Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Mai 2009

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Vendredi 1

Samedi 2

Dimanche 3

Quel week-end mes amis ! Il y a bien eu trois jours mais je n'ai rien vu passer... et je me retrouve là, aux commandes de mon camion, parti à la conquête de l'Italie en ce dimanche après-midi-post-festivités. Je dis "post-festivités" en référence biensûr à cette formidable fête qu'a été le repas FDR. En effet, le repas FDR c'est un peu l'ouverture de la truite pour les pêcheurs, les NRJ-Music-awards pour les amateurs de playback ou le rendez-vous du dimanche matin (sur le parking d'Auchan-Vesoul) pour le passionné de tuning, c'est un indispensable!

J'ai donc découvert que chaque "pseudo" du forum cache en réalité un être humain, ou un "Caroto", et que tous témoignent le même engouement à sortir enfin la tête du monde virtuel le temps d'un samedi après-midi. Et puis j'ai été agréablement surpris de rencontrer les lecteurs de mon CDB... en gros ma notoriété a atteint un niveau que seul Jacques Chirac - à la foire à la saucisse - a jusqu'ici rencontré, merci chers lecteurs, je suis troublé...

Donc voilà, je me fais maintenant une idée de qui tu es, toi...
Toi "Fly57" et tes 19 nationalités;
Toi "Sweden" qui n'est même pas Suèdois en fait (j'en étais sûr!);
Toi "Laroutière68" dont les nattes justifient,je pense, ce mystèrieux surnom : "Nath";
Toi le frangin qui à l'air d'une crevette à coté de "Caroto";
Toi "Caroto" qui à l'air d'une crevette à coté de...heu... toi "Caroto" et tes allures de danseuse-étoile;
Toi Thomas et ton goût immodéré pour la gastronomie locale;
Toi Nico-le Suisse, ton fromage et ta bonne humeur;
Toi "Ptidud" le plus cool des Feillendis-Belges;
Toi "PetitePomme" que j'ai enfin pû rencontrer... Comment ça ce n'était pas elle??? mais c'était qui alors?
Toi "StLuc" qui lit ça pendant que tes élèves se copient dessus au fond de la classe;
Toi Phil26-Le-Grand et tes blagues qui ont l'insolence de tutoyer les plus mauvaises inspirations de Smaïn;
Toi Bibi07-La-Grande dont j'ai vraiment apprécié la prise de position autoritaire concernant la dissolution du Choco-Prince en milieu lacté;

Hélas je ne peux citer tous le monde... mais j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir des gens vraiment différents et pourtant unis par les liens sacrés de la fièrté d'être routier...Amen.

Autant dire que si j'écris cela pour évoquer ma journée de dimanche, c'est parce que mon esprit est resté à la journée de samedi. Le décollage à bien évidemment été laborieux (pas de provisions, peu de linge propre...)
, mais cela a-t-il vraiment de l'importance lorsqu'on a l'esprit ailleurs? Oui, ce dimanche je roule heureux car j'ai vu hier des gens tous simplement heureux d'être ensemble... l'Etre Humain n'est donc pas cette brute individualiste???... je vais plancher là-dessus jusqu'à 2h15, puis je vais couper le contact pour continuer cette réflexion dans mon sommeil...

je pars tout blanc aujourd'hui...

...sur la route du Mt Blanc

Francesca Balzani vous présente ses jolies dents

Lundi 4

C'est peut-être le réveil que j'aime le moins: le "réveil parce qu'il fait chaud"... J'ai à peine dormi 5 heures que je tourne en rond et en sueur dans la couchette. Je ne m'attendais bien évidemment pas à ce que quelqu'un vienne taper au camion tellement nous sommes nombreux devant l'entrée de l'entreprise... Italien, Polonais, Danois, Allemand, Hollandais, Tchèque, Espagnol, Belge... et biensûr Bressan... nous attendons tous de décharger notre bidoche, et je me demande bien où ils la rangent vu la quantité que cela représente. A 12 je suis à quai, à 14 je suis vide, à 15 1/2 la semie est en ordre, à 16 1/2 c'est nickel je peux aller recharger.

Je fonce sur Firenze, je fonce à 25 Km/h sur Firenze... oui, même si je suis vide, je ne roule pas plus vite dans les montagnes car je suis bête et discipliné donc je respecte l'interdiction de dépasser! Aujourd'hui il y a un convoi exceptionnel devant moi... je respecte l'interdiction! Le convoi descend jusqu'à 15 km/h en monté... je respecte l'interdiction! (mais je suis de plus en plus pâle). Le convoi atteind une vitesse faramineuse de 32 Km/h en descente... je respecte l'interdiction! (mais je me suis mangé l'intérieur des joues, les ongles et j'attaque des doigts...). Au final, pas moins de 2h30 pour Modena-Firenze, record battu!

J'arrive chez mon client, stressé comme si j'étais sous perf' de caféïne, et je me retrouve à charger la semie avec un tire pal électrique qui déconne plein pot... je suis au bord de la rupture... Vous connaissez peut-être: le genre de tire-pal qui s'arrête net en plein élan, on percute alors le "guidon" en pleine "zone sensible" et la palette manque de s'étaler sur vous pour achever le triste tableau...

Je pars dans la soirée, comme je n'ai rien dans le ventre je mange un "Capri" sous les pompes entre Pistoia et Lucca... c'est assez inhabituel mais il y a un doux parfum de je ne sais quelle fleur sur cette station, des Lilas il me semble . Mon voisin de parking en profite à pleins poumons: il a sorti la table, la chaise, le réchaud et il fait sa popotte pendant que je mange mon sandwich minable... Je me trouve ridicule alors qu'il s'imagine peut-être, d'après les quelques regards furtifs que nous échangeons, que je le trouve lui-même ridicule...

Je roule, je roule à calandre déployée jusqu'à mon improbable point de chute vu l'heure avancée: L'Auberge du Chatelard... et bien figurez-vous que je ne m'en reviens pas mais il reste bel et bien une superbe place, là, encore une fois sous les pompes mais à un endroit hors service... c'est génial, je suis content mais je n'ai pas le loisir d'être content trop longtemps: je m'endors direct.

du beau monde sur le parking...

non, il ne faut pas craquer!

voici un chauffeur organisé

Mardi 5

Quelle aubaine de se réveiller dans ce cadre idyllique qu'est l'Auberge du Chatelard: de la douche au repas tout est nickel, ainsi je démarre cette journée de la meilleure des manières. Direction le dépôt - d'abord, la Bretagne - ensuite.

Tiens? je passe devant le centre routier de Moulins... quel dommage qu'il soit déjà tard: j'avais pour idée d'aller faire la photo officielle du "repas-Régis-de-FDR", photo sur laquelle on aurait eu la joie de découvrir le seul invité de ce repas - Moi - posant fièrement sur la butte qui jouxte le magazin BUT... c'eût été drôle... mais en 4h20 j'arrive après Paray-le-Monial, alors je m'arrète au Relais le Vitry en Charolais pour ma deuxième pause gastronomique du jour... j'aime bien ce resto, mais ça fait un peu beaucoup, deux restos dans la journée... d'une part mon portefeuille - tout neuf tellement il sert peu - n'a pas l'habitude, d'autre part mon estomac n'a jamais eu autant de travail... mais bon, je suis content de manger là quand-même et je repars pour à nouveau 4h30 de volant.

Sur la route c'est incroyable comme il ne se passe rien... alors j'écoute la radio... Arsenal-Manchester-Franck Sauzé et tout et tout, c'est bon, j'ai déjà donné la semaine dernière... "La Chauve-souris" de Bigard, "L'addition" de Muriel Robin ou "Le scrabble" de Palmade, hé! ho! Rire-et-chansons, faut faire tourner un peu!... Difool, Romano et les niais auditeurs abrutis de Rn'B, je n'en peux plus... vite un CD, n'importe lequel mais vite! Je pense qu'un jour j'investirai mon immense fortune dans une émission de radio à la gloire des camions, des guitares et des chocos-Princes...

