Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Aout 2010

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Dimanche 1

dimanche 01 aout, 17h, je ne suis presque pas en retard pour attaquer une "demie semaine" de travail avant une "semaine et demie" de congés... si vous ne comprenez pas je vous expliquerai. Je descends charger à Lyon, 3 clients pour le 06 à livrer dans la foulée. Il fait un temps bien maussade mais la perspective des vacances agaie les coeurs : je m'imagine déjà en tongues sur les plages de Pont de Vaux... la perspective des vacances agaie aussi les routes : de Bourg à Lyon pas de problème (le Bressan sort rarement de son trou) par contre une fois sur l'A7 je me retrouve engoncé dans le flot des aoûtiens migrateurs, une séance d'accordéon jusqu'à Orange et puis ça se tasse un peu...

Il y a un gros carton sur l'autre voie à hauteur de Lançon, de mon coté tout le monde freine "pour regarder" je suppose? du coup j'en engueule quelqu'uns à grands coup de klaxon car ces imbéciles ne voient même pas qu'ils sont dangereux...
Je croise la géante plaque lumineuse du géant Caroto après le péage : tout plein d'appels de phares et de coup de clignos pour célébrer l'évènement.

La nuit bat sont plein, sur la route il ne reste plus que les touristes les plus téméraires, les moins fatigués, et ceux qui préfèrent dormir en conduisant. Je m'arrète couper 45 au milieu de nulle part, sur les places camions il y a quelques voitures échouées avec de la buée aux fenêtres, je trouve un trou de souris et je fais moi-même de la buée sur ma fenêtre.

 

les envahisseurs

Lundi 2

Au terme de cette micro-nuit je continue mon parcours qui m'emmène à Carros. J'y trouve non pas un carrossier mais un cariste qui me décharge 12 palettes en 3 temps - 4 mouvements (un peu plus long que 2 temps - 3 mouvements)
Je continue donc ma tournée nocturne, content d'être en avance... mon deuxième client se situe dans le MIN de Nice, j'y suis déjà venu mais je connais peu. Ce qui me surprend ici c'est la profusion assez halluscinante de ronds points et d'obstacles en tous genres... on a l'impression que toutes les routes mènent au même endroit et que les les ronds-points ont pour unique vocation d'éberger un joli palmier...
Je suis devant mon point de chute à 3h30, il n'y a personne. Comme je suis en avance, je suppose que c'est normal, que cette boite doit ouvrir à 4h ou 5h. Je gare donc mon camion devant le quai, portes fermées, et je pars en quète d'information dans les alentours. Je tombe sur un gars plutôt bourru en train de chargé sa camionette : "Ha non! ça ouvre pas à 4h, ça ouvre à 8h!" m'apprent-il... dans le doute je demande à quelqu'un d'autre, puis à encore quelqu'un d'autre, tous me confirment que "ça ouvre à 8h!"... c'est quoi ce sale plan?

J'ai une dernière livraison à Cagnes mais je n'aurais pas l'amplitude pour y aller si j'attends ici... par contre si je vais à Gagnes maintenant il faudra sortir tout le chargement de Nice en premier, je risque de me prendre un coup de fusil... tiens si je me mettais en coupure maintenant pour vider dans l'aprem? non... je ne sais pas jusqu'à quelle heure on réceptionne à Cagnes et je n'ai vraiment pas envie de passer une nouvelle nuit ici... bref c'est le casse tête complet!
Par élimination, je choisi la solution la moins risquée, je fonce chez mon dernier client en préparant un argumentaire bidon visant à justifier l'ordre du chargement. Ce client est en plein centre ville, vraiment pas facile d'accès, heureusement qu'il est 4h30! Lorsque que j'arrive il y a là aussi des types qui chargent les camions, il m'apprennent que la réception ouvre à 6h, je me mets devant le quai et j'attends.
Lorsque le réceptionnaire arrive il me fait bien comprendre que je dérange avec mes palettes à l'envers, bien évidemment je suis prié de me démerder tout seul avec mon tire pal - en me dépêchant si possible car il y a des camions derrière... je suis chaud-bouillant, je vide tout à fond pour me calmer les nerfs... ce type sait-il seulement que je suis debout depuis plus de 22h?

