Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!
Juin 2009
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Lundi 1

6h du matin ce lundi 01 juin... un téléphone hurle à la mort sur ce parking humide de Florence... c'est son réveil... mais lui ne l'entend pas... ou plutôt il refuse de l'entendre car un rapide état des lieux lui confirme qu'il peut se lever un peu plus tard sans compromettre son rendez-vous de 8h... finalement il va se lever à 7h30 et sauter derrière le volant pour éviter toute catastrophe... ce Régis n'a vraiment aucune volonté!
Voilà, mon "plantage" à Florence prend fin ce matin et je me dois de vous en offrir un rapide résumé: "(...)"
Tout est dit! ce week-end j'ai fait: "(...)" comprenez : "rien". Non, j'exagère! J'ai joué de guitare... j'ai aussi dormi un peu... j'ai lu des contes d'Oscar Wilde ...et enfin j'ai passé deux soirées entières à me battre avec les moustiques! (passionnantes comme soirées).
Au final, j'ai fait pas mal de choses mais...mais...mais... je m'en veux encore de n'avoir pas profité mieux que ça d'un week-end à Florence... en effet, mes activités auraient été les bienvenues pour un week-end, une semaine, ou même une vie entière à Montluçon... mais là c'est Firenze! quand-même! bref, passons...
J'ai passé tellement de temps dans ce camion immobile que je me surprend à le voir bouger ce matin... il était temps.
J'arrive chez mon client après un petit quart d'heure de route. chargement, papiers, douche et c'est reparti dans l'autre sens. Le 1 juin juin est férié en France et le 2 juin est férié en Italie: cela ne vous donne pas envie de devenir exploitant-transport! concrètement, les camions se font rares des 2 coté des Alpes, mais les chaussées ne sont pas désertées pour autant... une horde d'envahisseurs les ont pris d'assaut: les touristes!
En voiture ils sont les plus nombreux. Il s'agit généralement de la petite famille, conduite par le papa, et ce dernier est toujours pressé... on a l'impression qu'il va au travail! Horreur, un camion ose doubler: vite vite je lui balance une rafale d'appel de phares!...
En moto ils sont encore plus pressés. Bien qu'ils soient les moins envahissants, ils faut toujours s'en préoccuper et anticiper leur volonté de passer à tous prix... et puis bon... ils remercient toujours en levant la patte, et ça c'est cool! Moi aussi des fois je sors la patte par la fenêtre pour remercier à mon tour...
Enfin il y a eux : les camping car... Ils sont pour la plupart innoffensifs, c'est vrai... il s'agit souvent de "tonton Fernand" qui emmène "tatie josette" à la plage... on a envie de les aimer, d'être courtois... mais... mais... malgré eux on les hais! ils sont pénibles! ils sont mous! ils roulent à 88 quand je veux rouler à 90! ils mettent un quart d'heure à payer 1euro20 au péage! ils sont partout! je n'en peux plus!
du calme... du calme... moi aussi un jour je serai vieux et j'emmènerai ma tatie Josette brouter dans les Alpages...
Arrivé en France j'ai pris la nationale pour voir si l'Intermarché de Lachambre était ouvert: non. Mince, je n'ai quasiment plus rien à manger dans le camion... Tant pis, je continue... il y a des gendarmes partout mais je passe sans encombre. Je vais jusqu'à Grenoble, impossible de me mettre devant chez mon client, alors je squate la cour de l'entreprise d'à coté, à l'arrache... normalement on me vide à 5 h demain, donc je serai parti avant qu'ils arrivent.
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Tout le week-end j'ai vu des "loubards" du Sud
Genova
je squate
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Mardi 2

Je ne savais pas par où rentrer dans le batiment, et, le temps que je fasse 3 fois le tour, un camion m'a grillé la place.... ça commence mal... heureusement il n'a que 4 palettes à sortir. Je présente alors mes documents au receptinnaire: j'ai rarement un individu aussi peu intelligent... il m'a demandé où j'était garé, je lui est montré le camion en lui expliquant que j'avais dormi chez le voisin car ici c'était fermé... alors eu lieux l'échange suivant:
lui:"_mais monsieur c'est pas possible hun, l'entreprise elle est ici hun, faut qu'on vide ici hun!...
moi: "_oui je sais, je me suis juste garé làbas pour dormir"
lui:"_mais alors on peut pas vider si le camion il est là bas"
moi:"_nan ça je m'en doute, je suis juste venu amener les papiers, maintenant je vais chercher le camion..."
lui:"_bah oui parce que là bas c'est pas la même entreprise hun..."
Son sens de la logique est déroutant...cette conversation aurait pu durer plusieurs heures tellement il avait à coeur de m'expliquer qu'il y avait bien 2 entreprises différentes... j'ai vidé sa marchandise et je suis parti; j'ai oublié mes gants chez eux...
Retour au dépôt. Je fais briller un peu la bête, je file rapidos chez champion refaire mes stocks de guerre, puis je pars pour la Bretagne par la nationale.
Aujourd'hui la RCEA est particulièrement pénible: travaux à Mâcon, éboulement avant Charolles, déviation avant Moulins, tracteur à Mornay, tracteur à Sancoins, tracteur à Blet... pffff y'en a marre, je fait volontier mes 45 de pause.
La pause parfaite. Garé aux abords d'un grand pré où les vaches indifférentes ruminent inlassablement l'herbe tendre offerte par le primtemps, j'entre-ouvre la fenêtre pour profiter sans ménage du doux parfum exalté par les fleurs éparses. La campagne, dardée des plus magnifiques rayons du soleil, est apaisante. Il ne me reste qu'à faire une sièste devant ce cadre idyllique. Un léger souffle fait flotter le rideau en amenant des senteurs champestres et une irrésistible sensation de fraicheur... c'est exquis... et c'est à ce moment précis que le frigo se met en dégivrage! sale bête!
En neuf heures j'atteins Vendôme. Je cherche à me quaser dans une zone indistrielle... en vain... cette zone est trop pourrie, je continue, vas-y pour 10 heures...
Je roule, je roule, je roule et l'horloge tourne... hormis les refuges et les restos routiers je ne trouve rien d'autre... 10h pétante de guidon: vas-y pour un resto routier... c'était pas au programme, mais bon, ça ne me fera pas de mal. Stop juste avant Le Mans; je me gare au fin fond du parking, car le frigo est en cycle (démarre donc de temps en temps), mais je sens direct que certains relou vont faire ch.er...
Effectivement, 2 - 3 gars me demandent s'il tourne... "oui, il tourne"... alors ça grogne... de loin mais ça grogne... le pire c'est que certain qui arrivent bien après moi, et qui se voient obligés de se garer pas trop loin, certains d'entre-eux grognent... et un va même jusqu'à se garer devant moi - pour ne pas être à coté de moi... si demain je ne peux sortir à 5 h, ça va être génial!
Franchement c'est bien une manie franco-française ça! Les gars avec leurs ptites habitudes, leur ptit confort, complètement fermé aux galères de leur colègues pour préserver à tout prix leur "acquis"...et moi comme un con je me mets en quatre pour ne pas irriter personne, je me justifie, je culpabilise... restez entre vous les mecs, vous ne me reverrez pas de si tôt...
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tout lavé
éboulement sur la N79
ce ne serait pas la tour de Pise de Blois ça?
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Mercredi 3