Au final je monte jusqu'à vendôme, enfin un peu après, en compagnie de Gainsbard. J'ai décidément beaucoup de chance: le tachy s'arrête à 4h26, mon point de chute est bien classe, dodo!

l'homme face à la machine

et dire qu'il klaxonnait lui tout à l'heure... pfff...

SVP remettez des caissières!!!

on se bouscule à Vitry...

Mercredi 6

J'ai dormi a coté d'un Cayon... non pas que j'aie dormi à coté d'un chauffeur mal-propre, j'ai dormi à coté d'un premium des Tps Cayon... (rire interminable). Ce matin c'est paradize: temps superbe, vue superbe, petits oiseaux mélodieux, réveil en douceur... non, vous ne lisez pas le carnet de bord de l'intrépide Suèdois - qui a l'art de trouver les bons plans pour des coupures de rêve - vous lisez bien celui du spécialiste de la coupure pourrave, la coupure le long de l'autoroute, la coupure devant l'abattoir qui pue, la coupure à quai pour encore plus de sensations... et comme je suis content ce matin, je vais gambader dans la nature chatoyante, humer le doux nectar des fleurs, faire des roulades dans l'herbe exquise et brouter avec mes amies les vaches... l'extase je vous dis...

Une fois mon pétage de cable terminé, je fais quelques clichés et je lève le camp, direction la Bretagne. Sur mon itinéraire il y a quelques traversées de villages laborieuses, celle de Ernée par exemple. J'ai remarqué un truc: je suis une "fiote". Pourquoi? Tout simplement parce que losqu'il y a croisement difficile, c'est toujours moi qui m'efface pour faciliter le passage... Par défaut j'aurais tendance à vouloir le faire, par courtoisie - et j'aime être courtois, mais je reste parfois stupéfais de voir comment certains amis-collègues s'imposent en force... Que se passe-t-il lorsque deux tels bourrins se croisent?

Je livre à midi, juste avant la pause. Du coup je ne mange pas et je fonce sur mon lieu de rechargement. Les petites routes Bretonnes sont sublimes, il y a moultes villages pitoresques, malheureusement mon pare-brise est très sale et mes photos ne rendent rien. A 14h je suis à quai, je recharge pour Chartres. Le temps de prendre une douche et un bounty en guise de repas, je repars pour essayer de vider ce soir (la livraison étant prévue pour demain).

Sur la route je fais un échange de crochets avec mon collègue Ali, puis je fonce tout droit chez mon destinataire. Pas de Mc Do, pas de resto routier, pas de cabanne à frites... aujourd'hui je jeûne... je n'ai pourtant aucun impératif me l'obligeant, je n'ai juste pas envie de m'arrèter dans mon élan, c'est tout...

Alors à 20h00 je suis arrivé, sur le parking de cette grosse usine perdue dans la campagne. Au poste de garde j'apprends que l'on ne me videra pas ce soir, non pas qu'il n'y aie plus personne - ici on décharge jusqu'à 22h, mais juste par ce que j'ai rdv à... 8h15 demain! Je ne suis pas plus énervé que ça, il n'y aucune raison de l'être d'ailleurs, mais je suis las d'écouter ce gardien qui part dans des élucubrations moralisatrices primesautières... je rentourne au camion qui m'attend au milieu du grand parking, je démarre pour allez là-bas, dans le coin le plus reculé du grand parking.

Alors que devant moi un corbeau est occupé à vider l'intégralité d'une poubelle pour dégotter, pourquoi pas, des miettes de choco-Prince, je retrouve à ma grande joie une boite de maquereaux tiède ainsi qu'une boite de "lapin sauté aux 2 moutardes" (rien que ça) et une brique de soupe "poireau-pommes de terre" de ma grand-mère Liebig. Autant dire que c'est la fête dans la cabine ce soir! Pour couronner le tout Barcelonne écrase Chelsea 1-1, Franck Sauzé entre dans une transe communicative, Bigard fait le sketche de la chauve souris, Difool évoque le sujet tabou de l'odeur corporelle - avec avis du scientifique Romano... il n'y a que Lenoir qui garde les pieds sur terre... à 23h j'arrête tous ce brouhaha.

en direct du pré!

photo de l'année selon le jury composé de: moi.

dans un village breton

Jeudi 7

Joyeux aaaanniversaire! joyeux aaaaniversaire! joyeux aaaaaaaaaaaannniiiiiversaire... Maman! joyeux aaaaannniiiiiivveeeerrsaiiire!!!! vite vite, il faut que je l'appelle... mince ça ne répond pas, je retenterai ce soir...

Alors pour commencer, je me suis re-présenté au post de garde, non-pas à 8h15 mais à 6h15 car je suis pénible... résultat à 6h30 je franchis enfin la barrière et à 7h00 je suis vide, cool! alors j'entreprends de monter sur Rungis d'après ce que j'avais cru comprendre de mon programme hier... Sur la route je commence par croiser Will84 qui ne me voit pas malgré mes 135 appels de phares... puis je prends une mauvaise direction, encore une fois, mais pour un léger détour cette fois-ci... et j'arrive à Rungis sans trop d'encombres. Dans le marché, je parviens à négocier le prix du lavage - 25 E au lieu de 35 E - je n'en reviens pas, moi le plus nul en affaire sur cette planète, moi qui paie ma baguette de pain 5 euros sans broncher, moi qui donne deux fois mes impôts tous les ans... bref je suis bien content jusqu'à ce que je me présente chez le client où je découvre... mon collègue Loïc... Je ne charge pas ici, il y a changement de programme, alors c'est reparti pour Montreuil, Roissy et Lagny.

A Montreuil je passe devant la zone Mozinor, elle me rappelle de bien mauvais souvenirs du temps où je roulais pour M. Nabucet: J'y suis venu une fois, j'ai rarement vu un endroit aussi peu pratique en camion. Ca ressemble à un garage-Majorette, celui qu'on à tous eu dans notre jeunesse avec les 3 étages et les tourbillons... ici c'est ça grandeur nature! Mais heureusement je charge plus loin et tout se passe bien... Sauf qu'en repartant la voie rapide me renvoie obligatoirement sur Paris, il fallais prendre par l'autre coté et je ne savais pas...

Un quart de tour de périph plus tard je monte sur l'aéroport Roissy-CDG. J'ai l'adresse d'un bureau de transit, je vais trouver difficilement. Je fais un peu tâche dans le grand batiment ou le costard-cravate est de mise (moi j'ai mes chaussures de sécurité blanches, la classe...). Un employé m'emmène jusqu'au lieu de chargement, chez Air France Cargo, puis s'en va. Je donne les documents, on m'amène alors un conteneur rempli de gros sacs au cul du camion, tout est en vrac dedans...
"Houlà! on va devoir tout charger à la main?"
alors l'employé-Air France me regarde avec un sourire narquois:
"ON va devoir?"... pour ne pas dire "TU vas devoir!"
Ok, capito, je tombe la veste, retrousse les manches, je n'ai même pas l'intention de discuter, je n'ai pas de temps à perdre avec ça... Alors je "me cogne" les sacs un par un, tout seul... ça aurait pû bien se passer si deux employés hyper motivés n'avaient pas engagé la conversation à 5 mètres de moi... ils tous deux sur leur chariot, déconnent plein pot sur le match d'hier en me projetant des regards obliques de temps à autres... moi je commence à sérieusement transpirer, plus de nervosité que de fatigue:
"excusez-moi de vous interrompre mais... personne n'aurait la bonne idée de me filer un petit coup de main?"
"Ha non Monsieur, désolé c'est impossible"
"Impossible?"
"Oui impossible: nous sommes là pour mettre la marchandise à disposition du client, notre service se cantonne à celà."
"Ha ok..."
Donc si je comprends bien, comme leur service "se cantonne à cela", ils sont déchargés de toute initiative spontannée d'entre-aide, de toute solidarité... bravo les mecs... vraiment j'hallucinne et je commence à marquer ma colère par de petits signes qui viennent entraver leur conversation...
"je peux avoir du film SVP?"
"j'ai du scotch si vous voulez?"
"non! je veux du film! est-ce que je peux au moins avoir du film?!!"
Mes 2 grosses palettes enfin filmées:
"et un tire-pal vous avez?"
j'ai cru un temps qu'ils n'allaient pas m'en amener tellement ma question les agaçait - pas moyen de discuter tranquille.
Je n'ai pas le droit de toucher au tire pal car "il y a eu un accident en 1995" alors c'est l'employé qui charge en me rappelant toutefois qu'il fait une exception car depuis "un autre accident en 1997" il n'a pas le droit... je suis à bout... je sents qu'il va y avoir l'accident de 2009 s'il continue à me soûler...
je finis par quitter mes amis travilleurs sans me faire prier.

