Histoire des Routes

 

  Les transports de personnes et de marchandises sur de longues distances se sont d'abord effectués sur l'eau, lacs, rivières et mers. ces transports, n'exigeaient alors pas d'infrastructures, puisqu'il n'y avait pas de ports. Le premier vrai port, semble apparaître en Crète vers 1900 ans avant JC. Depuis ce temps, dans le transport routier en général une constante apparaît aussi, c'est que les véhicules sont toujours privés et les infrastructures ( routes, pont, ports, etc. ), sont la propriété des collectivités.

Les équipements important supposent alors que les états sont riches et ont de puissants moyens. C'est ainsi qu'est créé la premier canal de navigation entre la Mer Rouge et le Nil, en 609 avant JC. Le premier canal de jonction entre le Fleuve Bleu et la rivière Haï au 4° siècle toujours avant JC.

La roue, inventée au troisième millénaire avant notre ère permet de construire des chars et des chariots, tirés par des hommes, des ânes ou des boeufs. Cela, quand il n'y avait pas de possibilités d'utiliser des voies d'eau. A la fin du Moyen Empire, en 2000 avant notre ère, des pharaons font aménager une route entre le Nil et le Mer Rouge, cela dans la vallée de l'Ouadi Hamamat.

A -1000 ans, les Garamantes, font circuler des chariots tirés par quatre chevaux, de la méditerranée au Niger. Des bas reliefs montrent le génie des personnes qui ouvrent les routes de montagne. Les techniques de terrassements sont très anciennes. Dès l'âge de pierre le silex est extrait de galeries. Puis ensuite avec l'invention du bronze, apparaissent des outils plus efficaces pour travailler

Le dégagement pour effectuer les tracés est fait au feu. Un bûcher embrasé fait éclater les roches. Cette méthode est employée par l'armée d'Hannibal pour se frayer un passage lors du franchissement des Alpes en 218 avant JC.

C'est alors que des routes sont construites pour les unités guerrières des empereurs. Les voies romaines ont été développées au fur et à mesure des conquêtes militaires ( la voie Emilia, qui fait 250 km entre Rimini et Piacenza).

Toutes ces routes sont munies de relais, de ponts en bois, ou suspendus en tiges végétales en Chine.

Vers -130 ans avec la domestication du chameau, des contacts se forment entre la Chine et l'Orient. Ce fut la route de la soie. Cette route n'était en fait que des tracés de plusieurs milliers de kilomètres dont une bonne part dans des déserts. Durant 15 siècles elles ont permis des échanges de connaissances et de biens matériels regardés comme précieux, entre l'Extrême et le Moyen Orient.

L'utilité des routes devient alors évidente pour les pouvoirs dits " politiques", qui dirigent les pays. Ceux-ci lorsqu'ils sont puissants développent alors de véritables réseaux routiers. C'est ainsi que le Crète dispose d'un petit réseau dès le 2 ° millénaire avant JC. En Gaule Romaine, la plus ancienne est la Via Domitia datant de 118 avant notre ère. Elle se trouvait dans la région de Narbonne. Ainsi se développe la carte routière de notre future Europe.

Au premier siècle, Lutèce ( Paris), qui a alors de 5 à 10 000 habitants, est déjà un noeud routier. Au nord un pont mène aux routes de Senlis, de Rouen et de Melun. Au sud partent les voies de Dreux et Chartres. Le réseau routier romain est constamment surveillé et bien entretenu. Ses voies sont munies de fossés, de postes de douanes et de péages. Pour les franchissements de cours d'eau, il y avait soit des ponts de pierres, ou des ponts de bateaux. Les chaussées nécessite parfois de creuser dans la roche, des tranchées, voire des tunnels. En 37, un tunnel de 900 mètres permet le passage de la route romaine, entre Pouzzoles et le réseau routier existant.

Ces routes romaines sont utilisées par des voitures à deux roues tirées par des chevaux. le réseau comporte alors 90 000 km de grandes routes et 200 000 km de voies secondaires, dans l'ensemble de l'empire Romain. Les dégradations dues au gel se font jour dans le nord de l'empire.

C'est aussi le début d'une règlementation avec une limite de charge des charêttes. Sur ce réseau, nous voyons aussi le début des relais, des auberges des villes étapes et même des ébauches de cartes routières.

