LE BOULOU/BETTEMBOURG

Transport du 3ème millenaire, conditions de travail du moyen âge

par Phil26 - Photos Sweden

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Après de longues années de gestation, le ligne de ferroutage entre Le Boulou et Bettembourg a vu le jour en 2010. Des trains d'un genre nouveau chargent 18 semi-remorques en provenance d'Espagne à destination du nord de l'Europe et vice versa. La caisse des dépôts ainsi que l'omniprésent groupe Vinci en sont les principaux actionnaires.

Ce projet a vu le jour avant tout au regard des perspectives de trafic PL alarmantes. Bien que la crise de 2008 ait engendré une chute spectaculaire du trafic entre le sud et le nord de l'Europe. Parrallèlement cette ligne est passée d'un départ par jour au quadruple, en voici les raisons. Les transporteurs profitant de prix attractifs, autour de 650€ par remorque pour un trajet long d'un peu moins de 1000km, cela reste avantageux. Il arrive même à certains transporteurs de faire circuler des remorques vides afin d'obtenir des tarifs plus avantageux encore sur le nombre des rotations.

Au résultat, cette autoroute ferroviaire, compte pour trés peu dans la baisse du nombre de camions, si on fait le calcul de 72 camions dans un sens par jour, sur 1000km, ça fait 7 camions en moins tous les 100km. Impressionant non? On peut dire qu'on est loin du but du projet initial !

Sur le papier, la formule est séduisante pour les politiciens et les écolos, qui en premier lieu feraient meiux de se poser la question du pourquoi y a-t-il autant de camions. Mais ce n'est pas le sujet... Concrètement, le système est trés simple, les principaux clients de ce service sont de grosses entreprises, espagnoles pour la plupart. Un attelage part d'Espagne, le chauffeur laisse sa remorque au Boulou, la remorque monte sur le train et est récupérée à Bettembourg par un autre Espagnol qui va la livrer, la recharger et la ramener à Bettembourg, c'est génial non ?

Maintenant faisons un petit zoom sur le faisceau de voies de Bettembourg. Le site s'étend sur 12,45 hectares, il y a en tout 1400m de voies de reception, 4 tracteurs jockeys, et un système de sécurité high tech qui prend des photos des camions pénétrant sur le site pour une sécurité optimum, bravo!

Le bureau high tech des entrées

Au bout de quelques rotations, les chauffeurs espagnols doivent respecter leurs coupures de 9h il va de soi, mais aussi, celles du week-end. Il doivent donc patienter sur le site de Bettembourg jusqu'à l'arrivée de la remorque qui leur sera attribuée. Il arrive aussi que les trains soient en retard. La procédure est simple, lors d'un retard, l'exploitant est averti par mail, mais jamais on ne peut savoir à quelle heure le train arrivera avec précision.

Petit détail amusant, il arrive parfois que le train soit bien en gare de Bettembourg, mais c'est un autre mécanicien qui prend en charge celui-ci jusqu'au terminal, et là aussi, il faut donc attendre, c'est une organisation presque comique si elle n'en était pas lamentable pour les conditions de vie des chauffeurs qui poireautent. Bien sûr personne ne s'en vante tellement c'est risible. Aucun dédommagement n'est prévu bien entendu.

Pendant ce temps, 9h... 11h... 24h... 45h.... les conducteurs patientent sur le terminal high tech de Bettembourg. On peut parfois compter une centaine de tracteurs décrochés en attente, à cheval sur les trottoirs du terminal, parce que oui bien sur, on a oublié le parking extérieur !

Sur l'ensemble du site, on compte environ 0 douche, et 2 chiottes chimiques provisoires de chantier. Voilà pour les conditions d'attente.

....

Empilés comme du bétail

Les super WC

Comment respecter l'environnement, quand on est soi-même pris pour un déchet

Le village se trouve à 1km, pratique pour faire les courses en hiver

Oh bien sûr, une fois passé la barrière du terminal, il y a une jolie salle de pause avec cette fois-ci des toilettes qui sentent la lavande, des machines à café, mais c'est reservé aux employés car ils sont syndiqués.

Les routiers espagnols eux sont bien entendus immatriculés RO-BG pour la plupart, donc tout le monde s'en fout, on peut bien faire quelques menues économies... Certains ont bien essayé de se rebeller et d'aller squatter les parkings d'autoroute voisins, mais ils se sont fait sortir, circulez, y a rien à voir !

Des projets de lignes similaires sont dans les cartons, ce petit topo vous met juste à l'aise sur vos conditions de travail de cerf du 3ème millenaire !

