Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!
Aout 2009
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Samedi 1 |
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Dimanche 2

Comme l'année dernière j'ai quitté le "festival des chouettes" pour rejoindre mon camion... autant dire qu'aujourd'hui il est plus que difficile de trouver une quelconque motivation. Encore, je partirais pour une destination "exotique", pourquoi pas, mais il s'agit de l'éternel tour à Reggio Emilia, pour la 4ème fois consécutive...
Je pars tard, à 19h30, peu importe il n'y aura pas d'incidence sur ma journée de demain.
Tunnel du Mont-Blanc, Aire de Viverone, rien de bien original ce soir hormis le fait que je j'en suis à mon troisième café car j'ai vraiment peu dormi ce week-end et je préfère assurer le coup.
Finalement la descente sera tranquille: personne sur la route et de la musique plein les oreilles. A 4h15 je suis à destination, je cale le camion dans un coin du parking, je saute dans la couchette et je lutte contre mes trois cafés à la recherche des bras de Morphée...
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oui...j'ai investi
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Lundi 3

Etant donné que je livre encore la même chose et que je recharge encore au même endroit, j'ai bien peu de chose à retranscrire dans ce carnet de bord. Ainsi je décidai de parler de tout autre chose afin de maintenir en vie la flamme qui anime la passion de mes 12 lecteurs quotidiens et de mes 45000 lectrices quotidiennes... Mais de quoi va-t-il nous parler vous demandez-vous? de sa collection de pin's parlants? de sa 4L bleue? de sa passion pour le pain de mie 7-céréales ? non... rien de tout cela...
Je souhaite utiliser cet espace de liberté pour rendre un hommage mérité à la plus grande invention de l'Homme depuis le body-trainer : le système de lavage du pare-brise signé Volvo-FH. Oui, je souhaite mettre enfin en lumière ce fantastique mécanisme permettant la propulsion du lave-glace sur le pare-brise qui, couplé 3 ou 4 allé-retours des balais d'essuie-glaces, vous permet de jouir d'une vitre vierge de tout moustiques, moucherons, mouches, guêpes, abeilles, bourdons, chèvres, freulons ou autres papillons. Le système adopté par Volvo consiste à faire jaillir le liquide directement depuis l'essuie-glace à deux endroits précis: un en haut du balai, un en bas... Dès lors, lorsqu'on décide de laver son pare-brise, le lave-glace agit efficacement en haut... en bas... et pas au milieu... autrement dit pas en plein milieu du pare-brise...autrement dit pas en plein champ de vision...autrement dit pas là où ce serait le plus utile! Que se passe-t-il concrêtement? Au lieu de rendre une glace bien propre, le système de lavage fait de grande trainées juste devant les yeux! c'est insuportable! J'en viens à prier le dieu moustique pour qu'un de ses disciples ne vienne pas s'écraser à mis hauteur du pare brise! Combiens de fois j'ai été obligé de m'arrèter pour laver le pare-brise à la main... combien de fois j'ai roulé avec les traces...
Effectivement il y a plus grave sur terre...
Reggio Emilia-Lyon: c'est tout pour aujourd'hui.
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à Reggio Emmila
sur la route du Frejus
la tête de vainqueur c'était obligé?
sur l'A43
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Mardi 4

J'étais plutôt anxieux de connaitre la suite de évènements ce matin... Mais ça y est, la chance est avec moi! Aujourd'hui je ne charge pas pour Reggio, ni pour la banlieue de Reggio, ni pour la région Reggio, pas même pour le pays de Reggio... non, aujourd'hui je charge pour la Gironde et j'en suis ravis! Heureusement d'ailleurs que je pars de bonne humeur car j'ai 36 palettes europes à descendre de la semie et à ranger dans les coffres... cool... Là où je charge il y a toutes sortes de chariots pour bouger les palettes, il y a une rampe pour éventuellement venir les mettre devant les coffres... mais le problème c'est "qu'on a pas le droit" de le faire (dixit un cariste énergique)... Ici on tient à ce que le chauffeur respecte scrupuleusement le protocole de sécurité, par contre pour descendre ses palettes il n'a qu'à se débrouiller en évitant de se flinguer le dos dans la cour pour ne pas déranger... surtout par les 36° environnant, ce serait mal-venu...
Je décolle juste après midi. Je n'ai pas mangé et aujourd'hui je tiens à m'arrèter pour palier à ma dépense de calorie matinale. Je coupe 30 entre St Etienne et Balbigny. Qui vois-je entrer sur l'aire alors que j'en suis au fromage... un FH gris des Tps du Vivarais! J'ai bien imaginé faire une photo pour la rubrique "insolite" de mon cdb... mais ce n'est pas le chauffeur attitré au volant et du coup je ne vais même pas le voir... en fait je m'en tape un peu pour dire vrai...
Je continue mon périple en traversant l'Auvergne via "l'ancienne" route nationale car le nouveau tronçon d'autoroute ne me plaît pas du tout: il faut aller le chercher au nord de Clermont Ferrand, il y a des déclivités pas possibles... bref... la nationale ça va pas trop mal et c'est gratos! (je me demande même si ce n'est pas plus avantageux en temps?)
Deuxième coupure avant Périgueux, puis, sur les conseils d'un p'ti jeune de chez Duarig, je descends par Bergerac et Marmande, "la route des Merles" (pas les oiseaux les camions)... ça va plutôt bien cette route, il ne faut pas se laisser surprendre dans certains virages mais ça roule bien d'autant plus qu'il n'y a vraiment personne en ce mardi soir...
Sur la dernière ligne droite je m'extasie devant la splendeur du couché de soleil local... et tout cela m'amène paisiblement à destination: une base logistique. Je vais saluer le gardien, il me confirme mon heure de rendez-vous pour demain, je n'ai plus qu'à faire la popote avant de sauter dans mes draps.
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bien... continuons à passer pour des cerveaux...
la chaine des volcans
en Auvergne
New York, Los Angeles, Rouffignac de Sigoules...
paysage girondin
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Mercredi 5

