Nous voila donc au printemps et beaucoup d'entre vous préparent les vacances d'été. Évidement vu l'importance de vos salaires, la majorité va partir en stop en vacances. il y a bien quelques uns qui prendront l'avion pour aller à l'autre bout du monde, mais bon......
Donc cette chronique est basée sur les renseignements que j'ai pu glaner ici et là. En aucun cas il faut me rendre responsable de votre voyage, pour la simple raison, que je n'ai jamais mis les pieds en Russie. Ma limite était à la frontière de la Moldavie, qui est un pays ex URSS.
Il faut d'abord dire qu'en Russie, il n'existe pas de services de covoiturage payant. L'autostop traditionnel se développe vite. Il y a d'ailleurs des associations de stoppeurs. Sur les principaux sites d'auto stop Russe il y a une quantité inimaginable d'infos sur tous les aspects de ce genre de voyage. Je vous mets en bas de page les liens de quelques uns. Bon d'accord ils sont écrit en russe. Mais vous n'aviez qu'à bien travailler à l'école et bien étudier vos leçons.
Comme on le sait, la Russie est un grand pays. La première difficulté pour le stoppeur est donc la longueur des trajets. Un voyage en Russie est un voyage de plusieurs jours. Il y a aussi beaucoup moins de voitures, qu'en Europe. La qualité des chaussées n'est pas aussi bonne non plus, et la vitesse moyenne des véhicules est pratiquement la moitié de celles que l'on a l'habitude d'avoir chez nous.
Le plus souvent le stoppeur se déplace sur les grands axes. Les " trassa" réunissent les villes les plus importantes du pays. Sur les cartes routières, leurs numéros commencent toujours par " M ". Exemple, la M1 est celle qui relie Moscou à Minsk en Biélorussie. Les routes régionales quant à elles ont la lettre " A ", et les routes plus petites sont marquées " P " et " H ".
Les grandes routes "M", sont entièrement bitumées. les voitures et camions étrangers roulent à 90 / 110 km/h. Si une voiture qui roule lentement vous prend en stop, il vaut mieux alors, changer de véhicule, quitte à attendre quelque peu sur le bord de la route, afin de monter dans une plus rapide. Les vitesses de l'ordre de 120 km/h et plus, ne sont possible que de jour et sur une chaussée sèche et en bon état. Un conducteur qui roule par contre à 130 et plus dans de mauvaises conditions, prends d'énormes risques, et vous aussi dans la mesure où vous êtes avec lui, vu la mauvaise qualité de la chaussée.
Les voitures sont relativement nombreuses sur les routes principales, environ de 2 à 5 par minute chaque sens de circulation. Sur les routes près de Moscou, on peut tabler sur une moyenne de 50 à 100 par minute. En règle général, il faut dans ce cas pas plus de 15 à 30.minutes, voire une heure maxi pour trouver une voiture qui va dans votre direction, pour faire 300 à 500 km, cela avec une vitesse moyenne convenable. Un bon stoppeur peut faire du 50 km/h de moyenne et faire ainsi près de 600 km par jour. mais il y a aussi les stoppeurs "sportifs", de la ligue de Saint Petersbourg qui atteignent les 1000 ou 1100 km par jour en stop.
Sur les routes régionales, où il y a moins de voitures, celles qui vont loin sont plutôt rares. L'autostop n'en ai que plus difficile.
Sur les petites routes, qui ne sont pratiquement jamais goudronnées, les vitesses et la quantité de voitures sont très réduites. l'autostop y est pratiquement impossible..
J'en déduit donc qu'il vaut mieux faire 500 km sur les grandes routes, que de faire 300 sur les routes A et même que de faire 50 en marchant à pied sur les routes P et H.
Si vous partez en Russie, il vaut mieux emporter des cartes de préférences éditées à Minsk, et donc en langage cyrillique, ce qui vous permettra de vous repérer et d'écrire correctement les noms de villes, sinon, on ne vous comprendras pas. De plus un compagnon ou une compagne russe ou parlant le russe, vous sera très utile, durant votre voyage.
