Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Mai 2010

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Samedi 1

 

Dimanche 2

Lundi 3

haaaaa... le repas FDR! quel week end de folie! Toutes ces bonnes gens qui se regroupent une fois l'année pour le simple plaisir d'être ensemble, c'est un moment rare! Même si, me concernant, il s'agissait en premiers lieux de profiter des moules-frites à volonté par ces temps difficiles, mon plaisir ne fût pas vain de revoir ces têtes qui illustrent chaque semaine les croisures du forum. Et puis quelques surprises... par exemple cette année le clébard était tendance, même une certaine "choupinette" dans les bras de notre webmaster-rebelle, rendez vous compte! J'ai par ailleurs pris conscience de ma cote de popularité en me retrouvant littéralement assiègé de filles à table (dont Sweden)... une journée inoubliable!
Et donc ce lundi il est d'autant plus difficile de revenir à la réalité : je suis crevé, il n'y a plus aucune groupie autour de moi (même Sweden s'en est allé), "Régis le boute-en-train" redevient "Régis le boute-tout-seul-dans-son-camion", il y a comme une drôle d'atmosphère post-festivité, une mélancolie ambiante. Il me faut aussi préciser que le "repas FDR" à été suivi du "repas Fredo01", un véritable hommage aux techniques de gavage périgourdines... Bref, je suis fatigué, j'ai un bloc compact dans l'estomac, il est est 6h ce matin et j'attaque ma semaine. Par précaution je suis venu dormir dans mon camion hier soir, ou plutôt ce matin à 2h...

Je pars avec 1h d'avance délibérément pour éviter les bouchons à Lyon. Je descends vers le Sud et ma journée commence au pays des Duarig. Je tourne un peu en rond à coté de Jarcieu car mon client est introuvable - et mon webmaster injoignable. Certes; je finis par m'en sortir avec ma persévérence légendaire, je vide une partie de la semie et en recharge une autre tout près d'ici.
Ensuite je traverse la frontière pour passer coté Archèche où une palette m'attend si possible avant midi. Je regrette de ne pas avoir d'appareil photo car j'empreinte une très belle route... ce n'est donc pas une légende : l'Ardèchie ça en jette.
Une dernière ramasse à Pierrelatte (pour la Sicile) puis un passage à quai à Cavaillon pour remettre les clients dans l'ordre (moyennant une heure de tire-pal dans l'atmosphère surgelée), me voici parti direction l'Italie via la côte d'Azur.

Plus je roule, plus le temps dégénère. Je tente de stopper sur l'aire du célèbre Jas Pellicot (lieu de pélerinage péllican), mais comme il n'y a pas de place je sors à Puget sur Argens, et Hallelujah-Pellicot! il reste une place magnifique, toute seule, contre une bordure, avec vu sur rien... je suis content et pendant que je fignole ma manoeuvre d'autres camions lorgnent déjà sur ma belle place, j'ai eû de la chance de tomber dessus, surtout avec 8h59!
Je mange des haricots verts en regardant tomber la pluie. Tristesse.

levé du jour

Mardi 4

Toujours au péage de Puget sur Argens, toujours sous la pluie. Je décolle de bonne heure et je passe la frontière sans encombre. Me voici alors sur l'autostrada dei Fiori qui a aujourd'hui des allures d'autoroute du Nord. Je n'ai pas assez dormi, je ne trouve pas de musique à écouter, ce trajet est long et chient. Plus je roule, plus la pluie s'intensifie. J'ai une première livraison à Savona, je prends la contre allée "torino-Savona"... et j'oublie de sortir à "Savona"! Je m'en aperçois pile au moment de passer la quille de séparation, aucun moyen de revenir en arrière! Me voici donc parti direction Turin, je suis fou de rage, je m'insulte, j'ai beau réfléchir à une solution : il n'y en a pas, je pars bel et bien direction Turin. Rarement je me suis trouvé aussi mauvais... J'ai roulé jusqu'à la sortie suivante - à une vingtaine de bornes, en haut de la montagne - et je suis redescendu sur Savona avec une demie heure en moins sur la carte.

Dans le port j'attends plus de 2 heures pour vider 10 palettes, c'est pas ma journée.

Mon deuxième client se situe au milieu de nulle part, dans les environs d'Alba. La route est bien pourrie mais elle traverse le vignoble, et toujours pas d'appareil photo. Je suis sur place à 13h, c'est fermé jusqu'à 14h. Comme à Savona je me fait arroser le simple temps d'ouvrir les portes, c'est infernal, et lorsqu'on porte des lunettes comme moi ça l'est encore plus... tellement marre de les essuyer sans arrêt que je les enlève et je manoeuvre guidé par ma myopie et mon astigmatisme... heureusement j'ai de bonnes oreilles.

Il y a du nouveau dans mon programme : je laisse les palettes pour la Sicile chez ce client... ce n'est pas encore pour aujourd'hui...

Il me rste une dernière livraison à Tortone... donc je roule jusqu'à la sortie Tortone... je prends la contre allée "Genova-Tortona"... et j'oublie de sortir à "Tortona"! Bon sang mais que se passe-t-il!? je n'ai jamais été aussi mauvais, je n'en reviens pas... fatigue? lassitude? absence? sénilité précoce? je suis une fois de plus fou de rage et je m'interroge. 20 minutes de perdues, le temps de faire demie tour à Novi Ligure, je peux - heureusement - vider à temps.

Il ne me reste plus qu'à monter sur Novara pour recharger demain. Il n'en finit pas de pleuvoir, ça devient dépriment! quand je pense que mon frère Thomas est en ce moment même en voyage scolaire en Italie! C'est pas de chance!
Je coupe devant l'usine où je recharge, immergé au milieu des rizières inondées, je suis tout seul sur le parking, il pleut, il fait froid.

bel ensemble

Mercredi 5

Je me réveille entouré d'eau, pas de bouton de moustique - il est encore trop tôt. Nous sommes maintenant 4 sur le parking et il y a déjà un camion à quai. Je vais me renseigner auprès d'un cariste : il me dit "pas avant 9H" car ce que je charge est dans l'un des camions du parking. Je retourne écouter France Inter dans ma couchette. A 8h45 j'entend quelqu'un qui siffle : en bon chien-chien je lève une oreille et pointe le bout ma truffe vers la fenêtre... c'est bien pour moi, le cariste me fait signe de venir.
Une fois à quai je les laisse faire et fonce sous la douche. Il y a de la place, il y a un lavabo, il y a un WC, il y a un miroir, il y a une chaise... mais il n'y a pas d'eau chaude! et bien entendu je découvre cela dans le plus simple appareil avec mes claquettes, mon gel douche, et mon bateau de pirate playmobil (oui j'aime bien jouer sous la douche)... Allez on range tout et on s'habille - pas plus propre qu'avant.

Décollage à 9h15, Lyon en point de mire. Je ne sais pas si c'est dû à cette pluie incessante mais la route du Fréjus est d'un incommensurable ennui (même pas moyen de le commensurer). J'arrive sur un gros bouchon devant le tunnel alors je m'arrête faire ma pause en attendant que ces gentils véhicules se dissipent. J'utilse le terme "véhicule" car le plus souvent ce ne sont pas les camions qui génèrent les bouchons ici : eux paient pour la plupart par carte, tandis que tatie Josette - de retour de vacances - gratte dans son porte-monnaie pour payer en pièces de 10 centimes pendant que Tonton Fernand essaie d'attapper le chat qui s'est faufilé entre ses pédales.

