Mon premier transport en Grèce

par PKW90

 

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Jeudi matin

Nous sommes au mois de mars 2003. Je reçois un coup de fil venant de Alstom me demandant le tarif et le délai pour acheminer une caisse de 550 kilos en Grèce. Aussitôt, avec la fébrilité qui me caractérise lorsque le quotidien sort de l'ordinaire, je consulte mes divers logiciels d'itinéraires, mes cartes, les tarifs ferry, etc…

Mon ordre de mission est clair : Je dois tout d'abord me rendre à la centrale électrique de Ptolémaïs dans le Nord de la Grèce pour y vider ma caisse. Là, je recharge une caisse d'outillage plus légère pour l'usine de mécanique Metka à Volos.

Je rappelle mon correspondant, lui communique mon tarif et la date de livraison. Ce sera lundi matin à Ptolémaïs et mardi matin à Volos. Ne connaissant pas les routes grecques, je préfère prendre large. Je reçois le fax de confirmation, et tout content, je fais ma réservation pour le ferry. Je réserve une cabine normale.

Vendredi matin

Le fourgon totalement équipé, les niveaux au top, je pars effectuer mon chargement à Belfort. Arrivé chez Alstom, je me rends directement au bâtiment des expéditions que je connais bien. Là, je repère ma caisse avec sa belle étiquette : Agios Dimitrios / Centrale Kardia / Ptolémaïs / Grèce. Je file au bureau pour remplir ma CMR et là, je demande si la marchandise ne contient pas de classe 3. Je sais que c'est la galère pour les ferries. Pas d'ADR cette fois si. Ouf !

Le chargement se passe sans aucun problème. Juste un coup de fourche à donner et un autre pour pousser. Je sangle ma caisse, tout est ok. Je retourne au bureau, pour récupérer mes bons de livraisons, le numéro de mon contact sur place, ma CMR et me voilà parti…

Je suis vraiment content de partir pour une nouvelle destination. J'adore l'inconnu et l'imprévu. C'est donc en chantonnant que je rentre sur l'A36 puis c'est l'A39 en direction de Lyon. Les kilomètres défilent, je ne sens pas mon chargement. Il fait beau et frais. Je sors à Pont-d'Ain. Je fais ma pause repas et je prends la N504 pour Chambéry via Belley. C'est vraiment une belle journée pour prendre les routes nationales. Je passe le tunnel du chat et récupère l'A 43 pour le tunnel du Fréjus.

Je passe le tunnel et j'entre en Italie. J'ai largement le temps, ma réservation est pour demain midi.

Je traverse Turin et sa tangenziale, j'attrape l'A21 et je file en direction de Piacenza. Là, je reprends l'A1. Ca ne roule pas trop mal jusqu'à Bologne.

Mais déjà les premières « cauda » apparaissent. La traversée de Bologne est habituelle. Je me cale entre deux camions sur la file de droite et je suis le mouvement. Une fois Bologne passé, il ne me reste plus que 200 bornes. Ce soir, je dors bien avant Ancona. Un repas pris à l'Autogrill, et une bonne nuit de sommeil.

Samedi matin

J'ai mis mon réveil pour 7h00. Je pars faire un brin de toilette. La propreté des lavabos est plus que douteuse. Je n'ose imaginer les douches. Tant pis, ce sera sur le bateau. Un  “expresso per favor” que j'avale rapidement au milieu du brouhaha classique en Italie. C'est bizarre, dès qu'ils sont plus de trois, les Italiens se croient obligés de hurler ! Enfin ça me rappelle mon enfance. Ma mère était italienne.

Je démarre mon fourgon et le laisse monter en température. Il fait très beau. Le vent de la mer Adriatique se fait sentir. C'est impeccable, je me crois en vacances.

Allez ! Direction le port d'Ancona. Je descends au port et là, surprise ! Moi qui suis habitué aux ferries britanniques et scandinaves, où tout est calculé, je dirais même millimétré, là c'est vraiment le bordel ! Des camions, des campings-cars qui ne savent où aller, des touristes (beaucoup d'Allemands) qui cherchent les bureaux ou les toilettes, dans une joyeuse cacophonie… le tout orchestré de main de maître par quelques Carrabinieri et par la sécurité du port. Coup de chance, je repère tout de suite le bâtiment informations à environ 300 mètres. Je me gare et je file chercher le bureau de ma compagnie : BLUE STAR FERRIES. Arrivé au guichet, personne, je crois que c'est fermé. Une jeune femme est là, seule, en train de lire un magazine. Dans un Italien mêlé de Français j'essaie de m'expliquer. Au bout de trois minutes, je passe à l'anglais. Je donne mon identité, ma carte bancaire ; elle me tend les billets avec ma fiche où il y a écrit IGOUMENITSA en me souhaitant un bon voyage.