Le temps passé à attendre est directement lié au nombre de véhicules qui passent. C'est donc par la route où il y a le plus de voitures que vous irez le plus vite et non par la route la plus courte. Les grandes villes attirent comme un aimant le plus grand nombre de voitures. Les villes comme Moscou, St Petersbourg, Tcheliabinsk et celles qui ont plus de 1 ou 2 millions d'habitants forment leur propre zone d'attraction à 600 km autour d'elles. Les villes centrales, les "oblast", qui équivalent à nos départements, attirent vers elles les voitures de leur "oblast". Les centre des "rajon", qui sont nos communes attirent les véhicules de leur "rajon". Sur la frontière de deux " oblast", la circulation est beaucoup plus calme.
La plus grande quantité de voitures sorte de la ville entre 7 et 9 heures du matin. Elle est plus nette le week-end. Il y a aussi une petite vague entre 18 et 19h le soir. Le soir l'autostop se dégrade, ce qui est compréhensible avec la tombée de la nuit. C'est entre 1h et 5h du matin, qu'il y a le moins de voitures.
A L'INTERIEUR DES VILLES
L'autostop est difficile et assez lent. Ici la plupart des conducteurs se font payer, ce qui est une de leurs principales sources de revenu. Il faut bien leur expliquer et faire comprendre que vous ne pouvez ou ne voulez pas payer, ce qui évite bien des conflits ultérieurs. Les étrangers sont vus comme des porteurs de portefeuilles remplis de dollars. Vous pouvez alors refuser jusqu'à 80% des voitures.
En s'approchant d'une ville, questionnez le conducteur. Comment peut on la passer? Y a t'il un périphérique autour? Où sort de la ville la route qu'il vous faut prendre? Comment l'atteindre?
En Russie il n'existe pas d'autoroute. Cela veut dire que
A/ Les routes ne sont pas payantes.
B/ Il n'est pas interdit de sortir au bord de la route en général, et de faire du stop.
Naturellement il est hors de question de ce promener sur la chaussée et la distance minimum de sécurité est à 1 m du bord de la route. Là où il n'y a pas de bas-coté, l'automobiliste ne peut s'arrêter que sur la route, ce qui est dangereux, sachez le.
Les routes ne sont pas éclairées la nuit, et il n'y a pas de péages. La qualité de la chaussée est mauvaise en général. Tout cela pour dire qu'en principe vous pouvez stopper partout sur la route. Mais l'expérience montre que c'est justement le choix de la place qui détermine le succès de votre entreprise.
Les stoppeurs russes ont élaborés toute une théorie sur les " positions". Une bonne position est un lieu où:
A/ Les voitures roulent le moins vite possible.
B/ Les conducteurs redoublent leur attention et ils vous voient de loin.
C/ Leur attention n'est pas attirée par quelqu'un d'autre.
D/ Il est facile pour eux de s'arrêter et de redémarrer.
Par exemple, les bonnes positions sont 20 à 30 m après les feux de sortie de la ville. Juste après un poste de service de patrouille routière ( DPS ). Juste après un défaut sur la chaussée qui oblige le conducteur à ralentir. Juste après un passage à niveau de chemin de fer. Toujours après, jamais avant, ni devant. Car l'automobiliste regarde obstacle et non vous en priorité.
La meilleure stratégie, est de n'utiliser que des bonnes positions et d'aller uniquement qu'avec les voitures qui vont loin. on comprend bien que cela n'est pas toujours possible. Sur une mauvaise position, monter dans n'importe qu'elle voiture pour trouver une meilleure position.
Parfois la position est bonne, mais personne ne s'arrête. Cela veut dire qu'il y a à quelques kilomètres une " fourche", donc il vaut mieux marcher jusqu'à l'intersection.
Une mauvaise position c'est par exemple un long passage tout droit sans aucun obstacle. Le conducteur n'a que 3 ou 4 secondes pour comprendre que vous lui demandez de vous emmener, pour apprécier votre vue et réfléchir s'il faut prendre un inconnu à son bord. Du point de vue psychologique, quand il a pris une bonne vitesse, il ne veut plus la perdre en route. A certains endroits, vous pouvez rester des heures devant un flot de voitures, tandis qu'à 500 mètres plus loin, vous partirez dans les dix minutes.Les pires des positions sont les descentes, les routes avec un arrêt interdit, dont le panneau est : un rond bleu foncé avec liséré rouge et une croix rouge en diagonale.
