MA RECONVERSION

Par FAST

 

Apres plus de 6 ans et 7 mois de services dans une PME de transport, et suite au rachat par un grand groupe je me suis retrouvé licencié.

Voyant cela d'un coté optimiste, j'ai décidé, quitte à faire des heures, autant le faire pour moi.

Ayant senti le vent tourner fin mars après tout juste un mois à travailler avec les « nouveaux », j'ai effectué les démarches pour passer l'attestation de capacité.

Seule date disponible fin juin, avec plus de 90 jours de congé je n'avais pas de soucis pour bloquer les 15 jours nécessaires.

Le travail et les relations se sont dégradées a vitesse grand V et c'est sans grande surprise que l'on me signifiait mon licenciement fin mai et effectif au plus vite (en effet plus personne ne souhaitait ma présence).

Donc les 2 dernières semaines de juin, stage réglementation pour pourvoir obtenir la capacité par équivalence. Clin d'œil j'ai passé les 15 jours dans la salle « Italie ».

Ensuite code, permis C & EC.

Ce qui nous amène à la mi aout pour la fin de mon préavis.

C'est la que commence le plus dur, la jungle administrative. En effet différentes administrations à voir et si possible dans l ordre. Après avoir été renvoyé de services en services, j'ai préféré faire appel a un spécialiste qui a monté le dossier entier et m'a indiqué l'ordre exact des démarches :

•  créer les statuts, pour mon cas EURL au capital de 9 000 € cela couvre la capacité financière pour un ensemble

•  blocage des fonds a la banque

•  domiciliation de la Sté (dans un centre d'affaire)

•  validation des statuts au centre des impôts

•  parution au journal d'annonce légale

•  inscription a la chambre de commerce

•  inscription au greffe du tribunal de commerce, dossier incomplet car il manque l'attestation DRE

•  demande d'attestation a la DRE avec dossier entier pour la licence

•  retour greffe du tribunal de commerce avec l'autorisation de la DRE d'exercer

•  enfin l'extrait K-bis

•  DRE pour récupérer la licence communautaire

 

Tout cela m'a pris 4 semaines, avec l'extrait K-bis, j'ai pu démarrer les démarches : carte d'autoroute, location tracteur, etc. …

En ce qui concerne le travail, un client cherchait depuis le mois de juin une solution pour 2 montées Milan par semaine. Je me mets en relation avec lui et la plate forme de Milan pour la distribution en Italie. Accord de principe « verbale », je ne m'inquiete pas et je continue mes démarches.

La date du 1 er départ est fixée au 03 octobre, reste 2 semaines pour trouver un camion et une semi.

J'attends toujours la réponse de Renault, Scania et Iveco.

Sans réponses des concessionnaires, j'appelle les personnes que je connais.

Le premier, un ami de mon ancien patron et aussi actionnaire de la boite qui m'employait, me propose un Magnum 480 avec semi Chereau, plus domiciliation de la Sté et parking pour l'ensemble.

Rien ne s'est fait car véto de mon ancien patron. Ce n'est pas grave, j'appelle une autre connaissance.

Rendez vous pris pour négocier un Daf 480 SC ou un Volvo 460 ou 480 Globe.

Lors de l'entretien, le loueur attend la réponse d'un de ses clients qui rend un Daf 480 SC et un 430. Le client appelle et rend le 430 et un 480 mais en SSC toutes options. Le loyer est plus chère de 130 € / mois mais le camion disponible sous 8 jours. Pour une fois, je suis au bon endroit et au bon moment.

J'attends 8 jours avant d'avoir le camion soit le 2 octobre. La même personne doit me louer une semi, mais là encore mon ancien patron s'en mêle. Il vient d'apprendre mes projets et n'apprécie pas du tout. Je ne sais toujours pas pour quelle raison.

De plus le chauffeur qui me suit vient de remettre sa démission.

 

J'ai droit a quelques coups de téléphone « musclés », mais ce n'est pas grave je continue quand même, reste à trouver une semi. Après les coups de téléphone, j'ai aussi droit à un entretien semi officieux ou on me conseille d'arrêter tant qu'il en est temps. On peut encore s'arranger, je peux rouler pour « eux ». Je décline l'offre, ce qui met la personne en colère et j'ai droit à des menaces purement et simplement : offre de tarifs a – 50 %, forcing sur mon client, et le souhait de me voir disparaitre rapidement. Ma seule réponse fut : « le 1 er départ et fixé mardi 03 octobre avec ou sans marchandise je serais au départ.

Je trouve la semi le mardi matin pour un départ le mardi soir.

Promesse tenue, mon client ne m'a pas chargé, du coup, première montée à vide mais au vu de tout le monde. Distribution et retour sans soucis.

Pour le 2eme départ, n'ayant plus de client pour monter, j'ai « tapé » dans les clients disponibles en proposant du groupage.

Les montées sont dures, mais les clients commencent à prendre confiance et on intéresse aussi des transporteurs qui n'ont pas leurs entrées en Italie.

Bien sur les intimidations et chantage ne se sont pas arrêtés, c'est au minimum une fois par semaine.

 

Apres 1 mois et demi, on attend les retombées et les faux pas de la concurrence.

En prévision un 2eme camion, mais j'attends que le 1er soit rentabilisé.