HISTORIQUE

Par Luc

 

 

La LRS SAVIEM, Société Anonyme de Véhicules Industriels et d'Entreprises Mécaniques (Entreprises deviendra Equipements plus tard) voit le jour le 23 décembre 1955 de l'union de Latil  , Renault et Somua (Société d'Outillage Mécanique et d'Usinage d'Artillerie), qui deviendra la branche poids lourds de la marque au losange. Pourquoi cette fusion ?

A cette époque la demande en matière d'automobiles et croissante et le site de Billancourt qui regroupe toute la production de Renault atteint ses limites et Renault voudrait n'y produire que des automobiles de tourisme.. Il faudrait pour cela, d'autres sites de production, de plus, Renault ne produit que des véhicules de petit et moyen tonnage avec le Galion et les 5 et 7 tonnes les fameux « Fainéant » et voudrait élargir la gamme vers le haut afin de concurrencer Berliet le leader du marché français.

A proximité de Billancourt il existe l'usine de Somua à St Ouen et celle de Latil à Suresnes et St Cloud. Le premier produit essentiellement que des gros tonnages mais les quantités sont faibles, le second, possède une gamme complète mais pour les deux, les finances ne sont pas au beau fixe pour résumer une situation un peu plus compliquée.

Les constructeurs de bus et cars Chausson et Isobloc rejoindront également Saviem.

L'accord conclu, les productions respectives restent inchangées seul le monogramme « LRS » est ajouté.

JL19 d'origine Somua

JL20 cabine 840

En 1956 Saviem agrandit sont usine de Blainville dans le Calvados et la production est unifiée pour éviter la concurrence entre les modèles au sein de la marque. C'est le JL 19 de chez Somua qui sera restylé en modifiant la face avant et deviendra le JL 20. Cette cabine sera appelée 840. Une autre cabine plus légère pour les distances plus courtes sera construite c'est la cabine 830 ou « pétrolier ». Seules une partie de la face avant sera commune aux deux cabines. Les véhicules produits ne porteront plus que le nom de Saviem.

Une couleur standard sera adoptée, c'est un bleu moyen, le bleu Saviem.

 

En 1957, la production des bus et cars est transférée à Annonay en Ardèche.

Les 150cv des moteurs français étant insuffisante, la marque passe un accord en 1959 avec l'allemand Henschell qui lui fournira des moteurs capables de suivre la concurrence.

Le modèle « fainéant » conserve sa motorisation avec le moteur « Fulgur » qui ne porte pas vraiment bien son nom car plutôt anémique, mais s'appellera désormais Tancarville et Mondragon.

En 1964, Renault qui continuait à fabriquer les véhicules de petits tonnages tels le Galion et la Goélette cède la production à Saviem qui renouvellera cette gamme en 1965 avec les modèles SG

Tancarville « fainéant »

S7

SG4

TP3 L39 4x4 sanitaire

 

En 1966, afin de suivre l'évolution du marché, Saviem cherche à faire évoluer la puissance de ses moteurs. Les négociations avec Henschell n'aboutissant plus, c'est avec MAN que Saviem conclura un accord afin de pouvoir atteindre la puissance de 230 cv que les constructeurs allemands, notamment, dépassent déjà. Cette association permettra un échange de composants entre les deux marques et permettra également à Man de pénétrer le marché français par la suite. L'allemand fournit des moteurs et le français commercialise les modèles à capot de MAN.

Les camions Saviem ne s'appelleront plus JL mais JM (M comme MAN).

Saviem Man à capot

JM 170 cabine 830 «pétrolier»

SM8 4X4

Ancienne et nouvelle cabine

En 1968, Saviem sort la cabine 860 « Europe » qui équipera également les camions MAN suite à leur accord. Cette cabine moderne équipera les véhicules de la marque jusque la fin et notamment les SM10,12, SM 240, 260,280, 280TU, 300, 340.

Intérieur de la cabine 860

SM 260 de 1973

En 1975 Saviem s'associe avec DAF, Volvo, et Magirus et partagent une nouvelle cabine baptisée « Club des quatre » qui équipera les véhicules de gamme moyenne et basse des séries J et H.

JN 90 « club des 4 »

Saviem HB 15 ou 17

En 1977 la cabine 860 est restylée. La calandre est désormais en matière plastique sur toute la largeur de la cabine, elle même également modifiée afin de recevoir un nouveau moteur. C'est le PS 30.

PS 30

La même année le rapprochement avec l'ennemi juré Berliet se profile et sera officiel le 2 septembre 1978.

Dès lors les 2 marques partagent les mêmes matériels tout en conservant leurs sigles avant de ne devenir que Renault. Ainsi le TR 280 de Berliet devient PX 28, TR 305/PX 30, TR 350/PX 40.

Le nom Saviem disparaîtra en 1980 au profit de Renault Véhicules Industriels.

PX 40

Ce résumé ne retrace que les grandes lignes de l'histoire de Saviem.

Sources : Camions de France 1 ère époque, Charge Utile magazine.

Les photos proviennent du site FDR et de ma collection personnelle et du forum du camion club de France.