Divagations ...

Les technocrates une nouvelle race de feignants.

Tu leur donnes le désert, dans cinq ans il faut importer du sable.

Coluche

 

Par Lagaffe

 

Mes premières démêlées avec Amédée datent de ce fameux hiver 85 ou 86 (ma mémoire est relative, au secours Alzheimer) ce fameux hiver où les températures de janvier flirtaient avec le -20. Le froid était installé depuis le vendredi et la météo annonçait la neige pour le milieu de la semaine suivante. Tout le monde attendait donc la neige. Tout le monde ? Non car Amédée, nôtre technocrate fétiche, ne pouvait pas penser que la neige sur un sol froid, ça tient. Oh bien sur, il va en vacances à la montagne comme tout le monde, mais de là à faire le rapprochement entre une piste enneigée et une route bloquée... Il y a un manque de neurone pour imaginer une telle éventualité. Et puis, c'est bien connu, la neige ne tombe que dans les pays du nord. Que l'Italie soit au sud de la France et qu'il y tombe de la neige ne veut rien dire. Tournez la carte et l'Italie se retrouve au nord.

Toujours est-il que la neige vint le jour dit, vers 20h pour être précis, sur un sol à -18. Je sais, je faisait du Paris Rouen à cette époque (un travail de punition pour être précis mais je m'égare). Je partis donc de Rouen avec la neige et parvint tant bien que mal chez mon client dans le XXV° (l'arrondissement pas le siècle). Aucun chasse neige en vue bien sur puisqu'Amédée était devant sa télé et qu'il n'y avait pas de neige sur l'écran. D'ailleurs, sur l'A13 on en a pas vu un seul de cet hiver.

Le lendemain, la situation était catastrophique et le périphérique était totalement bouché par les camions en travers. Vision apocalyptique 20cms de neige et la Seine qui charriait des glaçons. Amédée pris tout de suite les mesures qui s'imposaient, il ne fit rien. J'ai quand même mis trois heures pour faire 2kms. Il faut dire qu'à vide avec un Mercedes, je n'avais aucune chance. A la radio, un représentant du ministère expliquait sans rire que 300 personnes étaient occupées à déneiger le périph. Je devais faire une crise de myopie car je ne vis personne. Finalement un Mack de chantier bien chargé me tira le temps de monter le coup de cul de la porte de Saint Cloud. Le représentant du ministère ou un des ses collègues (entre incompétents on se comprend) se lançait dans une leçon de physique pour nous dire que le sel n'agissant que sur un sol humide, il ne pouvait avoir d'effet sur cette neige qui était tombée sur un sol sec (je rappelle -18 c'est pas précisément un temps humide).

Petite précision, Amédée vas bien sur en vacances au bord de la mer (il a les moyen, c'est avec nôtre argent), il a bien remarqué que l'eau de mer n'avait pas le même goût que celle de son robinet, mais de là à faire le rapprochement avec le sel de déneigement, il y a un pas très compliqué à franchir. Amédée n'a-t-il jamais fait cuire de nouilles ? Sait-il seulement comment faire ? A cette époque, l'autoroute Océane traitait la chaussée avec de la saumure. Malheureusement, Amédée ne pouvait imaginer que cette méthode aurait pu résoudre le problème.

Petite cerise sur le gâteau, aux infos de 19h00 le flash info trafic de France Inter en direct de Rosny sous Bois annonçait sans rire que la situation de la région parisienne devenait dramatique car les chasses neige avaient gelés.

Ben oui, le gaz oil ça gèle l'hiver

Mais ceci st une autre histoire.

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