Carnet de bord de Mai 2025 | Partager sur Facebook |
Café, pain-beurre, douche et zou ! Ah ben non, pas zou du tout. Je commence par un peu de ménage, un peu de carnet de bord, ensuite je vais marcher une bonne heure dans les vignes, la matinée passe vite. A midi je traîne avec les autres plantés, on papote, fatalement. Nouvelle petite balade après ça je remplis mes CMR pour la semaine prochaine, et je range ma remorque. D'habitude je laisse les palettes des rénos chez les clients, là on était en voiture je me retrouve donc avec dix palettes perdues. En espérant qu'elles ne vont pas me faire chier demain.
Perrier citron, repas du soir puis re-balade digestive, la journée est passée vite finalement.
Même prestation qu'hier, même tarif, et toujours du pain frais. Je démarre à 7h moins le quart. J'arrive bien trop tôt chez Transcausse à Rognac, je poireaute jusqu'à 8h pour récupérer un jeu d'Europe sur le compte PFM. On va dire qu'ils ne sont pas pressés, à 8h30 un gonze se pointe enfin, il me balance 3 piles de palettes aux portes, 1 minute de travail et 1 heure de perdue. Avec mes jolies palettes je descends à Vitrolles dans la zone des Estroublans, là où il y avait l'agence Begey dans le temps, nostalgie. Je ne saurais même pas y retourner tiens. Je charge chez Transchéplukoi, ils stockent pour U. Le mec du quai me montre le lot et le tire-pal, et il retourne jouer sur son téléphone. Dans un sens ça me va, vu la larve que c'est j'irai plus vite tout seul. 14 palettes, mal fichues, le film qui vole au vent, du travail de moins que rien.
La suite est à Miramas dans la zone Clesud. Je suis mon GPS bêtement, poste de garde, et je ne suis pas au bon endroit. Comment perdre 10 minutes. U logistique sont à l'autre bout de la zone. On me donne un quai assez vite. Le type sur le quai est surpris que j'aie des palettes, selon lui pour le vin il n'y a pas d'échange. Ma foi, nous c'est U Saint Vit qui nous affrète, ils disent qu'il faut échanger les Europe, on le fait et voilà. 19 palettes au sol, avec les 14 ça fait bien 33, ils savent compter...au moins jusqu'à 33. Coup de bol les dernières sont basses, je peux poser mes perdues dessus. Juste avant midi je me sauve. A l'entrée du Clesud il y a une AS24, je fais un complément, on a reçu un message ; la pompe au dépôt est out.
Je me fais une remontée ventre à terre, enfin ventre à terre... pas à Mornas, un Olano a cramé en face et je me paye un bon bouchon de curiosité. Purée je me disais que ce serait tranquille, un vendredi de pont je pensais que ça roulerait bien moins. Je me plains mais derrière le camion brûlé c'est le boxon jusqu'à Bollène. J'ai coupé 15 à quai bien sûr, je termine les 30 à Vienne.
Rebelote à Lyon, c'est au rouge, j'esquive en passant par la pénétrante de Vénissieux mais ensuite je suis dedans. Je pense avoir perdu une vingtaine de minutes. Étienne m'attend pour transvaser, je m'étais annoncé pour 19h mais c'était avant la capitale des quenelles de brochet. Ne le répétez pas mais à Bourg je garde l'autoroute jusqu'à Bersaillin, je sais quand on se dit routier c'est la honte.
A 19h30 je suis à Devecey, Cyrille a fait mettre une semi vide au quai 2, on transborde, à 2 ça va vite. Je prends le temps de mettre deux tours de scotch Waterair sur une ou deux palettes moches, ça évitera au collègue de ramasser les box lundi. Quand on a fini j'ai 46 minutes de coupure, nickel l'histoire. Il me reste pile poil de quoi rentrer. Allez fonce tonton ! J'ai 10h de volant au rond-point du Lapeyre, enfin, ex-Lapeyre, il vient d'être rasé, c'est un KFC qui va se monter à la place. C'est vrai qu'un fast food de plus à Audincourt ça manquait. Garé j'ai 10h02 de volant, est-ce-que je vais passer la nuit dans d'horribles tourments ?
A 8h moins le quart je suis en place à Seppois, Alex a sorti mon voyage, je vais chercher ma liste au bureau, il n'y a encore personne ça m'évite de papoter. Petit chargement tranquille, 4 kits, je n'ai pas fait serrer au début, j'ai failli me faire avoir, il faut ressortir une palette de margelles pour claquer le dernier escalier. C'est ça quand on est détendu, après faut pas exagérer, ressortir une palette c'est pas la mort non plus. Je retourne au bureau, cette fois tout le monde est arrivé, Christine me breefe, elle m'a rajouté une livraison sur le deuxième tour. On boit le café avec Sylvain et je me taille.
Comme souvent ça roule jusqu'à Colmar, ensuite Maps vire au rouge, gros rouge. J'esquive en passant par le Ried, la plaine quoi. Quelques bleds à traverser, dont Illhausern et son célèbre restaurant trois étoiles Michelin, tant pis il est trop tôt sinon je me serais arrêté bien sûr, et je retombe un peu avant Sélestat. Je pense avoir perdu une dizaine de minutes mais vu le bordel sur l'autoroute c'était le bon choix, et je ne parle pas de l'autre sens, c'est un binz innommable. Il va y avoir des rendez-vous loupés à la Scapalsace. Je passe au gas-oil à l'aire du Haut Koenigsbourg, il y a du monde mais j'arrive juste quand un kolega libère une place.
Je mange une tomate au parking de la frontière à Lauterbourg, les flics se sont réinstallés, ils contrôlent un car juste devant moi, c'est bien les gars occupez-vous, même si je ne crains vraiment rien. Premier bouchon à Kandel dans des travaux, ça fait des mois qu'ils sont là, rien de méchant, le trafic passe sur une file. Rebelote un peu plus loin, pas grave non plus. Je commence les livraisons à Haßloch, sur une avenue bien trop passante à mon goût, je me gare sur une perpendiculaire à 100m au calme. Le client se prénomme Souléimane, il n'est pas vraiment typé caucasien, eh bien je crois que c'est le premier Allemand qui m'offre le café ! Je dépose tout sous un carport, fastoche. Je me suis enfilé dans une ruelle pour être tranquille mais je m'inquiète pour en ressortir. C'est trop tard pour m'inquiéter ceci dit. A 200m je trouve une rue avec pas trop de bagnoles garées dans les angles, on n'est pas à Barcelone, sauvé.
La suite est à une vingtaine de bornes. Ici la maison est dans une impasse, même avec le chariot c'est fin. Je viens en premier avec les margelles, la cliente me demande si c'est tout ? Ah non ma petite dame. C'est tout petit, aucun accès, l'entrée du jardin est coincée par la maison des voisins, je fais un petit train et je pousse au fur et à mesure, margelles escaliers colis tôles, à la fin je pousse avec une palette vide, ma foi j'ai fait au mieux et voilà. Je comprends que la cliente n'avait pas prévu que ça ferait autant de matos.
J'ai encore une livraison au nord de Kaiserslautern, troisième Stau de la journée, encore dans des travaux. Coup de bol je sors à 500m plus loin. Je me tape 20 ou 25 bornes de nationale, ça roule. Le lotissement est sur les hauteurs du pays, les rues sont larges. Le client est artisan, il a son nom sur un fourgon Ford. Il m'ouvre un garage gigantesque, c'est du gâteau. Quand j'ai fini il signe le CMR et me file 15 balles de pourboire. Eh ben ! Merci bien.