Cette nuit c'était supportable: pas trop chaud, pas trop de bruit. Je suis donc en forme pour faire face à ces deux fénéants de caristes qui se cantonnent strictement au minimum , qui rechignent à l'idée de devoir être vigilant avec la penderie, qui n'en finissent pas de faire des micros-pauses de quelques minutes pour se raconter les dernières aventures de Secret Story... soûlants!
C'est la deuxième fois que je me fais avoir! je m'explique: il y a ici un distributeur de boissons fraiches; comme je n'en finis pas de brasser des palettes, je m'autorise une petite fantaisie à la vision d'une cannette de ju d'orange "Joker" qui rutile devant la touche 55 du distributeur; j'appuis...qu'est-ce qui tombe...un ju d'orange "free top"! moi je voulais un "joker" pas un "free top"! déjà l'autre jour j'ai eu un "minute maid", ça commence à faire!... bref je l'ai bu quand même et je suis reparti aigri.
En attendant les consignes du sommet de la pyramide, je me suis à nouveau posé sur le parking d'entrée, j'en ai profité pour finir ma nuit. Impossible de fermer l'oeil plus de 20 minutes: Si le parking était calme cette nuit, c'est un véritable basard ce matin d'autant plus que les places y sont très serrées, trop serrées même à voir comme les camions se frôlent pour y rentrer. Bref, je suis très content d'entendre mon portable sonner: c'est le feu vert pour aller recharger; direction le sud ouest.
Sur la route j'ai réussi à me caser devant un Leader Price pour renflouer mon stock de guerre: pour l'équivalent d'un Yop et d'un sandwich club sur aire d'autoroute, j'ai acheté à manger pour une semaine...
J'arrive à l'abattoir à midi, je lave, je me mets au quai 1, on me charge de suite.
Il fait une chaleur pas croyable dans la cabine, à la limite du supportable... je suis donc ravis de repartir pour faire cracher la climatisation et enfin remettre mon pullover qui me va si bien.
Pause douche à Carcassonne, puis tout droit jusqu'à St martin de crau pour décrocher la semie en vu d'un relais. Je campe juste devant un client chez qui je venais très souvent par le passé... un client qui ne me manque pas pour autant...
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sur le parking de la base
dans les Landes
c'est la teuf sur les aires d'autoroutes
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Jeudi 6

Le père noël est passé dans la nuit et a troqué la belle chereau contre une Lamberet... enfoiré! Ce matin je vais charger dans le port de Fos/mer. Décidément, cette semaine je vois des paysages variés: l'Italie, les volcans d'auvergne, les forêts des Landes, la pollution de Fos...etc etc. Il n'y a pas un brin de vent sur la camargue et pour situer la zone portuaire, je suis le nuage gris...
Le chargement est bien long mais j'en profite pour discuter avec un ancien collègue de chez Ollier très sympa. Je suis toujours partagé entre: assister au chargement, ou alors: profiter du temps de chargement pour manger... aujourd'hui j'assiste au chargement et je repars donc le ventre vide...
La remonté sur Bourg sera particulièrement pénible... beaucoup trop de monde sur la route... On interdit aux PL de se doubler à divers endroits alors ces derniers se regroupent sans arrêts ce qui, à mon avis, n'est pas pour réduire le danger... mais bon...
Je prends enfin mon repas de midi, à 17h, puis je fonce au dépôt. Décrochage, racrochage, pas le temps de trainer je suis déjà reparti pour l'Ouest: trois clients à vider demain dans le val de Loire. En 9h00 pile je coupe sur le grand parking du resto avec l'IDS situé entre Moulins et Sancoin, et dont j'ai perdu le nom. Il est trop tard pour y manger, ce qui n'est pas pour me déplaire: j'ai tout ce qui faut sur moi.
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non vous ne rêvez pas: une plaque TIR et une immat française...
Camargue
vu à Fos
un classique sur la RCEA
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Vendredi 7

Comme je ne suis pas définitivement odieux, j'ai pris la peine d'aller boire un café ce matin... je ne suis pas allé jusqu'à prendre un croissant, un café c'est déjà pas mal...
C'est parti pour les chateaux de la Loire: premier client à Amboise, je zappe l'entrée de l'entreprise et du coup je me vois obligé de faire un allé et retour en centre ville... je fais du tourisme malgré moi... deuxième client Angers: au terme d'une manoeuvre pas gagnée d'avance je vide mes 4 palettes, il est 12h30. 3ème client, à 15 min d'ici: le cariste "officilel" est absent et remplacé par une jeune employée fort sympathique mais qui visiblement ne connais pas du tout la procédure habituelle de déchargement... je perds un peu de temps mais ce n'est pas trop grave je vide tout ici...
Pour recharger, ça se passe chez un transporteur du coté de Laval. Au début j'étais enthousiaste en voyant avec quel entrain les caristes s'activaient dans la semie... mais... car il y a toujours un "mais"... un type de l'exploitation est venu donner une consigne à ses hommes... il a tenté de me la dissimuler mais je lui ai demandé d'être clair alors il fût clair: "monsieur, il ya un souci, il faut attendre 4 colis qui viennent avec un de nos camions"... je demandai combien de temps, j'obtins 1h30 en réponse...
Voilà, nous sommes vendredi soir, la semie est chargée mais il faut attendre 4 cartons pour partir... je suis affligé... mais ne baissons pas les bras maintenant, allons donc prendre une douche! faisons la vaisselle en retard! faisons un peu de ménage!...au final j'ai bien attendu 1h30 mais je n'ai quasiment rien vu passer
Je repars jusqu'au Mans où je me pose derrière le péage pour me préparer mes tagliatelles préférées, celles avec des knakis dedans...
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sur le parking ce matin
Amboise
Chateau Gontier (je crois?)
pénard...
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Samedi 8

Sur les conseils de Bison-Phil26-futé, je décide d'innover pour redescendre sur Bourg en Bresse. Déjà, je ne veux pas voir un péage car ils me sôulent ces péages, ensuite, si je peux éviter les grands axes et leurs touristes j'en suis ravis... au final, l'itinéraire passera par Gien, par Décize, par Digoin... et ne sera pas vraiment plus long (en temps) que l'itinéraire habituel.
Sur tout le trajet il n'y a eu qu'un seul cd qui a tourné en boucle: "Blonde on blonde" de Bob dylan... c'est le cd qu'il fallait: des routes de campagne, la fin de semaine... ça le fait carrément...
J'arrive au dépôt vers 16h: c'est la fête au village, ou plutôt c'est le grand barbecue estival chez Asotrans, au menu: grillades, salade, pétanque... c'est la fin d'une longue semaine comme je les aime = une semaine riche en paysages.
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plus près c'est difficile
Décizes
coupure champestre
future A406 - contournement sud-mâconnais
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Dimanche 9 |
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Lundi 10 |
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Mardi 11

