Créé fin décembre 1949, GEFCO employait 25 salariés un an plus tard et disposait de deux sites d'exploitation.

Aujourd'hui le groupe GEFCO, directement implanté dans 26 pays, compte 10000 collaborateurs répartis sur plus de 400 sites.

1949-2009, 60 années de croissance soutenue, pendant lesquelles GEFCO mènera à bien son évolution vers le statut d'opérateur logistique mondial, spécialisé dans l'industrie.

 

À cette époque, Peugeot n'était encore que le 3e constructeur national avec 30500 voitures montées dans l'année, derrière la Régie Renault (63900) et Citroën (49300), mais loin devant Ford (9200).

La décision du constructeur répondait à un besoin d'organisation et de rationalisation. Les nouveaux dogmes s'appelaient production en série, réduction des coûts et diminution des stocks de pièces. La période correspondait aussi à la reprise de la production après la guerre. Ainsi, Peugeot lance en 1948 la 203, une voiture monocoque, qui restera jusqu'en 1953 le modèle unique de la marque. La production demeure faible (175 véhicules par jour en 1949) en raison de la pénurie de matières premières comme la tôle et le caoutchouc. Elle sera portée à 300 véhicules par jour en 1951 et les délais d'attente pour les collaborateurs seront réduits à deux ans! 

La société constituée à Paris le 27 décembre 1949 est enregistrée le 4 janvier 1950. C'est une société à res-ponsabilité limitée au capital de 500000 francs d'alors (l'équivalent de 13000 euros actuels), ayant pour siège le 26 avenue Marceau à Paris. Son acronyme, G.E.F.C.O., signifie alors « Les Groupages de l'Est et de Franche- Comté ». Le nom définitif est modifié le 21 juillet 1950 pour devenir « Les Groupages Express de Franche- Comté », tandis que la forme juridique évoluera en société anonyme le 12 mars 1951.
L'exploitation débute dès le 28 décembre 1949. À l'époque, la création de sociétés de transport est strictement réglementée, un peu comme les taxis parisiens le sont encore aujourd'hui. C'est pourquoi deux licences sont achetées en janvier 1950, l'une de commissionnaire-groupeur, l'autre de commissionnaire-affréteur.

Henri Benoît, aujourd'hui décédé, restera Directeur Général de GEFCO de 1951 à 1981. Il va mettre tout en œuvre pour respecter les consignes de Peugeot. Elles étaient simples:

Premièrement, assurer la fiabilité des approvisionnements de l'usine de Sochaux, alors seul site de montage des automobiles. Deuxièmement, réduire les coûts de transport, car la position excentrée de Sochaux pénalisait Peugeot par rapport à ses concurrents parisiens.

 

En janvier 1951, GEFCO charge ses premières voitures sur wagons plats. Jusqu'alors, le Service Expédition Fer de Peugeot Sochaux transportait les voitures sur des wagons plats SNCF à raison de deux voitures par wagon.

L'arrimage était effectué avec du fil de fer et des cales en bois clouées au plancher. La gare de Montbéliard étant démunie de triage, les expéditions étaient entièrement réalisées par l'usine sur 18 km d'embranchement.

L'accroissement de la production (57500 voitures produites en 1951) exigeait d'autres solutions. La SNCF n'avait pas voulu s'engager dans la fourniture de wagons spéciaux pour les voitures. GEFCO, qui s'était vu confier par Peugeot l'expédition terrestre de ses véhicules, fait alors construire, en 1952, deux wagons à double-plancher par la Société Nouvelle des Ateliers de Vénissieux. La société Bodemer (qui deviendra plus tard la STVA) en commande deux également.

Ces derniers permettent de charger 6 voitures par wagon à deux essieux puis - avec un modèle à rallonge à 3 essieux - d'en transporter 10. Destinés initialement au trafic Sochaux- région parisienne qui représentait 25 °/o des transports, ces wagons sont rapidement utilisés sur tout le réseau. Dans le même temps, GEFCO se dote de porte-voitures pratiquement inconnus en France (ils existaient en Allemagne) construits par l'Alsacien Lohr et capables de transporter 5 ou 6 voitures (8 à 12 aujourd'hui).

Fin 1959, GEFCO possède déjà 220 wagons (4200 aujourd'hui) et deux centres de réception et distribution de voitures en région parisienne: à Pantin au nord et à Nanterre à l'ouest. Ils seront bientôt suivis par ceux de Lille,
Villeneuve-Saint-Georges et Marly-la-Ville.