A 19h je suis à l'Autohof de Gau Qqchose. Le gardien me réclame 17 balles de parking. J'ouvre mon tiroir, je lui donne les 15 € de tout à l'heure et une pièce de 2 qui traîne, il me file le ticket, ciao. J'avance mais il me siffle. Non mais, ce sont les domestiques qu'on sonne, moi on m'interpelle avec délicatesse ! Sauf que je ne sais pas dire ça en allemand. Donc je recule, et il me redonne un billet de 5, en fait les clients m'avaient donné 20 et pas 15. Je le remercie parce qu'il aurait pu étouffer le biffeton, je n'en aurais rien su. Le jour du jugement dernier il te sera beaucoup pardonné.
Réveil 5h je déjeune au camion et je vais à la station pour me doucher. Mais c'est le drame, le pompiste me raconte qu'il n'y a plus d'eau, même les WC sont fermés. Eh ben ma foi.
Les bouchons commencent dans les travaux à la première bifurcation à Mayence, ensuite c'est à Francfort évidemment mais vu l'heure je m'attendais à pire. A 7h30 je suis dans la rue du client, c'est pas interdit aux PL mais ça devrait, je me gare au seul endroit potable, je ne bloque pas le carrefour mais c'est pas loin, j'ai dû me faire insulter dans les bagnoles. Petit terrain alors que je livre une grosse Sara couloir de nage. Je fais au plus vite avant que les flics arrivent.
Je redescends à Wörrstadt, l'Autohof où j'avais déjà fait un relais avec le Fred il y a quelques temps. Tout ne rentrait pas dans ma semi, on est obligés de faire deux camions. J'y suis à 10h pétantes, le jeune Arnaud me dit qu'il est à 20 minutes, j'ai le temps d'aller à la douche en l'attendant. Il est vaillant, la transvase est vite faite. On va boire le café quand c'est fini. Le parking est gratuit une heure, ça fait une bonne heure que je suis là, la barrière reste fermée, au culot je sonne et la barrière s'ouvre. Sinon c'est 9 balles, faut pas déconner.
A 13h je suis dans une longue impasse, merde c'est bien trop étroit, je recule jusqu'au bout. Les clients voudraient que je dépose dans la prairie en contrebas d'un muret. Ça c'est souvent le problème, on n'a pas une grue, les gens ne comprennent pas qu'avec un Fen tu ne peux que poser à plat devant. Je pose deux palettes sur l'herbe, ça comble la hauteur, je peux déposer les tôles, ensuite on se fait l'escalier à la main, la couverture idem. Quand c'est fini la cliente me donne un petit paquet choupinou avec deux tablettes de chocolat et 10 balles. Hier je trouvais que les Allemands sont des pinces...
La suite n'est pas loin mais il n'y a pas d'itinéraire clair, je coupe au travers mais c'est bien long et bien chiant. Quand même dans le Taunus, il y a de jolis coins. Pour mes vieux lecteurs Taunus c'était une Ford oui. Moi rouler à 60 sur les nationales j'ai plus que du mal, j'y arrive même pas du tout.
A 16h j'arrive enfin, là ça va super vite, garé devant la maison, tout est goudronné, le client a un tire-pal, il range au fur et à mesure, je récupère le retard pris sur la route.
Encore une bonne heure de route pour la dernière livraison du jour. Je vois le 19 sur un garage, la rue est trop passante je vais me garer au calme et je reviens avec l'escalier. Au bout de la peptite impasse c'est pas une maison mais un immeuble ! Je trouve le nom sur les boîtes aux lettres mais ça ne peut pas être là. Un gars me voit tourner, il ouvre sa fenêtre. Je devrais l'envoyer chier genre : mêle-toi de tes oignons. Mais non, il a le 06 du client. Yesss ! Le gars m'attendait à sa nouvelle maison à 1 km de là, je le suis sur la colline. Son beau-père est présent, je comprends que c'est lui qui va monter la piscine, il m'a l'air à son affaire.
Il ne reste plus qu'une palette de margelles qui se livre 280 km plus haut. Étienne m'a trouvé un retour dans la Ruhr, parfait. Sur Truckfly je trouve un Autohof sur ma route, j'y suis à 20h et il reste quelques places, dans ce pays se garer à 20h tient du miracle. J'en ai ma claque ce soir.
Réveil 4h30, ce matin c'est mieux je peux me doucher. Il faut entrer dans les sanitaires avec le ticket de parking, moi ça marche pô ! Je vais voir le gars à la caisse, il vient m'ouvrir avec sa carte , il m'ouvre une douche, du coup je zappe le monnayeur devant la porte.
Matin tranquille jusqu'à la Ruhr, là fatalement... A une bifurcation je ne sais plus où il y a des travaux, je remonte une file d'au moins 2km de camions arrêtés, incroyable ! C'est mal je sais...
Un peu avant 8h je suis à Wesel, ma consigne était claire : les clients sont en vacances, tu poses la palette de margelles devant la maison et tu prends une photo. Moi ça me plaît bien ce genre d'histoires, pas de perte de temps. J'attends un peu pour valider une 15. Étienne m'a trouvé un retour à 100 bornes de là mais il faut retraverser la Ruhr. La France a occupé la Ruhr comme dommage de guerre dans les années 20 mais c'est fini, on n'est plus prioritaires. Je pensais que telle la mer Rouge devant Moïse le flux de bagnoles allait s'écarter devant un Français mais non. Je le regrette mais c'est comme ça, du coup je surveille Maps, c'est bien rouge où je vais. Je dors une demi-heure au premier parking, à 9h ça passe au vert-orange par endroit. Venga !
A 10h30 je suis chez Knauf, ici c'est pas du placo mais des bobines de feuillard. Il y a un gros black au poste de garde, il parle en allemand au mec devant moi, je fais pareil, du moins j'essaye. Là il me dit : « vous êtes Français, parlez-moi en français. » J'ignorais que notre empire colonial remontait jusque là. Finalement on oublie les petits désagréments ; pillage des ressources naturelles, esclavage, spoliations, corruption des élites, notre empire a eu du bon, il simplifie les procédures au poste de garde. Il y a un peu de monde, j'ai une bonne heure d'attente. J'ai le temps de regarder un mec en Iveco, il transborde des bobines d'un bâtiment à l'autre, il fait 50 mètres en avant 50 mètres en marche arrière à chaque tour. Purée le gars qui faisait la navette de Tillet chez ATS avec ses 2km c'était un king ! Au bout d'un long moment un gars vient me chercher. Grosse frayeur, il n'y a que des bobines en fosse, avec mon plancher plat j'ai l'air con. Non, on traverse le hall et les palettes sont dans la seconde travée ! Les gummis sont en libre-service, j'en mets une chiée. Il laisse 2 piles de 2, il me dit d'avancer pour sangler et qu'il viendra prendre des photos. Punaise s'ils savaient que chez Tillet on ne sangle rien. Bref, ici c'est comme ça, je dépoussière mes jolies équerres à placo, c'est bien aussi. Dans la sortie du hall ils n'ont rien trouvé de mieux que de poser une benne pile poil dans la porte, n'importe quoi. A 13h30 je me sauve. Étienne m'appelle, on est payés en express faut livrer vendredi matin à Besançon. Bah ça va aller va ! Je prends l'autoroute direction Francfort, et, il y a des travaux dites-donc, c'est incroyable ! Vous connaissez la traversée de Lüdenscheid ? Ah c'est sympa, je vous recommande, je suis Maps, à un moment je suis le seul camion, j'ai dû chier la déviation quelque part. Un peu plus loin rebelote, là il y a carrément un feu dans les travaux et il laisse passer les véhicules un à un, j'ai cru devenir dingue. Du coup avec ce bordel j'arrive à Francfort à 17h, je sais faut être con. Eh ben ça passe à la régul tout du long. Après on freinouille par ci par là mais rien comparé à tout à l'heure. A 19h45 je suis à l'Autohof de Achern et c'est le drame. Le système croit que le parking est plein, je suis pris dans la nasse, à bout d'heures. Je me gare à l'arrache sur une route qui s'enfile dans le bois. Je vais manger au resto et je passe voir à la caisse, la pompiste me dit qu'elle ne peut rien faire ça déconne. J'ai perdu une grosse demi-heure avec cette connerie, fallait que je coupe à 20h20 il est 30, je vais m'en remettre.