C'est donc un mardi après-midi que débute cette semaine. J'attèle une semie vide et pars charger à Lyon pour la Bretagne. Nous sommes trois Asotrans à quai, suite à un problème sur le frigo d'un collègue je me retrouve finalement avec un voyage pour Bordeaux et Niort.
21h15, Après plus de deux heures d'attente c'est parti. Je prends exactement le même itinéraire que la semaine dernière, il n'y a personne sur cette route qui se déroule entre plaines, forêts et volcans. Je coupe 45 sur l'Aire de la Corrèze, visiblement le bruit du frigo dérange quelques vacanciers souhaitants décompresser dans leur grand run... certes... Mon pote Selecta m'échange un café contre un euro, puis je pars, toujours plus à l'ouest.
Vers 5h j'entrevois la cité girondine. Chez mon client on m'envoie bouler pour le motif suivant : j'ai - et je suis content de l'apprendre - 2h de retard. Il faut que l'on m'explique, je viens d'une traite avec comme seul répît la réglementaire pause de 45 minutes (d'ailleurs je n'ai même pas fait 46) et je suis en retard? Il ne veulent rien savoir, ils s'en tapent de mes justifications, ils viennent de se lever - moi j'ai fait une nuit blanche - et ils m'expédient comme un ancien star-académicien, commme une m°rde, sans le moindre respect... J'hésite entre "le coup de la corde à linge" ou "la descente du coude"... finalement je solliscite les quelques ramifications nerveuses qui m'obéissent encore et je retourne au camion pour y passer ma "nuit"...
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je n'ai pas pris de photo ce mardi, celle ci est de mercredi...
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Mercredi 12

Toujours au même endroit je pensais trouver, à mon réveil, des gens compréhensifs et réceptifs à ma colère dans le troupeau de trentenaires au regard vide constituant l'équipe de jour... mais non... j'ai juste eu le droit à "_bah ouai, c'est normal, t'étais en retard de 2 heures!"... Dès lors je décidai de rompre tout contact avec ces êtres dont l'esprit d'initiative n'est pas plus élevé que celui du tire-pal qu'ils traînent sottement dans l'unique but d'obtenir un smic indispensable au renouvellement de l'écran plat - source intarissable du façonnement de leur être servile...
je suis en colère.
Au terme de cette coupure détestable je lève le camp à destination de Niort. Niort?... je ne me souviens pas être allé un jour dans ma vie à Niort?... La région de Niort, tout comme certains littoraux et la Corse constituent les quelques endroits de France qui me sont inconnus...
En milieu d'après-midi je suis à quai. On commence à décharger... une palette... puis on s'arrête.
_Qu'est ce qu'il se passe? pourquoi on arrête?
_Bah on peut plus vider... y'a plus de place à la congel!
_Et comment on fait alors?
_On va mettre ça dans une remorque en attendant...
_OK, elle est où la remorque?
_Bah elle revient de tournée... dans 1 heure environ...
Super... J'ai un rechargement pour ce soir mais je dois attendre que Bébert revienne de tournée... vraiment marre de ces bases logistiques, j'y gaspille mon temps et mes nerfs...
Bon, le mec est arrivé à l'heure c'est déjà ça. Une fois vide ma mission est d'aller charger des primeurs à 1/2 heure d'ici.
L'endroit est difficile d'accès, les palettes sont lourdes à charger avec le tire-pal manuel, mais vraiment, vraiment vraiment, ce fût un véritable plaisir de venir ici! Rendez-vous compte: les gens vous parlent sans vous mépriser; les gens se mettent à 5 pour vous aider à ranger les palettes dans les coffres; les gens vous offrent généreusement quelques produits en retour du service rendu; les gens vous paient à boire car il fait chaud...
Je suis donc passé d'un extrême à l'autre aujourd'hui: de la base logistique infernale à l'entreprise très accueillante... tous ces protagonistes ont pourtant le point commun de faire appel à des camions... le contexte diffère et altère la manière...
Sur l'autoroute le paysage me donne une drôle d'impression: le ciel me paraît plus vaste que d'habitude... en effet, les cultures sont tellement étendues et il y a si peu de relief que le ciel se paie la majeur partie du cardre...
RDV au centre routier du Mans pour un relais avec Michel. Je ne pensais pas y passer la nuit mais finalement cela m'évitera une coupure supplémentaire. Stop au Mans.
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Je sors de Bordeaux
heu... comment on se croise ici?
J'ai rechargé chez des gens bien cools
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Jeudi 13

Michel est parti sans que je ne l'entende. Ce matin c'est chocolat chaud - croissant au CR car j'ai faim. Mission du jour: retour à Bourg pour livrer dans la foulée. Je n'ai rien compris pour reprendre l'autoroute et j'ai toourné 10 minutes... la suite s'est déroulée "désertiquement", il n'y a vraiment personne sur la route, du moins en terme de camions. Comme j'arrive trop tôt sur Bourg, je prends le temps de m'arrêter laver au dépôt, puis je repars livrer.
Vous allez dire que je vous soûle avec les bases logistique, mais laissez-moi décrire celle-ci...
Elle est toute rescente et c'est pourtant une des pire que je connais. Ici on ne s'inscrit pas à l'arrivée, si bien que même avec 2h d'avance on peut se faire griller par un chauffeur qui a lui juste 5 min d'avnce. La consigne est "d'attendre là"... "là" signifiant le local d'accueil avec le hublot, les toilettes, la machine à café, les gars qui transpirent, les conversations navrantes... bref une horreur. J'ai 1/2 heure d'avance et je décide d'affronter cette horreur pour passer en premier, je reste vissé au bureau d'accueil. En récompense je passe effectivement le premier, mais comme ici il faut 2h pour sortir 25 pal, ce n'est qu'à 22h30 que je regagne le dépôt.
N'ayant pas mangé et vu l'heure avancée, je décidai de clore cette journée en beauté, en allant au Mcdo. Et bien je l'annonce devant mes 13 millions de lecteurs : sauf accompagnement, je ne remets plus les pieds chez Ronald! Pourquoi? Je me suis fait recaler! non pas parce que je portais des baskets mais parce qu'il était 23h04... Et pourtant j'étais venu "comme j'étais"... c'est à dire martelé de pubs mc do night à la radio...
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CR du Mans
en plein contrôle de gendarmerie
tout propre
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Vendredi 14