Le DPS est l'analogue de la gendarmerie, mais ses fonctions sur la route sont assez spécifiques.Ses agents sont munis de tous les pouvoirs pour ramasser de l'argent de ceux qui roulent sur les routes. Parfois leurs actions sont tout à fait arbitraires et donc ils sont craints. souvent près de leurs postes, ils mettent des panneau de vitesse limite à 30, 15 voire même 5 km/h. S'il n'y en a pas, on ralentit quand même jusqu'à 50. En règle générale ces postes, sont éclairés par des réverbères, ce qui en fait une position idéale pour le stop de nuit. Les postes se disposent à l'entrée et à la sortie des villes, ainsi que sur les croisements des grandes routes, et sur les croisements des villes qui sont à l'écart de la route. Les agents sont à priori bienveillants vis à vis des stoppeurs. Ils peuvent vous permettre de passer la nuit au poste, mais ne pas leur demander pas d'arrêter des voitures pour vous. Le conducteur ne vous regarderas pas d'un bon oeil.
COMMENT FAIRE SIGNE
Au cours des trois ou quatre secondes que le conducteur vous voie, vous pouvez communiquer par les gestes et par la mimique. Il ne faut pas s'adresser de manière impersonnelle avec le pouce levé comme chez nous. Il faut choisir parmi eux la voiture qui vous convient le plus et faire comprendre à son conducteur que c'est à lui que vous demander de s'arrêter. Votre sourire et votre tenue sont aussi très importants.
Le signe européen avec le pouce levé n'est guère en usage en Russie. On va comprendre ce que vous voulez, mais les russes eux-mêmes agitent simplement la main avec la paume ouverte ou la lève horizontalement.
La pancarte aussi ne s'emploie pas souvent en Russie. Elle ne peut pas remplacer une bonne position. Ceux qui veulent la lire n'auront pas le temps. Puis qu'allez vous écrire? Si vous mettez le nom d'une ville assez proche, les voitures allant plus loin vont vous ignorer. Au contraire une pancarte avec une ville distante de 500 ou 1000 km, vous fera passer à coter des voitures qui arrêterons dans 200 km. Alors qu'elles pourraient vous porter à deux ou trois reprises là où vous aller, et pratiquement aussi vite. Les " sages " eux n'utilisent jamais de pancartes. La seule situation où elle pourrait vous servir, c'est à quelques km d'une intersection, juste pour information du conducteur.
LA ROUTE DE NUIT
La nuit les routes russes ne sont presque pas éclairées.Un conducteur qui roule à plus de 60 km/h, ne va même pas vous remarquer dans la lumière des phares, surtout si vous portez des vêtements sombres. Le risque même d'être écrasé n'est pas écarter non plus.
La première tactique est de stopper sur une position éclairée. Par exemple en sortie de ville, où il y a des réverbères. L'idéal étant les postes de DPS . Les passages à niveau aussi sont en général éclairés.
La deuxième tactique élaborée avec nos amis de St Petersbourg, exige la fabrication d'un costume spécial. Sur les manches, la ceinture, les épaules et en bas des pantalons, on coud des bandes fluo qui reflètent la lumière des phares. Le costume lui-même étant d'un jaune très vif, la nuit, ils voient un être fantastique brillant comme un esprit de feu et le jour cette couleur excite énormément la curiosité des conducteurs.
On peut aussi stopper sur une route sombre sans avoir recours à un tel équipement. Il vous faudra alors, une petite lampe de poche et un réflecteur de vélo, jaune ou blanc, pas de rouge. La lampe de poche pour donner les signaux afin de révéler votre présence aux conducteurs qui s'approchent de loin. Naturellement vos vêtements doivent être clairs quand même.
La nuit, plusieurs conducteurs prennent des passagers de peur de s'endormir. Il y a eu plusieurs cas où le stoppeur, à du saisir le volant et secouer le chauffeur endormi, en sauvant sa vie et la leur aussi. Si on vous prends la nuit, ne dormez pas dans la voiture. Soutenez la conversation, le conducteur en a besoin.