Ma dernière ramasse se passe heureusement très bien et je redescends vite sur Bourg, je livre le tout dans la soirée. Je fais mon plein dans le noir et sous la pluie, je lave dans le noir et sous la pluie, je rentre dans le noir, sous la pluie et avec The Cure dans le poste: ambiance festive en Bresse ce soir. 3 jours de weekend, je vais finir par y prendre goût!

conduite à Paris

chez Air France Cargo...

depuis les embouteillages on fait de belles photos

Vendredi 8
Samedi 9

Dimanche 10

Aujourd'hui est un grand jour: Régis l'anti-conformiste, le balèze, le rebelle, celui dont la supériorité naturelle lui permet de se moquer en permanence de ses congénères, celui qui a l'arrogance de caser dans ses carnets de bord les plus beaux modèles de voitures-tunées croisant sa route... celui-ci donc, se préprare à.... tuner son camion! Comment expliquer cet étrange comportement? Comment est-ce possible? Régis est-il réellement idiot?... il est encore trop tôt pour le déterminer mais tout laisse à croire que oui.

Je suis même venu en avance, c'est à dire un peu moins en retard que d'habitude, pour accomplir la sus-dite infamie! Voilà, j'ai décidé de mettre deux bavettes sous ce triste pare-chocs noir, et attention, la tâche est rude, j'ai 4 boulons à serrer! Mon mécanicien personnel, le très affuté Fredo01, a tout préparé pour me faciliter le travail car il connait mieux que quiconque mes vertus de bricoleur, celles-là même qui me firent poser 4 enjoliveurs en une journée ou monter à l'envers tous les feux à diode de mon précédent carrosse. Donc pour aujourd'hui c'est simple, c'est 4 vis à tourner, je pense que c'est à ma porté... et je pense juste: en à peine 20 minutes - soit 5 minutes par vis - mes deux bavettes pendent dignement et redonnent un peu de vie à ce trop sombre pare-chocs. Je suis content du résultat, Fredo01 à encore excellé dans sa mission, je n'ose imaginer à quel point mes camions seraient "tristes", "communs", "normaux" sans mon mécano perso...

Il faut que je m'affole un peu car l'heure tourne. Je pars vers 18h, le camions déborde de provisions, pour une fois j'ai à peu près pensé à tout, j'ai même pris ma plaque lumineuse que je compte bien repeindre cette semaine n'ayant pas le temps de faire ça le week-end...

Direction Roissy-CDG. Si la route est obstinément linéaire le temps-lui est indécis: il pleut, il ne pleut plus, il pleut, il ne pleut plus... pas moyen de penser tranquille! obligé d'actionner et d'éteindre sans arrêt les essuis-glace!
Je traverse Paris sans encombre et j'arrive à Roissy. On ne peut pas stationner n'importe où dans l'aéroport, d'ailleurs je rencontre plusieurs panneaux qui me mettent en garde. Le problème cependant, c'est que les parking prévus sont saturés, que cela fait maintenant 30 minutes que je tourne en rond dans ces allées bordées de grosses dalles en béton peu appréciées des pare-chocs (même avec bavettes), et que ça commence à bien faire: je ne compte pas tourner toute la nuit... alors voilà, la méthode du bourrin, je chois devant mon second client de demain à moitié à cheval sur le trottoir, juste devant le panneau "interdiction de stationner"... je me positionne néamoins de manière à ne gêner personne et je coupe tout.


changement de look

sur le périph'

Lundi 11

J'ai très bien dormi, je n'ai même pas entendu les avions pourtant très nombreux à passer au dessus de ma tête. Je commence donc par mon deuxième client, pas de souci je n'ai que 3 palettes à bouger. Au terme d'une manoeuvre à contre-main chirurgicale je m'active avec mon tire pal car il n'y a pas de temps à perdre. Second client dans la foulée et me voilà parti direction Bruxelle, capitale européenne et terre d'asile de notre expatrié Bressan Ptidud. J'y effectue ma dernière livraison du jour puis je redescends sur la France.

Mon chef me confirme que je pars mercredi pour la Croatie, j'en avais eu écho ce weekend, je suis très content mais aussi un peu inquiet car mes papiers ne sont pas à jour... on verra ça mercredi matin.

En attente de consignes à frontière, je sors ma guitare; les douaniers sont juste là, à 50 mètres de moi, et je gratte devant leurs yeux interloqués... c'est en plein solo du célèbre tube "la positive attitude" de mon idole Lorie que ce fichu téléphone vient m'interrompre. La mission si je l'accepte: aller me mettre en place pour recharger demain matin près de Lille. Vu que cela me laisse pas mal de temps libre ce soir, je vais enfin pouvoir peindre ma plaque... A peine dans la cour j'apprends que finalement je recharge près de Lens, alors pars vite m'échouer sur le parking de la grande base logistique, j'ai rendez vous demain à 6h, j'arrive à 19h: je peux faire pile 11h de coupure, cool!

J'ai pas mal de chose à faire. Tout d'abord, ma vaisselle. Il faut beau, je sors tout mon basard sur les marches coté passager et je boucle ça en 10 minutes. En rangeant mon bidon d'eau dans le coffre, j'aperçois les échantillons de film coloré (pour recouvrir les feux) que Phil26-idole-des-jeunes m'a généreusement cédé, car il sait très bien que le tuning est ma raison d'être. Alors minutieusement je vais découper de quoi recouvrir mes antis-brouillard, juste pour voir ce que ça donne. Je colle le film sur les feux, je regarde ça pendant un bon quart d'heure... ok, c'est moche, j'enlève tout!

Il fait déjà nuit lorsque je me lance dans la "cuisine". Je mange et je refais la vaisselle...

Je peux enfin entrependre ma lourde tâche de la semaine: remettre au goût du jour ma plaque nominative lumineuse. Souvenez-vous, cette plaque était verte sur mon précédent FH, et cette couleur n'est vraiment approprié à mon camion actuel, il faut tout refaire en blanc... A l'aide d'un "Posca" je vais donc recouvrir lettre par lettre en passant entre les diodes... c'est long... c'est chiant... mais je vois le bout du tunnel vers 1h du mat': "RRRRRR...EEEEEEEEE...GGGGGGGGGGG...IIIIIIIIII...SSSSSSSSSSS", voilà c'est fini! j'ai plus qu'à caser ça dans le pare-brise.
Mais alors pourquoi mettre son Prénom aussi gros à vu de tous me direz-vous? Je ne sais pas... Au nom de l'humour j'ai failli écrire "GERARD", "PATRICK" ou "CHRISTELLE" j'ai parfois peur d'être incompris...

ils cherchent vraiment à nous faire peur!

j'ai tenté les phares jaunes

en plein travail

Mardi 12

6h00, je me présente à la réception.
"houlà, mon pauvre ami! Il n'y a rien de prêt! Il y a un préparateur de commande qui n'est pas venu ce matin et blablabla et blablabla... reviens dans environ 1h30..."
7h20, je me représente à la réception.
"houlà, mon pauvre ami! Tu sais la commande ça représente beaucoup de travail, j'ai mis quelqu'un dessus... reviens dans 30 minutes..."
8h00, je me rereprésente à la réception.
"houlà, mon pauvre ami! si tu veux mets toi à quai mais je te préviens il y aura un peu d'attente..."
Un peu d'attente dit-il... ça fait déjà 2h que je regarde ma montre, bien que je n'aie pas de montre ça devient très agaçant...
9h45, je quitte enfin les lieux, la journée ne fait que commencer et j'ai déjà "mangé" l'amplitude: génial!

