FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Mai 2025 Partager sur Facebook
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  • Elsass
    c'est pas l'heure de la soupe
    la ligne Maginot
    pas large
  • Lundi 5 Mai 2025
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    A 8h moins le quart je suis en place à Seppois, Alex a sorti mon voyage, je vais chercher ma liste au bureau, il n'y a encore personne ça m'évite de papoter. Petit chargement tranquille, 4 kits, je n'ai pas fait serrer au début, j'ai failli me faire avoir, il faut ressortir une palette de margelles pour claquer le dernier escalier. C'est ça quand on est détendu, après faut pas exagérer, ressortir une palette c'est pas la mort non plus. Je retourne au bureau, cette fois tout le monde est arrivé, Christine me breefe, elle m'a rajouté une livraison sur le deuxième tour. On boit le café avec Sylvain et je me taille.

    Comme souvent ça roule jusqu'à Colmar, ensuite Maps vire au rouge, gros rouge. J'esquive en passant par le Ried, la plaine quoi. Quelques bleds à traverser, dont Illhausern et son célèbre restaurant trois étoiles Michelin, tant pis il est trop tôt sinon je me serais arrêté bien sûr, et je retombe un peu avant Sélestat. Je pense avoir perdu une dizaine de minutes mais vu le bordel sur l'autoroute c'était le bon choix, et je ne parle pas de l'autre sens, c'est un binz innommable. Il va y avoir des rendez-vous loupés à la Scapalsace. Je passe au gas-oil à l'aire du Haut Koenigsbourg, il y a du monde mais j'arrive juste quand un kolega libère une place.

    Je mange une tomate au parking de la frontière à Lauterbourg, les flics se sont réinstallés, ils contrôlent un car juste devant moi, c'est bien les gars occupez-vous, même si je ne crains vraiment rien. Premier bouchon à Kandel dans des travaux, ça fait des mois qu'ils sont là, rien de méchant, le trafic passe sur une file. Rebelote un peu plus loin, pas grave non plus. Je commence les livraisons à Haßloch, sur une avenue bien trop passante à mon goût, je me gare sur une perpendiculaire à 100m au calme. Le client se prénomme Souléimane, il n'est pas vraiment typé caucasien, eh bien je crois que c'est le premier Allemand qui m'offre le café ! Je dépose tout sous un carport, fastoche. Je me suis enfilé dans une ruelle pour être tranquille mais je m'inquiète pour en ressortir. C'est trop tard pour m'inquiéter ceci dit. A 200m je trouve une rue avec pas trop de bagnoles garées dans les angles, on n'est pas à Barcelone, sauvé.

    La suite est à une vingtaine de bornes. Ici la maison est dans une impasse, même avec le chariot c'est fin. Je viens en premier avec les margelles, la cliente me demande si c'est tout ? Ah non ma petite dame. C'est tout petit, aucun accès, l'entrée du jardin est coincée par la maison des voisins, je fais un petit train et je pousse au fur et à mesure, margelles escaliers colis tôles, à la fin je pousse avec une palette vide, ma foi j'ai fait au mieux et voilà. Je comprends que la cliente n'avait pas prévu que ça ferait autant de matos.

    J'ai encore une livraison au nord de Kaiserslautern, troisième Stau de la journée, encore dans des travaux. Coup de bol je sors à 500m plus loin. Je me tape 20 ou 25 bornes de nationale, ça roule. Le lotissement est sur les hauteurs du pays, les rues sont larges. Le client est artisan, il a son nom sur un fourgon Ford. Il m'ouvre un garage gigantesque, c'est du gâteau. Quand j'ai fini il signe le CMR et me file 15 balles de pourboire. Eh ben ! Merci bien.

    A 19h je suis à l'Autohof de Gau Qqchose. Le gardien me réclame 17 balles de parking. J'ouvre mon tiroir, je lui donne les 15 € de tout à l'heure et une pièce de 2 qui traîne, il me file le ticket, ciao. J'avance mais il me siffle. Non mais, ce sont les domestiques qu'on sonne, moi on m'interpelle avec délicatesse ! Sauf que je ne sais pas dire ça en allemand. Donc je recule, et il me redonne un billet de 5, en fait les clients m'avaient donné 20 et pas 15. Je le remercie parce qu'il aurait pu étouffer le biffeton, je n'en aurais rien su. Le jour du jugement dernier il te sera beaucoup pardonné.