Nous sommes maintenant au petit matin et je retourne finir mon amplitude au MIN de Nice, lorsque j'arrive le destinataire n'est toujours pas là, il faut l'appeler par téléphone, puis il faut l'attendre 3/4 d'heures supplémentaires... ça vire au cauchemard...
1h pour vider et j'ai gagné le droit de me faire une place dans le marché pour essayer de dormir... sachant qu'il est maintenant 10h et que le soleil niçois tape déjà bien assez fort. Je suis tellement crevé que je dors quand même.

Je redécolle 9h plus tard, je traverse Nice et roule en direction de l'Italie. L'autostrada dei fiori est toujours aussi sportive, d'ailleurs une semie s'est renversée au niveau de Varazze, provocant une bonne demie heure de bouchon.
Je monte dormir chez un client, près de Milan.

Cagnes sur Mer, au petit matin

MIN de Nice

entre mer et montagne

Mardi 3

Et boum!!! 2 gros coups de pates dans la portière en guise de réveil! Tous d'abord j'ai frôlé la crise cardiaque... puis mon premier réflexe a été de choper le protagoniste pour lui expliquer qu'un léger "toc toc" aurait eu le même résultat... avec un Régis nettement moins énervé de bon matin.

Je charge complet pour le dépôt... du moins "On" me charge complet pour le dépôt : pendant ce temps là moi je me la coule douce sous la douche.
Je décolle à 9h direction le Mont Blanc. Pause à Aoste comme d'habitude, puis 1 heure d'attente au tunnel : ils en ont fait passer 15 d'un coup, j'étais le 16ème ET le dernier... mais non... le mec à retiré sa corde et m'a invité à attendre le tour suivant... ça ressemble à du foutage de gueule?
Bon calmos, loin de moi l'idée de me mettre une fois de plus en colère, dans 3 heures je suis en vacances!

J'arrive au dépôt dans l'après midi et là : surprise! je ne suis pas encore en vacances! il y a un chargement express à faire sur Lyon alors c'est parti... J'ai prévenu mon chef que ça allait être fino en ce qui concerne l'amplitude - compte tenu qu'il y a une belle brochette de bras cassés là où je vais charger et que je risque d'y laisser encore quelques heures... mais bon, on verra...

5 heures plus tard je suis de retour au dépôt, no comment...
Pour me calmer je frotte le camion histoire qu'il illumine la cour durant mon absence... puis je fais le grand nettoyage intérieur en espèrant que personne ne viendra y mettre ses pieds...
Il est 3 heures du mat, j'ai fini... et... et.... je suis en vacances!!!!

à la sauce italienne

à la sauce Hollandaise

à la sauce française

Mercredi 4
Jeudi 5
Vendredi 6
Samedi 7
Dimanche 8
Lundi 9
Mardi 10
Mercredi 11
Jeudi 12
Vendredi 13
Samedi 14
Dimanche 15

Lundi 16

Lundi 16 août, grand retour après une courte trève estivale. Bien conscient d'être incapable d'arriver à l'heure un lundi matin je suis venu dormir dans le camion hier soir... j'en ai profité pour pour y remettre mes affaires, ce qui m'a pris une bonne heure. Du coup je n'ai rien dormi (je reprends les bonnes vieilles habitudes)

Il est 6h30 lorsque le réveil me sort du lit. Un petit 12 degrés, une petite pluie froide, ça ressemble à un jour de rentrée scolaire. Je fais le plein puis je bois le café avec Olivier et Jean-Claude histoire de me réveiller un peu mieux.
Décollage à 7h10 en direction de Lyon avec Olivier... du moins avec Olivier pendant 2 minutes, ensuite il a disparu au loin...
J'ai 5 palettes pour Savona dans la semie et je descends completer à Chanas pour Napoli : je rattaque direct par un grand tour, ça motive!

