AUTOSTOPPEURS EN MONGOLIE

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En Mongolie il n'y a que très peu de routes et pas beaucoup de véhicules non-plus. Les rares qui passent sont en général déjà surchargés. À la campagne, les enfants ont l'habitude de marcher jusqu'à 15km pour aller à l'école. C'est pourquoi se pointer avec un camion remorque européen peut vous rendre assez populaire. D'abord parce qu'il n'y en a pas vraiment d'autres et surtout parce qu'en général il y a encore de la place dans ce qui pour les standards locaux est un palace roulant. Il m'est souvent arrivé de prendre du monde en stop et voici quelques-uns de mes meilleurs souvenirs :

1. les cinq enfants qui faisaient des signes au camion en sortant de l'école. Leurs yeux immenses quand j'ai arrêté mon obus pour les prendre en charge. La fête dans la cabine quand j'ai pris le cadet sur les genoux pour le faire conduire et tirer sur la chaîne du klaxon…. Et la stupeur des parents quand j'ai débarqué mon équipage devant leur yourte à exactement 14km de l'école.


2. les deux petits mousses qui ramassaient des bouteilles en plastique pour se faire quelques sous. Une certaine crainte dans leurs yeux quand j'ai mis leurs sacs immenses dans la remorque vide. Leur tronche ravie rendus au village quelques kms plus loin.


3. la tronche moins ravie à mon copain Nuage qui co-pilotait sur ce voyage là, quand le berger qu'on a pris en stop a enlevé ses bottes comme on le lui demandait pour s'asseoir sur la couchette. On a roulé une heure les fenêtres ouvertes : en guise de chaussettes, notre passager portait les bandelettes traditionnelles de plusieurs mètres de long qu'il n'avait pas dû ôter depuis son mariage… quelques dizaines d'années auparavant.


4. toujours dans le domaine des odeurs et encore avec l'ami Nuage qui les aura toutes senties : un policier d'un petit village s'impose dans notre cabine pour rentrer chez lui à la fin de sa semaine. Il a avec lui un bidon de lait de jument fermenté (airag – boisson traditionnelle mongole). Le précieux liquide est tellement secoué sur la mauvaise piste, que notre cher agent se sent obligé de régulièrement laisser échapper la pression qui gonfle la bonbonne. Nuage et moi-même discuterons encore longtemps de savoir s'il n'aurait pas mieux fallu mourir dans l'explosion de cette munition improvisée, que de supporter cette odeur de fin du monde. (PS – on s'y habitude à cette odeur et comme les bons vins, il y a du bon lait de jument fermenté – on est juste tombé sur le plus mauvais caviste du coin. PPS et de toutes façons qui a dit qu'on avait du goût dans la police ?)


5. un des passagers d'un camion en panne (on s'arrête encore et toujours dans la steppe) qui me demande s'il peut monter dans le mien. Il est très fier (et moi aussi toujours un peu dans ces cas là…) et fait des signes moqueurs lorsqu'on dépasse l'autre bahut qui était reparti en premier à TOUTE allure et sous les applaudissements du public. Beaucoup moins fiers ont était lorsque le 10 tonnes russe à essence de mon confrère s'arrête à ma hauteur alors que je répare pour la 3ème fois un support de suspension qui est en train de lâcher. Mon passager à préféré reprendre sa place première sur le chargement qu'il avait quitté plus tôt…

pas de photos du flic et du berger : elles fouettent encore trop.