J'ai fait un rêve...

une fiction futuriste signée PKW90

 

 

Lundi 09h00, je grimpe une fois de plus le marchepied du Scania V12. J'enfonce ma carte dans le lecteur et les 1200 chevaux de la bête se mettent en route.
J'installe mes affaires pendant que le moteur monte en température. J'avais un problème avec le sèche linge mais les mécanos ont bien travaillés durant le week-end. Tout fonctionne.
La remorque est chargée. Je vérifie l'arrimage magnétique en ouvrant un des panneaux rigides coulissants c'est OK.

L'ordinateur de bord m'indique l'adresse du lieu de déchargement et me demande si je veux un guidage complet. Je tape OK puis je consulte rapidement mes mails pour connaître les derniers changements de programme.

Je dois monter à Bruxelles, Stockholm puis Narvik. Ensuite je recharges à Hammerfest pour Athènes.

Je modifie un peu le contraste de l'affichage tête haute et je me dirige vers la sortie du parc. Le panneau à message à la barrière me souhaite une bonne route.
Arrivé au soleil, le pare-brise se teinte automatiquement. Il fait beau et chaud. La température intérieure se régle automatiquement sur 20°.

Soudain, un visage apparaît sur le pare-brise. J'active la réception HUD.
« Salut, on se retrouve comme prévu ce midi à Saulieu ? »
C'est Rascal qui m'appelle. Lui aussi doit monter sur Anvers puis Helsinki.
« Ok, je serais vers 12h10 à Saulieu. On mange chez Loiseau ? »
« D'accord pour Loiseau ! Ils ont un repas routier gastronomique qui est génial ! Jack a fait un reportage il n'y a pas longtemps...»
« Ok, à plus ! »
L'image disparaît.

La voix synthétique de la dispatch résonne dans la cabine :
« Etant donné les délais de route…Vous… avez le choix… entre l'autoroute… et… la route nationale. »
Eh bien, allez, je vais prendre la nationale.

La "Truck Expresso" sonne et clignote. Mon café est prêt. Le gobelet sors du tableau de bord. La vache ! Il est chaud ! Il faudra que je règle ça.

Je suis content de rouler aujourd'hui. C'est vraiment une journée magnifique. La vitesse sur route est limitée pour nous, les camions, à 110 mais qu'importe.

J'attaque la côte de La Rochepot. Le « V » tire sans problème les cinquante tonnes et je dois un peu modérer son ardeur. Je n'étais pas loin des 120 au sommet de la côte.
Vers midi, j'arrive à Saulieu. Je me dirige vers le parking camion. Je me gare à coté du Renault 1100 Cv « Jéroboam » de Rascal.
Au moment de descendre pour prendre la navette qui nous emmènent au restaurant, l'affichage s'allume et c'est l'autre Papy de FDR qui m'appelle !

« Eh, attends moi ! Je suis garé quatre camions plus loin ! »

C'est Phil Rhône-Alpes !
C'est son nouveau pseudo depuis la suppression des départements.

Une poignée de main plus tard, nous voilà attablés tous les trois pour un repas mémorable.

La navette nous ramène au parking. Nos camions ont été lavés durant la pause. Devant nos engins, nous charrions un peu le « chef ».

« Woah ! Avec les 990 cv de ton FH 20, tu dois pouvoir doubler les mobylettes. »
« Peuh… Il tient sans problème le 150 sur autoroute. Vous n'êtes qu'une bande de jaloux… »

« Bon les anciens, ont fait la route ensemble ? »

Nous réglons les ordinateurs qui permettent de nous suivre à égale distance et nous reprenons la route. Nous avons laissé le FH20 en tête.

Nous passons Paris par le contournement « Truck Transit ». C'est une autoroute à quatre fois quatre voies qui permet le contournement de la capitale et qui est réservée uniquement au poids lourds. La vitesse, comme sur tous les autoroutes d'Europe, y est limité pour les poids lourds à 150 km/h.

Sur le pare-brise, les visages des deux compères s ‘affichent. Et la conversation s'engage.
« Tu as eu ta paye ? »
« Attends ! Je regarde ! »
Par reconnaissance vocale, je regarde mes relevés bancaires. Mes 9000 euros ont été virés.

« Oui c'est bon ! Et vous ? »
« C'est bon aussi ! »
« Alors tu payes le restaurant ce soir ??? »
« Ok ! »
« Au fait Phil, tu vas où ? »
« Deux palettes à récupérer à Rotterdam et après, Moscou, puis Saint-Petersbourg et enfin Mourmansk. Puis je dois recharger en Finlande pour Lisbonne. »

A la fin de la journée, nous sommes en Belgique. Sur le plus grand « Truck Park » d'europe.

Comme mes confrères, je prend ma douche dans la cabine. Puis nous dirigeons vers le restaurant. Après le repas, nous visitons les boutiques pour camions. Puis nous traînons un peu sur le parking.

Nous nous extasions devant un vieux FH16 de 700 cv.

« Ben dis donc, il a le moral de rouler avec un tracassin pareil ! »
« Ouais… il est encore en bon état quand même… »
« Eh regardez !!! Il a encore un autocollant 90 à l'arrière ! »
« Woah ! Depuis le temps que j'en cherche un !!! »

« Allez, au lit ! »

Demain la journée sera longue…

 

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