 

Implanté à La Garenne-Colombes, dans les locaux du Centre d'études et de recherche de Peugeot, le siège de GEFCO n'emploie que quelques personnes. Le Directeur Général, Henri Benoît, venait de la Direction Achats d'Automobiles Peugeot, tandis que son adjoint, Henri Bohin, était précédemment responsable juridique des Outillages Peugeot. Et plutôt que d'acheter des camions et d'embaucher des conducteurs, ils imaginent une formule très originale à l'époque : « les contrats d'affrètement de transports réguliers ».
D'un côté, les transporteurs sollicités s'engagent à mettre à disposition de GEFCO des camions avec chauffeur munis des autorisations de circulation. 
De son côté, GEFCO paye les chauffeurs selon un barème tenant compte des kilomètres parcourus à plein et à vide, GEFCO s'engageant à fournir les chargements ainsi qu'à indemniser les parcours à vide et les creux de charge.

Pour les équipes d'alors, il s'agit donc de trouver à la fois des conducteurs intéressés par la formule et des clients extérieurs à Peugeot pour éviter des retours à vide.

 

À plus de 80 ans, Henri Bohin se sou-vient de ces temps héroïques: « À l'époque, le seul moyen de rencontrer les conducteurs était de faire la même route qu'eux et de s'arrêter dans les mêmes bistrots, afin de signer les premiers contrats sur le zinc ». 

Si les camions partaient pleins de La Garenne vers Sochaux, il fallait trouver du fret retour vers la région parisienne.

C'est ainsi que les Forges d'Audincourt et les produits chimiques de Thann en Alsace sont devenus les premiers clients de GEFCO.

 

 

Fin décembre 1949, Peugeot crée les deux premières agences, toutes deux hébergées dans les locaux de la marque. L'une à Sochaux, au sein même de l'usine. Constituée d'un seul bureau et d'un embryon de quai implanté à une centaine de mètres, elle est dirigée par IVI. Heuraux. 

L'autre, à La Garenne-Colombes, 18 rue des Fauvelles, sur le site, encore présent aujourd'hui, du Centre de recherche de PSA. Pierre Maillet, embauché en 1950, s'en souvient avec précision : « Le Siège, qui employait une douzaine de personnes, s'est installé au pavillon Viguier. 

Quant à l'agence, implantée à l'origine dans l'ancienne infirmerie - un baraquement en bois - elle a déménagé ensuite sur le même site, dans un bâtiment comprenant 5 bureaux pour 12 personnes et un quai en bois alimenté d'un côté par fer et de l'autre par route. Peugeot y recevait déjà ses pièces de rechange. » Le patron de l'agence était Robert Hue, le père de l'actuel responsable des Transports Spéciaux. 

Côté camions, la diversité est complète avec des véhicules d'avant-guerre et des GIVIC américains, rescapés des combats, aux portières de toile. Le voyage dure une dizaine d'heures de nuit pour couvrir les 421 km de la Nationale 19 par Provins et Vesoul, avec quelque 20 tonnes de charge. Au trajet initial s'ajoutent, dès 1950, d'autres routes afin de livrer ou enlever les marchandises des clients: Lyon pour les équipements Paris-Rhône, Lille avec les Aciéries d'Isergues ou encore Marseille.

C'est aussi l'œuvre d'Henri Bohin de rechercher des points de chute « Souvent chez des petits transporteurs locaux, que nous avons rachetés par la suite ». Fin 1950, GEFCO compte à 4 agences: La Garenne (Paris); Sochaux; Lille; Lyon. Fin 1952, 4 nouvelles agences sont été ouvertes: Bordeaux; Toulouse; Marseille et Nîmes.

 

Pendant les premières années, les centres d'exploitation marchandises sont installés chez des confrères, mais GEFCO est rapidement amené à mettre en place ses propres installations. En fonction du développement commercial, des noyaux de transporteurs sous contrat sont constitués de façon à assurer les transports réguliers, les pointes de trafic étant réalisées par des affréteurs occasionnels.

Très rapidement aussi, les clients demandent à GEFCO de s'intéresser à leurs trafics de groupage, souvent une condition nécessaire pour obtenir leurs trafics de lots.

En 1956, GEFCO, qui agissait unique-ment en tant que commissionnaire de transport, crée la filiale Transauto à Colombes, près de Courbevoie. Sa vocation est d'effectuer des opérations de camionnage de marchandises et de voitures avec ses propres véhicules et ses conducteurs, ainsi que des transports en zone longue et de proposer des locations de véhicules. 