On devrait interdire les touristes. Je vais en parler à Montebourg.

Je vide à Lyon en milieu d'après midi. Je rentre au dépôt en utilsant la route nationale sur laquelle ce même Montebourg à dû passer récemment : c'est nouveau, je découvre ça, elle est déshormais interdite aux PL.

Je fais un relais avec le Chef en personne au dépôt, je récupère un complet de gras pour Rungis. En 8h57 j'arrive sur l'aire du Chien Blanc (enfin dans mon sens c'est un autre nom, je ne m'en souviens plus...), il y a ici un ENORME parking PL, je me pose le plus loin possible de toute civilisation pour un tête à tête avec mon frigo. Ce soir j'essaie d'imaginer le soleil, les cigales, les touristes, les embouteillages : je me prépare une énorme salade de tomate, en optimiste que je suis de croire que nous sommes au mois de mai.

j'ai risqué ma vie pour cette photo

Jeudi 6

Il fait 4 degrés ce matin, la pluie s'abat mollement et sans relâche sur le toit du camion, les deux réveils ont déjà sonné; emmitouflé sous ma couette je suis en train de me mettre tranquillement en retard. Et puis soudain, comme d'habitude : le sursaut. Départ à 6h05 (contre 5h40), je n'aime pas ça mais je n'y peux rien : cette semaine je suis nul.

J'aurais bien aimé avoir quelquechose à manger pour passer le temps et combler le creux qui se forme dans mon estomac, tandis que l'autoroute A6 m'amène sur Paris. La surprise du jour vient du ciel : c'est assez incroyable pour un mois de novembre mais lorsque j'arrive sur la capitale il s'arrête de pleuvoir... c'est d'autant plus incroyable pour un si triste automne que l'on aperçoit presque un rayon de soleil.
A 9h00 et après avoir été quelque peu embouteillé je suis à Rungis. Je me mets à quai dans un endroit plutôt difficile, au beau milieu d'un carrefour à forte circulation, avec pleins de camionettes en vrac autour et une très mauvaise visibilité. Je "casse", j'engage le cul de la remorque en face du quai, mais impossible de réaligner l'ensemble : aucun des excités qui forcent le passage dans mon angle mort (coté droit) n'a la présence d'esprit de s'abstenir une seconde... alors comme j'en ai marre d'user mon klaxon et mon répertoir d'injures, je force à mon tour le passage pour finir ma manoeuve... quel endroit hostile!

Alors que je règle la hauteur de la semie, un léger fumet de barbecue vient chatouiller mes narines... je me laise guider par mon odorat... Il s'agit de l'entreprise d'à côté qui organise une rotisserie en extérieur, il y a plein de choses appétissantes (poulet grillés, roti de porc braisé, lard mariné... bizarrement pas de knaki?). Je m'incruste en société pour discuter le bout de gras... et me le faire payer... On parle bien évidemment de la pluie et du beau temps, mais ce casse-croute improvisé est plaisant : c'est "à la bonne franquette" et c'est gratos!
Vers 10h je retourne au camion, j'ai encore faim. Comme le déchargement s'éternise je pianote un peu sur le PC... au puis non, je finis ma nuit.

Je suis vide à midi et je décide d'expérimenter la nouvelle station de lavage située juste en face. Les mêmes gens, le même lavage "approximatif", le même tarif exhorbitant... mais un peu plus de place. Pendant qu'un laveur s'active dans la semie, je discute avec son collègue qui prend le soleil (ou qui prend les nuages) sur une chaise devant le bungalow. Il est Malien, il est cool, et lui aussi me parle de la pluie et du beau temps... à croire qu'il n'y aucun autre sujet de conversation dans Rungis? Cependant mon ami développe une théorie pour le moins intrigante : il m'explique que les années pluvieuses les salaires sont plus bas, et les années "sèches" les salaires augmentent... je ne comprends pas trop, je pense qu'il confond les mots "salaire" et "température".

Je laisse cet univers passionnant du MIN pour aller recharger dans l'Oise, c'est la mode en ces dernières semaines. J'ai rendez-vous à 15h, j'arrive à 14; plutôt que d'aller m'agglutiner dans le sas de réception je prends mon repas de midi, mon deuxième repas de midi, garé dans la rue.
A 14h30 il y a un changement de programme : la commande n'est pas prête, je ne charge qu'à 2h du mat. Certes. Je reste dans cette rue pour finalement y faire ma coupure.

Dans l'aprem j'essaie de dormir, je n'y arrive pas.

à Rungis

nouvelle station de lavage

quand la DDE pète un cable...

Vendredi 7

Allez hop, dedout là dedans, il est 1h45, il est l'heure d'aller charger. Je passe l'étape "gardien" avec succès, mon numéro de commande est bien valide, c'est extraordinaire. Je fais 3 mises à quai et je pars à 3 heures pétantes direction le 01.

Objectif du jour : ne pas passer la moindre barrière de péage. Je n'ai aucune consigne à niveau là, c'est moi qui décide - en accord avec ma conscience professionnelle et en vertue d'une haine farouche envers les boursicoteurs autoroutiers dont beaucoup de politiques -, moi qui décide donc, de choisir la nationale. Et puis mince quoi, y'en a marre de la monotonie du régulateur.
Je pars à 3h du mat et c'est le pied : j'aimerais que la route ressemble toujours à celle de 3h du mat : personne aux ronds points, personne aux feux rouges, personnes devant, personne derrière, ils dorment tous et ça débarasse! ôôô misanthropie...

Je roule jusqu'à La Roche en Brenil (ou un truc dans le genre), je peux m'arrèter devant la boulangerie pour prendre un pain au choc tout chaud, ce n'est plus le pied - c'est le paradis.
Après cette "pause douceur" comme on l'appelle dans les stations autoroutières pourries, je continue ma route, je contourne Châlon où une nouvelle espèce de panneaux anti-PL a fleurie avec le printemps, je continue sur Bourg puis Lagnieux pour arriver à 11h chez mon client. "Vous avez rendez-vous lundi à 13h???" m'annonce le gardien... "ravis de l'apprendre" je lui retourne avant de m'en aller vers le dépôt.
Je passe le karcher en crépissant mon plus beau pantalon avec de la graisse de sellette...génial...
La semaine se termine par une grande tablée avec les collègues, ça ressemble à un épisode d'Astérix chez les routiers.
Bonne nouvelle : j'ai enfin retrouvé le chargeur de mon appareil photo (sous la couchette, mais qu'est ce qu'il foutait là?)

N6

Samedi 8
Dimanche 9

Lundi 10

Je dis : Bien joué Régis!
Les plus fidèles de mes lectrices s'en souviennent sans doute, il y a un an presque jour pour jour je partais en Croatie, non sans suspens après avoir obtenu un passeport d'urgence le matin même. Voici que vendredi, ce vendredi, mon chef m'annonce un nouveau départ pour le même voyage. Au début j'exulte, car je connais un peu moins la Croatie que Reggio Emilia, mais j'attends un instant avant de déclencher une ola dans le bureau : j'ai un doute sur la date de validité de mon passeport... alors je fonce au camion, j'ouvre le précieux césame... "date d'expiration : 12/05/10", date du départ 13/05/10. Voilà. Bien joué Régis. Oui effectivement il y a une certaine malchance qui te colle à la semelle mais tout de même, n'avais-tu pas le temps de mettre tes papiers à jour? Ne va vas-tu pas enfin renouveler par exemple ta carte d'indentité sur laquelle tu mesures 1/2 Caroto? Et puis fais gaffe quand même, tu es en situation irrégulière et de ce fait tu risques d'être renvoyé dans ton pays d'origine, la Bresse Septentrionale, où les "chemises à carreaux" révolutionnaires défient toujours le pouvoir paysan en place. Oui je me parle à moi même, je me mets en garde devant ma fâcheuse tendance au laissé aller.