Dans la nuit un kolega est venu se garer en face, il me faut slalomer entre lui et l'Italien que j'ai guidé hier soir mais ça passe. Je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas de panneau lumineux au dernier rond-point pour indiquer que le parking est plein, les gars font demi-tour sur place, les marchands de pneus se régalent. A 5h30 après le café et un bout de brioche j'enquille l'autoroute. A cette heure ça roule et on a encore le droit de doubler. J'esquive la grande frontière, sait-on jamais, je passe par le petit pont en fer Neuenburg Chalampé, puis tout droit dans la forêt de la Hardt pour retomber devant l'usine Peugeot Mulhouse. On n'a pas le droit de rouler, habitant Belfort Montbéliard c'est logique que je passe le jour férié à Mulhouse... Trêve de plaisanterie. A Burnhaupt j'hésite je voulais couper par Dannemarie mais chargé lourd je vais me faire iéch, allez zou ! Va pour l'autoroute. Pas un chat au péage de Fontaine, à 8h moins le quart je suis à Bourogne, tip top l'histoire.
Il fallait que je sois à 8h à l'ouverture à Thise, j'y suis à 7h30, sérieux le gars. Ça m'a l'air fermé, je fais le tour du bâtiment, je trouve un gars. « Oh oui on attendait la matière pour relancer la prod, je vous envoie quelqu'un. » Je ne me suis pas levé à 5h pour rien. C'est un régleur qui vient me vider, il a un étrange Fen qui ressemble à un valet de ferme pour ceux qui connaissent le matériel agricole. C'est un truc articulé qui doit être commode dans les petits espaces. Quand c'est fini je range mes 12 sangles 24 équerres et une bonne cinquantaine de gummis.
J'ai rendez-vous à 10h chez Scania, j'ai le temps d'aller laver chez City Car, personne j'entre direct. Juste avant 10h je fais le tour de la zone, je décroche chez nous à la halle et je vais au garage en solo. Pauline m'a demandé de ramener un abri de piscine de la halle au dépôt, j'y vais à pied, ça m'occupe. A midi et demi mon taxi est terminé. Terminé c'est pas le mot, le mécano me dit qu'il faut changer les silentblocs de la boîte à eau du retarder mais il y en a pour deux heures de boulot mini. Désolé là j'ai vraiment pas le temps, je reprendrai rendez-vous.
J'ai raccroché ma calèche et file à Devecey. J'attrape le jeune Quentin qui est sur le gros Fen, il me vide l'abri vite fait. Ensuite je me claque à quai, Pauline, encore elle, m'a demandé de rajouter un client à ma tournée. Je me charge 3 octabins et une palette de sacs, c'est de la bouffe pour les chevaux. Mercredi j'aurai déjà une grosse journée, faut que je case ça, c'est pas simple mais elle m'a sorti l'argument choc : « mais Pierre, les chevaux vont avoir faim ! » Oh ben alors... un coup de gas-oil et je me sauve. C'est là que Fabrice m'appelle : « faut que je finisse au plus tôt, j'ai ma gamine ce soir. » Ma bonté me perdra, je mange sur les couilles à Jules. Bizarre dans Grandvillars il y a du sable rouge sur la route, du premier rond-point jusqu'après le Colruyt. Ah mais c'est pas du sable, c'est de la semence traitée mais comme les bagnoles ont roulé dessus c'est difficile reconnaître. Le paysan il a gagné sa journée.
A 15h20 je suis à Seppois, Fabrice m'a tout pointé, j'ouvre, on charge direct. On n'en a plus beaucoup mais on se fait des cheveux, avec les 4 palettes 100x120 au tablier, c'est ultrafin. On empile les rénos aux portes, pas le choix, je vais bien me faire iéch pour remettre tout ça dans l'ordre. A propos d'ordre j'ai fait changer la tournée, le système à buguer, je passais à Limoges sans rien livrer pour descendre à Périgueux, remonter à Limoges et ensuite aller à Angoulême. Sérieux ? Là je fais Limoges Périgueux Angoulême, Bordeaux..., normal quoi. Pour l'heure on s'en fout, à 17h je suis dans la Fiesta, bon week-end, le ciel vous tienne en joie.
Purée j'y crois pas ! Il pleut. Mon petit camion tout propre... Je démarre à 7h peinard. Comme souvent je sors à Baume les Dames histoire d'éviter Besac. Je double un kolega dans la côte de Pont Les Moulins dans le seul petit bout à 3 voies ensuite c'est bien calme. Bien sûr je m'arrête au pain à Buvilly, la vendeuse ou la patronne j'en sais rien, s'inquiète de l'ouverture d'une Marie Blachère à Poligny. Je la rassure, nous dans le Pays de Montbéliard on est envahis par les Marie, Ange, deux Louise vont ouvrir bientôt, c'est le grand remplacement, mais les petites boulan' de quartier résistent avec les habitués, dont moi le week-end. J'ai le temps de papoter, je fais un premier quart d'heure.
A Louhans c'est jour de marché, en temps normal c'est déjà pas simple, là c'est complicado avec les papys mamys qui se garent ou traversent n'importe où. A 11h moins le quart je suis à Simandre pour une grosse réno-margelles. Le client est un ancien routier, en CFA depuis 8 mois. Il me raconte que le métier lui manque, il avait hâte d'arrêter mais c'est plus dur que ce qu'il pensait. Je l'ai trouvé honnête.
Je mange un bout là le long et à 13h je suis vers Bourg. Le client sort son camping-car et je pose la palette à l'abri. C'est tout pour aujourd'hui.
Enfin c'est tout, non, il me faut rouler un peu beaucoup. Bourg, l'ex RCEA, Digoin... Je finis cette journée bien sympa à Bessines au relais du Pont, très bonne adresse.
Le troquet ouvre à 6h30, café pain-beurre douche, la salle de bain est royale. Un peu avant 8h je suis à Veyrac, la maison est au bord d'une route hyper passante, surtout à cette heure. Je balance la semi dans un chemin mais c'est bien trop petit, j'aurai fait demi-tour c'est déjà ça. Pour faire freiner les bagnoles je mets le chariot au ras des pointillés, je suis à l'abri derrière lui pour débâcher. La cliente part emmener son nain à l'école, je fais mon truc tranquille. Quand elle revient j'ai presque fini, contrôle et paperasse. De là je vais dans Limoges, vieux quartier, pas facile. Je vais voir à pied mais je reste au bout de la rue. Client super gentil, je l'aide à ranger, il fait péter le café quand c'est fini. De retour au camion je suis alpagué par un voisin, pas pour râler, pour discuter. Il me parle du Doubs, de tout et de rien, je sens bien qu'il s'emmerde pépère, il veut me payer le café. Nan ben c'est gentil merci. Faut aller au club de bridge monsieur, moi j'ai du taf.
