Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Octobre 2009

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Jeudi 1

Cette fois-ci je l'ai vu de mes propres yeux: lorsque je suis arrivé à Valence pour mon premier rechargement le tachygraphe s'est arrêté sur "1h38" de volant, puis il y a eu la traditionnelle minute suplémentaire "1h39"... et lorsque j'ai éteint le camion, cette période est tranquillement passée à "1h40"! voilà... c'est en faisant comme cela que la boite noire vous mange une demie heure par jour comparée au bon vieux disque qui ne deignait pas activer son stylet sous les 5 Km/h.

Ce matin en partant j'ai loupé tout un tas de photos que j'aurais pû classer dans le best of - catégorie humour de ce CDB. Rendez-vous compte: j'ai vu le sosie parfait d'Elton John sous les traits d'une vieille mémère frippée à Loriol, puis j'ai vu l'inimaginable: une Dacia Logan tuning avec un aileron digne de la quille de l'A380, ensuite j'ai aperçu une étrange dame arborant fièrement la même coiffure que le caniche qu'elle tenait en laisse... et enfin un vieux qui m'a tendu un doigt bien haut car j'ai osé passer au feux vert alors que lui voulait traverser la rue... bref, j'arrète de vous faire rêver: je n'ai pas une photo potable de ces époustouflantes péripéties. ha oui!... j'oubliais: j'ai aussi vu un mec courrir après son camion parce qu'il avait oublié son frein de parc... aujourd'hui c'est vidéogag...

2 colis de "purée de poireau" ont été refusé sur ma livraison du matin, je vais être obligé de les ballader toute la journée. Au début j'avais pensé les refourguer au premier resto routier venu; puis j'ai eu la consigne de ramener ça sur Bourg, et finalement personne n'en voulait de mes poireaux... même pas moi...

Pour cette fin de semaine je fais du régional entre l'Ain et la Drôme. Je charge à Valence, vide à Lyon, recharge à Bourg, revide vers Valence... entre temps je croise Thomas qui parade en Scania: à Lyon je fais le vigile pour assurer la sécurité de son chargement, à Loriol je fais le coursier pour lui apporter une lettre de voiture... c'est l'effet-Scania ça!... quand on roule là dedans on devient vraiment un King of the road et on aime se faire servir par les miséreux qui roulent en Volvo, qui eux-même se font servir par les miséreux qui roulent en Renault, qui eux-même se moquent du Suèdois - le seul véritable responsable de tous les maux de la terre.

Finalement cette journée a été bien chargé et je l'ai exploitée jusqu'au bout de mon amplitude. Je la termine vers 2 heures du mat' en prenant mon repas du soir sur le parking de cette grande base logistique: quenelles sauce financière... j'ai rarement eû une aussi mauvaise inspiration... devant moi un chauffeur Willi Betz n'en revient mêm pas de me voir ainsi baffrer en plein milieu de la nuit...

un des bus brûlés de Perrache

les cabines rétrecissent chez TGC

Avec Thomas à Loriol

Vendredi 2

Bizarrement et malgré mes 4 heures de sommeil je suis en grande forme ce matin. Le réveil à peine balancé à travers la cabine, je vérifie que les rideaux sont bien fermés, j'appuie sur le bouton "power" de l'autoradio, je monte le volume à 32... et je saute de la couchette d'un bond pour faire du hair-guitar sur la prestigieuse scène du capot moteur... cinq minutes plus tard je me passe la tête à l'eau froide, dehors sous mon bidon, toujours devant le chauffeur Willi Betz incrédule...

Je pars charger à l'abattoir. Sur la route je croise Mich07 qui a le réflexe de me prendre en photo... alors je prends un air sobre mais décontracté, le regard porté vers l'horizon, genre jeune actif dynamique pris sur le fait...

En remontant sur Bourg je fais une pause vers Chanas pour manger un tier de panino et offrir les deux autres aux fournis...

Une fois dans la capitale bressanne je m'active car on attend mon camion pour la vidange. Je suis chez Volvo dans la soirée, j'en profite pour rendre visite à Fredo01, mon Mc Gyver de frère que je trouve en train de mettre des grands coups de marteau sur un bout de féraille, par terre, devant les roues démontées de sa semie. Fredo refait ses freins. C'est dingue, c'est le genre de truc qui ne me viendrait pas à l'idée... je ne sais pas, j'ai pas le réflexe... Je laisse Fredo cogner dans la féraille et je fonce à 64 Km'h sur Pont de Vaux pour voir si rien n'a bougé depuis dimanche.

Les grands coffres à l'arrière: ce n'est pas inutile

traversée de Tain l'Hermitage

monster

Samedi 3

Dimanche 4


C'est par un radieux soleil d'octobre que débute cette semaine; nous sommes dimanche, il est 16h, je pose mon index sur le capteur biométrique du portail, la grille s'ouvre lentement, ma 4L pousse un dernier souffle jusqu'au parking puis s'éteind pour attendre patiemment vendredi qu'un nouveau week-end recommence. Mon camion est là, fraichement vidangé et apte à dévorer du Km. Avant de le remettre en couple avec sa promise qui s'evertue à maintenir au froid un chargement de jambons, j'enlève un kilo de graisse de la selette à l'aide d'un baton: apparemment elle ne coûte pas cher chez Volvo vu la tartine qu'ils ont mis...

Aujourd'hui je pars avec Thomas, c'est le premier dimanche où l'on part ensemble, jusqu'à présent j'ai toujours été en retard... (applause)
Les paysages sont particulièrement magnifiques ce soir: le soleil darde ces ultimes rayons sur les sommets alpins, puis le manteau blanc du plus haut d'entre-eux vient retarder l'arrivée de la nuit en imposant sa clarté dans un cadre sublime où la pleine lune a la bonne idée d'apparaître, énorme et étincelante, entre deux versants. Ce voyage vers l'Italie est de toute beauté.

Nous sommes finalement 3 Asotrans devant le tunnel, nous patientons quelques minutes puis nous emboitons le pas aux autres camions se dirigeant vers l'entrée. Coté Italien, la descente se fait aisément: cette nuit claire donne l'impression de rouler de jour.
Pause café à Viverone avec Michel et Thomas, j'en bois 1 - ils en boivent 3... 3 cafés italiens... vaut mieux pas les contrarier après ça! moi je pense que cela m'achèverait...

J'arrive sur Milan à minuit, je laisse les deux caféïnoman continuer plus bas, je trouve mon client direct (toujours plus facile la nuit), je choisis un bout de bitume pour me garer, end of the day.

hey! fait pas le malin mec!

nice

very nice

3 Aso à Viverone

Lundi 5

un réceptionnaire est venu taper au camion à l'heure prévue et avec le sourire, je me suis mis à quai aisément profitant de toute cette place disponible, 3/4 d'heure plus tard les 6 tonnes de cochons sont déchargées... c'est le paradis ici, des clients comme ça j'en veux toutes les semaines! je pars donc pour Modena en contournant Milano dans la bonne humeur.
12h10, je suis à destination.
20h20, c'est bon je suis vide - je peux partir. hofff... un petit 8h d'attente... normal... Bon en réalité j'ai été à deux doigts de péter les plombs, cet endroit est vraiment infernal... en plein soleil, sur un parking pourri avec éfluves régulières de putréfaction porcine, avec des mouches stupides à en devenir fou... Il me fallait une bouffée d'oxygène au milieu de cet après-midi interminable: j'ai dételé et je suis aller au supermercato du coin m'acheter un pac d'eau... et puis du coup je suis revenu avec du fromage italien, de la charcuterie et de la salade pour me faire le repas du siècle tout en attendant mon passage à quai... bien entendu, c'était à prévoir, ils sont venus me chercher alors que je jouais les cuisto... on dirait qu'ils m'en veulent ici?

Cette journée aura été longue et pleine de vide, je roule jusqu'à Cella et me pose sur une station de lavage.

l'Italien aime le chrome

le régis aime ces ensembles

après 8h d'attente, la délivrance...