Je commence un lundi car mon chef, guidé par sa perpépétuelle volonté de faire plaisir, va tenter un ultime recours pour me faire obtenir un nouveau passeport. Mais c'est impossible, on obtient pas des passeports d'urgence aussi facilement et je dois bien me résoudre à laisser filer le voyage. Tant pis.

Je récupère une semie chargée pour le sud : Salon de Provence + Montpellier. Je complète à coté de Bourg avec du Avignon et je commence à descendre en début d'après midi. Je pense avoir le temps mais avant d'entreprendre un itinéraire par route nationale je me renseigne... et je fais bien car le Avignon est à livrer avant 19h, je ne sais même pas si c'est possible! Alors je cravache. J'arrive à 18h50 et manque de me faire engueuler sous prétexe que cette marchandise devait arriver avant 17h... pourquoi pas une date de livaison antérieur à la date de chargement tant qu'on y est? Il y a toujours des types qui imaginent qu'on déboule comme ça, tranquille, sans stresser.

Une fois vide je n'ai qu'à aller me mettre en place à Salon de Provence, du moins c'est ce que j'imagine jusqu'à ce coup de téléphone au moment d'entrevoir la sortie "Salon centre". C'est mon chef; il m'annonce un changement de programme : RDV avec Crustacé "au centre routier d'Arles" pour un relais. Pas plus d'info. Un centre routier à Arles? Je commence à chercher et j'apprends qu'il s'agit en fait de "La clé des chants" plus proche de Beaucaire que d'Arles, mais bon, passons. J'arrive et comme je m'y attendais je dois faire le relais en plein milieu du parking... chose que je déteste pour le seul fait que ça fait chier tout le monde. Je coupe une ligne blanche pour y entrer et je manque de me faire pruner par les flics qui étaient - et je ne l'avais pas vu - juste derrière. Ils s'arrêtent et me regardent manoeuvrer... je suis au téléphone avec mon chef, je n'ai pas la ceinture, bref la totale (je peux potentiellement perdre 6 points) mais j'enrage tellement de faire le relais sur ce parking que je continue ma manoeuvre telle qu'elle... pas question de jetter le téléphone en catastrophe, je la joue à l'audace. Résultat : rien.

Il est 22h, je n'ai pas mangé et je récupère une semie à vider avant 10h demain, à annecy... d'après mes calculs c'est impossible, je me prive de repas pour faire au mieux quand même. Je roule jusqu'à St Marcellin et attéris sur une aire avec de grands parking PL vides, le paradis.

la mascotte de TGC

j'ai vu un OVNI

hey salut mec!

Mardi 11

Une compote, un bout de 4 quarts, 9h00 de repos pile poil, c'est reparti pour Annecy. J'ai beau faire le maximum pour gagner du temps sur le parcours, c'est de l'autoroute tout le long et ça roule à 90 comme d'habitude. Je suis donc à 10h57 précise devant la porte de réception surlaquelle on peut lire : "horaires 5h - 11h". Je suis complet et je m'attends - pourquoi pas - à me faire jeter comme un malpropre, mais non, un cariste m'indique le quai N°1 "vite vite". Ok, je me mets "vite vite" à quai et je les laisse décharger faute de pouvoir entrer à l'intérieur.

Je repars pour Lyon vers midi, il tombe des cordes. Je fais une pause pique-nique sur l'aire de Coiranne, résolu à ne pas sauter mon 5 ème repas consécutif!

Je recharge à Corbas, toujours pour Avignon et Cavaillon. Les palettes europes sont à rendre dans un autre dépôt, à 10 minutes d'ici. Je fais donc le crochet en envisageant cela comme une simple formalité : j'ai 2 piles à décharger et basta. Non! Rien n'est une "formalité" dans ce genre de boite : je suis à quai, les deux piles sont là juste devant moi, je n'ai pas le droit de prendre un chariot pour les sortir, un cariste est sensé arrivé "tout de suite" d'après ce que m'a indiqué le capitaine de la dream team... au bout de 15 minutes de pied de grue, et voyant que décidément personne ne deigne venir m'aider; j'attrappe le premier tire pal venu et je sors mes palettes, je referme ensuite le quai et rejoins le bureau. Je revois le même chef de quai, il s'en prends à moi et me traite d'arrogant... je ne le traite de rien du tout voyant pointer gros comme une maison le conflit pourrave avec ce con... et je lui rends juste un bon de palette fait par moi-même avant de fermer la porte en gardant ma colère dans ma poche. Alors que j'arrive à ma cabine un type du bureau me coure après... "ptin mais qu'est ce qui veut lui aussi?!!" m'insurge... "Attend Asotrans, reste à quai on te charge une palette pour Cavaillon". Génial, moi qui pensais me sauver en vitesse...

Une demie heure plus tard le même type m'apporte les papiers : "tiens, je leur ai annoncé 19h, c'est bon?". Je n'étais même pas au courant que c'était une livraison-foulée. Oui "c'est bon", mais comme d'habitude il faut mettre le nez dans le guidon.

18h55 je suis chez le client à Cavaillon. je vide ma palette et roule les 10 minutes qui me séparent de mon autre client qui réceptionne, lui, demain matin.
Voilà, j'y suis, je campe dans cette zone artisane à coté d'un Willi Betz. Ce soir c'est le grand évènement : la liste de Domenech. La France entière trépigne d'impatience pendant que j'ai moi même une décision terrible à prendre : cordon bleu ou tortellini?

un gros porc

bord de Durance

Régis est un Willi Betz

Mercredi 12

Les réceptionnaires m'ont réveillé avant le Willi Betz... et comme ce dernier dort encore je lui passe devant sans scrupule. Le problème que je n'avais pas imaginé c'est que j'arrive beaucoup trop tôt pour ma dernière livraison, toujours à Cavaillon. On m'annonce 9h - avec possibilité de vider avant si personne n'arrive. Alors j'implore le dieu des chauffeurs-baltringues pour qu'il attribue la mission à son meilleur disciple... et ça marche! Le Olano qui squatait le quai a fini et je m'empresse de faire ma manoeuvre pour prendre la place.
Le déchargement est long, presque 2 heures durant lesquelles 3 disciples sont arrivés; la chance est avec moi.

Une fois vide je roule... sept bonnes minutes pour atteindre mon lieu de rechargement. Le chef de quai rensemble à Grincheux en plus grand, son cariste ressemble à Simplet en plus bête, sa secrétaire ne resemble pas à Blanche Neige. Ici non plus ils ne veulent pas de palettes europes alors il me faut comme hier passer ailleurs pour m'en séparer. Encore une bonne demie heure de perdue.

A midi tout est OK, je suis complet pour l'Italie - un beau voyage pour la frontière autrichienne, ça change. Je pars sous un déluge de flotte et de glaçons.
Il me faut trouver une IDS en toute urgence d'après ce que m'indique la jauge-fuel de la semie. Je ne prends pas le risque de rouler jusqu'au Muy, je complète à Rognac quite à perdre 20 minutes.

