FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Février 2020 Partager sur Facebook
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  • les grandes oreilles belges
  • Mardi 11 Février 2020
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    Faut reconnaître que par rapport à l'Espagne ici les sanitaires et les douches sont nickel, les règles d'hygiène ne sont pas les mêmes...

    A 8h et des boulettes je suis à Marche en Famenne. La maison est au bord d'une place, grand parking, c'est royal pour stationner. On se fait l'escalier à la main avec le client, le reste dans le garage. Ces gens sont super gentils, ils m'offrent le café. Je veux bien, il y a encore un vent terrible ce matin et vachement froid. Je dois demander de voir la preuve du virement bancaire. Le client me le montre sur sa tablette. Le destinataire, la somme, le jour, l'heure, ça me va. Il me demande si je veux qu'il l'imprime. Ouhlaaa ! Déjà que ça me fait chier de demander ça, je n'ai vraiment pas un tempérament de flic ou de contrôleur fiscal moi. On me demande de voir la preuve, pas de la prendre avec moi. Basta ya !

    La suite est un peu plus compliquée. La maison est encore en construction, on va déposer la piscine dans une ferme à quelques km de là. Christelle de Waterair Belgique m'appelle : « tu sais livrer, ils ont payé. » J'avais oublié qu'ici ils mélangent les verbes savoir et pouvoir. Je sais livrer mais je peux que c'est la merde ! D'abord je me fais baiser sur une route fermée pour inondation, demi-tour, puis je m'enfile sur une toute petite route dans les champs, si c'est pas là je suis mort. Je tombe sur une ferme isolée au bout du monde, ça me semble être en cul de sac. En fait non, la route tourne au coin de la grange. Les clients squattent là en attendant leur baraque. Je pose tout dans un bâtiment. Faut ranger comme il faut, la ferme est louée à un paysan du coin, je ne peux pas m'étaler de trop. Pour repartir je demande conseil aux clients, selon je peux continuer cette route, je vais retomber sur une plus grande. Bon. En tapant la prochaine adresse sur Gogol je vois que c'est à 4km ! Vu les routes je pense que je ne trouverai pas de parking, pas trop mal garé je reste là pour casser la graine il est midi et quart déjà.

    Pas trop rassuré mais l'estomac plein je continue cette route de merde. Effectivement au bout c'est un peu plus large, un peu. J'arrive en avance à Flavion. Je sonne, personne, que le chien qui braille. J'attends au chaud dans ma cabine. Le client se pointe à 14h. Rebelote, on se fait l'escalier à la main dans le jardin, le reste dans le garage. Facile.

    Dernière livraison du jour vers Charleroi. Le gps ne trouve pas l'adresse, faut dire que c'est : « buvette de Hourpes ». C'est une blague ? En 15 ans de Waterair je me suis déjà fait chier, mais celle-ci restera dans ma mémoire. Au fond d'une zone industrielle je prends à droite, la route descend dans la forêt. Sur Maps ça ne semblait pas méchant, je m'arrête pour vérifier, non c'est bien là. Je tombe sur un premier hameau, c'est encore plus loin. Encore un bois, je me fais arrêter par un bûcheron. « Tu vas où ? Ah mais t'es dans la mertte. Au bout du chemin tu tournes pas. » Maintenant que j'y suis, je continue, 1km de ligne droite. Je vois en bas la bagnole du commercial. Je m'arrête devant le virage à l'équerre et vais voir à pied. Procédure chemin étroit : je descends le Moffett, je l'enfile dans le bois, je recule le camion, j'avance le chariot, ravance le camion. J'arrive à me vider tant bien que mal. C'est mou, ça glisse, ça caille, tout pour plaire. Je fais au plus vite, il me faut sortir de là avant la nuit. Idem pour repartir, je ne peux pas passer le long du camion, donc Moffett dans le bois, recule, avance … Le jeune commercial est sur le cul. Eh oui mon jeune ami, voilà comment on se fait chier. Donc, je recule jusqu'au hameau mais comme j'avais prévu je ne peux pas faire demi-tour, je recule encore 1km jusqu'à un carrefour correct. Quand tu sors de là tu te dis, putain j'ai pas enlisé le bordel ou pire tout posé dans un fossé, c'est un miracle.

    Demain je recommence banlieue sud de Bruxelles, je vais donc couper à La Louvière. J'ai largement mérité ma Jupiler.