FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Mai 2020 Partager sur Facebook
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  • Girteka
    pas Girteka
    c'est mal de rouler aujourd'hui tu sais ?
  • Vendredi 1 Mai 2020
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    Réveil 6h et demi, je déjeune, vais me brosser les dents, il pleut c'est déprimant, je me vois mal passer la journée là comme un con. C'est pas le fait de planter un jour férié, j'en ai déjà passé des dizaines, ce qui est complément con c'est d'interdire les camions en temps de confinement, ça dérange qui ? Mort aux cons ! A l'issue de mes 9h, venga !

    Je ne suis pas le seul bandit, j'en croise des délinquants. Je sors à Bourg Viriat comme d'hab', d'ici je suis presque à la maison, la 83 c'est ma route à moi. Ma route à moi mais pas que. Je croise un premier Girteka, puis un deuxième, puis je rêvasse, je ne calcule pas mais quand même... Puis je croise des Lotos Baltica, puis encore des Girteka, des Volvo en frigo et des Daf en tautliner. Mais c'est impressionnant. J'ai l'impression qu'il y a à Besançon un commissaire de course qui les fait partir toutes les deux minutes, je ne peux pas prouver ce que je dis mais c'est fou croyez-moi ! Des dizaines et des dizaines, partout sur les parkings. Sur l'A36 j'en vois encore mais c'est moins flagrant ils sont dans le flot des autres, mais toujours un toutes les deux trois minutes !

    J'évite le grand péage de Montbé-St Maurice, je me dis que ça va être fliqué, donc je sors à L'Isle sur le Doubs. A la sortie de L'Isle énorme contrôle de gendarmerie, ils me regardent passer, je fais genre je les ai pas vu... J'aurais bien les boules de me faire arrêté là, ma meuf viendrait me chercher et c'est marre.

    A 11h et demi je suis à Bourogne, bon weekend à tous, le ciel vous tienne en joie.

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  • Peugeot
    Hérimoncourt
  • Lundi 4 Mai 2020
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    A 8h moins le quart je suis chez Peugeot Hérimoncourt, vieille usine qui n'en finit pas de mourir, l'activité échange standard doit déménager à Vesoul, les papiers sont déjà à l'adresse du 70 c'est dire qu'ici ils sont en sursis. J'entre derrière un Lituanien, la fille du poste de garde le fait mettre de côté ensuite elle me demande si je suis allé en Italie Espagne Haut-Rhin, Lorraine et je ne sais plus quoi. Je me garde bien de lui dire la vérité, elle me laisse entrer. Il me faut palabrer à la réception, le cariste me dit qu'il attend un camion prioritaire à 8h15, sachant qu'il faut une bonne heure pour vider, je suis mort pour être à l'heure à Seppois. J'insiste, la cheffe du gars lui dit de m'attaquer tout de suite. Purée nickel... Dans les cinq minutes le Lituanien arrive, merde, désolé mon grand je t'ai niqué mais involontairement, l'usine est grande je ne pouvais pas deviner qu'on venait tous les deux là. C'est chiément long à vider, ils contrôlent, pointent, collent des étiquettes... Affolez-vous putain.

    A 10h10 je suis aux piscines, tip top. J'ai à nouveau des reports, trois piscines complètes en moins, une fois de plus il faut virer les escaliers qui vont avec. Punaise entre les gens qui veulent absolument leur piscine et ceux qui la refusent faut garder ses nerfs. Quand c'est chargé je passe au bureau prendre mes papiers, Martine me parle d'une énorme tournée dans quinze jours en Espagne, ça rentre même pas dans mon camion, incroyable. Wait and see comme on dit en castillan.

    Pour changer je commence vers Millau, c'est rare, je descends par la RCEA ça fait mille ans que je ne suis pas passé par là. A Digoin je me tâte de passer par Vichy ou par Moulins-St Pourçain, je n'hésite pas longtemps tout le monde sort direction Lapalisse, la route est fermée. Je suis dans le cortège des étrangers, t'as beau connaître la route par cœur tu peux pas doubler, tu suis la procession.

    Je pensais devoir faire une coupure mais non depuis Besançon j'ai 4h25 de volant arrivé à la gare à Cournon, ça n'a pas si mal roulé finalement. Je vais chercher mon plateau-repas, la patronne a mis un bout de Cantal vieux, rien que pour le fromage ça vaut le coup ! Une tuerie.

     

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  • sublime
    A Paulhe 12
    Millau donc...
    vue d'ensemble du Pont de Barre
  • Mardi 5 Mai 2020
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    Café dans un gobelet en carton, touillette en bois, croissant, douche, le matin notre ami covid ne change pas mes habitudes.

    Il fait beau, la vue est dégagée, purée quand même l'A75 ça vaut des points ! Les paysages sont magnifiques, c'est un régal. Juste avant 10h je suis à Paulhe, ou plutôt juste avant Paulhe. La route qui entre dans le pays est interdite aux 6t sauf desserte locale, sur maps j'ai bien vu que la route serpente mais rien d'extraordinaire en Aveyron. J'enquille. Au bout d'un km je tombe sur un pont. Vous le voyez le pont ? Un truc en ferraille à la Gustave Eiffel, une seule voie, et impossible de s'aligner il est dans un virage. On dirait un wagon du Schuttle en gros, si tu arrives en travers le porte à faux avant cogne dans la ferraille. Bien sûr il y a du monde en face et derrière moi, sinon c'est pas marrant. Heureusement que j'ai le vieux Moffett vert, il a la pêche ce truc, j'arrive à faire riper la semi même en début de tournée. Quand j'ai presque fini un vieux vient me voir et me demande pourquoi je ne suis pas allé tourner à Millau la route est meilleure. Bé oui grand-père, je connais toutes les routes de tous les bleds de merde de France. C'est vrai que de l'autre côté du pont, une fois qui j'y suis, c'est pas large mais c'est praticable.

    Le client habite à flanc de colline, la route en croise une autre à 100m de la maison, j'ai eu assez d'émotions ce matin, je me trouve très bien là. Je monte en deux fois, pas stressé par le covid le gars m'offre le café sur la terrasse. Depuis son nid d'aigles il a une magnifique vue.

    Donc pour repartir j'évite le pont, je fais bien comme on m'a dit...

    Les 4h30 de volant sonnent à Montpellier, je mange un bout sur le parking à côté de chez Iveco.

    Pour 14h je suis à Pérols dans un énorme lotissement. Là aussi j'ai pété un câble, tous les croisements ont des chicanes ou des haricots, t'as beau passer file de gauche parfois c'est impossible de tourner à droite, tu te dis que tu tourneras à la prochaine, mais ça va pas, alors là tu te dis : pas con je tourne à gauche je me retourne plus loin et j'arriverai droit. Oui mais tu déplaces le problème. Bref c'est une chierie faut pas y aller en semi.Après avoir meulé un train de pneus sur les trottoirs j'arrive enfin chez les clients. Ils ont un magnifique car-port en alu et plexiglas, mais je ne passe pas dessous. Désolé, je dépose comme je peux en poussant au plus loin avec les rallonges de fourches. Bien sûr je demande ma route au plus simple pour repartir, la cliente m'explique, en fait c'est comme je suis venu, il n'y a pas d'autre solution...