Mon sésame en poche ou plutôt sur mon pare-brise, je franchis tous les barrages, un jeune gars de la sécurité m'indique la file d'attente. Je suis derrière un camion bulgare et devant un Man allemand. L'attente commence. Si tout va bien dans trois heures, on embarque. Les Chinois passent entre les camions poussant des chariots de supermarchés remplis de choses plus ou moins légales. On y trouve des parfums contrefaits, des sacs, des fringues, de la nourriture, de la bière. Ils parlent toutes les langues ! Pas cher, pas cher… Je m'offre une paire de jumelles russes pour 10 €. Le vrai touriste… Lunettes de soleil et bras à la portière. Il commence à faire chaud. Le ferry arrive. L'ordre d'embarquement est donné. Je ne sais toujours pas comment ils font ? Ils arrivent presque à décharger et à charger le navire en même temps. Tout ça, faut-il le rappeler au milieu des coups de klaxons et des jurons italiens ! Certaines semis sortent ou rentrent en marche arrière. Dans le pont voiture, il faut faire un demi-tour pour pouvoir se garer… Je n'avais jamais vu ça !!!

Enfin je suis à l'arrêt. J'ai, sur ordre, coupé mon moteur et le pouce levé du responsable du pont me signale que tout est OK ! Je peux quitter mon véhicule. Le pont ressemble à une casse automobile. Des voitures et des camions dans tous les sens. Si les gars de Seafrance voyaient ça ! Un bref repérage, numéro du pont, et des escaliers les plus proches. Puis c'est la longue ascension dans les étages.

Arrivé à l'accueil, juste en face de ma sortie, je donne mon billet et à mon grand étonnement, un « groom » s'empare de mon sac et me conduit à ma cabine. Sur le moment, je crois que je me suis planté dans ma réservation. Aurais-je pris une cabine VIP ?

Il m'ouvre la porte à l'aide de la carte magnétique. La cabine comporte quatre couchettes superposées. Etant le premier, je m'installe dans la partie basse. Je pose mes affaires sur le lit, et je vais prendre ma douche. La visite du bateau attendra. Une demi-heure plus tard, la cabine se rempli.

Un Allemand entre, suivit d'un chauffeur Turc. Je leur sers la main et l'Allemand m'explique qu'il parle Turc et Anglais. Il a monté un boite d'import-export en Turquie.

Puis c'est un chauffeur Bulgare qui nous rejoint. Et là, je vous souhaite sincèrement de vivre ça. Le Turc comprend le Bulgare, L'Allemand parle turc et me traduit tout ça en Anglais ! En enlevant sa chemise, le chauffeur bulgare, présente une grande cicatrice au niveau du thorax. L'Allemand lui demande ce qui lui est arrivé ? Et bien tenez-vous bien : Ce chauffeur avait 62 ans et avait été opéré deux fois du cœur ! Respect…

Les moteurs du bateau commencent à vibrer. C'est le départ. Cette fois c'est parti pour 16 heures de traversée. Le ferry s'arrêtera à Igoumenitsa puis continuera jusqu'à Patras. Je sors de la cabine, vérifie ma carte magnétique et je m'en vais faire un tour dans le navire. Mes voisins se sont couchés. Walter (l'Allemand) lui est sorti depuis un bon moment. Je visite. Plusieurs restaurants, bars, boutiques, comme d'habitude… Je monte dans les étages, et je tombe sur une salle de cinéma, une boite de nuit, et sur le pont supérieur une piscine ! Je profite du soleil en dégustant un pur malt. La ville d'Ancona disparaît peu à peu derrière nous. Il fait un temps magnifique.

Je rentre dans la cabine pour une sieste bien méritée…

A mon réveil, les deux chauffeurs sont sortis, et Walter dort. Je sors sans bruit et je vais me promener. Ca fait à peine quatre heures que je suis sur ce bateau que déjà je m'emm… Je ne pourrais jamais faire une croisière.

