FORMATION PERMIS C

par Bilou49

 

 

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Camions AFA


Désireux de devenir chauffeur routier, j'ai passé mon permis C « sec » le 22 juin 2011, après deux semaines de formation. On appelle « sec » le permis passé en dehors d'une formation diplômante comme le CAP/BEP ou le titre professionnel.

J'ai suivi la formation chez AFA Formation, à Brain sur l'Authion (49). La piste se trouve à Saint Barthélémy d'anjou, sur la route entre Angers et Saumur, à la sortie d'Angers. Très bonne ambiance, moniteurs très sympa, qui connaissent bien leur job et le font bien, du moins, c'est mon avis. Les camions, porteurs et tracteurs, sont tous des Scania. Les cars aussi (Irizar). Je vais essayer de vous décrire comment s'est déroulée ma formation.

L'EXAMEN

 

Il est important pour comprendre comment se passe la formation, de comprendre comment se passe l'examen. Il est constitué en deux parties : Le plateau et la circulation (comme pour le permis moto).

Le plateau consiste à répondre à des questions écrites et orales, à faire les vérifications de sécurité du camion et à manœuvrer entre des plots à allure lente, sur une piste. Les questions écrites doivent être répondues en moins de 6 minutes, le tour de vérifications en moins 15 minutes et les manœuvres en moins de 5 minutes. Chaque faute est sanctionnée par la perte d'un certain nombre de points, selon l'erreur. Si on a 15 points ou moins de 15 points de pénalité, on a droit à trois essais pour l'épreuve en circulation. Si on a 16 ou 17 points de pénalité, on a droit à un essai en circulation. A partir de 18 points de pénalité, on est recalé, il faut repasser l'épreuve.

La circulation consiste, après une vérification rapide, à conduire sur route et à montrer à l'inspecteur que l'on a bien saisi tout ce qu'implique la conduite d'un véhicule lourd (c'est un peu le même examen que pour le permis B (voiture)).

 

LE PLATEAU

 

Questions écrites : Il existe un « package » de 200 questions écrites. Le jour de l'examen, on tire au sort une fiche de 10 questions, et on a 6 minutes pour y répondre. Les réponses sont toujours oui, non, vrai, faux, ou une valeur. Exceptionnellement, il est demandé une réponse «texte» de quelques mots. C'est simple, il suffit d'apprendre les 200 questions et réponses par cœur.

 

Ex : une fiche de 10 questions

 

Et une fiche de 10 réponses

Livre Transport Marchandises, il a cette tête-là quand il est édité par les Codes Rousseau

 

Chez AFA formation, nous avons été pendant deux jours avec un formateur en salle. Nous avons parcouru les 200 questions, et il a nous a donné les explications, les règles, ses conseils etc… sur chacune des questions. Ensuite, pendant le reste de la formation, nous répondions à 100 questions chaque matin. Si on faisait des erreurs, le moniteur prenait 5 minutes pour expliquer les points à éclaircir. Pendant ces deux jours, nous avons abordé tous les points réglementaires : tonnages, temps de conduite et de repos, vitesses etc.

Toutes les réponses à ces questions se trouvent dans le livre « Transport de Marchandises ». Je ne l'ai pas ouvert, pas le temps. On a bachôté les 200 questions. Je le lirai au calme après les formations, car il contient quand même des informations importantes, notamment toute la RSE…

 

LE TOUR DE VERIFICATION

 

Il faut montrer pendant ce tour de vérifications que l'on est capable de vérifier que le camion est dans un état satisfaisant pour prendre la route. On vérifie (ou on montre que l'on sait comment vérifier) les feux, les niveaux, la charge, les circuits d'air, les pneus etc…

Encore une fois, c'est du « par cœur ». Avec pour avantage d'avoir un camion devant soi, il suffit de « lire » le camion pour ne rien oublier. On commence par l'extérieur : feux, bâches, rétroviseurs, charge, portes, bouteilles d'air etc… et à l'intérieur on va vérifier les papiers, le disque, les assistances, les freins. On va aussi vérifier les niveaux, pressions affichées au tableau de bord, et on va régler sa position de conduite. Bref, en 15 minutes, c'est jouable, il faut aller vite et ne rien oublier. A force de répétitions, ça doit devenir un automatisme.

Pendant le tour de vérif, l'inspecteur peut demander l'utilité et l'utilisation de n'importe quel instrument au tableau de bord. »

 

« Mais c'est quoi tous ces boutons ?!?!

LES QUESTIONS ORALES

 

Exemple de fiche

A l'issue du tour de vérifications, on reste dans le camion avec l'inspecteur et on passe à l'épreuve redoutée par tous les candidats : l'interrogation orale. Il s'agit de tirer au sort une fiche parmi 20.