    Il me reste une grosse piscine à Fabrègues dans un lotissement côté St Jean de Védas. Je m'enfile dans la rue des clients, normalement ça fait une boucle mais avec le confinement tous les gens sont chez eux, des bagnoles garées de partout, je suis bloqué, je recule, c'est la journée. Un gars m'a vu faire, il me bloque la circulation, sympa. Il me dit de me garer devant chez lui, bien cool le type.

    Beaucoup de monde chez le client, j'ai pas compris qui est qui mais j'embauche tous ces bras musclés, ou pas, pour porter l'escalier.

    Il me reste encore une rénovation toujours à Fabrègues mais de l'autre côté du patelin. Des petits vieux tout gentils, ils veulent absolument que je boive quelque chose, ils sont bien urbains.

    Comme souvent en ce moment je vais couper au Pont de Barre, les troquets ouverts sont rares, celui-ci est bien placé, on y mange bien. Que demande le peuple ?

     

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  • 26t à vide le bestiau !
    Hérault
    Sète
    Sète de plus haut
  • Mercredi 6 Mai 2020
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    Petit déj au camion, douche avec mon jeton d'hier soir et zou ! J'en profite, si c'est déconfiné la semaine prochaine ce sera à nouveau le gros merdier ici.

    Un peu avant 8h je suis à Sète, la ville est magnifique, mais pas adaptée aux semis. Je me suis déjà galéré ici, horrible ! Avec maps je ne vois pas où je dois passer mais je vois surtout où je ne dois pas passer. J'arrive à m'approcher à 4 ou 500m de la maison. Maps c'est bien mais il n'y a pas le relief. La rue que je pensais prendre plonge sur une centaine de mètres, si je descends là j'arrache la passerelle les ailes...et pas sûr que j'arrive à remonter. Pas d’héroïsme, je trouve plus loin une place potable, je finis en triporteur. La rue descend tellement que j'y vais en marche arrière pour ne pas benner tout le commerce. Pas de regrets, en bas c'est tout petit, j'ai eu le nez fin. En deux tours c'est vide, j'arrive à faire demi-tour sur l'avenue pour ne pas descendre en ville, ouf !

    Je passe par les plages jusqu'à Agde ensuite autoroute jusqu'à Narbonne. Pourquoi Narbonne ? Parce qu'il y a la super boulangerie Carnot. Je teste le bâtard bio, une merveille.

    A 11h et demi je suis à Pia, pour rdv 14h j'y vais sur la pointe des pieds. Le gars bricole pour préparer l'arrivée de la piscine justement, il est content, donc moi aussi. Le passage derrière la maison est bloqué par deux palettes d'agglos, deux coups de fourches c'est déplacé. Ensuite je déplace le four à pizza, qui pèse 400 kg paraît-il, ensuite je peux accéder. Le client est super gentil, je l'ai déjà dit 1000 fois, je m'en fous de rendre service quand les gens sont sympas. Quand c'est fini il veut payer l'apéro, non non, un verre de Schwepp's fera l'affaire.

    Il me reste encore une rénovation de l'autre côté de Perpi à St André au pied de la montagne. Lotissement classique, chiant, avec des ralentisseurs et des chicanes, comme partout, client pas chiant, RAS.

    J'ai une première grosse ramasse chez Kuhne et Tagueule, ex Alloin. Il y a déjà deux camions en attente, je patiente sagement au camion, l'accès sur les quais est interdit. C'est quand même un peu long l'histoire, j'ai une deuxième ramasse prévue demain, je pensais peut-être pouvoir la faire ce soir mais vu la tournure c'est mort. Je suis surpris il y a pas mal d'Espagnols, y compris en traction. Sont pas loin faut dire... On me charge jusqu'au troisième poteau, nickel. Par acquis de conscience je vais faire un tour à l'usine de demain matin mais tout est bouclé.

    M'en vais couper à Fitou, c'est pas bien loin et c'est le seul troquet ouvert dans le secteur. La patronne a fait une jardinière de légumes compotés dans le jus de viande, terrible !

     

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  • à Perpi
    Baloo et sa mobylette
  • Jeudi 7 Mai 2020
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    Comme d'hab' désormais café gobelet croissant, douche sur place, pas à emporter. Normalement je n'aurais pas dû la payer vu que j'ai mangé là hier soir mais la patronne ne s'en est plus rappelée, ce serait inélégant de réclamer, je laisse 6 balles au lieu de 5 au coin du bar. C'est pas avec mes 3 € en plus qu'elle va finir le mois mais voilà. Faut être élégant. Ce qui serait encore plus élégant ce serait que je n'en parle pas ici mais c'est un carnet de bord faut bien se raconter. Sinon quoi ? Je vous montre le vernis sur mes faux ongles sur Instagram ?

    A 8h je suis à Perpi, ZI nord. Je donne mon numéro de commande à la brave dame aux expés', elle sort une feuille d'un dossier, grimace et téléphone... D'entrée je sens l'embrouille. Discrètement j'attrape le cachet de l'usine et je tamponne un récépissé. Elle me dit que c'est de la production d'hier soir, que tout n'est pas prêt, qu'elle se renseigne. Moi qui pensais charger hier après-midi... J'attends sagement au soleil. Elle revient et me dit que ce ne sera pas dispo avant 15h au mieux. De suite je vais la dénoncer à la maîtresse...

    Laurence me dit qu'elle appelle l'affréteur mais que quoi qu'il en soit on n'attend pas jusqu'à 15h. Dans le quart d'heure elle me rappelle : tu fais signer un récépissé et tu t'en vas. C'est déjà fait ma chère, je suis pas un lapin de trois semaines. Je retourne aux expés, j'explique le truc, le cariste signe le récépissé sans discuter. Venga !

    Je n'ai plus qu'à me rentrer gentiment. Pas inquiet pour les heures, ce week-end j'ai le pare-brise à changer je rentre en voiture, Perpi Besac ça passe en une seule coupure, zen.

    Je mange sur le parking au pied du Bœuf. A peine plus loin mon regard est attiré par un motard sur un parking, je mapsise, c'est Baloo qui rentre à Lyon. Mon Scan file comme le vent mais la VFR a quand même une meilleure régul', il me rattrape et on papote deux trois minutes au péage de Vienne. Dans l'après-midi le téléphone chauffe. Je fais quoi avec mes lots, le pare-brise ?