Voici ce qu'il s'est passé aujourd'hui: Je suis parti du Mans, j'ai mis les pieds - ou plutôt les roues en Bretagne, j'ai mis les roues en Normandie, puis je suis revenu au Mans... du point A au point A. En tout et pour tout j'ai roulé 6 heures... et j'ai passé le reste du temps à attendre... il y a des jours comme ça.
Durant cette attente, j'ai à nouveau tenté de resoudre les quelques problèmes qui me pourrissent l'existance depuis un moment: d'une part le non-fonctionnement du RDS sur le trop-génial-autoradio-Volvo, d'autre part l'utilisation calamiteuse de mon téléphone portable... dans les deux cas je suis largué... aussi je lance un appel: Y-a-til quelqu'un sur terre qui sait comment activer le RDS sur ses put... ses salo...ses merd... ses SUPER nouveaux autoradios? Je sais quelle fonction il faut modifier mais je ne parviens pas à le faire.... alors j'abandonne et je navigue en grandes ondes... remarquez, vu que je suis un inconditionnel de France inter ça va à peut près... sauf lorsqu'il s'agit d'écouter de la musique, Lenoir par exemple...
Mon second problème, le téléphone. Y-a-t-il quelqu'un qui accepterait de revenir aux pigeons voyageurs avec moi? Marre de ces téléphones! Je ne comprends rien aux réglages, je veux appeler - je me retrouve sur le net; je veux taper un sms - il me faut 1/2 heure; les touches sonnent - je n'arrive pas à supprimer ça.... bref tout un arsenal de prise de tête qui va bientôt m'amener à en finir avec cette vermine! je lui ai pourtant dit à la fille niaise de la boutique: _"Bonjour jeune fille niaise, je voudrais un téléphone, le plus simple possible, uniquement pour téléphoner en fait, car j'ai un appareil photo, un camescope, un ordi et une brosse à dents... il me manque juste un téléphone..."; et donc voilà, je me retrouve avec ce gadget beaucoup trop compliqué pour mon prauvre cervelet qui comprendrait peut-être le mode de fonctionnement s'il dégnait s'y intéresser plus de 5 minutes... rien à foutre des WAP, Blue-Tooth, MMS et compagnie : je veux un téléphone!!!
Désolé pour la grande paranthèse "je raconte ma life", mais pour dire vrai il ne s'est pas passé grand chose aujourd'hui... si, quelques traversée de villages attrayantes, des routes que je n'avais jamais emprumpté, c'est toujours plaisant... mais voilà, je suis à nouveau au Mans... à 5Km du resto d'hier ce coup-ci...
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Mayenne
j'enchaîne les villages
flotte récente
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Jeudi 4

Mission du jour: descendre au sud de Montélimar en moins de 10 heures. Théoriquement c'est faisable... en 9 heures environ... J'aurai aimé faire ça de nuit, histoire d'avoir l'esprit tranquille, mais je décolle à 5h30, et la journée va être riche en galères...
_tout d'abord la rocade de Bourges est fermée. Il est 8h30 et la déviation m'emmène droit en centre ville... c'est parti pour une demie heure de galère...
_arrivé à Bessay sur Alliers il y a un énorme bouchon dû au renouvellement de chaussée et circulation alternée... dans le sens Nord-Sud ça va à peu près (environ un quart d'heure de perdu), mais dans l'autre sens l'embouteillage est monstrueux. Pourquoi des travaux comme ça sont fait en plein jour? l'impact est largement prévisible non!!?
_Jusqu'à Valence c'est fluide, mais à Loriol c'est reparti: ralentissement... Nous sommes jeudi aprem' et il y a un monde fou sur cette A7...déjà le week end?
Bref au final j'arrive chez mon client avec 9h45 de guidon... avec les manoueuvres pour le parking, le quai et à nouveau le parking j'arrive à 9h55... pile poil... mais il faut que je coupe là. Il y a une douche, j'ai de quoi manger... c'est donc le paradis! Mon ordi détecte même un réseau wifi non sécurisé... mais comme par hasard il ne peut s'y connecter... je ne sais pas d'où ce réseau provient mais le signal est trop faible... les boules!
Depuis ma place de parking j'ai un superbe panorama sur l'A7... alors je regarde défiler les camions... comme si mes dix heures de volant ne m'avaient pas suffis! Je vois, entres autres, mes anciens collègues avec leur camions verts débordants de bidoche pour le Sud... ça fait bizarre... je suis à 200m de l'autoroute mais je reconnais les camions... voir les tournées... Dans l'autre sens, en direction du Nord, c'est le grand bal des camions clinquants, avec en chef d'orchestre la scuderia Patalacci...
Je pourrais rester à regarder l'autoroute des heures... dans ma tête doit se dérouler une sorte de sénario avec des camions pour personnages... chacun a son style et comme pour les vrais gens on se fait des idées reçues, des préjugés...
Finalement je tire les rideaux car cette scène paraît interminable... en fait elle l'est...
Alors j'étale mon corp sculptural dans la couchette pour atteindre l'idéal qui se trouve uniquement dans les rêves... et à ce moment précis mon téléphone sonne... étrange il est 0h30... je l'attrape... puis finalement je lui offre le vol plané de sa vie... Il s'agissait en fait de mon répondeur, qui m'appelait pour m'informer d'un nouveau message en date du 28 mai! rendez-vous compte! Mon répondeur m'appelle! ...tout seul comme un grand! ...pour me dire n'importe quoi! ...c'est pas possible, je ne suis plus en adéquation avec mon temps...
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réveil en douceur
énorme bouchon à Bessay/Alliers
traversée de Varennes
il fait chaud à Pont de l'Isère
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Vendredi 5

Ce matin j'ai failli me louper; je dormais trop bien... Je me fais violence et je décolle à 7h15. Je remonte sur Valence, sans me presser, par la nationale. Je n'ai pas de rendez-vous pour charger alors tranquille, tranquille...
Au niveau de l'agglo au nom illustre: "La Coucourde", je croise Mich07 qui m'offre une séance de bronzage gratos avec ses 25 longues portés... il y avait un resto juste en amont... croisure ratée! Alors je continue jusqu'à l'abattoir. Je suis le premier dans la cour, je prends un quart d'heure pour laver et après c'est poussage de bidoche en folie ! Ici on ne refuse jamais un coup de main, surtout le vendredi. En une demie heure c'est bouclé et mon collègue Olivier arrive. Je lui laisse la place à quai et l'aide à pousser son chargement... quand je vous dis que je le mérite mon titre de sympatic-trucker-of-the-year-2009... Il est 10h30 lorsque nos 2 camions sont finis de chargé... on a bien assuré sur ce coup là... et devant les Vivarais en plus!... car oui, au moment de boire le café bien mérité, c'est trois camions verts qui entrent dans la cour... on passe 5 minutes tous ensemble et le fil rouge de la conversation est bien-entendu mon incroyable barbe qui fait fait rire autant qu'elle impressionne... J'imagine les discussions à Pont de l'Isère: "Tiens au fait, j'ai revu Régis... la tronche qu'il a!!!"...
C'est reparti pour Bourg. Je suis mon collègue, on programme de manger à "La Mitaine". Sur la rocade-Est - un axe que je n'emprunte jamais d'habitude - je vois Peli69 qui m'emboite le pas à la sorti d'une voie de lancement. croisure? pas croisure? devant Olivier trace, et il n'y a pas d'aire sur cette fichu rocade... donc pas croisure... 2ème ratée...
De retour à Bourg je complète mon chargement et je ramène le tout au dépôt. Dans la cour il y a un petit jeune en formation... je vais le voir et je lui explique la Vie au gamin... je lui enseigne tout mon savoir faire (immense) et je vois bien qu'il est à la fois admiratif et ému de travailler avec une telle Star... bon j'arrète d'affabuler et je vous présente mon nouveau collègue : Thomas, le vieux sage du forum, transféré au mercato de Bourg-en-Bresse à Bourg-en-Bresse... en fait on a déjà été collègue sous d'autres couleurs, on se retrouve à nouveau aujourd'hui et c'est bien cool!
Voilà, un petit coup de Paic-citron sur les jantes et basta... je rentre dans mon manoir Pontévalois... j'ai 15 jours de linge-sale en retard, 15 jours d'internet en retard et surtout 2 mois de barbe en retard... Ai-je une débroussailleuse? Non, pas à ma connaissance? tant pis alors, je garde...
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il est où l'artiste?
content de revoir Franck!
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Samedi 6 |
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Dimanche 7

