Mes derniers 24 heures du Mans

 

Comme le titre le laisse penser, je suis terriblement déçu de ces « 24 heures du Mans ». Il faut savoir, que nous avons fait les premières éditions dans les années 80, puis il y a dix ans nous y sommes retournés, mais là ça
ne compte pas puisque j'y présentais mon Daf avec la benne, dans le cadre des camions décorés. Cette fois-ci, nous y sommes retournés donc dix années plus tard.


Obligations professionnelles de mon épouse obligent, nous sommes arrivés le samedi soir au Mans sous une pluie torrentielle. Après nous être trompés de nom d'hôtel (ben oui c'est l'âge, la mémoire flanche), nous avons trouvés le bon. Donc dîner vers 21H et ensuite soirée TV et au lit. Le défilé des camions décorés la nuit sous la tempête, non merci.


Dimanche matin, au petit dej, nous retrouvons des voisins de table de la veille. Facile à reconnaître, discussion: les camions. Là encore, il y en a qui ont le physique de l'emploi.


Nous arrivons donc mon épouse et moi sur les coups de 9h/9h30 aux abords du circuit. Première constatation, des voitures sont garées sur les bretelles d'accès, sous les panneaux de stationnement interdit etc. Dur, c'est qu'il doit y en avoir du monde. On continue et en fait on comprend le pourquoi. A gauche de l'entrée principale, il y a un parking vide, mais gardé et réservé aux clients « Aurore », vous savez la carte de crédit revolving à 17 ou18% de taux d'intérêts, qui font partis des co-organisateurs de l'évènement. Donc on continue vers la deuxième entrée. On remets ça, un autre parking vide, toujours pour « Aurore ». Pour la piétaille comme nous il faut prendre le parking après dont l'entrée se situe à environ un kilomètre. Ce qu'on fait, puis pour ne pas faire le grand tour, on est obligés d'escalader les clôtures, bien quoi !


Bon nous arrivons donc à l'entrée, j'achète nos deux billets, 24€ pièce pour la journée, ainsi qu'un programme à 2€. Puis direction les gradins, car au vue du programme et étant donné l'heure, il y a des essais de courses de
camions. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a de la place dans les tribunes. D'ailleurs, il n'y avait même pas la queue pour rentrer dans le circuit. Au bout d'une demi-heure, il n' y avait toujours rien sur le circuit, et par contre on n'en avait déjà plein les oreilles de l'animateur qui hurlait dans son micro. Le son était réglé beaucoup trop haut. Le programme de la manifestation avait pris du retard car il y avait du brouillard. En fait rien n'était commencé et la visibilité était de l'ordre de 100à 200m mini donc rien d'extraordinaire.


Devant cette première déception, nous sommes partit visiter les écuries de courses, où évidemment il y avait du monde. Du monde oui, mais on ne se bousculait pas quand même. On a profités de l'occasion pour rendre visite à nos amis Drazick et Zippo, ainsi qu'au pilote de l'écurie Bip Bip. Ca fait drôle les gars de vous voir en chair et en os, après vous avoir connus sur le site. Au sujet de ces écuries de courses, il y a un contraste certains
entre les usines et les « amateurs ». Tout le monde à en mémoire les comparaisons entre les écuries usines sur le Dakar et les particuliers, c'est pareil. Entre les deux ou trois semis remorques mobile hommes, le cuistot,
les mécanos, le coupé 500 Mercedes immatriculé en Suisse, et notre fameuse écurie Bip Bip, il y a un monde......


Bref entendant aux haut-parleur, que rien n'était encore commencé, nous continuons notre visite, pour trouver la seule animation du week-end, j'ai nommé le dragster de Vincent Perrot. Son drag trônait au milieu d'un parking
en bord de piste, parking d'environ un hectare clôturé et gardé, s'il vous plait. C'était pathétique de voir les écuries de course toutes serrées les une contre les autres et au bout le camion de Perrot et son drag perdus au
milieu de l'immensité de son parking personnel.

Nous continuons notre promenade, direction les camions décorés. Là où auparavant, ils étaient bien alignés les un près des autres, nous les trouvons, un peu éparpillés sous les arbres. Si certains véhicules sont de
véritables ouvre d'arts, on peut qualifier d'autres de boites de ferrailles, et le mot est faible, mais ce n'est que mon avis. Il n'y a qu'à voir certains Scania top line, qui en plus des traditionnels séries de longues portées en haut de la cabine, en bas de la cabine ainsi que le pare buffle,ont au dessus du pare-brise un caisson lumineux qui alourdit encore la ligne. Rajouter à cela une couleur de base sombre, et des plaques en alu qui cachent tout le châssis, et alors on peut qualifier ça d'horrible. Mais tous les goûts sont dans la nature. Par contre mention spéciale au Volvo d'Hervé Collet qui bien que décoré simplement, est très joli, quand on s'y attarde un peu pour examiner les détails. En particulier les lumières rouges installées sur les déflecteurs, qui sont du plus bel effet la nuit (j'ai la chance de le croiser souvent le matin sur la route), et qui ont le mérite d'être discret la journée.


Ensuite arrêt pipi, dans je crois la seule cabane prévue pour. Il y a du monde à faire la queue, et la dame pipi, est assise à l'entrée lisant son journal en surveillant bien que l'on met une pièce en ressortant.