Les conditions se trouvent alors réunies pour que, avec l'apport des trafics de toutes les sociétés de Peugeot d'alors, les activités de groupage et de camionnage viennent s'ajouter à celle de l'affrètement routier, permettant l'ouverture de nouvelles agences: Mulhouse en 1963 (liée à la création d'une nouvelle usine de montage Peugeot), Metz en 1968, Le Havre, Nice et Montbéliard en 1969.

C'est en juin 1969 que le Service Transport Peugeot de La Garenne, qui assurait jusque-là les groupages des fournisseurs de la région parisienne à destination des usines, passe sous l'entière responsabilité de GEFCO.

Un transfert de responsabilité qui se traduit par la construction de l'agence de Nanterre dotée de bureaux et de quais. Ses tractions sont effectuées soit par la route, soit par le fer.

1950-1972: 7, Boulevard National à La Carenne-Colombes.

Au commencement, GEFCO s'installe au Centre d'études Peugeot à La Garenne, dans un ancien pavillon de chasse, le pavillon Viguier. Le rez-de-chaussée y abrite la dizaine de collaborateurs de GEFCO, tandis que la mezzanine y héberge le service Transport et manutention de Peugeot. En 1958, GEFCO s'installe (à la même adresse) dans l'immeuble des Pièces détachées de Peugeot.

1972-1981: 115, rue Danton à Courbevoie. 

En 1972, GEFCO déménage à 150 mètres dans un immeuble flambant neuf de 3 étages, dont il est propriétaire. Fin 1980, le Siège compte une centaine de personnes.

Depuis 1981: 77-81, nue du Mans à Courbevoie (aujourd'hui, rue des Lilas d'Espagne). 

Tous les services sont regroupés sur les 4 étages du bâtiment, la Division Voitures, jusqu'alors hébergée chez Peugeot à Paris, rejoint le Siège.

Création d'agences, rachats de sociétés et premières implantation en Europe...
en 20 ans, GEFCO va s'affirmer non seulement comme le prestataire du Groupe PSA, mais aussi comme un acteur reconnu dans le monde du transport.

En 1969, GEFCO est déjà connu en France en tant que commissionnaire de transport, transporteur (Transauto) et agent de voyage (Gefcotour). L'affrètement, c'est-à-dire le transport de lots complets d'usine à usine atteint le volume de 800000 tonnes, tandis que le groupage (les envois de détail) représente 200000 tonnes de marchandises diverses (pneus, tôles, bonbons, vêtements et même tortues vivantes). 

Quinze agences marchandises sont en exploitation, toutes dotées d'un quai de messagerie et le plus souvent d'un embranchement fer. Autre avantage: elles sont reliées par télex, un progrès à l'époque. Côté voitures, GEFCO dispose déjà de trois centres, de 1 100 wagons qui acheminent les Peugeot non seulement en France, mais aussi en Belgique, aux Pays-Bas, en Autriche, en Italie, dans les Pays de l'Est et même jusqu'en Iran. Au total, 325000 voitures distribuées par fer et 100000 par la route. Fin 1969, GEFCO affiche un chiffre d'affaires de 140 millions de francs de l'époque (soit 145 millions d'euros).

Sur le plan de l'organisation, « la GEFCO » (jusqu'à la fin des années 90, on emploiera le féminin) est sous la responsabilité d'Henri Benoît, le Directeur Général et d'Henri Bohin, son adjoint. Les deux directions fondatrices sont déjà bien en place. La division Marchandises (la DM), dirigée par M. Delsaux, est divisée en trois activités (Client Peugeot, autres clients, international) tandis que la division Voitures (la DV) est placée sous la responsabilité de Dominique Provost. Elle compte trois départements (France, International, maritime et aérien), tous trois dédiés à un client unique: Automobiles Peugeot.

En 10 ans, de 1969 à 1979, GEFCO va se constituer en réseau, passant de 15 à 40 agences, en partie implantées dans les villes où Peugeot avait des installations (Sochaux, Nanterre, Lille, Dijon, Mulhouse). 

 

La société rachète plusieurs reseaux de province avant d'intégrer, à la fin des années 70, les activités transport de Citroën et de Chrysler. Retour en arrière. La première acquisition remonte à 1969, avec le rachat du Fourgon Dauphinois, une entreprise de camionnage de Grenoble d'une centaine de personnes distribuant les départements de l'Isère, de la Savoie et des Hautes et Basses Alpes. Elle comptait trois autres agences: Annecy, Chambéry et Gap. 