Heureusement, le programme du jour est assez simple: descendre sur Bourg pour tout vider ce soir. Alors je descends. Tiens? je croise un chevelu vers Dijon... un petit coucou par la fenêtre et puis s'en va... lui en Angleterre, moi en Croatie... quelle drôle de métier!

J'arrive sur Bourg juste à temps pour l'amplitude, je vide et je rentre chez moi afin de réunir les documents nécessaires à l'obtention d'un passeport d'urgence: tâche périlleuse qui m'attend demain matin...

c'est pas à Monaco le prochain GP ?

Phil26 himself

Mercredi 13

Gros coup de speed en ce mercredi matin, jour du marché à Pont de Vaux, jour du passeport à Bourg en Bresse. Je fonce à la préfecture pendant que mon chef emmène mon camion en douane à Mâcon. (Toi, jeune lectrice assidue persuadée de m'avoir croisé à Mâcon ce matin, désolé de te décevoir mais ce n'était pas moi...). C'est assez laborieux à la pref' mais je parviens à obtenir le fameux sésame juste avant midi... mon voyage s'est joué à peu de chose, je suis soulagé!

Pas de répit pour autant, il faut que je parte le plus tôt possible. A 12h30 mon camion est de retour et c'est du péage de Bourg-Nord que débute mon escapade en Croatie. Je vérifie une dernière fois qu'il ne me manque rien... tout est ok, je lève les amarres. Je n'ai même pas regardé précisément où j'allais en Croatie... pour le moment je roule vers Venise, et même un peu après si la circulation est fluide. Je ne perds pas trop de temps au tunnel, j'arrive sur Milan dans la soirée.
Je m'attendais à des embouteillages monstrueux mais à ma grande surprise ça roule très bien sur la tangenziale nord... je n'y comprends rien?
Je continue et coupe 45 minute à Bergame, le long de l'autoroute car les quelques stations que j'ai rencontré sont déjà saturées. Je profite de cette pause pour manger puis je repars pour Venise.

Comme le trajet s'est déroulé sans encombre, je prévois d'attérir finalement sur Trieste... où exactement? ça on verra...
Ca faisait un petit moment que je n'avais pas emprunté cet axe, je constate que la traversée de Venise - autrefois cauchemardesque - se fait dorénavant sans péage et sur une nouvelle rocade bien large.

Vers les 9h30 de volant je suis aux aguets pour dénicher le coin improbable. Il est minuit, je sents que ce n'est pas gagné... une station... et puis une autre... et puis encore une autre.... j'en ai marre il n'y a pas moyen de se poser, nul part... le tachy approche dangereusement les 10h... dès lors toutes les solutions sont envisageables mais comme par hasard il n'y a même plus de place sur les quelques renfoncement qui bordent l'autoroute... En territoire connu je serais sorti dans la première ZI, mais la région de Trieste est assez vallonnée et j'aperçois peu d'usine depuis l'autoroute. J'arrive à la barrière de péage de Trieste, ultime espoir au vu de mon tachy qui m'annonce 9h58 (en sachant biensûr qu'il y a toujours la fameuse minute supplémentaire, généreusement offerte pour mettre le routier conciencieux dans l'embarras). Comble de misère, il est impossible de se poser au péage. Alors voilà, je suis dans le rouge... 10h01...02...03...04...05... En pleine cinquième minute j'aperçois un renfoncement sur le bas coté, bingo! je me case là dedans, c'est bon je ne suis pas trop près de l'autoroute, le frigo n'embête personne sinon moi, je stoppe ici avec biensûr la minute en plus qui porte à 10h06 mon statu de délinquant...

je n'ai toujours pas regardé où je vais éxactement en Croatie, mais là je suis fatigué, je reporte ça à demain matin.

Je pars en Croatie faire de la pub pour Lambéret

rocade de Milan étonnement fluide

les joies d'une coupure sur l'autoroute

Jeudi 14

Quelle bonne surprise en allumant mon PC ce matin! Oui, quelle bonne surprise de découvrir que mon logiciel microsoft-autoroute-2006 ne couvre ni la Slovénie, ni la Croatie... (c'est d'ailleurs pour cela que je n'ai pas pu établir correctement les itinéraires ci-contre). Bon... on va faire sans... J'ai quand même un atlas assez détaillé de l'Europe et finalement ça suffira largement.

Drôle de sensation que celle que j'éprouve ce matin! Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas eu ce frisson devant l'inconnu, prémice à l'aventure d'une journée durant laquelle je vais peut-être galérer mais je vais à coup sûr ressortir comblé dans ma quête perpétuelle de nouvelles expériences, de nouvelles routes et de nouveaux paysages. Ainsi, en voyant les panneaux "Slovenia", je ressents le même picottement dans le ventre que ce jour où j'ai fait ma premère livraison, que cet autre jour où j'ai pris le Shuttle ou que celui où je suis arrivé à Wien dans le brouillard... rien de planifié, rien d'acquis, tout à découvrir! C'est pour cela que j'aime mon métier!

Bon revenons-en à la réalité tangible, concrète, à la situation présente, on fera des discours plus tard... Voilà J'arrive en Slovénie. Je sais que ce pays est depuis peu membre de l'EU, mais je me demande si l'entrée sur son territoire est libre au même titre que celle des autres adhérants, car j'ai crû comprendre qu'il y avait des histoires d'accords de Shengen ou je ne sais quoi... bref, je décide, dans le doute, de suivre les petits panneaux avec des camions dessus qui m'amènent à l'autoport... j'arrive devant un gardien, c'est 8 euros... ça commence mal, je suis obligé de payer le simple fait de traverser l'autoport alors que je n'ai rien à faire ici, j'aurai dû passer sans m'arrèter...

Dans cet autoport sont parqués des dixaines et des dixaines de camions TIR. c'est assez impressionant, ça ne ressemble pas à ce que l'on a l'habitude de rencontrer sur les aires d'autoroutes françaises où les camions sont généralement récents propres, colorés... ici c'est tout l'inverse, le tracteur est généralement dans sa deuxième, troisième ou quatrième vie, la bâche se porte flottante, la couleur se veut terne, les portes de semies arborent des autocolants en tous genres, la plaque TIR est partout...

J'entre donc en territoir Slovene, direction Ljubljana. Depuis l'autoroute, on voit des forêts, des collines, des forêts, des collines, puis des forêts et des collines, enfin on s'extasie devant la multitude de forêts et de collines... Voici alors Ljubljana, impressionante capitale slovene bordée de forêts et de collines. La traversée est fluide et je prends alors la direction de Zagreb sur une nouvelle route qui, à ma grande surprise, jouxte la forêt et les collines. Finalement, que dire de plus concernant ce pays sinon qu'il est boisé et vallonné? A 12h30 j'en vois déjà le bout en arrivant à la frontière croate.

La frontière croate: ma première "réelle" frontière, la première fois que je sors de l'UE avec un camion. Il faut l'avouer, je n'ai pas trop l'esprit tranquille en arrivant ici, toutes ces formalités me sont inhabituelles, je n'ai jamais connu les déclarations en douane si ce n'est une fois, pour une livraison à San Marin (peu comparable)...
J'ai cela dit beaucoup de chance, mon destinataire entreprend de venir lui-même accomplir les formalités, cela constitue pour moi une lourde tâche en moins et une bonne occasion de voir comment ça marche...