Me voilà enfin bel et bien en route pour l'Italie, sur une A8 plutôt chargée en ce jour d'ouverture du festival de Cannes. Pour me distraire je compte les bourges et compare leur niveau de bourgitude.
Une pause à Beausoleil, puis je reprends la route sur cette cote d'Azur rayonnante.
Je roule jusqu'à Piacenza, je trouve une place improbable coté voiture de la station.

déluge à Cavaillon

Les Bouches (d'égout) du Rhône

à peu de choses près c'est une 4L

zoom sur Imperia

Jeudi 13

Départ à 5h, je fonce en direction du Brenner dans l'espoir de vider ce matin.
J'arrive plus tôt que je l'avais estimé, et ce malgré un embouteillage à l'entrée de la ville. Mon client n'est vraiment pas simple à trouver, pour m'en sortir je vais m'arrêter demander à la Polizia en poste sur un parking. Pour l'anecdote, l'officier, peut-être un comique, m'a indiqué "la deuxième à gauche" alors qu'il s'agissait de la troisième à gauche : je me suis retrouvé dans un cul de sac! Pour l'anecdote aussi, c'est assez surpenant de voir des flics Italiens parler en Allemand?... car tout le monde parle allemand ici...

L'usine est énorme, avec plan de circulation, bascule, tenue obligatoire, protocole de sécurité et tout et tout. Malgré cela et ma grande surprise, il me faut faire une manoeuvre périlleuse, à contre main, pour me mettre en place...
On décharge vite, je suis content... jusqu'à ce que l'on termine et le type m'annonce une heure d'attente pour "analyses". Certes. Je profite de ce temps pour faires mes itinéraires car j'ai trois points de rechargement avec des routes plutôt tordues à emprunter.
11h, je suis libre, je redescends avec une orde de touristes weekendistes viaduquiste Allemands et Suisses qui se livrent au concour de "c'est qui qu'a la plus grosse" - "c'est qui qu'à la plus belle" voiture.
Je quitte donc avec soulagement cet axe surfréquenté à Trento pour couper par la montagne et la nationale.
Je fais ma première ramasse à 14h, à Bassano del Grappa. je fonce ensuite sur Malo pour en faire une seconde.
La dernière étant prévue demain matin, près de Vicenza, il ne sert à rien de s'affoler. Je descends voir néanmoins, on ne sait jamais. C'est effectivement fermé mais de toutes façons j'ai 9h10 de volant... je me pose sur le grand parking devant la boite. Il n'y a rien autour.
Je suis plutôt satisfait de ma journée.

ici on rentre dans l'usine

entre Trento et Bassano

et une cuièllèrée!

Vendredi 14

Cette boite n'ouvre pas avant 8h30, je ne m'impatiente pas mais presque. Je n'ai que 4 palettes à prendre et à 9h je suis déjà sur la route du retour.
Je roule tranquille en direction du Mont Blanc, je fais une coupure à Aoste, j'attends 40 minutes au tunnel... mais bon... j'ai le temps.

J'ai pour mission de passer chercher un collègue chez Tps Pellet Moine, une mission qui me plait particulièrement car je connais les camions depuis longtemps, mais je n'ai jamais vu le dépôt. Un petit historique s'impose : Lorsque j'étais plus jeune, le car scolaire utilisait quotidiennement une portion de l'autoroute A40 pour me conduire au lycée où s'est forgé - à force de sièstes au fond de la classe - l'incroyable puissance créatrice à l'origine de ce carnet de bord. Sur cette autoroute A40, pendant que mon voisin d'autobus se shootait aux Smashing Pumpkins, je bavais à l'image furtive d'un Chevrier ou d'un Pellet-Moine... Non pas que je visse un gardien de chèvres ou un homme d'église tondu! Non, je regardais ces gros Daf et ces gros Scania avec la ferme conviction d'en conduire un, un jour...
3 ans plus tard je conduisis un Magnum chez Inter Légumes.

toujours ce soleil radieux

un museau chez Pellet-Moine

un autre museau chez Pellet-Moine

Samedi 15

Dimanche 16

Il y a des weekend comme celui-ci où je me demande pourquoi je rentre chez moi... c'est bizarre : faire au mieux pour rentrer le plus tôt le vendredi et se retrouver à partir le dimanche en ayant cette réflexion. Bon sang mais qu'est ce que j'attends pour aller bourlinguer chez un Waberers ou un Willi Betz ?

Aujourd'hui je décolle à 17h10. Mon sac est vide, ni fringues - ni bouffe, heureusement j'ai 2 semaines de survie dans le camion. Je ne pars pas bien loin, juste à Turin pour me mettre en place chez un client. C'est assez déroutant, quite à partir le dimanche à 17h je préfère rouler plus de 4h30. Mais voilà : 4h25 pour être précis, en une fois et en transpirant beaucoup derrière les inévitables touristes weekendistes qui déferlent de tous horizons pour étaler leur science de la route sans voir que derrière, dans le rétro, les appels de phare du camion ça veut dire "s'il te plait touriste, roule soit à 70Km'h - soit à 95Km'h, mais arrête d'osciller entre les deux, au nom de l'entente cordiale inter-usagers du bitume ". J'ai beau faire des efforts, prendre sur moi, je suis de plus en plus haineux à leur encontre. Comme eux je suis simplement de passage ici, à cet endroit, à ce moment, alors je fais mon possible pour être transparent et pour me faire oublier... mais non, il y a toujours ce genre de situation où le conflit est inévitable, ce genre de situation où - non content de s'accaparer la file du milieu - le conducteur avisé va klaxonner en me dépassant, et la femme du conducteur avisé va beugler une injure à mon égard alors que "paix et amour mes frères" : je voulais simplement me décaler pour ne pas mettre en péril le type qui change sa roue là bas devant... quand la stupidité triomphe...

Je tiens à féliciter - une fois n'est vaiment pas coutûme - le nouveau système de télépéage "sans arrêt" de la barrière de Chignin. J'y suis passé SANS MARQUER D'ARRET et ô technologie bienveillante : la barrière s'est levée. Inecrédibeule. Bravo. Reste à modifier les 57000 autres voies télépage françaises et on va finir par sympathiser.

Je suis chez mon client à 21h35, je mange un cassoulet et j'achève mon weekend comme je l'avais commencé : les yeux droits devant, démotivé à la moindre idée de faire quelquechose... je commence à m'insupporter.

un avion

un camion

Lundi 17

Le jour se lève, le tachy affiche 9h de repos, c'est parti pour une tournée de groupage. Au menu : de la viande et cinq livraisons. Je commence par traverser Turin pour atteindre un endroit bizarre, une sorte de marché de la bidoche où la place se fait tellement rare qu'on se retrouve tous entassés devant les quais, rendant ainsi un peu plus difficiles des manoeuvres qui n'en demandaient pas tant. Je n'ai qu'une palette pour eux; devant le temps d'attente et mon début de protestation un cariste decide de me l'enlever "au chariot", dans la cour... sympa le type, il m'évite le quart d'heure de manoeuvre!

