La journée avait bien débuté pour Jean-Philippe, chauffeur depuis 26 ans, dont 13 dans son entreprise actuelle. Après avoir vidé un complet de chocolats à Wancourt dans le 62, il recharge sa semi à destination de la région parisienne avec des produits frais à Carvin. Une journée bien remplie, comme d'habitude. Il est déjà 21h, les parkings vers Paris sont archi-pleins, il trouve une place sur l'entrée du parking de Maurepas (80) ou il peut dormir sans géner la circulation. Il se gare juste devant un citernier qui a entammé sa nuit depuis un petit moment.

Un soir banal, sur une parking banal.

Vers 22h, une patrouille de gendarmerie de brigade de Roye débarque et reveille les camionneurs à grands coups dans les portières pour qu'ils enlèvent leurs véhicules.

Jean-Philippe ainsi que le chauffeur de la citerne refusent de bouger les véhicules dans la mesure ou, le gendarme refuse de leur signer le disque car ils sont tous 2 au taf des heures et ne veulent pas se mettre en infraction, les etrangers, sans doute moins regardants, lèvent le camp sans broncher. Les arguments du gendarme mettent en avant le fait qu'il n'aime pas les camions, plutot qu'un argument purement securitaire ou de code de la route.

Le ton monte d'un cran lorsque le gendarme demande les 3 semaines de disques de Jean-Philippe. Mais celui-ci refuse toujours de bouger son véhicule. A la grande déception du gendarme, Jean-Philippe, un chauffeur serieux, n'a aucune infraction sur les 3 semaines précédentes, ni d'ailleurs depuis de nombreuses années. Le gendarme le menace maintenant d'appeller la fourière, et il est bien obligé de s'incliner, le gendarme tout sourire, lui fait bien comprendre que les camions n'ont rien à faire sur la route, mais devraient être sur le train. Face à l'autorité, Jean-Philippe se retrouve avec d'autres compagnons d'infortune en convoi, accompagné par les gendarmes en direction de l'aire d'Assevilliers distante de 10km. Les gendarmes ont fait ouvrir une barrière d'un parking reservé aux autocars, cette demarche aurait bien entendu été impossible pour un chauffeur seul... Que dire de la sécurité, si un car rempli d'enfants avait dû déposé ses voyageurs sur les voies de circulation du parking?

Ce qui est revoltant, c'est le traitement infligé aux routiers ce soir-là, juste par le fait d'un gendarme anti-camion, qui utilise son pouvoir pour regler des comptes personnels, la justice compte parmi ses rangs des gens de petite vertu? Ce soir-là, Jean-Philippe et le conducteur de la citerne ont écoppé de 135€ d'amende et perdus 3 points, les étrangers n'ont pas eu ce problème....

Une fois rentré chez lui, Jean-Philippe a rédigé un courrier adressé au ministère public d'Amiens, il aura reçu, 2 mois plus tard, une fin de non recevoir !