    A 18h30 je suis à Devecey, je décroche à quai, je vais me chercher à bouffer. Demain matin je dépose le tracteur chez Mécano Services et j'aurai une bagnole pour rentrer. Nickel l'histoire.

    Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.

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  • Lundi 11 Mai 2020
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    Quand j'arrive chez Mécano Service mon tracteur est au lavage, ils tiennent à redonner un véhicule nickel, l'initiative est charmante mais vu la météo... Il tombe des seaux d'eau. Hier en se baladant on a vu un arrosage automatique en marche, ou comment gaspiller de l'eau potable. Malgré tout le lavage décape mes jantes, elles en avaient besoin. Je pensais avoir le temps d'aller récupérer ma remorque au dépôt mais ça va faire juste, tant pis je vais aux Mines.

    Je me gare devant le local, croyant que ça allait prendre deux minutes, mon cul Paul ! Je dois atteler leur semi, on refait le test des freins. Sérieux ? J'ai bousillé les plaquettes en 15 jours ? Sur un tracteur neuf, équipé d'un retarder ? La contre-visite est gratuite mais on a quand même changé un pare-brise pour rien, ou comment gaspiller du pognon. Cherry on the cake, le contrôle technique n'est valable que jusqu'au 19/04 prochain, date du premier contrôle, ou comment se faire niquer par l’État.

    Je remonte à Devecey, je raccroche ma semi, un coup de gasoil et je file. Pour ne pas monter en Alsace à vide j'ai trois palettes à déposer à Fesches-le-Châtel, c'est la limite 25-90. Personne dans la cour chez Cristel, je me mets en place directement. Ici c'est une usine de vaisselle et casseroles haut de gamme. Mouais, haut de gamme c'est le terme poli pour dire hors de prix.

    Grandvillars est à 5km, je suis chez Laily à midi moins dix, je vais voir le cariste, j'avais rendez-vous à 13h, il s'en fout, on charge. Une bâche c'est pas un énorme boulot non plus, encore que ça nous est arrivé à tous de nous faire refouler juste avant midi par une feignasse de cariste pour une bricole.

    Je vais manger mon bout de pain chez Waterair. La Tortue de chez Jacky est au contrôle, il est en avance ça me va. A 14h c'est à mon tour, on charge et je vais voir Martine. Gros merdier sur ma tournée de la semaine prochaine. Les Espagnols sont bordéliques, étonnant non ? Je dois refaire le programme à l'arrache, plus rien ne correspond. Comme d'hab' j'ai une tournée sur le 34 et 66.

    Autoroute jusqu'à Baume les Dames, je contourne Besac' par le haut, normal. J'ai avancé dans la cour à Seppois, j'ai coupé un quart d'heure, c'est tiré par les cheveux mais c'est légal, du coup je coupe 30 avant Lyon en compagnie d'une tomate.

    Je finis la journée au relais de Donzère, il est 22h30 mais il y a largement de la place.

     

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  • Oups, le colis a glissé chef !
    Frontignan
  • Mardi 12 Mai 2020
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    Café sous la véranda puis douche, ils ont fait un système de numéro pour éviter d'attendre tous ensemble même si ce matin c'est loin d'être la cohue.

    Sur les coups de 10h30 je suis à Villeneuve les Maguelone, un peu dans le même quartier que la dernière fois, chez un couple de jeunes parisiens, livraison fastoche.

    Je perds mes derniers cheveux blonds dans Frontignan, le quartier où je vais est interdit aux 3t5 mais sauf desserte. J'y vais sur la pointe des pieds, le long du canal ça va, après il faut tourner à droite à l'équerre puis de suite à gauche, si je me suis planté ça va être compliqué... Boh finalement non, je tombe dans ma rue, étroite mais dans la bonne rue. J'ai vu sur maps qu'elle débouche sur une avenue, cool. Pas de place devant chez les clients, je me pose 100m plus loin. Ils me laissent faire mon truc tout seul, nickel. La dame m'offre le café pendant qu'on signe la paperasse, re-nickel.

    De là je monte de l'autre côté de Pézenas, en passant je vois que le 7 sur Sète est toujours fermé, ils n'ont pas besoin d'argent faut croire.

    Gros travaux dans Neffiès, il y a une déviation PL à l'entrée du pays mais je livre pile poil dans cette rue. J'y vais, on verra bien. La maison de ma cliente est juste au début des travaux. Un type arrive avec une pelleteuse sur pneus, il m'engueule sur le thème : j'ai rien à faire là, j'ai pas vu les panneaux... D'emblée je pense lui proposer qu'il aille en excursion visiter les bas fonds de Sodome, mais je reste poli et courtois. Demi-tour, il se casse. Un policier municipal en Duster me fait un peu la circulation mais au bout d'un moment il se barre. J'apprendrai qu'il n'est pas de la commune, ceci explique cela. A 4h et demi le pelliste et ses collègues remballent les gaules. Tout à l'heure je l'ai pensé tellement fort qu'ils vont peut-être faire le petit train, j'en sais rien mais du coup j'ai la place pour faire demi-tour devant la cave coopérative.

    Dernière livraison et dernière frayeur à Roujan, en haut du bled, petit lotissement, purée si je tente un demi-tour j'arrache ici un arbre, là un panneau, je recule pas mal, je finis par trouver mon bonheur ; une rue potable pour faire demi-tour sans rien casser. Je suis à 3 ou 400m de la maison mais c'est pas grave. Les clients sont super gentils, j'aide le client à rentrer sa couverture sur le terrain, il est content, tout va bien.

    Je n'ai plus qu'à trouver un troquet pour ce soir, va pour l'Oppidum. J'y arrive à 18h30 et le parking est blindé ! Je reste au bord de la route. Ils pensaient n'ouvrir que le soir mais vu l'affluence le fils me dit qu'il ouvre le matin à 5h30 comme d'habitude. J'avoue que je n'ai jamais vérifié …

     

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  • Torreilles 66
    Tornado
  • Mercredi 13 Mai 2020
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    Café croissant douche désinfectée, zou ! Sur la route je chope une grosse averse qui a la bonté de cesser quand j'arrive à Portiragnes. La rue du client est dans le centre du pays, j'avais bien vu que ce serait fin. C'est même pas fin, c'est impossible, je reste à 3 ou 400m de la maison. C'est une piscine toute simple, pas d'escalier, pas de margelles, j'y vais en une seule fois. Quand je reviens au camion je vois que le panneau de stationnement semi-alterné semi chépaquoi fait une sale tête. Je ne pense pas que ce soit moi il est vraiment loin de mon cul de semi m'enfin, un coup de fourches et je le redresse. Moi quand je peux rendre service !

