LE TRANSPORT DE

BOIS DE CHAUFFAGE

par Cuicui (Chris39)

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Après presque 20 années passées sur les routes d’Europe, principalement Allemagne et Bénélux, l’occasion de changer d’activité s’est présentée. J’ai donc quitté en partie le bitume pour « salir » un peu plus les roues. J’ai rejoint l’entreprise TSC à Commenailles dans le Jura. Je transporte désormais du bois de chauffage depuis les belles forêts jurassiennes (je ne suis pas chauvin ….) mais aussi celles de Haute-Saône, de Cote d’Or, de Saône et Loire, du Doubs, de Haute Marne et des Vosges jusqu’aux grossistes et quelques particuliers. Ces Clients se situent principalement en Savoie, Haute Savoie, Isère, Vallée du Rhône, Région Marseillaise et Côte d’Azur. Je suis donc en « privé » où l’activité principale de TSC reste le négoce de bois de chauffage, le transport restant secondaire.

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Il m’a donc fallu apprendre beaucoup de choses en ce début d’année 2010: conduire en « marche à recul » un camion remorque traditionnel (en marche avant c’est la pied !) se déplacer sur les sommières pas toujours pratiquables ou escarpées. Mais le plus long et le plus difficile reste pour moi le maniement de la grue pour charger et décharger. Ça ne s’apprend pas dans les livres, il faut pratiquer pour maîtriser la bête et surtout le ballant du grappin. La conduite d’un véhicule chargé de bois (hauteur et ballant) reste aussi très spéciale. Cela demande beaucoup d’attention en particuliers sur sol meuble. On se fait peur plus d’une fois, mais je n’ai encore rien versé! Je touche du bois…

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Quelques notions en hydraulique sont nécessaires afin de pouvoir se dépanner en cas de problèmes avec la grue. Ce sont surtout les flexibles qu’il faut savoir changer. Il arrive quelques fois de les accrocher dans les branches ou de buter le grappin en tapant le chargement. J’ai un stock de raccords et de flexibles dans un coffre ainsi que l’outillage nécessaire. On y trouve également une tronçonneuse utilisée pour les grumes que je dois couper afin de pouvoir les charger sur le camion remorque.

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Je suis resté en formation et en double avec Sylvain, mon chef, pendant plus de 2 mois. Il m’a donné les bases fondamentales de ce métier bien particulier. Cela m’a permis de faire connaissance avec ses principaux clients. Un contact vraiment différent de ce que je connaissais sur la route auparavant. Dans ce milieu, pas ou très peu de grincheux, pas de gardien d’usine mal luné, pas de chef de réception pointilleux, voire incorrect. Pas non plus de cariste que te dit : J’te viderai quand j’aurai le temps… ». C’est moi le cariste pour charger et livrer. J’ai toujours le bon numéro de commande et jamais de palettes avec des cartons « un peu » abîmés à la livraison. Un café offert, voire même quelques fois un repas prolonge la livraison dans la convivialité. Je trouve cette mentalité très différente et très appréciable.

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Mais c’est aussi un travail très physique, (Sweden pourra vous le dire !!), avec un inconvénient majeur: les intempéries, je n’ai jamais autant regardé de si près Evelyne Délhiat, non pas pour ses tenues affriolantes mais pour ses prévisions météorologiques. Eh oui, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, qu’il fasse -15° ou +35°, il faut monter sur la grue. Il en existe avec cabine, Webasto et Clim (t’es au courant Sylvain…). J’ai le siège chauffant, c’est déjà bien mais il me manque les pédales chauffantes mais ça n’existe pas. Avis aux inventeurs….
Voilà les grandes lignes de ce métier.


 

Passons au matériel avec quelques détails :

Porteur :
- VOLVO FH 16-phase 3 6 x 4 580 ch, cabine Globetrotter
- Boîte I shift, gros châssis 8 mm, gros réducteurs + ralentisseur
Véhicule reçu à 120 T sous l’article R48
- Freins à tambours, suspensions à lames, blocage différentiels + inter ponts
- Grue en Z Loglift 165 ZT 93 avec grappin à billons (différent du grappin à stères)

Remorque :
- Fruehauf (qui commence à vieillir),
- suspensions à lames
- freins tambours
Poids à vide : 24 tonnes environ l’ensemble

Pourquoi les camions d'bois roulent souvent avec les gyrophares ?
Une dérogation a été accordée aux véhicules transportant des bois ronds (qui n’ont subit qu’un simple tronçonnage) de rouler au-delà des poids imposés par le code de la route. Ceux-ci doivent être équipés d’un essieu avant 9 T, de 2 gyrophares à l’avant et à l’arrière.
Des arrêtés préfectoraux, un peu, compliqués parfois, réglementent la circulation des « marchands de bois ». Je ne m’étendrai pas sur les détails techniques des véhicules qui comportent 5 essieux et qui peuvent circuler à 48 tonnes, ceux à 6 essieux ont droit à 57 tonnes, sauf modifications récentes.