Je retraverse Turin, avec cette fois-ci les embouteillages de 7h30, je roule direction Asti pour un client en plein centre ville mais plutôt facile à faire.
Je continue direction Tortone pour vider chez un dégroupeur. Au début rien de spécial hormis les cheveux violets de la cariste : elle sort les palettes, rend les "europes" et je retourne à l'officio plus intrigué que jamais par cette chevelure violette. Ici commencent les ennuis : j'ai juste à récupérer les papiers et m'en aller en contemplant une dernière fois cette crinière étrange mais on me dit d'attendre. On ne me dit pas qui, que, quoi, dont, où... on me dit juste d'attendre. Alors j'attends. Je pourrais prendre un café mais la machine ne rends pas la monnaie et je n'ai qu'une pièce de 2 euros. Donc je continue à attendre. Je reçois un coup de fil de Bourg, il y a effectivement un problème de marchandise, j'ai pour consigne d'attendre, tiens donc?
Une heure s'égraine, adieux repas de midi, sièste, courses, vaisselle, carnet de bord... on me remet enfin mes papiers et je n'ai qu'à foncer chez le destinataire suivant. Lui se situe dans les environs de Brescia. C'est un beau basard dans la cour mais on décharge rapidement et je suis vide à 14h pétante.

Pas de programme pour la suite, j'ai pour consigne d'attendre. (?!?)
14h30, j'ai un chargement... demain matin 8h30 à Mantova (1 heure de route d'ici)... Génial! J'ai vraiment bien fait de m'affoler hier et ce matin...

Je roule donc tranquillement direction Mantova. Je m'arrète faire des courses à Lidl... j'en ressort avec un sac remplit de charcuterie allemande, de légumes espagnoles, de produits laitiers belges et de biscuits Hollandais, toute ces provenances pour arriver à ce prix inbattable de 22 euros les 10Kg de merde... Lidl c'est nul!

17h, j'ai roulé doucement mais je me retrouve déjà dans cette zone industrielle pour la soirée et la nuit. Par chance il y a un réseau wifi non sécurisé et je le capte très bien, juste assez pour mater South Park en "streaming".
Pour l'anecdote ce soir je livre mes premières batailles annuelles avec cet animal qui joint l'inutile au désagréable : le moustique.

dédicace à ma maman

j'ai traversé une brèche temporelle...

...dans les années 80

voyyyez

Mardi 18

J'ai un autre animal insupportable - mais un peu plus utile quand même - dans la cabine : mon téléphone portable. Depuis quelques semaines je reçois des messages divers et variés à toutes heures de la nuit... souvent ça ressemble à "Philibert Vintecisse vous à envoyé un mail, pour l'ouvrir composer le ...etc." et je ne peux jamais ouvrir les messages en question. Cette nuit j'ai été réveillé à 3h17 et à 5h02; il existe bien la solution de couper le portable mais je n'aime pas trop, on ne sait jamais : un collègue en galère, une groupie en transe, je préfère rester joignable... donc je suis résigné à me faire réveiller encore et encore...

Le bureau-expédition ouvre à 8h30. Devant le nombre de chauffeurs massés à l'entrée je choisis de faire autre chose quite à perdre du temps : je vais prendre ma douche. Une douche très bien, très puissante, avec une de l'eau bien chaude... un seul problème celà dit : en à peine 3 minutes j'ai de l'eau aux chevilles et je suis obligé d'abrèger sous peine d'inonder tout le vestiaire.
De retour au bureau expédition ils ne sont plus que 3 à attendre : 2 malabars et une chauffeur (feuse, frice?). Je ne sais pas de qui ça vient - pas de moi en tout cas - mais il y a une méchante odeur de transpiration devant le comptoir, une odeur noséeuse tellement insupportable que je décide d'attendre en retrait, près de la machine à café... ça tombe bien d'ailleurs celle-ci rend la monnaie et je peux enfin utiliser ma pièce de 2 euros (mon budget de la semaine)(dernière)

Il est déjà 9h lorsqu'on m'indique un quai, et 10h lorsque j'en ressors.

Je suis chargé pour Lyon, d'après mes calculs je risque d'arriver à 19h - une heure à laquelle il a toujours été possible de vider chez ce client... hé bien non, c'était le bon vieux temps ça, m'apprend mon chef : déshormais la réception se fera uniquement le matin... (et moi qui avais déjà zappé mon repas de midi pour arriver le plus tôt possible...) Régis où la théorie de l'éternel recommencement : cours Forest, cours!

Il y la polizia avec le camion "banc d'essai" derrière la barrière de péage d'Oulx. De loin on peut apercevoir que deux des officiers sont en observation, prêt à choisir une nouvelle proie. Je roule derrière un porteur qui ralentit... ralentit... ralentit encore... dans l'espoir que je le dépasse au péage pour me présenter le premier devant les flics. Bien entendu je ne tombe pas dans son piège et je ralentis aussi, je marque même un arrêt inutile au pégage en feignant de le pas avoir le telepass... alors le porteur est bien obligé de sortir le premier et comme prévu il se fait arrèter... conduire un camion = un jeu de stratégie.

Il est précisément 19h lorsque j'arrive à destination, sur le parking nous sommes 3 frigos... les 3 en cycle... les 3 démarrant puis s'éteignant chacun leur tour, comme s'ils étaient synchronisés pour embêter le monde. Ce soir je mange mes haricots verts sur fond de "concerto pour 3 frigos en fuel majeur".

un train

joli Stralis

sur la tangenziale sud-torinese

pagaille au tunnel

Mercredi 19

Hier soir, après avoir bouclé la rédaction de mon carnet de bord (je m'entraine à plus d'assiduité), j'ai eu la surprise de tomber sur une spéciale Joy Division chez Lenoir, à 22h. Quel bonheur! Cela fait maintenant une semaine qu'on nous pollue les oreilles avec les aventures palpitantes de Domenech et ses joyeux fanfarons sur la quasi totalité du réseau hertzien, et voici que déboule ce live de 1979 emportant aux abysses tous ces consultants footballistiques qui "croient que bon...", qui "pensent qu'au contraire..." et pour qui "l'important c'est les 3 points...". Vive France Inter!

Ce matin je me fais réveiller à 6h00, je les laisse décharger et je me sauve - direction le dépôt.

J'arrive le premier, je fais mes pleins, je lave. Au programme : un second tour pour l'Italie avec 6 clients à visiter. Après 3l de café je décolle avec une semie pleine mais légère. Comme j'ai le temps j'entreprends de passer par le Cerdon - ça change un peu, puis je roule jusqu'à la plateforme du Mont Blanc coté Italien - ça change déjà moins. Je mange une salade de tomate au pied des montagnes pendant qu'à deux pas d'ici une équipe de contrôleurs et de policiers filtre les camions qui sortent du tunnel. Comme hier j'ai eu beaucoup de chance, ils ont arrété celui qui était juste derrière moi.

Je descends sur Milan et arrive dans un embouteillage monstrueux... pas grave je ne suis pas pressé (j'aimerais toujours être dans cet esprit!) Je continue ensuite jusqu'à Brescia et j'arrive avec 8h40 de volant - impeccable. Je me pose dans la rue toute pourrie - impeccable. je ne capte aucune radio - impeccable. Mon frigo redémarre toutes les 3 minutes - impeccable.

je prépare mes itinéraires pour demain, je mange des pates vertes, je bouquinne un peu et je dors.

(!!!)

La route du Cerdon

une pause au Mt Blanc...

...avec vue sur la vallée

Jeudi 20

Lorsque j'ai un programme chargé comme celui de ce matin, je sors du lit d'un bon, je me mets deux claques et je ne prends même pas le temps de déjeuner. Je suis omnibulé par ce qui m'attend, en termes footballistique celà signifie que je suis déjà dans mon match et que l'important c'est que je ramène les 3 points.