    Après ce petit exercice de ferronnerie je descends à Perpignan. Pause pain à Narbonne évidemment, c'est obligatoire. Je garde la nationale jusqu'à Perpi. Un peu avant 11h je suis à Torreilles, c'est le gamin de la famille qui me réceptionne, ses darons sont au taf. Je fais mon truc tranquillou. Ce que je n'avais pas prévu c'est que le lotissement est en cul de sac, pour moi en tous cas. Je sors en marche arrière sur la grand route, sans tuer personne c'est déjà ça.

    Je me pose sur le premier parking potable, j'attaque le casse-dalle quand je vois Olive 66 et son fidèle Tornado s'arrêter. On papote cinq minutes tout en respectant la distanciation physique comme on dit maintenant.

    A 13h et des poussières je suis à Pollestres, lotissement tout neuf. La cliente est bien cool, et vaillante, on porte l'escalier jusque dans le jardin, c'est un petit en plastique mais quand même.

    Laurence m'a envoyé mon retour pour demain, faut que j'aille au Boulou chercher des Europe vides, j'ai le temps, c'est pas loin, j'y vais direct. Le cariste de chez Cabaillé est en train d'en vider d'un camion à eux, je bourre les trois piles aux portes de ma caravane, ça c'est fait.

    Dernière piscine de la semaine à St Cyprien, tiens un lotissement large, ça change. La cliente doit être Antillaise, elle parle comme Pascal Légitimus dans les sketchs des Inconnus. Son gamin vient tourner autour du chariot, tripote l'escalier. Elle l'appelle, le gosse se retourne, il file. L'éducation comme j'aime, pas besoin de crier de s'énerver, juste de la bienveillance et de la persuasion.

    Demain on recharge à Béziers, je remonte à l'Oppidum. Contrairement à hier soir il y a plein de place sur le parking, c'est bizarre quand même.

     

     

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  • truc bizarre
    La boulan de Villemotier enfin rouverte
    French County
  • Jeudi 14 Mai 2020
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    Je ressors du resto en même temps qu'un chauffeur grumier, il a un truc bizarre au bout de sa grue. Il me semble avoir deviné mais je ne fais pas le malin je lui pose la question. En fait son zinzin est une ventouse, il a une pompe à vide sur la grue, ça lui permet de décharger des tuyaux en fonte. Il a quand même une pince à grumes rangée contre le tablier. Je me coucherai moins con ce soir. C'est pas difficile me direz-vous...

    Un peu avant 8h je suis chez grosrougequitache'industry, masque gants en latex, le gardien me fait entrer direct. Il faut aller au bureau un par un, on me donne un quai. Le temps de revenir sur le quai le cariste a déjà dessangler mes Europe, il me demande de ressortir et d'attendre dans mon camion, ok ok. Ici le dernier coup le cariste a voulu me la faire à l'envers en cachant une palette déchirée, pas envie de me faire piner, je mets une mention sur le récépissé. A 9h et des boulettes je rembarque le chariot, venga !

    J'ai rendez-vous demain matin à 5h à Saint Vit, j'ai largement le temps de remonter. Un peu de N7 à partir de Piolenc, j'aime bien sortir là.

    La jauge taquine le rouge à Lyon, je remets trois gouttes à Chassieu, c'était peut-être pas nécessaire mais c'était obligatoire pour ma tranquillité d'esprit.

    En temps normal c'est compliqué pour manger à Besançon, en temps de Covid on n'en parle pas, donc je vais couper au dépôt. Et puis chargé avec du vin c'est pas plus mal d'être en sécurité.

     

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  • Vendredi 15 Mai 2020
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    A 5h pétantes je suis chez U, la barrière est ouverte, les portes sont ouvertes, en fait tout est ouvert, on entre comme dans un moulin. Je donne les papiers à une fille derrière un plexiglas, elle me dit de me mettre au quai 32, interdiction de toucher à quoi que ce soit, ils s'occupent de tout. Parfait ! Un cariste vide pendant qu'un autre contrôle, ils remettent les Europe vides, reposent les papiers au cul, nickel de chez nickel. Dis-moi monsieur U, pourquoi c'est pas tout le temps comme ça ? Pourquoi en temps hors covid tu n'as pas les moyens de payer du personnel pour vider TA marchandise ? A 5h30 je referme les portes, retour Devecey. Je me refous au lit jusqu'à 7h et demi.

    Cyrille est arrivé, je vide mes Europe, rends mes papiers et zou, direction Audincourt. Je passe déjeuner à la maison en vitesse. J'embarque ma meuf', elle voulait se balader en camion, ça me plaît.

    J'ai croisé José puis Morgane donc le camion de 8h et celui de 9h30, 'fectivement à 10h30 je suis tout seul. Fabrice a sorti mon bazar, il y en a pas mal, plus des rajouts pour Barcelone, pas le choix faut cadrer gerber tout bien pour que ça rentre. Je vais chercher mes papiers et c'est le drame ! Philippe n'arrive pas à facturer, ça merde, faut attendre 13h30 que l'administration des ventes revienne de la soupe.

    Le truc le plus proche c'est le kebab, on va se chercher un casse-dalle, c'est pas le truc que je préfère m'enfin voilà. Ah t'as voulu te promener en camion ? Voilà les aléas du transport, tu crois rentrer pour midi et demi, tu manges à Istanbul.

    A une heure et demi la situation se débloque, Philippe se confond en excuses alors qu'il n'y est pour rien. Mon pauvre, nous autres les routiers si on devait faire un caca nerveux à chaque fois qu'il nous arrive une embrouille on aurait tous le cancer du trou du cul.

    Je re-retourne à Devecey, la semaine prochaine va être chargée, je préfère garder une dérogation de 10h pour plus tard, j'ai demandé la Fiat à Pauline.

    A 16h on pose le camion, on saute dans la bagnole, bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.

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  • accès merdique
  • Lundi 18 Mai 2020
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    Puisque je démarre bien trop tôt du dépôt je suis tout seul ou presque à Cayenne, à fond dans les travaux sauf devant le radar chantier faut pas déconner. A propos de radar, celui de Bourogne, tout neuf depuis peu a de nouveau cramé, pied coupé à la disqueuse paraît-il. L'avantage c'est que la carcasse sera facile à enlever les boulons n'ont pas eu le temps de rouiller...

    Je fais une infidélité à la boulan' de Buvilly, puisque Villemotier est rouvert je m'y arrête. La patronne est seule, elle s'occupe de la partie boulangerie et de la partie bar. Je me prends mon pain pour midi avec un café pain aux raisins, faut reprendre les bonnes habitudes,c'est impératif. La distanciation est respectée, je suis seul au bar.

    Je passe Lyon en milieu de matinée, fastoche. Comme l'autre fois les 4h30 m'amènent à l'aire de Jemenfousdunom entre Valence sud et Loriol. La demi-heure dans la niche me fait le plus grand bien.

