VOYAGE EN BOSNIE 1996

avec Samu

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En Juin 96, le boulot étant calme, ayant un tracteur en carafe, un R420 dont le moulin a lâché entre Ulm et la descente du Crocodile, en Allemagne, la période n’est pas joyeuse.

Quand cette tuile m’est arrivée, un matin très tôt, mon papa qui n’avait pas de fret spécialement pressant est venu me chercher.

Je l’ai attendu une bonne partie de la journée sur la BAU de l’A8, pas un flic ou autre ne s’est arrêté. C’était peut-être mieux comme ça, on a pu éviter une bonne douloureuse de remorquage.

Il arrive donc en fin d’am, c’était un mardi, je revenais sur les Vosges avec des petits pots de la région de Munich, rechargés la veille. Papa avait tout prévu, barre de remorquage (maison mais tout de même adaptée), tuyau d’air... On commence d’abord par dételer le tracteur HS sur la BAU, et on le tire jusqu’au 1er parking. Ensuite, demi-tour à la sortie d’après, puis rebelote plus loin à Ulm West pour revenir dans le bon sens récupérer la semi en stand by sur la BAU, toujours pas de Polizei en vue....

Nous voilà reparti par chez nous, nous rentrerons à la maison, vers minuit. Le lendemain (mercredi), mon père est allé vider la semi près d’Epinal dans un dépôt de petits pots. Et je préviens mon donneur d’ordre de l’époque (Sceta) que je ne serai pas disponible dans l’immédiat, car mon père avait prévu de faire un voyage en Bosnie afin de rendre service à une de ses connaissances qui veut amener un peu de tout là bas, le fret se laissant vraiment désirer dans cette période là. N’ayant plus qu’un tracteur je les accompagnerai, ça changera un peu les idées.

Mais avant, je regarde pour investir dans des gyrophares afin de rapatrier l’autre tracteur resté en Allemagne. On a laissé de côté l’éventualité d’emprunter un porte engin, car trop haut avec la grande cabine en Allemagne. On décide donc de rapatrier le tracteur avec la barre de remorquage. Solution pas très réglementaire supposons nous, on verra bien...


Le jeudi, nous commençons à charger ma semi pour Vares, petit village vers Sarajevo. Ça commence par des fenêtres PVC d’une usine de notre région, il s’agit d’un don, elles sont sur des pupitres. Ensuite on complète avec un peu tout et n’importe quoi. Ça n’a ni queue ni tête et il n’y a pas d’inventaire clair. C’est mon 1er voyage de ce genre (humanitaire si on veut), on verra bien. La paperasserie, c’est pareil, c’est le service minimum...

Le lendemain, vendredi en fin d’après midi, retour à la réalité, mon défunt tracteur nous attend, nous repartons donc en direction de Ulm en solo avec notre ultime R420, et quelques outils, pour accomplir la mission de nuit, car la nuit, les chats sont gris.... Une fois là-bas soit 5h30 de volant plus tard, et le demi tour au kreuz de Ulm West, on constate que l’on ne nous a pas volé ce malheureux tracteur... On enfile les cot, et c’est le démontage de la transmission, dans le noir, enfin avec une lampe de poche quand même. On installe un gyro à l’arrière du véhicule tracté branché directement sur les batteries de ce dernier, branche un tuyau de la rupture du tractant aux bouteille du second. Ça freine, c’est déjà ça. Papa a déjà expérimenté ce genre de plan dans le passé.

Nous voilà parti sur l’A8, vers 2H00 avec notre barre de remorquage, le tout peu discret (gyros !), mais que faire, ne rien mettre, ou un minimum pour un semblant de sérieux ? On s’arrête déjà à la 1ere station (toute neuve) avant la descente du Crocodile pour café et débarbouillage. On s’est relayé aux 2 postes. C’est vraiment bizarre de rouler le tracteur tracté, ça suit vraiment de près..

Arrêt de nouveau au rasthof de Pforzheim, 1 bonne heure 30 plus tard, là c’est les bonhommes qui ont besoin de recharger les batteries, et mine de rien il y a déjà un petit bout de fait, et toujours pas rencontré de voiture blanche et verte. On repart de Pforzheim après 2H de pause peut-être, c’est le petit jour, il y a une grande descente juste en sortant de la station, et là enfin, depuis le temps que l’on attendait, voici une BMW blanche et verte avec le message sur le toit : « Bitte Folgen », on sort donc de l’autoroute à Pforzheim Ost. Aie ! On va l’avoir cette totale douloureuse.