 

Mardi 6

Je mets le camion sur la piste à 7h, ici les laveurs sont Indiens. Je vais boire un café en attendant, ici la serveuse est Chinoise, pourtant la dernière fois c'était une Roumaine... vraiment bizarre cet endroit...
Vers 8h je me présente pour recharger: il manque de la marchandise... pas avant 11h... bon, du calme il n'y a qu'à en profiter pour prendre une douche et faire un peu de ménage. Finalement je suis à quai un peu avant mais je repars quand-même bien tard, normalement c'est à livrer dans la foulée à Lyon mais là ça risque d'être un peu tendu...

Je roule tout-debout jusqu'au péage du Grand-Bosco où j'ingurgite un peu de macédoine puis je descends la Maurienne à 700km'h pour arriver à Lyon juste avant la fermeture. En fait une secretaire est restée là à m'attendre et elle me met la pression d'entrée: "vous faite vite hun pour décharger, parce que moi je suis là depuis 6h!"... et ho! doucement ma petite, moi aussi je suis au taquet! Je sors les palettes à grandes enjambées, je fais au plus vite, je range ça nickel - tous bien aligné - tous bien dans l'ordre... et au final elle n'en a rien à foutre, uniquement préoccupée à fermer enfin cette porte pour sauter dans sa voiture... bon... de mon coté je rentre tranquille sur Bourg, j'arrive dans la nuit au dépôt, je me fais à manger en écoutant Lenoir, il est 22h30...

Piacenza

vers Oulx

vers St Julien de Me

arrivée sur Lyon

Mercredi 7

Aujourd'hui je me prends la tête d'entrée avec un responsable de l'abattoir car - ô mon Dieu - je portais une de ses blouses pour aider au chargement. Je lui ai pourtant dis: "oui c'est bien une blouse de l'abattoir, mais là je vais pousser de la viande, "votre viande", je ne la mets pas pour me faire plaisir". Il m'a imposé de laisser cette blouse et d'en prendre une "en papier" destinée aux personnes exterieures. Trop classe les blouses "en papier" pour pousser du porc: si vous n'aimez pas vos vêtements, si aimez avoir du ju de cochon qui vous coule dans le cou, si vous aimez en avoir aussi dans les cheveux et trainer l'odeur jusqu'à la prochaine douche, je vous les recommande! Bref, sa blouse en papier je lui ai proposé de se la mettre bien profond là où vous pensez tous, je retourne au camion. Et c'est ce même genre de gars qui va s'offusquer de n'avoir que des cas-sos' sur son quai...
Du coup j'ai attendu dans la cabine, personne ne m'a prévenu lorsque le chargement était fini... puis ils ont fermé le bureau à clé, et sont parti manger en laissant les papiers à l'intérieur... je vais tout casser!... je rentre par une autre porte dans l'abattoir, me retrouve au milieu de "la chaine", j'attrape un ouvrier qui me trouve quelqu'un en mesure d'ouvrir ce p°tain de bureau... alors j'entre récupérer les papiers ET la blouse... puis je men vais.

Direction l'Italie avec 5 clients.

Le premier est à livrer ce soir au Nord de Milan. C'est Thomas qui m'a fait le plan, détaillé au mètre près, impossible de me perdre avec ça. Je dois appeler pour annoncer mon heure d'arrivée, je fais ça dans un italien plus qu'approximatif en annonçant "trenta minuti" devant le péage de Rhô. Seulement voilà, derrière le péage c'est l'enfer! un bouchon comme j'en ai rarement vu... finalement je vais mettre 1h30 pour arriver à destination. (j'ai rappelé 2 fois).
Cette livraison s'effectue dans un endroit assez improbable et jusqu'à devant le portail j'avais les yeux rivés sur le plan de Thomas pour m'en sortir!

Je repars pour me mettre en place chez mon second client à Brescia, j'arrive et je me fais à manger en écoutant Lenoir... il est 22h30.

poster Fransceroutes Octobre

y'en a un qui me regarde mauvais...

Château de Verrès

une belle peinture c'est un beau camion

Jeudi 8

Allez, pas de temps à perdre aujourd'hui! j'ai 4 clients à livrer. Elle est pas mal cette tournée: ça va très vite pour décharger. Je vide à Brescia, puis vers Mantova, puis vers viadana: Il s'agit ici d'échines de porcs pendues, pour décharger on place une cuve dans la remorque et on balance tout en vrac dedans. Je participe au déchargement avec un ouvrier qui, armé d'un grand couteau, coupe les ficelles et manque à plusieurs reprises de me scalper... vraiment il fait peur!
Mon dernier client vers Piacenza sera livré juste avant midi... je suis plutôt fier de moi, tout à marché pour le mieux.

Je recharge non loin de là en début d'après midi et commence à remonter sur Bourg. Je fais 30 minutes et une sièste à Aoste puis je continue jusqu'à Bonneville où je trouve une place merveilleuse pour me faire ma casserolle de pâtes... il ne m'en faut pas plus pour être heureux, je me fais à manger en écoutant Lenoir... il est 22h30.

pas faciles ces quais!

le Pô

ce cul de citerne m'a ébloui sur des Km!

difficile d'en mettre plus...

Vendredi 9

Un de mes grands plaisirs de la semaine c'est la douche du vendredi matin.

je pars de Bonneville à 6h15, direction Bourg en Bresse pour livraison-foulée. Sur toute la descente je réfléchis à divers projets à publier sur FDR tout en écoutant Radiohead à 115dB... J'ai souvent des projets, je ne les mets que rarement en application...

8h, je suis à quai, je suis le premier. 8h45 je suis vide et je rentre au dépôt.
Je vais passer plus de 2 heures sur la piste de lavage à tout récurer... finalement la semaine n'est pas terminée: je dois aller faire une ramasse au fin fond de la Bresse profonde, à Pierre de Bresse.

Ok c'est parti (pourvu qu'il ne pleuve pas au moins!), je passe par Romenay. Je m'y arrête un moment pour voir la famille mais il n'y a personne alors je fais un crochet par la boulangerie et continue ma route.
Il me faut traverser la Suède... oui le pays du Suèdois... malheureusement ce dernier fait encore semblant de travailler. alors je trace et arrive à Pierre de Bresse vers 13h. Il y a un magnifique château ici. Je m'arrête dans un bar pour avoir des indications concernant mon clients en échange d'un café.
C'est bon j'ai trouvé... il y a juste un problème: pour rentrer là dedans il faut passer entre 2 arbres qui me font bien transpirer... ça passe juste...
Le chargement est assez long, mais bon c'est vendredi, no stress... les autochtones sont assez intriguants: ça roule les "R" comme nul part ailleurs, même les jeunes roulent les "R", du coup on dirait des vieux. Au bureau, la secrétaire - que nous appellerons Janine, parce qu'elle a une tête à s'appeler Janine - me laisse sa place afin que je puisse compléter les 4 CMR. Je me retrouve devant l'ordinateur sur lequel toutes les photos de Janine défilent en écran de veille: Janine au ski, Janine à la Plage, le clébard de Janine, les gosses de Janine, l'anniversaire de Janine, encore le clébard de Janine... bref toute la vie de Janine défile devant mes yeux et c'est passionnant...

En ressortant, par un autre portail, je dois à nouveau passer entre 2 arbres mais cette fois-ci c'est un coup à rayer la semie... hors de question... approche la cabine au plus près et je l'escalade pour un peu d'élagage... au bout de 10 minutes j'ai cassé une dixaine de branches et ça passe nickel... oui c'est un métier d'aventurier...

je rentre au dépôt, on transvase le chargement, j'en récupère un autre et je me gare dans la nuit pour brancher le frigo.

Je retrouve ma 4L et son trou dans le plancher pour rejoindre Pont de Vaux, sa Grande Rue, son port, sa vie nocturne, son bar du Marché et ses vieux.

un chevreuil? une vache? une poule? un Suèdois?

joli

Louhans

Cloché tors de Mervans

Samedi 10

Dimanche 11

PPPfffffffff....... marre de ce bordel à Pont de Vaux! oui, ce weekend c'était la foire, j'ai eu droit à un manège devant mes fenêtres et donc à "Tends les bras pour attraper le pon-pon mon pti!" toutes les 3 minutes entre 2 morceaux de Dance des années 90... nous sommes dimanche, je pars exténué...
Comme pour mieux m'achever, à peine ai-je passé le portail que l'aile arrière-gauche se barre en s'accorchant au chassis de la semie... j'ai bien laissé gonfler la pression d'air et je suis passé tout doucement mais lorsque j'ai beaucoup de poids sur l'avant c'est à chaque fois la même chose ici...