Vers dix-neuf heures, les haut-parleurs annoncent que les services repas sont ouverts. C'est la ruée ! Chacun se presse comme s'il n'avait pas mangé depuis trois jours. Il faut dire que les repas sont compris dans le prix du billet. Je patiente dans la file. Mon plateau rempli, je pars m'installer pour manger mon premier repas Grec…

Puis, direction le bar. Je sais ce n'est pas très beau ! Mais que voulez-vous faire ? Malgré ma nature solitaire, je discute avec deux chauffeurs Allemands ils vont sur Athènes. Ils font des lignes régulières. Ils m'expliquent qu'à partir de juin, c'est l'enfer ! Les touristes sont prioritaires et ils peuvent passer plusieurs jours au port avant d'embarquer. Bon à savoir. Après quelques chopes je vais me coucher. La cabine est vide. Mes trois colocataires ont décidés de passer la nuit dans les bars. Au matin, seul le Bulgare est rentré. Une bonne douche, et je me dirige vers le « radar ». C'est un grand écran qui signale la position du navire. Nous allons arriver à Igoumenitsa.

Dimanche matin

Le débarquement commence. Comme à Ancona, c ‘est le foutoir le plus total ! Je sors en marche arrière précédé d'une moto, elle aussi en marche arrière !

Enfin je suis sur la terre ferme. Le temps est maussade. C'est gris est froid. Un coup d'œil à mon Atlas que j'ai potassé pendant la traversée. Direction Ioannina. Avant de quitter le port, je cherche un distributeur de billets. Je retire la somme qui correspond à un plein de gazole, au cas ou ?

Je traverse Igoumenitsa. C'est une petite ville charmante malgré la pluie qui commence à tomber. Je prends la E90/E92 cap à l'est. Je me rends compte des difficultés du parcours. Après avoir débarqué, donc au niveau zéro, il faut monter à plus de 500 mètres d'altitude en quelques 20 kilomètres. Et ça grimpe ! Devant des camions de toutes nationalités mais beaucoup de Turcs et de Bulgares. Ca fume noir, ça chauffe mais ça monte ! Aux environ de 30 km/h. Pas de dépassements possibles. Seul quelques routiers grecs se le permettent. Puis ça descend, et là c'est l'odeur si caractéristique des freins chauffés. Vous savez comme dans la descente du Col de l'Extegarate (Espagne N1) quand un Portugais fait la course avec un Espagnol. Il faut également éviter les chèvres, les vaches et les Popes en processions.

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J'ai fait 80 kilomètres en deux heures. Un peu avant Ioannina, je bifurque sur la gauche en direction de Konitsa. J'emprunte la E90/N20 qui longe la frontière Albanaise. La neige commence à tomber. Une chance, elle ne tient pas au sol. Et ça continue, tu montes et du descends. Tu tournes à gauche puis à droite. La météo est très mauvaise, c'est dommage. Cet endroit de la Grèce est assez sauvage. J'avais dans la tête, une vision beaucoup plus touristique. Des petites maisons blanches aux volets bleus en bord de mer…

Et bien ce n'est pas du tout ainsi. Dans les fermes isolées, les gamins nous regardent passer. Ils sont pieds nus dans la boue. Je me demande si je n'ai pas passé la frontière.

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C'est l'arrivée à Kosani. J'ai fait 300 bornes. J'ai faim. Je trouve un petit magasin est j'achète de quoi manger. Le patron regarde mes plaques d'immatriculation et me dit : « France, Paris». J'essaie d'entamer la conversation, mais mon Grec se limite à kalimera ! (Merci). Pas de chance en Anglais non plus ! L'essentiel est que je repars avec de quoi manger. Le temps c'est remis au beau. C'est vraiment agréable de rouler par un temps pareil.

Je prends plein nord en direction de Ptolémaïs. Ne connaissant pas du tout le coin, je pense dormir à la centrale. Dans mon esprit, c'est comme dans le reste de l'europe. Un grand parking, des bureaux, et un poste d'accès. Comme c'est dimanche, je viderai demain matin comme prévu. Et bien non !

Je trouve la centrale, c'est une thermique, je longe les grillages à moitiés affaissés et j'arrive au poste de garde. Au bout d'un chemin défoncé, une grosse guérite en béton. Je me gare, je prends mes papiers et je vais voir les gardes. Tout autour, il n'y a rien. Que des buissons et des cailloux ! Ca ressemble à une friche industrielle.

Je présente mes papiers au garde. Il essaie de lire le Français et soudain il remarque, sur le B.L., écrit en gros « alstom ». Il décroche le téléphone (le même que celui de ma grand-mère, vous savez les gros noirs avec un cadran) et appelle un responsable. Le second garde me dit : « follow me !»

