Carnet de bord de Mai 2020 | Partager sur Facebook |
Café dans un gobelet en carton, touillette en bois, croissant, douche, le matin notre ami covid ne change pas mes habitudes.
Il fait beau, la vue est dégagée, purée quand même l'A75 ça vaut des points ! Les paysages sont magnifiques, c'est un régal. Juste avant 10h je suis à Paulhe, ou plutôt juste avant Paulhe. La route qui entre dans le pays est interdite aux 6t sauf desserte locale, sur maps j'ai bien vu que la route serpente mais rien d'extraordinaire en Aveyron. J'enquille. Au bout d'un km je tombe sur un pont. Vous le voyez le pont ? Un truc en ferraille à la Gustave Eiffel, une seule voie, et impossible de s'aligner il est dans un virage. On dirait un wagon du Schuttle en gros, si tu arrives en travers le porte à faux avant cogne dans la ferraille. Bien sûr il y a du monde en face et derrière moi, sinon c'est pas marrant. Heureusement que j'ai le vieux Moffett vert, il a la pêche ce truc, j'arrive à faire riper la semi même en début de tournée. Quand j'ai presque fini un vieux vient me voir et me demande pourquoi je ne suis pas allé tourner à Millau la route est meilleure. Bé oui grand-père, je connais toutes les routes de tous les bleds de merde de France. C'est vrai que de l'autre côté du pont, une fois qui j'y suis, c'est pas large mais c'est praticable.
Le client habite à flanc de colline, la route en croise une autre à 100m de la maison, j'ai eu assez d'émotions ce matin, je me trouve très bien là. Je monte en deux fois, pas stressé par le covid le gars m'offre le café sur la terrasse. Depuis son nid d'aigles il a une magnifique vue.
Donc pour repartir j'évite le pont, je fais bien comme on m'a dit...
Les 4h30 de volant sonnent à Montpellier, je mange un bout sur le parking à côté de chez Iveco.
Pour 14h je suis à Pérols dans un énorme lotissement. Là aussi j'ai pété un câble, tous les croisements ont des chicanes ou des haricots, t'as beau passer file de gauche parfois c'est impossible de tourner à droite, tu te dis que tu tourneras à la prochaine, mais ça va pas, alors là tu te dis : pas con je tourne à gauche je me retourne plus loin et j'arriverai droit. Oui mais tu déplaces le problème. Bref c'est une chierie faut pas y aller en semi.Après avoir meulé un train de pneus sur les trottoirs j'arrive enfin chez les clients. Ils ont un magnifique car-port en alu et plexiglas, mais je ne passe pas dessous. Désolé, je dépose comme je peux en poussant au plus loin avec les rallonges de fourches. Bien sûr je demande ma route au plus simple pour repartir, la cliente m'explique, en fait c'est comme je suis venu, il n'y a pas d'autre solution...
Il me reste une grosse piscine à Fabrègues dans un lotissement côté St Jean de Védas. Je m'enfile dans la rue des clients, normalement ça fait une boucle mais avec le confinement tous les gens sont chez eux, des bagnoles garées de partout, je suis bloqué, je recule, c'est la journée. Un gars m'a vu faire, il me bloque la circulation, sympa. Il me dit de me garer devant chez lui, bien cool le type.
Beaucoup de monde chez le client, j'ai pas compris qui est qui mais j'embauche tous ces bras musclés, ou pas, pour porter l'escalier.
Il me reste encore une rénovation toujours à Fabrègues mais de l'autre côté du patelin. Des petits vieux tout gentils, ils veulent absolument que je boive quelque chose, ils sont bien urbains.
Comme souvent en ce moment je vais couper au Pont de Barre, les troquets ouverts sont rares, celui-ci est bien placé, on y mange bien. Que demande le peuple ?