boss et de trouver direct... et de rester modeste...

Je coupe dans une impasse qui ne m'inspire pas des masses... "heureusement" deux autres camions viennent couper là, je me sents moins seul...

ils ont vraiment de jolis ensembles...

tempête de neige coté français

Jeudi 26

J'ai 8h50 de coupure et tout le monde passe devant moi à l'ouverture du dépôt... 10 minutes plus tard je me rue dans la cours comme un sauvage et j'ai la surprise de voir qu'il n'y a personne à la recption des produits carnés... tout le monde est allé s'entasser du coté des primeurs et ça m'arrange carrément! Pour compléter les bonnes nouvelles du jour, je reste à quai seulement 10 minutes... c'est pas des flémards ici, ils la veulent leur bidoche...

2ème client à Verone. Sans le plan détaillé au mètre près de mon pote Christophe, j'aurais peut-être passé la semaine à le chercher: pas de nom de rue, pas de nom de zone, pas d'enseigne, pas facile quoi... pas facile non plus la manoeuvre, une fois en place, la rue est complètement bloquée... On vide "au robot" des carcasses de boeuf, je participe activement au déchargement sans quoi je pense passer la matinée ici... finalement j'ai gagné un café, c'est toujours sympa.

Après avoir localisé mon dernier client sur la carte j'appelle mon boss pour qu'il me confirme : oui oui c'est bien dans la pampa! Ok alors direction Piacenza, puis la pampa Piancenzèse... je roule, ça va pas trop mal, je passe un bled dont le nom est curieusement identique à celui que je cherche: je dis "curieusement" car d'après mon itinéraire j'ai encore beaucoup de route à faire... c'est quoi le délire ?... je m'arrète au premier commerce qui vient, montre le nom de mon client... c'est bien là, à 300 mètres... Sur le coup j'ai rien compris mais c'est cool, et puis ce n'est pas la première fois que ça arrive avec les adresses italiennes qui comportent souvent des surprises... j'arrive en pleine pause de midi, je fais donc moi même ma pause de midi, puis je décharge ce qui reste dans la semie.

La bonne nouvelle du jour c'est que j'ai la possibilité de recharger, les caristes m'attendent à une demie heure d'ici, alors je fonce pour ne pas rater l'occaz...

16h, j'ai mon complet de palettes dans la semie, je n'ai plus qu'à retourner en France, mes heures m'amènent jusqu'au Chatelard, décidément tout ce passe pour le mieux aujourd'hui.

voila qui donne envie de faire ce job...

vallée d'Aoste

Vendredi 27

J'ai dormi comme une masse pendant que mon estomac s'affairait à réduire en miettes l'énorme entrecôte savoyarde dévorée la veille... Au réveil je file prendre une douche: c'est pas "comme à la maison" ici, c'est "mieux qu'à la maison", sans blagues... bref je profite de ce cadre très agréable pour prendre aussi le petit dèj... c'est donc frais comme un gardon des eaux limpides de la Reyssouze que je descends sur Bourg.

Je livre en fin de matinée puis je rentre aux dépôt. Il y a tout un tas d'occupations diverses et variées qui s'intercalent autour d'un repas de midi pris avec les collègues. Je rentre dans la soirée sans trop trainer: il y a une répète sur le feu.

pas facile-facile!

un temps magnifique sur l'Italie

Samedi 28

 

Dimanche 29

Aujourd'hui je parts pour - normalement - ma dernière semaine en Daf. C'est vraiment un bon camion niveau confort et habitabilité, par contre je suis content de laisser cette boite automatique qui ne m'enchante pas... une fois le camion lancé c'est agréable, mais pour tout ce qui est démarrages, manoeuvres, passages délicats j'implore le dieu-levier de vitesses (célèbre dieu de la mythologie routière grèque).

Je suis parti de chez moi "à l'arrache", ce qui ne surprend plus personne, mais tellement à l'arrache que j'en ai oublié la moitié... et notamment mon appareil photo... cela ne m'était encore pas arrivé depuis le début de ma retentissante carrière de routier-documentaliste-grandreporter-aventurier-grandmangeurdechocoPrince, mais voilà, je l'ai fait... ce n'est même pas une blague en vue du 1 avril imminent... c'est tout simplement nul...
Donc que faire pour rendre ce carnet de bord visuellement attrayant?... il suffit de piocher dans les archives pour ressortir quelques photos qui dépérissent dans les entrailles de mon disque dur et de leur donner enfin leur chance en les mettant sur le devant de la scène, à vue de mes 45000 lecteurs hebdomadaires assidus.