Je pars pour l'Ouest avec 6 clients... non, cela ne veut pas dire qu'il y a 6 encostardés avec moi dans la cabine, cela veut juste dire que j'ai 6 destinataires sur 6 CMR...

Je pensais couper chez le premier, à Bourges, mais en arrivant j'ai vu de la lumière alors je suis entré... j'ai 1 seule palette pour eux et ils m'autorisent à la vider ce soir: cool, c'est toujours ça de gagner pour demain. Le problème c'est que leur gerbeur date du la période glacière et que je dois m'en servir dans les garvillons faute de pouvoir me rapprocher de l'entrée dans cette cour étroite... au final: 20 minutes pour sortir cette fichue palette, nous étions 3 pour la pousser jusqu'à la chambre froide...

Je repars frais et fringant pour manger du Km... mais mon insouciance retombe vite lorsque j'aperçois l'écran du tachygraphe qui jubile en indiquant 4h10 de conduite... pfff j'avais oublié qu'il y avait une coupure à faire... du coup pour gagner du temps il vaut carrément mieux stopper pour repartir à 0 demain. je coupe entre Bourges et Vierzon.

un trou dans les nuages

Lundi 12

jjoooyyyyeeeuuu... non non, c'est trop tôt!

Ce matin je serais allé dans un bar, chez le coiffeur ou chez mes voisins, j'aurais pû tenir une conversation hâletante sur la soudaine chute de température en ce début de semaine... je vous épargne ça... parlons plutôt de la grosse journée qui m'attend, 5 clients à livrer de Tours à Niort en passant par Angers et Nantes. J'aime ce genre de journée: pas le temps de s'ennuyer.

Pour les trois premières livraisons aucun souci, c'est du déjà fait et ça se passe très vite. la quatrième, à Nantes, recquiert une manoeuvre chirurgicale pour laquelle je vais laisser 1 litre de sueur, aussi bien pour entrer que pour sortir de ce trou à rats. J'arrive à Niort avant la fermeture.
Ca y est, je suis vide, je roule ce qui me reste à rouler... je prévois d'attérir juste avant Angoulême... je fais une première tentative sur une aire de repos de la N10 qui ressemble à un squate effrant d'où il s'avère difficile de se dépétrer... finalement en 9h50 j'arrive sur un immense parking de resto routier, quelques Km plus loin. Ici il y a de la place, je me gare à coté d'un suèdois... (il y en aurait donc plusieurs?)... Nous faisons connaissance, en fait il n'est pas Suèdois il est Allemand (je savais bien qu'il n'y en avait qu'un!), il roule pour un transporteur scandinave sur une ligne régulière Stockolm-Malaga.... ça fait réver... même si comme toute ligne régulière ça doit devenir banal, c'est d'ailleurs ce qu'il m'explique l'ami Allemand. Bonne occasion donc de perfectionner mon usage de la langue de Goethe, même si au final la plupart des phrases se terminaient in english...

je n'ai pas été au resto... parce que je n'avais pas envie... et puis parce qu'il restait de quoi garer 50 camions sur le parking... sinon j'aurais justifier ma coupure ici.

simple et beau

Tram de Nantes

mon camion joue à cache cache

 

Mardi 13

jooooyyyeeuuuxx aannniiii.... ha non, pas encore!

Visiblement tout le monde se prépare à partir en même temps sur le parking. Je devance mon voisin Allemand de quelques minutes, un petit coucou par la fenêtre et c'est parti direction Angoulême. Je contourne la capitale de la BD par le sud et m'enfonce dans la campagne profonde à la recherche d'un abbatoir bien pommé. 8h30, je suis à destination.

Pour commencer je vais perdre un temps fou à attendre que la piste de lavage se libère. En sortant les crochets du coffre je découvre que ce dernier penche anormalement sur l'avant... je lève un peu les yeux et m'aperçois que les pattes de fixation sont en train de cèder! Je vais pas prendre le risque de perdre un coffre sur la route donc je pars chercher un marteau pour redresser une de ces fixations... (je fais mon Fredo aujourd'hui)... ensuite je répartis le poids sur l'arrière, ainsi je pense qu'il n'y a pas trop de danger.
Une demie heure d'attente, une autre demie heure de lavage, je peux enfin passer à quai. Tous va très vite pour charger: un qui pousse, un qui manie le robot, un qui accroche, et moi qui range les morceaux.

Je traverse le limousin en fin de matinée, j'ai une deuxième ramasse dans l'Alliers. Coup de fils à mon pote Cristophe pour pour qu'il m'indique cet abbatoir que je ne connais pas: "ouai j'y suis déjà allé mais je ne serais incapable de te dire comment tellement c'est merdique!" voilà qui est très rassurant!?? bon... c'est parti pour l'aventure!
L'histoire retiendra qui suis arrivé du premier coup, mais elle retiendra aussi que suis incapable de te dire comment tellement c'est merdique...
Je complète le chargement de boeuf, ici nous ne sommes que 2 pour charger, c'est long...

Je repars pour Bourg vers 15h30. La RN79 est coupée à Monmarault, déviation par... St Pouçain sur Sioule! Et oui, la ville résoluement anti-camion, la ville point noir de tous les itinéraires, la ville qui repousse sur d'autres villes les camions qu'elle ne veut pas chez elle, oui cette ville là est aujourd'hui envahie de gros camions tous moches qui puent et qui font du bruit... et c'est bien bien fait pour elle...
Tout au long de cette déviation je vais pas arrêter de croiser des flics... on dirait même qu'il ya une sorte d'opération coup de poing, j'ai tout vu: motards, voiture banalisée avec radar, patrouille "normale" de gendarmes...

Je suis à bourg juste avant la tombée de la nuit, je dors au dépôt en écoutant "Adore" des Smashing Pumpkins et en bloquant sur "Behold! the nightmare".

ce matin en Dordogne

retenez-moi je vais tomber!

mais retenez-moi bon sang!!!

St Pourçain /Sioule

Mercredi 14

joooyyyyeuuuxxx aaaannnnniiiivveeeerrr.... heu non, toujours pas!

4h00, un réveil hurle à la mort sur le parking des transports Asotrans, Régis dors à moins d'un mêtre mais ne semble pas perturbé par le disgracieux bouhaha électronique... heureusement un deuxième réveil, réglé au préalable vient renforcer ce tintamare et sortir de force notre héros en plein rêve... oui chères lectrices, je révais d'un monde merveilleux où tout est amour et chocos Prince... mais la réalité me rattrappe et je n'ai même pas le temps de déjeuner, j'enfile un fûte (il fait 3°), je débranche le frigo, je fait le traditionnel tour d'inspection... ok, c'est parti!

Première livraison de boeuf près de Cuneo, je passe par le Fréjus. Je la trouve bien longue cette route aujourd'hui... en fait je n'arrive pas à trouver le CD pour me motiver... du coup je zappe de radio en radio...
Coté Italien je m'arrête dormir une grosse demie heure à Suse: au terme de cette sieste j'ai une patate d'enfer... j'ai même l'impression d'avoir dormi plus de 3 heures cette nuit!

