Carnet de bord de Juillet 2020 | Partager sur Facebook |
A 7h le troquet est fermé, d'habitude ça ouvre tôt ici, pas grave je bois le café au camion et venga !
Je coupe 45 min à Torremocha pour le gas-oil, comme d'hab', déjeuner et me doucher. Le petit déj' à 10h et demi ça fait tard mais je ne sais pas à quelle heure je vais manger...
A midi et demi je suis à côté de Guadalajara. La rue où je dois aller est toute petite, je me gare, deux vieux qui passent viennent aux renseignements, accès impossible, je reste où je suis. Javier m'appelle, il m'attend chez le client, j'arrive, j'arrive. C'est une baignoire de 3x2 m, j'y vais en une seule fois. On se pète tout à la main par un portillon. La maison est à flan de colline, la cour fait une terrasse avec une cave dessous, au bout il y a un appentis avec une cuisine d'été, c'est petit mais admirablement aménagé. Il fait une chaleur à crever, ça doit être sympa de boire une bière à l'ombre du truc.
Je retourne au camion, je remonte le chariot et on va manger dans le village en bagnole. Menu du jour à 9€, on ne se refuse rien.
La suite est comme d'hab' dans les innombrables lotissements du nord de Madrid. Cette fois c'est Cerceda. Javier roule plus vite que moi bien sûr, quand j'arrive je sens une tension avec la cliente, elle aurait voulu qu'on stocke la piscine chez Waterair, t'es gentille mais ici il n'y a pas de dépôt. Je suis content j'ai appris le mot enojada il n'y a pas longtemps, ça veut dire de mauvaise humeur. J'ai réussi à le placer dans la conversation avec Javier, c'est pas le genre de truc qu'on dit en livrant des piscines, lol.
La dernière de la semaine est à côté de El Escorial comme l'autre jour. Un vieux lotissement à flan de montagne, ça grimpe, les roues patinent, la rue est à 2km de l'entrée du lotissement, c'est gigantesque. Pour repartir Javier me dit que je peux faire la vuelta. Ok. Par endroit ça descend sec en lacets, ça pue à mort. Je remonte en face pour sortir, mais il y a un sens unique, pas grave je suis la route. Faut passer sous des arbres, entre des bagnoles, gros stress, et bien au bout c'est impossible de tourner à gauche ou à droite. Je bloque tout le quartier, des gens viennent voir le spectacle... Pas le choix je recule sous les arbres, un type me guide parce qu'avec les feuilles je recule à l'aveugle. Je vous la fais courte, bilan, j'ai gratté ma bâche et j'ai touché le rétroviseur d'une vieille Merco classe B. Je veux filer 50 € au proprio, il me dit que c'est 350. T'as raison ! On fait un constat. Il refuse, il tergiverse. Une dame qui était toute contente de me montrer qu'elle parle français tenait pour moi, je lui demande d'appeler la policia local. Les flics arrivent dans le quart d'heure, pendant ce temps j'ai continué ma manœuvre, je leur file mon permis et tout le bordel. J'ai pas suivi l'histoire avec le mec à la Mercedes mais ils reviennent tout sourire, me redonnent mes papiers et me font sortir en sens interdit sur facilement 1 km. Au bout ils s'arrêtent pour me souhaiter bonne route, super sympas...pour des flics. Ça fait quand même deux fois en peu de temps qu'il m'arrive une merde dans des rues impossibles. Je suis nul d'accord mais pour ma défense monsieur le procureur sachez que ces livraisons nécessiteraient une assistance petit camion comme en France mais qu'ici ça n'existe pas, je me démerde tout seul.
Je finis mes heures du côté de Ségovia, il est 21h, j'ai 8h58 de volant devant un resto, nickel. Je bois una caña pour me remettre de mes émotions.