Tophe69


Depuis ma plus tendre enfance je suis attiré par les camions; mon père était l’unique chauffeur d’une entreprise de distribution de boissons, fioul et charbon et lorsqu’il m’emmenait avec lui c’était la fete au village !
Je débute ma carrière professionnelle en juin 1988 après avoir obtenu un CAP de routier passé à Montelimar. Je me fais embaucher chez TRC à Chavanay (42). Là, je roule d’abord en plateau puis en savoyarde en régional pendant l’été puis en national + Belgique et Suisse.
J’y reste un an et demi et la boite ferme peu de temps avant mon incorporation chez les kakis. Classes à Vienne au 505 RT qui ferme (decidemment!), donc mutation à Lyon OU j’ai la lourde tache de conduire et d’installer le camion info armée de terre sur différentes manifestations.
Fin decembre 90, je réintègre le civil pret à bouffer du km!
Je rentre chez Bert à Sablons (38) pour du national. Je reste trois mois chez eux puis file chez Jury à Condrieu pour faire de l’inter. Je roule en Espagne, Italie, suisse, Allemagne, Belgique , Hollande et GB avec un Merco 1938 de 950000 km nickel! Malheureusement Jury est repris par Debeaux qui virent la patronne. Nous sommes plusieurs chauffeurs à la suivre chez Begey de Belfort qui montent une agence à Vienne. Ils me payent l’ADR citerne et me lachent sur les routes d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne, d’Autriche avec un Mercedes 1935 qui marchait du feu de dieu! L’experience n’aura pas été concluante car il regne une ambiance détestable entre l’exploitation de Belfort et celle de Vienne et ce sont les chauffeurs qui trinquent.

Je lache la citerne et rentre chez Baude à St rambert d’albon (26). Très bon boulot et bonne ambiance! Pendant cinq ans je trimballe des préparations de fruits pour les yaourths à destination des laiteries de France, d’Allemagne, d’Espagne et d’Italie.
En avril 97 je pars rouler pour mon père et mon frere attestataire qui ont racheté un petit artisan transporteur à Tournon (07). Rapidement (trop!) on passe de deux à sept camions.
Je roule d’abord avec un daf 95.430 en container pour Mertz puis en frigo en national. Je roule ensuite en affreté permanent chez Giraud à Sonnay sur la GB, mais aussi la Belgique, la Hollande, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et l’Espagne.
Trois ans plus tard mon pere jette l’éponge et revend à Giraud, j’y reste trois mois car je ne fais plus que de l’Italie du nord.
J’intègre alors GLF à Communay (69) et pendant une année je roule en frigo en national, une semaine deux tours, une semaine trois tours. Je m’apperçois rapidement que ce boulot ne me convient pas d’autant plus que meme si le tracteur est attitré en longue, il passe entre plusieurs mains au retour et pas des plus délicates!
Début juillet 2001 je me fais embaucher chez Solygotrans et roule en container en régional puis en plateau un peu partout. Mon patron me fait repasser l’ADR citerne car je posséde la base et depuis 80% de mon taf consiste à tracter des containers citerne après un passage en traction pour Cottard.
Le boulot est plus ou moins plaisant mais me permet de rentrer souvent à la maison retrouver la petite famille.
Je ne cache pas que la longue me manque et dès que l’occas’ se présente je fais un grand tour.


ITINERAIRE

Glasgow pour Giraud vider je sais plus et recharger un complet de whisky.
Emmeloord NL pour Jury chargé des pommes de terre.
Hambourg pour Jury vider des produits chimique et recharger des fèves de cacao.

Wien pour Giraud pour vider des bobines de papier.
Frosinone pour Baude .
Séville pour Baude chez Danone pour vider et recharger des emballages vides.


ALBUM PHOTOS

Solygotrans

Après presque 14 années passées chez Solygotrans, et avant de m’enterrer plus profondément dans le trou que j’avais creusé et où depuis quelques temps je m’enlisais plus profondément,  après aussi maintes concertations avec mon épouse et mes filles,  je lance un coup de pied dans la fourmilière et fait le grand saut. Par l’intermédiaire de Phil je me met en relation avec Michaël, le big boss de TGI, Transports Gomes International. Une opportunité offerte par Fabien,  qui donne sa démission afin de voguer sur d’autres rivières bitumées,  me permet de rejoindre cette société à taille réellement humaine car composée de 4 personnes seulement.
Un patron mettant en avant des relations de qualités avec ses chauffeurs, des collègues sympas, du matos au top et du boulot varié , je suis vraiment bien à l’aise dans cette boite.  Certes, j’en bave encore car je suis chamboulé par tant de changement en aussi peu de temps mais en contrepartie je pars travailler le coeur léger, motivé comme jamais !!!