Descente vers le « village », sur la gauche le restaurant du circuit, qui est pour l'occasion sponsorisé par RVI, et à priori, il est réservé au officiels et sans doute aux chauffeurs des camions décorés. Les visiteurs doivent aller voir les marchands ambulants. Quoique là il n'y a pas beaucoup de choix. Un nous propose des sandwichs à 6€, soit près de 40 FF, pour 20cm de baguette et une saucisse. Si ce n'est pas de l'arnaque ça. Plus loin c'est
un stand de pizza, et de l'autre coté du circuit un resto sous une bâche et un crêpier. A priori c'est tout, et il n'y a pas la foule pour y aller, vu les tarifs.


Bon on continue notre périple. Une partie nommée « village américain », où sont stationnés les Kenworth et compagnie. Bien sûr il y a le stand de Gaillard (pub France Routes), et son magasin d'accessoires. Heureusement que pour sortir du lot, il y a un Peterbilt et un Freightliner, ainsi qu'un Volvo canadien, ça change un peut de ce qui commence à être la mode du Ken. Je passe sur les trois stands du magasin France Routes, et nous arrivons sur le podium Renault annonceur officiel de la manifestation. Ici point de nouveau Premium, ni de proto, rien que deux Magnum, ceux qui sont déjà sortis il y a quelques mois. Ha oui une animation sur le stand. Un concours de tir de ballon de foot, qui passe devant un radar, afin de voir la vitesse de tir. Sans commentaires. Le podium des pros de la route, vide.


Devant la platitude des amusements nous passons à l'extérieur du circuit, nous trouvons la un des sempiternels stands de cuirs, et celui de notre annonceur d'auto collants. Autant sur le forum du site on ne voit que leur
annonce, autant sur le stand l'autocollant du site, et dans un coin. Il a fallu bien le chercher pour le trouver noyé parmi leurs autres autocollants. Là ils auraient pus faire un effort pour le présenter au centre du mur et de
manière un peu plus voyante. Mais enfin, c'est fait.


Revenons dans les gradins. Pour tomber juste sur une prestation du dragster. A cette occasion nous apprenons que si Vincent Perrot était venu le samedi pour faire sa démo, il était remonté ensuite à Paris et qu'il ne pouvait
soi-disant pas redescendre au Mans ce dimanche. Bien tiens, on n'a des engagements ou pas. Finalement c'est un de ses collaborateurs qui va s'y coller. Là je n'ai qu'un mot : Fantastique., mais bonjour les oreilles, on a
les tympans qui vibrent carrément, si, si.


Ensuite viennent enfin les courses. Bon ça tout le monde connaît.


Venons en donc à la critique générale de la manifestation. Au niveau film, il est pratiquement impossible d'en faire un bon sur la course. Soit nous sommes trop loin de la piste et malgré le zoom, la qualité n'est pas
terrible, soit nous approchons de la piste, mais il y a des grillages, qui nous empêchent de filmer. C'est peut-être fait exprès pour ne pas avoir de films pirates sur le net et donc acheter les films officiels. Le programme
qui valait deux euros est un modèle dans le genre sérieux. Hormis le petit mot du Président de l'ACO, qui ne tarie plus d'éloges envers son circuit, il n'y a que de la pub, le nom des pilotes de la course, et celui des chauffeurs de camions exposés. Par contre à ce sujet, on ne peut pas mettre un nom de chauffeur quand on se trouve devant un camion, il n'y a pas de lien entre les deux. Les gars ont juste la satisfaction de voir leur nom c'est
tout. De plus là aussi il y a 20 ans, les participants recevaient des prix, qui compensaient en général le coût du déplacement du week-end, maintenant il ne doit pas y avoir beaucoup de choses à gagner. A mon avis, c'est
dépense ton pognon chez nos annonceurs pour décorer ton camion, dépense ton temps et ton argent pour venir, et à nous le bénéfice de ton travail pour attirer les gogos qui viennent nous voir au Mans. Ha oui j'allais oublier, sur ce fameux programme, il y a un encart où l'on apprends que si la catégorie des camions de course ont une puissance illimitée, celle des super-camions ont la leur limitée à 12 000 cm/3. Là je ne comprends pas très
bien, peut-être que la cylindrée des moteurs est de 500 chevaux? Bref ça fait très sérieux de la part d'un journal destiné aux professionnels de la route.


En bref et pour conclure, l'ensemble de la manif était organisée par France Routes, le journal des passionnés de la route et des camions. Mais cette organisation est bien à l'image de la revue, insipide et n'ayant qu'un seul
but se faire du fric sur le dos des routiers. C'est pour cela sans doute que d'années en années le nombre de visiteurs diminue dangereusement pour la survie de cette épreuve.


Il y a 20 ans, il n'y avait aucun temps morts sur la piste pendant deux jours. Des épreuves de démontages de roues sur la piste, des courses avec des ensemble plateaux et chargées avec du Placoplatre, etc. Nous avions vus des cascadeurs, des fanfares, des pom pom girls des paras descendrent sur la piste, même Max Meynier descendre du haut d'une nacelle dans une « chaussette » d'évacuation d'une grande échelle de pompiers. Maintenant rien, rien, le vide absolu. J'aurais aimé voir pourquoi pas, un road train Australien, un camion Japonais, ou des trucs et trucks originaux.


Pour moi Le Mans c'est fini, c'était une belle aventure. Si vous n'avez jamais été à ce genre de manifestation, allez y mais à part les courses de camions et l'expos de camions décorés, il n'y a plus rien."

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