Deuxième étape, en 1970, GEFCO acquiert la Flèche Bleue Collovray, un transporteur lyonnais. L'entreprise Soler Seguin, acquise en 1977, est la troisième pierre à l'édifice. Cette société familiale a pour siège Argenton-sur-Creuse, et possède des agences dans la région Centre: Châteauroux, Bourges, Montlucon, Vichy, Orléans, ainsi qu'à Drancy, au nord-est de Paris.

 

Poursuivant la construction de son réseau dans le Sud-Ouest, GEFCO rachète l'année suivante les transports Blanc à Toulouse (actuellement Toulouse-Fenouillet), qui assuraient des activités de transport de marchandises et de voitures (pour le compte de Peugeot notamment). Autre acquisition de la période, une société de transport spécialiste de l'Espagne et du Portugal, la PAT - Paris Aquitaine Transports - qui disposait de deux agences, à Bordeaux Mérignac et Hendaye. Outre ces acquisitions progressives, un événement majeur va donner une autre dimension à GEFCO : durant l'été 1976, PSA rachète Citroën qui fabrique alors plus de 600000 voitures par an sur les sites d'Aulnay, de Rennes et Vigo. 

Deux ans plus tard, en août 1978, PSA reprend Chrysler Europe dont la production avoisine 600000 voitures également et dont les trois sociétés rejoignent le Groupe : Simca à Poissy, Rootes à Coventry et Barreiros à Madrid (Villaverde). 

Le triplement des volumes automobiles à transporter (1,8 million d'unités) et le nombre croissant d'usines à approvisionner amène GEFCO à restructurer son réseau, d'autant plus qu'il reprend les actifs transport des deux sociétés automobiles rachetées par PSA. C'est le cas de Citroën notamment qui apporte la STUR (Société de Transports Urbains et Ruraux) avec 12 agences dont le siège de Drancy et une filiale Bélier constituée de 4 agences: Paris, Grenoble, Annecy et Chambéry, ainsi que les Transports Citroën, propriétaires de 450 wagons. Au 1er janvier 1979 les sociétés du groupe GEFCO avaient réalisé 2165 millions de francs de chiffre d'affaires (950 millions d'euros actuels). Elles comptaient près de 2900 salariés répartis chez GEFCO (1350), Transauto (675), Fourgon Dauphinois Bellier (250), Collovray (125) et Soler Seguin (500).

 

En 1971, GEFCO rachète le transporteur belge Vandecasteele, répondant ainsi au besoin de Peugeot de sécuriser la distribution de ses voitures. Implantée près de Bruxelles, sur le parc voitures de Peugeot, la filiale s'installe en 1976 à Ghislenghien (l'ancien parc voitures de Citroën). 

Elle gérera des flux hors groupe dès 1983. C'est seulement en 1980 que débutent ses activités marchandises avec la distribution des pièces de rechange, puis la conquête d'autres clients, comme British American Tobacco en 1983. 

 

La création de GEFCO Allemagne en 1976 avait aussi pour objectif la distribution des Peugeot dans ce qui était encore à l'époque la RFA, depuis les sites de Gudingen (Sarrebruck), Krefeld (Dusseldorf) et Lehrte (Hanovre). En 1983 démarre l'activité messagerie et l'affrètement, alors que dans le même temps le nouveau site alsacien de Marckolsheim est dédié à la distribution en Allemagne. 

L'année 1981 fut marquée par deux événements, la création de GEFCO UK et celle de GEFCO Suisse. La première répond aux besoins du groupe PSA - qui avait racheté les usines Chrysler de Coventry et de Ryton - de transporter ses voitures dans les meilleurs délais. 

Côté Suisse, GEFCO acquiert en octobre la société Périat et Fils, implantée à Porrentruy et à Fahy sur un site construit autrefois par Peugeot Suisse et pour lequel Périat et Fils était le transitaire unique pour ses voitures depuis 1947. 

Par ailleurs, en Espagne, la présence importante du groupe PSA avec ses usines de montage de Madrid et de Vigo, et un vaste réseau de fournisseurs conduit GEFCO à créer, en 1983, une nouvelle entité dirigée par Julio Carazo, appelée Succursale GEFCO. La structure ne deviendra filiale à part entière qu'au 1er janvier 1986. 

Le nombre croissant de fournisseurs automobiles et l'augmentation des ventes de voitures du Groupe PSA (160000 en 1987) amènent GEFCO à ouvrir une filiale en Italie en octobre 1987, sous la responsabilité de Gonzague Collong (actuel DG.de GEFCO République tchèque). Une antenne GEFCO y existait déjà depuis 1982, à Atessa.