Les deux policiers teutons ne font même pas attention (ou ne veulent pas voir) à notre dispositif maison, mais nous disent simplement que nous ne pouvons pas rester sur l’autoroute, que c’est interdit, qu’il faut continuer sur le réseau secondaire. Et puis c’est tout. Heureux de notre sort, on s’exécute. Bien braves ces 2 fonctionnaires fédéraux...

Après la traversée de Pforzheim déjà bien longue, la route n’est pas terrible, ça monte, ça descend, heureusement qu’il y a du frein. Par contre, les batteries du tracteur tiré s’épuisent. Il fait jour, pas grave si il n’y a plus de gyro, de plus nous roulons à une allure normale.

Ettlingen, on retrouve du plat, la B36, puis la 500 à Iffezheim. On repasse en France à Beinheim, ensuite on ré-enquille l’A35, passe Strasbourg, sans rien voir. Puis le col de Saales sans ennui également. On arrive au garage vers St Dié pour dételer en fin de matinée, ouf, tout ça est fini. Le diagnostic du problème moteur sera pour la semaine prochaine. Seul regret, pas de photo de cet épisode peu joyeux mais mémorable.

Retour chez nous, il faut maintenant achever les préparatifs de notre expédition en ex-Yougoslavie (ça en jette...) qui débutera dimanche soir. L’itinéraire, l’assurance, qui sera prise en charge par l’organisateur (si on peut parler d’organisation...). Déjà, nous n’avons pas d’éco-points pour l’Autriche, un peu tard pour s’occuper de ça (un samedi midi... ). Ça m’inquiète, un ami Alsacien, Gaston, habitant sur notre secteur qui sera du voyage, écrit une belle lettre en allemand tentant de justifier ce transport d’humanitaire, n’ayant rien ou presque d’autre comme pièce, qu’une feuille de Caritas, plutôt une photocopie, bref c’est vraiment léger au niveau administratif...

De notre côté, nous contrôlons l’ensemble rigoureusement, à tous les niveaux, pneus... c’est un peu le voyage de notre vie ! En situant sur la carte, j’en suis plutôt réjoui par avance de sortir un peu de notre petite routine puis ça permet d’oublier les soucis du moment. Et merci mon Papa pour cette audace !

 

 

Départ donc comme prévu le dimanche, on est le 23/06/1996 à 22H, c’est un convoi puisqu’une camionnette nous suit chargée d’une petite dizaine de personnes issues de milieux divers, simple accompagnateur de curiosité, retraités ou bénévoles en associations (ça fait un peu voyage organisé mais à l’improviste, car notre ami organisateur est du genre à inviter au voyage quelqu’un qu’il connaît sans plus, croisé dans la rue le matin même du départ !).

Je me souviens avoir encore ouvert les portes de la semi juste avant le départ, pour charger encore des dons de ces dernières personnes arrivées. Pas grave, on n’avait même pas plombé...

Direction Strasbourg par le Col de la Schlucht, ça va bien, on doit avoir 10T à tout casser, arrêt eurovignette à la Esso de Erstein sur la N83. Après direction Karlsruhe, l’A8 puis Stuttgart où mon père me reprend au bout de 4H, à la vieille Aral qui se trouvait à l’époque juste au niveau de l’aéroport.

Pour ma part, je prends le volant de la camionnette, un passager de cette dernière monte en camion. Le camion est un peu l’attraction du convoi, tout le monde y viendra faire son petit tour. C’est sympa et marrant, en plus de faire découvrir notre petit monde. Les 2 véhicules sont équipés de CB, ce qui (devrait) permet(tre) de se tenir au courant que tout va bien en roulant.

Dans la camionnette, le chef de l’expédition décide de faire une pause collation aux aurores, après Ulm, mon père qui est en camion n’a pas envie de déjà s’arrêter, il dit qu’on le rattrapera, ou qu’il attendra plus loin... Après cette courte pause, c’est le chef même qui reprend le volant du VUL, on rattrape rapidement mon père vers Augsburg, où il s’arrête justement à une aire juste pour un arrêt pipi, ce qu’il confirme à la CB. Notre chef et ami, qui n’a pas compris le message à la CB, a loupé le parking car en cours de dépassement, décide de stopper immédiatement à l’aire suivante. Problème, cette aire était condamnée par des quilles sur l’accès, le pilote se remet donc aussitôt sur la voie autoroutière et là grosse secousse, choc et bruit.