Rien à signaler aux premiers contrôles d'identité, d'autorisation bilatérale, de poids et de véhicule... je peux dès lors me parquer avec les autres pour faire la déclaration en douane. Premier constat - et je m'en doutais - je suis le seul Français sur le parking. Avec un peu de recul, je peux même dire que je suis le seul Français depuis ce "Delta Route" croisé hier à Venise...
Je suis quand même assez surpris car en plus d'être le seul Français, je suis quasiment le seul ouest-européen à cette douane Croate. Il y a juste un ou deux Espagnols, et peut-être aussi un Italien là-bas...

Dimitri et son Fils Anthony viennent à ma rescousse pour faciliter les formalités. Autant je ne connaissais pas du tout ce genre d'endroit, autant je me doutais un peu de ce qui m'attendait, je vais rester éberlué par le déroulement des opérations...
Tout d'abord, il faut savoir que dans ces lieux le chauffeur n'est rien, ou du moins considéré comme tel: on ne vous parle pas et si on doit le faire c'est en Croate, on ne répond pas à vos questions, on ne fait d'ailleurs aucun effort pour vous comprendre, on ne vous sourit pas, on ne vous regarde pas... bref, du transitaire au douanier il ya ici une belle brochette de gens aigris, blasés, indifférents...
L'attente se compte en heures et dépend uniquement du bon-vouloir des différents intervenants. Prenons le cas par exemple du douanier: Qui sur cette bonne vielle terre à plus de pouvoir que le douanier? Ce dernier en jouit d'ailleurs pleinement surtout lorsqu'il tombe sur un cas plutôt interessant: un camion français de produits frais...
J'avais déjà entendu parlé de certaines pratiques courantes dans ce genre d'endroit... aujourd'hui je peux dire que j'ai vu comment ça se passe réellement... et que c'est assez déroutant...

Heureusement d'ailleurs que mon destinataire est là, car je n'aurais pas compris un dixième des requètes des douaniers...
Il y a beaucoup d'attente et ça m'embête, non pas pour moi, mais pour Dimitri et le petit Anthony (5 ans) qui doit trouver le temps bien long.... Pour patienter je lui fais une visite guidé de mon camion, car Anthony est un King-Of-The-Road en herbe et ses yeux sont autant écarquillés que les miens à son âge devant ce camion qui paraît demesurément grand du haut de ses 5 ans...

Cela fait maintenant 4 heures que nous sommes là et la situation n'est toujours pas débloquée: la principale menace est le contrôle vétérinaire qui pourrait immobiliser la marchandise pour un moment...
Je laisse Dimitri et son fils rentrer car ça commence à faire long et apparemment, je devrais obtenir mes documents dans la soirée. J'attends. Dans le grand couloir des bureaux de douane c'est un peu le défilé "primtemps-été-2009" du professionnel de la route: la mode est cette année au jogging, porté de préférance très bas, avec les sandales et pourquoi pas des chaussettes dans les sandales pour faire encore plus classe...

Ha, ça y est! on s'intéresse à moi! Comment? je dois me mettre à quai? bon ok... je mets le camion là où me l'indique... il n'y en a pas pour longtemps en fait, il s'agit juste d'un ultime prélèvement pour "analyses"... analyse gustatives sans doutes...

Me voilà donc parti après pas moins de 7 heures d'attente en douane. Je passe Zagreb et file à mon point de rdv avec Dimitri, Hélène et la petite famille qui ont l'immense gentillesse de m'inviter à manger ce soir. c'est vraiment sympa! imaginez un peu si tous les clients faisaient ça!? oui, imaginez un peu, le mec aigri derrière son hublot dans la base intermarché vous dire: _"rendez-vous à 8h, pas avant!!! et puis en fait... viens manger à la maison si tu veux?"... non, on en est loin...
Nous passons une très bonne soirée autour d'une incroyable pizza (5 euros, un mètre de diamêtre...). On en oublirait presque que demain il faut se lever à 5h... alors je me fait ramener au camion, je dors dans la cour d'une usine de yatch.


arrivée en Slovénie!

des collines et des forêts...

douane croate flambant neuve ((?)ce pays postule pourtant à l'UE)

interminable attente

voici Anthony King-of-the-road!

Vendredi 15

Réveil à coté des bateaux ce matin. il est 5h45 lorsque mes hôtes arrivent en camionnette pour m'escorter jusqu'au lieu de livraison pas évident à trouver... Alors me voilà en train de suivre la voiture-pilote, nous traversons des petits bleds escarpés, ça roule assez fort mais c'est bon je peux suivre. (je pense que tout seul j'aurais mis le double de temps!). Je vide dans un entrepôt perdu dans une zone industrielle peu accessible. Manoeuvre à contre main et déchargement au tire-pal.

Une fois l'opération terminé, le cariste me fait signe de le suivre dans la pièce d'à coté... alors il me regarde d'un oeil complice, sa moustache se retrousse et me dit : _"Schnaps?" Houlà, c'est quoi ça? de la gnôle? heu... il est 6h du mat'...heu... je risque de le décevoir... d'ailleur son oeil coquin commence déjà à devenir sombre : _"heu...Ja!...Yes!...Oui!...ok". Alors il sort sa bouteille de "schnaps" du fond de son placard et m'en sert un plein verre... _"Houlà, houlà, houlà... c'est bon!! ...heu...va bene.... heu.... m.rde il comprend rien!". Je bois une fine gorgée de son "débouche-évier" et découvre tout le circuit qu'emprumpte le liquide dans mes entrailles... Je lui offre généreusement le reste du verre car c'est bon... j'ai bu un peu pour lui faire plaisir mais une gorgée ça suffit...

Voilà, le camion est vide, je dis au revoir à tout le monde et je retourne en sens inverse, direction Zagreb puis la frontière. Je me fais un peu moins de soucis car je vais passer à vide. Lorsque j'arrive, je suis le seul camion, c'est mauvais signe: ils n'ont que ça à faire, me contrôler...
Présentation des papiers, pesage, c'est bon ça se passe plutôt bien... j'arrive au poste Slovene, je suis à peine arrêté qu'un contrôleur ouvre la portière coté passager. Il regarde mes tapis me dit un truc du style _" wouhha tu as de biens jolis tapis!!!" et pose dans la foulée la grosse godasse toute sale dessus... Je vous hais les mecs!!! Vous mériteriez que je vous joue un peu de guitare pour vous faire comprendre votre douleur!... Voilà, le douanier est dans la cabine, il ouvre tous les placards, regarde à droite à gauche... j'espère juste qu'il ne va pas tomber dessus... oui tomber sur ce qui pourrait me causer de grave ennuis... oui tomber sur mes 4 paquets de chocos-Prince (saveur tout choco, les meilleurs).

J'entre en Slovénie, il y des forêts et des collines, des collines et des fo... comment ça je radote???

Je repasse enfin en Italie et je vais charger près de Mantova. Je coupe là bas.

j'ai dormi avec les yatch

j'ai suivi la camionnette

bientôt les élections en Croatie

sur la route...

et revoilà les collines et les forêts...

Samedi 16

Voilà une journée qui commence bien mal: j'ai à peine fait 5 km que je roule de tout mon poids sur un lapin... le pauvre... j'ai horreur de ça!
Mission du jour: rentrer au bercaille, rien de plus. la route est plutôt déserte, rien à signaler... arrivé au tunnel il y a plusieurs camions qui attendent. Parmi eux, un Tps Coquelles immatriculé en France, le chauffeur est dehors, je m'approche: _"salut, ça fait longtemps que vous attendez l'escorte?". Alors comme unique réponse j'ai un balbutiement incompréhensible dans une langue de l'Est...

Nous passons le tunnel. Je double mon interloculteur au niveau de Cluses... pas d'appel de phare... ce monde est cruel: les lapins se font impunément écrasés, les routiers ne se comprennent pas et ne font même pas l'effort de s'entre-aider... je rentre sur Bourg, j'aperçois la grande ruine qui borde le lac de Sylan, moi non plus Phil26 je ne l'avais jamais vu... en cherchant bien on voit toujours les choses différemment.

vu de l'intérieur

vu de l'extérieur

la ruine près du lac

Dimanche 17
Lundi 18

Mardi 19

Mardi! nous sommes bien mardi et je commence seulement ma semaine! Pas question de m'autoriser un retard ce matin, après un long week-end comme ça je n'ai aucune excuse. Alors je speed et du coup j'arrive à l'heure dans la cour. J'attèle une semie chargée pour St Quentin Fallavier et je mets des palettes europes à laisser chez un client en passant dans la plaine de l'ain.

