RAPATRIEMENT D'UN BERLIET GLR
par Samu88
Ce week-end Pascal a bien été rétréci pour cause de mission prévue depuis quelques semaines.
Cette mission qui me sortait un peu de mon ordinaire, consistait à ramener un vieux Berliet sur un porte-engin depuis la région Lyonnaise.
Je ne suis pas parti seul, car l’heureux acheteur, un copain, est naturellement venu réceptionner sa trouvaille.Mon camion étant ce vendredi en Alsace, car chargé pour l’Allemagne, j’ai donc emprunté le Magnum de mon collègue, qui est rentré vendredi également mais dans les Vosges. Nous voici donc partis ce jour début d’après midi chez le collègue récupérer le Renault.
Impeccable, il est déjà dételé, et cerise sur le gâteau, lavé ! Merci Pascal !
Nous voilà parti avec Jean Michel (le copain) en solo, chez un collègue transporteur dans son village, Vagney, à côté, pour y atteler le porte engin que l’on met à notre disposition, là aussi, service au top, puisqu’il vient de passer le contrôle technique avec succès hier.
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Comme c’est une boîte familiale sympa, on salue un peu tout le monde, et profite pour faire quelques photos des divers tracteurs récents ou moins, plein de FH phase 1, j’aime plutôt bien, et du magnum toute génération. On emprunte des chaînes pour arrimer, le tout en discutant du porte engin et de la pièce que l’on va ramener. Il faudra l’attacher comme il faut ce camion, c’est tout de même un GLR de 1959...
16h30 passé, on décolle quand même de la cour de ce transporteur où l’on ne trouve jamais le temps long... Direction Vesoul Besançon via la N57. J’aimerais bien filer jusque Villemotier, une bonne adresse de la N83, mais il faut bien 4H d’ici. Ca tombe des cordes...
Nous sommes rapidement sur Vesoul. Au gros rond point, dans un petit garage, un camion me préoccupe depuis bien des années. Il est 17H45, je demande l’avis à mon client et passager, il semble aussi intéressé d’aller voir ça de près... Nous voici à ce petit garage, et allons voir le camion. C’est un F10 (nouveau) en bétaillère. Il commence à rouiller mais il a l’air sain, il est complet, moteur, BV.
On rentre dans le garage, et demandons à une personne qui semble être le patron. "Ah, la saloperie là ! " nous dit il... " Ben oui, mais il est vendu depuis 2 mois, mais ils viennent pas le chercher, y en a marre qu’il traîne là" rajoute t’il... Il nous confirme qu’il tourne, qu’ils l’ont mis en route y a pas longtemps.
En quittant ce brave homme, il nous dit de repasser si jamais il est encore là dans 6 mois... Bientôt 10 ans qu’il est garé là à pourrir... Moi qui cherche de la pièce pour le F12...
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Bon, on en sait un peu plus, et on reprend notre chemin, c’est la trouvaille de Jean Mi le but de la sortie du jour.
A Besançon, ça bouchonne pas possible, on y perd bien 30min, et je regrette de ne pas être passé par Dôle. A Mouchard, je décrète la validation de la fin de journée, car il sera vraiment tard pour avoir encore de la place à Villemotier. Pas grave, on mange bien et dans la bonne humeur à La Tonnelle...
Le collègue, Pascal, avait même replié la table du Magnum pour la transformer en 2ème couchette.
A 2, le Magnum est vraiment parfait, mais tout de même, on ne s’empêcher de penser aux collègues PECO qui passent toute l’année comme ça, et dans des cabines parfois plus étroites.5H départ, la Tonnelle est fermée (c’était plutôt évident, on est samedi), donc on file sur la N83, et pause dèj lavabo à Villemotier cette fois-ci. Le matin, ici, c’est mortel les viennoiseries diverses et variées sur le bar. On double la dose...
Puis on abandonne la 83 à Bourg pour attraper la A40 et A42.
Ca flotte toujours pas possible, mais au bout de cette A42, ça devient sec, sur le périphérique Lyonnais, le grand classique.Après renseignement dans la rubrique foire aux questions du forum, on décide d’aller dans le bled du GLR à côté de Charly via l’A450 et Brignais. Je ne connais pas du tout ce secteur, c’est joli, mais étroit.