J'aimerais tellement commencer une semaine de carnet de bord autrement... j'ai l'impression de radoter... je me soucie de rendre mes récits intéressants mais il faut bien que je retranscrive la réalité, et la réalité c'est que je suis encore parti en retard... j'ai même fait très fort aujourd'hui: en partant j'ai salué mes voisins devant qui je passe pour un héros à travailler le dimanche, un "courageux" comme ils disent... puis je suis revenu chercher mes clés de camions 5 minutes plus tard... pour eux je suis donc le "courageux sans cervelle"...quelle gloire...
Let's go to Reggio.
En ce dimanche électoral la plupart des stations de radios sont mobilisées, alors je mange du débat politique à tout va. Je fais des efforts mais vraiment... non... je ne parviens pas à m'intéresser. Aussi afin d'éviter l'indigestion latente, je décide de faire entrer de nouveaux intervenants, comme David Bowie ou Neil Young, pour elever le débat dans les hautes sphères artistiques...
J'ai beaucoup de chance au tunnel du Mt Blanc, j'arrive en même temps que l'escorte.
Coté Italien ce n'est pas la grande forme, il faut dire ce week-end a été tout sauf reposant... du coup j'abandonne l'idée de manger durant mes 45' de coupure: je dors. Et je dors comme une masse... heureusement que j'ai mis le réveil... Après cette micro-nuit ça va mieux: musique à fond, cheveux et barbe dans le vent, c'est reparti! Sur la portion Milan-Reggio il n'y a personne... alors je n'hésite pas à chanter... très mal certes... mais j'assume! Entre deux interprétations je mange des pêches, car oui, c'est le grand retour des pêches! Chez Vivarais lors de mes nombreuses nuits blanches derrière le volant je pouvais manger jusqu'à 12 kilos de pêches!(enfin, environ)...
J'arrive chez mon client, mon collègue Olivier doit être là depuis un moment... je me gare à coté et je dors.
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ne jamais oublier de débrancher!
travaux dans le col de Ceignes, ça promet...
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Lundi 8

C'est laborieux pour décharger ce matin, apparemment je n'étais pas annoncé; j'ai même cru que j'allais passer la journée ici... heureusement non, à 13h me voilà reparti pour mon second client. J'ai la surprise de découvrir qu'ici c'est pire... il n'y a pas moins de 8 camions en attente devant moi! On m'indique le "palking" , je fais mine de ne pas comprendre... "le quoi?"... "Ha oui le parrrrking".... bref ma blague peu drôle ne fait rire personne sinon moi (il faut dire que aussi je suis très bon public avec moi-même). Le "palking" en question est saturé: obligé de me caser perdendiculaire aux autres...et surtout obligé de bouger dès qu'on appel quelqu'un...
Cette attente, déjà fort-désagréable, va le devenir encore plus grâce à mes voisins Espagnols. Ils sont quatre chauffeurs et ils sont apparemment très contents de se retrouver ensembles: ils improvisent une sorte de buffet-froid sur réservoir chaud... je me dis qu'ils ont bien raison, c'est convivial. Cela dit, le plus jeune d'entre-eux a eu la très mauvaise idée de faire partager son goût immodéré pour la tecno à ses compères mais aussi à tout le "palking", à tout Modena, à toute l'Italie... En gros il met l'autoradio à fond et nous impose les refreins en boucles d'une pseudo-chanteuse sur fond de boite à rythme bancale... quel horreur!!! En général je prône la tolérance mais là il va me mettre à bout l'ami!... le préfère le bruit du frigo à sa "musique" en boite... heureusement on me dit de me mettre à quai avant que je ne succombe à cette overdose d'immondice...
Lorsque le camion est vide il trop tard pour laver. Il faut que j'attende demain, du coup j'ai le temps de manger avec un collègue à CastelNuovo.
Après ce repas copieux, je file sur Reggio pour passer la nuit sur la station de lavage la plus proche de mon rechargement.
Sur le coup, naïf, je n'ai pas compris: lorsque je suis entré sur la station je suis tombé nez à nez avec une fille (je crois?) qui ondulait - façon danseuse orientale - en éxhibant son opulante poitrine... Tiens? drôle de look pour servir du carburant?... bien entendu il s'agissait d'une "fille de joie" et un rapide état des lieux me montra 5 ou 6 copines à elle. Bon là ça m'embarrasse pas mal car il faut que je coupe ici, c'est le seul endroit ou je peux laver demain... alors tant pis... je me cale au fond du parking. A peine arrêté elles m'appellent en me faisant les mimiques en tous genre... je crois percevoir "Roger!" "Roger!""Roger!"... c'est dingue! comment savent-elles mon prénom?... il faut que je leur réponde... "Heu...Non-merci....heu...j'ai déjà mangé....heu merde c'est con ça....heu...non-merci, je suis déjà bien assez joyeux!..."
alors je tire les rideaux pour tenter de dormir malgré tout. A peine dans la couchette j'entends des voitures tourner autour du camion... pfff c'est quoi encore? Il s'agit en fait des "clients" qui ont trouvé le bon endroit pour faire leurs affaires à l'abrit: derrière mon camion! J'hésite à gueuler...mais à quoi bon?... ils sont en rut, le cerveau est sur "standby"...
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Olivier et son joli Daf
le pays du carrelage
bah moi je n'ai même pas besoin d'escabot!
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Mardi 9

Finalement Roger à fini par s'endormir; à son réveil les étranges créatures maquillées et cour-vétues se sont métamorphosées en pompistes insignifiants... quel drôle d'endroit...
Je suis en place sur la piste dès l'arrivée des laveurs. 20 minutes et 20 euros plus tard je vais charger à Reggio Emilia. Comme la dernière fois, comme l'avant dernière fois, comme toujours en fait, la marchandise n'est pas prête. je prends une douche, je retourne au camion, j'écoute la radio, j'attends, je ne fait rien. Je ne sais pas pourquoi je ne me motive à rien: je regarde bêtement devant moi, les bras balants et l'oeil vide...
Après plusieurs heures dans cet état de larve je prends enfin le chemin du retour; je vais tenter la livraison-foulée à Lyon, mais cela risque d'être difficile vu mon heure de départ...
Rien à signaler sur la route...rien a signaler?... mais?...mais?... nous sommes le combien aujourd'hui? le 09? Ho p°tain aujourd'hui sort le dernier album de Sonic Youth!!! Vite une Fnac, un Virgin!... comment ça il n'y en a pas à Modanne? et à St Jean de Maurienne non plus? et à Epierres non plus?...bon ok ça attendra ce week-end...
Il y a le scanner-mobile au péage mais ce n'est pas pour moi; alors je trace et j'arrive à 19h30 chez mon client. Trop tard pour vider, je coupe là.
En pleine dégustation de macédoine je constate que cet endroit est pas mal pour passer la nuit: il y a de la place, pas trop de bruit, pas de circulation, c'est cool... au moment d'attaquer le déssert je vois passer une camionnette avec une grande caravanne... puis une deuxième... puis encore une.... finalement c'est un véritable convoi, de plusieurs dixaines - ou centaines je ne sais pas tellement ils sont nombreux - de "gens du voyages" qui débarquent dans la zone. En 10 minutes tout est bloqué. Apparemment ils investissent un vaste pré juste à coté, mais le temps de caser tout le monde c'est une pagaille phénoménale... Cette parade me divertit un peu... je regarde ça comme la vache regarde passer le train... en fait je m'en tape pas mal, du moment que je peux en finir avec cette compôte d'abricôt tranquille...
Au moment où j'allais attaquer la vaisselle je vois débarquer un camion d'un endroit improbable... Au début j'ai cru qu'il s'agissait d'un Belge vu le look du camion, puis j'ai cru qu'il s'agissait d'un Alsacien vu l'adresse de l'entreprise, et enfin j'ai constaté qu'il s'agissait d'UNE Alscacienne vu l'apparence de la pilote. Cette dernière, Tania, cherche désespérément à joindre son client en contournant les caravannes... mais il n'y a pas moyen... On discute un moment mais comme la route reste bloquée Tania décide de couper ici à son tour. Je la rebaptise très vite Mc Gyver lorsqu'elle me montre tous les bricolages-maisons son son DAF... impressionnant! capitonnage blanc et tout et tout... un travail de fou!... ou plutôt de folle!...
Nous étions sur le point de nous souhaiter "bonne nuit" lorsqu'une camionnette de gendarmerie débarque. Ils nous demandent si nous avons l'intention de dormir ici..."oui"... alors ils nous recommandent d'être très vigilant, d'ouvrir l'oeil... vraiment rassurants les mecs!
finalement un frigo italien débarque et nous formont un "bloc" de trois camions... moi perso je n'ai pas été vigilant trois secondes, j'ai dormi comme un sac...
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rechargement
nouvelle rivière à l'Ile d'Abeau
repas équilibré
le daf impressionnant de Tania
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Mercredi 10