Sur chaque fiche, on retrouve trois thèmes : sécurité, signalisation, mécanique.

Le plus facile, c'est la signalisation : il suffit de dire ce que signifie le panneau.

 

Pour la sécurité, pas le choix, il faut apprendre les statistiques, les techniques, les méthodes expliquées dans le bouquin.

Pour la mécanique, idem, il ne faut rien oublier de ce qui est dit dans le bouquin. Et si on comprend comment ça marche, c'est encore mieux.

On peut voir sur la couverture la présentation des fiches de l'inspecteur que l'on tire au sort.

Pour ma part, j'ai travaillé ces fiches chez moi, le soir. Lecture, relecture, apprentissage des statistiques. Et pendant la journée, pendant qu'un collègue prend le camion pour s'entraîner à

la manœuvre, on s'entraine en tirant des fiches au sort. On se corrige entre collègues.

 

 

Le bouquin, chez les Codes Rousseau, c'est celui-ci

 

LA MANOEUVRE

 

Exemple des 6 circuits possibles pour un véhicule de 11 à 12m.

Il existe 6 circuits différents pour la manœuvre. Un circuit est tiré au sort par le premier candidat de la journée, et tous les autres candidats passeront sur ce circuit. Il faut mener le camion d'un bout à l'autre du circuit, en passant dans des « portes » matérialisées par des quilles.

Le but est de traverser le circuit sans faire tomber une seule quille, et d'arrêter en fin de parcours les roues arrière du camion sur une barre de stop. La piste fait 100m de long sur 7 m de large. Toucher ou faire tomber une seule quille est éliminatoire.

 

Avant ça, on mène le camion en marche avant à travers les mêmes portes, avec l'inspecteur à côté de soi.

On peut faire tomber une quille, la marche avant ne compte pas dans la manœuvre, mais c'est vraiment pas conseillé ;-)

Quand le plateau est validé, on peut passer l'épreuve de circulation.

 

Positionnement du camion avant la manœuvre en marche arrière.

Pour la circulation, en premier lieu, il faut se familiariser avec la boite de vitesses. Ce n'est pas facile ! Il y a les vitesses « petites » et les « grandes », et les étages. Le levier de vitesses n'a que 4 positions, 3 vitesses avant et une arrière, et on a pourtant 12 vitesses !! Pour se familiariser à la boite de vitesses, rien de tel qu'une nationale jonchée de ronds points tous les 2 km !

Une fois qu'on s'est familiarisé avec la boite de vitesse, il faut se familiariser au gabarit. C'est à ce moment que le moniteur s'amuse à nous entrainer dans des routes de campagne d'une étroitesse hallucinante !! On croit qu'on pourra jamais croiser un vélo sur cette route, jusqu'au moment où on se retrouve face à un tracteur attelé à un gros plateau plein de paille. Et puis bah… ça passe !!

Quand on s'est familiarisé avec le gabarit, il faut se familiariser avec le positionnement sur la chaussée et les porte-à-faux, et pour ça, rien de tel que le centre ville ! Tourne-à-gauche, tourne-à-droite, prendre large pour entrer dans les rues étroites, surveiller le porte à faux du côté extérieur au virage etc…

A l'examen de circulation, il faut bien surveiller tout ça ! Et puis évidemment, ne pas oublier les clignotants à l'approche des ronds-points, les contrôles rétro et tout ce qui nous a déjà embêtés au permis B !

 

CONCLUSION

 

Je suis content d'avoir eu mon permis C si vite : deux semaines et deux jours. Cependant, je ne me leurre pas sur la qualité de la formation. J'ai appris à passer le permis de conduire. Et il n'y a aucun doute que sur ce point, la formation a été bonne, j'ai eu mon plateau et ma circu du premier coup.

Mais niveau expérience, je suis à 0. J'ai manœuvré entre des quilles qui tombent toutes seules et qui n'abiment pas le camion, j'ai appris à changer une roue, mais je ne l'ai pas fait, j'ai appris à lever la cabine, mais je ne l'ai pas fait, j'ai appris à faire les niveaux, mais je ne l'ai pas fait et je dois cumuler 5h de conduite sur route, pas plus. Je comprends mieux pourquoi les routiers expérimentés disent (pour certains) que quand tu sors des permis secs, tu ne sais pas conduire. C'est un peu mon sentiment. Je crois que je vais apprendre sur le tas…

Mais je suis quand même super heureux de pouvoir enfin conduire des « Rô Kâmions » tout seul !!