Tout se passe pour le mieux, il fait beau, il y a peu d'attente, pas de souci... j'en viendrais presque à regretter une quelconque galère pour égayer un peu cette journée... Je fais tout dans la foulée: je vide mes palettes là, livre un client ici, recharge là-bas, revide ici... Le temps passe et je me rends compte que je n'ai pas mangé... c'est pas grave, comme dit le proverbe :"quand la livraison va, tout va!"...

Dans la soirée je descends sur Nice pour ma dernière livraison. Je croise quelques voitures de luxe au niveau de Cannes... Il doit s'y passer quelquechose? je regarde ma montre: 21h30... et dire qu'à quelques centaines de mètres d'ici il y a Brad Pitt, Sharon Stone, George Clooney, Mouss Diouff, Léonardo Di Caprio...etc etc... et dire qu'en ce moment-même Quentin Tarantino monte les marches! qu'en ce moment-même Steevy aimerait les monter! qu'en ce moment même des hordes de fans implorent notre Johnny national puis se réjouissent finalement de l'othographe de "Jacky Holiday" - son sosie officiel selon "C'est mon choix" (la regretté emission culturelle quotidienne de FR3)...

Houlà, mais je m'égars! revenons-en à cette livraison à Nice qui se livre en fait à Carros... lorsque j'arrive il n'y a personne si ce n'est le gardien. Ce dernier m'invite à patienter jusqu'à minuit - heure d'ouverture de la réception. Je fais une croix sur ma coupure en Italie, je n'aurai pas l'amplitude. finalement je suis vide à 0h30 et il me reste 10 minutes avant de dépasser cette dernière... et je vais la dépasser: de 15 minutes car je ne souhaite pas dormir dans cette ZI escarpée alors je décide je filer jusqu'au premier parking venu, c'est à dire celui du péage St Isidor... c'est pas top mais c'est mieux que rien. De toute façon je suis naz et pour dormir - je n'ai que ça à faire - ce parking conviendra largement. stop à St Isidor.

resplendissante Mornas

j'aime ces ensembles ardèchois

couché de soleil sur l'A8

Mercredi 20

Ouais ok, c'est pas top St Isidor pour dormir, surtout parce que ce péage est 100% automatique et que, comme dans tous les péages automatiques, il y a un usager sur cinq qui reste bloqué... donc réveil en fanfare ce matin. Je pars à 10h - direction l'Italie; le gros de la circulation est déjà passé. Le soleil est au zénth, moi je reste dans mon camion et j'en prends plein la vue: la mer est bleue, le ciel est bleu, ça ressemble à la route des vacances... et d'ailleurs ça me remémore des souvenirs: une année nous étions parti à l'aventure (pour traquer les Hollandaises) sur ces côtes Italiennes avec mon pote Romain, nous avions attéri dans un camping coincé entre l'autoroute et le chemin de fer (un vrai paradis), et finalement nous passions nos journées à mater les camions au dessus de nos têtes. Aujourd'hui c'est moi qui passe sur ce pont, et comme à chaque fois que je passse ici, ça me fait bizarre...
Cette "autostrada dei fiori" (comprenez: autoroute des fleurs, pas de Patrick Fiori), est à la fois la plus belle et la plus escarpé que je connaisse, il n'y a que des ponts et des tunnels, on est loin de l'ambiance soporiphique de l'A39, l'A5, l'A11, l'A26...et toutes les autres...

Je charge avant Piacenza. Lorsque j'arrive, il y a juste ce qu'il faut d'attente pour que je me prépare un bon gros sandwich jambon-cancoyote, le genre de truc qui vous cale un ventre pour 3 jours. Il fait très chaud aujourd'hui, jusqu'à 32°, finalement j'aurais peut-être dû manger un truc plus léger...
Manoeuvre sur la nationale pour la mise à quai: une bonne occasion pour moi de faire le malin devant les automobilistes qui attendent (et qui doivent plutôt m'insulter de "bastardo" - insulte très en vogue sur les routes italiennes - plutôt que de s'extasier devant ma dextérité surnaturelle, surréaliste, irrationnelle, époustouflante, déroutante, innée et incommensurable). je charge en 30 minutes et je pars pour la France.

Sur le chemin du retour j'écoute un long débat politique, un genre d'assemblée nationale italienne (ça doit être cela d'ailleurs), sur la Raï (1,2 ou3 - je ne sais plus). Figurez-vous que c'est très pratique pour essayer de comprendre et surtout d'assimiler du vocabulaire ou des constructions de phrases. Je vais laisser ça dans le poste quasiment une heure... jusqu'aux publicités en fait, que je ne supporte pas plus en italien qu'en français... alors l'heure est venue de laisser My Morning Jacket propager leurs bonnes inspirations via les 110 dB de mes hauts-parleurs.

Le soir je mange chez "l'Ancien" avec mon collègue Olivier et la dream-team des Tps Courvoisier: Nico et Ludo.

Baie de Menton

Où s'arrète la mer? Où commence le ciel?

San Remo

dédicace à Romain!

Jeudi 21

Vendredi 22

Drôle de semaine que celle en cour! le programme du jour est plus que maigre; je dois juste livrer à 15 minutes du dépôt. Donc pas grand-chose à signaler et surtout pas grand chose pour enrichir mon CDB... Si, je pourrais dire que j'ai revu mon pote Kéké des Tps Cotto et qu'on a bu le café ensemble; je pourrais dire aussi que de retour au dépôt j'ai frotté les chromes de mon camion pendant 3 heures et que cela m'a couté 2 énormes coups de soleil sur les épaules...

Si, il y a bien eu cette petite annecdote: en rabattant le rétroviseur frontal, ce dernier m'est resté dans les mains... ma foi ça débarasse...

Finalement je suis rentré chez moi pour profiter un peu du soleil lourd des faubourgs de Pont de Vaux, week end torride en perspective.

dans la cour ce matin...

dans la cour aussi ce matin...

Samedi 23

Dimanche 24

36°! nous sommes le 24 mai, il est 17h et il fait 36° sur Pont de Vaux. La ville toute entière est assommée de chaleur: les anciens se cloîtrent derrière les volets, les plus téméraires jouent à la pétanque, et Régis quand à lui fait des grands allé-et-venues dans son petit apparatement car il sent, c'est même sûr maintenant, qu'il va encore être en retard...

Aujourd'hui c'est jour de fête: j'attèle une "Chéreau"!!! J'entends certains dire _"et alors? c'est une semie comme les autres..." Non! Ce n'est pas une semie comme les autres! c'est une Chéreau... effectivement comme sur une Lamberet ou une Frappa il y a une caisse isotherme, 2 portes, des coffres...sauf qu'ici tout est de bonne facture.

On connaissait les hommes-sandwich qui paradaient des les rues coincés entre deux panneaux publicitaires... me voici au volant du camion-sandwich, à parader en affirmant haut et fort les vertus de "Arc Assurances": "Arc assurances"?... la meilleure compagnie d'assurance!... "Arc Assurances?"... une compagnie qui assure grave!... "Arc assurances"? ... ça déboite sa race... "Arc Assurances"? la compagnie qu'il vous faut!... (pour ceux qui n'auraient pas tilté, je suis en train de rédiger un carnet-de-bord-sandwich...). Me faire ça à moi! moi qui peste contre la pub dans les médias, moi dont la boite aux lettres affraie les facteurs: "Pas de pub sinon jte butte!"... Encore si j'adhèrais au message, pourquoi pas... exemples: "une guitare, une vraie... Fender Jazzmaster!" ou bien "un choco, un vrai... Prince - saveur tout choco!" ou encore "un site internet, un vrai...fierdetreroutier.com!".... là c'est "Arc assurances" et il est déjà 18h30 lorsque je pars montrer ça aux passants...