Vers les années 430, suite à le perte d'efficacité de l'Empire, et au développement des voies navigables il y a une cessation de l'entretien des routes. En 793 un capitulaire de Charlemagne prescrit que les réparations des ponts et des routes doivent être effectués selon les usages antiques. En 819, Louis le Pieux ordonne le rétablissement des relais et la réparation des ponts construits au temps de son père. Mais aucune organisation efficace n'est prévue et le trafic s'effectue avec des bêtes de somme ou des chars à boeufs. Par exemple les pèlerinages de St Jacques de Compostelle, doivent se faire à pieds, par des sentiers et des gués.

Au 11 et 12° siècle, les invasions normandes ayant cessées, il y a une expansion démographique, des défrichements, et l'organisation du travail change. Des villes antiques renaissent et de nouvelles sont crées. C'est ainsi que l'attelage moderne fait son apparition, des chevaux en file avec collier sur l'épaule. Il y a alors des croisements et des sélections de chevaux, afin d'avoir des races plus fortes et plus résistantes, les Percherons et autres Boulonnais. Les charges des charêttes peuvent donc être augmentées.

Les rues des villes commencent à être entretenues. Les principales dalles romaines existantes étaient depuis longtemps disparues sous une épaisse couche de boue. Des villes possèdent aussi quelques ponts, le plus souvent en bois et parfois en pierre, Albi en 1035, Avignon en 1177, Pt St Esprit en 1265. Ces édifices sont financés par une fondation, et leur entretien par des péages.

A cette époque, ne subsiste des réseaux routiers, que dans les mondes chinois et musulman.

En Amérique précolombienne, des animaux porteurs sont domestiqués, le lama et le guanaco.

Au Japon, en 710 un réseau routier est construit sur le modèle chinois. Une grande route va de Shimonoseki à Osaka.

Après les ravages de la guerre de cent ans en 1337, la constitution au 15° siècle de monarchies puissantes en Europe Occidentale permet d'une part d'envoyer des expéditions océaniques pour atteindre l'or du Niger et les épices des indes et d'autre part une réorganisation des routes et des grands chemins terrestres. Ainsi en 1477, Louis 11, structure les divers services des " poste". Divers corps de métiers se font jour. Sur la part du royaume de France qu'il contrôle ( Anjou, Poitou, Guyenne, Normandie Picardie et Bourgogne), en 1483, il y a 234 relais de poste. Des maîtres de poste offrent leurs chevaux et l'hébergement à d'autres voyageurs.

Au début 16° siècle, le réseau routier couvre en plus, l'Artois, l'Auvergne, le Rouergue, le Dauphiné, le Languedoc et la Provence. C'est ainsi qu'en 1531 François 1° accompagné de la reine et du dauphin peut aller de Fontainebleau à Lyon et Toulouse. Des coches et des chariots utilisent aussi les routes. En 1552, Henri 2 ordonne des plantations d'alignements d'arbres. Au 16° siècle, des mathématiciens et astronomes flamands et allemands éditent un premier " guide des chemins de France". Bouquin qui décrit quelques 283 itinéraires de notre pays.

Suite à l'assassinat d'Henri 4, les finances de l'état ne permettent plus l'entretien de la voirie. En 1624, un texte de loi fixe la longueur des essieux des chariots et des charrettes afin que ceux-ci peuvent se croiser sans abîmer les accotements. A cette époque, le nouveau contrôleur général de Louis 14 veut de bonnes voies de communications dont le canal du Midi qui sera construit de 1665 à 1684, et qui comporte un petit tunnel à Malpas.

Outre-mer, les premiers comptoirs portugais, espagnols et hollandais comportent des forts et des ports alimentés de l'intérieur des terres en marchandises par des sentiers et des pistes. La colonisation est née avec la découverte de l'Amérique.

A partir du 18° siècle, nous voyons charrettes un début de réseau routier tel que nous le connaissons aujourd'hui.

En France un arrêt de 1705 ordonne que les routes pavées soient au plus droit alignement. En 1716 le corps des ponts et chaussées est né. C'est alors le véritable essor des routes françaises. Une imposition extraordinaire de un million de livres est levée pour le réseau routier. Une loi fixe la largeur des chemins royaux à 60 pieds. Pour limiter la charge par essieu un texte fixe le nombre maximum de chevaux qui peuvent être attelés à un charrette à deux roues: quatre chevaux du 1 octobre au 30 avril et trois en dehors de cette période. De nombreux travaux sont entrepris sur les canaux, mais les routes ne sont pas en reste.