Il grimpe dans un pick-up Toyota hors d'âge, peint en orange et m'emmène dans la centrale. Il me fait rentrer dans le bâtiment et je me gare dans la centrale au milieu de tas de charbons. Le responsable arrive. Il se présente, me sert la main et m'explique en Anglais qu'il est au courant, que la caisse pour Volos est prête. On va me décharger. Mais il y a un problème, pas de Clark. Un grand coup de sifflet et soudain, cinq gaillards poussant un chariot de bois avec des roues à bâtons arrivent. Ils placent leur charrette contre ma porte et poussent et tirent. C'est bon, c'est vidé. Le rechargement se fait à la main également. Mais là, c'est plus facile. La petite caisse ne fait que 150 kilos…

Après avoir discuté un bon moment avec eux. Je ressors précédé de ma Toyota orange. Je vais saluer les gardes et je repars, en route pour Volos. Je repasse par Kosani mais cette fois, direction sud-est par la E65.

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J'arrive à Larissa. Je traverse cette petite ville et m'engage enfin sur l'autoroute ! J'en profite pour faire le plein. La fille qui vient me servir me demande si elle le rempli complètement ? Je lui dis que oui, et la voilà qui se met à secouer le fourgon pour rentrer le maximum de gazole ! Un café frappé à la station le plein de ravitaillement et hop, de nouveau la route.

Le soir commence à tomber quand j'arrive à Volos. C'est une grande ville. Une fête est donnée dans le centre de la ville. Je me mets à la recherche d'un restaurant.

J'en dégotte en sur les hauteurs de la ville avec terrasse sous la treille et éclairé aux flambeaux. Un verre d'Ouzo, des brochettes, de la rézina je suis vraiment bien. La soirée est douce. L'air de la mer se fait sentir. La musique monte de la cité.

Je demande au serveur s'il connaît l'usine Metka. Il m'explique qu'elle est située vers les casernes. Il me fait un dessin, sympa ! Il est déjà tard quand j'arrive à l'usine. C'est un coin pas très chouette ! Je descends et je vais voir le gardien. Pour lui demander à quelle heure je pourrais vider demain. Il me répond à huit heures. Il me demande : « Où aller vous dormir ? » Je lui réponds devant la grille.

« Non, pas en dehors de l'usine, c'est dangereux ! » Ah bon ! Il m'ouvre la grille et m'indique un emplacement devant un quai. « Vous dormirez là, vous avez à boire ? A manger ? » Je lui réponds que oui. « Je vais prévenir mon collègue pour demain matin. » C'est donc à cet endroit que je vais passer la nuit. Pas un bruit. Je dors comme un bébé.

Le lendemain matin, son collègue vient frapper à ma vitre avec un plateau contenant du café et des pâtisseries… Vraiment très hospitaliers ces Grecs.

Lundi matin

Huit heures. Le cariste me demande d'avancer un peu et d'ouvrir mes portes. Un coup de fourche et c'est vidé ! Un agent Alstom est là. Il me parle en Anglais et me demande d'où je viens. Je lui répond que je viens de Belfort. Bouche bée, il regarde mes plaques. « C'est pas vrai ! Ils t'ont envoyé de Belfort ? » Eh oui !

Après avoir discuté un moment je démarre, je sors de la ville et je cherche la direction de Karditsa puis Trikala.

Il fait un temps magnifique, je décide de passer par Kalambaka pour voir les fameux météores. Malheureusement, n'ayant pas d'APN les photos ne sont pas formidables. Je fais plusieurs pauses le long de la route. J'ai 24 heures d'avance. N'ayant pas trouver de sanitaires, je fais donc ma toilette dans une rivière. Je gare le fourgon juste après un petit pont de pierre et plouf ! Elle est froide ! De Volos à Kalambaka, la route n'est pas trop mauvaise. Une pause repas à Kalambaka.

Et c'est de nouveau la remontée vers Ioannina par la E92.

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Le temps n'est plus le même depuis Trygona, plus je monte, plus il y a de la neige. Mais les routes sont dégagées. Ca roule ! Je passe un col dans la neige. Il y a des stations de ski à cet endroit là. Si l'on m'avait dit que l'on pouvait skier en Grèce… Un arrêt sur le coté. Devant moi une fourche. Je regarde ma carte. Aucune des directions n'est indiquée. De plus c'est écrit comme partout en Grèce en cyrillique. Je suis paumé. Une lada vient se garer à coté de moi. Un grec se penche sur mon atlas et m'explique qu'il faut prendre à droite. Je le remercie et c'est reparti !