Je parts pour le Nord aujourd'hui, ça change; j'ai un client en France et un autre en Belgique. J'arrive dans la nuit et je ne trouve pas de place pour garer les 35 mètres de mon ensemble devant mon destinataire, alors je vais échouer non loin de là dans un endroit bien glauque...ça ira très bien pour dormir.


le surperbe Mercedes à Sylvain devant le superbe relai du Chatelard

Le team - Cotto avec Kéké aux avant-postes

Lundi 30

Livraison très laborieuse pour débuter cette journée et cette semaine: tout d'abord on ne sait pas ce que je fais là, personne n'attend la marchandise... puis on décide de vider quand même après avoir consulté tout un tas d'intervenants allant du responsable logistique à la femme de ménage... puis il n'y a pas le matériel nécessaire pour vider alors il faut encore attendre... bref la cata et 2 heures en moins au compteur.

Mon heure de RDV pour livrer en Belgique sera respectée uniquement si je ne mange pas... donc je ne mange pas...
C'est assez étrange de revenir là ou je suis tant venu sous les couleurs des Tps du Vivarais, l'avantage c'est que je n'ai nul besoin de carte pour trouver ma route.
Il n'y a que des filles sur le quai chez mon deuxième client, j'espère donc y venir plus souvent... même si la communication se limite au néant imposé par la barrière de la langue...

Je reviens charger en France, j'ai théoriquement le temps car ce chargement est prévu demain, mais je décide de me présenter dès ce soir "au cas où". Manque de bol, il n'y a pas moyen... soudain je regrette tout ce que j'aurais pû faire en Belgique plutôt que de venir ici : passer chez Delrue pour alluciner sur les prix exorbitants des accessoirs PL, passer à la Total de Rekkem pour alluciner sur l'énormité des assiettes de spaghetti à 7 euros... mais je suis là, en France, et je décide de faire un tour dans la zone commerciale toute proche pour ne pas alluciner du tout devant la fadeur d'un royal cheese avec ses frites grasses.

de retour au vaisseau spatial, je plonge à cerveau ouvert dans mes lectures du moment, ce qui ne fait pas les affaires de mon carnet de bord...


daf au soleil

mogolfière au soleil


ça me rappelle mes voyages pour Lyon en TER...

magnifique

Mardi 31

Je me suis finalement couché très tard et la sonnerie du réveil n'est pas la bienvenue... J'ai dormi là, chez mon client, devant les quais. 8h, je me présente à la reception... accueil très agréable: au début on m'ignore, je fais signe pour leur montrer qu'il y a une personne qu'ils ne connaissent pas devant eux, et que si cette personne est là c'est sûremment pour quelquechose... bref, on vient me voir, on me fait attendre, puis finalement on m'envoie bouler avec la politesse suivante "11h pas avant, au revoir monsieur!". Je reste stupéfait en revoyant la lucarne du guichet se fermer avec détermination devant moi... je retourne au camion.

J'ai prévenu mon boss pour l'attente -et pour l'accueil- mais il n'y a pas grand chose à faire, c'est apparemment coutumier ici. Je finis par charger et aidant à caser les palettes trop larges, en filmant celles qui ne le sont pas, en étant le plus sympa et le plus courtois possible - à l'opposé de ce qu'ils m'ont montré ici car je sais très bien qu'ils n'attendent qu'une chose, c'est de tomber sur LE nerveux qui entrera direct dans leur jeu... bref, je continue comme ça jusqu'aux "papiers", tout bien poli - tout bien dossile...
Ce n'est qu'au moment de partir que je rebomdis sur une ultime réflexion désagréable d'une vipère de la réception pour lui débaler, toujours très calmement, ce que je pense de ce genre de boite pourrie avec des des bons gros malins comme eux qui, faute de responsabilité supérieure à la gestion de la photocopieuse, exercent leure pseudo-autorité sur les chauffeurs et jouissent intensément en voyant les situations s'envenimer... bref, au moment de partir tout le monde est au garde-à-vous dans le bureau pour chasser le grand méchant routier qui à osé s'exprimer... je finis par partir en disant "au revoir" (je dis toujours "au revoir", même à mon chien).
Je ne donnerai pas le nom de cette boite car ils ne méritent même pas d'être cités, même en mal...

Donc ma journée commence "réellement" après cette altercation, je descends sur Bourg en faisant moit-moit, un peu d'autoroute et un peu de nationale. Je vide le soir et file mettre en coupure au dépôt. Une fois n'est pas coutume, je décide de rentrer chez moi, c'est la bonne occaz pour récupérer mon appareil photo.

j'avais levé la suspension, le poids à tout affessé

tranquille...la queue à l'air...

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