C'est à 7h00 que le sac se réveille pour décharger. Il n'y a pas de place sur le quai donc c'est reparti pour attendre, le regard fixe et le cerveau en veille... Mais qu'est ce qu'il se passe cette semaine?: je ne fais rien, mais rien du tout! Allez, un peu de nerf mon vieux! Sors ta guitare! va prendre une douche! Lis un bouquin! mais ne reste pas comme ça à regarder ce mur...
Je pars en fin de matinée pour Bourg, mon voyage dans le Nord est annulé et je recharge pour l'Italie.
Sur le rond-point d'accès au péage de Bourg Sud, un Daf blanc me balance des grands coups de klaxon... qui ça peut bien être? Je n'en sais rien mais je suis content qu'on me reconnaisse, alors à mon tour je balance des grands coup de klaxon... (oui, il n'en faut pas plus pour distraire un Régis)... On s'arrête tous les deux après le péage et j'ai la surprise de faire connaissance avec Judi72. Croisure complêtement inattendue, c'est cool! En fait Judi m'a confirmé que lorsqu'on me voit au loin sur la route, une sorte de rayonnement naturel se forme dans mon sillage, on ne voit que moi et l'incommensurrable splendeur de ma monture... on s'extasie...on implore la croisure... on jubile lorsque Régis - ou Dieu c'est pareil - met son cligotant pour se garer.... et finalement on reste déconcerté devant cette barbe minable qui s'agrippe désespérément à ce rustre mangeur de chocos... enfin je vous raconte ça tel que Judi72 me l'a raconté!...
Aujourd'hui ça passe mal au Mt Blanc: je suis à 200m lorsque les frigos partent, de toutes façon ils sont déjà trop nombreux, il me faudra attendre le wagon suivant...
Je vais à Brescia couper devant chez mon client, dans une zone indistrielle bien glauque. A peine arrêté - et ça devient une habitude - il y a un type qui cherche l'amour et qui me le fait comprendre par des signaux avec ses phares... là ça commence à sérieusement me souler... partout où je m'arrête je me sens obligé de me cloitrer derrière mes rideaux pour éviter leur harcèlement! Même pas moyen de profiter du bon air pur dégagé par la décharge d'à coté! que faire?... je lui dirais bien d'aller se faire (...) mais c'est présicément se qu'il recherche... pfff...
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le pauvre...
voici Judi72 et un barbu non identifié
en Haute savoie
quelqu'un habite là-haut?
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Jeudi 11

J'ai vidé à l'aube et je suis parti à la recherche de mon second client... je trouve la rue direct... droite ou gauche? plouf-plouf, droite!... ha non, ça ne doit pas être ici... ha non non, vraiment pas... car là je ne peux même plus croiser une voiture... ça devient même très angoissant! mais je vais où comme ça?... j'interpelle un vieux dans un jardin, il me fait comprendre que je vais vers nul-part, que la route sera apparemment de plus en plus tordue, et qu'il n'y a aucun moyen de faire demi tour!... gros coup de speed le Regis! je cours voir à pied, j'aperçois une grande cour en garvillons, je dis ça au vieux et il me répond un truc du style "nan mais là c'est une cour privée!"... Ecoute papy, t'as l'air gentil comme ça mais c'est ça ou 1km en marche arrière... en plus je ne suis plus très lourd... alors je ne lui demande même pas son avis: je fais vite demi tour et en plus je ne laisse aucune trace!... un pti coucou à l'ancien et je me sauve... Régis est un rebelle ai-je besion de le rappeler...
finalement il y avait une enseigne grande comme la semie sur le batiment... je suis nul! Nul mais je fais néanmoins la manoeuvre du siècle pour me mettre à ce quai difficile... ils ont fait style "allez, mets toi vite ici pour voir, on t'attend"...et je m'y suis mis du premier coup - pourtant c'était pas évident! alors ils se sont prosternés...
Troisième client à Reggio, le même que lundi. On me réceptionne direct mais un second Asotrans risque de ne pas vider aujourd'hui... Comme j'ai demandé mon dimanche soir - pour cause de concert excptionnel - je me dévoue pour atteler sa semie et attendre à sa place. Je risque de rentrer samedi... mais vu que j'ai demander à partir plus tard... je peux rendre service, ça arrange tout le monde.
Me voilà donc en attente ici, jusqu'à demain matin. Je décroche, pars boire un coca avec mon collègue Marc, puis finalement je me pose dans un endroit assez cool et surtout ombragé pour jouer de la guitare. Et je vais en jouer de la guitare! pendant 4 heures! A la fin j'avais même mal au doigts... c'est dire.
Au terme de mon amplitude je regagne l'entreprise où se trouve la semie... c'est nettement moins agréable ici: les mouches y sont pour beaucoup...
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je la regarde partir la larme à l'oeil...
je fais du tourisme...
...et des posters pour FranceRoutes
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Vendredi 12

J'ai mis le réveil à 5h et j'ai même réussi à me lever. C'est la grande forme ce matin: il fait beau; il fait frais; les moustiques ont fini par s'endormir - ivres de mon sang - j'achève juste les quelqu'uns que je surprend encore à tituber. J'attèle la semie et je me mets en place sur la bascule, pour la troisième fois cette semaine...
Chose incroyable aujourd'hui: on décide de réceptionner la marchandise! c'est dingue!... c'est même d'autant plus dingue qu'à 9h30 c'est fini. Je cours donc chez mon second client au sud de Modena... si ça se trouve je serai vide avant midi... rechargé avant ce soir...et à la maison demain matin!
Biensûr Régis... depuis quand es-tu célèbre pour ton insolente chance? Non... bien évidemment lorsque je suis arrivé à destination, il n'y avait non-pas 8 camions devant moi (comme lundi)...mais 12 camions! Un des types qui me voit arriver de loin me fait des grands gestes en m'indiquant le parking, mais cette fois je perds un peu patience, je m'avance droit devant le portail, je compte juste faire demi-tour pour me barrer d'ici en vitesse... y'en a plus que marre de cette boutique! Au passage je chope le type en question, lui donne les CMR avec un N° pour me joindre, il n'a qu'à m'appeler lorsqu'il n'y aura plus que 35 camions à vider... car son parking pourri, sur lequel tout le monde se langui dans la pollution et le vacarme des frigos hurlants, je ne compte pas y passer la journée.
Alors je retourne au calme, à 2km de là, je fais un tour à la superette du village, je bois un coca avec un collègue, puis nous allons manger... j'attends juste que le téléphone sonne...
A 16h on m'appelle pour savoir où je suis... on m'attend de toute urgence à quai. hahaha la bonne blague! Je me repointe làbas 5 minutes plus tard et j'attend 30 minutes devant ce quai... bref...déjà on me vide c'est pas mal, je n'y croyais plus...
Conséquence de cette journée bancale: j'ai tout juste le temps de faire laver la semie, pour recharger il faudra attendre demain. Je monte donc tranquillement sur Mantova, puis je me pose dans la zone industrielle et j'essaie de me coucher avant la nuit pour éviter d'affronter à nouveau les moustiques.
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quelle chaleur!
quel bordel!
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Samedi 13