    Pour 13h je suis à Calvisson. Je passe par la cave coopérative, c'est vrai que j'aime les caves mais c'est surtout que les camions y viennent, donc ça passe. Au bout de la rue je suis bloqué, je tombe sur un employé municipal en Boxer ou Jumper j'en sais rien, il me dit que par là ça passe pas, faut passer par la route de Nîmes, au bout à gauche puis tout droit je tomberai sur ma rue. Cool ! Merci !

    Je fais le tour du bled, ok, mais au bout de la route de Nîmes ça va pas du tout. Je tombe sur un autre cantonnier, celui-ci roule en Kangoo, ça doit être un chef, il me demande ce que je fais là, je lui raconte le truc, il me répond que son collègue a dit n'importe quoi, j'étais tout près de ma rue tout à l'heure. Rebelote, je re-contourne le bled, re-cave coopérative, c'est le deuxième qui avait raison, c'est pour ça qu'il est chef, je suis à 200m de la maison. Premier voyage l'escalier les margelles, deuxième voyage le kit, en une heure c'est vidé contrôlé.

    Ensuite je vais dans Montpellier vers le stade de la Mosson. Il fait une chaleur à crever, la cliente a la petite cinquantaine pimpante, short en jean, débardeur sans soutien-gorge, bon ben voilà, je vais vous laisser les amis, moi je suis un hétéro-sexuel de base, je tombe amoureux dans la seconde, c'est pas de ma faute !

    Ensuite j'ai une dernière piscine à Juvignac. La maison est mitoyenne, je fais le tour du pâté de maison, l'accès est merdique. Il n'y a qu'un portillon d'un mètre mais derrière un petit fossé, même mes super rallonges de fourches sont trop courtes. On dépote tout le bazar, pas grave j'ai le temps et le type est sympa. Pour l'escalier il appelle deux voisins, à quatre ça va le faire. Sauf que celui qui se met avec moi est un peu court sur pattes, faut lever vraiment haut au dessus du mur, bon ben je me retrouve tout seul... J'imaginais le gars accroché à l'escalier avec les pieds qui moulinent dans le vide mais on n'est pas dans un dessin animé, tout seul j'en chie.

    Comme d'hab' je finis la journée juste à côté au Pont de Barre, à 5 minutes près je valide une 11h, nickel chrome.

     

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  • Mardi 19 Mai 2020
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    Vu que le monde est un peu revenu, le patron rouvre le matin, il fait beau ça ne change rien de boire le café sous le patio ou au bar. Une douche là-dessus et zou !

    Je commence à St André de Sangonis, le quartier est tout neuf, mais bien étroit. Les volets sont fermés, pas de sonnette, j'entre pour frapper à la porte, arrive un énorme berger allemand, le portillon est trop loin pour ressortir, je la joue copain copain, on fait un gros câlin, je me suis fait un pote. Je réveille la cliente, désolé mais il est 8h et demi. Je fais mon truc pendant qu'elle émerge. La porte du garage est pétée, je bricole, j'arrive à l'ouvrir, ce n'est pas que par bonté d'âme, c'est aussi que c'est plus facile pour moi.

    Ensuite je monte à Neffiès, le bled où je me suis pris le chou avec un pelliste la semaine dernière. Le gps voulait me faire passer par l'autoroute mais je vois sur l'atlas Michelin une jolie route par Clermont l'Hérault. C'est pas l'itinéraire idéal en semi mais le coin est sublime, je ne regrette pas.

    Je suis déjà venu il y a longtemps dans ce lotissement, ça me revient, je me gare à l'entrée, je me souviens qu'il ne faut pas aller plus loin. Le client est super inquiet, je le rassure au mieux. Je ne traîne pas quand même j'ai rendez-vous avec Fabien pour mon relais.

    Petit arrêt à La Jonquera pour des clopes pour Martine, bé oui la frontière Suisse est fermée, les fumeurs frontaliers sont dans la misère. Je m'achète une plaque rouge et blanche de camping-car ou de porte-voitures au choix, cette semaine je sors de Catalogne, faut éviter les embrouilles.

    La sortie pour la zone industrielle de Santa Perpetua est un peu bizarre, on revient sur ces pas, c'est là que je vois mon compañero en face, je l'attends pour zigzaguer dans les rues, c'est Dédale qui a fait le plan de circulation faut dire.

    Montsé me donne une feuille, elle voudrait que je range dans le dépôt dans l'ordre inverse où les piscines vont ressortir, c'est logique mais ça ne m'arrange pas. On ouvre les deux remorques, et vas-y. En même temps faut que je recharge les miennes, en plus l'usine lui a rajouté des rénovations. Sa semi est pleine comme un œuf, dévisser les escaliers, tout ranger pour que Raùl s'y retrouve, je vous la fais courte mais on y a passé plus de deux heures ! Heureusement mon frère de Scania lui aussi s'est arrêté à La Jonq' mais il a pensé à acheter des cervezas, lui !

    Quand on a fini, Fabien repart direction Gérone pour recharger demain et finir ses heures. Moi je reste là, la programme a changé quinze fois, je n'ai plus de piscines à vider ici mais il est trop tard pour changer le rendez-vous à Madrid. Tant pis, du coup je suis cool cool.

     

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  • bricolage du matin
    café à La Panadella
    ducha aqui
    c'est obligé !
  • Mercredi 20 Mai 2020
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    Je déjeune au camion bien sûr et je décolle tranquillou. Premier arrêt à La Panadella au gros resto où j'ai mes habitudes. Le troquet est ouvert, service en terrasse. Je perce le cul du Moffett pour fixer ma plaque ensuite je vais me laver les mains et boire un café. C'est tout une histoire, la chica désinfecte la table, la chaise, ensuite tu peux t’asseoir, ensuite seulement elle prend la commande, sert, revient avec la monnaie, faut vingt minutes pour un café con leche. Je demande pour la douche, c'est niet comme on dit en catalan. En repartant je vois une femme de ménage qui récure le hall, je redemande pour la douche, nouveau refus. On verra plus loin...

    Plus loin c'est Alfajarin à l'entrée de Saragosse. Le bistrot est fermé mais pas les sanitaires à la station. Les douches déjà nickel ont été refaites à neuf, tu regrettes pas tes trois balles. Faut juste mettre le masque pour entrer dans la station, c'est pas une contrainte énorme.

    Je mange sur le parking de Roger Hanin, el Navarro. Chaque fois que je passe ici je me fais la blague, je me fais rire tout seul, le comble de la solitude. Quand même Roger Hanin à 80 piges jouait un commissaire censé prendre sa retraite de fonctionnaire à 60 ans grand max. A TF1 ça ne choquait personne.

    Nouvel arrêt à Torremocha pour du gasoil et un cortado vendu à la fenêtre du resto. Pauline m'appelle, demain c'est férié en France, elle me dit de rouler quand je serai vide, c'est vu avec le chef. Bon.

    Je finis cette micro journée à Guadalajara, la station est ouverte, plus bas c'est l'entrée de Madrid, tout est fermé j'imagine, ça sert à rien d'aller se casser les dents.

