Un tour au Portugal

avec Phil26

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En 1995, je reçois un coup de fil de Corinne, ma chef de l'époque, pour un rechargement dans le 34 pour Porto. Un complet de pommes. Au moment d'aller charger, le voyage m'est passé sous le nez, et c'est mon pote Kamel qui y a été, je me suis retrouvé en Allemagne. Je m'étais dit, pas grave, on ira un autre fois.

Les semaines, les mois, et les années ont passé, pour moi, le Portugal je ne pensais jamais y aller. Et puis, il y a quelques semaines, Stéphane me propose un tour au Portugal. Cette fois-ci, c'est du sûr, j'y couperai pas, et je n'ai aucune envie de laisser passer encore une fois mon tour. En plus c'est un long voyage, puisqu'il va mener tout au sud du Portugal.

J'ai passé donc mon week-end à essayer de voir comment j'allais m'organiser la semaine, en sachant que je n'avais pour seul gros impératif d'être à 9h du matin sur le circuit de Portimao, à Mexilhoeira Grande exactement, soit avec mes étapes à 2100km de la maison. Et c'est donc comme ça que je suis parti avec quelques indications données par Arthur et mon pote Alain, plus d'autres renseignements donnés par mon ami Lisbonais : Jorge.

C'est une météo exécrable qui me suivra tout au long de la traversée de l'Espagne, et par miracle le soleil revient un peu avant la frontière. Les dernières stations services espagnoles sont remplies de camions qui font la queue aux pompes, pas besoin d'être un grand economiste pour comprendre qu'au Portugal, les prix des carburants y sont plus élévés. Enfin, je vois pointer Vilar Formoso. J'avais souvent entendu parler de cet endroit, et voilà, c'est fait, j'y suis passé. Pas d'arrêt ici, car je suis trop impatient de decouvrir les routes Portugaises, alors j'enquille la direction de Viseu-Porto. Malgré le fait que j'avais préparé mon itinéraire, j'avais pas prété attention aux noms des villes intermédiaires, il y a là, des tas de noms dont j'avais jamais entendu parler. D'emblée, je découvre un pays qui à l'air moins riche, plutôt agricole, donc, suivant les conseils de Jorge, je stoppe à la station BP juste avant Guarda. Les filles de la station sont toutes petites, il n'y a personne au comptoir, alors je peux deguster tranquilement un excellent café pas cher en plus. Il y a là, 3 douches, une HS, une dont le pommeau a disparu, reste la 3e qui fonctionne, le bac à douche est propre, par contre tout autour c'est franchement dégueulasse, 2€ quand même.


Le ciel se dégage à l'approche du Portugal

On a le choix!

Enfin!

Changement de panneaux.. Et de destinations

1ere aire Portugaise

Bonjour le panorama

 

Je refais le point sur la carte, regarde ce que dit le GPS, j'ai les heures pour aller à Lisbonne. A peine sur la bonne route je sens les ennuis arriver, il y a un tunnel plus loin, interdit aux plus de 4m50, mais surtout, interdit ADR. Donc, bête et discipliné je sors en quête d'un éventuel panneau de déviation ADR. Il n'y a rien, je me gare donc à l'arrache en warning re-étudier la carte. J'angoisse un peu de faire une boulette, et puis, je me lance, coup de bol, il n'est pas obligé de traverser Guarda par le centre comme le dit ma carte, pourtant récente. Le GPS lui, n'arrête pas de me dire de faire 1/2 dès que possible! Ah c'est encourageant! De plus, sur la route ce sont les destinations proches qui sont indiquées, l'hopital, la gare, mais Lisbonne, c'est loin!! J'ai bien mis 10km à comprendre que IP2=N18, il faut tout deviner ici...  Quoi qu'il en soit, je suis epoustouflé par le paysage sauvage une fois sorti de la ville de Guarda, la route n'est pas très large, mais il y a pas mal de bons petits parkings pour apprecier le paysage. 15km plus loin, je peux reprendre la voie rapide, mais trés longtemps, puisqu'il y a une autre sortie obligatoire à cause d'un tunnel, là par contre, la route est bien plus étroite, il y a des villages charmants à traverser mais en ADR, je me demande si c'est bien raisonable. Heureusement, le trafic est trés calme, je suis à la fois déçu et soulagé de reprendre la 4 voies au bout de 20km. L'hiver par ici ça doit être hardos, Guarda étant à plus de 1000m d'altitude.


Bien que le décor soit sauvage et somptueux, je n'éprouve pas de sentiment d'éloignement de chez moi, c'est un peu comme si on avait élargit le sud de l'ardeche de 1000km, à ditance égale, je pourrais être presque en Ecosse, et là, je sais que je serais depaysé. Mais, je vous rassure, je ne crache pas dans la soupe, ici, il n'y a pas de M25 à traverser!!!

Interdit ADR...

Pause photo sur la N18

Jolie, mais pas très large...

idem

 

Une chose est frappante, c'est les denivellés qu'il peut y avoir sur la route, ça monte trés fort et ça descend pareil, il y a interet à avoir des freins et des cheveaux, pourtant, la grande majorité des routiers Portuguais roulent avec du matériel d'occasion importé de l'Europe du Nord, le camion de référence c'est le Scania 113, 143, Volvo Fh12, voire F12. On voit aussi beaucoup de camions de moyen tonages d'origne d'asie du sud est, et quelques camions plus haut que long, il y a des chargements qui rappellent le maroc! Au plus on s'enfonce dans le pays, au plus on se rend compte que l'activité économique est réduite, on ne voit pas d'usines, seulement des petits ateliers, il y a bien quelques supermarchés, ou zones commerciales pour nous rappeler quand même qu'on est en économie de marché. Par contre beaucoup d'activité sont concentrées sur Lisbonne, les premières ZI apparaissent à une trentaine de kilomètres avant d'arriver en ville.