La suite est à Terrasson, j'avais mis 13h mais j'y suis à 11h30. C'est un couple très âgé, ils s'en foutent que je vienne ce matin, ce sera fait. Parfait. Je range la réno sous un abri. Bizarre il y a deux colis de réhausses, c'est des trucs qu'on pose pour remettre les tôles à niveau. Sur une piscine montée sur un remblai récent par exemple et qui s'est enfoncée d'un côté, ça arrive quand les gens sont trop pressés. Là je ne comprends pas mais ça ne me regarde pas et voilà.
Pour repartir je traverse Terrasson, c'est très beau, je ne connaissais que la traversée par la N89. Je trouve un parking en haut de la colline, il fait faim. Ensuite j'avoue que je me fais un peu chier, j'ai pas dû choisir le meilleur itinéraire. Pour finir je dois m'enfiler sur un chemin interdit aux 12t, purée si je me suis planté je suis mort. Mais non c'est bien là. A 14h je me gare en même temps que le monteur. Enfin, je me gare. Le chemin est tellement étroit, je m'arrête comme ça vient. Les voitures arrivent à passer en roulant chez le voisin, ouf ! Je ne m'éternise pas. Pour repartir c'est plus simple, 3 ou 400m plus loin je suis sur une départementale. Finalement je n'ai pas de regrets pour l'itinéraire, j'aurais dû passer de l'autre côté en repartant.
La route me fait tomber à Montignac-Les Eyzies. Là il y a de gros travaux d'enrobé. Normalement la route est fermée mais moi d'où je viens j'avais pas le choix. C'est bien bouché, je descends voir un casqué, il me dit qu'ils laissent passer les camions, pas d'alternative. Cool. J'attends peut-être 5 minutes et il me fait signe d'y aller. Un mec râle parce que je roule sur l'enrobé neuf. Ben les gars faut accorder vos violons, j'y peux rien moi. La route est plus tranquille jusqu'à Périgueux, là il me faut faire le tour par l'autoroute, c'est obligatoire point.
Mon adresse est dans le haut du bled, ça m'inquiète un peu mais ça doit passer, je livre les margelles, un collègue a livrer la piscine, si ça n'allait pas il l'aurait dit...ou pas. Sur la place du pays il faut passer sous des arbres, impossible de serrer à gauche à cause des bagnoles garées. En haut c'est facile, la maison est presque devant une boucle de retournement des bus parce qu'eux sont interdits dans le bled. Le terrain est derrière, il me faudrait passer par un terrain vague, la cliente hésite, son voisin n'est pas facile paraît-il. « Bah vous n'allez pas vous payer les margelles à la main au prétexte que votre voisin est complètement con. Ce serait un gazon anglais d'accord, mais là je peux rouler dans ce tas de merde. » Vous avez raison, on y va.
J'en ai fini avec le Périgord, demain je reprends vers Angoulême, il y a un peu de route. Je finis la journée à la Touche d'Anais. Eh bien je n'étais jamais venu ici, non, je ne connais pas tous les restos routiers de France, encore une trentaine d'années et ce sera bon...ou ils auront tous disparu.
Une bonne partie du parking est vide. Tout ce qui va vers Bordeaux et au-delà est parti depuis longtemps, si tu décolles à 7h d'Angoulême, arrivé à Bassens tu pleures. Moi la même direction mais sur 10 bornes seulemnt, autant dire que je ne double pas, ça sert à rien. J'ai appelé le client hier soir, ça rue ne figure nulle part, il m'a dit de taper rue de la mairie. Un peu avant 8h j'y suis. Au bout il y a une gigantesque place, je me gare là au calme. Je vois arriver mon gars en courant : « vous avez loupé la maison ». Non non cool ! Il a pété le mur d'enceinte sur 3m, nickel. On est mercredi les nains n'ont pas école, c'est l'attraction dans le jardin. Je ne traîne pas, faut que j'avance.
Vers 10h je suis chez un routier de chez STG anciennement Renaud à Pons. Il me raconte qu'il est désormais en régional, le taf n'est pas génial. Vendredi dernier quand il a demandé son mercredi matin, son chef lui a dit : reste chez toi jusqu'à jeudi. Derrière, le salaire est en conséquence.
J'appelle le client de 13h, il est chez lui, go ! A 11h30 je suis un peu plus loin que le relais de la Roubisque. Je dépose une réno chez des gens bizarres. C'est elle qui m'aide à porter le liner, lui il porte la bride qui doit bien peser 150 à 200 grammes, avec le sachet. Pas grave j'ai gagné mon temps. Je trouve une jolie boulan' dans un bled par là et je m'arrête manger au calme un peu plus loin.
A 13h je suis à St Savin, une rue du centre est interdite aux 3t5 sur pas bien long, sinon faut faire le tour du pays. Boh merde...et là je vois un 5008 bleu avec les bandes fluo... Bon, cligno à gauche, je suis certain qu'ils ont deviné que j'allais y aller. Je livre encore une réno vite fait dans un lotissement facile.
Après ça je vais me débarrasser de la bouffe au centre équestre. Facile à trouver. Le portail est bien petit mais c'est impossible de rester sur le chemin c'est trop étroit, en plus il y a une 208 qui n'est à personne bien mal garée. J'entre. Je trouve une jeune fille qui m'explique ou poser les palettes. Je dois faire un peu de rangement, c'est pas mon boulot mais bon, des palettes d'une tonne c'est pas sympa de les laisser en merde. Maintenant il me faut ressortir. En face il y a un trou je ne peux pas reculer droit. Je fais demi-tour sur le parking. Cette fois la 208 me fait vraiment chier. J'ai pas remballé le chariot, je fais riper la semi pour éviter le fossé. A un moment je ne sais pas ce que je branle, je casse le cabochon du feu droit avec une fourche. Bravo ! Le feu n'a pas de mal c'est juste le cabochon, bah il était déjà fendu, en changeant une veilleuse j'avais trop serré une vis.
Ensuite j'ai une grosse réno-margelles à St Sulpice. Je sonne au numéro 1, une femme m'ouvre, elle ne comprend pas ce que je lui veux. Ici on est place je sais pas quoi, la rue commence à 50m plus loin. Léger moment de solitude. Quand c'est livré j'envoie une photo de mon cabochon à Pauline, on l'aura vendredi quand je rentre. Bien sûr je lui dis que c'est de sa faute avec ses palettes pour canassons. Il me reste encore une grosse rénovation dans le 24 pas bien loin. La cour est dallée, le papy a une planche à roulettes, facile pour l'énorme liner. J'en ai enfin fini.
A 19h je suis au resto sur la place à Sauveterre de Guyenne, j'ai mérité mon demi sous les platanes.
Je quitte cette formidable adresse à 7h et quart comme tous les matins cette semaine. Un gros quart d'heure plus tard je suis au Pian sur Garonne. La rue ne m'inspire pas, il y a trois places de stationnement de voitures au bord de la grande route, je me claque là. La réno est au cul, j'ai juste à ouvrir une porte. Le papy a bien du mal, je ne suis pas gériatre mais je pense que c'est sa dernière rénovation, dans 15 ou 20 ans ce ne sera plus son problème. Je livre la dernière rénovation chez des gens super gentils, chèque, café, tout bien.