LA ROUTE EN HIVER
Le fameux hiver russe. Plusieurs mois de froids intenses, jusqu'à -30, 40, 50. Les routes glacées, désertes, et ensevelies de neige, périlleuses pour les gens qui essayent de rouler.
Cette belle légende est tout de même assez proche de la réalité. Dans la partie européenne de la Russie, on peut avoir une température en dessous du zéro de -10 en décembre et -20 en février. Les stoppeurs qui doivent passer des heures dans le froid et le vent doivent s'habiller en conséquence. De plus avec un tel froid, à l'intérieur des voitures, il ne fait pas si chaud que ça, non plus. Les sites d'autostoppeurs russes, ont des pages spéciales sur ces questions de froid.
Les jours sont beaucoup plus courts. c'est à dire que vous n'avez que 5 à 7 heures de jour pour stopper au lieu de 12 en été.
LA LANGUE ET L'ATTITUDE DES GENS
En Russie ce sont presque uniquement les jeunes et les ados qui parlent un peu l'anglais, car c'est une matière obligatoire à l'école. Les adultes en général l'ont déjà oublié. Question français et autres langues, il est à peu près impossible de trouver sur la route une personne qui vous comprenne. D'ailleurs un vrai stoppeur sait très bien que tout s'explique par des gestes, des mimiques, et des dessins.
L'autostop russe a vécu sa deuxième naissance avec la crise économique comme le moyen de voyager gratuitement, quand tous les autres moyens de se déplacer sont devenus inabordables pour l'immense majorité de la population. Le stoppeur russe explique à chaque conducteur qui s'est arrêté qu'il n'a pas de quoi payer et ne monte jamais dans une voiture où on lui demande de l'argent. Il est conseillé de faire de même et à cette condition, il est normal de ne dépenser que 30 dollars par mois, ne serait ce que pour la nourriture..
Veillez absolument a ce que vos papiers soient en ordre. Dans le cas contraire les agents pourront recourir aux méthodes très dures. Les détentions arbitraires et même des tabassages sont aujourd'hui, hélas, une chose tout a fait habituelle. Parfois les policiers se servent de leur pouvoir pour extirper de l'argent a tous ceux a qui ils peuvent reprocher la moindre infraction aux lois ou aux ordres, bien souvent parfaitement absurdes, des pouvoirs locaux. En tout cas, la meilleure méthode avec eux est d'obéir, de parler calmement, de satisfaire leur curiosité (les flics sont souvent tout simplement ennuyés et ils vous abordent sans aucune intention précise, question se distraire).
Habillez-vous discrètement. Vos habits doivent donner l'idée qu'on n'a pas grand-chose à vous voler. On doit voir un mec étranger qui est pauvre et un peu fou avec lequel il est intéressant de causer et peut-être l'aider par quelques-uns.
HÉBERGEMENT
En Russie il n'y a presque pas d'endroits hors des villes ou il est interdit de planter le tente (parce que toutes les terres appartiennent à État). Pour les stoppeurs russes c'est le principal moyen de passer la nuit.
Dans la campagne, il faut tout simplement demander aux gens du village de vous permettre de passer la nuit chez eux. Plus loin vous êtes, des grandes villes, plus vous pouvez compter sur l'hospitalité des habitants.
On peut coucher dans les gares. La plupart d'elles ne ferment pas la nuit, et leurs salles d'attente sont des lieux traditionnels pour cela. Mais, attention: dans les grandes villes on demande quelquefois les billets pour le train "que vous attendez" a l'entrée de la salle .
On peut chercher les foyers pour les étudiants des universités. Ils trouveront toujours un lit libre pour un voyageur étranger.
Parfois, on peut demander aux prêtres si on pourrait passer la nuit dans l'église. Ceux qui sont orthodoxes font de même dans les monastères. Parfois c'est possible pour les non-orthodoxes (athées) aussi.
Voila donc un petit papier sur vos prochaines vacances. Alors bonne route et n'oubliez pas, que la France est jolie aussi.
http://www.chat.ru/~autostop
http://trassa.travel.ru/english/index.htm
http://www.autostop-avp.da.ru/
http://www.enc-avp.da.ru/
http://www.rasp-avp.da.ru/
Pat56
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