Amédée

en remet une couche

Par Lagaffe

 

Je m'étais juré de ne plus en rajouter sur les épisodes neigeux, estimant qu'en matière de débilité, j'avais tout vu, mais je suis hélas, obligé de me rendre à l'évidence, la connerie de nos politiques n'a vraiment pas de limite. Comme disait le regretté Coluche: «le mois de l'année où les hommes politiques disent le moins de conneries, c'est le mois de février parce qu'il n'y a que 28 jours», je dois avouer que, ce fameux jeudi noir (plutôt blanc), on a été servi.

Plantons le décor, j'arrive tranquillement au rond point de Nonancourt, venant de Rouen et, allant vers Orléans, je pensais naïvement que les embarras parisiens ne me concernaient pas, erreur monumentale! Au nom de la « lâcheté préfectorale (on dit principe de précaution), on a décidé d'arrêter tout le monde, c'est plus sur. Vingt heures à attendre que la neige parisienne se décide à fondre, ça laisse le temps d'écouter la radio et, surtout de rire en écoutant nos décideurs nous expliquer le pourquoi du comment.
Allez hop, un petit florilège
A tout seigneur tout honneur, notre cher Brice Hortefeux, celui qui nous avait gratifié du célèbre:

«Un, ça va, c'est quand il y en a plusieurs que ça pose des problèmes»
Tout le monde a cru qu'il parlait des auvergnats, alors que, ce génie de la prémonition parlait des flocons de neige.

Donc quand la neige est arrivée, il a demandé le renfort de 3000 gendarmes supplémentaires, nos braves pandores ont fait ce qu'ils savent faire, ils ont mis des radars en s'étonnant de ne prendre personne et, la neige a continué de tomber. Jeudi, à 10 h 00, notre Brice annonçait que la situation était normale alors que tout était bloqué depuis la veille mais, ignorant la fatigue, notre champion ne s'est pas arrêté là, il en a rajouté en conseillant de ne pas aller au travail et d'éviter de prendre la voiture. Inutile que ce conseil fut suivi par les personnels de l'équipement, on peut même affirmer qu'ils ont anticipé en ne sortant pas les chasses neige évitant ainsi de rajouter des véhicules dans les embouteillages. J'imagine le dialogue à la DDE (pardon, on dit la DIR maintenant)
Dédé ! Je sors le Chasse Neige ?
Surtout pas Marcel, le ministre y va dire qu'y faut pas qu'on travaille demain !

Bon, un coup de connerie préfectorale (ils ne me déçoivent jamais ceux là) Un Amédée de l'Est à pris un arrêté interdisant toute circulation sur l'A 31, alors que PKW y campait depuis la veille, donnant ainsi un semblant de contrôle du désordre, c'est vrai quoi, si on écrit que personne n'a le droit de rouler quand personne ne roule, ça fait plus sérieux.

En parlant de préfets, on peut signaler les meilleurs, comme celui des Bouches du Rhône qui a interdit la circulation des camions entre Cavaillon et Marseille au printemps dernier alors que la neige tombait à … Nice.
Dans le même genre, La semaine dernière, on a interdit le trafic entre l'Espagne et l'Italie parce que la neige était à Lyon alors, on a fait de même cette fois sauf qu'on a étendu le champ d'action en paralysant la moitié de la France.

Plus de 24 h après les chutes de neige, François Fillon a quand même réussi à pousser le ridicule au plus haut en affirmant sans rire, que, si la situation était si catastrophique, c'était de la faute de Météo France. C'est vrai quoi, la neige était annoncée depuis deux jours mais les prévisionnistes avaient parlé de 10 cm alors qu'il en est tombé 11 cm, une telle imprécision est proprement scandaleuse et, j'espère qu'on va virer le directeur de la météo, faut pas déconner avec ça. L'annonce a été faite depuis les locaux du Kremlin où le premier comique était en voyage. J'imagine le fou rire des dirigeants russes en entendant une telle énormité. (Merci Chouchen pour l'info)
Les seuls qu'on n'a pas entendu sur cette affaire, ce sont nos chers dirigeants syndicaux, de la CFDT à la CGT en passant par Les Routiers, personne ne s'est offusqué de voir des chauffeurs plantés comme des chiens sans rien à manger ou à boire, la routine.
Bon, Notre Brice a commandé un rapport pour savoir comment font nos voisins dans de pareilles conditions, on peut compter une dizaine de rapporteurs payés grassement plus les voitures de fonction, plus les bureaux, plus les secrétaires, plus les voyages, plus les frais de déplacement, plus les repas de travail, plus… Ca va nous faire une belle facture.
Bon je suis prêt à me sacrifier, je peux faire un rapport pour un prix relativement modeste reversé au profit des œuvres sociales de FDR (je prends juste 10 % de commission)
A la question :
  « Mais ? Que font nos voisins en cas de chutes de neige ? »
Voici la réponse de mon rapport :
«  Ils mettent du sel »

Envoyez vite le chèque, c'est bientôt Noël.
En attendant, voici ma contribution à l'effort national de déneigement (photo)