Dans les rond-points je regarde la semie... c'est vraiment la classe de trimbaler une Chereau! (ne serais-je pas en train de faire de la pub là?).

Cap sur l'Ouest, cap sur la Bretagne.

Quelle bonne idée j'eus, dans cette course perdue d'avance avec le soleil, de soumettre à mon ouïe la voix christaline d'Emiliana Torrini. Le moment est précieux: le grand astre, apparemment résolu à clore cette journée, m'offre en sursis ses plus beaux rayons rouge-orangés... sur ce magnifique tableau vient s'épanouir le chant nacré de l'artiste Islandaise dont le dernier opus est une pure merveille... Si le bonheur se cache dans quelques furtifs moments s'en était un.

La nuit arrive et avec elle le mauvais temps.
Fougères se présente sous son plus beau déluge. Une fois chez mon client je peine à me mettre à quai car je ne vois rien et je ne peux pas ouvrir la fenêtre sans me faire tremper...

cette semaine je parade en Chéreau

je l'admire dans les rond-points

Lundi 25

Je me réveille vide ce matin: on a déchargé à ma place, on a remis les palettes europes et on ne m'a même pas viré du quai... si bien que j'ai pu m'adonner pleinement à ma seule véritable passion: ronfler.

Programme du jour: 2 ramasses dans le 35.
1er ramasse:J'ai rarement vu des clients aussi éxigeants sur la qualité des palettes europes. j'ai dû en ressortir six et chacune d'entre-elle était minutieusement passée au crible. bien entendu si je laissais faire selon leurs méthodes les 6 palettes "non conformes" restaient chez eux... mais c'est mal connaitre Régis-La-Pince: j'exige de les récupérer, il y aura toujours moyen de les refourguer quelquepart...
2ème ramasse: j'ai rarement vu des clients aussi peu regardants sur la qualité des palettes europes. Je leur en ai filé 6 non-conformes et personne ne vérifie... ils m'ont fait poireauter 2 heures, c'est ma vengeance personnelle...

Me voici reparti pour Bourg en Bresse. J'aime rouler le soir lorsque la route se vide de tous ses jeunes cadres dynamiques pour revenir enfin à ses véritables hôtes: les hérissons.

Sur Vierzon c'est à nouveau le déluge... à tel point même que les automobilistes se mettent en warning sur la BAU... j'ai 45 min à faire, ça tombe bien, je me gare en vrac sur l'aire qui fait rêver les chats, les chiens et les Régis: l'aire des "Croquettes". N'a-t-on jamais entendu un nom aussi stupide?

J'ai tenté de ne pas rouler plus de 9h aujourd'hui, mais c'est bien 9h06 qui s'affiche lorsque je coupe le contact sur ce grand parking pourri qui borde la RCEA, près de Charolles... c'est pas top mais à 2 heures du matin je ne comptais pas trouver mieux. Je suis à peine arrivé qu'un mec chelou commence à tourner autour du camion: je lui fais comprendre de dégager prestement avant de tirer les rideaux.

j'aime cet ensemble!

La Loire

déluge nocturne à Vierzon

Mardi 26

Effectivement ce parking est pourri, mais il faut voir plus loin. Comme mes 11 heures de coupures me laissent un peu de temps libre je décide d'aller voir ce qu'il y a là-bas, juste derrière... et bien figurez-vous que juste derrière il y a un étang, un château au bord de l'étang, des vaches au bord du château et des mouches sur le cul des vaches... quel bonheur! je m'approche de l'étang. En plus de voir le reflet de ma superbe silouhette dont les parfaites lignes sont difficilement retranscrites dans l'eau tellement elles sont parfaites, je découvre, en regardant plus attentivement, que ce plan d'eau regorge de poissons. En me posant quelques minutes, j'assiste même au spectacle inattendu du frai des carpes: elles montent en surface, font des remous, des sauts...etc quel dommage que je n'aie pas de canne, de harpon ou de fourche pour manifester toute ma cruauté!

"Bon, c'est pas le tout mais j'ai un métier, hun !" comme on dit lorsqu'on a rien d'autre à dire, me voici reparti pour Bourg en Bresse après 11h et 1 seconde. Au dépôt j'ai de quoi m'occuper: pleins, lavage camion, douche... et je continue cette journée en prenant la direction du sud, via la route nationale car j'ai le temps. Tiens? je passe devant Tps du Vivarais, ça fait bizarre... j'ai failli m'arrêter manger à Tain comme dans l'ancien temps... puis finalement non... pas motivé. alors je descends tout debout jusqu'à chez mon client, qui, à ma grande surprise, me réceptionne illico presto... cool! tout le monde est bien sympa là dedans ça fait plaisir... je repars alors de bonne humeur, toujours plus au sud. Je me tape la traversée interdite d'Orange sans trop avoir le choix: il y a des travaux non-anoncées sur l'ultime accès à l'autoroute... en pleine journée c'eût été cauchemardesque, en pleine nuit c'est juste la grosse galère.

Objectif du soir: trouver un endroit pour me poser devant mon client pour recharger demain... cet endroit sera un maigre trottoir peu confortable...je n'aurais pas dû venir jusqu'ici, tant pis...

l'étang en question

on atteint l'insignifiance abyssale

Christophe et sa bête sauvage

sous les feux de la rampe

Mercredi 27

mon chargement est prévu pour 14h. je tente à 11h... non, ce ne sera pas avant 14h. je charge pour le 33.

Beaucoup de monde sur l'A9 cette après-midi, beaucoup de camions surtout. On se double, se redouble, on se colle, on ne fait pas de cadeaux... c'est infernal... je suis donc très content de voir arriver l'A61, beaucoup plus calme. Tellement calme même, que je ne me souviens avoir doublé personne, et personne ne m'a doublé non-plus, jusqu'à cette anecdote: je roulais paisiblement devant ce magnifique couché de soleil toulousain, j'avais dans la main gauche mon appareil pour capter LA photo souvenir, quand soudain, un camion, dont je tairais tout indice permettant de l'identifier, a déboulé à une vitesse hahurissante dans mon dos, à une vitesse de voiture en fait... voilà ce qui s'est passé: je ne sais pas si le conducteur a vu mon appareil photo, s'il a cru que j'allais par exemple le filmer "en flag", mais il a posé un gros coup de freins juste après m'avoir dépassé, puis il s'est calé à 90 devant mon nez et m'a ainsi fait ch.er jusqu'à Toulouse... Ce malheureux ne s'imagine sans doute pas que ce qu'il manigance m'indiffère à peu près autant que les programmes de RadioFrance en jour de grève, et que autant je reste à l'affût pour capter un joli couché de soleil autant je n'éprouve aucun intérêt à garder une photo collector de son tas de féraille...