Il est 8h10 et je traverse Lyon comme une balle, pas de doute nous sommes bien au mois d'août. Les camions se font rares sur l'A7, c'est plaisant, il reste cependant une bonne vague de touristes.

Arrivé à mon lieu de chargement il me faut attendre une confirmation téléphonique avant de charger... j'en profite pour lire un peu... une demie heure puis je passe à quai. Je tombe sur une cariste-incroyablement-sympa, ensemble nous chargeons des cuves en ferraille, il faut les mettre en quinquonce mais la place risque de manquer... et effectivement confirmation 3/4 plus tard : il manque une dixaine de centimètres. Je peux les gagner en sortant une pile de palettes mais ces dernières sont toutes devant... il faut donc redécharger... et je peux compter sur ma cariste-incroyablement-sympa! une grosse demie heure de travail supplémentaire pour tout remettre dans l'ordre et voici que je surprends ma cariste-incroyablement-sympa en train de commencer à ranger les palettes dans les coffres!!! je n'en reviens pas! Autant d'entre-aide c'est tellement inhabituel que ça en deviendrait presque génant, je m'empresse donc d'aller porter les palettes avec elle.
Je quitte Chanas avec le sourire... haaaalala, si tous les caristes voulais bien prendre exemple sur ma cariste-incroyablement-sympa....

Plus je descends, plus le ciel se dégage jusqu'à devenir complètement azur sur la côte du même nom.

Je bataille un peu avec les touristes, rien de bien méchant... de toutes façons je suis chargé lourd, le FH transpire gras sur les déclivités niçoises, un voyant de température m'alerte à deux reprise et je n'aime pas trop ça (ça me rappelle mes multiples pannes pour surchauffe ici même, avec mon 420-Nabucet)

Je passe en Italie et roule jusqu'à Savona, jusqu'à mon client chez qui j'arrive avec 8h58 de guidon : perfect. Le seul bémol c'est que la réception n'ouvre pas avant demain-8h... c'est à dire dans plus de 13h...

c'est la rentrée

dans le bon sens...

côte d'Azur

sur la route de l'interporto

Mardi 17

7h50 je suis en pôle position devant la barrière. Je n'ai que cinq palettes à vider et cela va prendre près d'une heure... je décolle ensuite pour Naples, j'ai 755 Km à parcourir, normalement ça passe tranquille.

Les camions ont aussi déserté l'Italie et notament l'autoroute A10, ses virages, ses montés, ses descentes, ses ponts et ses tunnels. Même Gènes se traverse sans encombre, rendez-vous compte! Je me permets de relever un peu la vitesse de croisière - 60Km/h obligatoire sur toute l'agglo - car il n'y a vraiment personne et je m'ennuie ferme. Ensuite, c'est pied au plancher jusqu'à Rosignano. Arrive alors une longue portion de nationale où les contrôles sont légion : mieux vaut lâcher un peu l'accélérateur.
Je fais une première coupure à Grosseto, le temps de manger une tomate-mozzarella. J'arrive sur Rome à 16h, ici aussi même constat : ça roule. Le grande raccordo anulare d'ordinaire si pénible l'est beaucoup moins, il suffit juste de veiller à la nuée de scooters qui double par la droite et aux surprenants clampins qui roulent à 40km/h.

J'ai une seconde pause à faire et je décide d'en profiter pour me laver... je choisis une Autogrill plutôt récente, et me voilà parti à l'aventure avec ma serviette de plage et mes chaussettes propres. La station est immense, il y a des Pringles et des touristes partout. Dans l'espace-sanitaire je découvre une douche libre d'accès, gratuite et sale... bon, on a vu pire, je la prends quand même. Je fais couler l'eau, elle reste froide... bon on a vu pire, je la prends quand même... cette eau froide ne s'évacue pas et inonde le bac à douche... bon on a vu pire, je la prends quand même... mon regard se porte dans un coin, il y a un chiffon... non c'est un string... bon là je commence à franchement avoir la gerbe, je me rince en vitesse et je me casse de cet endroit insalubre. Des montagnes de Kinder Délice, des palettes entières de cocacolazero, des rayons entiers de disques de Laura Pausini... et... une douche insalubre : merci Autogrill de penser à nous!