Ça somnolait pas mal dans la camionnette, mais tout le monde est réveillé, arrêt aussitôt sur la BAU, ainsi que le tiers ayant provoqué le choc (responsable ou non). C’est un camion Mercedes, un beau 2044 Powerliner de l’époque, les Actros n’existaient pas. Le Trafic a les portes arrière enfoncées et les feux abîmés. L’arrogant Merco a sa calandre un peu bosselée. La Polizei arrive presque aussitôt, ainsi que mon père qui se demande ce qui s’est passé. Il fait jour, je ne me dis qu’une chose : ça commence bien...

Le constat (ou genre) est fait comme souvent ici, par la Polizei, qui relève les informations sur les 2 véhicules et chauffeurs ainsi que prise de quelques polaroids. On doit avoir notre part de responsabilité, mais les policiers font surtout la morale au jeune lkw fahrer du Mercedes qui est accompagné de sa copine, en lui reprochant qu’il ne devait pas respecter la distance de sécurité (fort possible, mais je ne me souviens plus, car somnolais en passager). La Polizei nous laisse repartir sans ennuis, même avec les feux du trafic bien endommagés.

Ensuite naturellement, c’est le bouchon à l’entrée de Munich, le contournement n’était pas fini à l’ouest, il fallait passer par Dachau. Dans la camionnette on décide de passer par la ville de Munich pour essayer de trouver un garage Renault afin de trouver ne serait-ce que des cabochons de feux. On se met d’accord avec mon père accompagné d’un autre passager, pour fixer rendez vous à la frontière de l’Autriche après Bad Reichenhall. La traversée de Munich a été peu fructueuse, en garage Renault, on n’en a trouvé que un et il vendait un feux complet, que l’on n’aurait pas pu adapter vu le bosselage. Tant pis, on continuera comme ça, avec du scotch, les feux fonctionnant encore. Perdu du temps pour rien.

On arrive vers midi à Bad Reichenhall où mon père fait les 100 pas sur le parking de la frontière... Petite pause casse-croûte, puis achat de la vignette journalière autrichienne. Je me souviens de jolis Fh16 520 turques sur le parking. Pas de contrôle, donc pas problème pour rentrer, l’Autriche est dans la CEE depuis plus d’un an. Les éco-points ? On verra...

 

Je reprends le volant du R420, accompagné de l’ami Alsacien. A Salzburg, direction le sud, la Carinthie, par l’A10. C’est joli. Gaston est avec moi, il me raconte quelques unes de ses expéditions au Mali (par la route), en humanitaire toujours, notre ville, La Bresse, est jumelée avec Menaka. J’aime bien discuté avec cet ami, que j’ai connu gamin, alors que je faisais de la cibi tout comme lui !

Arrêt au péage des tunnels du Tauern et Katschberg où une passagère de l’expédition, habituée du trajet, d’origine Slovène, arrive à nous faire passer les tunnels(2) gratuitement, par le biais des papiers de Caritas. Une bonne chose, en plus des superbes paysages. Je ne connaissais que la Suisse en transit des Alpes nord sud, ici, idem, on ne s’ennuie pas. Beau pays l’Autriche.

Après une traversée rapide de l’Autriche, nous arrivons 2H30 environ plus tard de l’autre côté, à la frontière à Rosenbach après Villach, en fin d’après midi. Il y a déjà une guitoune chez les Autrichiens avant de rentrer sur le parking, ils me reprochent juste le 90km/h tout le long du disque.

Après au guichet, c’est diffèrent, pas d’éco-points, ça ne leur fait pas plaisir, Gaston qui parle très bien allemand arrive à bien arrondir les angles. Bref ils nous lâchent rapidement. Plus loin dans le même hall, chez les Slovènes, c’est différent, là c’est l’interprète Slovène qui s’en charge. On n’est même pas plombé, pour transiter c’est pas le pied. Ils voudraient bien ouvrir pour compter les colis...

Pendant cette attente, on a appelé le garagiste qui a ouvert le moteur du R420 mal en point, verdict : c’est un piston qui a coupé en 2 net, et le bloc est touché...c’est la joie. Après 1 ou 2 heures de négociations et d’implorations chez un transitaire, on arrive à rentrer avec un plomb symbolique...