Vers 1750 l'assemblée des ponts et chaussées se préoccupe des aspects techniques de la construction des chaussées: épaisseurs, bombement et pente maximale. des tracés nouveaux sont ouvert, par exemple de Paris à Nantes, achevé en 1750. En 1782 on recense 27 000 km de vraies routes construites. En 1783, un arrêté limite à 6 le nombre de chevaux pour tirer une voiture à quatre roues, et interdit les clous taillés en pointe dans les bandages.

En Allemagne qui est morcelée politiquement il y a tellement de barrières douanières, et les routes sont tellement dans un médiocre état que le trafic routier en grandes distances est très faible.

En 1795 l'état des canaux et des routes sont déplorables et ces dernières sont peu sûres à causes des bandits de grands chemins. En 1797 une taxe est perçue sur les grands axes et elle rapporte 16 millions de Francs.

En 1806, avec Napoléon, le calendrier Grégorien est de retour, les péages sont abolis et remplacés par un impôt sur le sel qui rapporte 35 millions de francs essentiellement pour l'entretien et la construction des routes.

Parallèlement à tout cela, en 1770 Cugnot invente son moteur à vapeur, en 1797 Trevithick fabrique un tracteur routier à vapeur puis en 1804 une locomotive sur rails en fonte pour transporter du charbon sur 15 km.

En 1820 il est décidé que les canaux doivent former un véritable réseau. A la fin de l'empire il y a donc près de 1200 km ouverts à la navigation. Un programme était alors en cours pour porter à 10 000 km le total de ces voies.

Si le voyage de Paris à Lyon dure cinq jours en 1816, il ne prend plus que deux jours en 1848 et trente trois heures en malle post qui roule jour et nuit. De même un Paris Bordeaux de six jours est passé à deux jours.

Vers la fin du 19° siècle les efforts de l'administration porte sur les chemins de fer. En France les ponts suivant sont achevés: 1819 Bordeaux et Sèvres, 1824 Souillas, 1825 Agen, Coesmon, Moissac, Montrejean, 1829 Laval.

En 1824, la numérotation des routes est revue, il y en a 14 000 km en bon état, le reste étant à l'avenant. Les plupart sont radiales et axées sur Paris, elles relient la capitale aux ports maritimes et aux plus grandes villes.

Au Royaume Uni un certain John Mac Adam met au point la construction en pierres concassées bloquées par le passage d'un rouleau compresseur.

En 1834 le nombre de relais de poste est supérieur à 1500.

A partir de 1835 des panneaux indicateurs sont placés à deux mètres et demi de hauteur aux intersections en rase campagne. En 1845 a lieu le premier recensement de la circulation sur les routes nationales. Le poids maximum des voitures et la largeur minimum des bandages sont réglementés. En 1851 la liberté de roulage est établie. De 1860 à la fin du siècle, le nombre d'arbres d'alignement passe de un million six cent mille à près de trois millions.

Sous Napoléon 3 est construite la route thermale des Pyrénées et près de 400 km de routes nouvelles en Corse. la route qui franchit le col du Lautaret est achevée en 1862, celle du Somport en 1863.

Du fait de la concurrence des chemins de fer, le trafic routier diminue, des relais de poste ferment et, après la guerre avec l'Allemagne ( 1870), il n'y a plus grand programme d'investissement routier.

Les routes départementales financées par les conseils généraux sont développées pour assurer un maillage convenable du réseau. leur longueur est de 48 000 km en 1871.

Les tracés de nombreux chemins vicinaux existent depuis l'époque gallo-romaine. plus ou moins bien entretenus par les autorités locales, ces voies sont au début du 19° siècle en général en très mauvais état.

Le réseau routier se développe dès lors qu'est apparu son principal concurrent, le chemin de fer. Le chemin de fer, dont les réseaux sont créés simultanément par les états les plus industrialisés.

Les tentatives de véhicules automobiles à vapeur de Cugnot et de Trevithick se sont poursuivies au 19° siècle notamment avec la diligence à vapeur de Julius Griffith en 1821. Mais les routes de l'époque ne sont pas adaptées à des convois routiers lourds et qui pourraient être rapides. C'est ainsi que la vitesse est limité au Royaume uni à 6 km/h en campagne et 3 en ville. En France où il n'y a pas cette limitation, des tentatives sont lancées par Amédée Bollée. Il construit un véhicule pour voyageurs de 12 places, 5 tonnes et 42 km/h en 1876.

