ILS SONT TOMBES SUR LA TETE !

par Chouchen

 

De par mon expérience pas si exceptionnelle que cela. Je me rends compte chaque jour que le monde du transport est tombé sur la tête.

En tout cas les chargeurs et les « gros » transporteurs.

En effet sans parler de la concurrence des pays de l'est. Je remarque que nos débiteurs, de façon croissante, nous demandent de plus en plus pour de moins en moins.

Prenons le cas d'une tournée de messagerie. Il y a une dizaine d'années le chauffeur (salarié ou louageur) qui faisait ses quarante points dans la journée était considéré comme un dieu pour un chiffre d'affaire d'environ 180 € H.T. par jour pour un VL hayon.

Aujourd'hui à moins de 90 points le même devient un « tocard » au yeux des mêmes qui le vénéraient dans le passé. Le tout pour un chiffre d'affaire identique ou presque. Entre temps la circulation a sensiblement augmenté, la répression policière est elle aussi croissante. Les entreprises destinatrices au nom des 35 heures limites leurs heures d'ouverture. Chapeau bas Monsieur le chauffeur, finalement c'est vrai que c'est un dieu.

 

Maintenant prenons le cas d'un artisan transporteur :

Lui aussi connaît les mêmes aléas de la route avec également le gasoil qui a doublé voir plus. Les péages qui en ont fait autant. Sans oublier l'affrèteur qui demande des délais de plus en plus court. Au milieu de tout cela il se doit de respecter la célèbre « RSE » qui le limite dans son temps de travail. C'est sûr que faire sa déclaration de TVA ou celle du RSI c'est du boulot. Mais ce n'est sûrement pas du chiffre réalisé.

Je passe sous silence le « cacahuète man » à qui on demande de faire le tour de France avant même d'avoir charger tout cela pour les mêmes prix que dix ans en arrière.

Venons en aux « clients » des vrais de vrais. Des responsables achats qui sont prêts à faire des protocoles de sécurités dans les différentes langues des Balkans. Mais qui sont capables d'appeler un transporteur tricolore un jeudi à 16h00 pour sortir deux conteneurs 40 pieds d'Anvers pour livrer Chambéry le vendredi avant midi. Vous en conviendrez comme moi cela se trouve très facilement sur la planète transport. C'est connu ces maudits chauffeurs attendent dans la cour.

Ou bien encore un affrèteur qui apelle un coursier marseillais à 06h00 du matin pour charger à Nice puis livrer Paris avant 17h00 le jour même. C'est ce même exploitant transport qui, le lendemain fractionnera une course dediée avec un polonais, alors que son client lui a demandé un chauffeur de nationalité française de bout en bout par soucis de rentabilité.

Je ne parlerais même pas par dégoût des gros industriels qui passent avec vous un contrat pluriannuel et qui chaque année le renégocie à la baisse mais en échange augmente la RFA (remise de fin d'année). Evidement le tout pour un volume non garanti car le patron Pietrov ou de Slotiz avait rendez-vous avant vous pour rafler la mise.

Sans compter le particulier qui vous appelle une fois dans sa vie pour transporter sa moto ou son canapé ou autre et qui ne veut pas de groupage encore moins de messagerie mais qui a un budget avoisinant les 0.00000000001 centimes d'euros du km.

Ceci ne sont que quelques exemples criant de notre monde. Quand je dis notre monde. Car moi petit salarié de base, si je veux garder mon emploi afin d'éviter une formation pour apprendre le polonais payé par un miteux plan de reconvertion, alors oui c'est mon monde de veiller à ma consommation de gasoil. Oui c'est à moi d'éviter si possible le péage. C'est encore à moi de ménager ma fidèle monture qu'est mon si fier camion.

Afin que mon patron qui est tant décrié et jalousé par des syndicats ouvriers qui n'ont pas compris l'évolution du monde, puisse gérer au mieux notre entreprise. Je dis notre entreprise car nous nous devons d'être fiers nos entreprises françaises.


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