En 10 ans - de 1970 à 1980 - GEFCO va étendre son savoir-faire. Le Groupe crée, dès 1970, un service douane- puis démarre en 1971 une activité internationale dans les agences de Nanterre, Lille, Le Havre, Mulhouse, Marseille et Bordeaux, avant Lyon, Metz et Strasbourg en 1976. 

Côté international, ce sont les débuts du transport maritime de voitures. En effet, dès 1973, Peugeot confie à GEFCO les activités qu'exerçait jusqu'alors la DTM (Direction Transport, Manutention et Douanes). Les navires Roll on-Roll off (Ro-ro) n'existaient pas encore et les voitures étaient directement chargées sur les ponts des navires ou en containers.

Cette activité « internationale », s'est vite développée à partir de 1972 dans le domaine aérien via les agences de Bale-Mulhouse, de Roissy (1975) et de Lyon (1978).

 

Au début des années 1980, PSA se lance dans la réduction drastique de ses stocks et demande à ses fournisseurs de l'approvisionner en quantités minimales et régulières, en « just in tirne ». 

Ce système réduit les coûts des stocks mais, logiquement, augmente ceux des transporteurs. « La contrainte était claire », se rappelle Claude Leroi, à l'époque chargé de commercialiser le concept auprès des quelque 2000 fournisseurs: « faire qu'ils achètent le transport à GEFCO mais que les coûts n'augmentent pas pour le constructeur automobile ». 

Débuté en 1983, le test s'avère concluant. Il permet de regrouper dans une agence les pièces provenant des fournisseurs d'une même région, ceci afin de n'effectuer qu'une seule livraison quotidienne à chaque usine. Avec un double intérêt: un prix de transport intéressant (dû à la massification) et une fluidité accrue.

 

GEFCO prend part aux débuts de l'informatique en 1981 (cartes perforées). Lancé en 1988, le Système d'Information S12G restera en place pendant une quinzaine d'années
Fin 1989, GEFCO est le deuxième commissionnaire de transport en France, derrière Geodis. Il compte 110 établissements et 4800 salariés dont 2350 pour GEFCO seul. Son chiffre d'affaires est de 6000 millions de francs (1 300 millions d'euros actuels).

 

En 1972, Peugeot ouvre une usine à Kaduna, au Nigeria, pour y monter des 404 et 504. Rapidement, les importations d'éléments de pièces détachées pour monter les voitures (CKD) s'avèrent impossibles en raison de l'engorgement du port de Lagos. 

GEFCO va donc assurer l'approvisionnement aérien de l'usine. Le dispositif comporte un pré-acheminement des caisses depuis Vesoul jusqu'à Lyon Satolas (300 km), un transport par avion (5000 km), puis un post-acheminement terrestre entre l'aéroport de Kano et l'usine de Kaduna (260 km).

Le trafic est ainsi assuré pendant 5 ans par GEFCO, de 1975 à 1980, d'abord par des avions DC8, puis DC10, enfin par un Boeing cargo 747 qui emporte chaque jour l'équivalent de 120 voitures en éléments détachés, conditionnés sur palettes aériennes. Débuté en 1975 pour monter 25000 voitures par an, le flux atteindra jusqu'à 50000 voitures annuelles en 1978, nécessitant 12 à 14 vols par semaine.

 

En 1989, le réseau France est pratiquement constitué. Reste à l'unifier sous la bannière de GEFCO, puis à multiplier les agences et centres voitures en Europe pour en faire un acteur reconnu dans le nouveau Marché Unique Européen.

En 1990, GEFCO est une société solide comme en témoignent ses résultats: 6912 millions de francs de chiffre d'affaires (1 000 millions d'euros actuels) et une marge nette de l'ordre de 8°/o. En France l'entreprise dispose d'une trentaine d'agences marchandises (Overland) qui travaillent sous le nom de GEFCO pour la moitié d'entre elles, les autres demeurant sous les appellations Soler Seguin et Fourgon Dauphinois Bélier. 

Le réseau est complété par les 22 agences de Transauto-STUR (900 collaborateurs). Un Nommé Directeur Général de GEFCO en 1993, Dominique Provost va rassembler ces filiales sous une même bannière, celle de GEFCO qui, vis-à-vis de sa clientèle des régions Rhône-Alpes, Centre et Sud-Ouest, peut désormais se passer de leur ancienne notoriété. 

Une première étape avait été initiée en 1990 avec le rapprochement des deux réseaux de Soler Seguin (Centre et Sud-Ouest), donnant naissance à une entité de quelque 600 collaborateurs et 400 véhicules. 