Je suis chez mon client à 11h. Les quais sont occupés, il y a de l'attente. Je tente la conversation avec la secrétaire, elle me répond: _"je ne pas parler français!"... c'est dingue, elle n'a même pas remarqué que moi j'avais essayé de lui parler en italien?... je suis plus nul que je le pensais! Bref, le temps passe, je commence à m'inquièter pour la suite... je finis par me mettre à quai et je vide avec un manutentionnaire Béninois (du Bénin), qui parle bien Français, lui...

deuxième livraison vers Asti, rebelote: les deux quais sont occupés... et pour égayer un peu plus ma journée, les caristes viennent juste de partir manger. Je vais passer plus d'une heure ici pour vider 3 bouts de viande... je me retrouve alors à cravacher pour atteindre Milano et mon 3ème client. En fait je cravache pour me jeter dans les embouteillages... une horreur... encore une heure de perdue à faire l'accordéon... et à m'offusquer de l'individualisme du conducteur italien moyen... Au final j'arrive à destination à 10 minutes de la fermeture, je vide, et je me pose sur le grand parking d'en face avec 10 heures et 0 minute de volant... incroyable: j'ai courru après mes clients, j'ai eu des bouchons, des manoeuvres pourries, je me suis perdu un moment... et je termine pile poil en accord avec la règlementation! cela suffit à me rendre heureux pour la soirée...

en Maurienne ce matin

Olio Carli et ses jolis ensembles

prototype

enfer Milanese

Jeudi 15

jjooooooooyyyeeeeuuuuuuuxx aaaaaaaaaaaaannnniiiiivvvvvveeeerrrrrssaaaiiiirrreee, jjooooooooyyyeeeeuuuuuuuxx aaaaaaaaaaaaannnniiiiivvvvvveeeerrrrrssaaaiiiirrreee, jjooooooooyyyeeeeuuuuuuuxx aaaaaaaaaaaaannnniiiiivvvvvveeeeeeeeeeeeeeeeeeeerrrrrssaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaiiiirrreee Rock&rollRégis-le-mec-le-plus-cool-de-tout-Pont-de-vaux-tellement-cool-même-qu'il-a-trop-plein-de-pôtes-trops-cools, jjooooooooyyyeeeeuuuuuuuxx aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaannnniiiiiiivvvvvveeeerrrrrssaaaiiiirrreee !!!!!!!!!! youpiiiii! génial! bravo! super! cool! ouai! youpla! bof!

oui, oui, oui, nous sommes aujourd'hui jeudi 15 octobre et il y a 17 ans jour pour jour nâquit le petit Régis - de son vrai nom Régis-Théodore-Isabelle-Dorothée - dans une grange du Mâconnais septentrional, entre Pont de Vaux et Pont de Veyle. Enfant, Régis illuminait les coeurs de son visage grassile et de son espièglerie naturelle; il aimait manger des chocos et noyer des fourmis ce qui, selon les spécialistes, présageait d'un esprit très stable... puis Régis a grandi, comme une mauvaise herbe... abreuvé de musique et de Rock&roll il choisit sa vocation: routier. Dès lors, il lutta contre vent et marée pour promouvoir son beau métier par diverses initiatives, notament en tenant à jour, chaque semaine, assidûment, sans jamais UN retard, son carnet de bord d'où sont issues de folles envolées lyriques ainsi que d'inombrables références aux chocos Princes (références pour lesquelles Régis est grassement rémunéré). voilà... aujourd'hui c'est mon anniversaire... et merci d'arrêter de me le souhaiter parce que bon ça commence à me soûler depuis ce matin. (comment-ça: rabat-joie?)

En fait je suis fatigué car je suis debout depuis 2h... et puis en ce moment je dors mal, c'est toujours comme ça les semaines d'anniversaire: la prise en compte d'un vieillissement soudain, la sénilité qui approche (hey! c'est pas si loin que ça! Phil26 me le démontre régulièrement...).
Pour l'heure je démarre cette journée avec le seul souci de trouver ma route parmi les inombrables interdictions PL qui foisonnent en banlieue milanaise. Il me reste un client à livrer sur Padova.

J'arrive juste pour l'ouverture, après un léger tournage en rond. Les routes sont vraiment étroites dans le coin, les croisures sont stressantes, même avec les voitures. Je ne peux pas laver sur place mais le réceptionnaire indique l'endroit où aller. J'ai son plan sous les yeux et me voici à passer des panneaux avec un rond rouge et un camion dedans à la pelle... mais où est-ce qu'il m'envoie comme ça?... plus ça va, plus c'est étroit, plus ça croise difficilement... je m'éloigne vers le nord ce qui n'est pas ma route... ok j'abandonne! je laverai ailleurs!

Alors je pars en direction de mon rechargement, en direction de Mantova. J'ai trouvé une première station avec lavage PL; malheureusement le tuyau du karcher ne va même pas à la moitié de la semie, et puis c'est un système à minuterie: la totale arnaque. J'ai donc continué ma route et je suis arrivé sur une autre station beaucoup mieux équipée. Lavage en profondeur et contact sympathique avec le boute en train qui gère cette affaire. Un seul bémol: je me suis fracassé la tête en passant - sans la baisser - sous le portique auto... j'ai une fois de plus été ridicule, je me suis fait bien mal et j'ai gagné une bosse... pathétique...

11h, je suis à destination, près à recharger... on m'annonce beaucoup d'attente, du coup changement de programme: je file à deux pas d'ici pour un nouveau chargement. Comme je suis chanceux en ce jour d'anniversaire, j'arrive pour la pause de mezzo giorno et je me retrouve là aussi à attendre... en fait je vais passer plus de 3 heure ici... moi qui comptait continuer sur ma lancée à conduire la nuit, c'est manqué... c'est manqué car ce soir je doit faire 11h, heureusement j'ai trouvé une place pas trop mal sur l'aire de Cremona: tout au bout, prêt à repartir, sans trop gêner avec mon frigo...

Ce soir je vous laisse imaginer comme c'est la teuf dans la cabine: j'ai planté une bougie dans ma barquette de taboulet et j'ai fait péter la Volvic!

viande

lavage-arnaque

Montagnana

Cerea

Vendredi 16

woouuuu!!! j'ai vraiment eu de la chance d'arriver le premier ici car derrière ce n'est pas un parking mais un "tas de camion". C'est parti, avec 11h et 1 seconde de coupure, j'ai rangé les conféties, le reste de gâteau et les emballages de papier-cadeau, j'ai nettoyé le vomît, on rentre à la maison... Enfin, pas tout de suite "la maison", d'abord il faut passer livrer à Lyon. En 4h j'arrive sur l'aire de st Julien Mt Denis pour la pause doccia... vraiment pas mal cette douche d'ailleurs: de la place, un lavabo, un miroir, une chaise, un porte manteau, de l'eau chaude, 2 euros, 4 douches disponibles... mais malheureusement une pression d'eau trop faible (on ne peut pas tout avoir non plus!).

C'est donc frais et fringuant que je sort de là et que j'entends: "Salut M'sieur Régis!". Tiens? Je ne l'avais même pas reconnu mais c'est bien Maxime26, lui aussi en pause sur cette station, lui aussi de retour d'Italie. Nous discutons un moment devant les camions et dans le froid savoyard, mais je dois m'affoler un peu car j'en suis maintenant à plus d'une heure de coupure... en tous cas bien content de cette croisure furtive!

J'arrive à Lyon juste après midi, je découvre que les Italiens ont tous chargé à l'envers, je perds mes nerfs à essayer de remuer un peu le troupeau de bras-cassés qui sévit à la réception, finalement c'est moi qui manie le tire-pal et ce n'est pas plus mal... (c'est drôle ici on a pas le droit d'utiliser les chariots... sauf lorsqu'il y a beaucoup de palettes à bouger...). Je sors les palettes pour les remettre dans l'ordre mais un autre mec les rentre déjà au congel, sans vérification... Alors bien sûr lorsque je suis arrivé à Bourg pour livrer les reste j'ai constaté une erreur, une inversion de palette... mais bon, il s'avère très difficile de travailler correctement avec des gens pas impliqués...

Je rentre au dépôt, c'est fini pour cette semaine.

tas de camions

croisure avec Maxime26

trop belle cette photo!

Samedi 17

Dimanche 18

Cette semaine commence Tôt mais je ne suis pas en avance pour autant. J'avais prévu de partir entre 15 et 16h... je suis parti à 16h40. Au programme: descendre à Lyon, échanger la semie, faire 2 livraisons foulées dans le Sud puis basculer en Italie. Je suis à Lyon juste avant 18h. La Chereau est bien là mais à ma grande surprise il y a le camion d'Ali dessous... donc c'est parti: en moins de 10 minutes montre en main, je dételle la mienne, dételle le tracteur d'Ali - le ratelle à la semie décrochée et mets le mien sous la Chereau... j'ai tous fait à fond, j'ai laissé les papiers à Ali, ramené les clés au bureau, puis je suis parti après avoir juste eu le temps de faire un quart d'heure de coupure.