Sur cette même autoroute, toujours le soleil dans la tronche, j'ai malgré-moi mis des vents au "Toulousain" - avec son joli Daf, et au "Caroto" - avec son puissant klaxon... désolé les gars je ne voyais pas grand chose...

je vide à minuit dans une grande base et c'est assez rapide. Il me reste alors 3 heures de conduite pour descendre tout shuss sur Orthez, tout par la nationale. Cette descente sera un véritable plaisir: je suis vide, la route est déserte et sèche... je coupe l'autoradio pour profiter pleinement de ce terrain de jeu. J'ai juste un peu peur de croiser un animal errant sur les longues lignes droites landaises... ce n'est pas avec les phares-Volvo que je vais y voir clair...

objectif atteint, j'ai mis 2h15, j'ai cru voir passer une bestiole dans un virage (un sanglier je crois) mais je n'ai rencontré aucun souci jusqu'à maintenant. Car oui les galères c'est pour maintenant... j'arrive à l'abattoir, déjà il faut que je transvase les palettes europes une à une dans les coffres... c'est pénible mais ce n'est rien comparé à ce qui m'attend. Il faut que je lave la semie. Il y a un poste de lavage mais le tuyau ne m'offre qu'un mince filet d'eau... il va falloir faire avec ça... il est 4h du matin et deviens fou tellement la tâche est titanesque: en gros c'est comme si je décidais de laver ma voiture avec une brosse à dent... mon cauchemar se termine avant 5h, mise à quai, dodo.

en camargue

cité de Carcassonne

spectacle gratos

Jeudi 28

Elle est bien longue cette autoroute du sud-ouest... heureusement qu'elle m'offre ce magnifique panarama sur les Pyrénées pour me divertir un peu. Je suis chargé en pendu et c'est ce qui me rebute un peu a couper par les départementales pour éviter Toulouse. Finalement je traverse la ville rose comme un éclair.

j'aurais aimé rejoindre l'aire Narbonne et sa bonne douche en 4h30 mais ça ne va pas le faire, alors ce sera l'Aire des Corbières (ou un truc dans le genre - je ne sais plus), et ça va, c'est pas trop mal...

Arrivé sur Montpellier je passe un coup de fil opportun à mon héros Phil-sech-und-zwansich, pour savoir un peu où est-ce qu'il prèche sa bonne parole... Il est juste devant moi l'animal! Alors ok c'était pas prévu mais pour une fois qu'on peut manger ensemble je ne peux pas rater ça! On se rejoint au Leclerc de Vendargues, haut lieu de la gastronomie locale. A peine avons-nous commencé à piller le buffet pour justifier le prix exorbitant (selon moi) du menu, nous voyons passer un Aveyronnais carnetdeboriste devant la pizzéria. C'est bien Malibu-twelve, qui, ayant vu MON camion et pas le White Diamond (pourtant juste derrière), était parti à ma recherche... Rendez-vous compte de la détresse de notre webmaster: on a pas vu son camion! hahaha...j'en ris encore!

C'est la première fois que je croise Malibu12, le célèbre rédacteur en chef du carnet de bord de Malibu12. Phil26, quant à lui, reste fidèle à lui même: un look de surfeur ardèchois (les meilleurs) et un humour de Popekophile voir de AnneRoumanophile suivant son inspiration... bref on passe un bon moment surtout lorsque je leur explique comment passer une semaine en dépensant 1,50 euro... j'ai comme l'impression qu'on se moque de moi?

Ce repas se transforme ensuite en congrès annuel des carnetdeboristes, on échanges de idées, des témoignages, officiellement c'est la bonne entente et la déconnade... mais chacun sait qu'il y a des tensions soujascentes et que la moindre réflexion mal-venue pourrait aboutir en baston générale... alors les 3 accolytes regagnent leur tannière pour 3 carnets de bord sur le même sujet: "Comment Régis fait-il pour vivre une semaine avec 1,50 euro"...

Pour ma part, il me reste 3 heures à rouler. Je m'arrête sur l'aire de "Jas Pellicot"... ça veut dire quoi d'ailleurs "Jas Pellicot"? et qui attribue les noms aux aires d'autoroutes? et pourquoi les aires d'autoroutes ont-elles toujours des noms bizarres? et pourquoi je parle de ça? et pourquoi pas? ça te pose un problème? qu'est ce qu'il y a tu veux te battre? bah viens! viens! si tu crois que c'est comme ça qu'on va règler les problèmes du chômage, hé ben je prie de croire que pff... ben...pfff...heu...ouais... (je me lance dans l'imitation, j'espère que vous aurez reconnu)

je suis en terre conquise

je suis en terre sainte

Malibu12 en pleine action

Phil26 est aussi fierdetredesaintpéray

Vendredi 29

Avant de passer en Italie avec mes 20t de bidoche, il faut que je fasse les pleins du tracteur et de la semie. Quelle joie de rejoindre la station Esso-Express de Carros! Une belle station! complètement inadaptée aux camions! avec un super tuyau d'à peine 1 mêtre! Avec un pistolet SANS cale qui qui vous achève les tendons, les muscles et les nerfs! avec des clients automobilistes désarmés devant le pâle sourire de l'automate! je hais les Esso Express! Dans mon grand catalogue des haines 2009 je les place au niveau du Prince "double saveur", du mercedes Axor, du douanier Croate, de la pub "Carglass" et des chanteuses de Rn'B ou pire, de Raï n'B... c'est dire...

Je passe la frontière. Il n'y a pas trop de monde aujourd'hui sur cet axe, mais le soleil est au rendez-vous... arrivé sur Piacenza ça se corse: Apparemment tout Milan part en weekend vers le sud, la circulation est très encombrée... Il est déjà 17h30 lorsque j'aperçois Modena, j'aurais aimé vider aujourd'hui mais il va être trop tard, de toutes façon la livraison est prévue pour demain donc no soucy... Pour courronner le tout je vais faire trois fois le tour du bled avant de trouver mon client: une boite typiquement italienne capable d'acueillir 5 camions là où il n'en tient que 2... je suis rentré dans la cour, c'est quasi impossible d'en sortir, je suis pris au piège, je vais couper là et finalement c'est pas plus mal car je suis en pole position pour décharger demain...

Il y a un vent de folie ce soir, c'est énervant, mais ça ne m'empêche pas de partir à l'aventure car depuis le super poste d'observation que m'offre la cabine j'aperçois une jolie rivière en contre bas... décidément quel dommage d'avoir oublié ma canne à pêche!

Finalement je retourne au camion car il y a vraiment trop de vent. Je réalise que ce ne sont pas 5, mais 8 camions qui sont maintenant entassés dans cette minuscule cour... ça promet pour les manoeuvres de demain... mais demain est un autre jour.

esso-express / galère-express

j'aime mon job!

On pique une tête?

j'espère ne pas avoir oublié le frein de parc...

Samedi 30

ils m'ont levé à 5h les enfoirés! juste pour que je bouge mon camion, pour qu'un autre bouge à son tour, pour qu'un autre bouge à son tour, pour qu'un autre bouge à son tour,pour qu'un autre bouge à son tour, pour qu'un autre bouge à son tour, pour qu'un autre bouge à son tour, pour que celui qui était garé tout au fond puisse enfin sortir... quel bordel! bon, ils me vident en premier quand-même et à 8h30 je me sauve en vitesse, je ne remets pas la semie en ordre ici c'est infernal. Alors je m'arrête ranger tiges et crochets sur un parking perdu au milieu de nul part, puis je file laver à Castelnuovo Rangone.

Le samedi matin, l'Italien moyen à deux choses à faire:
_faire du vélo - je rencontre un nombre impressionnant de cyclistes
_laver sa voiture - toutes les stations de lavages sont combles

En rejoignant Modena-Sud, j'ai fait un truc de dingue: il y avait un petit stand où l'on vendait des cerises, j'en ai acheté pour 5 euros!

Je descends me mettre en coupure à Florence, je ne sais pas où aller exactement, je sais juste que je vais vers Florence. Sur l'autoroute c'est encore pire qu'hier... et dire qu'on entend parler de "crisi" partout où l'on passe!

Je fais une pause doccia à Bologne... j'ai la grande joie de trouver une douche spacieuse, propre et surtout gratos! je ne savais pas que cela éxistait encore... bref je continue. Ne sachant où aller je stoppe finalement sur une station pas trop mal à l'entrée de Firenze. Je ne me gare pas avec les autres PL mais dans un renfoncement où je suis pénard, tout seul.

C'est quand même dingue, je suis à Florence, l'une des plus belles villes au monde avec Moulins, Valenciennes et Pont de Vaux, il y a ici moult visites à faire mais je suis là, sur ma station "Api"... même si j'ai une place de choix c'est vraiment idiot... je n'ai pas tenter de partir à l'aventure...tant pis...

en plein lotissement

nickel, prêt à recharger

je passe le week-end ici

Dimanche 31

autoradio, Guitare, ordi, pioggia, cerises...

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