Un deuxième pas est franchi en novembre 1994 avec leur intégration complète dans GEFCO, supprimant de ce fait la concurrence que pouvaient se faire les agences GEFCO et Soler dans une même région, voire dans une même ville comme à Toulouse. En 1995, débute la dernière phase de cette construction avec la création de 8 Directions régionales englobant toutes les agences GEFCO et les filiales France. 

Leur organisation est parachevée, au 1er janvier 1996, par la création des RRV (responsable régional des ventes), RRE (exploitation) et RRA (administration). 

Touche finale, mais visible: toutes les semis adoptent le logo et les couleurs de GEFCO, toujours utilisés en 2009.

Chargement de voitures de courses par les transports spéciaux en 1991

 

Dés 1990, GEFCO Spécial savait mobiliser tous les moyens de transport urgent, de la moto à l'avion et à l'hélicoptère, en passant par la camionnette

 

De 1969 à 1989, six filiales avaient vu le jour en Europe. Au cours de la décennie suivante, une seule est créée: GEFCO Portugal en 1992. 

Cette pause dans l'expansion du réseau n'est cependant qu'apparente, puisque plus de 30 agences sont ouvertes. La croissance est d'ailleurs particulièrement rapide en Espagne.

En 1986 Julio Carazo, son Directeur Général, s'engage à ouvrir une agence par an. Six ans après, le pari est amplement gagné avec 12 nouvelles agences! En 1992 l'agence madrilène de Coslada (aéroport de Madrid) est transférée à Getafe, au sud de la capitale, avec déjà 3 500 m2 de quai. Succès identique pour Barcelone qui s'étend sur 5000 m2. Signe de l'explosion des ventes, en 1996, Getafe double ses surfaces, offrant 9000 m2 de quai, soit plus qu'à Nanterre! 

En Allemagne c'est l'ouverture de Dusseldorf, Munich, Cologne, Hanovre et de Dartford (1996) en Angleterre. 

L'Italie, quant à elle, ouvre 4 sites en 3 ans. En 1993, l'avènement du Marché Unique le 1er janvier, est synonyme d'abolissement des frontières pour la circulation des marchandises. 

Anticipant cette ouverture, en 1992, GEFCO met en place le service « Direct Europe » avec des lignes régulières reliant ses agences européennes dans des temps définis. Son lancement est relayé par une campagne de presse « L'Europe en confiance », dont le slogan s'affiche sur les camions. 

Hors d'Europe, GEFCO ouvre un bureau à New York et à Singapour avec pour responsable Dominique Schmitt (actuel DG de GEFCO Chine) qui fut chargé par la suite d'ouvrir un bureau à Buenos Aires en mai 1997, un premier pas pour la filiale argentine qui sera créée en 1999.

 

 

En 1989-1990, trois produits nouveaux viennent enrichir la gamme des services : les Transports spéciaux ; GEFCO Spécial et GEFBOX. 

La Division voitures avait souvent transporté des véhicules isolés, en marge des grands courants de trafic entre les usines de production et les concessionnaires.

Il apparaît alors opportun, fin 1988, de professionnaliser ces trafics avec des porte-voitures spécialement conçus pour cet usage par les équipes GEFCO, dont une cellule spécialisée s'implante à Nanterre. 

GEFCO Spécial est créé en janvier 1989 à Metz en Lorraine avec 5 salariés. Sa mission est d'offrir un service de dépannage urgent pour les usines en mobilisant tous les moyens de transport (de la moto à l'Antonov 124) avec un objectif initial de 7000 courses urgentes dans l'année. 

L'an passé, GEFCO Spécial - dirigé par Thierry Galland - en a réalisé plus de 60000. 

 

Quant à l'activité GEFBOX, lancée en 1990 par le Service Études Transport (SET) dirigé par Claude Le Minor, elle consiste à proposer à ses clients de louer des bacs issus d'un parc commun, d'en assurer la livraison ainsi que le suivi informatique par échange de données informatisées (EDI), tout en assurant leur lavage. 

Cette solution d'optimisation logistique remporte un franc succès. Initiée avec un pool de 45000 bacs et un centre de lavage à Sochaux en 1990, ce nombre passe à 600000 dix ans plus tard. 

Aujourd'hui GefBoxSystem gère cinq millions de bacs, avec 8 centres de lavage en France, Espagne et Slovaquie. 

La période est aussi marquée par deux actions majeures; la certification ISO 9000 de toutes les activités et la grande réforme des flux fournisseurs de PSA, »• les prix départ ». Un concept toujours d'actualité avec la prochaine prise en compte électronique des enlèvement dans le programme Inès et le projet C2T, pour les futures plates-formes communes transport usines GEFCO/PSA.