Ce coup-ci ils ne m'ont pas raté! J'avais pourtant pris soin de fermer les fenêtres...
Comme hier je me lève avec le soleil et c'est vraiment la période la plus agréable de la journée. Le samedi il y a juste les caristes qui travaillent ici, je suis même obligé d'escalader le portail pour l'ouvrir de l'intérieur car personne ne répond à l'interphone...
A 9h30 c'est complet, je prends la route du retour, via Cremona et Milano; il y a très peu de camions c'est agréable.
A 13h30 je fais ma pause à Viverone, il fait 36°. En ouvrant mon frigo je m'aperçois qu'il reste des tagliatelles, du fromage et des saucisses: c'est pas que ça me fait vraiment envie par une telle chaleur mais il faut que je finisse ce que j'ai entamé, je vais pas le jeter... alors c'est parti pour un repas délicieux...
En regardant le fromage visqueux colmater les pâtes avec les saucisses je me prends à rêver d'une légère salade de tomates...avec un mince filet d'huile d'olive... ça y est c'est près! à table! hummm... la bonne assiette que voilà! 100% calories, 0% raffinement sous ce soleil de plomb... Non c'est pas possible...je mange à peine la moitié et j'abandonne.
Alors je m'en vais poireauter 30 minutes aux pieds du Monte Bianco, comme si je n'avais que ça à faire en samedi après-midi, puis je me laisse couler doucement sur Bourg en Bresse...
Je suis à Pont de Vaux à 21h, c'est la fin d'une grosse semaine pleine de vide... et le début d'un gros week-end plein de bruit: En effet ce dimanche je vais honorer mon label de "rockstars" sur la scène maconnaise... allez vite, on m'attend pour l'ultime répèt'...
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la route du retour...
...avec ses traversée de villages
un glacier du Mont Blanc
The Beatles / Abbey Road
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Dimanche 14 |
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Lundi 15 |
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Mardi 16

Salut les jeunes, salut les vieux, salut les vieilles...
ça y est, il l'a fait! ...oui, il l'a fait! ...mais si, je te jure qu'il l'a fait!!! Régis, Le Régis est arrivé en avance au travail!!! ...et comme il ne fait jamais dans la demie mesure, Régis est arrivé en avance de 8 heures à son travail! ...si c'est vrai! ...ok je vous raconte:
voilà, au début je pensais être sérieusement en retard et, pendant que je faisais mon sac - en me brossant les dents - en m'habillant - en sortant les poubelles, mon boss m'envoya un sms pour me dire de venir plus tard. Bien entendu j'ai zappé le précieux message et je suis parti de la cité Pontévaloise comme une furie, en faisant crisser les pneus devant les mémés en émoi... Ainsi j'arrivai à Bourg, à peine réveillé, à peine maquillé, et mes premiers mots ont bien sûr été comme à mon habitude: "wahou, jsuis un peu en retard non?...". Voilà... encore une fois du grand Régis...
En fait je dois attendre de la marchandise amenée par un collègue pour partir...
Au début je suis allé au Mc Do pour profiter du réseau Wifi... puis comme ça marchait mal, et comme mon collègue n'était pas avance, je suis rentré at home et finalement j'ai bien fait : cela m'a permis entre autre de faire la montagne de vaiselle qui menaçait de bloquer jusqu'à la porte d'entrée, puis cela m'a permis de penser à prendre des caleçons de rechange (oui... j'avais oublié...), et enfin j'ai pu poser ma paie à la banque après 2 semaines de retard (j'ai déjà fait mieux)... bref, aujourd'hui j'ai le droit à une deuxième chance! allez, j'y retourne...
deuxième arrivée dans la cour, cette fois c'est la bonne! Je décolle en soirée Pour Milan via le tunnel du Fréjus car c'est fermé au Mt Blanc.
J'ai 4 clients dans la semie, 2 à livrer dans la nuit.
Pour le premier, pas de souci je l'ai déjà fait: le quai est merdique mais c'est un peu habituel... pour le second c'est autre chose: il se situe au nord de Milan, une région que j'affectionne très peu. En effet, tout y est ecarpé, mal indiqué, difficile en PL. Heureusement il est 4h du mat' lorsque je me lance à la recherche de la strada, je ne subis donc pas la congestion diurne et je suis libre de prendre mon temps, de m'arrèter, de faire demi-tour...etc. Finalement je trouve relativement facilement (un seul demi-tour) et comme il y a une grande cour à destination - ce qui est assez inespéré ici - je décide d'y faire ma coupure.
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je hais la rocade-est lyonnaise!
je préfère ce genre d'ambiance...
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Mercredi 17

Il fait chaud, il fait "moite" et il pleut... comme c'est désagréable!
J'ai tiré des leçons de la semaine dernière: cette fois-ci dans mon frigo il y a de la salade, des tomates, des oeufs... avec un filet d'huile d'olive c'est léger, ça se mange sans fin et sans faim... je commence à être pas mal organisé pour les repas: je tiens une semaine en autarcie sans problème, deux semaines à peu prêt convenablement, un mois plus difficilement, un an si je mange les sièges...
Mon client suivant est derrière Monza... autant Monza ça se traverse en formule1, ça ne se traverse pas en camion... du coup j'ai fait un laborieux détour. L'usine est immense, les employés y circulent à vélo. Ils sont 4 pour décharger, ça va très vite. Je laisse 30 pal-europes pourries, j'en reprends 30 neuves... c'est vraiement cool ici! Je pars vite pour ma dernière livraison, direction Tortona. Je vide dans une impressionnante plateforme multimodale, avec pass à l'entrée et tout et tout... je slalome entre les "20-pieds" et les "40-pieds", entre les "dry" et les "bulk"... je fait le malin mais je n'y connais rien en conteneurs...
A 17h30 je suis vide, il est trop tard pour recharger mais je vais me mettre en place chez le client - en pole position. J'arrive, personne, 6 places PL au soleil et une zone ombragée devant... reflexe: j'oublie le marquage au sol et je mets la cabinne au frais - quite à me replacer plus tard... A peine ai-je coupé le contact que Giovanni sort de sa casa pour m'indiquer la fournaise! l'enfoiré... j'hésite à aller ailleurs... puis finalement je reste là car ce n'est pas dit que je trouve mieux...
Une fois le soir venu, Le Régis, comme le troubadour, comme le Francis Lalanne, se sent attiré par l'appel de la guitare... il va, cheveux au vent, gratter éperdument aux pieds d'un arbre mélancolique pour témoigner son spleen à ses amis les oiseaux... alors ces derniers l'accompagnent de leurs gazouillis fluets et cette harmonie s'élève face aux dernières lueurs du jour pour briller de milles tonalités avec les étoiles qui saupoudrent progressivement la sphère celeste...
donc je jouais, sur le trottoir, devant mon camion, lorsque qu'un autre chauffeur vint se garer sur une des places. Il descent, nous échangeons quelques courtoisies...Je ne connais pas l'immatriculation mais il doit venir des pays de l'Est car il roule les "R" (ou alors vient-il de Gueugnon?)... bref... il a l'air sympa et apparemment il tient a profiter de mon incommensurable talent... "bon ok mec tu l'auras voulu, je continue à jouer"... je suis plutôt rassuré, il ne part pas en courant, alors je continue comme ça une bonne demie heure, puis j'abrège car finalement ça me soule... trop de pression, le stress des exams, t'as vu comme on mange, prend donc un bio de danone...
sur cette bonne blague je vais me coucher.
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vieux camion sur cadre récent
près de Milan il y a cette horreur
boites
question: comment s'ouvrent ces portes?
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Jeudi 18

