Ingrid, une française au pays des roumains

par Nalmay

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Tout a commencé en 2009 à la fin de mon BEP, je suis partie travailler pour une entreprise de Perpignan. J'ai roulé quelques temps en plateau pour les cimenteries Lafarge en national, mais mon entreprise a coulé au bout de quelque temps.
Je suis donc partie travailler pour le même patron mais pour l'entreprise espagnole puis roumaine.
Mon premier voyage, des bobines de papier à charger près de Chanas pour la Hollande. A ce moment là, je ne savais pas que j'étais partie pour près de 2 mois sur la route.
J'ai fini par comprendre que je passerais plus de temps dans mon premium qu'ailleurs.
J'ai installé le bidon d'eau pour les douches, le fil à linge derrière la cabine.
Les week-end, parfois je retrouvais des collègues roumains, surtout au Luxembourg. Là-bas je savais que je ne serais pas la seule de ma boite à attendre lundi.
Le Luxembourg.... Je me souviens de grosses soirées, avec les Polonais, les Bulgares et les Roumains, le réchaud dehors, les frites qui baignent dans l'huile et la bière à coté !
De bons moments ...

 

plateau pour Lafarge en national

Roumanie

Roumanie

 

Guixer, Espagne, chargement de plaques de métal au sommet des montagnes

 

Guixer

 

 

Espagne, sur la bascule

 

 

J'avais même pas l'impression d'etre une femme chauffeur française dans une boite de Roumanie à barragouiner quelques mots d'espagnol, de roumain et d'allemand pour me faire comprendre ; non à cette époque là, je me sentais à ma place.
J'ai donc continué pendant quelques temps à rouler comme ça, en oubliant presque que j'étais française, j'avais l'immatriculation roumaine, et on m'appelait"la roumaine" là où j'allais charger. On me refusait l'accès aux douches en Italie dans certaines entreprise ; comme à mes collègues roumains, on se foutait de ma gueule mais j'avais pris l'habitude et puis je préférais être du coté des gens qui se faisaient foutre de leur gueule que du coté des petit proprets de routiers qui en étaient même pas la moitié d'un.


Je rentrais parfois au dépôt 2 jours au max, et puis je repartais. Portugal, Espagne, Hollande, Belgique, Suisse, Italie, Hongrie, Autriche, Roumanie...
Coté salaire, à 18 ans, j'étais fière de toucher 1500 euros, mais j'ai toujours été consciente que pour un chauffeur français c'était pas grand chose, mais j'men foutais tant que je roulais.

Aujourd'hui je gagne plus, mais je roule moins et puis le métier me plait de moins en moins... J'arrêterais surement dans pas longtemps et je trouverais une autre solution pour parcourir les routes.

 

Dépot en Espagne, Figueres

 

Hollande, chantier au port d'Amsterdam (2 jours bloqués sur le chantier)

 

texaco Hollande

 

Chargement de Bloc pour l'Italie

 

A16 Portugal