Transports Gomes International

Les croisures sur la route

 

Quelques anecdotes

Un vendredi je charge en Hollande des pommes de terre; le chargement dure la matinée car c’est des sacs en vrac. Je repars  en début d’après midi et arrive en Belgique je passe Anvers et prend la direction de Liege. Je roule tranquillement sur l’autoroute lorsque soudain le moteur se met à tousser, je me gare sur la bau et essaye de remettre en route mais que dalle!
A l’époque (1991) pas de tel à bord donc je me rends à la borne d’urgence et évidemment on me réponds en Flamand, je tente d’expliquer mon problème en esperant que mon interlocuteur comprenne.
Au bout d’une demi heure toujours rien, je tente de remettre en route et la miracle ça repart. J’arrive sans probleme à Liege, me perd à cause d’une déviation et me retrouve dans une méchante cote et la évidemment le camion me relache de nouveau!
Je me serre un max contre l’accotement,heureusement très peu de circulation sur cette route.
Je cherche une cabine téléphonique pour appeler mon chef mais que nenni ; je reste à coté du camion ne sachant pas quoi faire en panne un vendredi soir sur une petite route Belge en banlieue Liegeoise.
Au bout d’un moment un monsieur vient me voir et me demande ce qui m’arrive, je lui explique et il me propose de venir chez lui pour téléphoner. J’appelle mon chef chez lui qui me met en relation avec le mécano de permanence qui lui appelle Mercedes.
En attendant le dépannage mon hote et sa femme me proposent une bière,excellente! Des gens d’une gentillesse inouie qui refusent que je leur payent le téléphone et pourtant j’en ai donné des coups de fil en France!
Rapidement le dépanneur arrive et me change le préfiltre à gazole encrassé.
Depuis je suis devenu un grand fan des bières Belges.

Chez les transports Baude je roulais régulièrement en Italie. Ma patronne m’annonce un chargement à Valence pour un nouveau client à Bolzano.
En ce temps pas de GPS et je ne veux pas acheter une carte de la ville (je suis radin bien que non Ardechois lol).
Je sors à Bolzano sud et je tombe après le péage sur la polizia municipale. Je m’arrete et leur demande mon chemin. Le policier m’explique que c’est de l’autre coté de la ville, le mieux aurait été de sortir à Bolzano nord, mais me dit de prendre par la ville maintenant que j’étais là!
Je m’engage et bien sur interdiction aux PL, je continue suivant le principe qu’en Italie ce qui est interdit est autorisé!
Et paf je tombe sur une autre patrouille de la municipale, ils m’arretent avec un grand sourire indiquant que le Français allait se faire pigeonner.
Que dire sinon négocier à l’italienne le montant de la prune. Ils m’annoncent 80000 lires pour l’interdiction et je fais baisser à 50000…

Un de mes premiers tour en Espagne pour Jury en 1991; je descends vider au nord de Barcelone en bord de mer ; la livraison effectuée, j’appelle le bureau qui m’annonce mon rechargement en zona franca de l’autre coté de Barcelone.
Je consulte mon plan et constate que refaire le tour par l’autoroute serait trop long, donc je décide de « couper »par Barcelone. Le plan indique une 2×2 voies le long de la mer. Je m’engage sur cette route et tombe sur une interdiction PL, je sors et me retrouve en plein centre ville.
Je suis paumé mais alors grave! Je prends au pif une avenue et trouve un panneau annonçant une autoroute, m’engage dans une rue en sens unique qui devient de plus en plus étroite et me retrouve coincé par des voitures mal stationnées. Concerto de klaxons derrière, j’avais envie de partir en courant.
Sur ce la policia arrive, me demandant ou je comptais me rendre. Je leur dit « zona franca ». Ils firent venir la fourrière pour dégager les voitures génantes et me dirent de les suivre.
Sorti de la ville ils me font signe de m’arreter et là je me dis que c’est l’heure de passer à la caisse.A ma grande surprise ils sortent un plan et m’indiquent la bonne route pour me rendre à destination!

Carnet de Bord

D’avril 2012 à fevrier 2014, j’ai rédigé un Carnet de Bord, que vous pourrez découvrir en cliquant ici.