Pourquoi Job aimait partir le dimanche soir

 

Nous sommes dimanche, il est 22h, Job monte dans son camion, il met ses deux disques dans le mouchard, (en fin, non, officiellement il n'en met qu'un), la semaine commence. Nous sommes au tout début du printemps, mais il fait nuit encore. Direction l'Espagne comme d'habitude.


Au bout des quatre heures trente règlementaires, Job s'arrête à St Genis de Saintonge, dans son relais routier habituel. Cela fait maintenant près de dix ans qu'il fait la même route deux ou trois fois par semaine. Tout est
réglé comme du papier à musique, il est deux heures trente du matin, au bout de la ligne droite les lumières du relais. C'est ouvert toute la nuit, donc c'est normal. Le bâtiment étant à gauche de la route, il est accolé à une
station service, et un petit parking, vide à cette heure-ci. En face par contre il y a un grand parking, où sont stationnés trois camions anglais. Les Anglais ont dus passer le week-end ici. Ce lieu fait parti de leurs
haltes habituelles, surtout pour ceux qui descendent en Espagne ou à Gibraltar, quelques uns se lancent sur le Maroc, mais c'est plutôt rare quand même. Comme le parking fait cent cinqunte à deux cents mètres de
long, on ne va pas se gener beaucoup. Job se met le «nez dans le champs», de façon à être au calme.


Tranquillement, après avoir laissé les veilleuses, il fait le tour de son ensemble, dans le noir, afin de voir si tout se passe bien. Ce serait dommage de dormir, alors qu'un essieu prendrait feu quand même. Bref tout va bien, Job se place face au champ, il ouvre sa braguette et se soulage tranquillement la vessie. Ouh, que ça fait du bien.


Tout  préoccupé à son affaire, il ne voit pas arriver dans son dos une voiture, qui roule phares allumés pourtant. Job connaît la chanson, presque tous les dimanches aux mêmes heures cette voiture vient se placer près de
son camion, mais ce soir, non, vraiment Job est très fatigué. Il remonte dans son bahut, tire les rideaux et bonsoir tout le monde. Quelques instants plus tard, il entend la voiture partir, pour se mettre près des camions anglais.


Je sais, vous allez me demander ce que faisait cette voiture. Mais vous savez Job dormais, il n'a donc rien vu.


Bon plutôt que de recevoir des mails, il avait déjà vu plusieurs fois ce qui se passait, alors je vous raconte.


La première fois que cela lui était arrivé, il arrivait juste sur ce parking pratiquement désert. Avant même de descendre de la cabine, il voit arriver la voiture. Elle s'immobilise à deux mètres de sa portière, tout feux
éteints et plafonnier allumé. Il y a un peu de remue-ménage là dedans, et il voit quand même au travers du pare brise une belle paire de fesses. Hé oui, sans doute une tarlouse encore. Bon c'est pas son genre, mais il descend
quand même pour aller pisser, et en regardant de plus près à l'intérieur de la voiture, en guise de tarlouse, il voit une belle blonde, et il n'y a pas de doute là-dessus, c'est une vrai femme, mais avec son mari. Là notre collègue Job étant du genre voyeur, ça l'intéresse un maximum, et il a même le droit de rentrer dans la voiture car il fait trop froid dehors pour la jolie madame, qui elle ne porte en guise de vêtements que son parfum. Bref vous devinez la suite, mais tout est correct, notre ami se contente de regarder et de toucher c'est tout. En fait d'un dimanche sur l'autre le scénario se reproduisait, et ce soir se sont les anglais qui en ont profités.


7h du matin, le réveil sonne, la nuit a été courte de deux heures et demi à sept heures. Job se lève, s'habille, un coup de flotte sur le visage pour se remettre les idées en place et hop on va prendre le café. Il traverse à pied
la route nationale, sans se faire écraser, putain qu'est qu'ils roulent vite ces camions. Il rentre dans le bar, quelques gars sont au café aussi. A gauche, il y a une grande salle de restaurant. A table deux autres sont en
train de manger un steak deux oufs. Françoise vient de prendre son service, elle au moins ne traîne pas à servir. Depuis un quart d'heure les croissants frais sont arrivés, et que ça fait du bien de prendre le petit dèj.