Je repars plus ou moins propre direction Naples, j'assiste au défilé des loubards qui montent approvisionner le Nord: du gros Scania, du gros Volvo, du Turbostar le tout dans un mélange de bruit et de chrome, pas de doute j'arrive dans le sud.

Je trouve mon client du premier coup mais à mon grand désarroi j'arrive avec 9h10 de volant... et "une 10h" en moins! L'usine est située dans une zone fermée et surveillée, c'est rassurant. Je me présente à la réception et je tombe sur un gardien particulièrement pénible qui me demande les choses au compte goute : va garer ton camion là bas et reviens à pied, donne ton numéro de téléphone, ta carte d'identité...il est vraiment pénible... Il me fait attendre un moment, puis il téléphone à la réception... ensuite il m'annonce "déchargement après demain". J'avais écouté d'une oreille la conversation et je le soupçonne de me dire ça juste pour m'énerver, alors je ne dis rien... il me demande une clope... je lui dis que je n'en ai pas... il me fais comprendre que si je lui en file une une on peut s'arranger pour le déchargement... hahaha, c'était donc ça la feinte, de toutes façon je n'ai pas de clope (oui je ne fume pas malgré ma tête et mes cheveux) Je décharge bien ce soir mais dans 2 ou 3 heures.
Je retourne au camion et j'attends son appel.

Genova

des Hollandais en Toscane

ici on ramasse des pastèques

près de Civitavecchia

Mercredi 18

Ma soirée d'hier s'est tellement bien déroulée que je n'ai même pas été dérangé par le téléphone : le gardien ne m'a pas rappellé. Jusqu'à 22h30 j'ai fais en sorte de rester disponible... et puis après je me suis fais une raison, je me suis mis en calebute pour dormir et je me suis dit qu'il irait se faire voir s'il m'appelait au milieu de la nuit. Peut-être a-t-il lu dans mes pensées?
Il me faut donc retourner aux nouvelles ce matin. Il est 7h30 lorsque j'en termine des 2Km qui me séparent du nouveau gardien, tout ce parcours pour entendre quoi? "attends au camion on te rappelle dans 2 ou 3 heures"... ok j'ai pigé, ça doit être la phrase type inscrite dans le manuel d'expression oral du gardien de parking...

Je retourne donc au camion, sans me faire d'illusions. 8h30 le téléphone sonne.

Je livre dans une immense usine, je me perds à deux reprises. Je tente la conversation avec le brave type qui joue du tire-pal, "brave type" car il essaie de me parler en Français et même s'il n'y arrive pas du tout c'est appréciable.

En moins d'une heure je suis dehors, j'attends un peu et j'écoppe d'un rechargement à Nocera Inferiore, un endroit bien merdique situé de l'autre coté du Vesuve. Je cherche l'adresse sur microsoft autoroute 2006 et je ne trouve pas, qu'il est nul ce logiciel! Alors je me lance "à l'ancienne", comptant sur la chance et les renseignements obtenus ça et là. Dès la sortie de l'autoroute c'est la galère pour circuler dans ce basard organisé : ça klaxonne, ça passe en force, ça double par la droite... mais globalement les gens ont l'air de se comprendre, il est même recommandé de conduire à leure manière. Coup de bol mon client est situé le long de la nationale! par contre l'endroit fait peur : je n'ai jamais vu autant de camions dans aussi peu de place, il y a un bout de parking à 500m, je préfère me poser là-dessus.

