Carnet de bord de Mars 2021 | Partager sur Facebook |
Ce troquet est à la limite du boui-boui, pas de douche, j'ai pas trop mal mangé et les chiottes sont propres, c'est déjà ça. Je déjeune et je prends patience, le rendez-vous c'est 10h à 10 km de là.
A 9h j'en ai marre, je décolle. Ma rue est vachement étroite, coincée entre deux avenues bien larges. Je fais le tour du quartier, pas le choix je reste en double file sur l'avenue. La cliente m'a vu, elle prend une ou deux photos, je commence mon truc. Arrive une première bagnole avec deux monteurs, salut salut. La maison n'a qu'un petit portillon d'un mètre, l'escalier ne passera jamais même en le tournant dans tous les sens. Ils veulent attendre un hypothétique camion-grue, oh là les enfants ! On va faire à l'ancienne, on dévisse l'escalier de la palette, avec ma visseuse d'ailleurs, eux n'ont que la bite et le couteau. Je pose le Square en long sur les rallonges de fourches et hop, il est au-dessus de la palissade, plus qu'à le descendre délicatement à la main sans le faire tomber et le tour est joué. Telle la cavalerie dans Lucky Luke, Florencio le patron arrive quand c'est terminé. Bon vu sa taille il ne m'aurait pas été d'une grande utilité... Après le reste c'est facile, les éléments un à un passent par la porte, je vais ranger mon bordel. Quand je reviens pour faire signer le CMR il ne reste plus que les margelles sur le trottoir, personne ne va les voler, Florencio propose d'aller boire un coup au bistrot au coin de la rue. On discute un peu, il me remercie pour l'escalier et on se remémore les fois où on s'est vu. J'ai l'impression de ne jamais venir par ici mais si on réfléchit un peu ; Ontenyente deux fois, Denia, Murcia, Alicante deux ou trois fois, Valencia idem... Il me dit qu'il a d'autres piscines sur le feu, parfait, j'adore venir ici. Bon c'est pas le tout mais je n'habite pas vraiment le quartier, je veux payer la tournée mais la serveuse refuse, c'est le boss qui paye. Venga !
Je préviens Laurence pour la forme, je sais qu'elle m'a pris du pinard à Narbonne demain. Je me fais la route en sens inverse, c'est une putain de régalade, les paysages sont grandioses.
J'aurais presque pu rentrer vendredi soir, en chargeant un complet à Narbonne, à poser le soir au dépôt. Sauf que je dois récupérer des Europe à Perpignan et j'ai deux points de chargement à Narbonne, c'est mort pour rentrer. Donc je suis détendu, je roule fort mais sans stress. Au Nord de Valencia on voit les vestiges de l'ancien péage de l'A7. Eh oui quand on a un gouvernement de gauche, on dégage les rapaces. Et nous en France on fait quoi ? Chuuuuut !
En fin d'après-midi je m'arrête au gas-oil à Figueras, mon AS24 déconne à nouveau. J'ai beau frotter la piste et la puce ça donne rien. Je frotte tellement qu'un génie apparaît, j'ai droit à un vœu, je demande une AS24 qui fonctionne mais il me dit que c'est impossible. Bon tant pis je mettrai du gas-oil demain à Narbonne pour rentrer. Faudra que j'appelle la comptable chez nous pour qu'elle me commande une nouvelle carte, ça me saoule cette histoire.
Je finis la journée à Fitou, il est 21h, je file à la douche. Autour de moi les mouches se bouchent le nez, du coup elles tournent en rond.