Haaa si tous les clients étaient comme celui devant chez qui j'ai dormi : à peine suis-je à quai que le cariste enlève les barres d'arrimage... on m'accueille avec le sourire, on me fait des blagues que je ne comprends pas (mais je rigole quand même en espèrant qu'il ne s'agit pas de blagues racistes où autrement débiles). En moins de temps qu'il n'en faut au réceptionnaire de Samada Wissous pour envoyer pêtre un chauffeur qui vient livrer - je suis vide et je peux vaquer à d'autres occupations; conduire par exemple.

Mes 3 livraisons suivantes s'annoncent moins faciles : 3 magasins de "basard", le premier à Modena-centre, les deux autres à Sassuolo-centre.
Arrivé à Modena je commence à flipper devant les rangées d'arbres qui délimitent la via de mon client. Ca touche légèrement, il s'agit de petites branches souples... mais bon sang je déteste ça! Je vide dans une coure boueuse, j'y suis rentré "au millimètre" et j'ai failli y rester coincé à cause d'une voiture mal-garée.
Je fais un crochet par Vignola pour rendre des Epal à un client, j'arrive à 11h sur Sassuolo. Je vide le premier en warning et en double file, le suivant se situe quand à lui dans une petit zone comerciale où tout le monde se retourne en voyant arriver le camion... à coté il y a une école primaire et les gamins en récréation me font coucou : je klaxonne un coup pour être définitivement LA star... mais la star en question commence à se demander dans quelle aventure elle s'embarque! Je vais voir à pied, le gérant parle français et me confirme que tout est normal. Je sors 2 palettes et je me sauve avant de me faire emprisonner sur ce micro-parking où tout le monde se gare en vrac.
J'ai fait le plus dur! Ma dernière livraison est à Reggio et je recharge sur place.

A 15h je prends le chemin du retour. Je suis content, j'ai "performé".

Je roule jusqu'au Gran Bosco, je me gare sur le parking du fond et je vais prendre ma douche. Tiens, c'est nouveau, la caissière me demande une pièce d'identité en échange des clés de la douche... le protocole est de plus en plus drastique.
De retour sur le parking il n'y a pas beaucoup plus de monde : moi, un Polonoais et un Turc. Je fais chauffer le reste de mes pâtes vertes, le Polonais se prépare sa gamelle derrière le déflecteur, le Turque a sa cuisine intégrée dans un coffre de la semie. Il fait bon, entre deux redémarrage de frigo on peut entendre chanter les oiseaux, une légère brise nous fait oublier les effluves indésirables du parking... Je ne suis pas mécontent d'être là et j'imagine que mes 2 confrères sont du même avis.

l'art de trouver des endroits trop classes pour dormir

les petites routes de l'Emilia Romangna

c'est ici qu'on fabrique les 4L

rutilante! on me voit dedans!

Vendredi 21

Le réveil me sort du lit par les cheveux, il est 3h50. Un café + un croissant tiède à l'abricot et me voici derrière le volant à la conquète de la France. Je monte coté italien et redescends coté français dans la plus fluide fluidité. J'arrive au petit matin à destination (mon client ne s'appelle pourtant pas "le petit matin" et ne se situe pas dans la belle ville de "destination")... et après une double blague comme celle-ci je pense qu'il est indécent de continuer.

Alors j'abrège en disant que je suis rentré à vide sur Bourg et que je suis rentré en 4L chez moi pour un long weekend pentecôtien nimbé de volutes rockeuses et rolleuses.

seul dans la vallée

new Olano

élu plus belle vitrine de Villard les Dombes

Samedi 22
Dimanche 23

Lundi 24

Ce dimanche je décolle... heu non, nous sommes lundi... ce lundi je décolle à 17h30 pour Rungis avec la légère appréhension d'arriver sur la capitale empêtré dans un wagon de Parisiens-weekendistes qui ont tous profité du soleil provincial jusqu'à ses dernières lueurs. Oui, ce lundi fût une journée magnifique, une journée à prendre la route. Mon légendaire frère Fredo01 l'a bien compris et roule lui en direction du sud... avant de connaitre les joies d'une durite de turbo fatiguée un après midi de jour férié... mais il en faut plus pour déstabiliser notre aventurier.

En ce qui me concerne, je roule tranquillement sur une une autoroute A6 chargée - mais roulante. J'alterne entre la musique et les emissions improbables de radio France... et puis je coupe tout, je me laisse conduire par la douce mélopée du 13 litres.
Je ne surprendrais personne en annonçant que je suis parti de Pont de Vaux dans l'urgence, je n'ai même pas fait de courses et mes stocks de survie s'amenuisent. Je prévois donc de faire mes 45 minutes de pause réglementaire sur la "Leclerc" juste avant Fleury en Bière. Cette station à l'avantage de proposer des produits "basiques" - comme un pack d'eau par exemple - à des prix "normaux". Lorsque j'arrive il reste de la place dans le fond du parking. Il fait encore presque jour et, à l'instar des Parisiens-weekendistes, les routiers-planteurs profitent des ultimes rayons de gaité offerts par ce printemps en retard. Comme au bord de la mer, on a sorti les transats... comme au bord de la mer, ça sent la marée. Un Italien (qui ne l'est peut-être pas) fait sa vaisselle, trois Polonais dont deux travaillant pour notre Norbert national tapent le carton, un Lituanien reste assis sur sa chaise et regarde l'Horizon - c'est à dire les glissières de sécurité de l'autoroute A6... bref on s'occupe comme on peut, et au beau milieu de cette société s'arrètent par intermittence quelques voitures Franciliennes dont les occuppants ne voient même pas - je pense - le monde qui les entoure.

J'arrive à Rungis sans trop galèrer, en dépit des annonces dramatiques de Bison fut'fut'. C'est à l'intérieur du Min que les choses se corsent : avec un jour en moins toutes les livraisons ont été décalées, en ajoutant la pénibilité du nouveau plan de circulation dû aux travaux on trouve une véritable pagaille et des camions dans tous les sens.
Je reste bloqué 20 minutes devant le pavillon de la viande n1 : Il y a un chauffeur qui n'arrive pas à se mettre à quai (il faut dire que ce n'est vraiment pas facile ici)... Nous sommes 3 pour le guider mais notre collègue est soit débutant, soit stressé, soit mauvais, soit les trois à la fois : il n'y arrive pas. Nous continuons à le guider mais il semble de plus en plus nerveux, ainsi, malgré mes "stop...stop!...STOP!...WOOOHHH STOOOOPPP!!!!" il va accrocher la trop haute bordure de devant et massacrer son magnum (sans même descendre voir les dégat... il y a des comportements qui surprendront toujours).

Je finis par passer et comme j'ai la possibilé de décharger demain, je ne m'en prive pas.

lavage du pare-brise Volvo : 0

pagaille à Rungis

vieux griffon

Mardi 25

J'ai dormi devant chez Jean Rozé, comme d'habitude, et je quitte le marché après m'être séparé d'une palette que le destinataire n'attendait même pas. Ma seconde livraison, la quasi-totalité de la semie, est pour Vitry sur Seine, à 5 Km d'ici - c'est à dire à 45 minutes de route selon les critères de circulation de l'A86. Je décharge moi-même au tire pal électrique et je découvre à ce moment là que le bermuda acheté ce weekend dont je suis si fier est légèrement collant... cette anecdote sera importante pour plus tard.