Première livraison à Cavaillon. Je profite de la demie heure de mise à quai pour finir cette coupure et manger un sandwich au "poulet halal"... c'était ça ou un Twix... je n'ai pas mangé à midi et je n'ai pas le temps de cuisiner donc "poulet Halal"... Le distributeur à café fonctionne gratuitement pour toute la journée, "cadeau du CE", alors je bois 34 gobelets pour en profiter un maximum... en fait j'ai bu 3 thés au citron et j'ai découvert, par la suite, que cela "énerve" encore plus que le café...

Deuxième livraison à Nice; une petite heure à quai histoire de faire une seconde coupure et je peux filer sur l'Italie. Il va me manquer une heure pour atteindre mon client... donc inutile de rouler 10h. Je traverse Nice en un éclair, c'est jouissif, puis je pilote le long de la côte italienne, tout seul au beau milieu de la nuit. J'ai une embrouille avec un type en camionnette de location qui ne doit pas savoir où se trouve le comodo des pleins-phares: il m'éblouit pendant 5 minutes, pas de réaction à mes feux de brouillard-arrières, puis il me ralentit lorsque je lui mets à mon tour les pleins phares... pfff que faire avec un crétin pareil...

J'arrive sur l'aire d'Albenga avec 8h58 de volant, on pourrait rebaptiser cet endroit "la petite Pologne" ou bien la "Pologne du littoral", il ne reste qu'une seule place et pour y rentrer il faut faire le crénau du siècle... le temps de refaire un tour de parking et de manoeuvrer c'est 9h05 qui s'affiche... soit 10h aux yeux de la réglementation... mais bien 9h à mes yeux...

500m en sens interdit : bravo !

...

Carros

Lundi 19

Je pensais me réveiller au beau milieu d'un parking désert, mais il n'en est rien: cette aire de repos est un véritable squate.
Petit exercice pour me mettre en forme: transvaser les palettes europes de l'intérieur de la semie vers les coffres. effectivement ça réveille... cela fait tout juste 10 minutes que je suis sorti du lit et je suis déjà en sueur. J'essaie de ne pas trop faire trainer les palettes par terre, car par terre c'est un mélange de toilettes et de décharge à ciel ouvert.

hier Je me suis brulé (légèrement) le pouce et l'index de la main gauche en tenant trop longtemps et sans gants mes barres d'arrimage glacées... oui c'est tellement froid que ça brule... d'ailleurs un employé m'a raconté une drôle d'anecdote: récemment, un de ses collègues, une sorte de "Régis local", a posé sa langue sur un roll congelé, pour faire un pari... et il est resté accroché par la langue... comme quoi il y a pire que moi!

9h de coupure et c'est parti pour un rechargement de pendu à Cuneo.
J'arrive pour la pause, j'en profite pour laver. Lorsque tout le monde revient j'enfile ma blouse pour participer au chargement... mais le responsable du quai me dit un truc du genre: _"nan nan, t'inquiète, reste dans ta cabine, on s'occupe de tout on te réveillera...". Le problème c'est que justement: je m'inquiète! Ce mec là, qui me répète "Vai Tranquille!" une dixaine de fois, a l'air aussi honnète qu'un âne qui recule, qu'un président de la république, qu'un Ministre de la Culture où qu'une pub SNCF... Bref j'insiste et je reste dans la semie. Alors cela se déroule exactement comme prévu: les chargeurs ne mettent aucun taquet (= pièce métallique qui empèche les crochets de rouler sur la penderie), et alors que je commence à les fermer, le même responsable recommence à me faire ch°er... s'en suit une grosse embrouille entre nous... Je la connais leur technique: on ne met aucun taquet, on charge, on met un coup de frein, on continu a charger et au final on met 1,5 camion dans 1 seul... et vu qu'en Italie quasiment tout le monde fait comme ça, c'est devenu une habitude...

A 19h mon chargement est terminé, il y a deux clients dans la semie, je pensais les livrer mais vu l'heure avancée je vais devoir faire un relai à Bourg... Je suis au dépôt vers 1h30, J'ai encore bien galéré pour y arriver avec les travaux dans la zone Cénor (Je suis descendu pousser des balises pour pouvoir passer dans un carrefour...) Je ne sais pas exactement ce qu'ils nous préparent ici, mais je le sens mal...
Je décroche, je branche, et je saute dans la couchette.

la petite Pologne

belle couleur

ici l'Homme a défié les éléments

les Dalton

Mardi 20

Réveil, petit dej, douche, chez Asotrans c'est comme à la maison. La semie qui m'est destinée est en cour de chargement, Je profite que le tracteur soit dételé pour montrer un problème sur le circuit de pression d'air; finalement un mécano de chez Volvo vient me changer un capteur (vivent les contrats "gold")

A midi je récupère une Lamberêt et un chargement de porc, je file sur Valence.
21 minutes! Je suis resté 21 minutes à Valence! c'est incroyable, d'habitude ici c'est le double, voir le triple... aujourd'hui nous étions 4 pour pousser la viande, le paradis... Ce temps de chargement me permet donc de caser un quart d'heure de coupure et je fonce sur Grenoble pour passer l'agglomération avant l'heure de pointe. En 4h25 de volant je rattéris pile au péage de l'A41 pour une demie heure dédiée à mon repas de midi (il est 17h).

Il me reste donc à rouler tranquillement vers l'Italie. Je vais devoir couper entre Alessandria et Piacenza, je choisis de sortir à Casteggio pour me poser sur un grand parking où il n'y a rien sinon de la place. Ce soir c'est le "Maestro Pastaio Giovanni Rana" qui me concocte ces délicieuses "Tortellini Ricotta et epinard"... ce n'est pas bon c'est délicieux!
Vu que je ne capte rien d'autre j'écoute la victoire de l'OL à Liverpool, c'est assez frustrant le foot à la radio... Ensuite je tape un peu de carnet de bord, mais je me demande s'il faut marquer ce genre d'information? J'écris un carnet de bord pour raconter que j'écris un carnet de bord? et puis j'écris un carnet de bord pour raconter que J'écris un carnet de bord pour raconter que j'écris un carnet de bord? et puis j'écris un carnet de bord....etc etc...jusqu'à stade avancé de folie.

forteresse de Modane

Hey, salut Giovanni Rana!

Mercredi 21

Quelle bonne surprise ce matin en tirant les rideaux: je suis entouré de grumiers. Le parking est loin d'être plein mais les six chauffeurs ont l'air d'avoir garé leur camion devant, derrière et à coté de moi volontairement... un peu pour dire "t'as rien à faire ici"... il y a une grosse usine de bois devant le parking mais ce dernier est libre d'accès et peu contenir 50 PL, je ne vois pas où est le problème?... bref, pour sortir de leur guet-apens je dois effectuer une minutieuse manoeuvre à contre main, ça réveille!

Ce matin je suis parti volontairement en retard car mon premier client ne me relâchera pas avant midi, et ce peu-importe mon heure d'arrivée, inutile donc de gâcher mon amplitude. 9h30 je suis sur place, à Reggio Emilia, 12h30 je ressors direction Modena.

Il pleut sur l'Emilie Romagne, les petites routes sinueuses sont très grasses.
Je n'ai pas grand chose à vider chez mon second client et coup de chance: je passe direct à quai. A 14h je suis vide, je passe à la Vela pour laver: il y a 4 camions en attente, alors je fonce sur Vignola chez mes amis-payeurs-de-café: il n'y a pas souvent de l'attente et pour cause, c'est le chauffeur qui lave (en contre-parti c'est moins cher).
Je recharge à 5 minutes d'ici et une fois de plus, le GPS-Humain... Thomas... me sort un plan par téléphone qui m'amène droit chez mon client... mais comment fait-il pour avoir une telle mémoire? Thomas serait-il un éléphant?

Je recharge complet, comme j'ai décidément beaucoup de chance aujourd'hui je suis arrivé au nez et à la barbe de 2 autres camions venant faire la même chose que moi ici... je suis donc reparti le premier, à 17h.