Je vais passer près de 4h dans cette usine : 4h de stress à vérifier que personne n'accroche le camion et 4h à prendre des turbostar en photos car il y en a plein. Comme il reste un peu de place dans la semie je fonce sur Viterbo pour une seconde ramasse. Je roule tout schuss, je galère pour trouver le client situé dans un lotissement. Il est 20h et je n'ai même plus idée de charger, je suis plus préoccupé à trouver un endroit paisible pour la nuit... et pourtant, une femme me fait signe de reculer dans la cour, on charge ce soir.
Après une manoeuvre à devenir dépressif et 3 palettes de plus dans la semie me voici enfin sur la route du retour. Il y a toujours aussi peu de camion, même sur l'A1. Sur les aires de repos on peut se garer aux places PL, il en reste... c'est dingue! Je mets 300L de Go chez Esso et je gagne en retour 4 cannettes de coca, c'est génial... je poursuis ma route et arrive sur Firenze en 9h, je décide d'en rouler 10h et je termine finalement ma journée à 1h30 du mat, sur une Agip de l'A10, sur les places PL, avec le frigo à fond, entouré de camping car...

le Vésuve

au pays des Turbostars

la classe Napolitaine

à celui qui s'imposera le plus...

ultime ramasse à Viterbo

Jeudi 19

Je me suis d'abord réveillé vers 7h, j'avais trop chaud. J'ai ouvert le toit ouvrant et je me suis rendormi... une heure plus tard je me suis à nouveau réveillé : il pleuvait dans la cabine.
Quitte à être mouillé je préfère la douche : celle d'aujourd'hui est pas mal sauf qu'il n'y a pas de porte-manteau, uniquement une poignée de porte pour mettre mon sac, ma trousse de toilette, mon linge sale, mon linge propre, ma serviette... en sachant qu'en dessous c'est une mare.
Je peine un peu pour obtenir mon cafe lungo au milieu des touristes, après 9h de coupure me voici reparti.

C'est bizarre la conduite, parfois on a de mauvaises sensations, parfois on en a de bonnes... aujourd'hui en l'occurence elle me semble facile; malgré le poids, la route sinueuse et les touristes je me sens en pleine confiance. Mon itinéraire et ma journée passent même très vite. A Aoste j'ai la bonne intuition de faire une pause à l'autoport : de l'autre coté il y a la Polizia. Je continue donc sans avoir à justifier un quelquonque dépassement de je ne sais pas quoi, je retrouve Hervé au tunnel, il récure les jantes de la Chéreau et je l'interromps pour lui payer le café avec mes nombreux tickets-gratos... Nous faisont ensuite la route ensemble jusqu'au dépôt.

Apparemment je ne suis pas en weekend alors je décide de passer la nuit ici, de toutes façon ici ou ailleurs...


tomate, maïs, mozzarella, jambon cru, oeuf

le Mont Vert

avec Hervé

Vendredi 20

J'ai enfin terminé "Au sud de Nulle part" de Bukowski, d'ailleurs pense à me le redemander Stef, toi qui me lis j'en suis sûr.

Ce matin je bois le café avec Jean-Claude et Hervé, coté boulot il n'y a pas grand chose à faire... Vers 9h30 je pars faire une ramasse en taut, puis je reviens dans la cours 15Km plus tard... Je teste un nouveau produit de lavage pour une représentante qui ne souhaite pas se tremper, il s'agit d'un canon à mousse, c'est cool... et du coup je me tape la semie à laver, c'est cool...

A midi je mange avec les mêmes, ensuite je vide une semie... comme il n'y a décidément vraiment pas grand chose à faire je me décide enfin à rentrer chez moi...

Cette semaine à été apaisante : moins de camions sur les routes c'est le paradis... Tous ensemble! luttons contre les camions!

avec 2 essieux relevables, la classe!

Samedi 21

Dimanche 22

Si je cumule le temps que j'ai consacré au sommeil ce week end je n'arrive même pas à la moitié d'une nuit "normale". Pour autant je ne suis pas fatigué en quittant le dépôt cet après-midi... je ne suis pas fatigué car j'ai l'esprit bien trop occupé. Pour dire vrai je ne suis pas enchanté de partir : il y a des dimanche où cela s'apparente à de la torture.