A 10h30 je suis chez Righini à Tonneins et c'est le drame, le chargement est prévu à 14h ! J'ai le temps de faire du ménage, nettoyer les carreaux, faire un banquet, et surtout remplir des récépissés, ils m'ont collé 17 clients. Bonne nouvelle d'habitude on a du 03 ou 71 par là à poser en montant, là je n'aurai que du 21 et peut-être un 39, tout le reste à quai chez nous.
A 15h je m'en vais enfin, un 88 à sauté, j'ai quand même 16 clients, ça va aux portes c'est le plus important. Laurence m'appelle, elle me dit qu'elle m'avait pris rendez-vous à 11h. Ma foi, rien n'était prêt, c'est chargé et voilà.
A Limoges j'entends « Pieeerre, Pieeerre », c'est le réservoir qui m'appelle, il a soif. Je passe à l'AS24 du centre routier, j'en profite pour faire 15. Après je torture mes deux neurones restants, ma première idée c'était de couper à Bessines mais il est trop tôt, il me faut de l'amplitude pour rentrer demain soir. Donc je mange au resto du Pont comme lundi, en 41 minutes exactement. Si je coupais là, Dijon ça passe pas en 4h30. Purée il faut en faire des comptes d'apothicaire, on est en 2025, en 92 je n'aurais même pas réfléchi à la question.
Je finis la journée à Montmarault, le parking est vaste, il est 21h30, cette fois je suis large.
Quelle déception ! La serveuse demande à chaque client ; « Qu'est ce que vous voulez ? » J'ai eu le temps de réfléchir, quand c'est mon tour je dis : « La paix dans le monde, la mort du fascisme, un grand crème et un pain-beurre. » Eh bien personne n'a ri, tout juste un sourire affligé. J'étais content de ma vanne pourtant. Gros échec, ma carrière d'humoriste est tuée dans l'oeuf, tant pis je vais à la douche et je mets en route.
A 9h45 je suis chez Doras à Chenôve. D'entrée le gars me demande si j'ai rendez-vous, je sais bien que non, Laurence m'a dit qu'elle a oublié. Bien sûr je lui casse du sucre sur le dos, c'est bien de critiquer son chef devant les imbéciles, le mec me dit de retourner au camion on va venir me chercher, ouf ! Punaise je n'ai qu'une palette faut pas déconner, heureusement qu'on vide. Je vire le chariot, un coup de fourche et salut. Le second client est dans la même rue, ça s'appelle Litt, ça ne me disait rien mais c'est Larivière en fait. Idem, une palette, en vingt secondes c'est livré. Encore un marchand de matériaux vers Cap Nord, cette fois c'est un Gédimat, encore une palette et zou ! Quand Naguy commence j'ai livré trois clients.
Je vais à Dôle par la nationale tranquillou, il fait beau, c'est vendredi... Je suis chez Scabois à midi moins dix, je vais voir au bureau, la fille me dit d'ouvrir. Rebelote, une palette de portes, un peu plus grosse celle-ci. Le cariste couine un peu. Retour au bureau, la fille me demande si ça a été. Je lui réponds que le cariste a eu un petit mouvement d'humeur, rien de grave. « Il abuse, il finit à midi et demi. » Pfou. J'ai 4h20 de volant, je mange un bout dans la zone et je rentre à Devecey.
Personne à la pompe, je commence par les pleins. Le quai est plein, je file un coup de main au Seb à charger un complet de terreau, ça fait un peu de place. Je me vide puis je recharge Lure et St Loup pour lundi. Je raconte à Laurence que je l'ai déboulonnée chez Doras : « t'as bien fait, j'ai le dos large, l'important c'est de livrer. » Ensuite je descends à la halle fret, on charge un énorme abri, ça doit être un garage en bois, voilà qui va m'occuper lundi matin.
Je n'ai plus qu'à me rentrer, par la Haute Saône. Pile poil pour la fin de Mathieu Noël je suis à Bourogne, bon week, le ciel vous tienne en joie.
Il faut retourner au taf après un magnifique week-end au soleil. Grosse balade dimanche dans la Forêt Noire, enfin, sur les routes pas interdites. Par exemple, la route du Schauinsland est interdite aux motos le week-end, c'est ce que voudrait faire le préfet du Haut Rhin sur la route des Crêtes. Après je comprends, on a mangés en terrasse, on était impressionnés par le nombre de bécanes qui sont passées en une heure, les riverains ont de quoi en avoir ras le cul.
A 6h je suis à Bourogne, venga ! Je commence à côté de Bruyères, je suis sur le chantier à 7h30, il n'y a personne, j'attrape les papiers pour téléphoner je vois arriver le voisin. C'est le père du client, il m'explique le truc. Son fils construit deux chalets sur un grand terrain, le premier a été livré par Bruno le collègue avec la city, vu la description que m'en fait le client. Il n'a pas dû rigoler, les longueurs de 6m ça tangue avec mon gros Moffett, alors avec son petit yoyo... Il a même été obligé de se retourner pour choper les palettes du fond. Le père fait péter le café, 5 minutes et je file.
A 9h30 je suis à St Loup sur Semouse, chez Big Mat ex Bâtiloisirs ex Antoine, il reste le nom à la peinture sur un mur défraîchit. Quand j'étais gosse les quincailleries Antoine avaient une pince multiprise en forme de bonhomme comme logo et le slogan : « Antoine en pince pour vous. » Ah mais on savait rire à l'époque ! C'est bien des miséreux, ils n'ont même pas un tire-pal, le cariste veut sortir la palette par la longueur, t'es sérieux ? Je lui explique que c'est trop lourd, les fourches vont niquer la porte du dessous de la pile. « Ah c'est pour ça qu'on a toujours une porte marquée, moi je ne suis pas du métier, aucune formation, le chef m'a dit : boh tu vas bien te démerder. » Super ! Rebelote chez leurs collègues de Lure, je prête à nouveau mes rallonges de fourches. Putain ils ont la bite et le couteau ! A 10h30 je suis vide, ciao, richtung Seppois.
Je suis à l'usine bien avant midi, Christine me présente à une étudiante en licence, elle veut connaître nos « problématiques » comme on dit maintenant au lieu de dire problème. Ça fait mieux certainement. Je rabâche une énième fois ce qu'il faudrait améliorer, je ne suis plus un lapin de trois semaines, je sais bien que c'est peine perdue. La petite est satisfaite, c'est le plus important. J'ai le temps de manger, Alex a sorti mon voyage, au poil.
A 13h on attaque, tout passe au sol, tranquille. Prêt à partir la cheffe revient à la charge mais pour la semaine prochaine cette fois, j'ai un rajout sur la tournée, faut que je donne en rendez-vous. A 14h25 je reprends la route. Pas trop pressé je garde cette bonne vieille N83 jusqu'à Baume les Dames histoire d'économiser un peu parce qu'après je garde l'A36 jusqu'à Beaune à cause du pont de Navilly bien sûr. A 19h je suis au Tom Bar avec quasi 9h de volant, ça suffit pour un lundi.
Démarrage à 7h et quelques, Digoin Roanne c'est nul mais après c'est le kif, jolie route de montagne, paysages superbes, c'est bien mais chargé en léger parce que c'est quand même pas de la route fastoche. A 9h et demi je suis à Chabreloche, bouh ma rue est toute petite, il a plu je me vois mal serrer dans l'herbe. Je fais un tour gratuit du quartier, c'est large nulle part, tant pis je me claque à un carrefour, pile poil devant un panneau de stationnement interdit. Premier tour avec les tôles et les colis, il n'y a personne à la maison, j'appelle, le client me dit qu'il est en route. Il se pointe quand je fais le deuxième tour. Je lui parle de l'endroit où je suis garé : « oh ici il n'y a pas de municipaux et ce serait de la magie que les gendarmes passent. » C'est vrai que le quartier est aux abords du trou du cul du monde.