     

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  • Madrid 8h30
    Gijon au loin
  • Jeudi 21 Mai 2020
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    J'avoue que j'étais un peu inquiet pour la douche par les temps qui courent mais est-ce-que j'ai du bol ? J'en sais rien. En fait si je sais, l'A2 Barcelone Madrid je connais le moindre gravillon sur la route. C'est pas un exploit hein ! C'est à force de traîner là. Bref, ce matin encore je trouve une douche nickel propre.

    A 9h pile je suis à Madrid capital comme ils disent. L'adresse est « avenida » mais c'est une impasse. Sur maps j'ai vu un terrain vague où j'aurais pu faire demi-tour mais un square a été fait depuis, je recule sur 400m. Il y a plein de monde chez le client, je ne comprends pas qui est qui. Dans les dix minutes arrive Iñaki, le monteur de Madrid nord. Si j'ai bien compris il est monté en grade, il est désormais concessionnaire Waterair, il fait bosser du monde. C'est vrai que ça me fait bizarre de ne plus voir mes copains Isodoro et Roman, les deux sont « en la calle ». Après ma foi, si j'étais patron de Waterair Ibérica ça se saurait, donc voilà. Ces nouvelles têtes m'ont l'air bien sympa, à suivre. A 10h je me casse, direction les Asturies.

    A partir de là c'est la régalade pour les yeux. 465Km entre Madrid et Gijon. La sortie de Madrid est connue mais c'est toujours un plaisir, des montagnes, des rochers qui affleurent et des vaches dans les prairies. Ensuite c'est la Castille jusqu'à Leon, des champs de blé à perte de vue. Après Leon on attaque la montagne, les forêts, l'industrie du bois, le retour des vaches. Le nouveau commercial qui fait les Asturies et la Galice a eu mon numéro par Barcelone, on se whatsappise, je m'annonce pour 17h.

    A 5h moins 5 je me gare sur un chemin escarpé, je trouve José Angel, qui me fait une bonne impression, le gars sympa jovial. La maison est à 300m de la route en contre-bas. J'y vais en trois fois, pas le choix. Quand je reviens avec l'escalier le commercial explique au client, je constate qu'il connaît bien. C'est mieux pour vendre de connaître le produit me direz-vous. A 18h je remballe les gaules.

    Comme vous le savez c'est férié en France donc sur les consignes de Pauline j'envoie un texto à Laurence pour lui dire que je commence à remonter. J'ai dit que je ne dépasserais pas Bilbao, si des fois que...

    Il me reste trois heures à rouler, allez fonce tonton Pierre. Entre Santander et Bilbao, juste après Laredo je vois une dizaine de camions garés en face, je roule trop vite, je loupe la sortie, pas grave la suivante est à 300m, cambio de sentido, et je tombe sur un troquet ouvert ! Le rêve ! On mange soit dehors soit sous le patio, le patron est seul au service mais c'est pas grave j'ai tout mon temps. Au contraire, je savoure l'instant, un repas à table ! Pas de verre à vin, un gobelet en carton mais tant pis, c'est le pied intégral !

     

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  • rocade Bordeaux vendredi après-midi
    pas grand monde à Deux Chaises
  • Vendredi 22 Mai 2020
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    Le troquet est fermé mais sous la véranda il y a de quoi déjeuner. Ah oui mais non, c'est une Senséo, le café est dégueulasse dans les Senséo, je préfère encore un Nescafé au camion. J'abuse un peu me direz-vous, c'est déjà bien qu'il y ait quelque chose.

    Encore de la régalade pour les yeux ce matin, l'autovia longe l'océan par endroit c'est sublime. Je complète un peu de gas-oil à la dernière AS 24 à Irùn, je ne compte jamais les consos, mais là depuis Torremocha je suis à 21L7. Je crois que c'est pas mal. J'envoie un message à Laurence, elle me répond de rouler. C'est de toute façon ce que j'avais l'intention de faire...

    L'objectif du matin, c'est la douche. Je m'arrête à Castets au centre routier, je pense boire un café et me laver mais un mec à la fenêtre me dit qu'il est trop tard, ils arrêtent les douches à 10h et il est 10h30. Gnin ? C'est quoi c'te histoire ? Il me demande si je veux le café quand même. Nan ben je consomme par loyauté, si les douches sont fermées à une demi-heure près, le café tu te le fous où je pense. Du coup je m'arrête à la première station c'est une Shell. La caissière et la dame-pipi qui nettoie sont bien désagréables mais la douche est nickel-chrome et gratuite.

    Je mange un bout à l'aire de Bordeaux Cestas, le parking est envahi de Roumains de chez Carrion, beaucoup en solo, j'imagine qu'ils ont pris du boulot par là.

    Encore une fois, merci la covid. Oui il ne faut pas dire le covid mais la. On s'en fout, la rocade de Bordeaux passe à fond, c'est l'essentiel.

    J'espérais remonter jusqu'au Tom Bar mais j'ai rêvé, il va en manquer un bout. J'arrête à Deux Chaises. Pour moi le steak haché c'est le degré zéro de la cuisine mais pas ici. Le steak charolais maison c'est une tuerie.

     

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  • Samedi 23 Mai 2020
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    Hier soir j'ai dit à la patronne de ne pas ouvrir pour moi tout seul. Je ne lui ai pas dit mais je serais allé à l'Euroscar, elle a ouvert quand même. Un Espagnol est à la douche, je déjeune en attendant qu'il ait fini. 6h45 décollage.

    Plus j'approche de Besac plus le temps se gâte, jusqu'à Dôle c'est un petit crachin, ensuite il douche carrément. Me vlà bien pour transvaser. La semi blanche est décrochée sur la partie non goudronnée du dépôt, j'ai déjà essayé de recharger ici ça le fait pas, avec les trous c'est juste bon pour benner les palettes. Pas de tracteur qui traîne dans la cour, pas le choix je décroche et je m'installe. Il tombe des trombes d'eau, horrible. Je suis vite trempé, l'eau ruisselle sur le Kway, froc trempé, godasses gaugées. Affreux. A midi et demi j'ai fini, je redécroche la blanche derrière, reprends la mienne, je me change de la tête aux pieds et je saute dans la Fiat.

    Bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.

     

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  • Vienne
    vallée du Rhône
  • Lundi 25 Mai 2020
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    A 8h et demi je suis dans la cour, je fais chauffer les chevaux de feu. Bon c'est juste une expression hein ! Faut se calmer. Je complète les pleins, y compris le Moffett, vu le programme cette semaine je vais faire autant de km en chariot qu'en camion. Quand je m'en vais j'ai 45h de coupure hebdomadaire, c'est pas une obligation mais c'est pas plus mal non plus. Au départ je pensais transvaser ce matin, comme je l'ai fait samedi j'ai un peu de temps, je vais laver chez Jeantet. Ensuite je passe chez AD, mon essuie-glace côté passager est bien fatigué, et chez Scania ils se pignolent un peu avec les tarifs. En même temps je demande où en est la commande de mes supports de câble TIR, la saga continue. J'ai touché la semi à Noël, elle sera revendue dans dix ans, j'aurai toujours le câble dans le coffre... J'y pense, si ça trouve, mon Moffett neuf est dans le même carton que les supports, tombés dans un trou noir dans le vide sidéral de l'univers.