Enfin nous arrivons au 20° siècle. L'automobile apparue au siècle précédent se développe rapidement. En France il y en a 3 000 en circulation en 1900. En 1905, 107 constructeurs emploient 5 000 ouvriers et en 1913, 76 000 véhicules sont taxés. A cette date il y en a 2 millions dans le monde. Le record de vitesse est alors la proie de Benz en 1909 avec plus de 200 km/h.

Ces véhicules à moteur, sont plus rapides que les chevaux et lèvent des nuages de poussière sur les routes. En 1906 sur les 38 000 km de routes nationales, seulement un peu plus de 2 000 sont pavées. Le pavage est considéré comme un luxe par l'administration. En 1913, il n'y a que 1 000 km de routes goudronnées en France.

En 1900, André Michelin édite un guide routier, dont l'usage est facilité en 1911 grâce à une meilleure signalisation des routes. Il édite aussi des cartes routières adaptées au besoins des automobilistes. Ces cartes couvrent la France entière en 1913. En 1907 le premier giratoire est institué place de l'Étoile à Paris. En 1910 c'est la première fois qu'une voiture est utilisée dans une attaque à main armée rue Laborde à Paris évidemment.

Pendant la première guerre mondiale, l'armée française dispose de 6 000 véhicules automobiles.

Entre les deux guerres, des usines d'armements sont reconverties pour la construction automobile. Il y a alors près de 100 000 voitures et 4 millions de bicyclettes. André Citroën entreprend la construction en série de voitures en 1920. Il est reconnu que le goudronnage des routes est non seulement efficace pour combattre la poussière, mais il protège plus efficacement les empierrements de la dislocation au passage des véhicules. La production de béton bitumeux routier commence en 1929. Trois ans plus tard, ce sont 100 000 km de chaussées qui sont traitées dont des petites routes départementales. En 1931 il est décidé d'élargir à 9 mètres les cinq cents kilomètres de routes les plus fréquentées.

Les équipements routiers s'améliorent aussi: bornes routières Michelin à partir de 1920, premier feu électrique à Paris.

Les pneumatiques aussi s'améliorent, en 1906 le changement s'imposait après 1 500 km, en 1925, on pouvait faire 8 000 km.

Des autobus et autocars privé apparaissent. En 1932, un million de voitures et quatre cent mille camions roulent en France. Les premiers panneaux publicitaires voient le jour, mais aussi les accidents. En 1925, il y a plus de 2 000 tués sur les routes.

En 1934, il est prévu de construire des autoroutes aux sorties de Paris. 1935, l'autoroute de l'ouest, réservée à des véhicules de vitesse suffisante est en chantier. Il y a un tunnel de 17 mètres d'ouverture pour la traversée du parc de Saint Cloud et des chaussées en dalles de béton de 25 cm d'épaisseur avec des joints goujonnés.

Suite à la deuxième guerre mondiale, les voies navigables sont détruites ou inutilisables sur 8 000 km. Près de 1 000 ponts sont à refaire.

A la fin de 1950 il y a 4 500 ponts de construits ou reconstruits. Des taxes sont alors collectées, qui permettent d'améliorer le réseau, et de construire des autoroutes en sortie de Lille et Marseille. En 1956 est née la première société d'autoroute, " la société de l'autoroute Esterel-côte d'Azur". Des déviations de villes sont faites en 1958. Deux années plus tard il y a 6 millions de voitures en circulation. Des autoroutes sont construites en utilisant des engins puissant et rapides, des techniques nouvelles fleurissent: traitement de remblais à chaud, centrale d'enrobage, finisseurs et coffrages glissants. Les constructions sont rapides, Paris Lille de 1964 à 1967, Lyon Marseille de 1963 à 1969, le tunnel sous le Mont Blanc est ouvert en 1965.

Ce développement des infrastructures routières accompagne un important transfert de la population des campagnes vers les villes.. Les centres de celles-ci sont congestionnés, le trafic automobile est de plus en plus lent.

La suite maintenant vous la connaissez. C'est le quotidien de nous tous. J'espère que ce petit résumé sur l'histoire des routes vous a satisfait. Dans mes recherches j'avais assez de documentations pour vous narrer l'histoire des routes aux USA, en Chine en Allemagne et un peu partout. mais il faut faire un choix, et il faut surtout résumer un maximum, sinon, ce n'est plus une chronique, mais bouquin entier qu'il faudrait faire.

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