Le Mont Blanc étant fermé mon chef m'indique qu'il va sûrement falloir faire un relai pour rattraper les livraisons des collègues bloqués. Je monte sur Milan. Finalement, coup de téléphone: "c'est bon, on a trouvé une solution, tu gardes ton voyage". Bon, c'est cool, je n'ai plus qu'à remonter tranquillement sur la France. Comme la réouverture du tunnel est prévue pour cette nuit, je roule jusqu'à Aoste, j'arrive avec 8h40 de volant: ça ira très bien pour aujourd'hui.

autostrada 1

un tracteur à chenilles

château de Vignola

centre de Vignola

Jeudi 22

Je suis un globule rouge (appelé aussi : hématie) ; je sillonne sans relâche les vaisseaux sanguins pour approvisionner les cellules en dioxygène ; je suis le vecteur de vie de l'organisme.

Je suis né dans la moelle osseuse, au beau milieu de l'os du fémur, la nature m'a doté d'un pigment respiratoire rouge, l'hémoglobine, spécifique au transport de molécules gazeuses. J'ai tout naturellement pris ma place dans la circulation sanguine, aux cotés d'autres hématies. Je partage mon quotidien avec diverses particules telles les leucocytes - ou globules blancs - sorte de brigade de sécurité spécialisée dans la lutte anti-infection, les plaquettes - chargées de la réparation des plaies, et divers éléments à taux variable et parfois dangereux (glucides, lipides, alcool, drogues, etc.). Tout ce petit monde cohabite au sein du plasma sur un réseau qui couvre l'ensemble des organes.

Ma fonction première est donc le transport de dioxygène. C'est le coeur qui me met en circulation et mon circuit s'effectue entre les poumons et l'ensemble des cellules de l'organisme. Je capte le dioxygène dans les alvéoles pulmonaires (il passe ainsi de l'air inspiré au sang), le transporte par les artères, le libère dans les capillaires où je récupère en échange des particules de dioxyde de carbone que je ramène jusqu'aux poumons par l'intermédiaire des veines, et que je relâche dans l'air expiré...la boucle est bouclée.

Je suis actif à toute heure du jour et de la nuit. S'il existe des circuits "types" comme l'apport de dioxygène vers le cerveau (qui requiert un flux permanent de par sa consommation), il m'arrive parfois de faire d'improbables parcours, en désservant par exemple une cellule de l'extrémité d'un doigt de pied... c'est tout l'attrait de mon métier ! Foncer dans les artères, arpenter les veinules, galérer dans les capillaires... La pression sanguine n'est pas constante, a certaines heures et sous l'effet du stress on observe un effet de vasoconstriction qui intensifie le flux, je préfère circuler la nuit lorsque l'organisme se relâche et que la plupart des cellules sont au repos... le corps se régénère inconsciemment pour acquérir l'énergie nécessaire à la nouvelle journée qui arrive.

Dès qu'un accident à lieu, c'est l'écchymose. Les causes sont la plupart du temps : le vieillissement des vaisseaux, le surmenage de l'organisme et la présence d'éléments livrés à eux-mêmes qui perturbent la circulation... mais comme l'ecchymose forme une tâche visible avec tout cet afflux d'hémoglobine, on cherche plus à effacer la tâche qu'à résoudre le problème de santé latent... donc souvent les tâches disparaissent pour mieux réapparaître ailleurs, dans des endroits moins génants "à l'oeil"... mais le danger persiste... alors pour mieux se rassurer on intensifie les contrôles anti-dopages, même si l'on sait très bien que cela ne résoudra pas le problème...

La récente crise cardiaque nous a démontré que notre activité dépend directement de la bonne santé de l'organisme... et vice-versa. Le cerveau tend à se convaincre qu'un sang impur abreuve ses sillons... un sang impur ?... Le rythme nous est imposé par le coeur, nous travaillons pour les cellules, le corps tel qu'il est ne peut se passer de nos services !

Je suis un témoin privilégié du fonctionnement de l'organisme, je suis un globule rouge (appelé aussi: hématie) ; je sillonne sans relâche les vaisseaux sanguins pour approvisionner les cellules en dioxygène ; je suis le vecteur de vie de l'organisme.

 

Je suis un poids-lourd (appelé aussi : camion) ; je sillonne sans relâche les routes pour approvisionner les consommateurs en marchandise, je suis garant de la pérennité de cette société.

Je suis né sur une chaine de montage, au beau milieu de la Suède, mes concepteurs m'ont attelé à un autre véhicule, la semi-remorque, spécifique au transport de marchandise. J'ai tout naturellement pris ma place dans la circulation routière, aux cotés d'autres camions. Je partage mon quotidien avec divers usagers tels les forces de l'ordre - sorte de brigade de sécurité spécialisée dans la lutte anti banditisme, les agents de l'équipement - chargés de l'entretien du réseau, et bien autres utilisateurs plus ou moins nombreux et expérimentés (des voitures, des tracteurs, des vieux, des jeunes, des sobres, des moins sobres, etc.). Tout ce petit monde cohabite au sein du trafic routier sur un réseau qui couvre l'ensemble des villes.

Ma fonction première est donc le transport de marchandise. C'est le système économique qui me met en circulation et mon circuit s'effectue entre les entrepôts et l'ensemble des consommateurs de la société. Je charge la marchandise sur le quai des plateformes multimodales (elle passe ainsi du transport aérien au transport routier), j'emprunte les autoroutes pour être dans les temps, je livre dans chez les dégroupeurs où je récupère en échange des emballages vides que je ramène au fabricant en empruntant les routes nationales... la boucle est bouclée.

Je roule jour et nuit. S'il existe des tournées régulières comme l'approvisionnement en marchandise du bassin de consommation de l'Ile de France, il m'arrive parfois de faire d'improbables parcours, en desservant par exemple un client au fin fond du Larzac... c'est tout l'attrait de mon métier ! Foncer sur les rocades, arpenter les départementales, galérer sur les petites routes... La circulation n'est pas constante, à certaines heures les sorties de bureaux génèrent un effet d'engorgement qui intensifie le flux ; je préfère rouler de nuit lorsque tout le monde dort... les échanges s'opèrent alors pour que tout soit prèt à l'arrivée d'une nouvelle journée.

Dès qu'un accident a lieu, c'est l'embouteillage. Les causes sont la plupart du temps : le vieillissement des routes, la vitesse et présence de conducteurs inaptes qui perturbent la circulation... mais comme les camions s'accumulent dans les embouteillages, on cherche plus à les effacer du paysage qu'à résoudre le problème économique latent... donc souvent les bouchons disparaissent pour mieux réapparaître ailleurs, dans des endroits moins génants "à l'oeil"... mais le danger persiste... alors on intensifie les contrôles routiers, même si l'on sait que cela ne résoudra pas le problème...

La récente crise économique nous a démontré que notre activité dépend directement du bon fonctionnement de la société... et vice-versa. Les politiques bernent la populace en pointant du doigt la nocivité du camion... la nocivité du camion ?... c'est le système économique qui nous met sur les routes, nous travaillons pour les consommateurs, la société actuelle ne peut se passer de nos services !

Je suis un témoin privilégié du fonctionnement de notre pays, je suis un poids-lourd (appelé aussi : camion) ; je sillonne sans relâche les routes pour approvisionner les consommateurs en marchandise, je suis le garant de la pérennité de cette société.

le grand retour de la neige

Aire pourrie de Pierrefitte/Loire

vignoble de Sancerres

Vendredi 23

Ha oui... j'ai oulblié de le dire... hier je suis monté sur Orléans.

Et donc aujourd'hui je redescends d'Orléans, en utilisant les veines de Décize et Digoin - histoire de changer un peu... Je suis au dépôt en fin d'aprem et en weekend dans la soirée.

A quai, à Orléans

qu'est ce qu'on se marre à Briare...

palette de couleur automnale

Port de Digoin

Samedi 24

Dimanche 25

Hey salut toi qui me lis planquée derrière ton écran! Sais-tu seulement que ce soir il y a Sonic Youth au palais des congrès?... non?... comment ça "et alors, j'en ai rien à foutre"?...bon ok, parlons d'autre chose. J'écris "parlons d'autre chose" bien qu'il ne s'agisse en aucun cas d'une conversation, mais plutôt d'une vulgaire tentative de communication unilatérale dont le sort dépend uniquement de mon inspiration, de mon humeur et de mon incommensurrable talent de narrateur... oui, "incommensurrable" car des scientifiques ont bel et bien essayé de mesurer mes facultés de narration et leur résultat est probant: "impossible".

Je pars pour Reggio Emilia, ça ressemble à un dimanche parmi tant d'autres...