Vers 18h je débarque au dépôt pour un voyage vraiment alléchant: un voyage au sud de l'Italie. J'en ai fait quelques uns par le passé mais ils sont devenus tellement rares chez les transporteurs français que c'est une opportunité à ne pas manquer. 1 client entre Napoli et Bari, l'autre sur la côte adriatique entre Foggia et Pescara... je suis comblé!
L'aventure commence à 19h30, je sors de la cour avec mon complet de pendu en vérifiant une dernière fois si ma carte du sud n'est pas trop altérée par le temps, elle sert si peu...
Je fais donc cette première parti du voyage de nuit et ce n'est pas plus mal: d'une part je la connais par coeur, d'autre part on annonce une grosse circulation pour ce week end du 15 aôut. Traditionnelle pause à Viverone, très peu de monde à la station. Puis jusqu'à Milan toujours très peu de monde... mais c'est à partir de là que ça se gâte... Nous sommes en plein milieu de la nuit, mais l'A1 Milan-Bologne est bondée. Je suis un des rares camions, les touristes ont pris l'autoroute d'assaut. Alors bien sûr, comme toujours, il y en a qui conduisent bien, d'autres qui conduisent mal, d'autres qui ne conduisent plus - ils dorment... alors biensûr comme toujours il y a des ralentissements.
Je vais rester plus qu'attentif sur toute la decente: non seulement ils me stressent, mais j'étais déjà stressé à la base par le café serré de l'autogrill. Arrivé sur Bologne c'est le bonheur: la joyeuse farandole touristiques prends la direction de l'Adriatique alors que je reste sur l'A1. En 4h29 j'attéris sur une petite aire juste avant Firenze, j'ai de la chance, beaucoup de chance même car il y a une place sous un arbre.
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Aire de Viverone
Bouchon sur l'A1 en pleine nuit
je pense que demain il fera chaud
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Samedi 15

Quel bonheur de me faire réveiller par les 33° environnant de ma place à l'ombre plutôt que par les 50° habituels...
Le petit parking accueillant sur lequel j'ai échoué durant la nuit s'est métamorphosé en stockage massif de toursistes. Ils sont partout! Il y en a tout autour du camion, je fais même des rondes pour surveiller leurs manoeuvres maladroites. Il sont quelques Italiens mais beaucoup d'Allemends, Hollandais et Français... J'espère juste pouvoir sortir de là au terme de ma coupure car pour le moment c'est impossible. Alors je fais comme eux, je pique-nique. Au menu, le meilleur repas du monde: un melon entier et du jambon cru.
Après avoir fait bouger une voiture en dépît des ronchonnements de sa disgracieuse propriétaire, je reprends la route direction Rome, puis Naples. Ca roule plutôt bien, quasi aucun camion c'est vraiment agréable; certaines aires d'autoroutes voient leurs places PL vacantes; même les camions de l'Est font défaut...
D'après mes savants calculs et à mon grand désarroi, c'est au niveau de Naples que la nuit va tomber. Je suis déçu de rater la majeur parti des paysages que je connais peu... tant pis... J'ai les heures pour aller chez mon client mais j'hésite: Est-ce que je vais trouver facilement dans le noir? Est-ce que je peux dormir devant?Après consultation minutieuse de ma carte, j'entreprends de tenter l'aventure.
Les paysages ont vraiment l'air sublimes d'après ce que la faible lueur de la lune me retranscrit... Arrivé au village de destination, grosse sueur froide: Je me retrouve en plein centre malgré moi, nous sommes samedi, il est minuit, les ruelles sont très animées. Je descends demander des renseignements, je suis bien sur la bonne route en dépît du panneau "interdit PL" qui me fait face... Un passant, qui en plus de passer s'est arrêté très gentillement pour proposer son aide, m'indique la marche à suivre et grâce à lui j'arrive chez mon client 5 minutes plus tard. Je suis en premiers lieux soulagé d'avoir trouvé direct, reste à savoir si je peux dormir là... Il y a de la place devant, quelques maisons mais pas en contact immédiat... c'est décidé je stoppe ici.
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le bohneur tient à peu de choses
sur la route de Rome...
puis de Naples...
l'art de percher les villages...
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Dimanche 16

Réveil brutal : "Boum boum boum !!!"... on décharge ce matin. Ils n'ont pas l'air méchants mais je ne les comprends pas trop: l'Italien du sud parle vite et avec un accent (comme le Pontévalois du Sud)... Je ne les comprends pas trop mais je devine leur colère à l'ouverture des portes de la semie... Il faut sortir une quinzaine de crochets pour accéder à leur marchandise. Comme eux je prends un aire dépité du style "Ho non, ils ont chargé à l'envers..." alors que je suis parfaitement au courant... (oui le métier nécessite parfois quelques perfomances d'acteur...). A un moment j'ai eu peur qu'ils rechignent à le faire, auquel cas j'aurais bien été embêté, mais l'Italien est travailleur! Alors je me mets à quai, on enlève la quinzaine de crochets, on vide les leurs et on remet ce qui n'est pas à eux. En tout nous sommes 6 affairés au cul du camion, cela correspond à environ 6 fois plus de monde que pour une entreprise française équivalente.
Comme il faut que je passe mon "week end" ici, je ressort sur le parking et installe mon campement. Je réalise, à ce moment là, que ce que je croyais être un commerce sur ma gauche est en réalité une maison! Il y a un vieux qui arrose ses fleurs... apparemment le bruit du frigo ne le dérange pas... on verra bien...
Voilà, je suis en repos... et j'ai décidé - une fois n'est pas coutûme - de profiter de l'endroit. Après une salade de tomate copieuse et bienvenue, je prends, à pied, la direction du centre ville et je me métamorphose en routier-touriste. 15 min de marche plus tard m'y voilà, je suis dans le centre de Rionero In Vulture, cela ressemble à une ville fantôme, tous les commerces sont "chiuso", il n'y personne dans les rues, il ne manque plus que le petit fagot de paille poussé par le vent et on se croirait dans un film.
Cette ville n'est pas très belle mais elle correspond, je pense, à une petite ville typique du Sud: ruelles escarpées, linge aux fenêtres, voitures garées en vrac...etc Je vais arpenter ce qui ressemble à un labyrinthe dans tous les sens pendant presque 1h. Je n'ai pas vraiment l'esprit tranquille... il y a une atmosphère bizarre ici et je sens que je fais tâche sur ce tableau... en me regardant dans une vitrine je comprends mieux: cheveux en vrac, barbe au vent, sac à dos, baskets... je ressemble plus à un pélerin dévergondé qu'à quelqu'un d'ici... Je finis par avoir limite peur: ces gens sont très croyants, ils vont me prendre pour une ré-incarnation de je ne sais qui de retour sur terre... ça en est trop, je me casse...
Il fait 39°, je ne veux pas retourner au camion, je passe juste devant pour vérifier si "tout va bien", puis je décide de partir à l'aventure sans carte. Je me suis mis à marcher sur une route, tout droit. J'ai fait un Km, puis deux, puis j'ai continué, toujours tout droit, avec ma barbe et ma casquette. J'ai marché pendant environ 1h30 puis, comme ça sans raison, j'ai décidé de m'arrêter. Alors j'ai fait marche arrière et sur la longue route du retour, tout en ayant une soudaine envie de jouer au ping-pong je réfléchis à l'opportunité de monté une affaire pour pêcher la crevette à Pont de Vaux... quel drôle d'après midi...
Je passe une seconde nuit ici, toujours avec mon frigo et mes salades de tomates.
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ma place de camping du weekend
personne ici...
là non plus...
là non plus...
ha... enfin des gens sympas
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Lundi 17

