Un peu de prévention, par Hélène.

Hélène roule depuis des années, son mari est routier, son fils Nicolas aussi.

Dans la nuit du 5 au 6 fevrier 2003, son fils Nicolas a eu un très grave accident qui aurait pû lui couter la vie. Aussi pour aider Nicolas à reprendre le dessus et essayer d'exorciser cet accident qui aurait pû lui etre fatal, Hélène à conçu un petit dossier "choc".

Il n'y aura pas, de photos trash supplémentaires, le site n'ayant pas pour vocation de faire du voyeurisme ou du spéctaculaire. Inutile donc d'envoyer vos photos d'accidents glanées ici ou la sur le web.

Cliquez sur les photos pour les aggrandir.

Ecrivez à Nicolas (Nounours 71) olympe71@wanadoo.fr

C'est avec une certaine émotion que je vais vous parler de l'accident de mon fils (qui lui-même à du mal à évacuer ce triste moment de sa vie). Je me suis sentie coupable de ne pas l'avoir eu à sa place. Il y a 32 ans que je suis dans le transport et je pense que quelque part j'ai eu de la chance. Si je me décide à parler c'est uniquement pour une question de sécurité dans le but de préserver tous les jeunes conducteurs des aléas du métier.

Voilà: mon fils va avoir 25 ans au mois de janvier 2005 et sa vie a bien failli s'arrêter le matin du 6 février (jour de l'anniversaire de mon époux) vers deux heures. Au cours des mois précédents il y a eu un surcroit de travail. Je pense que vous savez qu'en transports frigorifiques on ne chôme pas. Charger dans la journée, rouler la nuit et impératifs de livraison. Mais où est le sommeil dans ce planning? Il est pratiquement inexsistant.

On se dit: je suis jeune, j'ai de la résistance, je dormirai mieux demain. Mais le lendemain le scénario est identique et la fatigue s'accumule un petit peu plus de jour en jour, de semaine en semaine et aussi de mois en mois. Pour se réveiller on coupe le chauffage, ou alors on ouvre la fenêtre ou encore on fume une cigarette mais les paupières sont lourdes.

On se dit il faut que je sois à l'heure et la fatigue vous envahit tout doucement elle s'installe à pas feutrés on à l'impression d'être dans un cocon et puis c'est le réveil brutal. C'est ce qui est arrivé à mon fils. L'enquête est toujours en cours mais d'après les éléments que j'ai pu recueillir mon fils était très fatigué. Il s'est arrêté sur l'aire de macon dans le sens sud nord. Il a dormi 1/4 d'heure ensuite il a redemarré.

Entre macon et tournus sur l'autoroute il y avait 3 saleuses en épis avec des flèches qui annonçaient des travaux. La 1ère était à cheval entre la bande d'arrêt d'urgence et la voie rapide. Le chauffeur de ce véhicule, heureusement, était occupé à des travaux d'entretien. Mon fils a percuté cette saleuse précédée par une flèche lumineuseà 95km/h. HEUREUSEMENT LA CEINTURE DE SECURITE N'ETAIT PAS OBLIGATOIRE ce qui lui a permis d'être éjecté. Il a fait un vol plané de 20 mètres. Conséquences: 6 fractures du crâne, double fracture de la colonne vertébrale sans compter les nombreux hématomes sur tout le haut du corps et l'arrière de la tête scalpée. S'il avait eu la ceinture les gendarmes m'ont dit qu'il aurait été écrasé et sûrement tué par le volant. L'impact a eu lieu côté gauche du tracteur. J'étais à la maison et une mauvaise coïncidence a voulu qu'au moment où nous souhaitions par téléphone l'anniversaire de mon mari, ma fille et moi, celui passait à côté du camion de mon fils. C'est lui qui nous a appris ce triste évènement. Ensuite j'ai écouté les messages qu'il y avait sur mon répondeur. J'étais effondrée cela m'a rappelé l'accident que ma fille a eu l'année de ses 20 ans. J'ai aussi failli la perdre.

En conclusion je voudrai vous dire tout simplement si vous avez envie de dormir arrêtez vous le temps qu'il vous faudra. Mieux vaut tard que jamais. Perdre la vie pour arriver à l'heure croyez-vous que le jeu en vaut vraiment la chandelle?

Hélène