Tiens en parlant d'exam justement, aujourd'hui c'est l'épeuve de Philo (phil-o n'étant pas relatif à Phil-26 bien entendu...) pour les bacheliers, ça me rappelle de biens mauvais souvenirs...
Mon voisin de parking ne m'a pas crevé les pneus: et si ça se trouve je ne joue pas si mal? A 8h30 je suis à quai, à 9h30 je suis parti. Je prends un peu la nationale car je ne suis pas vraiment pressé: j'ai juste à remonter sur Bourg pour vider dans la soirée. Encore une fois je passe par le Fréjus, c'est toujours fermé de l'autre coté.
A 18h30 je suis vide, je rentre au dépôt, il pleut. J'apprends que je suis déjà en weekend; à la base j'avais juste demandé mon vendredi soir mais ça fait plaisir quand même! cette semaine j'ai fait à peine 1300 Km.... une sorte de micro semaine...
Avant de partir je prends le temps de laver même s'il continue à tomber des cordes... je finis trempé jusqu'aux chaussettes et je gare Volvo-fh-480 à quai, prèt à recharger pour partir dimanche; quant à moi je m'en retourne sur Pont-de-Vaux-la-resplendissante pour resplendir avec elle...
Pour ceux qui se demandent ce que j'ai écouté cette semaine (et ils sont des milliers), j'ai 2 cd qui ont tourné en boucle: un live de Janis Joplin trop génial "Joplin in concert" et LE dernier album des eternels Sonic Youth - sonicyouthesque - je vous les recommande car n'oubliez pas ce week end on fête la musique! sortez dans les rues! Allez voir des concerts! vous aurez peut-être la chance de tomber sur moi et mes potes from USA! comment ça la mal-chance?....
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de l'autre coté il y a Marcel au service...
je les vois souvent, je n'arrive pas à faire une photo potable...
ciel mystérieux sur Pont-de-Vaux-la-mystérieuse
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Vendredi 19 |
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Samedi 20 |
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Dimanche 21

Pas un bruit! rien! Aucune corde ne vibre, aucun souffle ne s'échappe, aucune caisse ne résonne... seuls les joueurs de pétanque, l'air blasé mais le geste précis, animent cette pauvre ville de Pont de Vaux qui semble nier l'existence de la fête de la musique. Il est 15h30, aujourd'hui je ne vais pas au travail: je fuis Pont de Vaux. Pas facile de se motiver un 21 juin lorsqu'on se revendique rockstars... c'est un peu la "défaite de la musique"...
J'arrive à Bourg à 16h, je ne me souviens pas avoir été autant en avance... Je suis chargé pour Verone. Sur les documents il n'y a pas d'adresse précise: il y a le nom du client puis "Verona"... cool! je suis bien avancé avec ça... je vais voir s'il n'y a pas de BL sur la marchandise... non... tant pis, je pars comme ça, au pire je passerai la nuit juste avant Verone.
Bourg est désert, l'A40 est déserte, le parking du Mt Blanc est désert... c'est à croire que tout le monde est allé voir un super concert de rock expérimental ce soir... c'est même tellement le désert au pied du tunnel que j'attends l'escorte une grosse demie heure... certes... pour une fois il n'y a pas le feu.
En pleine coupure, coté italien, je reçois des nouvelles de Phil26, digne embassadeur de la fierté de conduire des camions, qui au même moment décolle de son repère Ardèchois. Avant de poser le téléphone sur le tableau de bord en faisant des "hum-hum..." de temps en temps en guise de présence, je lui demande à tout hasard:
_"excusez mon insolence de vous questionner de la sorte, votre excellence, mais avez vous déjà livré chez (...) à Vérone?"
_"je te trouve bien présomptueux de t'exprimer à ton maître sans qu'il ne te l'ai autorisé... mais la réponse est non... cela dit... s'agit-il de (...)? la célèbre marque de pâtes?"
_"oui votre Altesse, il s'agit bien de (...)"
_"attend un instant esclave! j'ai justement des pâtes de cette marque dans mon camion..."
Ainsi Phil26 me communica l'adresse précise de (...) à Verona, et me sauva la mise à défaut de me raconter ses éternelles blagues foireuses...
Tiens? il y a un feu d'artifice à ras l'autoroute, au niveau de Novara... décidément je ne peux plus sortir tranquille... mais jusqu'où iront mes fans?
Mon point d'arrivée est tout proche mais je ne reconnais rien de ce que m'annonce ma carte... c'est quoi ce bled? je tourne un bon quart d'heure et trouve l'usine (...). Le gardien m'indique que ce n'est pas ici mais dans un autre site du même nom... je me rends sur place et à nouveau un gardien sort pour m'indiquer un autre site! Au total je vais perdre près de trois quarts d'heure avant de me poser devant une usine, sans savoir réellement si c'est la bonne...
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le dimanche les camions se reposent
tunnels de Courmayeur
une pause avant la nuit
feux d'artifice à Novara
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Lundi 22

J'en étais sûr! Vu comme le gardien était hésitant hier ça ne pouvait pas être ici! bref, au réveil on m'indique enfin de bon endroit pour livrer cette fichue bidoche... c'est pas trop loin, à peine 2 Km d'ici... mais c'est à ne rien y comprendre avec ces même enseignes à tous les coins de rues! A 11h je suis sur la bascule archaïque (voir photo), à 11h15 je suis au quai non moins archaïque (pas voir photo).
Je vais recharger près de Mantova. Il faut que j'attende 14h, cela me permet de prendre le temps de manger. Un kilo de macédoine et une sieste bien méritée plus tard je passe à quai.
La semie n'étant pas complète au départ de Mantova, je pars faire une seconde ramasse dans la banlieue milanaise. Aie! Quel endroit pourri! Il s'agit d'un commissionnaire de transport comme il y en existe tant autour de Milan, avec des quais à 50 cm les uns des autres et une marge de 5 m devant pour manoeuvrer... Je me présente à 19h15. Il y a des types qui chargent un camion mais celui qui semble être le chef, un chef fort désagréable d'ailleurs, me voit arriver d'un mauvais oeil... et j'ai droit au traditionel "domani matino!".
J'ai très peu roulé aujourd'hui et je n'ai vraiment pas envie de dormir là: ainsi je décidai d'être pénible en insistant, en jouant mon célèbre rôle de chauffeur désemparé face à son malheur, en posant pleins de questions du genre "y'a t'il une douche? un endroit pour manger? A quel heure ça ouvre demain? Est-ce que je peux dormir dans la cour? est-ce qu'elles sont jolies mes nouvelles baskets?... bref je l'ai sôulé au point de le mettre à bout... alors il me montra le quai n°8 et dit "presto subito!"... cool!
Du coup je remonte sur Aoste dans la soirée et, le tunnel étant fermé ce soir, je passe la nuit à l'autoport.
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ici il faut décrocher pour peser
scuderia Ferrari
Un quai merdique à Milan
couché de soleil sur les Alpes
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Mardi 23

Devant le tunnel du Mt Blanc ça se passe comme cela: les frigos sont obligés de stationner sur le parking prévu à cet effet et d'attendre l'escorte pour passer. Officiellement, celui qui arrive le premier repart le premier, question de bon sens... d'autant plus que le nombre de véhicule est limité à chaque passage. Bref... aujourd'hui je suis arrivé le deuxième, j'ai attendu 20 minutes, d'autres camions se sont garés à mes cotés, et tous m'ont forcé le passage pour entrer en premier... quel bande de gros naz!... il y en a un qui s'est dit "rien à foutre je passe", puis un autre "ho p°tain il passe, alors moi aussi!" et au final tout le monde a pointé son museau devant l'entrée du tunnel : pathétique... bravo les mecs... c'est beaucoup trop de respect et de bienséance vis à vis des collègues... Le pire, c'est que ces mêmes nazes vont se traînasser devant moi dans la descente coté français... et je vais devoir les dépasser un à un... encore bravo...
En fin de matinée je suis à Bourg. Je fais mes pleins, je décharge, je dételle, je lave, je me lave, j'emmène un tracteur chez Volvo... du coup j'en oublie de manger...
La suite du programme est carrément alléchante: aller chercher une semie neuve chez Chereau à Avranches. Me voici donc parti pour un long road-trip en solo. C'est bizarre, je n'ai pas trop l'habitude de taper des longues distances comme ça sans remorque: oui, j'ai déjà oublié mes clés, mon porte-feuille, ma serviette de bain, mes caleçons, ma brosse à dents... etc etc.... mais j'ai toujours pensé à atteler une semie avant de partir.
Finalement ce n'est pas trop désagréable... juste un peu "tape-cul" mais on s'y fait... le gros avantage c'est qu'il n'y a pas le souci de trouver une place de parking pour passer la nuit, je peux me caser n'importe où.
Je monte tranquille par la nationale. L'autoradio me rabâche en boucle le remaniement gouvernemental et surtout le coup d'éclat qui va combler tous les fans de musique underground (d'après Phil26): Mitterrand à la culture. Loin de moi l'idée de promulguer quelconque revendication politique, je suis juste blasé d'être malgré moi le témoin de toute cette orchestration, tout ce tintamarre, toutes ces grossières tentatives de séduction du crétin moyen avide de toujours plus de potins modains, de toujours plus de "people", de toujours plus de futilité... stop! le paragraphe est clôs.
Toujours dans mon tracteur j'attéris sur le parking de l'aérodrôme du Breuil et je me gare à coté de mes amies les poubelles.
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Jean-Claude et son nouveau jouet
Mâcon
pour Romain
un chevreuil kamikaze près de Blois
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Mercredi 24

