FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Mars 2020 Partager sur Facebook
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  • le symbole, le gel...
    mes super rallonges
  • Lundi 16 Mars 2020
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    Il règne une atmosphère bizarre aujourd'hui, on est tombé dans un espace temps. Ça a commencé samedi soir au resto de ma douce, en plein service, on a appris que tous les commerces devaient fermer, les bars et restos à minuit. Ça aurait été sympa de prévenir avant, histoire de ne pas faire rentrer trop de marchandises. Une fois ses larmes séchées on s'est organisés, donner l'ultra-frais au personnel, tout nettoyer, ranger, fignoler dimanche. C'était vraiment étrange. Donc ce matin c'est un peu pareil, tout le monde ne parle que de ça bien sûr. On ne parle que des abrutis qui achètent des kilos de nouilles et de PQ, mais c'est qui en fait ces andouilles ? C'est personne évidemment.

    Premier arrêt à Auchan à Bessoncourt, je ne suis pas passé au dépôt vendredi, il me faut du gas-oil pour le chariot, ici la pompe PL est plutôt bien placée.

    Comme convenu je suis à 8h30 à l'entrée de Colmar, Ste Croix en Plaine. Les gars du chantier ont bien un Maniscopic mais c'est un énorme truc qui ne tourne pas dans la rue. J'ai compris, je me vide avec le triporteur. Ah mais non ! Faut attendre. Pas longtemps si possible je suis pressé. Une pelle rebouche un trou, faut attendre c'est là que je dois poser le bardage. C'est long ! Je commence par deux petits paquets, fastoche. Mais après j'ai une longueur de 12m. Il faut savoir que le Moffett roule en crabe mais pas charge en haut ! Quand les paquets sont gerbés tu fais comment ? Ben tu te fais chier à essayer de sortir la longueur en normal dans une rue étroite. Les angles des paquets sont vifs, je me demande encore comment j'ai pas découpé un rideau. Pour être bien il aurait fallu que je sois vide à 9h, je m'en vais à 10h15... Je préviens Waterair, ils le prennent bien, il y a plus grave.

    A 11h et demi je suis à l'usine, faut d'abord ranger sangles et équerres, remonter les cadres pour les virer et charger ensuite. Ici aussi l'ambiance a changé, les gens restent à distance. Fabrice avait eu largement le temps de sortir mon chargement, on charge vite fait et je file. Content, Orelio a fabriqué et livré mes rallonges de fourches, elles sont trop bien : longues, légères, le top.

    Retour à Colmar pour la deuxième fois aujourd'hui, je commence à peine plus haut dans le 67. Je passe à Illhaeusern, patelin célèbre pour son trois étoiles Michelin. C'est con c'est fermé, j'aurais eu, le temps pour un petit mâchon … Du coup je bouffe une boîte de sardines en vitesse.

    Je commence à Ohnenheim, la maison est au bord d'un chemin agricole, il me faut déplacer le camion à chaque palette, je speede mais depuis ce matin j'arrive pas à revenir dans les clous.

    Je fais une grosse rénovation chez un retraité à bout de souffle, un peu comme Belmondo oui... On passe l'escalier Paso au-dessus du grillage, j'ai cru qu'il allait tomber en arrière. Pfouuu.

    Il me faut traverser Straß à la mauvaise heure mais ça passe tranquille. J'arrive à 18h15 à Rittershoffen un peu hors créneau, le client me dit qu'il a le temps : il est au chômage pour 45 jours, 45 jours à la maison. C'est ça l’État providence...lol.

    Je redescends à Strass, tous les troquets sont fermés, je trouve une place à l'arrache sur la piste de la station Shell à Ostwald. Un Roumain se claque derrière moi, nickel.

    Minuit vingt, boom boom à la porte. Police nationale ! Vous êtes mal garé, dégagez ! Ah ben non, je suis en coupure je ne bouge pas. Il veut me foutre un refus d'obtempérer. Putain, une fois dans ma vie je dors sur l'autoroute faut que je casse ma coupure. J'avance jusqu'au centre commercial de la Vigie, je tire un ticket et dodo. J'oubliais, allez bien vous faire foutre putain !