Le parcours de la frontière à Lisbonne s'est donc effectué essentielement sur de la 4 voies, gratuite jusqu'à Entroncamento (ou il y a un Leclerc à la sortie ouest de la ville), ensuite, il faut payer l'autoroute jusqu'à Lisbonne. On peut payer par Shell ou CB, par contre il vaut mieux eviter de faire sa coupure de 9h sur l'autoroute, il y a une surtaxe en sortie. Je me suis donc retrouvé en fin de soirée à Lisbonne, bien stressé de me perdre ou de faire une connerie. Dans mon imagination, j'allais me poser au port, donc pas très loin du centre, mais finalement, une fois en place, j'ai pas bougé. D'abord j'étais un peu fatigué, et puis le coin ne m'avait pas l'air trés sûr.


Presque plus haut que long

C'est presque qu'aussi joli que l'Ardèche LOL

 

 

Une fois mes formalités administratives terminées, je peux partir livrer mon client à Lisbonne. J'ai peu être bien fait de ne pas broncher cette nuit, puisque le chauffeur espagnol de chez DHL devant moi, s'est fait dévaliser cette nuit. Pour aller chez le client à Benfica, je dois traverser la ville, mais l'itinéraire n'est ps à la gloire du pays, ce n'est qu'une succession d'HLM, la livraison, elle s'effectue chez un tout petit client en ville, pas de ZI, dommage. Je ne boude donc pas mon plaisir puisque j'ai tout mon temps, toute la journée pour faire les 250km qui me séparent du circuit. Il y a en plus une heure de décallage horaire ici, ce qui fait qu'à 11h je quitte la ville. Dès que je le peux, je quitte l'autoroute et je descend par l'IC1 qui longe l'autoroute. Les villages que je longe sont un peu à l'abandon, et pourtant, c'est vraiment beau, ça sent le sud. Tout le long je croise une noria de camions chargés d'ecorces de chènes liège, j'ignore le temps qu'il faut pour en charger un, en tous cas, le resultat est autant magnifique que typique. Quelques prostitués sont cachées sous les arbres, mais bien moins qu'en Espagne ou elle remplacent avantageusement les bornes kilométriques.

 

Le Pont Vasco de Gama

Les Docks de Lisbonne

Traversée de la capitale

Idem

Livraison dans une rue trés étroite, je peux pas accrocher, j'ai oublié mes constats

 

IC1

 

La nationale est en 2*1 voies sauf dans les côtes ou il y a une voie lente, et attention, quand l'automobiliste portugais double, il fait pas semblant. D'autant plus que la police est relativement absente, ce qui pour ma part, ne me dérange pas outre mesure, je roule zen en écoutant une bonne radio "Antena3" Rock n Roll à souhaits. Au niveau d'Alcacer do Sal, il y a des tas de camions d'arretés, j'ai donc décidé de tenter le routier local, j'ai donc posé mon 440 full equiped le long des F12 et 143, bizarement chacun enviait l'autre. Si j'avais sû parler portugais, j'aurai demandé de me faire préter un 143 juste pour 20 minutes, mais non, pas moyen. Au resto j'ai quand même galéré, à lire la carte, c'est facile, mais à parler, c'est une autre paire de manches. Je me suis donc contenter d'essayer de comprendre la conversation des autres companeros tout en jetant un oeil sur les infos à la télé. Au menu, délinquance à l'école, insécurité, politique ect, je ne sais pas si ça vous rappelle quelque chose... Ah et puis j'ai vu une pub LIDL, oui, ils font de la pub à la télé le spot est simple, chez Lidl tu remplis ton chariot avec plus de choses mais pour le même prix, par contre ils ont oublié de préciser que c'était de la merde dans le chariot. Pendant que Lidl fait de la pub à la télé, dehors il y a des marchands de fruits et légumes le long de la route, et les produits ont l'air trop bons.

 

Culture du chêne liège

 

Un petit village qui meurt

 

Il y en a qui ont des mains de jardin, ici, ils ont des cigognes

 

 

Je ne sais pas vous, mais on dirait vraiment les panneaux anglais

Paysage pelé

 

Ma dernière étape me fera donc traverser des paysages toujours plus desertiques, peu d'arbres, et l'herbe est marron, c'est assez bizarre, moi qui me plaignait de ne pas être depaysé, sur cette dernière partie de parcours, j'en prend plein les yeux, les villages autour paraissent de plus en plus pauvres, il n'y a même pas de Lidl à moins de 100km, c'est pour dire. Les routes perpendiculaires sont pour la plupart étroites et défoncées, mieux ne vaut pas s'écarter trop de la nationale donc. Une fois près de la cote, le paysage change à nouveau radicalement, l'architecture et les couleurs des maisons est magnifique, il y a des couleurs chaudes et originales qui se marient parfaitement avec le décor, les palmiers. Enfin, j'arrive à Mexilhoeira Grande, tout près de Lagos de là ou sont partis les plus grands explorateurs du pays...


 

Maison de berger?

Un quartier de Portimao

 

La Desolacion

 

Terminus!

Tout le monde descend!