Quel gros malin ce Régis!... Comme prévu il y a d'abord eu les éboueurs qui sont passés vers 6h avec leur célèbre "bip-bip-bip" qui accompagne la marche arrière... puis vers 8h les premiers avions ont décollé... pour une fois que je faisais une grande coupure sans frigo... bref, j'ai quand-même fini ma nuit, j'ai même failli me louper et du coup j'abandonne l'idée de boire un ju au resto... Toi restaurateur qui me lis, prends garde si un jour tu me vois débouler sur ton parking - je suis un très mauvais client, je te conseille même de me virer direct...
4h17 il m'aura fallu pour débarquer chez Chéreau, à Avranches. Ca y est, j'y suis, dans le temple de la semie remorque. L'accueil des conducteurs éffarouché comme moi-même est exceptionnel: Ici on gare le véhicule et on ne touche plus à rien. Biensûr, au début j'étais réticent de laisser mon Kenworth se faire atteler par un inconnu, mais finalement j'ai juste à mettre mon "tapis de secour" pour les chaussures, ensuite les gars sont très pro: c'est qu'il en voient des camions, des croûtes et des palaces, il n'y a vraiment pas de souci à se faire. Non, en fait je flippe surtout pour ma précieuse boite de tic-tac très affriolante...
Salle de repos tout confort avec douches, chambres, café gratos, écran plat (qui lui aussi bloque sur Mitterrand...décidément)... Haaa!!! la voilà!
Rien à dire, c'est du matériel haut de gamme, surtout pour le transport de viande pendue. Il faut tout vérifier car s'il y a le moindre problème c'est maintenant que ça se passe. Ainsi je fais environ 17 fois le tour en ouvrant les coffres, en scrutant les moindres recoins... puis je monte à l'intérieur et je contrôle tout ce qui est contrôlable. Verdict: c'est parfait! Le temps d'accomplir les formalités administratives, je joue de mon talent d'humoriste professionnel et je gagne en retour une belle panoplie d'autocollants... cool!
Voilà, il est temps de partir, de quitter le monde merveilleux des semies Chéreau pour revenir à la triste réalité d'un quotidien fait de Frappa, de Schmitz Cargobul ou pire, de Lamberet SR2... je sais, c'est dûr la vie, et je suis bien placé pour témoigner car la belle semie flambant neuve qui me sourit dans les virages et les rond-points je vais la dételler dès ce soir, il y a un joli Scania qui l'attend.
Les deux épingles qui mènent à Avranches offrent un splendide panorama sur le Mont St-Michel, malheureusement je n'ai pas fais une photo potable... mais c'est vraiment magnifique en tous cas! presque aussi beau que le Mont St-Régis dans la baie de Pont de Vaux, baie où les marées ont fait de nombreuses victimes piégées par la montée soudaine des eaux de la Reyssouze...
Allez! courage mon vieux! il faut dételler! Le rendez-vous pour le relais est fixé sur le resto-routier "L'étoile des routiers" (ou un nom dans le genre...) entre Laval et Le Mans. Du coup on ne va même pas se voir avec mon collègue Hervé car il arrive au milieu de la nuit...
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voici mon réveil du jour
Chereau - Avranches
la voilà!
en attente de carrossage...
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Jeudi 25

Bon faut arrèter là, avec Mitterrand! "Mitterrand a fait son premier conseil des ministres...", "Mitterrand est arrivé ce matin en scooter...", "Mitterrand s'est fait rappeler à l'ordre par le Président...", "Mitterrand a voté Chirac en 95..." "Mitterrand trouve que les Chereau c'est de la balle..." Mitterrand par-ci, Mitterrand par là... est-ce j'en parle moi de ce guignol? Est-ce que une seule fois je site son nom dans mon carnet de bord?... on va quand-même pas participer à cette propagande stupido-people-ique...
Il est 4h45 ce matin, et donc j'éteins la radio juste après l'avoir allumée...
Hervé est arrivé dans la nuit et je reprends sa semie chargée pour Fougères et Vire.
Fougères: RAS. Avant de partir je demande des renseignements sur mon deuxième client au receptionnaire qui m'avoue connaître Vire comme sa poche. Alors je monte paisiblement dans la cité normande, fort des ses précieux conseils... Arrivé sur place la galère commence: Je me rends vite compte que soit il s'est planté, soit il m'a pris pour une andouille l'ami car je suis dans la rue qu'il m'a indiqué, en face de l'ancien abattoir qu'il m'a indiqué, et pas une trace de mon client! Alors je me lance dans les recherches. Après avoir demandé chez un carrossier je trouve l'usine... cool... sauf que la livraison ne s'effectue pas ici mais dans un autre entrepôt. C'est un peu le même genre de sénario que lundi en Italie: sénario merdique qui va me coûter une bonne demie heure de conduite et qui va même inquièter mon boss qui, voyant mes "tournages en rond", appelle pour prendre des nouvelles.
Je vide et je file charger sur la Bretagne.
Chargement de "pendu" et donc lavage impératif. Je me mets sur la piste et rentre dans la semie armé de mon kärcher. Là, un ouvrier de l'abattoir arrive en furie et me fait des grands gestes autoritaires, que l'on peut traduire par "dégage de là!"... c'est quoi ce délire... je sors de la semie et le mec ne se calme pas... il part dans des grands discours parce que, ô mon dieu, je me suis mis sur la piste réservée aux ouvriers de l'abattoir et il fallait se mettre sur celle d'à coté... Pour justifier sa colère il me montre le panonceau d'incription de 10cm sur 10cm qui lui sert d'alibi... Au travail ce n'est pas dans ma nature d'être velléitaire, du moins j'essaie de ne pas l'être, et je trouve sa colère tellement stupide qu'à mon tour j'entre dans une colère noire: non mais c'est qui ce mariole qui se permet de me gueuler dessus comme sur son chien parce que je n'ai pas vu sa pancarte minable!
Vraiment je me suis surpris moi même à ne pas me laisser faire et du coup le mec a été jusqu'à s'excuser... ça m'a embarrassé alors à mon tour je me suis excusé... puis un type qui passait dans le coin a lui aussi présenté ses excuses... puis un porc sur le point d'être exécuté s'est à son tour excusé...puis Mitterrand lui aussi s'est excusé à la radio... bref tous le monde s'excuse, on en parle plus, on se sert la louche et on refait le monde autour d'un tas de couenne de porc... Au final on a bien discuté avec ce type, il m'a même aidé à laver la semie...
Comme j'étais recouvert d'eau + savon + porc, je suis allé prendre ma douche en laissant l'info à l'accueil, au cas où l'on me chercherait. Bien sûr, ça n'a pas loupé, j'étais affairé à frictionner vigoureusement ma parure capillaire quand soudain :
_"Asotrans? il est ici Asotrans?"
_"ouais, je suis sous la douche...je...je frictionne ma parure capillaire!"
_"tu viens charger?"
_"je peux m'habiller avant?"
_"nan pas besoin! il fait assez chaud! tu te mettras au 8..."
puis nous rîmes en coeur pendant que j'achevais de frictionner cette fichue parure capillaire.
Alors j'allai me mettre au quai 8 dans le plus simple appareil, au nom de l'humour... (bien entendu la chute de cette histoire est fausse, ai-je besoin de le préciser: je me suis mis au quai 9...)
Sur le chemin inverse je me suis coltiné les embouteillages sur la rocade de Rennes, du coup je coupe à peine plus loin, au niveau de Vitré, en sortie d'aire d'autoroute sur une place néanmoins confortable... avec 10h et 0 minutes de volant: du travail de haute précision. Je passe la soirée à regarder défiler les STG... comme ils sont nombreux, c'est dingue!
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Vire
une grue à Rennes
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Vendredi 26