J'ai tellmement entendu d'histoires sur l'Italie du Sud que je n'avais pas l'esprit tranquille à immobiliser le camion plus de 24 h le lond de la route... En effet ce dimanche j'ai malgré moi été l'attraction de ce village mort: tous les passant portaient un regard appuyé sur ce camion étranger, ce n'est jamais bien bon de trop se faire remarquer...
Bref, il est très tôt ce matin lorsque je mets le moteur en route , je repars en sens invers et une fois de plus je suis privé de paysages par la nuit noire.
Je traverse Foggia, cette ville à l'aire mal-saine. Je remonte la côte adriatique en assistant, et ce n'est pas trop tôt, au réveil de ce fénéant de soleil; je peux enfin en prendre plein les yeux!
J'arrive à 6h30 chez mon second client, c'est fermé mais il ya un berger allemand pour m'accueillir. Ayant récemment - souvenez vous - eu à faire à un de ses semblables chez un autre client, je prends cette fois-ci des précautions, d'autant plus qu'il me regarde bizarrement... Il a l'air éxcité, je ne sais pas s'il veut jouer ou bien s'il veut me bouffer... ou alors je lui ai tout simplement tapé dans l'oeil avec mon charme canin, auquel cas je suis mal... Pour remédier à cette situation embarrassante j'ai utilisé ma légendaire malice ainsi que mon non-moins légendaire paquet de choco: j'ai apprivoisé la bête aux Princes de LU... C'est assez déroutant de voir comme un tel animal - qui en impose à première vu - se rabaisse plus bas que terre dans l'espoir inoui d'obtenir 30g de choco. Nous partageons les mêmes gôuts, je me suis fait un pote... un pote qui tenait néanmoins à manger mes lacets, je n'ai pas compris il a fait une fixation dessus...
Bref, pendant ce temps là une équipe de barbares a vidé ma semie et j'ai enfin pû repartir après avoir lavé l'intérieur sur place (c'est toujours ça de gangné). Je dois remonter sur Florence (je parle de la ville), je ne sais pas quel itinéraire choisir. S'il n'y avait pas eu récemment le tremblement de terre, je serais passé par l'Aquila, mais mon pote Christophe - LA source sûre pour l'Italie - me l'a déconseillé. Donc je passe par Foligno-Perugia... la SS77 est comment dire... Rock&roll... Il y avait de quoi prendre des photos mais j'ai préféré me concentré sur la piste, en fait j'ai "piloté", doutant d'arriver à destination dans les temps. Je suis vide, le "pilotage" est facilité. J'ai passé une ville sublime, "Assisi" je crois, et je n'ai pas fait une photo potable, ha non non pas une seule...
En 9h52 je suis chez mon client; théoriquement je n'ai pas le droit de couper ici mais aujourd'hui je m'impose: hors de question que je parte à l'aventure dans Florence avec un sablier de 8 minutes.
La chaleur est suffocante, je reste 20 min sous la douche froide, puis je passe la soirée à coté du camion, dedans n'étant pas envisageable...
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c'est beau
je n'avais jamais pris cette autoroute, superbe!
mer Adriatique
les boules de voir ça de si prêt...
01f / SS77
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Mardi 18

Debout à 4h45, départ à 5h, je suis fatigué. J'ai 3 palettes à aller chercher sur Parme, je m'exécute. Arrivé dans le village je loupe la rue au dernier moment et je gagne le droit de faire 5 km avant de pouvoir me retourner. 8h, je suis place et il faut attendre l'arrivée des caristes. Ces derniers m'informent que les palettes ne sont pas prêtes, je vais attendre plus d'une heure... de plus, grosse galère pour les charger car elles ne tiennent ni en long, ni en large... beaucoup de tapage pour 3 malheureuses palettes!
J'ai un client à livrer demain à Grenoble, donc direction le Fréjus. Peu de camions mais beaucoup de touristes français qui rentrent au bercaille: c'est le basard dans les voitures, les mômes dorment, les parents font la gueule, on voit tout du haut de la cabine... Ceux que l'on reconnait au premier coup d'oeil ce sont les Hollandais et les Allemands: on les voyait d'un teint pâle-maladif il y a de ça quelques semaines...maintenant ils remontent rouges écarlates.
Ou vais-je bien ratérir? J'hésite à tirer jusqu'à Grenoble (ce qui me couterait ma deuxième période de 10h), mais je préfère m'arrêter sur une aire quelconque après la bifurcation de Montmélian. Il fait une chaleur à crever, je ne peux rester dans le camion, je rêve d'une piscine mais il n'y a qu'un fossé et il est sec... alors je reste au soleil et je fais bronzette... je dois vite renoncer face à la véritable hystérie déclenchée par le hâle torride de ma sculpturale carapace... donc je décide de jouer de la gratte à l'ombre mais une fois de plus je dois revoir mes plans: le génie créatif de mes compositions, ainsi que la légendaire dextérité de mes 27 doigts habiles couplés à cette voix suave dont les mélopées sont irrésistibles, ont véritablement mis l'aire en émoi...
Du coup je retourne à la cabine pour manger mes taglatelles, sâcre ultime d'une dure journée de labeur.
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il va me manger ou pas?
Fornovo
tout le monde à soif, même lui...
bonjour madame...
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Mercredi 19

