Carnet de bord de Décembre 2019 | Partager sur Facebook |
Depuis hier je suis un autre homme. Je sais chers lecteurs que vous me voyez comme une force tranquille, le type serein qui glisse dans la tempête et le tumulte mais j'ai moi aussi mes faiblesses, mes fêlures. Parfois dans la vie d'un homme il faut renoncer à ses promesses, à ses idéaux, revenir sur ce qu'on s'était juré de ne jamais faire, par amour, pour ne pas décevoir l'autre, je dois vous l'avouer, c'est dur à reconnaître mais hier soir j'ai accepté d'aller au marché de Noël à Montbéliard. Pour moi le marché de Noël c'est le truc le plus kitch du monde, d'un ridicule achevé. Je pensais trouver les marchands du temple qui vendent dans leurs cahutes en bois des merdes impotées de Chine. Devant le temple bien sûr puisque Montbéliard est une vieille ville protestante. Pas du tout. C'était super sympa, pas trop de monde, des estancots de vin chaud, de saucisses cancoillotte, brioches, ensuite on a dîné dans une brasserie, c'était un moment délicieux.
Si je veux faire des cadeaux de Noël faut un salaire, et donc retourner à la mine. Ça commence mal ce matin, dans le bois entre Etupes et Fesches le Châtel un de nos amis du pacte de Varsovie n'a rien trouvé de mieux que de faire demi-tour dans le bois. Il a la semi dans le fossé à droite, le tracteur à gauche. Sans déconner ? Sachant que ta semi fait un peu plus de 13m pourquoi tu tentes un demi-tour sur une route qui n'en fait pas 10 de large ? Les gendarmes nous renvoient à Etupes pour redescendre dans le Technoland, en voiture c'est pas trop grave,10 minutes dans le cul quand même.
Ma remorque doit aller au garage donc à 7h et des boulettes je suis à Devecey pour transvaser dans la semi de Jérôme. C'est une remorque rescapée de feu les transports Ladret, elle n'est plus de première jeunesse, le rideau est raide comme la justice (impossible de violer cette femme pleine de vices comme dit Bernie Bonvoisin). Bref j'y passe un moment, pas avec la justice, à transvaser. Jérôme arrive entre-temps, il enlève son tracteur de sous la semi et me donne un coup de main, cool. Quand j'ai fini j'embarque le vieux Manitou au cul de la remorque, ça va être une semaine de régalade avec cet engin. Pour ma prochaine semi j'ai négocié un système d'accrochage Manitou et pas Moffett...et des feux de travail à leds sur les côtés comme les grumiers...à suivre. Un coup de gas-oil et à 9h15 je m'en vais enfin.
Comme un lundi je me prends ma demi tradition 1900 à Arbois. Pas le temps de niaiser, je fonce sur la 83. Je passe Lyon à midi et demi, ça roule. Et donc puisque Valence ne s'est pas déplacée depuis la semaine dernière, j'y suis en un petit 4h30 depuis le dépôt. C'est mal j'ai transvasé en coupure pour remettre le compteur à zéro, ensuite j'ai fait le tour de la cour pour le gas-oil et le chariot j'ai coupé 15, donc je n'ai plus que 30 à faire. C'est ridicule mais soyez certains que ce n'est pas un chauffeur qui a inventé cette loi.
Je chope un coup de moins bien, voire de tout à fait mal avant Nîmes, je me claque un quart d'heure dans la niche au lieu de me claquer une pile de pont. Ce serait dommage pour le Manitou... A 17h30 je suis à Saint Martin de Londres, c'est la lointaine banlieue de Montpellier. Je livre une rénovation avec des réhausses de tôles. Le client a racheté la maison avec la piscine existante, elle a été mal posée, il y a plus d'eau à droite qu'à gauche, à tel point que d'un côté ça déborde et de l'autre l'eau n'entre pas dans le skimmer. Avec les bouts de tôles ils vont pouvoir tricher pour rectifier le truc. Je trouve extraordinaire que l'ancien proprio ait mis 10 12 ou 15000 Euros dans une piscine pour faire du travail de gougnafier. Après tout, ça nous fait du boulot...
Je redescends à Montpellier, le Pont de Barre à St Jean de Védas, très très bonne adresse.