Je finis mon reste de pain d'hier et à 13h je suis à Ennezat. Livraison hyper fastoche, garé devant la porte, tip top. Sauf que le ciel devient noir au-dessus des maisons à côté, j'accélère le mouvement mais mon cul Paul, je me prends un chié d'orage. Trempé en dix secondes. Je cours faire le contrôle dans le garage, le client m'y attend au sec. Bien sûr quand j'ai fini ça se calme, la loose.
Encore une piscine dans le 63, vers Issoire cette fois. Le hameau est en cul de sac, je m'inquiétais un peu mais ça va c'est large, au moins pour faire demi-tour. Je laisse le camion sur un semblant de place, il me reste 200m en chariot. Les ruelles sont bien étroites, pittoresques, avec un rayon de soleil ça doit être joli. Je prends une ou deux photos, on verra. La maison est au bout d'une rue, client sympa, hyper bordélique mais sympa. C'est le genre de gars quand il a un outil en main pourquoi le remettre dans la caisse ? C'est plus simple de le poser comme ça vient et de le chercher deux plombes ensuite. Ceci dit, moi ça me va hein, il fait bien comme il veut. Je remballe les gaules, demi-tour sans rien casser, parfait.
Je me paye un peu de bouchon dans les travaux perpétuels entre Issoire et Clermont, ça doit être les mêmes qui ont bossé entre Besançon et Devecey, 15 ans pour 10 km. Encore un peu de montagne dans le Puy de Dôme cette fois, encore des paysages magnifiques malgré la pluie. Je ne m'étais pas inquiété des coupures mais ça va pas le faire, je suis obligé de stopper 45, il va manquer une petite dizaine de minutes. Pas grave, je suis à La Porcherie à 20h, il reste de la place et je valide une 11h. Je m'enfile ma dose journalière de pesticides en tous genres, de matières fécales... je bois un Perrier quoi !
Hier soir j'ai discuté avec un ancien Buffa, je ne l'avais pas reconnu j'avoue. On discute au café, moi devant mon pain-beurre, lui devant un Perrier pêche. Bizarre au petit déj. Un peu avant 8h je suis chez une nounou agréée à Couzeix, banlieue de Limoges. Qui dit nounou dit alarme barrière couverture, ceinture et bretelles de la sécurité. Un café par là dessus et zou !
La suite est dans la pampa vers St Junien, je quitte la départementale à gauche, au bout d'un kilomètre à droite mais non, c'est trop petit. Je vais à pied, le client me conseille d'aller faire demi-tour plus haut devant une grange, plus loin c'est mort. Mouais il est gentil, devant la grange c'est pas la Place Rouge, il fait frisquet, je n'arrache pas le goudron. La maison est dans un écrin de verdure comme disent les agents immobiliers. C'est vraiment un coin de paradis, ça c'est moi qui le dit. Je demande où sera la piscine : « ah mais non, c'est la piscine de mon fils, il a trouvé l'amour ici, il va vendre sa maison de Montpellier pour revenir dans le coin. » Oh ben je ne peux que lui donner raison, moi je n'hésiterais pas une seconde.
C'est tout pour ce matin, direction Cognac, il y a un bout de chemin. Je coupe à travers champs ou presque, marrant, je passe dans un bled où je suis venu il y a peu, jamais je ne pensais repasser dans ce coin désert. Faut que je speede, la cliente doit partir au taf à 13h45.
Je suis à Cognac juste avant midi, j'ai désamorcé avec le pain, je trouve une Marie Blachère, c'est le plus important, capital même. Le lotissement n'est pas bien large, je me gare à l'entrée, les clients sont à table : « non prenez votre temps, finalement mon mari a pris sa journée. » Du coup j'ai le temps d'avaler une tomate, débâcher tranquille. Quand j'ai fini un voisin vient me voir, ça doit être l'époux de la mère Michel : « j'ai perdu mon chat, il adore monter dans les voitures, dès qu'une portière est ouverte il saute dedans. Il ne serait pas dans votre remorque ce con ? » Je grimpe, je suis presque vide, le tour est vite fait, pas de chat.
Pour cette tournée il me reste deux rénos dans le 17. La première pas facile au bout d'un chemin étroit, on livre chez une fort jolie quarantenaire et sympa avec ça. La dernière est à côté de Saintes, le client rentre du taf pile poil quand je me gare, si on avait voulu le faire exprès... Il est blessé, marche avec des béquilles, je me fais le liner tout seul, on n'est pas des sauvages quand même dirait Popeck.
Comme d'hab' Laurence m'a envoyé un retour, on recharge chez PRB à La Motte Achard. Je n'y suis pas retourné depuis l'époque Buffa, on avait une agence là-bas qui bossait pour PRB donc et les brioches de La Fournée Dorée. A La Rochelle je coupe par le marais bien sûr, oui c'est interdit je sais mais moi les détours pour payer l'autoroute j'ai une exemption médicale. Ça me donne de l'hypertension. Là le long on se croise avec l'ami Fredo 24,on s'appelle bien sûr, on se traite mutuellement de bandit. Putain les gars la loi c'est la loi, si chacun l'interprète à sa façon c'est l'anarchie. A 19h30 je suis au Guyon à Venansault, je prends la dernière place potable sur le parking.
C'est la même personne ce matin derrière le bar qu'hier soir, elle fait des heures. J'étale le beurre sur mon pain quand le gars à côté de moi passe sa commande. Je connais cette voix, mais c'est Damien ! Incroyable hasard. Il était chauffeur puis formateur chez Buffa. On est en contact ces jours-ci parce qu'il est en possession d'une mine d'or ; de vieilles photos Buffa que monsieur 26 va bientôt mettre en ligne. Quand je les aurai envoyées... Pour l'heure on reboit un café et je file à la douche. On se retrouve dans la zone à La Motte Achard, on pose nos chariots au bout d'une impasse et on va chez PRB. Bascule, bureau, ensuite on attend que la dame avec sa Smart électrique vienne nous chercher. Montesquieu disait que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser. Eh bien les femmes aussi. C'est une chieuse, elle me fait garer mais au millimètre près. Détends-toi ma grande. L'histoire commence assez mal, j'attends 45 minutes au premier point de chargement, ça me laisse le temps d'ouvrir les deux côtés, quand c'est mon tour le cariste me pose une palette de 92 kg et c'est tout. Il m'envoie au 17, non pas au commissariat. Là ça va beaucoup plus vite, un cariste attaque directement, 18 palettes, 24 tonnes. A 9h je suis au parking de sortie où je retrouve Damien qui sort de la douche. Il ne m'attend pas, il tient à rouler tranquille, son V8 adore le gas-oil. Moi je n'ai qu'un modeste 6 cylindres en ligne, il fabrique du gas-oil en roulant. Le temps de faire les papiers, pisser, me laver les mains, oui dans cet ordre, j'ai 15 minutes de coupure, venga !