Hier s'est déroulée une anecdote post-carnetdebord : ce dernier était déja écrit, cela s'est passé après manger:
Figurez-vous qu'en plein grattage de guitare intensif, car oui je m'y suis remis après manger, un mec a débarqué de je ne sais où, lui même armé d'une guitare, et s'est posé en face de moi avec un bon sourire. J'eu à mon tour une sorte de réflexe myotatique qui généra un sourire sur mon visage blème, mais au fond de moi, l'humeur n'était pas au beau fixe. Qui c'est celui là? Qu'est ce qu'il veut? Qu'est ce qu'il vient me faire ch°er? Le fait est que l'individu en question traînassait sur l'aire depuis un moment, sa voiture était du département... donc je le soupsonnais d'être un de ces types à la libido dévergondée... mais bon... il est là devant moi et il veut jouer de la guitare... allons-y...
_"vas-y joue un truc, n'importe quoi..." me demanda-t-il
_"bon...ok" Ayant un bouquin de partitions des Beatles sous les yeux, j'entâme la suite d'accords de "While my guitar gently weeps", dès lors mon hôte se sentit bien inspiré de balancer des solos style jazz-manouche mais en mal fait, achevant de la sorte le massacre de cette perle auquel je n'étais pas en reste. La situation est grotesque, des gens intrigués nous observent, j'ai honte... Je n'ai qu'une envie: qu'il dégage... mais ce cuistre à l'arrogance de trouver une quelconque satisfaction odditive...je suis désarmé... nous jouons 20 min... 20 longues minutes à supporter ses solos... puis soudain il a décidé de partir! la délivrance! Lennon et Harrison on dû se retourner dans leur tombe... Mc Cartney et Starkey ont dû faire de même dans leur sac de couchage au camping des peupliers de Fleurville...
fin du retour sur carnet de bord.
2 réveils ne sont pas de trop pour me contraindre à me sortir de ce lit redevenu acceptable avec la fraicheur nocturne: il fait maintenant un petit 18°. Je suis en place chez mon client avec un quart d'heure d'avance, je vois débarquer 1 à 1 les employés moins motivés les un que les autres. Je pourrais écrire des pages sur l'espèce de mollusque, accroché à son fenwick comme à un rocher, qui ne daigne pas le quitter 2 min pour m'aider à pousser les palettes d'1 tonne...certes.
De retour au dépôt un coupure d'eau me prive de laver le camion et moi-même. Allors pour la douche il faudra attendre l'aire de Bourges mieux équipée que les cr de Bourges et de
Moulins avec leurs boxes à chevaux.
Je monte en Bretagne, mes heures m'amènent jusqu'à Blois. Je coupe avec mon frigo au "concorde" (aérodrôme du Breuil), à 16h pas de soucis mais dans la soirée mon frigo dérange... ça m'embête... mais je n'ai pas trop le choix pour les coupures dans le coin, je ne tiens pas à dormir au ras de la nationale.
Une fois de plus ce soir la chaleur est peu supportable.
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de l'air!
tomates-oignons-thon-oeuf
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jeudi 20

Je n'arrive toujours pas à réaliser, au moment où j'écris ces quelques lignes, à quel point tout s'est parfaitement déroulé pour moi aujourd'hui. D'abord je me suis levé à l'heure, c'est à dire à la troisième de la journée, je suis arrivé chez mon client le premier avec 1/2 heure d'avance dont 1/4 d'heure de sièste durant laquelle j'ai bien dû faire 4 ou 5 rêves.
Petite anecdote car j'y pense: alors que je dormais, veilleuses allumées, devant le portail, les employés sont arrivés et aucun n'à jugé utile de me réveiller lorsqu'ils ont poussé la grille... j'aurais pû dormir là un moment, en plein dans le passage; j'ignore comment je me suis réveillé un peu avant 7h...
Une fois vide je suis allé charger en Normandie. Je n'avais pas d'heure de RDV mais j'ai pourtant été accueilli pour une équipe surmotivée qui a chargé un complet de pendu en à peine 1 heure! Le temps de prendre la douche et de faire la paperasse et j'étais déjà reparti pour Bourg.
Comme le temps s'est rafraichi j'est décidé de couper dès 14h, de dormir cet après-midi et de descendre tout schuss cette nuit. En gros aujourd'hui tout s'est déroulé comme je l'avais souhaité, c'est assez rare. j'ai échoué sur un parking de resto routier fermé... oui, je fréquente beaucoup les restos routiers au moi d'août...
23h13 c'est reparti... finalement je n'ai pas tant dormi que cela... finalement il faisait un peu chaud quand-même... finalement je ne suis pas si malin...
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Avranches
je peux enfin bouder pénard dans mon coin
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Vendredi 21

L'avantage c'est que la route est vraiment pour moi, exit veaux-vaches-cochons-touristes. Je conduis prudemment quand-même d'autant plus que je suis en pendu...
Vendôme est interdit au PL ce soir car il y a une course cycliste la journée... je passe... je suis passé hier et ça passait très bien... passons...
Je ne sais pas ce qui m'a pris, en arrivant sur Mornay j'ai vu l'enseigne du routier allumée, il était 3h du mat', je me suis spontannéement arrêté boire un ju... c'est pourtant pas dans mes habitudes! mais quand-même, un routier ouvert à 3h... c'est limite un "devoir" de s'y arrêter!
Arrivé à Bourg, lavage, décrochage et direction le garage Volvo pour faire réparer ces freins avants qui grincent dès qu'on les sollicite. Je laisse le tracteur là-bas car ils ne peuvent s'en occuper de suite.
Je rentre dans la matinée sur un air de 4L...
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je passe la ligne d'arrivée!
un ORNI (Objet Roulant Non Identifié)
Volvo Bourg
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Samedi 22 |
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Dimanche 23

Donc voilà, la péripétie du jour - ou plutôt de la nuit - s'est déroulée au tunnel du Mt Blanc. Alors que nous nous apprétions à entrer, moi et un Maes, deux ambulances ont débarquée, gyrophares allumés, sirènes hurlantes... et se sont garé contre mon camion. Une équipe de pompiers sort et prépare toute une artillerie... mais que se passe-t-il? Plus personne n'entre sous le tunnel, ni les voitures, ni les PL... Bon alors, que se passe-t-il?... on nous fait attendre là un quart d'heure... ma fenêtre est ouverte et mon oreille curieuse arrive à capter une conversation entre un pompier et un employé du tunnel: d'après se que je comprends, les pompiers sont venus chercher deux personnes affectées par le virus de la grippe A... je trouve ça très étrange... pourquoi ici et maintenant? les mecs sont passé au péage en disant "attention on a la grippe A"? vraiment je comprends peu ce basard...
temps perdu: 25 minutes, en comptant 15 de coupure ce n'est pas trop grave...
coté italien rien à signaler, la nuit se déroule paisiblement jusqu'à Modena où j'arrive à 4h. Andrik est arrivé 1h avant moi mais il n'est pas couché... tiens? qu'est ce qu'il fait à cette heure-ci? je vais lui dire bonjour... figurez-vous qu'il est en train d'installer ses rideaux : il est 4h du mat et Monsieur bricole! vraiment fou ce Jimi Hendrix! bon je vais me coucher...
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panique au Mt Blanc
le pont design de Reggio Emilia
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Lundi 24