	LE BOULOU/BETTEMBOURG Transport du 3ème millenaire, conditions de travail du moyen âge par Phil26 - Photos Sweden
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Après de longues années de gestation, le ligne de ferroutage entre Le Boulou et Bettembourg a vu le jour en 2010. Des trains d'un genre nouveau chargent 18 semi-remorques en provenance d'Espagne à destination du nord de l'Europe et vice versa. La caisse des dépôts ainsi que l'omniprésent groupe Vinci en sont les principaux actionnaires. Ce projet a vu le jour avant tout au regard des perspectives de trafic PL alarmantes. Bien que la crise de 2008 ait engendré une chute spectaculaire du trafic entre le sud et le nord de l'Europe. Parrallèlement cette ligne est passée d'un départ par jour au quadruple, en voici les raisons. Les transporteurs profitant de prix attractifs, autour de 650€ par remorque pour un trajet long d'un peu moins de 1000km, cela reste avantageux. Il arrive même à certains transporteurs de faire circuler des remorques vides afin d'obtenir des tarifs plus avantageux encore sur le nombre des rotations. Au résultat, cette autoroute ferroviaire, compte pour trés peu dans la baisse du nombre de camions, si on fait le calcul de 72 camions dans un sens par jour, sur 1000km, ça fait 7 camions en moins tous les 100km. Impressionant non? On peut dire qu'on est loin du but du projet initial !
Sur le papier, la formule est séduisante pour les politiciens et les écolos, qui en premier lieu feraient meiux de se poser la question du pourquoi y a-t-il autant de camions. Mais ce n'est pas le sujet... Concrètement, le système est trés simple, les principaux clients de ce service sont de grosses entreprises, espagnoles pour la plupart. Un attelage part d'Espagne, le chauffeur laisse sa remorque au Boulou, la remorque monte sur le train et est récupérée à Bettembourg par un autre Espagnol qui va la livrer, la recharger et la ramener à Bettembourg, c'est génial non ? Maintenant faisons un petit zoom sur le faisceau de voies de Bettembourg. Le site s'étend sur 12,45 hectares, il y a en tout 1400m de voies de reception, 4 tracteurs jockeys, et un système de sécurité high tech qui prend des photos des camions pénétrant sur le site pour une sécurité optimum, bravo!
Le bureau high tech des entrées	Au bout de quelques rotations, les chauffeurs espagnols doivent respecter leurs coupures de 9h il va de soi, mais aussi, celles du week-end. Il doivent donc patienter sur le site de Bettembourg jusqu'à l'arrivée de la remorque qui leur sera attribuée. Il arrive aussi que les trains soient en retard. La procédure est simple, lors d'un retard, l'exploitant est averti par mail, mais jamais on ne peut savoir à quelle heure le train arrivera avec précision. Petit détail amusant, il arrive parfois que le train soit bien en gare de Bettembourg, mais c'est un autre mécanicien qui prend en charge celui-ci jusqu'au terminal, et là aussi, il faut donc attendre, c'est une organisation presque comique si elle n'en était pas lamentable pour les conditions de vie des chauffeurs qui poireautent. Bien sûr personne ne s'en vante tellement c'est risible. Aucun dédommagement n'est prévu bien entendu.
Pendant ce temps, 9h... 11h... 24h... 45h.... les conducteurs patientent sur le terminal high tech de Bettembourg. On peut parfois compter une centaine de tracteurs décrochés en attente, à cheval sur les trottoirs du terminal, parce que oui bien sur, on a oublié le parking extérieur ! Sur l'ensemble du site, on compte environ 0 douche, et 2 chiottes chimiques provisoires de chantier. Voilà pour les conditions d'attente.
.... Empilés comme du bétail		Les super WC	Comment respecter l'environnement, quand on est soi-même pris pour un déchet
Le village se trouve à 1km, pratique pour faire les courses en hiver	Oh bien sûr, une fois passé la barrière du terminal, il y a une jolie salle de pause avec cette fois-ci des toilettes qui sentent la lavande, des machines à café, mais c'est reservé aux employés car ils sont syndiqués. Les routiers espagnols eux sont bien entendus immatriculés RO-BG pour la plupart, donc tout le monde s'en fout, on peut bien faire quelques menues économies... Certains ont bien essayé de se rebeller et d'aller squatter les parkings d'autoroute voisins, mais ils se sont fait sortir, circulez, y a rien à voir ! Des projets de lignes similaires sont dans les cartons, ce petit topo vous met juste à l'aise sur vos conditions de travail de cerf du 3ème millenaire !