Une semaine de carnet de bord au Canada

avec Chmiki

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Lundi

Une traversée de l'Atlantique et fouler le continent Américain sans goûter à la vie d'un driver de trucks n'était pas concevable à mes yeux de toxico au gazoil.

Vincent et moi avons décollé les roues qui étaient emprisonnées de neige et glace à Saint germain de Grantham un lundi, chargé d'un tracteur agricole, destination Morden dans la province du Manitoba. Je posais la question con: "c'est ou ça Morden?" réponse : "Bboh + ou - 2500km d'ici" 

Cool, c'est une promenade avec un seul tracteur, et rêve pas me dit le canadien adopté, on passe à Montréal prendre une autre machine. Pour Morden aussi? Non Brandon. Europe ou Amérique, le maître mot est rentabilité, arrivé chez le client pour charger la seconde machine,si rentabilité est sollicitée, syndiqué n'est pas oublié. Le gugusse qui doit nous charger n'est pas pressé et une fois chargé, il a plus vite fait de détaler se mettre au chaud que de s' occuper de nous.

Apres avoir fait un arrimage dans les règles, nous voila enfin partis, à nous les grands espaces, mais avant faut sortir de cette immense grande poubelle qu'est Montréal. Chose faite, à nous les kms de bitume à dévorer.

direction Kapuskasing

En parlant de dévorer j'ai la dalle moi pas vous? Arrêt dans un MCdo "beurk", ok pour une fois cousin mais pas question de bouffer c'te merde tout le long du voyage. En même temps si je voulais de la gastronomie fallait rester en Europe. Continuons notre route enneigée direction Kapuskasing. Sortie du Québec, bienvenue en Ontario. Après 1101kms nous posons le "cascadia"  pour une ptite coupure.

Mardi

Nous voilà repartis, continuons vers l'ouest, sans oublier un arrêt GO, vérification du chargement, arrimage, pneus et merde une vis s'est logée dans un pneu avec une légère perte, étant au milieu de nulle part, sans roue de rechange et pas de réparateur dans les environs, on prend le risque, on regonfle et on continue. Quelques heures de route plus tard, une ville, par ici quand un arrêt se présente faut pas l'ignorer, mis à part une cabane de trappeur par ci par là, faut faire des centaines de kms pour voir des néons, nous en profitons pour nous ravitailler en caféine et un bout de pâtisserie, sucre puissance 20. Les six millions de calories englouties, retour au bahut, revérif de cargaison et du pneu, le Dieu des baroudeurs est avec nous, le pneu tient le coup.

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Nous avions le choix entre 2 routes, la 11 ou la 17, celles ci seront partagées, nous emprunterons d'abord la 11 jusque Thunderbay, pour prendre la 17 en direction de Dryden, ce qui nous fait passer par les routes le plus au Nord de l'Ontario (route est-ouest). La nuit tombe sur l'Ontario et si on veut vider les 2 machines demain reste plus qu'à rouler, rouler et rouler encore, avec un arrêt pour manger le soir, faudrait pas mourir de faim, faut pas déconner avec la santé. C'est un resto indépendant, un vrai décor de ciné, avec des phones à chaque table, c'est vieillot limite glauque, m'en fous j'adore ce genre d'ambiance, c'est mieux que les enseignes nationales où tu bouffes du pas bon réchauffé.

Nous roulerons encore un peu jusque Clearwaterbay pour dormir. Au resto un chauffeur nous a annoncé qu'il neigeait dans cette direction, on tombera même sur un grumeau, mais celui là on le tolère.

Parcours du jour,1154km par National.

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Admirons le paysage

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Mercredi

En route vers Winnipeg, avec arrêt au Flyngj truckstop, sandwich et petit café (20OZ) soit 0.5 L. Dans ses contrées tout est plus grand que chez nous, les camions, les truckstop, même le ptit noir du matin, et les gens aussi, avec mon 1.80m 95kg je suis un gringalet ici!! Le pneu tient toujours, on ripe plus que + ou -200 bornes et on livre le premier.

Nous sommes dans le Manitoba, sur autoroute, j'aperçois de long véhicle : tracteur + remorque 2x53 pieds, impressionnant.

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Nous voila au premier client, un revendeur CAT, on y perdra un peu de temps, une des batteries de la machine est explosée, comme elle se trouve derrière la calandre et que le bac gêne un peu, du coup c'est plus long que prévu. J'en profite pour faire 2-3 photos de tracteurs agricoles gigantesques et une de la mise a quai pour décharger.

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Comme je me les gèle, je file au chaud dans la cabine et prends mon mal en patience en cherchant sur le net l'adresse du suivant, c'est pas gagné , la 26W à Morden, introuvable sur le net, ni sur le GPS. Mon chauffeur sonne au client et il a dit quoi le client?: blabla, blabla, good luck! Vive l'aventure!

On est vide du premier, allez on galope, normal on est dans la région de "la prairie" cette grande étendue que parcourait les bisons jadis. 3H00 plus tard on arrive à la petite ville de Morden en étant passé à proximité de Bruxelles, ND de Lourdes, y aurait- il un passage secret comme au cluédo? A Morden on voit 32W -27W-24W, mais elle est ou cette 26W, allez un youturn et on prend ce qui, logiquement devrait être la 26W, bonne pioche après 15 km de chemin de grenailles recouvert de neige, bingo le client.

Il vient dans notre direction avec son 4x4 de cowboy, on vide pas ici mais à 2-3 km, faut faire youturn, ok , demi-tour fait, mise au dock, on retire les chaines d'arrimage, le tracteur tousse mais prends pas, cable du pick-up au tracteur un peu de patience et le tour est joué.