Un mec est venu taper à 6h pour consulter les papiers du chargement... je ne sais même pas si j'étais sorti de mon rêve en lui ouvrant la fenêtre; je me souviens juste qu'il a regardé vite-fait puis qu'il m'a dit d'attendre, qu'il reviendrait me chercher...
je me suis levé à 10h, nous avons bu le café avec Andrik et Pierrot. Il y a nombre impressionant de camions en attente, je suis pessimiste...
En début d'aprem toujours rien, je m'informe auprès d'un réceptionaire: pas sûr que l'on me vide aujourd'hui...
J'attends... de cette attente insupportable entre mouches, odeur nauséabonde, bruit du frigo... J'essaie bien de m'écarter un peu du camion mais d'une part je suis en pleine zone industrielle (rien à faire dans les alentours), d'autre part je garde un mince espoir de revoir le gars des expé d'ici ce soir... donc je reste dans cette atmosphère peu supportable...
17h, c'est officiel, mon ami vient me l'annoncer avec un brin de compassion dans les yeux: on vide demain. Comme pour me rassurrer il m'annonce qu'il viendra me chercher à l'ouverture, en premier... Il a l'air très sympa aussi je ne montre aucun signe d'énervement, d'autant plus qu'il n'est surement pas à l'origine de cette situation pathétique...
17h30, du coup c'est bon je peu lacher le camion... je prends ma guitare pour en jouer au calme à côté... mais Pierrot revient pour me payer un coup à boire: ça ne se refuse pas. Entre temps mon chef me communique un changement de programme: Florent m'amène une semie à 19h30 et récupère la mienne... cool; j'ai enfin l'impression de servir à quelquechose.
19h30, je suis chargé pour Grenoble, let's go. Je roule entre Modena et Reggio quand soudain: "gloup" une bulle remonte dans mon cerveau.... "souviens-toi petit Régis, hier sur toute la descente coté français il y avait des panneaux "attention Fréjus fermé lundi 22-06h"" Il y a des jour comme ça, le sort s'acharne... Je livre à grenoble... pas le choix, je ne vais pas prendre le Mont Blanc, si cela ne tenait qu'à moi je prendrais bien le Mont Cenis, mais voilà on va éviter de faire le délinquant et on va stopper à l'autoport de Suse comme un routier bien docile...
4h de volant et c'est déjà fini.
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salut?
ça va?
non?
quoi, tu t'ennuies?
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Mardi 25

3 euros! de mieux en mieux... déjà 2,60 je trouvais ça très cher mais maintenant la douche de Suse c'est 3 euros! Le pire c'est que j'ai eu la douche de droite (pour les habitués) et que cette dernière m'a gratifié d'un minable filet d'eau car - et c'est Thomas qui m'en informera plus tard - elle est en bout de circuit et fonctionne très mal lorsque toutes les douches sont occupées... bref, aujourd'hui j'ai payé 3 euros pour un mince filet d'eau, un porte-manteau et un verou à la porte... la prochaine fois je fais comme dans la pub: je tape contre un arbre avec mon gel douche Obao et je me frictionne sous la pluie tropicale...
toujours en train de se plaindre, jamais content...
Livraison à Grenoble puis pause sur l'aire de Manissieux pour faire ma vaisselle et manger ma salade de tomates (= un repas sur deux en ce moment). Bref passage au dépôt et je continue vers la Bretagne, via RCEA pour ne pas varier les plaisirs.
J'arrive à Bourges et j'arrive à 9h de conduite journalière. Aller au centre routier me fairait dépasser de quelques minutes donc je décide à l'hunanimité avec moi-même de me pauser sur un grand parking en terre battue qui borde la rocade Berruyère. Quelle erreur! Autant à 18h cet endroit me paraissait calme et propice pour y caser mon frigo sans géner mes confrères, autant dès la nuit tombée c'est endroit a une toute autre allure... Je vous laisse deviner... ptin mais là ça craint vraiment... ça tourne sans arrêt autour du camion et ça me stresse de plus en plus... malgré la ferveur de ma non-violence il ne faudrait pas qu'un de ces guignols prenne idée de taper au camion...
Note pour plus tard: la prochaine fois je fais 9h08 et je ne dors pas au milieu de la gay pride.
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direction Grenoble
je regarde bêtement passer les camions
il fait beau
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Mercredi 26

Je tire les rideaux à 3h ce matin... et il y a encore une bagnole qui tourne sur le parking. Toujours très énervé je suis parti en lui coupant la route alors qu'il effectuait un énième allez-retour devant moi pour me "charmer"... du coup je lui ai bien fait manger de la poussière ce qui a suffit à me mettre de bonne humeur pour attaquer cette journée.
enfin pénard sur la route, tout le monde dort, je peux faire ce que je veux - avec mes cheveux, même écouter à fond The Vaselines... (The Vaselines étant un groupe dont je viens d'acquérir le dernier opus... je précise... aucun lien avec ce que j'ai raconté jusqu'ici)
Tout le monde est agréablement surpris de me voir débarquer si tôt pour vider chez mon client... hé oui les mec, c'est comme ça, je suis balaise... et un peu dans la m°rde aussi car il n'y a aucun rechargement prévu pour le moment...
A 11h je suis vide, j'ai rangé les palettes europes dans les coffres, j'ai pris ma douche... mais toujours pas de consignes...
Je profiterais bien de tout ce temps libre pour avancer mon carnet de bord mais je n'ai toujours pas l'électricité dans mon camion... alors je me contente d'écouter les rediff du "fou du roi" en regardant à l'horizon tel le gars qui s'ennuie profondément et qui a mis son cerveau sur stand by.
12h, j'ai mangé, je continue à attendre la suite, c'est passionnant.
13h, rien.
14h, rien.
15h, rien.
16h, rien.
17h, rien.
18h, rien.
19h, rien.
19h20 le téléphone sonne! super j'ai un rechargement! ....pour demain! ...à 24Km d'ici!
_le pire c'est que je suis reparti en infraction (dépassement d'amplitude) - tu parles j'étais tellement content de pouvoir partir...
_le pire c'est que j'aurais pû décrocher et passer ma journée à Fougères (plus grande cité médiévale d'Europe)
_le pire c'est que je vais finalement me poser à 20Km du Mt St-Michel et que j'aurais pû aussi transformer ces insignifiantes heures d'attente en heures d'évasion de l'esprit.
mais voilà, j'ai passé ma journée dans une zone industrielle pourrie et je m'apprête à passer ma nuit en face d'un buisson... trop la teuf...
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dans le Maine
pas plus d'inspiration que ça
Régis le sociable profite d'un panorama magnifique
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Jeudi 27

