ANDRE GODELOUP

du volant à la caméra

 

 

Issu d'une famille de charpentiers, après mes études, je me suis tout naturellement orienté vers les métiers du bâtiment. Jusqu'en 1970 j'ai travaillé comme technico-commercial pour une société de constructions normalisées. A cette époque le préfabriqué a disparu, balayé par le retour en force de la construction traditionnelle. J'ai perdu mon emploi et bénéficiant d'un permis poids lourds passé pendant mon service militaire, j'ai décidé de faire chauffeur… provisoirement. Une période provisoire qui a duré 15 ans.

Pour passer du costard à la blouse à viande, d'un bureau confortable à une cabine de F88, il fallait s'accrocher ! Mais immédiatement j'ai aimé ce métier. D'abord 2 ans de national : Bretagne/Méditerranée en viandes pendues… la belle époque du dépotage, tout sur le dos. Le plaisir ou le désagrément de rouler à deux, beaucoup d'heures de volant, pas ou peu d'autoroute, pas de confort (F 88) mais une ambiance extraordinaire. J'ai appris le métier avec des durs à cuire, commandé par des patrons qui, parce qu'ils nous donnaient carte blanche, ne nous faisaient pas de cadeaux.

Juste un exemple: un dimanche matin à Sète, deuxième client sur 15 dans la semi, j'ouvre les portes… La penderie entière s'est décrochée du plafond et toutes les carcasses sont tombées. J'appelle le boss à Rennes… Sa réponse: "oui et alors ? Tu m'appelles pour que j'aille te donner un coup de main ? Non! Hé ben tu te débrouilles!". Alors je me suis débrouillé et c'était pas une mince affaire. Résultat pas de réserve mais une bonne facture de manutention pour nous aider à relever la penderie et la viande. Je reconnais que la réflexion de mon patron m'a donné envie de baisser les bras mais tout réfléchi, il avait raison. C'était comme ça pour tout le monde à l'époque et fallait faire avec. Aujourd'hui je l'aurais sans doute envoyé promener et à contrario les chauffeurs actuels placés dans le contexte de l'époque auraient certainement assumé eux aussi.

 

 

Dernier camion

 

Quoiqu'il en soit cette période de ma vie a sans doute été l'une des plus belles même si j'ai roulé tous les dimanches pendant également les 13 années d'international qui ont suivies. J'ai enfin connu le plaisir de rouler seul mais également le plaisir de retrouver les copains le dimanche bloqués quelques part en Italie. J'ai découvert et apprécié le confort du F 10.

Le port de la blouse à viande a été définitivement oublié mais restait toujours un grand nombre d'heures à passer au volant et toujours et encore cette ambiance extraordinaire d'entraide et de camaraderie. Ne pas perdre de vue qu'à cette époque cette ambiance était non seulement possible mais nécessaire.

 

Voyager c'est forcément découvrir et c'est aussi l'envie de partager avec ceux qui restent à la maison… Un bon moyen, la photo! Voilà comment je suis entré dans le monde de la communication. Des photos d'abord pour la famille ensuite des posters de camion pour les copains et finalement pour France Routes avec un texte. Encouragé par la rédaction je suis devenu journaliste itinérant, réalisant des reportages au fil des rencontres.

 

En 1987 France Routes m'engage comme pigiste. J'obtiens une carte de presse, je deviens le pilote d'essai du journal, je couvre les présentations officielles de nouveaux matériels et je continu à faire des reportages avec mes copains routiers. Par relations je réussi à pénétrer le monde des rallyes raids : Paris Dakar, Paris Pékin, rallye des Pharaons…

 

Reportage chez Ferrari

 

En 1993 je quitte le journal et je m'installe à mon compte, c'est la création de Godeloup Production avec pour activités la réalisation d'un magazine vidéo en VHS : Mondial Trucks. Le support VHS est coûteux et difficile à diffuser enfin le nombre des ventes est insuffisant pour attirer les annonceurs. Et pourtant le contenu est exceptionnel : 1 heure d'images pour une dizaine de reportages tournés dans le monde entier. Ce produit coûte trop cher à réaliser et il nous faut en cesser la production.

 

En 2000, MotorsTV et ensuite AB Moteurs me demandent de produire et de réaliser une émission de télé sur le monde du camion, c'est respectivement Mondial Trucks TV et Trucks Vision.

Les particularités des chaînes thématiques (abonnement et horaires) ne permettent pas à nos émissions d'obtenir le succès espérer. Faute d'annonceurs il nous faut renoncer à poursuivre.

 

Pour communiquer, il nous restait une solution : Internet !

Depuis 2 ans la progression du site TruckEditions est constante et nous rencontrons un franc succès. La souplesse de mise en ligne et le libre accès par les internautes font de ce média un support idéal d'informations et de communications.

Au Cap Nord, Cape to Cape Renault Trucks

C'est désormais avec Trukeditions.com que Godelouprod va continuer à communiquer avec et pour les conducteurs routiers.

En Hélico au Cap Sud