La neige ne faiblit pas, elle se ramasse un peu, mais pas de soucis, ça roule normal, mais quand même penser à anticiper. J’ai 16T dans la semi, le poids idéal.
Je fais la pause après 4H30 pile juste avant Chemnitz, il fait nuit. Ensuite, reparti, on est vite à Dresden, après avoir repris l’A4, la neige se calme. On continue tout droit, en laissant la direction de Berlin, pour aller tout droit vers Görlitz, via l’A4 toujours. La circulation se calme un peu, mais la neige reprend à nouveau, et le relief reprend des formes.
On arrive à la frontière Polonaise juste au niveau de Görlitz. Une fois en Pologne, je quitte aussitôt l’autoroute, pour trouver une station, afin de se mettre en conformité avec le système de taxation des routes. Ce sera un genre d’autoport, avec un énorme parking, station BP, restaurant et un supermarché, à peine garé, une fille vient m’accoster... Et non, désolé, je ne me suis pas arrêté pour cela...
Je file à la station, avec la carte grise tracteur, le barré rouge (pour certifier le niveau de pollution, Euro3 dans mon cas), la licence et la carte DKV.
Le système de péage se fait avec une box (badge) similaire à l’Autriche ou la Tchéquie. On l’emprunte donc contre caution (120ZLT, 3O€), et on la crédite selon où l’on doit aller. Pour ma part, le patelin où je dois vider se trouve 50 bornes après Wroclaw.
Cette simple formalité occupe tout de même 30 minutes, et je change un peu de monnaie.
Juste une légère conversation avec un collègue Tchéque, à la caisse de la station, pour donner une idée de combien à créditer pour aller à ma destination. Sympa le gars, mais il me prend pour je sais pas qui, quand il constate que je suis encore en Euro3, et pire après, lorsqu’il me voit acheter une carte routière du pays.... « No navi ???? », Et oui, no navi, comme il dit !
Je repars de cette BP à 20H55, il me reste un peu moins de 2H à rouler.
La neige ne faiblit pas, mais ça roule bien.
Je passe 2 aires de repos, dont une en dehors de l’autoroute, mais elles affichent complet. Je trouve enfin mon bonheur un peu après, à une station en dehors de l’autouroute, c’est la sortie Kostomloty, c’est 40 bornes avant Wroclaw, il est 22H45, il reste peu de place, mais le parking (une station assez neuve) est bien éclairé et doté de caméras.
Une fois garé, je vais voir de près un panneau à l’entrée du parking, voir s’il indique qu’il est payant, apparemment non.
Je reviens au camion chercher mon porte feuille et mon téléphone pour aller manger une bricole à la station, descendu du camion, je cherche ma clé pour fermer la cabine, mais pas de clé dans les poches... et la cabine s’est...fermée toute seule. Non, c’est pas possible, je fouille et refouille mes poches, pas de clé, c’est sûr. Je me pend au rétro, et voit la clé qui trône sur le tableau de bord...
Aie... et les vitres sont bien fermées.... c’est ballot que j’ai posé le clé juste pour prendre le téléphone et le portefeuille, mais c’est quand même plutôt un mauvais coup de la part du camion, non ? Mauvais coup qui m’était déjà arrivé, dans une usine, l’année dernière, une vitre légèrement entrouverte m’avait sauvé la mise...
Puis, une fois, plus récemment, à Liège, j’avais prêté mon téléphone à un gars avec un Premium, qui lui avait fait le même coup, moteur tournant là !! A part que lui n’avait pas son portable ni d’argent...
Depuis, je m’étais dis qu’il faudrait que je planque un double quelque part, mais ça n’est resté qu’au stade du projet...
Bon, revenons à mon petit souci...
Je fais le tour, essaie l’autre portière, refouille mes poches (c’est débile), pas moyen, que faire, forcer une porte ? Beaucoup de dégâts pour sans doute pas de résultat, casse une vitre, et après ? On est pas en été...
Je ne vois plus que la solution d’appeler l’assistance Volvo, peut-être ont-ils une solution simple, en faisant schuinter 2 fils comme sur les Renault paraît il.
Je vais donc au chaud à la station, ça ne fera rien de plus de se les geler sous la neige.
Je n’ai pas le n° de Volvo assistance, bien sûr. J’active une connexion de 3G de mon téléphone (après avoir hésité à réveiller mon épouse) et trouve via google, le n° de Volvo Action en France. Il faut faire vite car la batterie du portable est bien faible.
Une voie sympathique et française comprend de suite mon problème, ça va vite, avec l’immat, l’interlocutrice situe tout de suite le nom et l’adresse de ma société, ainsi que le concessionnaire pour la garantie de paiement.