Encore une coupure de 13h... et je passe enfin à quai pour charger des des arrières de boeuf, ça va plutôt vite et je repars pour ma deuxième ramasse à Blois. Ici aussi c'est assez rapide, je suis même obligé de "faire trainer" un peu en prétextant un passage aux toilettes pour achever mes 30 min de coupure à quai... (qui ne le fait pas?).
13h, je quitte la cité Blésoise pour rejoindre à toute allure la cité Burgienne.
Alors que je suis en pleine préparation de malbouffe, posé sur une aire avec vu sur le mâconnais, je reçois un coup de fil de la Suèdoise. Rdv est pris pour ce soir, nous coupons tous les deux au dépôt.
Le temps de décrocher, de faire mes pleins, de prendre ma douche... et me voilà déjà en retard... Je suis passé chercher la Suèdoise au CR et nous sommes allé boire des seaux de bières pour noyer notre chagrin... non c'est une mauvaise blague... en fait nous avons bu 3 "monaco" chacun et Sweden a tenté en vain de me trouver une prétendante pour rassurer Phil26...
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des ARt8
dans le mâconnais
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Vendredi 28

Comme je devais ramener mon Fh chez Volvo ce matin, toujours pour ce problème de freins, j'en ai profité pour me faire payer le chocolat-chaud par mon amie la Suèdoise... décidément on ne se quitte plus!
Ensuite je suis parti faire deux ramasses sur Lyon, en XF105: Je trouve ce camion vraiment très agréable à conduire, mais cette boite auto m'est insupportable... surtout lorsque je repense à la ZF manuelle dont il m'arrive parfois de me remémorer les passages fluides et précis dans mes plus beau rêves...
Comme pour achever cette semaine déjà bien entâchée, je vais faire le poireau pendant près de 2h devant chez un client à Dagneux...
Je rentre dans l'aprem, je décroche, et cassos...
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au CR de Bourg
journée en Daf
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Samedi 29 |
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Dimanche 30

Chère lectrice assidue,
Je sais combien la simple lecture de mes aventures suffit à ton accomplissement, aussi je dois te faire part de la sinistrose ambiante : Régis, Moi, ton Héros, ta chose, navigue en plein courant défavorable et il s'avère plutôt difficile de tenir ce cdb à jour en ce moment: mais trève de mièvreries, allons-y, racontons ce qui s'est passé ce 30 août...
Dire que je suis motivé ce dimanche serait mentir. Même chargement, même destination, même client, même retard... heu non... je suis parti encore plus tard, car après tout si je me fie à la semaine dernière va savoir, je suis peut-être en avance!
Que dire de plus sur cet allé simple pour Modena? rien, tout est similaire, il n'y a que la musique qui change. J'arrive à 5h, pas fatigué, juste blasé de me retrouver là.
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c'est reparti
la dixaine de feux habituelle avant le péage...
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Lundi 31

Aujourd'hui ils ont décidé de me vider... ce qui est déjà pas mal... par contre vu l'heure à laquelle je passe à quai aucune chance de recharger avant demain.
Thomas est dans les environs, nous décidons de nous rejoindre à Reggio dans la soirée. Nous laissons les camions à Cella et nous attrappons un bus direction Reggio-centro, afin de tuer le temps libre à grand coup d'images sublimes de cette ville qui me parait soudainement plus belle vue de l'intérieur. Je dois bien avouer que tout seul je n'aurais surement pas pris l'initiative de partir en vadrouille tellement je suis débrouillard... mais ce périple vaut vraiment le coup: jugez vous-même sur les photos! Chose que je ne savais pas, lorsque l'on commande à boire en terrasse on a l'apéro complet avec les hors d'oeuvres... vraiment classe... J'ai fait le touriste, Thomas le guide, puis nous retournons aux camions, à Cella, sans payer le bus tellement on est des rebelles...
entre temps j'apprends que mon rechargement est pévu pour demain 14h à Brescia... no comment... oui oui je suis bien parti dimanche...
Nous avons donc cherché un endroit pour manger mais nous n'avons pas trouvé car d'une part la plupart des restos sont fermés et d'autre part j'ai loupé par deux fois la possibilité de me garer devant des pizzérias...quand je vous dis que je ne suis pas débrouillard!
Du coup je laisse Thomas à son camion, ensemble nous tentons de localiser mon client sur le GPS, en vain, alors je pars à l'aventure direction Brescia...
Sortie Ospitaletto, 23h30, je ne sais pas où aller alors je m'oriente logiquement vers les zones industrielles. En repassant sar dessus l'autoroute j'aperçois un entrepôt frigorifique mais pas le nom de mon client... donc je continue ma route, je reviendrais voir ici si besoin est.
Je fais un rapide tour du bled, je ne trouve pas... je m'arrêterais bien demander à quelqu'un mais les seules personnes que je rencontre sont très peu habillées et beaucoup maquillées... ha tiens, il y a des flics là bas, je vais leur demander! (j'espère seulement que c'est bien des flics et pas des Brésiliens déguisés...). Je tombe sur un mec très sympa qui m'explique tout en Français... je suis content, je le remercie, il y a cependant un problème: je n'ai rien compris à son explication! je lui ai fait répéter plusieurs fois mais j'avais peur de le vexer à force alors je lui ai fait croire que j'avais compris... oui oui je suis bête... je sais juste que c'est vers l'autoroute alors je retourne par là-bas...
Je vais finalement arriver à destination... il fallait juste prendre les interdictions PL et un pont à 4m... l'Italie dans toute sa splendeur... Le batiment est ultra-visible depuis l'autoroute, mais pour y aller c'est l'aventure.
Il n'y a personne sur le grand parking de la réception, je vais me présenter au gardien puis je retourne manger un cordon bleu... c'est mon repas de minuit.
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Reggio Emilia avec Thomas
ça bosse dur!
c'est tout aussi splendide à l'intérieur
on en prend plein les yeux...
...à tous les coins de rues
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