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Il y a eu un passage chaud, juste en arrivant, une rue à l’équerre. Mais l’inconvénient de l’empattement long du P.E . a l’avantage de l’absence de porte à faux à l’avant comme à l’arrière, comme ça on peut raser tout.
8H30, après ce passage, on arrive chez le vendeur, Jean Mi connaît, puisqu’il était descendu le voir quelques semaines plus tôt.On décide de descendre sa rue en marche arrière, à main pour commencer, puis à contre main pour se garer sur un genre de place en bas de la rue.
Mais guidé par Jean Mi et la bonne vue qu’offre un P.E , ça va pas trop mal.
Le GLR tourne déjà, il est trop beau.
On descend les rampes après avoir branché les câbles sur le Magnum, tout va bien.
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Jean Mi préfère mettre le GLR en marche arrière, la benne passera au dessus du col de cygne.
C’est le vendeur qui est au volant, et il attaque la montée. Il y va, mais patine rapidement quand l’essieu arrière arrive sur la plateforme. Pas moyen c’est humide, on insiste pas, et décidons de le mettre en marche avant.
Demi tour, et rebelote, l’essieu avant en haut, l’essieu arrière patine en bas des rampes...
Il recule, et là d’un coup, l’essieu avant part sur la gauche, et pas le temps de réagir(avec la direction pas assistée du tout), et la roue avant gauche ripe presque en bas des rampes, et PAF, le pneu s’arrache sur un axe dépassant...A plat.
Ouf, l’essieu ne porte pas, et visiblement pas d’autre casse.
Seulement, le vendeur au volant n’arrive plus à le bouger... Rien ne se passe, embrayé, débrayé... on se couche en dessous, mais on n’y voit rien d’anormal.
On peut juste constater que le camion est un peu tordu... Il faudrait déjà le libérer des rampes.
On prend le cric du Magnum pour lever légèrement la roue droite encore sur sa rampe. On cale plein, c’est un peu casse gueule, mais ça marche, on avance le P.E. On redescend le cric en plusieurs fois, vu le calage, et le camion est un peu moins tordu.
Ré essai, et là, ouf, la chaîne cinématique répond... Ce devait être une tringle qui ne travaillait plus correctement.
Il faut donc changer la roue foutue, mais pas de roue de secours.. On décide d’en piquer une du jumelage arrière.
Un seul cric, pas grave, on monte l’intérieur du jumelage sur une cale.
Autre soucis, la clé du Magnum(du 33) ne va pas pour les écrous du GLR(du 23), et merde, on n'a pas d’outils. Notre vendeur nous trouve quelques douilles en ½, un peu petit, mais on y arrive. Ce dernier nous propose de l’aide d’un ami pour charger, en poussant, bonne idée... Il arrivera vers midi.
Pas grave, en attendant, on permute ces roues, comme des anciens, en se méfiant du cercle à l’arrière, surtout qu’il n’y a pas de cric.
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Ca va pas trop mal pour échanger la roue avant, mais un peu plus dur pour remonter la roue défunte à l’arrière, après grattage et dégrippant, tout reprend place...
Surtout que des bras se sont ajoutés, un ami d’enfance de Jean Mi est venu nous voir. Il s’appelle Jean Mi aussi, et font le même métier !Puis on sangle un peu tout sur le GLR, les ridelles de la Marrel, pour ne pas qu’elles s’ouvrent en roulant...
Notre pousseur arrive à midi comme prévu, et c’est parti avec une barre de remorquage, et l’affaire est pliée en quelques minutes et sans dégât. C’est Jean Mi qui est au volant de son nouveau jouet.
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On s’autorise juste le luxe de recentrer un peu l’arrière du GLR grâce à la grue du camion pousseur. Un véhicule parfait ce Premium, et son chauffeur, un vrai pro. Il nous conseille et aide aussi pour arrimer le GLR.
Vers 13h15, nous voici enfin partis...