Je déplie une carte routière de la station pour bien épeler et expliquer où je suis.
La dame est rassurée pour ma personne en sachant que je suis au chaud dans une station, elle a l’air habituée à ce genre de panne. Elle me dit que le garage 24/24 le plus proche est à 60kms (banlieue de Wroclaw sans doute). Je raccroche à 23 H30, en me disant qu’il y en a bien pour 1H30 d’attente, mais il neige toujours comme il faut.
Je vais donc manger une supy (soupe) et un hot dog car il n’y a guère que ça et que j’ai quand même faim...
Puis, bien au chaud, il n’y a plus qu’à attendre.
J’aurais du penser à prendre un bouquin dans la cabine pour passe le temps, me dis-je !!!(on pense vraiment à rien des fois)
2H30 passent, toujours rien, je vais au camion, voir s’il est arrivé au cas où que je l’aurais
loupé depuis la station. Mais non, rien. J’essaie encore d’ouvrir la porte....
Pendant ce temps, c’est le défilé, des camionnettes PL porte voiture, comme on en voit déjà pas dans notre pays, des pauvres filles disparaissant dans le noir, neige tombant....
Je retourne à la station au chaud, et décide de rappeler Volvo Action, on me dit que l’adresse est bien prise en compte, et que le technicien est en route. Il est partit du garage à 1H30, il est 2H, avec la neige qui tombe, en fait rien de surprenant. Je me trouve légèrement impatient, et je me trouve vraiment bête d’appeler un dépanneur pour cette connerie...
A 3H30, un n°de Belgique m’appelle, c’est Volvo Action qui me prévient que le technicien est arrivé sur place, je ne l’ai même pas vu arriver.
Ouf, le soulagement, bientôt dans mon dodo...
Je m’approche du camion, et là surprise, ils sont 2. Un sur un escabeau, l’autre qui le tient.
A peine bonjour, mais c’est pas grave.
Le 1er essai de faire revenir le loquet avec une tige via l’enfeuillure de la porte qu’il force légèrement avec un tournevis, l’autre essaie d’ouvrir, mais pas moyen. Visiblement, la technique de faire contact 2 fils n’est que dans mon imaginaire...
Ça dure 10 minutes, puis ils abandonnent, remballant les outils, puis passent 1 coup de fil.
Ils m’invitent à prendre place au chaud (sympas finalement), dans leur camionnette moteur tournant. Peu de temps après, mon portable sonne, c’est la Belgique, m’expliquant ce que j’ai constaté, et qu’il n’y a pas d’autre solution que de casser un carreau, après mon accord. Bofbof, si ils repartent rechercher une vitre à leur garage, on n’est pas quitte, et bonjour la note...
Au point où j’en suis, je dis que je peux passer encore quelques heures encore à attendre, casser le carreau, mettre un plastique et me rendre en concession à l’ouverture, pour d’ hypothétiques économies, je sais. Le Belge, fort sympathique me comprend, et va le suggérer aux mécanos. Leur téléphone sonne, tout de suite après, et là, l’un d’eux me montre qu’ils avaient pris un carreau ! Là ça change tout, si j’avais su plutôt, naturellement j’aurais été ok de suite.
On se met donc d’accord, il est 4H, ils s’habillent chaudement et ils attaquent de casser la vitre côté passager, qui sera remplacée aussitôt.
Je vais regarder de temps en temps l’opération, ça neige bien, je vois le tableau de bord blanchir sous les flocons, décapitonage de la porte, racler tous les débris, un sacré boulot mine de rien. Ils m’ordonnent encore d’attendre au chaud dans la camionnette qui tourne toujours. C’est pas plus mal, et j’en profite pour piquer du nez...
Quand je les vois en chier (comme des Polonais !!), je me dis qu’ils auraient sans doute aussi préféré pouvoir activer le loquet avec le fil de fer, que de me vendre un carreau...
En moins d’une heure, l’affaire est bouclée, et l’un d’eux me remet symboliquement la clé alors que je commence à m’endormir vraiment sur fond de radio FM polonaise.
Je rejoins aussitôt la cabine, balaie le maximum de verre, ainsi que la neige tombée en abondance dans (toute) la cabine.
Il me font signer un papier, une poignée de main et repartent.
Je me couche, il est 5H20, la couette est glacée, mais ça fait vraiment du bien de retrouver l’(son)oreiller, et la n’oublie pas de faire du feu au fourneau eberpacher, et finalement ne regrette plus d’avoir procédé de la sorte avec Volvo Action.
Mais ce camion frôlant le million de kms, bientôt 7ans je suis un peu dégoûté d’avoir eu à appeler le VAS, une 1ere fois pour ce genre de misère...
Réveil mis à 9H...