A cette frontière, il faut passer un tunnel pour rentrer en Slovénie, qui est également payant, on arrivera encore à le passer gratis. Une fois l’autre côté, en début de soirée, c’est le beau temps, par rapport au nord. C’est joli aussi ici, même si il y a pas mal de vieilles usines dans la vallée vers Jesenice. C’est l’autoroute, mais juste sur Ljubljana, ça varie en RN. Et il se termine définitivement quelques kms après la capitale en direction de Zagreb.

On s’arrête dans une station environ à mi-chemin en Ljubljana et la frontière Croate pour faire un peu de GO, vers Novo Mesto. Il fait encore jour à cette période. Le but serait de rentrer en Croatie ce soir. Je suis toujours au volant, je ne sais plus ce que ça donnait au niveau heures, avec les petits tracas de la journée, on n’y prête plus guère attention. On repart de la station, et c’est encore un nouveau passager qui m’accompagne.

Plus loin, toujours en contact CB, l’ami Gaston me demande (hilare, sa façon de parler habituelle) si mon père est bien avec nous dans le camion, je réponds que non, naturellement. Ah bon, dit mon interlocuteur, plus loin croyant que je plaisantais, il me repose la même question, non, dis-je hilare, trouvant la plaisanterie amusante, il est pas avec vous ? Non, me répondit-il (hilare toujours), bref je croyais vraiment à la plaisanterie. Il a fallu arriver à la frontière, 40kms plus loin pour que l’on s’aperçoive réciproquement que mon père n’était bien pas là.... Oublié à la station...Et là je fais le rapprochement, en repensant à une voiture qui nous avait poursuivi en klaxonnant et appels de phare comme un dingue en redémarrant de cette station....

On n’avait pas de portable mais juste un 8W dans le camion, donc le chef de l’expédition refait demi tour à la frontière pour revenir à la station, mais comme il était déjà sortit de Slovénie, il se retape la file dans l’autre sens. Moi j’avançais doucement la file de camions en direction de la douane Croate, la sortie Slovène s’étant bien passée. La camionnette fut de retour une bonne heure plus tard, avec mon papa retrouvé. Ouf... De son côté, mon père avait prit une chambre à l’Hôtel accolant la station, décidant de nous oublier aussi ! Il pensait à l’usine Renault de Novo Mesto pas très loin d’où il était, il ne se faisait pas de soucis quant à son rapatriement avec un chauffeur Français (encore fréquent à cette époque..) livrant par là, si l’oubli dont il était victime persistait.... Les retrouvailles suite à cette courte mésaventure soulagèrent tout le monde.

L’entrée en Croatie fût délicate avec nos documents de fortune, mais la dame Slovène arriva encore à arranger la situation. On changea le plomb. Il est donc je ne sais plus trop quelle heure lorsque nous rentrons en Croatie, mais nous ne sommes que dans la nuit du lundi au mardi. Peut être seulement 24H après le départ du 88.

Le chef du voyage, décide maintenant qu’il faut foncer à la frontière Bosniaque cette nuit pour mieux passer la frontière.... Tout le monde est fatigué, mon père me reprend, comme ça, il est quitte d’être oublié, le pauvre. Puis c’est le chef qui conduit la camionnette. Il a déjà fait cette route des dizaines de fois, mais a pris peut être autant d’itinéraires différents, il n’a pas l’air sûr...

Quant à moi, dans le camion, j’ai carrément roupillé. Je me souviens que la nuit a été dure pour mon père, car la voiture pilote devant avait vraiment du mal à guider, il y a eu des demi-tour en pagaille de fait... Papa dit à la CB qu’il est au bout du bout...

A Zagreb, c’est direction Karlovac vers le sud, il y a un peu d’autoroute, mais pas longtemps. La route ensuite n’avait pas l’air terrible, après Slunj, il fallait prendre sur notre gauche (vers l’est) une petite route allant vers la Bosnie, toute proche. Le chef a dû la louper, ce qui a provoqué de nouveau un demi tour. Ce lundi est un jour long...

