Carnet de bord de Mai 2020 | Partager sur Facebook |
Je suis le seul ici à avoir entendu parler de covid ? Je fais gaffe, je me tiens à l'écart mais d'autres n'en ont rien à branler visiblement. Après la douche j'ouvre ma remorque, mon relayeur arrive dans les 10 minutes. Ah ben si je le connais, son nom ne me disait rien c'est tout.
C'est un petit bonhomme qui a la patate, il galope entre les deux remorques, en une heure c'est transvasé, refermé. On va boire le café, à 9h on se sépare.
Je rejoins Salem au péage de La Ciotat, il pensait transvaser là, mais non, c'est trop dangereux. On descend dans la première zone industrielle et on se claque dans une impasse. Au calme. Le premier client est à un quart d'heure de là, je n'ai pas de regrets, en semi c'était pas envisageable. On dépote tout, c'est le tarif.
On remonte au camion, je n'avais pas noté le nom de la rue mais on le retrouve. C'est mieux. Vu qu'on est bien garés on transvase la deuxième piscine sur le plateau, faut le faire donc ici ou ailleurs... Et on file direction Aubagne. Je vous arrête tout de suite ce n'est pas le Aubagne de Marcel Pagnol, le Garlaban les cigales et la garrigue qui sent bon la farigoule. En 2020 il y a des bagnoles partout, ça circule, tu peux pas te garer... Je laisse le camion sur un terre-plein à l'entrée d'une zone commerciale. Le papé d'Ugolin ne reconnaîtrait pas le coin. C'est la piscine de 13h, à midi moins le quart on se pointe chez le client, on vide. La descente dans la cour est quasi à la verticale, je dis à Salem de ne surtout pas descendre, à vide il ne remontera jamais. Rebelote on se pète tout à la main...dans la descente.
On trouve une baraque à frites, on mange un morceau puis on déplace mon camion jusqu'à Roquevaire. On trouve un parking nickel. On transvase et on monte dans les collines. D'entrée la cliente me dit qu'elle ne veut plus de la piscine, sa maison est construite sur une ancienne décharge sauvage. Quoi ? Il y aurait des salopards dans le secteur ? J'arrive pas à y croire... Il y a là le monteur, le pelliste, ça discute ferme. Ils appellent un responsable de Waterair qui donne des conseils techniques. Moi je ne suis qu'un exécutant, un bidasse de deuxième classe, mais avec l'accord d'un général de corps d'armée, on vide. Je prends mon chèque et on file.
Comme ce matin on est bien garés donc on transvase à nouveau sur place. Je suis mon collègue jusqu'à St Savournin, on laisse mon camion et on va vider chez une mamie, dans les bois, facile. Heureusement parce que je commence à en avoir assez. Salem me repose au camion, ciao et merci.
Demain matin je recommence à Fuveau... je passe à Fuveau. Donc j'appelle le client, il est chez lui, bingo ! Faudrait que je me gare au bord de la D96, certes je suis vieux mais trop jeune pour mourir, je vais me garer plus loin. J'en avais déjà marre mais cette fois j'en ai ras le cul j'avoue. Je me suis avancé pour demain, je suis content quand même.
Je retourne au Mily Mètre, j'ai mérité et largement mérité mon demi bien frais.