Je garde un semblant de moral en écoutant ce qu'il y a de meilleur dans ma selection-CD de la semaine, jusqu'à ce coup de Phil de Fil26 à qui je tente - c'est le comble - d'égayer la soirée en ce trop difficile jour de reprise.
Je roule jusqu'à l'aire d'Archères... je passe mes 45 minutes de pause derrière mon pare-brise, à regarder rien du tout car il fait noir. Je continue ensuite et arrive sur la capitale au beau milieu d'un troupeau compact de vacanciers, on est tous concentrés à courir droit devant collés les uns aux autres, ça ressemble à un troupeau de buffles qui traverse la savane.

Il est 0H30 lorsque j'arrive à destination, je décharge de suite... je suis contraint de refaire une palette sous peine de devoir la reprendre : uniquement parce qu'elle est cassée et donc bancale... no comment...
Il me reste 11pal pour La Courneuve à livrer demain, j'hésite un instant : est-ce que j'essaie d'aller dormir là-bas, ou bien est-ce que je dors ici en sachant que je peux rester à l'intérieur du site ? plouf - plouf.... je reste ici.
Je m'endors vers 1H30 - 2H...

un dimanche après-midi

Lundi 23

La journée s'annonce maussade, du moins c'est ce que j'entends 15 fois à la machine à café. Je décolle lorsque le tachy me l'autorise enfin, direction La Courneuve. Je trouve la base de mon hard-discounteur du premier coup, c'était facile : elle se situe dans une zone discount, devant il y a un parking discount, un poste de garde discount et une file d'attente discount à la réception. C'est assez surprenant mais on me fait entrer direct... pour mieux me faire attendre devant le quai. En effet c'est l'heure de la pause alors tout le monde fait la pause : LE réceptionnaire et LES 5 chauffeurs à quai... même pas moyen de commencer à vider "il faut prendre la température de la caisse".

Bon... ce n'est pas cette semaine que je vais m'énerver... j'attends patiemment. Lorsque notre messie arrive, 20 minutes plus tard, nous avons 2 tires pal electriques pour nous 5... je n'ai pas trop envie de me battre alors je demande le tire-pal manuel d'un chauffeur de distri, et je sors mes 11pal à l'aide de la force invicible de mes petits bras musclés... un peu de sport bordel!

Je recharge complet à Nanterres. J'arrive à midi, dans les roues d'un Alsacien qui charge complet...
Juste devant le site il y a a une cabane à frites... je pourrais y aller... j'ai pas faim... pourtant je n'ai mangé ni hier soir, ni ce matin : c'est grave docteur?
Je repars le ventre vide et la semie chargée, il est 14h30. Une fois de plus je me retrouve dans le mauvais sens sur l'A86 et je fais le bandit en passant sous La Défense : vraiment je ne sais pas par où passer en sortant de chez ce client... et d'ailleurs suis-je vraiment en infration? (je ne suis pas en transit?)... je demanderai au premier flic qui m'arrêtera...

Un demi tour de périph et je quitte la capitale pour une déscente tout schuss sur Bourg en Bresse. J'arrive à 20h30, je passe plus d'une heure sur le fenwick à transférer mon chargement, je saute ensuite sous la douche et j'en ressors 10 minute plus tard : Il me reste tout juste les heures et l'amplitude pour aller recharger à Moulins : 4ème voyage pour la Suèdie !

J'arrive à desination avec 8h59 : perfect.

La tour Eiffel?

on en voit plus beaucoup...

salut les djeun's!

Mardi 24

Réveil à Moulins, dans la zone industrielle, devant une usine à viande... je sais ça fait rêver. Je ne suis pas pressé alors je cale 11h de coupure. Une fois le chargement bien réparti, bien arrimé, je décolle pour le Nord, non pas Maubeuge ni Dunkerque, mais Göteborg - enfin un peu en dessous.
Je me pose sur la RCEA, puis direction Châlon, puis direction le Luxembourg.