On arrive à cette petite frontière aux aurores, ayant récupéré, je reprends mon père. J’écoute naïvement le chef du convoi, qui me dit que je peux doubler la file (assez importante) de camions entrant en Bosnie comme on est en humanitaire. Bonjour les regards de travers... Il n’y a guère que des camions des pays locaux et des Bulgares. Là non plus pas de parking, et les bureaux des douaniers étaient de simples bungalows bien malades.

 

Je me souviens qu’il y avait quand même de quoi boire un café. Notre amie Slovène nous déconseillait d’aller faire nos petites affaires dans l’herbe à côté, car risque de mines (des vraies !)

Je ne sais plus le temps que l’on a passé. On est reparti pour un très petit bout de chemin, pour mettre en douane à la ville la plus proche, Bihac. Là aussi, pas mal d’attente. Il pleut. Ca ne met guère de joie au décor.

 

Il y a encore des charrettes.

 

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Je n’ai pas vu la Croatie, mais ici, on voit des dégâts de cette récente terrible guerre. Ca fait peur.

 

On est reparti en début d’am, la route n’est pas jojo. On n’est pas allé sur Sarajevo directement car une étape était prévue sur Mostar par notre ami et chef du convoi, plus exactement à Medjugorje, le Lourdes local quoi.

 

Quand on regarde la carte, on fume un peu mon père et moi, c’est à plus de 100kms au sud de Sarajevo.

Notre ami ne veut pas aller vider avant, car demain est une date importante. On ne va pas aller attendre tout seul sur Sarajevo.

Après Jajce, on bifurque donc sur Mostar via Bugojno. La route ne s’améliore pas, quelques contrôles de police, mais gentils. Il y a quelques cols.

Puis à Jablanica, on arrive dans une vallée avant Mostar, là c’est superbe. C’est la Neretva qui coule dans le fond. Le temps est couvert, mais c’est magnifique. On la longe jusque Mostar. On voit des militaires de l’Ifor, beaucoup de Français.

Il y a des ponts détruits qui sont remplacés par des ponts flottants, mis en place par des militaires,dont des Français qui nous ont aidé à en franchir un, avec des calages de bois, pour adoucir la pente (les portes à faux av et ar touchaient).

 

On arrive à Mostar, il fait nuit. Il faut traverser cette grande ville pour une dernière grimpette et quelques villages avant d’arriver à Medjugorje. Et là, autre monde, du peuple partout, des restos pleins, des boutiques aussi. Le Lourdes local....

Le chef trouve une pension (genre de chambre d’hôtes). Il en connaît plusieurs, car venu souvent ici. On peu décrocher la semi pas loin, mais les places sont chers, bus...

Là, bien reçus, on a une chambre pour 2, mais avant, un bon repas nous attend, que l’on attendait aussi. Finalement, on oublie le détour effectué. Ça permet de faire une 1ère véritable pause.

 

Gaston au volant du 420

Bien dormi, le lendemain, c’est quartier libre, balade dans ce village qui n’a pas l’air de perdre le nord.

Notre ami se rend à toutes les processions.

 

Je suis allé faire un tour.

 

 

J’ai aussi assisté à une messe, ça parle en plusieurs langues. Le soir, pension de nouveau. Jeudi matin, la parenthèse est terminée. Direction Sarajevo.

Avant, on arrive à Mostar par les hauteurs.

 

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On y passe chercher une personne. Cette fois-ci, il fait jour, on voit aussi les dégâts de la guerre, pas vu le célèbre pont, qui est détruit.

 

Puis c’est la route toujours dans cette superbe vallée jusque Jablanica où l’on prend à droite direction Sarajevo.

 

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La camionnette ne nous a pas attendu, l’interprète slovène voulant se rendre assez vite à la douane de cette ville pour les formalités. Depuis notre entrée en Bosnie, on a constaté beaucoup de ravages de la guerre, mais l’entrée à Sarajevo fait froid dans le dos, faisant figure de ville fantôme, on est passé à côté de la maison de la radio, ce qu’il en reste, plutôt. On retrouve le vul à la douane, où il n’y a pas de soucis majeur.

 

On peut aller enfin se diriger vers la destination prévue, Vares, un petit village dans les hauteurs, à 30kms de Sarajevo.

On arrive dans un monastère, ou l’on videra. Il est midi bien sonné, un bon repas nous est offert avant les opérations de déchargement (manuel).

