FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Mars 2020 Partager sur Facebook
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  • José et les gestes qui peuvent sauver
    ça ne chôme pas dans l'alimentaire
    07 lover
    ça prend 1 minute
    Yvan et Christophe adoptent les gestes qui peuvent sauver
  • Vendredi 20 Mars 2020
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    Le lot que j’ai récupéré pour Marges a rdv 10h. Donc presque grasse mat. J’ai large le temps de trainer à la douche et non moins sur la piste de lavage. Je fignole presque, c’est dire. Je discute un peu avec André de la situation en Allemagne, sa maman est des coins de la frontière polonaise où les files de pl PL qui rentrent au pays n’en finissent pas de s’allonger. En fait les autorités polonaises testent chaque chauffeur et ça prend du temps pour avoir le résultat. 

    Je démarre le plus tard possible, 8h30 c’est le bon compromis tout en arrivant un peu en avance au rdv. 

    Beaurepaire, Hauterives, c’est joli, encore plus paisible que d’habitude dans ce joli coin de la Drôme.

    J’arrive à 9h15 à l’usine de jus de fruits, je rentre facile mais me gare plus difficilement, c’est archi blindé de camions. On viendra me chercher au camion. Il y a Lionel garé à l’autre extrémité. 

    Je demande au gardien si on peut quand même se déplacer sur le parking. Pas de souci. Lionel vient vider la même marchandise, du brenntag, mais en complet. ça va on a une pile de palettes qui sert de gabarit pour garder la bonne distance de 1m20 pour papoter, on a le temps. Vers 10h30, avec l’accord du gardien, on peut aller voir à la réception, ils sont débordés, ne savent pas nous dire quand on passera. 

    En observant les autres conducteurs, qui viennent charger pour la plupart, on remarque que tout le monde joue le jeu des gestes à adopter, distance, masque, gel... c’est prit au sérieux cette situation, il le faut.

    ça bouge vers midi, ils font de la place pour stocker nos IBC dehors. Lionel me laisse passer devant, c’est sympa. Du coup je sors mon transpal et suis enfin vide à midi trente passé. Il serait temps, j’ai encore les 2 lots UK contre tablier à vider. 

    Mon beau frère m’appelle, il revient d’Allemagne. là bas, c’était encore light au niveau restrictions, tout ouvert. Il a trouvé joli la Bavière. Il peut. Je suis content que ça lui ai plût.

    Je descends par Romans, où la rocade est déserte hormis un contrôle de gendarmerie vers le barrage, mais pour les voitures. On en est presque mal à l’aise de disposer de notre libertée de mouvement. Mais c’est notre métier, et à priori il y a encore des demandes de transport, d’autant qu’une bonne partie de la flotte disponible est rentrée à domicile. Comme si on revenait à un monde normal. On fait nos transports chez nous, et qui plus est, du transport sans doute un peu plus justifié. Ben oui l’industrie automobile qui raffole de ce moyen - j’en ai vécu et profité dans le passé - est à l’arrêt.  

    Et donc la rocade et le péage de Valence sud a des allure aussi de monde perdu, je suis vite de l’autre côté chez les Ardéchois du Pouzin. Pas embêté pour croiser dans les hameaux avant St Julien en St Alban. Je vide les palettes de Leicester en peu de temps. La dame me souhaite bon courage,  je lui rend bien ce souhait. En période de crise, il n’y a pas que des gens excédés derrière leur caddie, c’est rassurant. 

    Plus que Portes les Valence, mais je casse une graine avant le Pouzin sur un lay-by avec pour seul dérangement le bruit du ruisseau.

    J’arrive chez Gondrand pour vider le petit groupage de West Bromwich, grand calme aussi ici. Je dois attendre à l’extérieur. ça va vite, 30 minutes, lavages des mains inclus. J’avais déjà un peu cette habitude, mais là plus que jamais je sors la jerrican à chaque client. ça prend une minute.

    Stéphane m’a mis de côté une ramasse, enfin carrément un complet à prendre à Malissard. C’est juste à côté de chez Fustier. Cour blindée de fûts et emballages de fruit, mais juste la place pour la mise à quai. Là encore j’attends dehors le temps qu’on me charge un complet de boissons. 

    Je peux remonter ça à Jarcieu, vu qu’un groupage UK m’y attend. Ma foi, tant qu’il y a du boulot, il faut prendre et continuer. 

    1h pile plus tard je suis au quai 3 et le collègue affrété Christophe est là pour reprendre les pal de boissons pour le 80 qu’on transvase, et m’aide ensuite avec ce bien chef ami Yvan pour charger mes 3 lot qui s’étale sur un bon métrage encore. Tous protégés de nos masques, comme tout le monde, ça va de soi. Et même le chef Stéphane dans ces incessants aller retour bureau quai montre l’exemple.

    Je suis quitte à 19h, il fait encore jour, je peux voir la dernière acquisition de Yvan, un beau break BMGestapo de 2002. Nickel pour aller au boulot. Son sacré numéro de Sochaux était au bout du rouleau. 

    Je tourne les plaques en orange et file avec confiance sans rien checker via A7 et périf lyonnais. C’est aussi vert qu’irréaliste cette situation.

    Comme un vendredi lambda, je fini à Gevrey Chambertin à 22h30. Mais pas seul sur mon parking, c’est bien rempli de caravanes bataves ou germaniques et même anglaises. On ne les arrête pas eux?.

    Bon certes,  faut bien qu’ils rentrent de je ne sais où, mais je ne peux m’empêcher de penser à ma fille qui est bloquée dans son petit appart à Thionville car elle ne voudra pas se permettre de rentrer dans les Vosges. C’est dur.