Je n'ai même pas la chance de faire un bout de route avec mon ami Le Suèdois qui est pourtant pas bien loin dérrière, ni même avec mon autre ami l'Ardèchois - un peu plus loin... c'est à ce demander s'ils n'ont pas tout calculé?...

Une pause à Sandaucourt pour rompre un peu la monotonie avant d'en reprendre une bonne part jusqu'au Lux. Je prends mes Eurovignettes à Toul, en attendant docilement derrière une file de touristes les bras chargés de saloperies en tous genres. Je poursuis jusqu'à la traditionnelle pose ravitaillement : station Esso, frontière allemande. Il n'y a pas foule, j'ai accès direct à la pompe, j'ai de la chance. Le gazole coule à flot, je remplis au maximum, je me gare ensuite en vrac - comme je peux - pour soutirer ma LKW Maut.

Il est 19h30 lorsque j'entre in Deutschland. Des arbres et des éoliennes, des éoliennes et des arbres... pas grand chose de plus à signaler. Le soleil finit par me priver de tous ces arbres et éoliennes en disparaissant lentement derrière les collines, dans un concert de couleurs magnifiques.

Je roule 8h30, pas plus, c'est suffisant pour ce que j'ai à faire demain.

vu dans le Kansas

tiens? un premium?

en Allemagne

Mercredi 25

Je me suis levé à 3h du mat sans raison, et j'ai peiné à me rendormir... en ce moment je ne mange pas et je ne dors pas... vraiment, c'est grave docteur?

Je fais une nouvelle fois 11h de coupure, je pars à 8h30, tranquille, zen, cool, aujourd'hui je n'ai qu'à rouler direction Lübeck pour un embarquement ce soir - 22H... autant dire que j'ai le temps. Le plus important avant de d'affronter une traversée de l'Allemagne, c'est de vérifier que la boite à CD est bien là, bien accessible.

Il y a toujours des travaux tous les 10Km mais ça va, ça roule. Je fais 45 min avant Bremem, puis je continue pour arriver à 16h30 au port. Il m'est impossible d'en écrire plus sur ce parcours tellement il ne s'y est rien passé! J'ai tenu le volant, j'ai regardé devant, et voilà... rien d'autre... je me demande vraiment comment font les routiers allemands pour écrire leur carnet de bord!

Comme j'ai beaucoup d'avance j'ai la meilleur place pour attendre le bateau : la place tout devant avec vue direct sur tout ce qui se passe dans le port. Ainsi je peux regarder émerveillé les dockers travailler, les bateaux fendre l'eau de la baie ou encore les mouettes fienter sur le port... spectacle grandiose. Autour de moi quelques specimens atypiques s'apprètent à embarquer, notament ce superbe Vabis d'une autre aire (voir photo) qui se rend au Nordic Trophy de je ne sais plus quel bled en Suède... Le chauffeur - super sympa - était content de voir un Français s'extasier devant son tacot.

J'embarque dans les premiers... mais on me gare en marche arrière sur les dernières places (demain je sors en dernier). Je prépare mon sac de voyage, je me présente à la réception, c'est comme à l'hotel. Je traine un peu sur le pont mais il fait quasiment nuit et il n'y a pas grand chose à voir. Alors je vais manger, puis je reviens sur le pont... le départ est dans 3/4 d'heure, il fait froid, il y a du vent : c'est bon j'en ai assez vu pour aujourd'hui, je retourne dans ma chambre, la 3078, je prends ma douche et je regarde Usual Suspect sur mon PC pour la 45ème fois (je rappelle que je n'ai que 2 films dans mon PC)

style nordique

25b un ancètre

embouteillage dans le port

ça en tient un paquet dans un bateau!

Jeudi 26

5h55, c'est à dire 5 minutes avant le surprenant réveil à la scandinave, me voici frais et fringuant pour affronter cette nouvelle journée. Je déjeune "léger", malgré les trois tonnes de bouffe qui m'appelle sur le buffet; je suis en avance alors je vais me mettre la crinière au vent iodé de la Baltique. Superbe levé de soleil sur Malmö, mais vraiment beaucoup de vent, c'est décoiffant, lorsqu'on est coiffé... et puis il vaut mieux s'abstenir de cracher dans l'eau... parce que ça ne pars pas dans l'eau... bref...