La Roche sur Yon Niort puis Melle Confolens, j'adore cette route. On la prenait souvent à l'époque Begey quand il y a avait des campagnes d'olone. On chargeait à Ottmarsheim pour Melle en aller et retour, le même produit mais régénéré qu'ils disaient. Départ dimanche soir de Danjoutin, on roulait 9h sur le disque du dimanche, disque propre lundi matin, vider recharger et le soir on soupait à la Promenade à Tavaux, le tout en ADR bien sûr. 18 à 19h de volant sur 24h. Je n'ose plus le raconter de peur de passer pour un mytho. Bref j'adore cette route.
Je dis que mon camion génère du gas-oil mais non hélas, il me faut en remettre à La Croisière. J'avance en deux fois, je mange un morceau et je valide une 30. Dans l'après-midi je chope un coup de pompe, je m'arrête un quart d'heure à l'aire de Quinssaines avant Montluçon. Je m'étais mis visible de la route, Damien me rejoint. On est décalé dans les coupures, je reste là pour faire 45 du coup, on discute au soleil. On avait prévu de peut-être souper ensemble à St Eusèbe mais quand j'y passe il est 18h10 et il me reste 2 bonnes heures à rouler. Je rappelle Damien il est une dizaine de minutes derrière, on convient qu'il est trop tôt pour s'arrêter. J'appelle mon Brico de demain, il n'ouvrent qu'à 9h, putain je suis vert. Heureusement que j'ai décalé mon rendez-vous chez Scania, normalement c'était 8h. Bon ben, je pousse jusqu'à l'As de Cœur à Courlaoux, inutile d'aller plus loin.
Les avis sur ce troquet sont dithyrambiques, mouais bof, la douche et les sanitaires sont vétustes, je préfère largement chez Hervé à Montchauvrot. Je fais le tour de Lons, les poneys sont chauds, on peut attaquer la côte. A 8h je suis au Bricomarché de Champagnole, tout est fermé bien sûr. Je fais le tour à pied, la réception est de l'autre côté, je vais squatter la place histoire d'être le premier. A 9h ça commence à bouger doucement. Un premier cariste me sort une palette puis il se barre dans le magasin, ils vont me saouler eux. Un autre se pointe, à partir de là ça va beaucoup mieux, ça speede même. A 9h37 exactement c'est refermé, ciao.
Il me faut une bonne heure pour redescendre à Besançon. Presque arrivé à Besac Cyrille m'appelle, il avait une ramasse à Champagnole. Merde ! Je remonte ? Non non laisse, je vais me débrouiller. Putain je déteste ces situations. D'habitude le téléphone tout le temps, personne ne m'a appelé, fait chier.
Un peu avant 11h je suis chez Scania, je décroche et je poireaute. Pas de perte de temps j'attaque mes récépissés de la semaine prochaine. Je mange ma dernière tomate, quand j'ai fini, bonne coordination, un mécano me fait entrer. Je croyais qu'il n'y avait que les silentblocs du retarder mais il me change aussi les coussins de suspension à l'arrière. Ça va bien plus vite que ce que je craignais. Quand c'est fini je descends laver chez City Car. Pauline m'appelle, faudrait que j'emmène un gars chez Renault,ok. « Au fait Pierre, il n'y avait pas de ramasse à Champagnole, Cyrille déconnait. » Purée le sale con, j'ai marché à fond.
Quand le camion est propre je file à la halle fret et je récupère un des Seb, on va chez Renault, le tracteur d'Yvan est terminé. Moi je rentre au dépôt. Je fais les pleins, je monte chercher ma fiche de paye vers le chef . En redescendant Etienne me dit:"alors les 3 m à Champagnole? On était sûr que ça allait te miner." Cyrille est content de sa connerie, il rigole, ils se foutent de ma gueule ces cons.
Je me rentre par la Haute-Saône j'ai le temps, à 18h45 je suis à Bourogne. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.
Samedi en se baladant on a poussé la porte du garage BM de Mulhouse, c'est des motos de vieux n'est ce pas ? Je suis le client pile poil dans le créneau. En fait je voulais voir la nouvelle RT mais elle n'est pas sortie. Une vendeuse m'a tordu le bras pour qu'on essaye une K1600, c'est le vaisseau amiral, 160 chevaux la bête. Sur la 4 voies qui monte à Guebwiller j'ai à peine poussé 3, 4 , 5... sur le compteur c'est écrit : 200 ! Si les keufs sont là avec les jumelles, t'as plus de permis ! Et en mode « road » même pas en mode « dynamic ». Au retour la fille m'a questionné évidemment, ma chérie m'a tiré par la manche : on s'en va. On y retourne dans 15 jours pour tester une GS 1300...
Je ne devais charger que dans l'après-midi mais j'ai un rajout, semi pleine ça ne rentrait pas, je vais faire un premier tour avec une seule piscine. A 9h je suis à Seppois, le Fred est au chargement, quand il a fini je m'intercale entre lui et le Raph. 1 kit, 1 escalier, 1 palette d'accessoires, en 5 minutes c'est chargé.
Je tape l'adresse sur le gps, 27 km. C'est 27 bornes dans le Sundgau donc ça n'avance pas, aucun bled dévié, c'est une calamité. Le village est bien étroit, une ruelle, un petit pont, plus loin il y a un petit lotissement, je trouve à me retourner. On n'est pas bien loin de l'aéroport de Bâle Mulhouse, les zincs tournent. La cliente me demande si je suis salarié de Waterair quand elle signe la lettre de voiture. Je lui réponds que non, on a juste les bâches et les t-shirts. « Ah c'est comme nous à l'aéroport, on n'a que les fringues pour faire genre. »
Je suis de retour à l'usine à midi, je me claque derrière Laurent. J'ai largement le temps de manger. Ensuite je contrôle, je tamponne un carnet. Avec des semaines à 15 clients, le carnet de 25 récépissés il ne fait pas long feu. Avec Alex on se fait quelques nœuds dans le cerveau pour tout rentrer. Cette semaine Laurence est en congés c'est Étienne qui est aux retours. Moi je finis mercredi à 19h dans le 55, je sais bien que c'est mort pour recharger mais je préfère m'annoncer quand même. Il me répond : « retour chez toi direct, s'il y a une ramasse à Champagnole, Cyrille te contactera. » Putain ça va me poursuivre cette blague !
A 17h30 je suis à Sélestat, j'appelle le premier client de demain matin, la dame me dit : « oh oui venez maintenant, ça sera fait. » Je suis en place à 18h, le mari est rentré du boulot entre-temps. Milieu très populaire, Hollande aurait parlé des « sans dents » mais là c'est à prendre au premier degré. Ceci dit ils sont très gentils. En partant j'explique que ça m'arrange bien d'avoir livré ce soir, là je monte à Strass pour ma coupure. « On est contents de vous avoir arrangé. » Pas friqués mais sympas ces gens, c'est mieux que le contraire.
A 19h30 je suis garé au centre routier de Strass, nickel cette journée.
Comme d'hab', café pain-beurre douche et zou ! Je commence à côté de Krautergersheim la capitale de la choucroute, ici le nom est plus simple Meistratzheim. Quand le client voit mon immat' il me dit qu'il est originaire d'Héricourt, il a trouvé l'amour ici et y passe sa retraite. Après je vais à Schnersheim pour encore une rénovation. Le client me dit que c'est moi qui lui ai livré sa piscine il y a 15 ans, ça ne me dit rien. Il me dit que c'était en chantier, normal que je ne reconnaisse pas les lieux. Oui voilà on va dire ça. Je suis bien en avance, j'appelle la cliente de 13h mais elle est au taf, elle ne peut pas venir avant midi. Pas grave. J'appelle le suivant à Offendorf, il est chez lui, je peux venir. J'y suis à 11h, je pose la palette sous le carport en échange d'un chèque.