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Après Ioannina, c'est la route que je connais bien. Evitons les chèvres et tout ira bien. La descente sur Igoumenitsa se passe sans problème.

Le soleil est de nouveau de la partie. Il fait même chaud. J'arrive à Igoumenitsa. Je vais directement au port. Je me gare sur le parking. J'aperçois les bureaux de la compagnie Blue Star Ferries.

Je m'y précipite. Une femme en uniforme m'accueille. Je lui explique que j'ai un jour d'avance pour ma réservation. (J'avais réservé le retour pour mercredi) Elle me demande si je veux une cabine simple car il y a très peu de monde en semaine. M'enfin ! Une cabine pour moi tout seul… C'est d'accord.

Elle me donne mon billet et m'explique qu'il n'y pas de bateaux avant mardi soir… Je retourne au fourgon. Que faire ? Ne suis-je pas un peu en vacances… Un coup de fil de Séverine qui m'annonce qu'elle part pour Irun pour faire un relais chez Argitrans. Il faut deux fourgons et elle descendra avec un couple d'amis qui font le même boulot. Elle me demande juste le nom des villes à traverser. Chalon sud, Montceau les Mines, Guéret, Angoulême, Bordeaux, Bayonne et Irun. Elle l'a déjà fait une fois avec moi… Bon courage, ma puce, moi je suis bloqué au port.

Nous sommes lundi soir. Je trouve un restaurant en face du port.

Après le repas, je vais faire un tour en ville. Retour au fourgon. Sur le port, il n'y a que deux camions.

Pour ceux qui ne connaissent pas le port d'Igoumenitsa, c'est juste un grand parking avec une rampe en béton où les ferries accostent. Au bord de l'eau, des petites cabanes à sandwiches, des terrasses de buvettes et des chiens partout. Dans toute la Grèce, des milliers de chiens sont abandonnés se débrouillant comme ils peuvent pour se nourrir. Un chien s'approche timidement de moi. A chaque fois que je veux lui tendre la main, il recule. Un chauffeur amusé, me regarde. Il me dit qu'il a déjà essayé sans succès. Je cherche dans mes réserves et trouve la tablette de chocolat de secours. Je lance un morceau. Ca marche. Le chauffeur essaie avec du jambon : Ca marche aussi. Nous avons un nouveau copain. Nous le baptisons Hunde. Il nous suit partout. Nous pouvons le caresser.

Du coup, je fais connaissance avec ce routier. Nous allons finir la soirée dans une des buvettes du port. Le patron se joint à nous. Et nous parlons une bonne partie de la nuit. Puis dodo.

Mardi matin

Le lendemain matin, soleil magnifique, le Grec à ouvert son échoppe de bonne heure et nous a préparé le petit déjeuner. Il tient à garder ses clients !

« Spétzial ! » Nous dit-il. En effet, café, jus d'orange, charcuterie, fromage etc.…

Je décide d'aller à la plage. Je pars me promener le long de la côte. Une balade en ville puis retour au parking. Quelques camions se sont garés et attendent le ferry. Mon copain le chauffeur a retrouvé ses potes. Le chien avec toujours avec nous. Il faut-dire qu'il est gâté.

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Le bateau arrive à la nuit tombante. C'est l'embarquement. Une grande cabine pour moi tout seul. Une douche s'impose. Il faut dire qu ‘à cette époque en Grèce, il n'y avait pas de toilettes ou de douches comme dans les autres pays d'europe. Durant la traversée, je fais la connaissance d'un couple du Québec. Des gens vraiment sympas ! Ils ont décidés de visiter l'Europe en camping car ! Ils me demandent beaucoup de renseignements sur la France, qu'ils comptent faire en dernier.

Mercredi Matin

C'est l'arrivé en Italie. Le débarquement, les bouchons de Bologne et la traversée de la Suisse pour rentrer en France. Je me met à regretter mes routes de montagne Grecques.

Voilà, mon premier voyage en Grèce est terminé. Jeudi matin, je serais à la maison. Je tiens à souligner la gentillesse de ces gens. J'ai refait trois autres transports. Et à chaque fois, j'ai retrouvé Monsieur « Spétzial » et le chien qui ma reconnu…