Pas pour bien loin, car au passage étroit du matin, dans le sens inverse, ça ne passe plus...
Juste une voiture gênerait... On sonne un peu partout, mais c’est à personne. C’est une Twingo, on la ferait bien riper à la main mais bon...
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Pas le choix, il faut reculer, et décider de tourner en 2 temps, c’est à dire avance en face, et reculer à droite à contre main, pour être enfin dans la bonne rue. C’est juste, mais ça passe, l’absence de porte à faux aidant...
Juste passé 30min, mais ça va, circulation inexistante...
On refile vite par la route de l’aller, Brignais, périf et A42. Encore le grand classique, on récupère juste les trombes d’eau au péage de St Maurice de Beynost.
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On récupère la 83 à Bourg, puis allons à Villemotier pour casser une graine, n’importe quoi, on verra bien. Mais avant, sur l’idée de Jean Mi, on se pose à côté d’un convoi yacht NL, juste pour la photo et constater que chacun a ses loisirs.
Impec, chez Bol, on nous propose un steack, riz et salade (fromage et dessert bien sûr...), il est 15h15. Très bonne maison ici.
1 heure après, notre convoi moins exceptionnel pour le citoyen lambda reprend la N83. On voit pas mal de gendarmes, mais ça roule. Notre papy nous suit fièrement de tout près, il avait jamais tant doublé de camions que ça, il a une bonne régule pèpère.... Besançon passe mieux que la veille, Vesoul ça va aussi, et le F10 est encore là !.
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On arrive chez la voisine de Jean Mi vers 20h... Cette voisine a une belle place, et Jean Mi lui avait demandé l’autorisation bien sûr pour l’opération de déchargement.
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L’épouse à Jean Mi vient accueillir le petit nouveau de la famille. On détache tout, descend les rampes.
Le vendeur a repris ses batteries qui étaient neuves. On en remonte des moins neuves, et Jean Mi essaie de le démarrer. Il y a de la batterie, mais il ne veut pas partir. Pas besoin d’insister longtemps pour mettre à plat. Sans doute il est désamorcé.
On file tout de suite chez moi chercher un booster, un groupe et du GO dans un jerrican. Il fait nuit...
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On branche tout ça, vide le jerrican et on trouve la pipette sur la pompe. Magie, le moteur Magique part. Super, quel bruit ce 5 cylindres, et il ne fume presque pas. Je ne peux pas en dire autant du F12 concernant la fumée à froid...
Jean Mi reste au volant pour le descendre et je tente d’y voir clair sur les rampes avec une frontale et le téléphone. Ca se passe bien, ouf !
Jean Mi va ouvrir le portail de sa cour qui est à 50m de l’autre côté de la route. Il fait nuit, il va falloir baliser un minimum la route avec 2 voitures. Jean Mi me propose de faire la manoeuvre. Tu crois ? Bon ! D’accord, c’est vraiment pour te rendre service.
La route balisée, me voici au volant, et quel volant.... C’est super quoi !
Juste une boulette, méga coup de klaxon qui je ne sais par quel opération... Au 2éme coup, Jean Mi m’indique que ce doit être le bouton au pied... un vrai camion quoi !!
Allez, on se jette sur la départementale, pour se présenter en marche arrière dans le portail, Jean Mi me guide, car il manque un rétro, et pas trop l’habitude du museau.
Voilà garé, c’est pas Noël, mais comme si pour Jean Mi, il adore les camions mythiques de ces années.
Il est 22h, qu’il faut ramener le P.E. chez notre transporteur, il n’y a plus personne, dommage, on aurait bien fait le débriefing...
Non c’est mieux comme ça, car il faut ramener le tracteur chez Pascal, on ré-atèle sa semi, il nous attendait. Je regrette juste de ne pas lui avoir relavé le tracteur que l’on avait touché propre la veille...
En tous cas, ce transport restera mémorable par son originalité et ses petits contretemps.
En plus, il m’aura permis de conduire sur quelques mètres un VRAI camion !
MERCI pour ce moment Jean Mi !
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La nouvelle vie du GRL, avec une compagne de sa génération
