Carnet de bord de Octobre 2025 | Partager sur Facebook |
C'est l'heure d'embauche dans le petit poligono industrial de Penafel, au fur et à mesure que ça se remplit de bagnoles, les camioneros dont je fais parti lèvent le camp. Devant moi, alors qu'il y a plein de terrains vague, un chauffeur descend et pisse de bon cœur sur sa roue, la grande classe. Il y a encore de sacrés porcasses dans la profession. Je me tire donc un peu avant 8h, le jour a bien du mal à se lever, j'ai 5km à faire pour trouver le chemin de la Bodega, et en plein ligne droite sur la 122, il y a plutôt interêt à surveiller son arrière train. Par chance, pile à mon chemin, un rond point tout tordu et provisoire, il faut escalader une ancienne voie ferrée, le coffre à palette pourtant haut sur la Cargobull passe tout juste. Au bout d'un km de chemin de terre au milieu des vignes, j'arrive à bon port, finalement c'était suffisamment large pour y dormir, mais si on savait tout… Au bureau, la fille est super rigolote, et ils étaient avertis de mon passage, les 7 palettes sont prêtes, on charge.
En partant, le cariste m'indique un autre chemin, plus plat pour rejoindre la nationale, mais par contre gross stress comme on dit en Espagnol pour sortir. Le complément est à 70km de là dans une immense bodega à Cigales. J'avais hésité un peu après Valladolid, et finalement j'ai quand même tenté de passer par le centre du pueblo, c'est pas hyper large mais ça le fait. Le domaine est gigantesque, propre, j'y connais rien en vin du Duero, mais ça sent grave le pognon ici. 19 palettes à prendre ici, le cariste est pas super causant, mais diablement efficace. En 30 minutes c'est chargé, il est 11h, 1200km encore et c'est la maison. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, un arrêt s'impose, il est l'heure de déjeuner et se faire couler un bain. Je fais ça au Zamorano juste avant Palencia, typique et bondé de vieux, de jeunes, de touristes, de paumés, toute une faune bruyante. Encore une grosse demi heure le tout, les compteurs sont remis à 0, je peux maintenant chausser mes semelles de plomb. Presque pas de trafic, encore moins de camions, ça file, du moins jusqu'à Burgos, après au plus je monte vers Irun, au plus ça roule. Pour garder la couleur locale pour une fois que je suis pas en ADR, j'ai pris l'Echegarate. Si on se fie à Map, ça fait 8km de plus mais c'est tellement plus sportif. Passé la frontière je fais un stop à Bidard, c'est moins drôle.
Reste plus qu'à finir mes heures et monter au plus haut avec une légère complication due au championnats d'Europe de la pédale qui squatte 3 jours sur mon secteur. Pour rentrer à ma maison personnelle, il y a pas 50 routes, il y en a qu'une et je pourrais pas la prendre. J'ai bien cherché d'autres alternatives, rien à faire. L'usine au dessus de chez moi à pas reçu le moindre camion, la STEF a envoyé des porteurs à Vernoux plutôt que des semis, et l'Intermarché de Vernoux est livré après 80km de détour via Tournon Lamastre. Ah je me suis renseigné !!! Même Mich07 voyait pas comment faire ! Du coup, je me suis décidé, ça sera Albi Mende Le Puy demain, je vais perdre 1 ou 2h sur le temps de repos, mais voilà, le sport, les loisirs c'est la priorité en 2025. La preuve, le trafic qui sort de Toulouse direction le pays Basque est juste incroyable, c'est plein, archi plein. Je me suis posé à L'Isle sur le Tarn enfin côté industrie au calme, il était déjà 21h30, 9h50 de volant basta cosi.