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Le déchargement est assez long vu le binz qu’il y a. Les fenêtres seront dépotées de leurs pupitres, lesquels on gardera pour le retour. Plein de monde vient aider, des papy, des gamins. Après le déchargement, le chef tient à nous amener au petit hameau, où le matériel sera également distribué.

C’est du chemin de forêt, là, c’est sans le camion. C’est joli, du paysage type Vosges, mais en plus haut.

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On est trés bien reçu dans une famille qui nous offre un schnaps local, et nous montre encore des traces de la guerre jusque sur leur modeste mobilier. C’est glaçant. On découvre le barbarisme récent, à même pas 2 jours de route de chez nous.

On redescend au camion en fin d’après midi pour reprendre le chemin du retour. Toujours en convoi. On ne doit plus s’amuser, car on a un rechargement prévu sur Udine(IT) demain vendredi. On reprend la route en direction de Zenica, Jajce puis Bihac comme à l’aller.

En chemin, mon père est bien avec moi cette fois-ci, mais il s’aperçoit qu’il a du oublier son porte feuille (un truc qui lui arrive souvent) dans la voiture du français de Vares qui nous avait trimballé au petit hameau. Trop tard pour retourner, le chef qui pourra rejoindre par tel ce Français aura confirmation qu’il a bien le porte feuille avec lui. Il le renverra ultérieurement. Comme il ne fallait pas de passeport, l’ami Alsacien, qui est grisonnant, des mêmes ages, comme mon père, et qu’il a une carte d’identité et un passeport, il lui prêtera ce dernier pour le retour, c’est un peu gros mais bon.

 

Papa à gauche, Gaston à droite. la ressemblance n’est pas flagrante...

Pour commencer, mon père se met dans la couchette. La rentrée de nuit en Croatie se passe bien.

Quoique que pour le VUL, les douaniers prennent toutes les pièces d’identités en vérifiant le nombre du petit monde de cette dernière.

Pour ma part, le douanier, plutôt sympa, me demande juste si je peux lui faire une démonstration des trompes du R420. En attendant, il ne sera pas monté dans la cabine pour vérifier le nombre de passagers...

 

Idem à la rentrée en SLO, le papy toujours dans la couchette et ça roule.

Les chemins avec le vul se séparent à la fameuse station vers Novo Mesto, aux aurores. Eux remontent par l’Autriche, comme à la descente. Nous, nous prenons la direction de Trieste à Ljubljana.

On rentre en Italie par la frontière de Fernetti, les italiens se demandent juste d’où on sort, mais ne font pas de difficultés.

On salue sur le parking, quelques camions Français de chez Caille(02) qui bivouaquent, ils vont chez Renault en SLO.

Puis c’est la direction de Udine, mais nous rechargeons bien au dessus, à Ovaro, à 700 bornes de Sarajevo, dans une vallée proche de l’Autriche. Je ne sais pas si c’est les Dolomites, c’est bien joli par ici.

 

 

C’est du papier. Nos pupitres de fenêtres vides posent problèmes, mais on finit par les poser correctement sur le chargement à l’aide de calage et l’accord de l’expéditeur. On en repart en fin d’après midi.

Pour le retour, on prendrait bien l’Autriche, ce serait bien plus court, mais sans éco-point, c’est inutile d’essayer, cette fois-ci.

 

On reprend donc Udine, Venise puis Milan via l’A4.

La Suisse, on oublie aussi, car trop lourd (PTRA maxi 28t à l’époque). On rentre donc par le tunnel du Mt Blanc, puis le Jura. Peu d’arrêt, mis à part des pauses siestes par ci par là. On arrive à la maison le lendemain (samedi) en début d’après midi.

Cette semaine aura été sportive mais restera tout de même un bon souvenir, ainsi qu’une expérience vu l’amateurisme général de l’expédition, et malgré les difficultés annexes du moment, qui s’avéraient, à posteriori, bien futiles, quand on a pu voir les dégâts qu’occasionne une guerre.

On a renouvelé l’opération en 1999, très bon souvenir, pris une autre route en Croatie, et remonté via la côte, puis en 2003 (mon père seulement). J’espère un jour retourner en Bosnie (pourquoi pas en camion), car ce pays ne m’a pas laissé indifférent. Après avoir vu un reportage récent sur France 5 dans ce pays, dont Sarajevo et la vallée de la Neretva, j’ai encore eu la confirmation que c’est un joli pays et accueillant, qui tente de revivre paisiblement.

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Le retour :