On s'arrache et direction the border-line, c'est quelque chose de passer la douane Américaine!!! Je fais pas le guignol, je dis oui Monsieur merci Monsieur, ensuite direction rayon X, fouille de cabine dans les règles de l'art, valises, ordi, même les coffres de la trailer, ensuite bureau des douanes, leurs fameux questionnaires, empreintes digitales, photo et 6 dollars, pas chère la sodomie... J'ai pas de photos de la douane, j'ai pas osé.

Nous irons jusqu'à Fargo, il y a un truckstop à   4-5 miles d'où on recharge, douche, miam-miam et dodo, pour me remettre des mes émotions.

 

Jeudi

En ce jeudi matin nous décollons de bonne heure, en espérant pas trop secher au chargement. L'agente au poste de garde prend son travail très très au sérieux, elle nous refoule en dehors, faut d'abord se présenter à pied, mon chauffeur s'éxécute sort le piège et moi comme je pige que dalle à la phonétique anglophone, je ne lache pas d'une semelle mon guide touristique.De retour près de cette moche et con de gardienne, elle nous envoie au bureau d'expédition, où les gars nous font rentrer fissa, chargement, arrimage, papier et basta on est go.

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Nous ripons sous un lever de soleil magnifique, direction le truckstop, après l'effort le réconfort, c'est l'heure du breakfast, ici les croissants j'en ai pas vu, et le pain confiture c'est pour accompagner le breakfast, je me décide à manger léger, côte de porc avec 2 oeufs sur le plat accompagné de patates et de ses tartines grillées, sans oublier le café qui bien sur est à volonté. Y sont bons ces Américains pour la bouffe!

Une fois le tout avalé, le king of the road appelle sa Kommandanture pour la suite du programme et moi je prends l'air pour digérer et faire quelques photos, de quelques on passe a une seule, mon APN a décidé de faire chier, heu bin non c'est moi le boulet, pile à plat et carte sd remplie.

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Suite du programme, un chargement à St-Paul Minnéapolis (Minesota) et c'est parti pour de longues lignes droites, nous quittons le Dakotha du nord pour le Minnesota, nous avons même le temps de faire un crochet par Albertville et MA VILLE St Michael.

Après avoir chargé à St-Paul, nous reprenons la route pour Eagle (Wisconsin) ou un troisième chargement nous attends, chemin faisant, un message tombe, un chargement supplémentaire. Il pleut du fret par ici, pas comme chez nous!!!

Nous ferons une halte pour nous restaurer, bin oui la route vous le savez bien, ça creuse, je souperais léger comme pour le breakfast, steak champignons patates en chemise et comme entrée salad-bar a volonté. Nous ne trainons pas et irons jusqu'au client a Eagle parce qu'on est pas que des touristes,on est pro faut pas déconner.

Vendredi

En ce vendredi matin, l'estomac vide nous chargeons, nous arrimons et nous ripons, plus que 1 chargement et 1700KM et ce little run sera terminé, rien que d'y penser j'ai la larme a l'oeil.
Nous traverserons le Wisconsin par sa verdoyante campagne, ses vaches, ses terres noires

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pour rejoindre l'Illinois, une halte dans une oasis pour un casse dalle mexicain, haaa ça pique. Dare dare cap sur la banlieue de Chicago, c'est à dire South-Holland pour le dernier chargement. Sur place, on s'aperçoit que le tuyau qu'on doit charger passe pas sous le tracteur, qu'à cela ne tienne, mon hôte canadien demande de lever avec leur clarck le tracteur qui est sur la remorque, chose qu'il refuse catégoriquement et nous chambre gentiment de "crazy", ok ok mais ça on le savait déjà, c'est de famille chez nous. On baisse pas les bras on a remarqué un marchand de pneus à une centaine de mètres de là, c'est des mexicains, et Pedro pour 30 dollars, il dit ok pour lever le tracteur avec son"jack a air comprimé", on y glisse des cales de bois, retour pour charger ce fameux tuyau, arrimage et plus qu'à rentrer. Crazy ok mais pour les oiseaux sauvages c'est eux. Conscience proffessionnelle oblige, on passe par un truckstop où il y a une balance, histoire de voir si on est pas en surcharge, résultat correct. Notre récompense un café et un morceau de pizza et go go go, bin oui faut traverser une partie de l'Indiana et le Michigan (photo32-33) avant de passer la Douane a Sarnia.

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Nous couperons à port Huron, et là je m'aperçois que Monsieur le chauffeur a fait que 755km , il se la joue à l'européenne maintenant, c'est pas sérieux va falloir sévir.

 

Samedi

Nous voila donc Samedi, on rentre pèpère, il nous reste 961kms à faire, 2-3 haltes seront suffisantes, pour un repas léger comme à notre habitude, une séance photo de notre chargement atypique

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ainsi que nos trombines, en arrière plan le king, mon chauffeur, mon guide touristique, alias Vincentcanada, et l'autre, son cousin, le dégarni, le touriste, le fainéant, le narrateur à 2 balles, alias Chmiki.

Les arrêt café, car 5680kms, plus chargement et déchargement en 70 heures, (dans le logboek), bin la caféine est ton amie... Nous rentrons en province de Québec c'est la fin du voyage.

Ce que je retiens de ce voyage, tout y est plus grand, de la tasse de café au repas, les distances, les routes, les véhicules, la connerie aussi, mais le plus marquant pour moi, le respect pour les gens qui bossent, le service pour les routmans, c'est vraiment autre chose que chez nous. Quand on y goute, on pense qu'à une chose : y retourner.