Je descends à Hoerdt, la rue est en impasse, sur l'avenue le trottoir fait 4m de large, je me claque là. Je commence tranquillou en attendant la cliente. Ce qui n'est pas tranquillou c'est la circulation sur l'avenue. Comme prévu la cliente se pointe à midi, elle se prénomme Nona mais n'est pas nonagénaire, c'est une délicieuse quarantenaire, après ma foi les 90 piges arriveront, je lui souhaite. Sa cour est grande, fastoche. A 13h j'ai livré le client de 13h et celui de 15h, jusque là je suis bien.
Je prends le temps de manger un bout par là le long et j'appelle la cliente de 16h, elle est ok. Vers 15h je suis à Niederbronn. Le GPS veut me faire prendre une ruelle, tu rigoles ? Je continue tout droit, je prendrai la prochaine. Sauf qu'il n'y a pas de prochaine je me retrouve dans le centre ville, punaise qu'est ce que je fous là. Pas de flics en vue heureusement. Je pique vite à droite pour sortir du centre. Je refais un tour gratuit et je trouve une route qui serpente mais au moins c'est autorisé. Comme prévu avec la bonne dame c'est le fils qui me réceptionne, juste une palette de margelles, en un quart d'heure c'est livré.
Rebelote j'appelle la première cliente de demain matin, elle veut bien que je livre aujourd'hui mais elle est au boulot à Colmar !!! Elle ne rentre pas avant 18h30 au mieux. Je lui réponds que pour moi c'est bon, je m'en fous d'attendre, je m'avance pour demain. J'arrive dans son bled avec deux heures d'avance, coup de bol c'est à 3km du célèbre « plan incliné ». J'ai le temps de faire du tourisme, il y a un grand parking un peu plus bas, je me gare et je monte à pied. Je vois que normalement c'est 5€ la visite mais je ne vois personne ni à la caisse ni à l'entrée, ma foi... J'entre. Coup de bol il y a un bateau qui monte, c'est impressionnant. Ce truc évite 17 écluses, hélas comme toujours c'est devenu un site touristique, rien de plus. Mais c'est à voir.
A 18h30 je suis donc devant chez la cliente, dans le quart d'heure elle arrive. Sa maison est au pied du canal, sous le canal même. Je la remercie, de pouvoir livrer et surtout pour la balade touristique.
Quand c'est fini il me faut passer un village encaissé, vieilles maisons en grès rose des Vosges, grimper un petit col et en haut l'horizon s'ouvre sur la plaine. C'est particulier ce coin, on quitte les villages qui se terminent en « bourg » pour des bleds qui se finissent en « ing », du 67 au 57. Et Sarrebourg me direz-vous, ça se termine en bourg et c'est dans le 57. Ouais ben merci de ne pas niquer ma démonstration. C'est l'exception qui confirme la règle et voilà. Purée vous êtes chiants.
A 19h40 je suis à Herbéviller, ce troquet a été repris par un couple, superbe adresse. J'ai pris des pâtes au poulet pesto parmesan, c'est incroyablement bon. Quand je vais payer j'en parle au patron qui a passé une tête en salle. « Garde-moi une part au congélo, je reviens mardi prochain. » « Pas de congélo ici, mardi je t'en refais minute. » Sa femme écrit mon prénom sur son cahier de résa. Trop cool.
Je me suis bien avancé hier soir, faudrait que je garde mon avance. Je démarre à 7h15 après mes sempiternels café pain-beurre douche. A 8h je suis à Dieuze, il pleut à verse. Papy mamy ont un abri sur la piscine, je dépose la réno au sec, j'accepte un café vite fait. Ces gens ont l'accent vosgien-nancéen alors qu'on est dans la Moselle profonde. Entre nous c'est plus sympa de parler comme Samu que cet horrible accent mosellan.
Ensuite je vais à Fèves, c'est la banlieue nord de Metz vers Woippy. Oh je reconnais le quartier c'est bien chiant, bingo je m'enfile dans le lotissement et au bout ça ne tourne pas, il y a des put... de barrières bleu pour protéger les piétons. Je dépends le chariot sous une pluie battante, je m'en sors. Trempé mais je m'en sors. Maison mitoyenne, accès au jardin par un portillon dans le mur, le gars a acheté une piscine avec un escalier Pacio, le gros truc. Et l'escalier vous comptez le passer comment ? « Ah je sais pas, le commercial ne m'a rien dit. » Bé il suffit de réfléchir deux secondes, pour voir que ça va être complicado. Je lui conseille de démonter le grillage et de passer par chez le voisin. « Oui mais c'est un vrai con ». Rien d'étonnant on est en Moselle mais je garde la remarque pour moi. La pluie s'est bien calmée, je suis toujours trempé mais ça va mieux. C'est ça l'être humain, quand une situation s'améliore on oublie vite.
Je continue sur ma lancée en avance, j'appelle le client de 14h. C'est un numéro en 0049, allemand donc. D'entrée je lui demande s'il parle français, oui. Voilà qui m'évite de baragouiner le peu d'allemand qu'il me reste. Il est chez lui je peux venir de suite. A midi moins le quart je suis juste avant la frontière de Saarlouis. Dans la cour la grosse Merco est immatriculée SLS justement, le papy est bien sympa, je lui pose sa réno à l'abri, il veut m'offrir le café mais à cette heure je décline, il me file un billet de 10 balles. Je disais que les Allemands sont des râpés...
Je me prends du pain à Bouzonville, je mange un bout vite fait juste après. Sur les coups de 13h je suis à Hombourg Budange. Encore un accès à la con au jardin, même si ici c'est plus large, mais pas assez pour le chariot. On traîne l'escalier Enjoy dans l'herbe, pour le reste je le laisse se démerder. De là je monte à Rodemack, c'est à la frontière du Luxembourg. Je m'enfile dans une rue mais c'est une impasse, merde. Au bout il y a une grosse ferme, je vais voir l'agri, je lui demande si je peux faire demi-tour chez lui. « Oh t'as pas besoin, tu traverses, tu fais le tour des bâtiments, tu retombes sur la route. » Il me dit même de rester là le temps que je livre. Trop cool, un Mosellan sympa.... J'exagère, les clients eux aussi sont super gentils, je dépose la réno dans le garage, mamy fait le café, au poil.
La dernière livraison de la semaine est dans la Meuse, pouhh que des routes de chèvres pour aller là. D'entrée le client me dit : « j'ai pas de chèque. » Punaise je me suis payé cette route de merde pour ne pas livrer ? Je lui mets un peu la pression, il veut bien faire un virement. Il a bien du mal, c'est long, il ne retrouve pas le RIB. Je ne lâche pas l'affaire, j'attends. S'il croit me la faire à l'envers... Au bout d'un moment, miracle ! Je prends en photo son écran de téléphone et je l'envoie à la log. Il est 17h30 il ne doit plus y avoir personne mais c'est pas grave. Là j'ai du bol, la pluie reprend quand j'ai fini. Il peut doucher je m'en fous.
Je descends par Étain Toul Nancy, je coupe 30 vers Épinal et à 22h tout pile je suis à Bourogne, comme si c'était prévu. 9h41 de volant, j'ai bien fait de m'avancer hier soir sinon ça faisait une belle infraction. Ce soir je suis mort, 4 jours ça va faire du bien. A lundi, bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.