Mon téléphone m'annonce un rechargement à ouest, puis un complément à l'est de la capitale : bouchons en perspective.
Je suis en place pour ma première ramasse à 11h30, il s'agit d'un entrepôt de stockage-surgelé. On m'indique un numéro, on charge de suite... tout va bien à ma grande satisfaction. Je suis toujours dans mon bermuda trop petit lorsque le cariste remet les deux piles de palettes-europes contre la paroi de la semie... comme il ne les colle pas complètement à cette paroi, je décide d'employer la légendaire technique du "gros coup de pied" pour y remédier. Alors Je me positionne devant et, dans un élan inspiré par des années de visionnages de "Double-Contact", je me mets dans la peau et dans le cerveau de Jean-Claude Vandamme pour m'engager dans un High-Kick foudroyant. "Foudroyant" est le mot juste... je lève la patte et... "crraaaaac..." mon bermuda trop court se retrouve foudroyé au niveau de l'entre-jambe. Et voilà, cette situation crotesque sous les yeux du cariste qui se marre comme une baleine. Je suis dans un entrepôt surgelé avec un bermuda déchiré sur 20 cm... oui, les fesses à l'air (enfin le caleçon à l'air je vous rassure!)...
Ce fût encore un moment très glorieux... je m'en retourne dans mon camion pour enfiler un jean malgré les 28° extérieur.

Ma seconde ramasse est à Trappes, toujours en surgelé mais cette fois-ci en pantalon. Ici je ne m'occupe de rien, les mecs sont très pros et ça ne traine pas. Je perds un peu de temps - mais pas trop - pour rejoindre l'A6, puis je me laisse redescendre avec Lyon en point de mire.
Destination : port de Gerland, c'est à dire Lyon-centre, à coté du stade des joueurs de balle au pied. Je me suis garé pendant un an dans le port et j'imaginais pouvoir y entrer pour passer la nuit. Non; accès refusé et tous les livreurs sont invités à se garer dans la rue d'à coté, c'est à dire la rue la plus mal-famée de toute l'agglomération. Je n'ai plus d'heure, je n'ai pas le choix... je me gare donc dans cette rue où effectivement il y a tout le gratin des Lyonnais en rut qui s'agitent au loin... je fais un demi tour à l'arrache pour ne pas avoir à aller "au loin", je me gare à l'entrée de la rue et je tire les rideaux pour signifier ma non-obtempération à d'éventuelles propositions copulatoires.

premium britanique

bel ensemble

parfois il faut justifier sa température

Mercredi 26

L'avantage de dormir dans un tel endroit c'est que les risques de vols sont limités car le parkng est "surveilé".
Après 9h01 de repos j'entre dans l'enceinte du port. La plateforme de destination est grande et occupée par par différentes enseignes de distribution... ainsi je ne sais pas trop où aller... je fais le tour puis je rentre dans une cour au pif... et bingo - la chance est avec moi, je vide ici. Sans le savoir j'arrive pile à l'heure d'embauche, sans le savoir j'arrive pile à mon heure de rendez-vous... je suis submergé par la chance. Le cariste est très sympa et me délivre de mon chargement en un rien de temps.

Je peux donc partir avant les bouchons Lyonnais, même si j'aime beaucoup la gastronomie locale (pfff... nul!)
J'ai trois heures d'avance pour ma seconde livraison, le cariste m'annonce : "je suis obligé de restpecter les RDV et je décharge seulement s'il y a quelqu'un en retard"... ce qui est louable... je n'ai donc plus qu'à attendre sur le parking, à garder l'espoir en scrutant l'horizon. Personne n'arrive... c'est bon je peux me mettre à quai; mais pourquoi toute cette chance?!
Pourquoi?... parce que la suite s'annonce moins réjouissante : recharger des cochons à Valence après avoir transféré les palettes dans les coffres et lavé la semie.

Je suis à l'abattoir en fin de matinée. Il n'a a pas le chariot élévateur alors je me tape les 36 palettes à sortir avec la force incroyable de mes petits bras musclés... déjà ça calme... puis j'enfile ma tenue de marin-pêcheur pour karchériser les parois ainsi que le plancher et mettre à quai une semie impéccable. Pour le chargement par contre ils se débrouillent... de toutes facons je n'ai plus de blouse propre...

Je remonte au dépôt en début d'après midi, Marc m'attend pour récupérer la semie. Je décroche sous les pompes et mets du fuel pendant qu'il raccroche : gain de temps maximum. J'en attelle une vide et file recharger à 5 Km d'ici, c'est à dire à 5 minutes selon les critères de circulation bressans.
Je repasse ensuite par le dépôt, profite d'une pause pour prendre ma douche, puis je reprends le guidon direction Saint Quentin Fallavier où Loic m'attend pour me remettre une palette. Je roule 20 minutes... et soudain : "ptin quelle brèle!!! j'ai pas fait le plein!"; oui, tout à l'heure je me suis mis sous la pompe pour faire mon relais, j'ai mis du fuel mais pas de Go pour laisser filer Marc... seulement dans mon inconscient "j'étais passé la pompe"... donc je suis parti comme ça. Pas de demi tour : c'est trop de temps perdu; je prévois donc un passage par l'IDS Chambéry.
"Cul à cul" pour tranférer rapidos une palette avec Loïc et c'est reparti.
J'arrive à l'IDS et me positionne devant la seule pompe accessible : "en panne". Il y a une seconde pompe mais un crétin à été très inspiré de se garer devant. Il me faut donc entrer en marche arrière, et coller sa voiture au maximum pour que les pistolets atteignent les réservoirs : Je perds une bonne dixaine de minutes dans cette entreprise et laisse un gentil mot sur le pare-brise du sus-dit crétin.

Je roule ensuite jusqu'à l'autoport de Modane. Je me gare sur la gauche, dans l'entrée : non seulement le frigo dérange moins mais en plus lorsqu'il s'éteind je peux profiter du son appaisant de la rivière en contre-bas.

sur les hauteurs de Vienne

Rhône, rive gauche

galère à l'IDS

Jeudi 27

Je pars au petit matin et fais transpirer d'entrée le FH sur la rampe du Fréjus.
Je me présente vers 9h30 chez mon premier client, on me fait patienter un moment puis on m'envoie decharger dans un autre entrepôt, à une quinzaine de Km. Nous sommes maintenant en fin de matinée et un réceptionnaire me dit d'attendre 10 minutes... et puis non finalement : "reviens à 14h". je suis fou de rage, tout le monde me fait attendre, atendre, et attendre encore jusqu'à ce que la pause arrive c'est à dire deux heures d'attente supplémentaires.
Il y a Donald le mac juste à coté... je m'y risque. Je mange un bout de carton entre deux bouts de pain ainsi qu'une barquette de sel avec des frites et 40Cl de sucre avec de l'eau. Dégueu.
Finalement un cariste débarque à 13h00 et entreprend de décharger ma semie... bonne initiative! Il termine à 13h20 et, alors que je lui tends mon CMR, m'indique qu'il ne peut pas les signer sans le contrôle de son chef... ce dernier arrivant à 14h. Je suis au bord de la rupture, je me remémore les scènes cultes de "Double Impact", je me remémore mon bermuda, je tente de coopérer diplomatiquement mais mon interlocuteur est borné en plus d'être servile... bref j'attends qu'il tourne le dos, je mets un coup de tampon, je laisse un exemplaire de CMR et je me sauve. Il s'agit d'un retour, la marchandise est vouée à la destruction, je connais les lieux et je sait très bien que le "chef" va tanponner ce CMR sans rien regarder... ainsi je prends la décision de partir.