    Je descends à Lyon par la Girteka road. On est lundi, je m'arrête donc au pain à Buvilly et je mange avant la capitale des quenelles de brochet.

    Pour 15h je suis à St Maurice l'Exil, le nom est ronflant mais c'est juste un bled après Vienne pas loin de la centrale nucléaire de St Alban. L'impasse des clients est au bord de la départementale qui traverse le village, ça roule fort, je suis encore un peu trop jeune pour mourir, je vais me garer plus loin dans une rue à sens unique, au calme.

    Je me suis mis encore une livraison cet ap' vers Annonay. Le gps du tracteur est censé être un gps poids-lourd, j'avais regardé sur maps, la rue me semblait étroite mais par ici faut pas être gourmand. Je tourne à l'équerre au coin d'un poteau électrique, j'avance de 2 ou 300m la rue est de plus en plus étroite, me vlà coincé entre deux murs de pierres sèches. Je vais voir à pied, en fait le quartier est à flanc de colline, je suis une rue trop bas. Je recule, le cul sur la grande route, je n'ai tué personne c'est déjà pas mal. Plus loin il y a un rond-point à la con, je dois aller me retourner plus loin pour arriver pas trop mal, un classique. J'y arrive enfin. Le client est un jeune type super sympa, on se fait l'escalier à la main, j'apporte les tôles au plus près, il est content, tout va bien.

    Il ne me reste plus qu'à me rapprocher de Privas pour demain, je finis la journée au Disque Bleu. On mange nos repas à emporter sur une terrasse à l'arrière, c'est bien cool, je tape la discut' avec mon voisin éloigné de table, on passe un moment bien agréable.

     

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  • Sainte Victoire
    mon voisin de table , fois deux
  • Mardi 26 Mai 2020
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    Café croissant douche, zou ! Un peu avant 8h je suis à Alissas, j'étais un peu inquiet, fallait pas, j'arrive à faire demi-tour en levant les coussins du tracteur. Il a un an et la passerelle est toujours intacte, j'ai une chance insolente. Livraison tranquille, café, tout bien.

    On se cadre avec mon assistance petit camion, on se donne rdv à l'entrée du Teil, vers le nouvel Intermarché. On transvase sur son plateau et on monte. Parfois l'assistance est plus ou moins justifiée, là ça vaut le coup, en semi c'est même pas la peine. Déjà avec le tremblement de terre c'est interdit aux PL, interdiction qui va s'éterniser je pense, et le lotissement est en haut du bled, c'est vraiment impossible en semi. On pose tout devant le garage, nickel. Patrick me repose au camion, il est 11h30.

    Pour 13h je suis à côté de Bagnols sur Cèze, sur maps la route me semblait étroite mais bonne surprise, ça passe, il y a même un carrefour pour faire demi-tour, c'est limite facile. Je monte à la maison en deux fois.

    Après je vais au Pontet, le quartier doit être calme en temps normal mais il y a des travaux partout, à force de zigzaguer j'arrive enfin. Le client vient vers moi : « ah vous roulez en Scania. » Il me dit qu'il est carrossier chez Scan' à Noves, vous savez c'est la concession sur la N7 en face du resto routier. D'autres diront que c'est le resto qui est en face de Scania, selon l'importance qu'on accorde à l'un ou à l'autre. Le client est cool, entre coreligionnaires, ça se passe bien. Il m'explique un chemin plus simple pour repartir en évitant les travaux.

    J'ai une dernière piscine à Miramas, vieux lotissement étroit. Je recule dans l'impasse des clients mais je change d'avis, si des voitures se garent par là pendant que je vide je vais être coincé. Je préfère rouler 200m de plus en chariot. La cliente s'occupe d'une ribambelle de gosses, elle me laisse faire mon truc, parfait.

    Cyrille m'a filé le numéro de mon relayeur, je devrais dire mon approvisionneur plutôt. C'est un gars que je ne connais pas, on se donne rendez-vous demain matin au Mily Mètre à Trets. Il sera là pour 8h, pile poil. Grosse surprise du soir, l'assistance petit camion de Marseille m'appelle, il m'accompagne demain toute la journée. Yessss ! Comme c'est un relais je n'ai pas encore les papiers donc je ne savais pas. J'avoue que La Ciotat ça ne me disait rien de bon, Aubagne, Roquevaire, que des bleds de merde en camion... Merci les filles.

    Je finis donc la journée au Mily Mètre où je retrouve, hasard incroyable le chauffeur avec qui j'ai dîné hier soir. Nouvelle bonne soirée.

     

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  • on transvase
    assistance
  • Mercredi 27 Mai 2020
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    Je suis le seul ici à avoir entendu parler de covid ? Je fais gaffe, je me tiens à l'écart mais d'autres n'en ont rien à branler visiblement. Après la douche j'ouvre ma remorque, mon relayeur arrive dans les 10 minutes. Ah ben si je le connais, son nom ne me disait rien c'est tout.

    C'est un petit bonhomme qui a la patate, il galope entre les deux remorques, en une heure c'est transvasé, refermé. On va boire le café, à 9h on se sépare.

    Je rejoins Salem au péage de La Ciotat, il pensait transvaser là, mais non, c'est trop dangereux. On descend dans la première zone industrielle et on se claque dans une impasse. Au calme. Le premier client est à un quart d'heure de là, je n'ai pas de regrets, en semi c'était pas envisageable. On dépote tout, c'est le tarif.

    On remonte au camion, je n'avais pas noté le nom de la rue mais on le retrouve. C'est mieux. Vu qu'on est bien garés on transvase la deuxième piscine sur le plateau, faut le faire donc ici ou ailleurs... Et on file direction Aubagne. Je vous arrête tout de suite ce n'est pas le Aubagne de Marcel Pagnol, le Garlaban les cigales et la garrigue qui sent bon la farigoule. En 2020 il y a des bagnoles partout, ça circule, tu peux pas te garer... Je laisse le camion sur un terre-plein à l'entrée d'une zone commerciale. Le papé d'Ugolin ne reconnaîtrait pas le coin. C'est la piscine de 13h, à midi moins le quart on se pointe chez le client, on vide. La descente dans la cour est quasi à la verticale, je dis à Salem de ne surtout pas descendre, à vide il ne remontera jamais. Rebelote on se pète tout à la main...dans la descente.