Je tiens à remercier mon ancien collègue Guy qui a passé une journée avec moi pour réaliser ce reportage. Guy, je te souhaite bon vent pour la suite.

CUICUI

ma pomme au volant

Haute-Loire, me voilà

je dessangle le chargement

 

 

 

je cube le chargement en présence du client

 

première ascension de la journée

 

dépliage de la grue dite en Z

 

(vous comprenez j’espère)

 

 

 

 

je pose bien les morceaux entre 2 lignes blanches, dans le bon sens,

 

comme dans les bonnes bases de la grande distribution !

 

 

personne a le vertige ?

 

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les 2 bras et les 2 jambes bien occupées

 

 

 

 

 

 

 

ils sont tombés tous seuls chef… mais pas du bon côté

 

 

 

je fais un peu de place

 

 

 

je trouve que c’est bien empilé, pas vous?

 

 

2 pauvres animaux ont fait connaissance avec mon pare-choc : condoléances à paf le chien et bambi le chevreuil…

impressionnant !

 

 

 

 

 

 

 

un p’tit coup de balai : c’est mieux pour ceux qui me suivent en repartant

J’te mets ça dans la poubelle ?

 

 

 

 

 

 

la grue en position retour à vide direction le Jura

 

 

 

 

ne pas oublier d’alimenter la cavalerie …

 

 

 

Poster France route de l’année 2010

 

 

 

perdu en pleine zone industrielle à la recherche de mon client.

 

 

 

ça y est, je l’ai trouvé, le protocole de sécurité signé avec moi-même, le chargement peut commencer

 

 

1er grappin contre les ranchets à l’opposé de la pile de bois

 

3ème grappin : principe du chargement « en escalier »

 

il faut aligner au mieux les morceaux

 

 

 

plutôt fier de moi

 

 

 

 

 

début de la 2ème pile : y a un rebelle dans le tas

j’ai cassé le porteur et la remorque pour aligner le bois sur le côté

 

bien sûr je descends de temps en temps de mon perchoir pour ranger les plus récalcitrants.

 

4 sangles : 2 en long, 2 en travers viennent arrimer le chargement

 

 

 

YES!

j’attaque le porteur

 

je tape le chargement pour mettre en place les morceaux sur le dessus

et sur les côtés : attention aux flexibles

 

 

 

 

 

ça dépend, ça dépasse!

 

 

 

belles couleurs vers chez moi, pas trop de goudron!

 

 

 

repliage de la grue en Z. Il faut la mettre en appui jusqu’à pouvoir la mettre dans l’autre sens

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2ème point de chargement en porteur après avoir décroché la remorque

si un jour vous vendez du bois à un marchand, pitié, ne l’empilez pas comme ça ! Il faut défaire à la main les piliers. N’est-ce pas Guy ? Encore merci.

Au milieu de l’avenue de l’industrie,aux heures de pointe….

 

une petite halte pour dire bonjour aux grenouilles et carpes de l’étang. Pas de doute,nous sommes bien en Bresse.

 

 

 

 

»Moi j’vous dis que c’est du bon matos. N’est-ce pas Sweden ?

 

Je raccroche ma remorque et direction…

 

la Cote d’Azur.

 

 

 

Et oui,si vous mangé des pizzas ou

 

du pain cuit au feu de bois pendant vos vacances,

 

c’est grâce à Cuicui. Merci qui?

 

bien sur pendant le trajet, il faut jeter un œil en permanence sur le chargement pour éviter de perdre un morceau…

 

Je dois remonter le mettre en place, animation vacances assurée par moi-même sur le parking.

 

le camion d'un confrère

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques rayures dues aux branches, cela se paye de vouloir charger à l’ombre…

 

 

 

 

 

 

Manutention de grumes au dépôt qui vont passées dans le combiné sciage-fendage pour ressortir en bûches par le tapis roulant.


Tu crois que je passe à la tirelire?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les camions de mes collègues