Deuxième livraison dans l'Ouest Milanais. Pour y accèder j'emprunte une portion interdite au + de 20t sur laquelle je croise une bonne cinquantaine de + de 20t... il faut dire qu'il a beaucoup d'interdictions dans le coin et qu'on ne sait jamais par où passer.

Je recharge ensuite à Reggio Emilia avant de repartir en sens inverse.

Au niveau de Piacenza j'aperçois mon ami Christophe qui remonte de Naples avec Loic, nous décidons de nous arrêter manger à Felizzano.
J'avais déjà entendu parler de cet endroit, notament par Frédo, mais je n'y avais jamais mis les pieds... Je comprends mieux maintenant! Oui je comprends mieux pourquoi on en parle autant... petite illustration pour ceux qui ne connaissent pas:
Le resto ne paie pas de mine, il s'agit d'une vieille maison grise posée sur un parking en terre. Lorsqu'on entre il y a sur la droite un énorme tas de bouteilles vides, empilées à même le sol. Il y a aussi les packs de bouteilles pleines posés ça et là au milieu de la pièce. Derrière le bar il y a Madeleine, la gérante, petite, agée, mais un phénomène à elle toute seule : elle parle fort, elle engueule tout le monde, elle embrasse les habitués dans les cheveux. Pour accèder dans la salle à manger il faut passer derrière le bar, dans la réserve, devant la cuisine... on se retrouve alors dans une salle incroyablement bruyante où Madeleine s'occupe du service et de l'ambiance : elle surveille si tout le monde finit bien son assiette, elle contraint ceux qui rechignent à le faire. Au menu : une montagne de pâte dans laquelle Madeleine s'occupe de verser elle-même un Kg de parmesan; ensuite une assiette de jambon (l'équivalent de 7 ou 8 tranches) avec un énorme morceau de Gorgonzola et un énorme morceau de Parmesan, le tout accompagné d'une ENORME salade... j'ai donc à ce moment précis l'équivalent d'une semaine de nourriture sur la table, et l'oeil sévère de Madeleine qui m'observe. Je repense aussi au Mc Do d'à midi... et finalement je mange... que dis-je : je baffre. C'est très bon, rien à dire, par contre c'est trop... comme je ne suis pas téméraire je finis mon assiette (pour flatter Madeleine et aussi pour éviter le coup de boule) En récompense j'ai moi aussi mon bisou dans les cheveux... génial! L'addition se calcul n'importe comment, je paie à peine 10 euros...
je pars digérer dans mon camion alors que Christophe et Loic s'en retournent vers la France.

au coeur de la Tour Eiffel

magnifique

pas tout jeune

Christophe à Felizzano

Vendredi 28

11 heures de coupure obligatoires et je reprends moi aussi la route pour Lyon.
Lorsque j'arrive, en début d'après midi, on me demande pourquoi cette heure tardive... alors je réponds que j'ai mangé chez Madeleine et que ceci explique cela... Non en réalité j'étais tenté de répondre "est-ce que j'ai des comptes à te rendre à toi la réceptionnaire?" mais vu qu'il s'agit d'un gros client je me suis contenté de dire la vérité : j'ai chargé tard et j'étais contraint de couper 11h.

Je retourne au dépôt à vide. Je passe 1h dans la semie avec le Karcher puis je décroche.

Nous sommes déjà le soir et je rejoins galérien26 au centre routier de Mâcon pour un tête à tête devant une assiette de boulettes d'agneau.

Maurienne

Joyeux anniversaire Thomas

soirée avec galérien26

Samedi 29

Dimanche 30

Incroyable : je suis à l'heure! J'arrive en même temps que Thomas, c'est dire! Nous partons ensemble vers le Mont Blanc, Je vais donc assister en exclusivité aux premiers tours de roue du 540 pour vérifier s'il y a bien 60 chevaux de plus sous le capot.
Le col de Ceignes nous propose sa pente abupte et je rattrape allègrement Thomas, vraiment pas de quoi pavaner hun!... bon Ok je roule à 30t et lui à 40t...

Derrière le Péage de Valleiry une équipe de douaniers nous invite à passer sous le scanner mobile afin de détecter si nous ne dissimulons pas des paquets de chocos Prince derrière les bouts de viande. Je ne m'étais jamais fait scanner. Heureusement le chauffeur ne reste pas dans la cabine (je dis heureusement car j'ai toujours un choco Prince sur moi), et puis je ne tiens pas à recevoir des rayons X dans la tête... d'ailleurs y a-t-il vraiment aucun risque à reprendre un camion qui a été exposé au rayonnement? j'en appelle aux scientifiques? je sais qu'ils me lisent!
Bref l'opération ne dure pas longtemps, les radios attestent que mon camion ne souffre d'aucune fracture, ainsi je peux reprendre la route, toujours avec Thomas.
Il fait un temps pourri... encore et encore...
Au tunnel nous sommes rejoint par Jean Claude, et nous basculons tous les trois coté Italien jusqu'à l'air de Viverone sur laquelle j'arrive avec 4h27, il était temps!
Je bois 29 cafés de moins qu'eux, c'est à dire 2.

Je quitte mes deux accolytes au niveau de Santia, je continue en solitaire et en musique jusqu'à Tortone.

j'avais la même sur la tapisserie de ma chambre

je me suis fait scanner

trois loubards au Mt Blanc

les trois mêmes à Viverone

Lundi 31

Gros programme pour aujourd'hui, pas de temps à perdre. Je décharge mon premier client au réveil et je fonce sur le Veneto livrer le deuxième. Il s'agit d'une petite salaison en plein centre ville et je trouve direct grace aux explications de Thomas - encore lui. La manoueuvre se fait dans la rue, à contre main, génée par une voiture dans l'angle mort... bref une horreur que je vais réussir quasiment du premier coup tellement l'incommensurabilité de mon talent ne peut se commensurer. Troisième client dans le Nord Veneto, il s'agit d'un client habituel dont l'accès surprend la première fois mais pas les autres.

Ma dernière livraison se fait sur Ancona. Aller sur la côte Adriatique est toujours un plaisir pour les yeux. Oui, La côte Adriatique c'est beau, et puis à chaque fois que j'ai la chance d'y passer il y a un couché de soleil, même à 14h... Les couleurs apparaissent alors plus chatoyantes que partout ailleurs et du coup c'est tout notre esprit qui se laisse chatoyer dans un élan de romantisme digne des plus belles compositions d'Hélène Segara (exemple: "Y'a trop d'gens qui t'aiment")

Je coupe par la nationale entre Ferrara et Ravenna en pensant gagner du temps et de l'argent... finalement ce sera juste de l'argent... je passe Rimini et chois sur une station minuscule comme il en existe tant en Italie. J'ai trouvé une place, pas géniale, mais une place c'est déjà pas mal, surtout lorsque le tachygraphe affiche 8h58. Je commence à sortir ma cuisine de dessous la couchette lorsque le téléphone sonne : mon chef m'annonce que la livraison est prévue pour ce soir. Ok je n'étais pas au courant... je vais tenter le coup malgré les risques de dépassement et l'incertitude de pouvoir dormir là-bas...

Je reprends donc la route au terme de mes 45 minutes de pause, je sors à Ancona Sud avec 9h45... j'arrive devant d'entrepôt de destination avec 9h59. Il n'y a plus personne, ça tombe bien finalement : je reste là devant, un endroit très calme, éclairé, où le frigo ne dérange personne.

c'est beau un turbostar

je me stefdemonakise

n'est-ce pas chatoyant?

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