    On trouve une baraque à frites, on mange un morceau puis on déplace mon camion jusqu'à Roquevaire. On trouve un parking nickel. On transvase et on monte dans les collines. D'entrée la cliente me dit qu'elle ne veut plus de la piscine, sa maison est construite sur une ancienne décharge sauvage. Quoi ? Il y aurait des salopards dans le secteur ? J'arrive pas à y croire... Il y a là le monteur, le pelliste, ça discute ferme. Ils appellent un responsable de Waterair qui donne des conseils techniques. Moi je ne suis qu'un exécutant, un bidasse de deuxième classe, mais avec l'accord d'un général de corps d'armée, on vide. Je prends mon chèque et on file.

    Comme ce matin on est bien garés donc on transvase à nouveau sur place. Je suis mon collègue jusqu'à St Savournin, on laisse mon camion et on va vider chez une mamie, dans les bois, facile. Heureusement parce que je commence à en avoir assez. Salem me repose au camion, ciao et merci.

    Demain matin je recommence à Fuveau... je passe à Fuveau. Donc j'appelle le client, il est chez lui, bingo ! Faudrait que je me gare au bord de la D96, certes je suis vieux mais trop jeune pour mourir, je vais me garer plus loin. J'en avais déjà marre mais cette fois j'en ai ras le cul j'avoue. Je me suis avancé pour demain, je suis content quand même.

    Je retourne au Mily Mètre, j'ai mérité et largement mérité mon demi bien frais.

     

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  • Jeudi 28 Mai 2020
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    A 8h je suis à La Roque d'Anthéron, la rue est bizarre, je ne trouve pas la maison. J'appelle le client, il me dit qu'il arrive. Un gars traverse la rue, il me montre où est la baraque, m'ouvre le portail. Je retourne au camion chercher la première palette. Quand je reviens il a changé de t-shirt, il en a un blanc cette fois et il me redit bonjour ! Bizarre ce gars. Je reviens avec l'escalier, il n' a pas rechangé de t-shirt, ce sont des jumeaux. Le premier m'a ouvert la maison de son frère pour gagner du temps. J'explique pourquoi je suis en avance, ça l'arrange, après il part au taf.

    La dernière livraison de cette semaine chargée en piscines mais pas en km est juste de l'autre côté de la Durance. Petit lotissement sous des arbres, je me fais bien chier. La galère continue pour ressortir en marche arrière, le carrefour est en dévers, je ne passe plus sous les fils du téléphone. Je voulais me retourner là, pas le choix faut que j'aille plus loin. Je tombe sur une brave dame qui me guide pour sortir, elle me dit que selon elle je pourrai faire demi-tour un peu plus loin en mettant la remorque dans l'entrée d'un château. Eh ben elle avait raison la petite dame. Nickel.

    Comme toujours Laurence m'a envoyé un retour hier soir, direction Laudun. Le gps voulait me faire tourner à Orange, courage tonton Pierre, va pour le boulevard d'Avignon. Il est midi, c'est la plaie.

    J'ai le temps de manger un morceau sur le parking de chez FM. A 13h pile je suis au poste de garde, prise de température, masque, la procédure habituelle. Et j'attends devant le guichet, et j'attends, et j'attends...Les trois vigiles discutent, ça rigole à gaga. La pression monte dans mon cerveau malade... Je les interpelle, ils se retournent, pas un ne moufte. J'aurais bien aimé qu'un d'eux ouvre sa gueule... Quai 112. Ça va pas trop mal à charger, c'est prêt, les palettes sont à portée de trans-pal. Je fais le tour du bâtiment pour les papiers et bien sûr pour Carrefour faut passer le câble TIR. Une fois de plus je regrette de ne pas avoir les supports, faut déballer, régler, se faire chier quoi ! A 15h je me casse. J'applique toujours mon vieux principe, ne jamais revenir sur mes pas pour reprendre l'autoroute. Le faire ça me donnerait de l'urticaire. Donc je monte par Bagnols Donzère, et puis j'adore cette route mais je crois l'avoir déjà dit mille fois.

    Les 4h30 depuis ce matin m'amènent à Sérézin. C'est pas trop la bonne heure pour passer Lyon mais ça roule nickel. Un peu avant 21h je suis à Mouchard chez le Thierry, game over.

     

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  • Carrouf' Valentin
  • Vendredi 29 Mai 2020
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    Ce matin j'ai la petite douche, pour laver mon petit corps ça suffit. Je passe en vitesse au dépôt pour un coup de gasoil, le patron arrive, on tape la discut', t'es gentil mais j'ai du boulot. Faut surtout que je passe les travaux de Cayenne avant le bouz'.

    A 7h30 je suis à Carrefour Valentin. Ici c'était déjà petit, chiant, pas facile, ils n'ont rien trouvé de mieux que mettre le drive à cet endroit ! Les mecs sont en pause, m'en fous moi j'étais à l'heure. Quand ils reviennent on vide tout un tas de bordel de saison : chaises de jardin, barbecues, piscines... C'est donc avec ça qu'on va relancer la consommation ? De la merdouille qui vient de Chine. Le monde d'après ressemble beaucoup au monde d'avant j'ai l'impression.

    Le vigile remet un plomb et je descends à Chalezeule. Depuis qu'ils ont rangé la cour c'est du gâteau pour se mettre à quai, avant c'était un cimetière pare-chocs et marchepieds. A 10h je suis vide, j'appelle Cyrille, il me souhaite un bon week-end.

    Depuis ici je ne vais pas remonter à l'autoroute, je me rentre par la nationale au bord du Doubs, il fait soleil, c'est bucolique. Je passe manger à la maison,

    A 2h je suis à Seppois, en place direct. Une fois de plus j'ai un énorme chargement. Avec Fabrice on compte en gros 19 ou 20m de plancher. Il appelle Martine, elle vient voir, elle me dit qu'elle a compté 13m70. Visiblement il y a un souci quelque part. Quoi qu'il en soit ça sert à rien de tergiverser, on se démerde. Du vrac par ci, une pile de palettes par là pour gerber des escaliers, la remorque est pleine comme un œuf. De retour au bureau Martine me dit qu'elle est contente que ça tombe sur moi, elle dit que d'autres auraient pété un câble. C'est gentil mais d'un autre côté je suis la bonne poire qui ne gueule pas... En fait je m'en fous de ça, on est vendredi, je suis en week-end à 16h et la semaine prochaine j'ai un super voyage, la semaine d'après aussi d'ailleurs, tout va bien.

    Je pose le camion à Bourogne, je saute dans la Fiesta...elle n'a plus de batterie, elle n'a pas bougé depuis des semaines. Heureusement le Kolak, le frère de Sevket est là, il a ses câbles, un coup d'électricité MAN et ça repart. Je le repose chez lui à Etupes en passant, merci mon poto.

    Bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.