Comme annoncé hier je sors en dernière position, c'est à dire 40 minutes après l'ouverture des portes. Je suis le cortège dans les rues de Malmö, les gens doivent être habitués ici à voir débarquer des dixaines et des dixaines de camions d'un seul coup...
Je fonce ensuite chez mon client, toujours le même... du moins c'est ce que j'imagine jusqu'à ce que l'on m'indique un autre lieu de livraison, pas vraiment éloigné mais j'ai perdu 3/4 d'heure quand-même.
Je fais une première ramasse à Helsingborg, facile, je l'avais déjà faite. J'écope ensuite d'un second rechargement à Eslöv, un peu plus dans les terres... cela me permet d'en voir un peu sur le pays, dommage que j'aie déjà envoyé mon reportage sur FDR! d'autant plus qu'aujourd'hui je réussis de belles photos de cathédrales roulantes...

Je complète enfin mon chargement dans l'après midi... j'ai une grosse frayeur en constatant que la marchandise prévue ne rentre pas en hauteur... heureusement on me charge autre chose et j'ai bon espoir de rentrer ce week end, car une fois n'est pas coutûme je tiens vraiement à rentrer ce week end.

Je reprends le bateau à Malmö, embarquement 22h. Je dois me garer à même la rampe qui relie les deux niveaux du bateau, c'est à dire dans une pente à 20% environ... heureusement cette rampe est sur vérins et le camion ne reste que quelques minutes dans cette surprenante position.

Je jette mes affaires dans ma chambre; je mange (trop); et je vais passer la soirée à l'extérieur... je regarde s'éloigner la Suède dans le noir, je suis tout seul - personne n'ai assez débile pour venir s'enrhumer avec moi, je pense à pleins de choses, puis soudain je constate qu'effectivement je suis gelé, qu'effectivement je suis débile.

Malmö, ce matin

ultra longueur

sur la route d'Eslöv

haaahaagghhhhh!!!!

garé sur la passerelle

Vendredi 27

Même pas malade! J'ai été marin pêcheur dans une autre vie...

Cette nuit encore je n'ai pas dormi 4h et je me suis levé avant mon réveil. Une douche, un rapide petit dèj et je rejoins le camion, toujours sur sa passerelle. Cette dernière pivote dans les deux sens, si bien que je ressors en marche avant. Heureusement que le pare-choc est très haut, il y a ici un gros risque de tout laisser par terre : ça a du bon de conduire un camion de cross...

L'allemagne se présente à moi sous ses plus beaux seaux de flotte : horrible. Je n'ai pas roulé 1/4 d'heure que je me retrouve déjà dans la congestion. à ce moment je ne le sais pas encore, mais cette journée va se dérouler du début à la fin dans les embouteillages : Hambourg, Brême, Dortmund, Cologne, Luxembourg... des Km et des Km de pèlerins qui vont tous dans la même direction, vers je ne sais quelle destination fantastique. Marre! Une des pire journée passée derrière un volant, sinon LA pire! Je n'ai pas réussi à maintenir 90Km/H plus de 5 minutes... En arrivant à destination, au Luxembourg, après avoir biensûr enterré mon amplitude dans l'ultime bouchon, j'en ai un mal de tête terrible.

Tel le clébard je mange ma gamelle de riz en regardant tomber la pluie... tristesse...
Je suis à seulement quelques Km de la France mais je ne peux utiliser ni téléphone, ni internet... tristesse...

une nuit sur la Baltique

estuaire de Lübeck

attention ça va basculer...

journée pourrie

Samedi 28

Je traverse le Luxembourg comme un éclair et me voici de retour en France. Je redescends peinard jusqu'au dépôt. fin de la semaine.


aire de Berchem

Dimanche 29
Lundi 30
Mardi 31

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