11h de coupure au son disgracieux du Carrier et me voilà reparti en direction du dépôt. J'entame cette journée en musique, puis à 8h le vieux qui sommeille en moi décide de se connecter à France Inter pour les infos... Jingle "France Inter/le 7-10/Nicolas Domorand"... puis "Billy Jean" du King of Pop... tiens? ils pètent un cable sur la radio publique? ou alors j'ai changé de fréquence?... ni l'un ni l'autre mec, il s'agit en fait, à ma grande stupéfaction, d'un hommage posthume à la Star planétaire... Impossible de rester insensible à une telle nouvelle: qui n'a jamais eu entre ses mains un vinyle de "Thriller"? Qui n'a jamais tenté le "moon-walk" en sortant de la douche?... Je ne suis pas particulièrement fan mais voilà... Mickael Jackson laissera son empreinte dans l'histoire de la musique...
J'ai bloqué un petit moment sur ce sujet, puis, en faisant un rapide zapping de stations en stations, je m'aperçois que tout le monde en parle, tous le monde diffuse les tubes, mais personne n'a rien de nouveau à dire: ça radote, ça radote... et ça finit par me soûler. Même France-Info, chaîne réputée sérieuse, y consacre sa matinale en faisant une émission spéciale dans laquelle des intervenants tous plus bidons les uns que les autres parlent pour ne rien dire... La goutte d'eau qui fait déborder le FH-480 c'est Mitterrand, encore lui, qui déclare: "C'est un symbole qui s'en va"... donc si je comprends bien: un qui arrive et un qui s'en va alors? (toutes proportions gardées bien entendu)
A part ça j'ai quand-même travaillé aujourd'hui. En 4h15 je suis arrivé au CR de Bourges: j'ai dépensé mon deuxième euro de la semaine en prenant un café au bar, car j'avais envie d'aller aux toilettes et je me suis dit que c'était plus correct de consommer avant...
Je suis au dépôt en milieu d'après-midi, c'est un peu la pagaille car tout le monde veut laver et faire ses pleins en même temps, mais finalement on s'en sort pas trop mal: Thomas bichonne une Chereau pendant que je bichonne mes enjoliveurs... puis tout le monde s'aligne sur le parc.
La semaine se termine autour d'un bon repas où je fais la rencontre inattendue de "Bergerac" qui tombe raide-amoureux de moi! (Bergerac est un chien)
Au prochain épisode: FCOS.
Allez, on ressort son tourne-disque, on cale "Beat-it" et on réessaie le "moon-walk"!
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réveil dans le coton
Thomas à la parade
Le porte drapeau de l'équipe
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Samedi 27 |
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Dimanche 28

Aie aie aie! je prends du retard même dans mon carnet de bord! Comme j'ai juré de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, je dois avouer qu'au moment où j'écris ces quelques lignes nous sommes déjà mardi 7 juillet 2009. Je ne tape quasiment jamais mes récits au jour le jour, mais là le retard est assez considérable, je vais devoir remuer tout ce qui se ballade dans mon petit cerveau pour tirer les quelques souvenirs de ce dimanche 28 juin.
Alors allons-y: dimanche 28 juin. Je me souviens qu'il faisait beau comme un jour de mois de juin; Je suis parti par la nationale bien que je n'étais pas vraiment en avance... Retour de vacances, retour de week-end ou bien voyage sans but précis : il y a beaucoup de monde sur cette route, c'est la grande transumance vers Lugdunum, capitale des Gaules.
Moi Lugdunum je ne vais même pas y passer, je vais bifurquer par la rocade-Est, à environ 148 Km'h de moyenne, pour rejoindre l'A43 - direction le Fréjus.
J'ai fait 45 min sur la grande aire de St-Pierre de Belleville. J'y ai vu des mecs se laver "au bidon" = accroupi sous le bidon d'eau posé sur le plancher du camion... au moins cette douche-là est gratuite...
J'ai mangé de la macédoine (encore) avec une quiche lorraine (encore) et je suis parti vers L'Italie (encore).
Livraison près de Turin. En traversant le village j'ai vu des groupes de jeunes qui trainent à droite à gauche: il est 23h, il fait très bon dehors et ça ne donne vraiment pas envie de se cloîter à la maison... Donc les gens sont dans les rues et moi je les toise du haut de ma cabine... J'arrive chez mon client, me pose au fond de la cour, fini pour aujourd'hui.
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les volvo font bronzette sur le parc
Les Dombes
poster FranceRoutes juin09
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Lundi 29

J'ai laissé un tiers du chargement à Turin et je pars livrer le reste au sud de Modena. J'ai lavé la semie moi même chez mes potes à Vignola, ceux qui me paient le café à chaque fois...sauf aujourd'hui... et je suis parti à la recherche de mon lieu de rechargement, près de Mantova.
Je vais tourner un bon moment, environ 3/4 d'heure, avant de découvrir qu'il s'agit d'un client que je connais parfaitement mais chez qui l'on charge sous différents donneurs d'ordre... bref des nerfs et du gazole partis en fumée...
Ce soir là je me souviens avoir préparé à manger avant la nuit pour éviter les moustiques... qui arrivèrent de tous les cotés quelques minutes plus tards... Impossible de faire quoi que ce soit: j'ai le choix entre : _me faire dévorer par les prédateurs... ou bien : _ suffoquer dans ma cabine hermétiquement fermée... Je choisis, par élimination, la deuxième option... je n'allume pas mon PC car il risque de rajouter quelques degrés aux 56 déjà présents.... alors je mets le réveil plus tôt pour demain et reporte tout ce que je voulais faire ce soir...
Bien entendu il est très difficile de trouver le sommeil dans la moiteur ambiante... je sais dors et déjà que demain matin je n'aurai pas la motivation pour sortir de la couchette...
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by Spolzino...
un Breton en Italie
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Mardi 30

Tout se passe comme prévu ce matin: le réveil sonne, en avance de 2 heures, je l'éteins et me ré-étale de tout mon long dans ma tannière: c'est le moment le plus frais de la journée (seulement 20°) et donc le plus propice au sommeil...
Je me lève juste à temps pour aller charger, je cale 40 centimes et pas un de plus pour boire un chocolat chaud, et je fais les différentes mises à quai. En milieu de matinée c'est fini, je pars tout shuss pour Lyon, livraison dans la foulée. En 4h20 je suis à Rivoli pour une première coupure et 4 h plus tard je suis à quai chez mon client. Comme je les ai fait attendre (malgré moi), j'use de mon immense savoir-faire de cariste éprouvé pour aider au déchargement, si bien qu'en 20 minutes c'est fait... il me faut donc encore patienter pour atteindre les précieuses 45 minutes réglementataires...
Parlons-en d'ailleurs de réglementation! Durant les trois jours qui vont suivre je serai en FCOS... alors pour l'heure je ramène le camion au dépôt. Comme il ne va bouger pendant plusieurs jours je fais un lavage de fou jusqu'à 23h30... puis je rentre réviser toute la nuit tellement j'ai peur de ne pas avoir ma FCOS... (rappel: on ne peut pas ne pas avoir la FCOS...)
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Goito
en voici un qui se fait du blé! (blague laurent-ruquièsque)
en voici un qui fait des tours de Maggi (blague laurent-ruquièsque aussi)
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