 

Une nouvelle phase de conquête commence pour GEFCO qui affiche la maturité d'un groupe devenu leader et les ambitions d'une entreprise plus que jamais tournée vers l'international.

Quand s'ouvre le nouveau millénaire, GEFCO a un demi-siècle d'existence. Née des besoins d'un client fondateur, Peugeot, l'entreprise a grandi avec celui-ci, en l'accompagnant dans les changements profonds qui l'ont transformé de constructeur automobile national en groupe multimarques, implanté sur quatre continents.

Mais GEFCO a aussi poursuivi sa croissance hors de PSA Peugeot Citroën. Les chiffres le prouvent: en 1998, le chiffre d'affaires atteint 1,46 milliard d'euros, dont un tiers (0,49 milliard) hors groupe. En 2008, il est de 3,55 mil-liards, dont près de la moitié hors groupe. La croissance est donc solide, bâtie à la fois sur celle de PSA et sur la conquête de nouveaux marchés. Dès 2000, GEFCO figure parmi les dix premiers intégrateurs logistiques en Europe.

Une nouvelle phase de conquête commence pour GEFCO qui affiche la maturité d'un groupe devenu leader et les ambitions d'une entreprise plus que jamais tournée vers l'international.

Quand s'ouvre le nouveau millénaire, GEFCO a un demi-siècle d'existence. Née des besoins d'un client fondateur, Peugeot, l'entreprise a grandi avec celui-ci, en l'accompagnant dans les changements profonds qui l'ont trans-formé de constructeur automobile national en groupe multimarques, implanté sur quatre continents.

 

Pour autant, la croissance n'est pas un facteur suffisant. GEFCO a largement atteint la taille critique; le moment est venu d'asseoir une croissance durablement rentable. Dès sa nomination à la présidence de GEFCO, le 1er janvier 1999, Louis Defline précise les trois atouts de l'entreprise : « Notre appartenance au groupe PSA Peugeot Citroën, la qualité des hommes et des femmes de GEFCO, et notre réseau européen ». Issu de l'industrie, il veut capitaliser sur l'expérience acquise par GEFCO en matière de logistique pour l'adapter aux autres secteurs industriels, ce qui implique une véritable stratégie globale. Avec un objectif: que GEFCO soit perçu par ses clients potentiels comme un véritable partenaire; le slogan « intégrateur logistique de rang 1 » est lancé. Très vite, GEFCO se restructure en trois pôles: Automotive, qui regroupe la préparation et la distribution voitures, Network, spécialisé dans la messagerie et le transport de lots et un nouveau pôle, Supply, en charge de la logistique et de l'overseas. Au sein de ces trois pôles, onze unités opérationnelles mettent en œuvre une politique qui repose sur la recherche permanente de la compétitivité pour le plus grand bénéfice des clients. En effet, en se concentrant sur son cœur de métier, GEFCO doit en permanence gagner des points sur le tryptique qualité-coûts-délais. Et ce dans un monde qui change profondément sous le double effet de l'essor de technologies et de l'accélération des échanges internationaux. 

Dans le domaine de la logistique, les boulversements liés aux innovations introduites par Internet, la géolocalisation et la radio-identification, s'annoncent considérables. Pour GEFCO, il n'est pas question de subir ces évolutions. C'est ainsi que sont mis en chantier les grands projets informatiques (Nostra, Inès, Sycomore) destinés à remplacer le système S12G opérationnel depuis 1984.

 

C'est pour répondre à ce dernier enjeu que, dès octobre 1999, GEFCO conclut une alliance avec Kühne+Nagel, en rachetant 60 du capital de KN-Elan, filiale allemande de messagerie et de transport de lots du groupe germano-helvétique. L'alliance ne donnera pas à court terme les résultats escomptés. Au moment du rachat, KN-Elan affiche des pertes, et une restructuration profonde est nécessaire. En 2002, GEFCO reprend finalement la totalité de l'entreprise, qui devient GEFCO Allemagne. La filiale, réorganisée en 2007, s'intègre alors pleinement dans un dispositif européen élargi. 

En 1999, une filiale est ouverte en Pologne et pour la première fois (consécration de son savoir-faire logistique) GEFCO est chargé par PSA de mettre en place un magasin pièces de rechange à Natolin près de Varsovie. En 2003, c'est la création d'une filiale en République tchèque (PSA avec Toyota implantera un an plus tard son usine de montage à Kolin). 
Cette même année GEFCO crée une filiale en Russie, puis, en 2004, en Autriche et en Slovaquie. Le réseau est complété par la Hongrie et la Roumanie l'année suivante. Le maillage de l'Europe est pratiquement achevé avec la Slovénie en 2007, l'Ukraine et la Lettonie en 2008. 

