SUR LA ROUTE

DES VACANCES...

par Régis

 

Tout d'abord il y a les yeux des enfants assis à l'arrière des voitures, qui scrutent le camion de bas en haut durant la trop courte pause accordée par un embouteillage. Guidés par un mélange d'admiration et d'interrogations, ils témoignent l'impact visuel du véhicule, source inépuisable d'imagination pour les petites têtes blondes. A l'avant, entre deux regards furtifs, les parents montrent qu'ils ne sont en fait que de grands enfants. Le papa est peut-être en train de se demander : _« combien ça peut peser un truc comme ça ? », la maman : _« hé pourquoi il est aussi haut ? ».

Ensuite il y a les cars de tourisme. De par leur position surélevée, les passagers peuvent enfin voir ce qui se passe dans ces mystérieux camions… Le jour, il y a ceux qui tournent la tête lorsqu'on les regarde, comme gênés d'entrer dans notre intimité, et il y a ceux qui nous gênent à trop regarder… si bien que l'on se sent obliger de faire quelque chose, boire de l'eau, manger un choco... Il y a les rigolos : ceux qui font coucou, ceux qui collent leur visage sur la vitre, ceux qui font des blagues. La nuit plus rien ne bouge, comme si le conducteur avait enfin trouvé le bouton « off » qui éteint l'intérieur de son car. Alors ils ne font que passer sans histoire et c'est beaucoup moins drôle.

Enfin il y a mes préférés : ceux qui font signes aux camions depuis les ponts d'autoroutes. C'est souvent le soir et au milieu de nul part. on voit des ombres au loin sur le pont… des gendarmes ? Ha non, des amis!!! Une déferlante de klaxon et d'appels de phares répondra à ces salutations chaleureuses. Et tant pis si le chauffeur qui arrive en face me prend pour un dingue…

C'est souvent sur la route des vacances que les gens découvrent qu'il existe des poids lourds. Ceux qui roulent « anonymement » le reste de l'année, qui subissent les heures de pointes et les périphériques chaotiques, deviennent l'espace de quelques semaines objets de curiosité. Sur les aires bondées du sud de la France, lorsqu'une famille se gare à coté d'un camion on peut entendre le père dire à son fils : _ « Tu as vu le gros gros camion ? Comment y fait le camion ? Y fait vroum vroum le camion ?!? ». On imagine mal que la même personne vous fera une superbe queue de poisson en allant au boulot quinze jours plus tard. (Oui, je suis rabat joie…). Coincé au volant entre le mois de juillet et le mois d'août, j'ai réussi à me convaincre que ce n'était finalement pas la plus mauvaise période pour me balader en camion. Même si l'on « existe pas » pour beaucoup de monde, même si il y a des bouchons interminables, même si les parkings sont encore plus saturés que d'habitude, même si il me faut 20 minutes d'attente pour acheter un Twix, le simple fait de klaxonner à un gamin qui me fait signe sur un pont embellit ma journée.

Bonne route à tous !

Régis, humeur : jovial.

Laissez un commentaire !

http://www.fierdetreroutier.com - reproduction interdite