19h... une horde de zicos convertis s'ammasse devant le Palais des Congrès - Paris / 19h... je fais la queue au feu rouge du Carrefour de L'Europe - Bourg en Bresse.
19h20... ouverture des portes, c'est la ruée vers le premier rang / 19h20... ouverture de la barrière du péage Bourg-Sud, je fonce vers l'autoroute.
20h... pas évident de se faire une place dans la foule / 20h... tout le monde me double dans le col de Ceignes.
21h... début du concert / 21h... je cale "The Eternal" dans l'autoradio.
22h... ça envoie du gros au palais des congrès, c'est un peu dur de rester debout dans les pogos mais quel concert! / 22h... volume calé sur 33, cette route est plutôt lassante mais quel album!
23h30...ça y est c'est fini, 2 rappels et puis s'en vont, on rentre à la maison de la musique plein la tête / 23h30... aire de Viverone en vue, 4h20 de volant il faut s'arrêter.

J'arrive chez mon client au milieu de la nuit, impossible de trouver une place pour me garer: il y a toujours une poubelle, un portail, une voiture pour m'en empêcher. Je fais diverses tentatives avant de choir devant une autre entreprise en espèrant ne pas me faire réveiller à l'ouverture...

lui...

...attend que eux...

...ouvrent ça.

Lundi 26

dimanche 26 octobre 2008, Régis part pour la Hollande avec la ferme intention de faire rêver les gens grâce la nouvelle opportunité qui se présente à lui: rédiger un carnet de bord sur fierdetreroutier. Officiellement, Régis entend mettre en lumière ses aventures pour diffuser les valeurs de son beau métier... mais concrètement Régis a l'esprit ailleurs: dès le début et en collaboration avec ses conseillers il établit une stratégie marketing visant à séduire le maximum de partenaires financiers pour faire rentrer de la thune à foison sur ses comptes suisses. En peu de temps, l'affaire s'avère fructueuse: alors que Régis présente un personnage qui ne lui correspond pas du tout mais qui parvient toutefois a créer une dépendance chez la ménagère de moins de 65 ans, c'est tout le secteur de la communication qui s'intéresse à lui en voyant dans son carnet de bord un "espace de diffusion publicitaire sans limite" (selon Jean-Marc Leprince, consultant bench-marking pour la société choco-Prince). Les semaines se succèdent et les contrats pleuvent: William Saurin, Volvo FH, Mc Donalds, Giovanni Rana...etc. Début 2009, pour anticiper la crise économique Regis modifie son sénario et improvise un coup de théatre en changeant d'entreprise, ce qui a pour effet de "séduire toujours plus de consommateurs potentiels" (selon Jacques-Henry Cravate, porte parole de la Holding Regis'Incorporation). Devant l'angoûment populaire généré par ce déshormais si célèbre carnet de bord, Régis fait de son nom une marque et réadapte toute la structure de l'entreprise. Ne pouvant plus assumer seul le travail nécessaire à ses envolées lyriques, il fait appel à plusieurs sénaristes dont le célèbre Jean-François Porry qu'il arrachera aux griffes d'AB production malgré un passé très prolifique marqué par l'avènement télévisuel d'"Hélène et les garçons". Puis, pour optimiser ses coûts de gestion, Régis décide de délocaliser la rédaction en Thaïlande où les textes "sont entièrement tapés par des boxeurs de 40 ans" (selon Fred et Rick Mitrand, chargés des ressources humaines). Régis ira même plus loin en s'attaquant directement à la concurrence: ses récentes implications dans l'affaire du "mystérieux dysfonctionnement du PC de Malibu12" et dans celle de "la manipulation psychologique du grand Suèdois" ont semé le doute, surtout après le scandale provoqué sur la toile par la remarque de Bruce portefeuil, son conseiller à l'international, à propos des Aveyronnais: "Quand y'en a un, ça va...mais etc etc". Avant de définitivement perdre le contrôle, Régis s'est remis en question et a sérieusement pensé à lâcher l'affaire avant de se raviser en déclarant devant la France émue à Florence Lamborghini: "Si vous me demandez si j'en ai parlé au webmaster de fierdetreroutier: la réponse est non; si vous me demandez si j'en ai parlé à Phil26: la réponse est oui." Qui est Régis? Où va Régis? Que fait Régis? Pourquoi Régis? si 1 an de carnet de bord n'a pas suffit à vous faire acheter toujours plus de chocos prince, rassurez-vous l'aventure continue!

Alors voilà, elle continue ici l'aventure, à Reggio Emilia. Personne ne m'a réveillé, même pas mon réveil, il faut dire que cette semaine j'ai eu le tort de partir avec des draps propres dont on ne peut se dépétrer que sous la torture. Je vide et je recharge au même endroit, il me faut passer par deux quai différents... avec deux heures d'attente à chaque fois... bref j'ai tout le loisir de me plonger dans "American Splendor" dont j'expédie les 200 pages sans m'en rendre compte.

Je pars pour Lyon en début d'après-midi. Il sera trop tard pour livrer dans la foulée, donc un relais est prévu avec Crustacé (oui, j'ai un collègue qui s'appelle Crustacé) et je récupère un lot à vider à St Quentin Fallvier où je vais finir ma journée jonché grossièrement devant l'entrée de l'entreprise faute de ne pouvoir accèder au pourtant très grand parking soigneusement fermé à double tour.

on se cultive en lisant les semies Asotrans

...

...

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Mardi 27

Je ne sais pas si le réceptionnaire m'a confondu avec quelqu'un d'autre, mais j'ai été très surpris par l'accueil qu'il m'a réservé : "Hey Salut! Comment tu vas? la forme? alors, qu'est-ce t'amènes aujourd'hui?...etc." Bon... dans le doute j'ai joué le jeu : "Ho bah moi ça va! et toi? qu'est-ce t'en dis? toujours cocu?"... bon j'en rigole mais vraiment ce genre d'accueil est très agréable.

Je suis parti de la zone des Chesnes juste avant midi, J'ai croisé Pinguouin06 et j'ai juste pû lui faire coucou avec mes clignotants car on m'attendait pour recharger... enfin ça c'est ce que je croyais, en réalité personne ne m'attendait et lorsque je me suis présenté on m'a une fois de plus planté le tableau: "j'te préviens y'a de l'attente, j'ai qu'un cariste pour charger les 5 camions à quai..." Vraiment, une fois de plus, je lui explique que je ne comprends pas pourquoi il se montre si indigné: c'est TOUJOURS comme ça ici! Allez, ça me soûle direct, je ne vais pas me battre avec eux, je vais dans la cabine - ils n'ont qu'à charger quand ils veulent ce n'est plus mon problème... ici on nous pousse à la désimplication...

Au total je vais y passer 3 heures, j'ai cavalé dans l'optique de partir tôt et d'avoir le temps nécessaire pour m'arrêter faire mes courses... finalement je ne suis même pas parti que je suis déjà en retard... mais je ne vais pas entrer dans leur jeu pour autant: je vais quand même prendre le temps de faire mes courses car d'une part je n'ai plus rien à manger et d'autre part je ne suis pas leur larbin. En effet, quelle est leur technique? leur technique c'est de disposer du chauffeur comme bon leur semble et de le faire cavaler entre les périodes d'attente. La suite va d'ailleurs me le prouver: je vais poireauter 2 heures à Cavaillon pour livrer, puis à nouveau 2 heures à Nice où vais être obligé de faire ma coupure faute d'amplitude et ce malgré 7h30 de volant... marre de ces bases!

Pour passer le temps j'ai discuté avec un français de chez Gallo Eurotrasporti (je ne savais pas qu'il y en avait)... puis ce dernier m'a fait beaucoup rire en s'en prenant à cariste venu taper à la porte de son camion: il lui a projeté un regard noir droit dans les yeux, puis lui a dit lentement avec une voix solennelle à faire pâlir un mort: "Ne touche jamais mon camion". Le mec est devenu tout blanc et je pense qu'il s'ai fait dessus... moi ça m'a fait rire...

J'ai dormi dans la rue, devant le portail de l'entreprise.

A! A! A la queue leu-leu!

la bonne zmoutarde...