Hors d'Europe, c'est aussi à une cadence accélérée que GEFCO poursuit son développement avec le Maroc en 2001, la Turquie en 2002 et la Tunisie en 2003. L'expansion est aussi importante en Amérique du Sud (Argentine et Brésil en 1999, puis Chili en 2008). Enfin, l'Asie est aussi concernée avec l'ouverture d'une filiale en Chine en 2004 (une antenne existait déjà à Pékin depuis 1994) et à Hong Kong en 2008. À la fin de la décennie, GEFCO est devenu un acteur mondial. 

En France aussi, ce développement a des répercussions: en 2002, GEFCO inaugure sa plate-forme PLIP au Havre (plate-forme logistique internationale pièce-à-pièce), pour répondre à l'expansion de PSA Peugeot Citroën en Amérique latine.

Très vite, elle devient l'exemple d'une logistique internationale intégrée: les nouveaux systèmes d'information mis en place par GEFCO permettent un dialogue en temps réel entre les centres de production, les fournisseurs, et les clients. Une véritable vitrine. 

 

Le 20 septembre 2012, PSA Peugeot Citroën annonce publiquement que les chemins de fer russes RJD vont acheter 75 % de Gefco pour une valeur de 800 millions d’euros. Depuis le 20 décembre 2012, la Compagnie des chemins de fer russes est le principal actionnaire de GEFCO.

 

 

La réorganisation du groupe GEFCO, initiée par le rachat d’une majorité du capital de GEFCO par RZD en décembre 2012 à PSA, se poursuit avec notamment la création d’une nouvelle filiale GEFCO en France le 31/12/2014. Cette filiale compte environ 3500 salariés en France.

 

En 1988, GEFCO lance sa première campagne de publicité. Au fil du temps, les objets publicitaires - réveils, montres, camions - apparaissent et se multiplient: c'est le début de la pub.

 

La notoriété de GEFCO ne s'est pas bâtie en un jour. Au départ, ses camions n'étaient pas immédiatement identifiables. quant à ses couleurs, le bleu et le jaune, elles évoluèrent au fil du temps. Rappel ou découverte de quelques étapes clés qui ont façonné notre image. 

Lorsqu'on se penche sur l'acte de naissance de GEFCO, une première surprise nous attend. G.E.F.C.O. s'appelle alors « Les Groupages de l'Est et de Franche Comté » qui deviendront six mois plus tard « Les Groupages Express de Franche Comté »

Désormais le nom sera apposé sur les documents administratifs, papiers à en-tête et bien sûr très progressivement sur les camions. Le logo, tel qu'on le connaît actuelle-ment - lettres jaunes sur fond bleu -est directement inspiré de Peugeot dont il reproduit les couleurs et la fonte des caractères.

Ces couleurs et lettres se retrouvent sur la 404 Peugeot de 1960. D'un bleu outremer et d'un jaune vif au début, les couleurs du logo vont peu à peu foncer et se densifier avec une pointe de rouge afin de les rendre plus denses et contrastées. 

Si les premiers camions de 1950 ne portent aucun signe distinctif, apparaît très vite le besoin de les indentifier. Aussi furent-ils dotés d'un panneau blanc posé au dessus de la cabine du conducteur avec le nom de GEFCO inscrit en lettres bleues.

Quelques années plus tard, vers 1955, le nom de GEFCO s'étale en lettres blanches sur les deux côtés des camions (les ridelles), permettant ainsi une lecture améliorée sur les véhicules en circulation. 

 

C'est en octobre 1984 qu'apparait le «G» de GEFCO. Il est destiné à être l'emblème de la marque et à s'afficher sur les camions, les wagons, les bâtiments et sur les documents.

Créé par une agence de communication, il était conçu comme un élément fédérateur des diverses sociétés du groupe qui n'étaient pas encore toutes rassemblées sous le nom de GEFCO, ce qui sera effectif en 1995). Avantage, dessiné pour être vu en dynamique, sur un véhicule en marche, il est immédiatement reconnaissable. Son inconvénient, selon ses concepteurs : " il ne suggère rien sur le type d'activité auquel il s'applique : le transport ''. Ils ajoutaient: '' On peut espérer que - sans atteindre la notoriété du lion Peugeot ou des chevrons de Citroën - notre emblème soit associé dans l'esprit des clients potentiels à un groupe de transport puissant et performant, susceptible de les attirer. ''

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113M Tpts Ueberschlag

Gefco DE

143 Cunat