Une ambulance arrive sur le parking voiture situé devant le bar. Une belle infirmière en sort, quoiqu'en regardant bien, elle a quand même quelques années, mais mignonne quand même. Au travers de la vitrine, Job la voit
faire le tour de sa voiture pour aider à sortir une petite mémé qui a l'air bien handicapée. Voyant le regard de Job, Françoise lui dit qu'elles passent tous les lundi à la même heure, la grand-mère passe des visites à l'hôpital.


L'entrée de nos deux clientes, fait quand même de l'effet sur les consommateurs, et pour cause, ce n'est sans doute pas la mamie qu'ils regardent, mais la jeune qui elle porte des talons hauts, le doux bruit du talon aiguille qui claque sur le carrelage. Elles s'assieds à une table et commandent des cafés. Le hasard faisant bien les choses, job est bien placé, et voit que l'ambulancière est en blouse blanche sous son manteau. Les jambes croisées, lui donne une vue intéressante, mais hélas limitée sur les avantages de la dame. Quelques instants plus tard, notre soignante s'absente pour aller aux toilettes, ce qui au moment de se lever a permis à notre homme de voir que la belle avait un joli jeu de jambes. Ne la voyant pas revenir, Job qui a une envie pressante d'uriner se rend aussi aux toilettes. Ce lieu saint étant situé au fond de la salle du resto, il dispose de trois douches des lavabos etc. En rentrant dans la pièce Job entends du remue-ménage. Non ce n'est pas vrai, elle n'est pas à faire ça. Manifestement il y a plusieurs personnes dans les locaux et au moins deux hommes. Le coeur de notre routier commence à battre très fort. Mais bon, malgré l'envie pressante il attend un peu devant les portes. Soudain le verrou tourne, une porte s'ouvre notre gracieuse beauté sort toute souriante. Mais elle était seule. Diable, ce n'est quand même pas deux routiers qui sont ensemble dans l'autre cabine, ce n'est pas possible et en
plus à sept heures du mat. La porte s'ouvre, c'était bien deux hommes dedans, mais deux ouvriers du bâtiment qui étaient en train de réparer la plomberie du lieu. Ouf se dit Job l'honneur des routiers est sauf.


Après avoir fait sa miction, notre ami reviens au bar paye son du et sort un peu après. Quelques minutes plus tôt, la mémé était installée dans la voiture et au moment où Job passe devant, l'ambulancière s'installa au volant. En regardant droit dans les yeux de Job, elle s'y installa en prenant tout son temps et surtout en levant bien les jambes. Le manteauétant sur la banquette arrière, il eu tout à loisirs d'admirer les bas et le porte jarretelles de la belle infirmière. Il a même eu droit à un grand sourire, celui de la femme satisfaite de son audace et qui vu les
circonstances ne risque rien sur les conséquences de son geste. Les semaines suivantes une certaine complicité visuelle était née entre Madame, et Monsieur Job. Puis un jour, les séances de la mémé se sont terminées.


Bon revenons aux choses sérieuses Job. Tu montes dans ton Daf, tu changes le disque. Surtout ne roule pas avec celui du deuxième chauffeur, tu sais celui qui était parti hier soir avec toi et qui est reparti à pieds à la maison
( ha ! ha !). N'oublie pas de faire le plein.


Le Cummins ronronne devant les pompes, à son tour de prendre le petit dèj. 450 litres à mettre et ce soir au retour il va en falloir encore deux ou trois cents autres pour rentrer à la maison. Job rentre dans la boutique
pour payer. Petite conversation avec l'anglais qui tient la station, Monsieur Wolf. C'est un ancien routier qui est venu s'installer en France, il parle très bien le français et sa femme aussi d'ailleurs. C'est un barbu
et de puis que Job a fait sa connaissance, il a eu le temps, au fil des années de voir sa barbe passée du noir au gris et du gris au blanc.


Bon ce n'est pas le tout, mais il y a de la route à faire. Job sort le carnet de chèques. 450 litres à payer, c'est dur de signer. Pourtant la journée commençait très bien, mais là l'humeur de Job a changée. Vivement
dimanche prochain sur le parking à coté.      "

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