A7, Mornas

un tracteur dans la nuit

Mercredi 28

Mais bon sang qu'est ce qu'il se passe ce matin? Il y a une circulation pas possible dans la rue alors que d'habitude c'est plutôt calme. Dès 7h30 c'est insupportable: tout le monde passe sous mes fenêtres, tout le monde frôle le camion... En partant je découvre qu'il y a des travaux dans la zone et que j'ai dormi en plein sur la déviation... Comble de misère, pour me sortir de là je vais sacrifier 20 minutes de conduite, 20 minutes très précieuses en vue du programme à venir. Je dois charger au même endroit que la semaine dernière, près de Cuneo, et atteindre le premier client dans la foulée.

Une fois de plus, j'arrive à l'abattoir juste au moment de la pause... pour aujourd'hui ça m'arrange plutôt car je dois transvaser les palettes dans les coffres, monter les crochets et laver la semie... une bonne heure de travail à prévoir. 15h, les chargeurs arrivent et mon amplitude tourne. ils commencent à charger alors que je finis de manger... je me dépêche d'ailleurs pour les rejoindre mettre les fâmeux "taquets" - chose qu'ils ne veulent pas faire. Nous chargeons 1/4 de la semie, puis celui qui semble être le chef m'indique la fin du client... y'a un truc bizarre, les quantité ne correspondent pas... et pour cause: ils sont en train de charger à l'envers: ils ont mis au tablier ce que je doit livrer en premier... branle-bas de combat, coup de téléphone par ci, coup de téléphone par là, embrouille générale...personne ne comprend personne, le problème est un peu le même que la semaine dernière: ici ils sont bornés comme des bouricots, et ils font comme ça les arrange... Je ne serai pas en mesure de pouvoir vider s'ils continuent à me charger de la sorte, du coup tout le monde s'énerve, on ressort toute la câme, le mec commence à balancer des insultes que je comprends et que je lui retourne... c'est trop la teuf dans la semie...
Après une prise de tête générale, je pars avec un seul client, direction le 03. Bien entendu il me faut cavaler pour être dans les temps... Avec 8h de conduite journalière et 4h28 de conduite continue j'attéris sur la Total de l'Ile d'Abeau, je décide de couper ici pour gagner 45 minutes, le seul moyen d'être à l'heure demain...

Je me pose sur les places-voitures pour ne pas déranger les collègues qui dorment avec le frigo.

un Gallo dans la nuit

des gros bouts de viande

une bétaillère de luxe

traversée de village

Jeudi 29

2 euros plus les clés du camion (enfin celle des réservoirs en ce qui me conserne) et me voilà sous la douche de la station Total. Si! je confirme! ici je m'y retrouve par hasard! Petite nouveauté: il n'y a plus de faux-plafond... on se douche un peu sous le toit, je pense qu'ils ont préféré suprimer cet élément qui moisisait à vu d'oeil, maintenant l'aération est optimale!... petite parenthèse, je m'inquiète de plus en plus au sujet des douches disponibles, si ça continue je vais m'adresser directement au secrétaire d'Etat chargé des transports et croyez-moi les choses vont changer!

6h30, c'est parti, juste avant la pagaille quotidienne Lyonnaise. Je ne savais pas trop par où passer, finalement ce sera par la RCEA... d'ailleurs n'y a-t-il pas un célèbre proverbe ancestral qui dit: "Tous les chemins mènent à la RCEA"?
Juste avant Moulins je vais passer devant un accident de bétaillère, je vous épargne les photos.
J'arrive à 10h11 à destination (le RDV était fixé à 10h). J'en ai un peu marre de me lamenter en permanence dans ce cdb, mais cette semaine il y a vraiment de quoi... Alors que j'ai fait des pieds et des mains pour arriver à l'heure, je vais finalement poireauter 4h dont 3h55 à péter les plombs... Lorsque je me suis présenter il y avait un camion à quai, certes, entre temps un Irlandais est arrivé et ils l'ont fait passer avant moi (ils m'ont d'ailleurs empêché de me mettre à quai en pleine manoeuvre...), puis, lorsque ce fût enfin mon tour, ils sont partis en pause... la totale...

Une fois vide je suis allé laver avec les bétaillères (chose non-autorisée normalement)... en cherchant le système pour activer l'eau je me suis entravé dans un truc par-terre...j'ai failli m'étaler de tout mon long sur ce truc par-terre... ce truc par-terre c'était une énorme vache morte... j'ai fait un sursaut en arrière et j'ai failli quicher (du verbe "quicher"= poser une quiche).

Oui, je sais, je raconte vraiment des choses passionnantes...

La suite du programme c'est un relais à Montluçon avec Ali, je suis obligé de l'attendre et mon amplitude fond comme une vache au soleil. Je récupère un voyage pour l'Italie, je roule jusqu'à la régule de De St Julien de MontDenis, je me pose (avec mon frigo qui braille) au fond du parking, j'ai 15h15 d'amplitude et le ventre qui grogne. fin de la journée.

cet irlandais m'a chipé la place

totem de Monmarault

A! A! A la queue leu-leu!

petit tour par la bouverie

Vendredi 30

Cette semaine n'est pas la semaine de la chance, et plus ça va - moins j'ai de chance:
_Hier j'ai dépassé volontairement l'amplitude afin de pouvoir prendre ma douche ce matin... j'ai fait les 2km à pied qui me séparent de cette dernière... et lorsque je suis arrivé à la caisse avec mes 2 euros et mes clé de réservoir: "désolé Monsieur il n'y a plus d'eau chaude!"
_En retournant au camion je m'aperçois que l'on stocke tous les PL en direction de l'Italie: Tunnel d'Orelle fermé... pfff, ma coupure se termine dans 15 minutes!
_finalement je n'ai perdu que quelques minutes et lorsque je suis arrivé chez mon client: surprise en ouvrant les portes, j'ai une deuxième livraison à faire sur Milan... c'est pas possible, j'ai la poisse!

Bon, vu qu'il sera impossible de rentrer ce soir, concentrons-nous sur cette grosse journée qui m'attend. J'ai livré en banlieu torinese dans un endroit vraiment improbable, j'ai bien failli ne jamais pouvoir en sortir. Ensuite je me suis concentré pour ne pas avoir faim et j'ai foncé sur Milan, cette deuxième livraison va se faire en 10 minutes. Il n'y a plus qu'à recharger, au nord de la ville. En étudiant l'accessibilité sur ma carte pourtant très détaillée, j'ai commencé à m'inquiéter: petites rues, centre ville, habitations, heure de pointe... la totale...
Contre toute attente je vais très bien m'en sortir en trouvant du premier coup! En fait c'était facile, il suffisait de suivre l'itinéraire interdit aux camions... (en plus c'est vrai!)

Je suis arrivé à 16h pour recharger, la boite ferme à 17h je suis "fortunate" comme ils disent... ouai je suis surtout bien inspiré de sauter les 2/3 de mes repas... un peu plus et je passais le week end ici. Ce sera pour une autre fois, il est 17h15, je me fofile entre les embouteillages pour me raprocher de la france. J'ai les heures pour passer le tunnel, c'est toujours ça de fait. Alors que j'attend les gugusses en vert j'entends des coup de klaxon derrière moi... le temps que mon cerveau analyse la situation et entreprenne de tourner la tête, le klaxonneur était déjà passé... un Mercedes bleu avec une plaque jaune... un des trois mousquetaires mais lequel? Suspens insoutenable de 5 minutes, puis le téléphone sonne: "Sweden"! RDV au Châtelard pour un tête à tête avec la belle-belle Suèdoise...


Maurienne

Milan: l'Italie des affaires

Tout le monde s'éclate!...A la queue leu-leu!

Samedi 31

J'ai laissé filé la Suèdoise car je suis plutôt lourd et dépourvu de CB...

Je ne le savais pas mais le Chatelard est fermé le samedi... donc pause douche à Bonneville, c'est moin bien, mais ça lave pareil.

Je suis au dépôt dans la matinée, le temps de faire 50 bricoles nous sommes déjà en début d'après-midi.

Je rentre en mangeant une pizza dans ma 4L, ce soir concert des Magnetix, lundi je suis sourd.

Sweden aime que je lui raconte ma vie

L'art grec de faire du beau avec du vieux

l'Art bressan de faire du moche avec du récent

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